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 Adeline Delorme [Terminée]

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Adeline DelormeAlchimiste
Adeline Delorme



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MessageSujet: Adeline Delorme [Terminée]   Adeline Delorme [Terminée] EmptyMer 19 Déc 2018 - 16:38





Adeline, La vie plutôt que l'or.




Identité



Nom : Delorme

Prénom : Adeline

Age : 28 ans

Sexe : Féminin

Situation :

Rang : Peuple, fille d’un riche marchand, alchimiste en herbe.

Lieu de vie : Bourg-Levant

Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs : Carrière de l'érudit.Hab : + 1 ; Char : +1 ; Int : +2 ; Pv : +5

Compétences et objets choisis : Alchimie/ Chimie/ Identification des plantes/ Fabrication de potions.



Apparence


Il n'y a pourtant que quelques mois, Adeline était encore une belle jeune femme en fleurs, le visage illuminé par un sourire communicatif, presque contagieux. Ma sœur était alors une jeune femme comme les autres et aimait les belles toilettes, les bijoux, et autres parures onéreuses que nous rapportait notre père.

Aujourd'hui, elle n'est plus ni jolie, ni laide, Adeline ne se distingue que par son teint pâle, presque livide et cette mine impassible qui ne semble jamais s’émouvoir. Ses yeux, d'un azur lumineux, exprimaient autrefois sa vivacité d'esprit et sa joie de vivre. Ce temps-là est terminé. Aujourd'hui, ceux-ci ont pris un aspect vitreux, bordés de cernes violacés et creusés, lui donnant un air de cadavre. De la même manière, ses cheveux blonds, jadis soyeux, sont ternes, cassant et mal coupés. Je ne suis pas certaine qu’ils aient croisés une brosse depuis des mois. On ne voit plus ses traits fins et délicats, ceux-ci se voient noyés dans cet aspect finalement grossier accentué par ce masque inflexible qu'elle arbore.

Elle ne prête plus aucune attention à ses tenues, à ses cheveux et passe ses journées, enfermée dans son “laboratoire” dont nous sommes bien évidemment exclues. Ne soyez donc pas étonné de la croiser vêtue de linges tachés, usés jusqu'à la trame, voir même déchirés, en particulier lorsqu’elle se rend dans les bas-quartiers… Pour y faire, je ne sais quoi d'ailleurs...

Plutôt longiligne par nature, Adeline ne possède plus aujourd'hui que quelques formes bien discrètes. À croire que sa féminité a disparu avec une bonne partie de l'humanité. Il faut dire qu'elle ne s'alimente que très peu ce qui ne fait qu'amplifier cet aspect maladif qu'elle affiche en permanence.

À cause de son apparence et surtout de ses intérêts, ma sœur est souvent prise pour une sorcière… S'ils savaient la vérité, ces gens-là comprendraient à quel point, ils se trompent…


Personnalité


Peu me croient lorsque j'affirme que ma fille est née le sourire aux lèvres. C'était pourtant bien le cas. Je déplore autant la perte de ce sourire que celles de mon époux et de mes enfants. Pour moi, Adeline est morte, elle aussi, ce jour-là, en même temps que son jumeau.

Je vous passerais les détails sur ce qu'elle fut, cela ne ferait que remuer un couteau souillé dans une plaie qui ne se refermera probablement jamais.

Adeline est une jeune femme solitaire, renfermée et secrète. Si autrefois ma fille aimait s'entourer d'amis, ce n'est plus le cas à présent. Elle a soigneusement veillé à couper les ponts avec cet entourage qu'elle aimait tant et tient à l'écart tout nouveau venu. D'ailleurs, elle passe ses journées enfermées dans cette sinistre bâtisse d’où s'échappent quelques fumerolles malodorantes. Elle y dort, même, à supposer qu'elle dorme en réalité. Personne ne sait ce qui se passe réellement dans cette maison.

Ses recherches, ses expériences, sont devenues une obsession, rien d'autre ne compte pour elle que de trouver un remède à la fange. Nous-mêmes, sa sœur et moi, n'existons plus pour elle… Adeline vit dans son propre monde où la vie n'a plus sa place… Du moins, plus celle qu'elle occupait jadis.

