Marbrume


-20%
Le deal à ne pas rater :
Ecran PC GIGABYTE 28″ LED M28U 4K ( IPS, 1 ms, 144 Hz, FreeSync ...
399 € 499 €
Voir le deal

Partagez

 

 [Terminé] Une maladie imaginaire ? [Aaron]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Adeline DelormeAlchimiste
Adeline Delorme



[Terminé] Une maladie imaginaire ? [Aaron] Empty
MessageSujet: [Terminé] Une maladie imaginaire ? [Aaron]   [Terminé] Une maladie imaginaire ? [Aaron] EmptyJeu 10 Jan 2019 - 16:05
Novembre 1165,


Les choses changent, sans cesse. Roland parlait d’évolution constante du monde et des individus le peuplant simplement parce que le temps passe, inexorablement, en apportant son lot de nouveautés. Naissances, décès, savoir, découvertes, toutes ces petites choses plus ou moins importantes qui correspondent à ces petites pierres métaphoriques, venant s’ajouter à l’édifice que représente l’humanité. Alors forcément, tout change. Les jours, les mois, les années, les saisons… Les gens. En particulier, lorsque l’humanité se retrouve face à sa fin et tente, tant bien que mal, de survivre derrière ses fichues murailles de pierres bien réelles.

Moi-même avais-je changé, autant physiquement que mentalement. Je n’étais plus la jeune femme insouciante qui aimait déambuler dans les rayonnages de la bibliothèque, comme s’il s’agissait d’une galerie remplis de prêtres en robes ternes correspondant à autant de portraits sans vie que de statues froides et rigide. Jadis, ma curiosité se portait autant vers le contenu des divers ouvrages référencés en ce lieu, que vers la nature même de la populace humaine s'y rassemblant. J'aimais lire leur savoir dans leurs visages, leurs yeux… Comme si une simple lueur suffisait à exprimer toute leur sagesse. Ce n'était plus le cas aujourd'hui.

Je ne me rendais plus en ces lieux par simple plaisir, au contraire. Tout ce qui me rappelait la Trinité et sa sainte hypocrisie me rendait atrocement mal à l'aise. Et ce, depuis le fléau et la sombre épreuve qu'ils m'avaient forcé à affronter. J'aimais mieux éviter le temple comme l'on évite un pestiféré… Du moins, autant faire se peut. Il me fallait toutefois reconnaître que la bibliothèque du temple contenait, probablement, tout ce qui restait du savoir acquis par l'humanité au fil des siècles. Celle-ci gardait bien précieusement des manuscrits, uniques et originaux me permettant, peut-être, d'avancer dans mes propres recherches… Aussi, n'avais-je pas toujours le “choix”, terme tout à fait inadapté, il est vrai… Mais qui correspond pourtant tout à fait à ce que je ressentais chaque fois que mon corps sans âme passait les portes de l’antre du savoir… Et ce n’était pas la présence du vieux frère Blaise qui allait changer quoique ce soit à mon état.

Malgré sa cécité, mon changement de comportement assez brutal n'avait pas échappé à la sagesse du prêtre. Depuis les années, il me connaissait bien assez pour cela… Mes visites se faisaient rares, très rares. Je ne l'interrogeais plus sur la Trinité, ne lui demandais plus aucun conseil, plus aucune bénédiction. Je n'en avais plus besoin… Et s'il avait manifesté son étonnement lors de ma réapparition en ces lieux, ce n'était dès lors plus le cas. Le vieil homme se contentant de m'offrir le droit de consulter quelques ouvrages en s'autorisant une sieste durant ma lecture.

Ce fut également le cas, ce jour-là. Blaise dormait tranquillement tandis que je parcourais les pages d'un manuscrit ancien traitant d'herboristerie… De manière assez primaire, pour ne pas dire totalement grossière tant je trouvais les informations incomplètes voir erronées. Ce qui en soi était tout à fait normal à en juger par l’état du parchemin… L'auteur ne devait pas en savoir assez sur le sujet qui m'intéressait alors, ces découvertes ayant probablement eut lieu bien plus tard. Mais plus important, celui-ci ne mentionnait nullement le sujet qui m'obsedait alors et qui semblait bien difficile à trouver. J'avais beau avoir conscience de cela, cette situation me frustrait toutefois.

Je n'aimais pas rester dans cette pièce trop longtemps, j'étouffais presque au milieu de ces étagères trop chargées et poussiéreuses… Je du d’ailleurs grogner suffisamment fort pour faire sortir le frère Blaise de sa léthargie.

-Et bien… Que t'arrive-t-il mon enfant? Tu me sembles bien contrariée...
-Ce n'est là que la manifestation d’un énième échec dans ma quête. Rien de plus, soupirais-je en repoussant doucement le manuscrit. Je pensais que celui-ci serait assez ancien, mais visiblement, il l'est même beaucoup trop.
-Et que cherches-tu?

-Il me semble que Roland avait un jour évoqué une épidémie dévastatrice s'étant déroulée, il y a bien longtemps. Il m'avait expliqué qu'un guérisseur anonyme avait réussi à trouver un remède en utilisant des plantes anti-poison… Seulement, j'étais bien trop dissipée à l’époque pour pouvoir me souvenir des détails… Les plus importants, bien évidemment.
-Je ne me souviens pas d'une telle chose...
-Mon imagination me joue peut-être des tours...
-Pas nécessairement, voyons… Roland était un grand voyageur durant sa jeunesse. Peut-être tirait-il ce récit de contrées lointaines ou… Il est également possible que ce soit ma propre mémoire qui me joue des tours, lanca-t-il en se tapotant la tempe du bout du doigt.Les années m'ont pris mes yeux, elles peuvent également me prendre mes souvenirs. Va donc demander au prêtre Aaron. Si ce récit apparaît quelque part dans l’un des manuscrits de la bibliothèque, il le saura...
-Aaron dites-vous ? Qui est-ce ?
-Un jeune homme aussi curieux que silencieux, déclara-t-il comme si cette information pouvait valoir une description ou au moins une indication correcte…

Ne me restait donc plus qu'à interroger les autres prêtres présents jusqu'à trouver celui qui m'intéressais, mon saint chaperon toujours derrière moi… Celui-ci semblait occupé, aussi craignais-je de le déranger et me contentais donc de l'observer de loin. Il s'agissait effectivement d'un homme assez jeune, même si sa barbe rendait ses traits indéchiffrables… Je restais là un moment… Avant de finalement me décider à l'aborder, quand le frère Blaise, impatient, me poussa vers lui de sa canne tremblante.

-Frère Aaron ? l'interpellais-je timidement.Je vous prie de me pardonner, si par malheur ma présence et surtout ma requête vous dérangent,mais je suis à la recherche d'un ouvrage traitant d'une ancienne épidémie… Elle aurait sévi, il y a peut-être plusieurs siècles...Sauriez-vous si l'un de ces manuscrits la mentionne, d'une manière ou d'une autre?


Dernière édition par Adeline Delorme le Mer 23 Jan 2019 - 21:09, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Aaron ClayPrêtre
Aaron Clay



[Terminé] Une maladie imaginaire ? [Aaron] Empty
MessageSujet: Re: [Terminé] Une maladie imaginaire ? [Aaron]   [Terminé] Une maladie imaginaire ? [Aaron] EmptyJeu 10 Jan 2019 - 18:01
Ce n'est pas une période heureuse pour Aaron. Les tensions avec son prêtre responsable ont atteint un niveau jamais atteint jusqu'ici. Et ils risquent de se le coltiner encore quelques mois. Cet abruti d'intégriste du dogme des Trois a encore demandé son renvoi, encore refusé par les hautes instances. Aaron n'est pas un élément facile, mais il fait son boulot et il le fait bien. Bon, comme muet, pour les cérémonies, il ne peut pas, et ses interprétations des rêves lui prennent trop de temps à l'écrit, mais comme maître d’œuvre il est irréprochable, rapporte des sous au Temple, sa gestion des stocks du côté des salles de soins est parfaite, son travail à la bibliothèque aussi. Alors, qu'il n'étudie pas forcément que le dogme et se passionne pour divers sujets n'est pas un motif de renvoi. Quant aux rumeurs qui courent, ils n'ont eu aucune plainte de ses prétendues conquêtes. Certes, il n'est pas marié, mais un prêtre ne gagne pas le sou et il est muet. Restent quelques retours au Temple où il n'était pas frais, mais l'amour de l'alcool, tant que ça ne nuit pas au travail, ne peut lui être reproché. il a même été reproché au responsable de ne pas savoir géré son ouaille, et de cela le Prêtre responsable lui en veut. Ils s'évitent, se regardent en chien de faïence et s'envoie crasses sur crasses. Au début, c'était plaisant, mais l'adversaire n'est pas à sa hauteur. Aaron ne fera aucun effort pour calmer les choses, mais doit trouver refuge de temps à autre pour être tranquille. Et son refuge, c'est la bibliothèque.