On ne la voit donc que très peu. Elle se montre discrète en toute circonstance et ne prend jamais part à nos discussions. Curieuse par nature, elle observe beaucoup en revanche, elle analyse chaque expression du visage et du corps. Elle donne une grande importance aux mots et à la manière dont ils sont employés. De ce fait, elle discerne facilement le mensonge chez son interlocuteur, du moins quand elle se donne la peine de communiquer, ce qui devient de plus en plus rare.

Ma fille, tu sembles fascinée, obsédée par la mort, au point même de ressembler à un cadavre…

Tout ceci est faux, du moins, il s'agit là d'une manière détournée de voir les choses. Détrompe-toi, mère, si je suis effectivement obsédée par une chose, ce n'est pas par la mort, mais plutôt par la vie, au contraire. J’aimerais la préserver, la soigner… Ou au moins aider à le faire.

Si les dieux nous ont tourné le dos, ce n'est pas mon cas. Je n'ai pas oublié que ce qui nous menace n'était encore, il n'y a pas si longtemps, d'autres humains tout comme nous. Ils sont maudits, malades, perdus… Mais pas invulnérables. De cela, j'en suis certaine.

Si je me coupe du monde, des gens, ce n'est pas par mépris, mais par crainte de m'attacher et de perdre à nouveau une personne chère à mon cœur. Je ne suis pas forte. Je ne suis pas infaillible, c'est même tout l'inverse. En perdant Renaud, j'ai perdu mon ancre, mon repère… J'ai comme un gouffre béant situé à la place du cœur, j'aimerais pouvoir le combler, pouvoir rire et vivre comme autrefois, mais je sais qu'une telle chose est impossible.

Alors, au lieu de vivre ma vie, j'observe celle des autres. J'aime me rendre dans les bruyantes tavernes pour y boire, mais surtout pour voir et entendre ces gens qui savent poursuivre leur existence. Le rire des prostituées m'amuse. Je le sais feint, tout comme la lueur d'envie brillant dans leurs yeux … Celle des hommes est plus réaliste, plus vraie… Plus simple.

J'observe, certes, néanmoins, j'évite de me mêler aux conversations, je ne saurai pas quoi dire à tous ces gens. Mon éducation a dressé une barrière immatérielle entre eux et moi que je ne suis pas encore prête à briser.

Le monde est devenu hostile, dangereux et il me fait peur. Mais au lieu de me cacher dans mon coin, même si ce que je fais peut vous le faire croire, je préfère apprendre, chercher, comprendre pour éliminer la menace qui nous guette dans l'ombre.

Je ne suis pas une guerrière. Je n'ai pas la prétention de prétendre pouvoir tenir une arme sans faillir. J'ai tué, une fois… Et même si ce meurtre est tout à fait justifié, celui-ci continue à me hanter chaque nuit, à chaque clignement de paupières… Voilà pourquoi je dors peu. Je préfère également utiliser mes insomnies pour apprendre de nouvelles formules ou pour tenter de nouvelles expériences.

Je ne suis pas un mont de glace, comme mes proches semblent le croire. Même si mon visage ne le montre pas, je ressens les choses presque comme avant. La misère me touche. La mort m'effraie. La joie m'atteint, même si j'ai oublié comment sourire. Il est facile de se tromper sur mon compte, j'en ai conscience. Mais par crainte, je ne chercherais pas à vous détromper. La solitude me pèse, bien souvent, mais la subir est un choix personnel auquel je tiens de tenir. Ce monde est fragile, éphémère, perdu… Tout comme moi.




Histoire




À mon très cher mon frère, mon âme sœur.


Renaud,
Le temps passe, mais n’allège pas le manque que ta perte a fait naître au sein de mon âme. Les trois nous ont lié, et ce bien avant notre naissance. Tu as toujours fait partie de ma vie, de moi. Et aujourd'hui, je me dois de continuer sans toi, sans savoir où réellement trouver le courage nécessaire pour simplement garder les yeux ouverts.