Là, il potasse... un traité de théologie. En fait, il en potasse deux en simultané, ce qui a parfois le don d'énerver ceux qui l'observent. Le Muet est doté d'une mémoire absolument phénoménale, cela, même ceux qui le détestent sont obligés de le reconnaître et il ne prend même pas la peine de le cacher. Et pour ceux qui ont du mal avec les études, voir quelqu'un engloutir deux ouvrages en parallèle et griffonner notes sur notes est particulièrement vexant, d'autant qu'il peut le faire durant des heures. Et si on prend le temps d'ausculter ses notes, ils ne contiennent en général que d'autres référencements, des mots-clé. Avant il notait parfois une théorie, et on pouvait la lui reprocher. Désormais, même ce qu'il pense, il le cache. L'homme apprend de ses erreurs et même ses recherches sont hermétiques. Et depuis qu'elles le sont, il étudie toujours plus.

Des gens sont arrivés non loin de lui. Il y a le Père Blaise, le bruit de sa canne étant typique. L'autre, ça ne pouvait être que sa protégée. Elle se prétendait herboriste et il ne pouvait le lui reprocher. Mais vu les ouvrages qu'elle étudiait, c'était plutôt une alchimiste. Oh, certains ici l'accuseraient de sorcellerie, donc forcément, Aaron la trouve sympathique. Les gens qui ne se contentent pas des évidences ont tout autant sa sympathie. Il lèverait bien la tête pour savoir ce qu'elle veut, car cela sera forcément intéressant, puisqu'incongru, mais il n'a pas fini un passage qu'il analyse, et comme la dame semble assez polie que pour attendre qu'il finisse, autant qu'il finisse, non ?

Ah ben non, finalement. Cela démarre mal... Sans lever les yeux de sa lecture, il griffonne sur la droite un mot, un seul, qu'il tend à la donzelle.

- Père

Il est prêtre, elle n'est pas prêtresse. Il n'est donc pas son Frère, mais son Père. Quant à la suite de sa requête... Une ancienne épidémie, il y a peut-être plusieurs siècles. Dans le genre vague... Des études anciennes, donc. Z'ont quelques traducteurs dans le coin, pour remettre les écrits passés au goût du jour. Ca, lui ne sait pas faire. On peut avoir une sacrée mémoire, être doué sur la logique et les mathématiques, cerner une langue ancienne suffisamment que pour retranscrire correctement des textes anciens, il ne fait pas. Nul ne peut "tout" faire, pas même lui. Bon, décidément, l'étude qu'il a lancée pose plus de questions qu'elle n'apporte de réponse. Encore un antagonisme entre deux analyses de textes sacrés. il griffonne sur son papier d'étude un mot suivi d'un point d'interrogation. C'est le septième sur son bout de parchemin. Enfin, il daigne lever le regard vers l'aveugle et l'alchimiste.