Nous sommes nés, ensemble, une nuit d’hiver, il y a de cela vingt-huit ans. Tu étais si attendu, toi le fils, l'héritier de ce nom connu, de ce commerce florissant qui a si bien engraissé notre père. Tu es arrivé le premier, pour combler les attentes de cet homme si fier de pouvoir enfin tenir ce petit être masculin après avoir engendré deux filles. Moi, je ne fus finalement que la surprise, celle que l'on n’attendait pas, mais qui hurlait bien plus fort que toi.

Nous avons grandi dans cette grande maison bourgeoise du Bourg-Levant, constamment collés l'un à l'autre, comme les deux inséparables que nous étions. À nous deux, nous formions un tout, ne laissant d'abord que très peu de place à notre entourage. Nous n'avions pas besoin de nous parler pour nous comprendre, en particulier lorsqu'il s'agissait de faire des bêtises, ce qui avait le don d'agacer les domestiques que nous adorions faire tourner en bourrique. Les pauvres, quand j'y repense. Nous n’étions, finalement, que deux petits monstres débordant d'énergie et qui usaient celle des autres.

Notre enfance n'eut rien à envier à celle de ces fils de seigneurs. La fortune familiale nous permettait de vivre dans un luxe certain sans jamais avoir à nous soucier de la faim ou même de l'avenir. Nous étions dignes et fiers d'appartenir à la haute-bourgeoisie, de pouvoir nous pavaner dans les mêmes tenues que les sang-bleus. Il faut dire que notre père, comme le sien avant lui, avait su utiliser les attraits des plus riches pour les jolies choses… Étoffes rares, pierres précieuses, perles. Père était un malin, il faut bien l'avouer, très travailleur aussi. Si bien que nous ne le voyions que très peu parce qu'il se trouvait constamment sur les routes de Langres.

Très tôt, l'on t'éduqua de manière à ce que tu puisses prendre la relève de père. Il tenait à ce que tu apprennes à te servir d'une arme, que tu sache lire pour comprendre et réfléchir par toi-même sans te laisser influencer par qui que ce soit... Alors que nous, nous devions nous contenter d'apprendre à nous tenir bien droites, à converser en souriant, tout cela pour mieux divertir futur époux ou simplement pour les invités… Père, surtout, adorait recevoir simplement pour pouvoir étaler ses richesses et sa réussite devant le regard des curieux et des envieux. Nous, nous étions au-dessus de cela, du moins, c'est ce que l'on aimait se dire, même si avec le recul, je doute que nous étions mieux que lui.

Mon éducation à moi fut toutefois assez différente. J'étais curieuse et capricieuse. Je me fichais de bien savoir danser ou de jouer du clavecin. À la place, j'adorais observer notre mère, fille d'apothicaire, “travailler”. Malgré nos coffres pleins, Yolande continuait de parfaire ses connaissances d'herboriste, même si ce n'était alors plus qu'un passe-temps. Elle trouvait cela bien plus intéressant et utile que la broderie, ce que je ne pouvais que concevoir. En secret, elle fournissait quelques mixtures et potions à des nécessiteux. Je le sais parce que je l'ai surprise un jour… Jamais elle ne me l'aurait avoué.

Mais voilà, loin de me contenter de ce qu'elle m'enseignait, mon intérêt se portait plutôt sur le résultat de ses mixtures. Je voulais comprendre pourquoi telle plante mélangée à telle racine donnait telle mixture et pourquoi son aspect changeait tant ? Et je ne m'arrêtais pas là. Je voulais savoir pourquoi le fer fondait sous l'effet de la chaleur et ce que l'on pouvait en faire en le mélangeant à autre chose ? En somme, beaucoup de questions qui exigeaient des réponses…

Père disait qu'un tel enseignement ne serait guère utile à une femme. Que cela ne se faisait pas. Que je devais grandir en gardant à l'esprit que je ne deviendrais jamais rien d'autre qu'une épouse, une mère et que je me devais d'accepter cette condition… J'étais têtue, bornée même. Mais j'avais beau insister, père n'en démordait pas. Comme j'en fus malheureuse… Combien de jours suis-je restée enfermée dans notre chambre sans manger ? Je n'espérais pas le faire plier ainsi, je te le promets. Je n'avais simplement plus goût à rien…

Puis un jour, j’eu une sorte de révélation. Si une femme ne pouvait apprendre, alors je devais devenir un homme… Je revois encore la tête de père lorsqu'il me vit apparaître devant lui, cheveux coupés grossièrement, portant tes vêtements.

“À compté de ce jour, vous avez deux fils,” lui dis-je avec aplomb. Sur ses traits gras, je pus d'abord lire sa surprise, puis sa colère avant de la sentir brûler sur ma joue. Mais malgré la douleur, je ne pliais pas. Père quitta la maison ce soir-là, j'entends encore claquer ses bottes sur le plancher avant d’entendre la lourde porte de la maison se refermer brutalement. Je n’ai jamais su ce qu'il avait pensé réellement de cette provocation, il ne m'en a jamais parlé… En tout cas, il ne revint que trois jours plus tard, mais pas tout seul.

Quelle ne fut pas ma surprise lorsque Roland Lucret vint frapper à la porte de ma chambre. Il y entra sans attendre mon invitation, me jaugeant de sa grande taille et de ses yeux d'émeraude si perçant. Je ne savais pas qui pouvait être cet homme, ni même ce qu'il me voulait car, bien sûr, père avait tenu sa venue secrète.

Roland ne se souciait pas de mon nom, ou même de mon sexe. D'ailleurs, en dix années, pas une seule fois, il ne m'appela Adeline, préférant me surnommer “mon garçon”, probablement en référence à cette petite histoire. Je ne sais combien d'écu père a pu dépenser dans cet enseignement, entre l'acquisition de la masure qui devint mon laboratoire, l'achat du matériel et de toutes ces petites choses que j'ai finalement détruites durant mes expériences ratées. L'alchimie n'est pas une chose aisée à apprendre et mon maître n'avait aucune patience. Néanmoins, j'appris énormément à ses côtés, bien que pas assez. Roland me parla d'une autre discipline. La suite logique à l'alchimie… La chimie. Cela, en revanche, il ne put me l'apprendre autrement qu'en me fournissant quelques livres, encore bien trop rares à mon goût… Bien trop nébuleux aussi. Déchiffrer le langage de l'alchimie était une chose, mais comprendre celui-ci, en était une autre toute aussi complexe.

Le temps passa ainsi. Père maria nos sœurs à deux de ses amis négociants. Le mari d’Amélia possédait une grande maison plus à l'ouest, ce qui la força à quitter Marbrume. Les adieux furent assez étranges et difficiles, il faut bien l'avouer. Mais connaissant son amour pour la campagne, nous étions tous ravis pour elle.

Nous ne savions pas, n'est-ce pas ? Comment pouvions-nous savoir que nous ne les reverrions jamais ?

Puis vint ton tour.

Jeanne Dechesne était une jeune femme adorable. Jolie, drôle et intelligente, très vite, j'appris à l'apprécier au point même de la considérer comme une sœur. Mais toi, tu la trouvais bien trop calme, trop ennuyeuse, alors que la pauvre était seulement discrète et timide parce que tu l'intimidais.

De la même manière, tu n'as jamais pu supporter mon fiancé. Hugues était pourtant un homme charmant. Jeune, cultivé, intelligent et tout aussi curieux que moi. De ce fait, nous discutions énormément, sur tous sujets ce qui rendait l'idée même du mariage bien plus acceptable à mes yeux. Je n’en étais pas amoureuse, mais je l'appréciais tout en espérant que mes sentiments se développent par la suite…

Puis un jour, notre vie, comme beaucoup d'autres, bascula.



Père ne rentra pas de son voyage. D'abord, nous crûmes à une attaque de bandits. Il en avait essuyé plusieurs et s'en était toujours sorti, même s’il revenait sans sa marchandise. “La vie plutôt que l'or”, disait-il. Aussi, ce retard n’avait pour nous rien de normal. Les rumeurs apparurent peu après… Tout comme la confirmation.