En général, sa première question est "mais qu'est-ce qu'il fout là, l'aveugle ?". C'est aussi ridicule de voir un aveugle dans une bibliothèque que de voir un muet en haut d'une chaire devant une foule attendant les saintes paroles. Mais bon, le vieux aime peut-être les odeurs ici, et comme il ne dérange rien et qu'il ne fait pas trop de bruit... Mais là, c'est l'aspect de l'alchimiste qui le surprend. Elle s'est dégradée. Soit un coup du destin qui l'a frappée, soit une étude qui l'occupe depuis trop longtemps. Voire les deux. Lui même s'est déjà vu, après une trop longue séance d'étude, avec une gueule à faire fuir un fangeux. Mais il se remet vite en ordre physiquement. C'est que pour plaire aux dames, être négligé et sentir l'ours, c'est pas conseillé. L'alchimiste, il aime bien son cerveau, mais physiquement... déjà avant, c'était pas son type, mais là... La biologie joue son rôle aussi dans la reproduction. Donc dans l'attrait. Parce que faire des enfants, non merci ! Bref !

Aaron se lève et d'un geste enjoint à Adeline de se taire, l'invitant à s'asseoir d'un simple autre geste désignant la chaise. Si elle veut des récits anciens traitant d'une grosse épidémie, elle va en avoir. il va se limiter à la mieux documentée parmi les anciennes. Enfin, celle qui, à ses yeux à lui, a le plus d'intérêt, puisqu'elle semble avoir mené à une telle dépopulation qu'elle a éteint un empire il y a un millénaire. Une période fascinante où l'obscurantisme ne faisait pas encore la loi. Il réfléchit et ses yeux semblent suivre le vol d'une mouche. Dans les faits, il réunit les éléments dans son esprit et même s'il ne semble pas en avoir conscience, si on l'observe à ce moment, c'est étrange, voire impressionnant.

Il prend un parchemin qu'il déchire en plusieurs morceaux puis se dirige vers un rayonnage sur la droite. Un érudit a étudié cette épidémie et émis des hypothèses intéressantes. Il prend l'ouvrage, l'ouvre et glisse un pense-bête à un endroit précis. Il bifurque vers une autre étagère, pour y prendre, parmi des dizaines, deux parchemins. Il change de lieu pour prendre un ouvrage à la reliure récente. Un excellent travail de traduction qui traite de l'épidémie et qu'il a relié et recouvert. Une bonne centaine de pages regroupant divers témoignages, dont un passage sur comment un guérisseur original a permis d'éradiquer le mal en enflammant les peaux avec de l'alcool trop concentré puis en l'éteignant avant que la peau ne brûle et en l'arrosant d'eau de mer, puis d'un onguent à frictionner sur le torse. Est-ce cela qui a éradiqué le mal ou la chance que le mal soit moins violent ? Il ne saurait le dire. il glisse un bout de parchemin sur ce passage puis un autre sur les faits qui semblent avérés. Le reste est plus douteux selon lui, mais pas dénué d'intérêt pour la cause. Si elle est curieuse, elle lira le tout. il ne lui reste qu'un bout de parchemin et ses bras sont chargés, mais il se dirige vers un bouquin récemment restauré, mais fragile, au titre ancien et y glisse son dernier bout de parchemin.

Alors seulement il rejoint sa table, dépose les ouvrages et écrit sur un parchemin neuf, qu'il tendra à la fin de sa rédaction à Adeline :

- La grande pestilence. Je préfère à peste. ici une étude récente. Là des documents historiques traduits. Ici, épidémiologie. Ici, d'anciens témoignages réactualisés. Celui-ci traite du sujet à ce passage, mais doit être traduit. Certains traducteurs passent ici, vous pourrez leur demander lecture.

Elle aura sans doute des questions, mais bon, vu le manque de précision de ce qu'elle a demandé, il a bien été obligé de chercher large. Il ajoute.

- Des faits avérés, des légendes, des imprécisions. il faudra faire le tri.

Il la fixe pour s'assurer qu'elle a compris puis replonge dans sa lecture. La vitesse de ses yeux est à nouveau impressionnante alors qu'il a repris sa lecture. L'homme ne semble pas vouloir se reposer. Mais Adeline a pu le constater, il peut lire deux ouvrages, écrire et entendre une question. Et y répondre. Par écrit du moins. Il ne prend même plus la peine de signaler qu'il est muet dans la bibliothèque. Soit les gens le comprennent, et c'est très bien, soit ils imaginent qu'il garde le plus grand silence pour respecter les lieux et les études des autres, et ça lui va tout aussi bien. il est muet depuis la naissance, il ne se surprend même plus que cela puisse surprendre ou non.