Père ne reviendrait jamais, Amélia non plus et mon mariage n'eut jamais lieu…

Le monde changeait si brusquement, devenant si mystérieux et inquiétant. Tout ce que nous tenions pour acquis se changeait en cendre entre nos mains tremblantes et impuissantes. Les seigneurs perdaient leurs terres et se retrouvaient dépossédés de tous leurs biens au même titre que les paysans.

Tous affluaient vers notre cité aux portes à présent bien closes… Je revois encore leur mine perdue et apeurée… Qu'avaient-ils vu ? Entendus?

Malgré nos propres pertes, je n'étais pas encore apte à comprendre, cela vint toutefois bien trop tôt à mon goût.

Tu choisis la milice… Toi, l'héritier de notre nom, de notre enseigne… Tu voulais t'impliquer, changer le monde, combattre. Ni les supplices de Jeanne, ni les larmes de mère ne purent te retenir. Et je te connaissais bien trop pour tenter de t’en empêcher. Tu avais fait ton choix, tu n'en démordrais pas… Toi et moi étions faits du même bois.

Pourtant, comme je regrette aujourd'hui de ne pas avoir insisté à mon tour. Je n'aurais jamais dû te laisser partir, c'est peut-être là, la plus grande erreur de toute ma vie. Je souffrais, en silence en vivant dans l'inquiétude permanente. Je ne mangeais plus, ne dormais plus. Ne faisant que guetter ton retour… Et tu revins, ça oui… Mais dans quel état ?

Je te trouvais, ce matin-là, dans mon laboratoire avachis sur ma paillasse désordonnée. Tu voulais que je garde ton retour secret, même si tu ne m’en donnas pas la raison tout de suite. Tu tremblais, le visage blême, les traits déformés par la douleur. Tu étais blessé, infecté, mais tu ne voulais pas montrer cette plaie qui te rongeait jusqu’à l'os. Je finis par t'y contraindre, par la force, vu que la tienne t'avais définitivement abandonné. Lorsque je découvris la marque maudite, je décidais de ne pas t'abandonner. Je comprenais et respectais ton choix de taire son existence, bien que celle-ci nous mettait tous en danger.

Avec ton accord, je t'installais sur ma table de travail avant de solidement t'y enchaîner. J'entrepris alors de soigner l’infection, tout du moins d'essayer. Nous n'avions, dés lors, plus rien à perdre… Je tranchais tes chairs, tes os pour te débarrasser de cette jambe maudite et putréfiée que j'envoyais directement dans les flammes. J'espérais que cela suffise à tenir éloignée la malédiction et ainsi de pouvoir te garder en tant qu'homme. Je ne supportais pas l'idée de te voir devenir l'une de ces horribles créatures. Dans le doute, je tentais plusieurs remèdes et mixtures. Je veillais à la cicatrisation de ton moignon, mais les chairs suintaient, le pus s'écoulant encore et encore malgré mes onguents ou le passage du fer rouge sur ta peau… Combien de fois ai-je étouffé tes hurlements dans des linges humides? Combien de fois me suis-je mordue jusqu'au sang pour me punir de te faire endurer tout cela ?

Finalement et malgré tous mes efforts, la fièvre t'emporta. Tu me laissas ainsi, seule et impuissante… Perdue.

Ne sachant plus que faire, je m'installais à tes côtés, observant tes chaînes sans oser les retirer, par peur… Ou par instinct peut-être. Je ne pleurais pas, ne ressentant rien d'autre qu'un immense vide se creuser peu à peu au sein de mes entrailles. Je restais là, immobile, durant des heures à seulement contempler ton paisible cadavre… Les traits de ton visage s'étaient détendu, l'on n'y voyait plus aucune trace de douleur… Tu semblais simplement dormir, si bien que je n'osais bouger par crainte de te réveiller. J’attendais, en silence...

Et puis…

Je ne réalisais pas immédiatement que tes yeux étaient ouverts. Je clignais plusieurs fois des paupières, pensant d'abord à un miracle avant de croiser ce regard sombre qui n'avait plus rien de familier. Je compris alors que ce qui se trouvait couché sur cette table, solidement enchaîné n'était plus mon frère…

D'abord, la créature se contentait de m'observer, avec un calme étrange et inquiétant. Si bien que je pouvais sentir une perle de sueur froide glisser le long de ma colonne vertébrale. J'étais tout bonnement figée par l'effroi. Prisonnière de mon corps qui n'osait plus esquisser le moindre mouvement au point de ne plus pouvoir respirer. Je pouvais entendre mon cœur battre à mes oreilles sifflantes et bourdonnantes et mon instinct qui me hurlait de fuir le plus loin possible sans que mes jambes ne puissent lui obéir.

Puis, ce n'est que lorsque ses lèvres se retroussèrent, d'une manière purement animale, que mon corps se réveilla. Je me relevais d'un bond, ce qui sembla énerver la créature qui se mit à gesticuler dans tous les sens. Cette force… Cette fureur… Cet acharnement. Les chaînes tremblaient, sous ces assauts d'une violence peu commune.

Je n'avais pas d'autre choix, je le sais… Mais cette décision fut pourtant la plus douloureuse que j’eu à prendre au cours de ma vie. Je courus chercher la hache traînant dans l'arrière-cour sans me préoccuper de son poids, pourtant étrangement léger. Je revins à ses côtés, les yeux à présent chargés de larmes malgré ma détermination. Je ne pouvais plus rien faire pour le sauver, il n'était plus… Pas sans risquer la vie de dizaine de personne si par malheur elle réussissait à se libérer.

Je levais la hache, le cœur chargé d’une bien triste résolution… Mais les gestes totalement depourvus de précision. Je n'avais ni la force, ni le savoir faire pour faire cela proprement, du premier coup. Je dus m'y reprendre à plusieurs reprises, m'acharnant sur cette carcasse brisée, meurtrie… Jusqu’à ce que finalement la tête ensanglantée aille rouler sous la table. Je me laissais tomber au sol, épuisée, usée, brisée. Mes yeux se posèrent sur cet amas d'os et de chairs qui jadis fut la tête de mon frère sans que je ne puisse lui reconnaître quoi que ce soit de familier.

La créature ne représentait plus aucune menace, mais je ne pouvais pas garder sa carcasse ici. Alors, lentement, j'entrepris de la découper, morceaux après morceaux avant de balancer ses chairs dans les flammes de mon four. Cela fait, je débarrassais la table, le sol, les murs de toutes traces de fluides écarlate qui les en recouvraient. Je ne quittais le laboratoire qu'à la nuit tombée, le visage et vêtements souillés de sangs séché soigneusement dissimulés sous ma cape. Je ne rentrais pas à la maison. À la place, je me dirigeais vers une auberge bon marché. J'y louais une chambre, commandant un bain et un repas auquel je ne touchais évidemment pas.

Toute habillée, je plongeais entièrement dans l'eau chaude, lui confiant ma douleur en hurlant silencieusement. Je retirais soigneusement chaque marque écarlate, y restant jusqu'à ce que le froid ne remplace la chaleur… Je ne dormis pas cette nuit-là, me contentant d'observer le mur situé en face du lit… Me perdant dans la contemplation des veines du bois gonflé d’humidité.

À l'aube, je rentrais enfin chez moi, mais seulement pour me changer avant de retourner au laboratoire. Dans le four à présent éteint, ne restaient que quelques os calcinés que je réduisis en poudre avant de les placer dans des bocaux. “Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme…”

Je pris alors la décision de tout faire pour éradiquer ces créatures. Je me sais encore bien naïve, inexpérimentée et mal renseignée. Je dois encore apprendre, car les informations sur les fangeux sont rares ou erronées. Je n'avais rien sur quoi m'appuyer, jusqu'à ce que j'apprenne une découverte des plus troublante, les créatures craignent le sel…L'alchimiste que je suis ne peux qu'y voir un signe.

Pourquoi donc ? Et parce que le sel est l'un des trois piliers de l'alchimie. Le sel, le mercure et le soufre…
Le sel représente le corps, les os, la structure physique de tout et de tous. Le mercure, ou vif-argent représente l'esprit, l'intelligence… tandis que le soufre correspond à l'âme… L'extrait palpable de toute chose. Roland disait que tous ces éléments ne pouvaient qu’être lié l'un à l'autre. Il croyait même en l'existence d'un quatrième, rappelant le feu, l'air, la terre et l'eau. Qui sait ? Je suis encore bien jeune pour prétendre tout savoir ou tout comprendre.