Information supplémentaire:
Revenir en haut Aller en bas
Adeline DelormeAlchimiste
Adeline Delorme



[Terminé] Une maladie imaginaire ? [Aaron] Empty
MessageSujet: Re: [Terminé] Une maladie imaginaire ? [Aaron]   [Terminé] Une maladie imaginaire ? [Aaron] EmptyLun 14 Jan 2019 - 23:05
Premier faux pas… Loin de moi l'idée d'affirmer qu’il n'y en aurait pas d'autre. Mes yeux se posèrent sur la brève remontrance retranscrite sur papier avant de se détourner vers le prêtre aveugle qui n'avait nullement conscience de celle-ci… Quoique… Son sourire faisait office de témoignage, car s’il ne pouvait évidemment pas voir le mot écrit par le Père muet, il avait certainement entendu ma gaffe… Pourtant, je connaissais les termes et titres utilisés par le clergé, même si ceux-ci me paraissaient totalement illogiques… Après tout, comment appeler Père un homme aussi jeune ? Et puis… De père, je n'en avais et n’en aurai toujours qu’un seul, alors évidemment, tout cela chamboulait aisément mon cerveau bien trop rationnel par moment. Néanmoins, malgré ma colère contre les déités, je lui devais un certain respect. Je ne pus donc que reconnaître mes torts et présenter mes bien silencieuses excuses en lui offrant une courbette plutôt rudimentaire.

-Père, me contentais-je de répéter.

Je soupesais ses regards qui me semblaient emplis de jugements. Je n'aimais pas cela… Que l'on me regarde déjà, mais certainement pas ainsi. J'avais bien conscience que mon apparence en gênait plus d'un… Et alors ? Si celui-ci ne lui convenait pas, autant qu'il regarde ailleurs, j’avais, pour ma part, bien mieux à faire que de m’attarder sur quelques menus détails. Aussi, mon propre regard se fit plus dur, plus froid, lui faisant ainsi comprendre que je me fichais de ses avis et ne désirais que l'aide que j’étais venue lui demander.

Je ne comptais pas ajouter un seul mot, mais pourtant l'homme me fit signe de me taire et de m’asseoir. Je pris cela comme un ordre silencieux semblable à celui que l'on serait susceptible de donner à une enfant… Ce que je n'étais pas, aussi, je préservais mon flegme et m'installais à l'endroit qu'il m'avait indiqué… pour attendre tandis qu'il disparaissait dans les rayonnages durant un temps incalculable.

La patience n'a jamais fait partie de mes qualités. Non pas que je ne sais pas attendre, mais je suis du genre “pressé par le temps”. Avec la fange, le temps est devenu source d'oppression supplémentaire. Je ne le mesurais plus en heures, secondes ou minutes, mais en morts ou disparitions… Cette course, qui pouvait paraître perdue d'avance, était devenue une sorte d'obsession se greffant à la première : contrer la fange. Avouer cela, ne pouvait que me faire paraître prétentieuse, bien que je ne prétendais pas pouvoir réussir. Néanmoins, je ne me voyais pas poursuivre ma vie comme si de rien n'était, comme semblait le faire certains. Je n'oubliais jamais ce qui grouillait dans l’ombre, à l'extérieur des murs… Aussi, ne pouvais-je ignorer le fléau pour simplement reprendre mon existence là où elle s'était si brutalement arrêtée.

Malgré tout, pour l'heure, je n'avais pas d'autres choix que d'attendre la réapparition du prêtre. Un alchimiste ne peut travailler sans matière à exploiter et, contrairement aux idées reçues, bien souvent, la matière en question, est immatérielle. Depuis tout temps, les érudits la connaissent sous le nom de “connaissance” ou encore de “savoir”. Néanmoins, il ne peut y avoir de savoir sans conscience et, par conséquent, sans patience. Je ne pus donc que prendre sur moi… Et je ne fus pas déçue.