Néanmoins, je sais qu'une découverte en engendre forcément une autre… Alors, autant poursuivre et continuer à chercher.




Résumé de la progression du personnage :


(Pour les anciens membres souhaitant réactualiser leur personnage, ne pas tenir compte de cette section en cas de nouvelle inscription.)


Derrière l'écran


Certifiez-vous avoir au moins 18 ans ? Je certifie... mémé

Comment avez-vous trouvé le forum ?Découvert il y a longtemps, mais en pleine mauvaise période avant fermeture.

Vos premières impressions ?Joliiii **

Des questions ou des suggestions ?

Souhaitez-vous avoir accès à la zone 18+ ? Je vais dire oui pour le principe.


Modèle de fiche codé par Aure et Séraphin Chantebrume


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Séraphin ChantebrumeAdministrateur
Séraphin Chantebrume



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MessageSujet: Re: Adeline Delorme [Terminée]   Adeline Delorme [Terminée] EmptyMer 19 Déc 2018 - 16:40
Alors bienvenue à toi et, bigre! Quelle rapidité! :bounce:

Je m'occupe de toi rapidement!
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Adeline DelormeAlchimiste
Adeline Delorme



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MessageSujet: Re: Adeline Delorme [Terminée]   Adeline Delorme [Terminée] EmptyMer 19 Déc 2018 - 16:44
Merci beaucoup , pas si rapide en réalité xD J'ai pour principe de ne m'inscrire qu'une fois la fiche prête, cela fait plusieurs jours que je traîne dans l'ombre...
Je te souhaite bon courage et je te prie de m'excuser, par avance, pour toutes les coquilles restantes ^^'
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Meikan Lefou
Meikan Lefou



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MessageSujet: Re: Adeline Delorme [Terminée]   Adeline Delorme [Terminée] EmptyMer 19 Déc 2018 - 17:01

Bienviendu !

Bonne chance pour ta fiche!

J'aime bien ton vava...
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Séraphin ChantebrumeAdministrateur
Séraphin Chantebrume



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MessageSujet: Re: Adeline Delorme [Terminée]   Adeline Delorme [Terminée] EmptyMer 19 Déc 2018 - 18:40
Je me doute bien héhé!

Bon rassure toi elle est très bien cette fiche! J'aime bien le style autant que l'histoire, c'est inattendu et intéressant, tout en étant un poil trash! (Et ça j'adore! :mrgreen:) Et ça te laisse pas mal de possibilités de jeu et d'évolution!

Le seul hic c'est que tu as demandé 5pcs, le +5pv comptant comme 1pc également. Dans le doute je t'ai retiré celui-là, si jamais tu souhaitais autre chose hésite pas à me faire signe on modifiera tout ça sans soucis!

Je te valide donc!

Ta couleur arrive, ta carrière est ici, tu trouveras les demandes de rp ici, et un modèle de journal par là si tu souhaites en créer un! Et pour les quêtes et missions ça se passe !

Bon jeu parmi nous, j'espère que tu t'y plaira! Et hésite pas à nous mp moi ou Sydo si tu as la moindre question!
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Adeline DelormeAlchimiste
Adeline Delorme



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MessageSujet: Re: Adeline Delorme [Terminée]   Adeline Delorme [Terminée] EmptyMer 19 Déc 2018 - 18:49
Wahou merci O_o pour cette rapidité.
Pas de soucis pour les PCs, honnêtement je me suis contentée de copier le tableau existant et encore, j'ai pu éventuellement loucher avec ma gentille grippe. De plus je n'y accorde pas vraiment d'importance ^^'
En tout cas, merci beaucoup =3
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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: Adeline Delorme [Terminée]   Adeline Delorme [Terminée] EmptyMer 19 Déc 2018 - 21:03
Bienvenue parmi nous en retard ♥️
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MessageSujet: Re: Adeline Delorme [Terminée]   Adeline Delorme [Terminée] Empty
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Adeline Delorme [Terminée]
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