Le prêtre revint, les bras chargés d'ouvrages de tailles plus ou moins importantes. Il posa le tout sur la table avant de se saisir d'un nouveau parchemin et d'une plume plus aiguisée encore que nombre de lames… ou de langues. Une fois son griffonnage achevé, l'homme me tendit son papier. Je compris rapidement qu'il avait ramené tout ce qu'il avait pu trouver en suivant un thème précis. Parmi ces lignes, se trouvaient donc un peu de tout, du vrai, du faux, du possible, de l'improbable. A moi donc de remettre tout cela au clair, ce qui représentait un travail important, mais nécessaire.

-Merci, mon Père, lui dis-je avant de me plonger dans le premier ouvrage.

Celui-ci évoquait une épidémie survenue bien avant notre ère. Je notais surtout ses conséquences, dépeuplement, chute d’un empire au nom obscure et inconnu. La maladie serait apparue après un conflit sanglant, comme si la mort brutale ne pouvait en entraîner une autre plus lente et subtile, mais tout aussi redoutable. L'auteur semblait croire que celle-ci naquit de l'air viciée par les miasmes morbides ou par la quantité incroyable de cadavres présents dans l'eau... Eau… Marécages… Mon esprit ne pus que faire l'amalgame. Je me saisis de mon livret pour prendre des notes avant de repousser l'ouvrage toujours ouvert et de m’emparer du suivant.

Celui-ci décrivait les symptômes de la maladie. Fièvre importante. Lèvres bleutées. Sang dans les urines avant de s'écouler par tous les orifices visibles de la face… Les malades mouraient peu après, comme s'ils se noyaient dans leur propre sang. Fort peu ragoûtant, il est vrai, mais cela m'évoquait plutôt les effets suite à une ingestion de poison…

Mon carnet se remplissait à mesure que les livres ouverts s'étalaient devant moi. Un passage lu me renvoyait systématiquement à un autre situé ailleurs. Mon esprit papillonnait, de faits en extrapolations, m’amenant parfois à me lever pour chercher d'autres ouvrages. Le manège se prolongea durant des heures sans que je ne m'en aperçoive. Je ne réalisais pas que la lumière se faisait plus terne et plus orangée, signe d'une heure plus crépusculaire… Même si je devais à présent forcer sur les yeux pour pouvoir espérer déchiffrer les mots que j'étais en train de lire.

Un ouvrage en particulier m'intriguait, mais celui-ci n'était malheureusement pas traduit. Toutefois, je devinais aisément que l'auteur ne pouvait être que médecin, à cause des nombreux schémas complexes ornant les pages… Je ne saurais dire ce que ceux-ci représentaient… Tout restait donc flou.

Je me frottais les yeux, brûlants et humides d’épuisement, mais ce n’est que l'apparition d'une flamme de bougie qui réussit à m'extirper de mes réflexions. Il faisait nuit à présent, la bibliothèque était déserte, même le Père Blaise avait disparu, ne restait donc plus que le prêtre Aaron et moi…

-Oh… Je ne m'étais pas rendue compte qu’il était si tard, déclarais-je honteusement. Si c'est ma présence qui vous a retenu ici, je vous prie de m'excuser, mon Père.
Revenir en haut Aller en bas
Aaron ClayPrêtre
Aaron Clay



[Terminé] Une maladie imaginaire ? [Aaron] Empty
MessageSujet: Re: [Terminé] Une maladie imaginaire ? [Aaron]   [Terminé] Une maladie imaginaire ? [Aaron] EmptyMar 15 Jan 2019 - 11:18
Farouche, la petite alchimiste, mais correcte. Parfois il déplaît au Père Clay de se casser la tête à effectuer des recherches, qui impliqueront par la suite du rangement, pour des gens qui n'ont que peu d'intérêt pour ce qu'ils pourraient lire, mais elle lui ressemble, elle aime savoir et ne se contente pas des évidences. Il l'aura observée pendant ses recherches et elle fonctionne comme lui, n'hésitant pas à fouiller plus loin quand une réponse lui semble incomplète. Et Aaron aime ça.

La bibliothèque s'est vidée petit à petit et il a rapidement abandonné l'observation de la petite alchimiste pour reprendre son étude, ravi d'avoir trouvé d'autres arguments théologiques qui pourraient faire sortir le Temple de son obscurantisme. Pour l'heure, il emmagasine les arguments, viendra le jour où il écrira son brûlot pour le soumettre aux Hauts-Prêtres. Mais cela attendra, il lui faut gagner en réputation et en relation pour se faire entendre. Et ce n'est pas un domaine où il est brillant. Lorsqu'un jeune clerc lui signale que l'heure du repas est là, il lui sourit et lui demande s'il veut bien lui apporter deux bols de soupe et le jeune clerc s'exécute. Ce ne sera pas la première fois que le Père Clay étudiera aussi de nuit. Il profite du moment pour faire du rangement et consulter ses notes. L'alchimiste s'abîme les yeux à tenter de lire dans la pénombre, ce qui lui arrache un sourire. Parfois on est tellement concentré sur ses recherches qu'on en oublie ce qui nous entoure.

Aaron rédige sur un parchemin prend une bougie, un bol et se dirige vers la jeune femme si studieuse. Il pose la bougie sur la table, lui offre le bol et le parchemin. Sur ce dernier, elle pourra lire

- Vos recherches avancent bien ? Besoin d'autre chose ?

Il lui sourit et s'installe en face d'elle, visiblement prêt à échanger ou à l'aider. Elle aura vu qu'il n'y a plus personne pour les espionner. Qui sait, peut-être aura-t-elle envide d'en dire un peu plus, lui poser une question ou lui demander une confession ? Par son attitude, il l'informe qu'il est disponible pour elle. Elle a du remarquer qu'il était comme elle, avide de savoir. Un échange intellectuel ne lui déplairait pas, visiblement. Mais il ne l'y forcera pas.
Revenir en haut Aller en bas
Adeline DelormeAlchimiste
Adeline Delorme



[Terminé] Une maladie imaginaire ? [Aaron] Empty
MessageSujet: Re: [Terminé] Une maladie imaginaire ? [Aaron]   [Terminé] Une maladie imaginaire ? [Aaron] EmptyJeu 17 Jan 2019 - 13:12
“Ton esprit est fait de vif-argent, mon garçon. Il ne se fixe jamais, s'écoule par le moindre interstice dans l'espoir de trouver ce que tu cherches et que tu chercheras toujours.”

Voilà comment me voyait mon vieux maître Alchimiste. Pour lui, j'étais la représentation vivante et humaine du mercure. Stable, mais liquide… L'on pourrait dire “brillant”, néanmoins Roland n'était pas le genre d'homme à attribuer de telles qualités à celle qu'il qualifiait alors de nouveau-né. Toutefois, le vieil homme avait raison sur une chose, mes réflexions, si l'on devait les matérialiser pour leur donner une forme, ressembleraient probablement à un arbre. Le tronc, représente l'idée de base, la question que je me pose sur tel ou tel sujet. Celle-ci se scinde en plusieurs parties, rappelant les branches primaires qui se séparent inexorablement en plusieurs autres, plus petites et ainsi de suite. Aussi, il m'était souvent facile de me perdre dans cette myriade de questions sans réponses, même si je ne le tolérais pas, évidemment. Alors, quand je partais en quête de connaissances, j'oubliais tout. Le temps et l'espace devenaient des notions tout à fait abstraites… Voilà pourquoi je ne m'étais rendu compte de rien. La lueur de la bougie, dansante et chaleureuse, m'avait certes ramenée à la réalité, mais je n'avais pas pour autant remarqué le bol de soupe fumant et odorant disposé à son côté. Ceci fait, c'est un regard chargé de honte qui se posa sur le clerc assis face à moi.

-Oh… Merci, mon Père, pardonnez mon impolitesse. Je ne voulais pas vous causer de tracas, lui dis-je doucement en me saisissant du parchemin qu'il me tendait.

Je pensais y lire quelques réprimandes, d'autant que la nature de mes recherches était on ne peut plus singulière. Le clergé n'appréciait pas vraiment que l'on se penche sur certains de ces ouvrages jugés impies, pourtant un grand nombre d'entre eux se trouvaient ouvert sur cette table, face à moi. Pourtant, c'est avec surprise que je découvris ses interrogations. Mon regard étonné se posa sur celui empli de curiosité du prêtre… Autant vous dire que j'hésitais à lui répondre, par crainte évidemment d'être prise une fois encore pour une folle, ou pire… Une sorcière, bonne pour le bûcher. Néanmoins, je ne décelais chez lui, rien d'autre qu'une curiosité sincère et bienveillante… Alors, c'est peut-être avec naïveté que je me décidais à me montrer honnête.

-Je ne saurai dire...murmurais-je. Les réponses deviennent questions sitôt le moindre petit détail soulevé. C'est à la fois frustrant et incroyablement intéressant… De ce fait, je me suis un peu perdue. Cette grande pestilence, comme vous l'avez nommé plus tôt, ressemble fort à un empoisonnement. À quoi ? Je ne sais pas encore… Mais je ne cesse de me demander si un poison, probablement inconnu, pourrait être à l’origine de ce qui nous menace. C'est un peu gros comme raisonnement, néanmoins, je cherche des similitudes entre ces épidémies étranges qui ont sévis jadis, avec tant de fureur et virulence qu'elles ont failli décimer l'humanité…

Je ne suis pas une personne particulièrement bavarde d'ordinaire, c'est même plutôt le contraire. Néanmoins, cette fois-là, j'étais totalement entraînée par mes réflexions, au point que tout semblait se mélanger dans ma tête, questions, réponses, hypothèses… Un fouillis où moi seule savais me repérer.

-Je suis navrée, lorsque je m'emballe, je deviens assez difficile à comprendre.

De plus, je ne pouvais pas lui expliquer le “pourquoi” de ce questionnement. Je ne pouvais pas lui décrire les diverses étapes observées durant la dégradation de mon frère… Ni même la transformation qui s'en est suivit… Et encore moins, sa mort aussi horrible que définitive, celle-ci… Personne ne savait. Et je ne pouvais absolument rien prouver… Aussi, rien ne serait plus simple que de m'accuser de meurtre… Un fratricide ignoble et ô combien douloureux. Mieux valait, donc, m'arrêter là, de crainte de le voir m'interroger sur un sujet qui ne devait jamais être exploré.

Je lui rendis néanmoins son parchemin, afin de lui laisser la possibilité de me répondre. Beaucoup auraient perdu patience face à ce genre de conversation, tout à fait inaccessible aux illettrés, mais pas moi. J'avais beau être doté d'un esprit volatile, celui-ci savait reconnaître les érudits et autres personnalités fascinantes. Mon instinct me disait que je me trouvais face à l'un d'eux. Pour preuves, la rapidité et l'efficacité de ses recherches quant aux ouvrages qui m'intéressaient. Il fallait pour cela être doté d'une logique affûtée et d'une mémoire incroyable, j'en avais parfaitement conscience.

Mes yeux se posèrent ensuite sur le pan de table que je lui avais laissé… Autant dire que je m’étais largement étalée et ne lui avais laissé que peu de place. De quoi raviver ma honte… L'homme aurait très bien pu perdre patience, me mettre dehors bien plus tôt puisque ma présence en ces lieux n’était que difficilement justifiable… Et il le savait… Au lieu de quoi, il me fournissait lumière, pitance et écoute, tandis que moi… Je n'avais rien pour lui et me sentais pourtant redevable.

- Et vous ? Sur quoi portent vos recherches ? Puis-je vous aider, d'une manière ou d'une autre ?
Revenir en haut Aller en bas
Aaron ClayPrêtre
Aaron Clay



[Terminé] Une maladie imaginaire ? [Aaron] Empty
MessageSujet: Re: [Terminé] Une maladie imaginaire ? [Aaron]   [Terminé] Une maladie imaginaire ? [Aaron] EmptyVen 18 Jan 2019 - 16:28
La dame parle des difficultés que posent les recherches et Aaron ne peut s'empêcher de sourire. Chaque réponse apporte une nouvelle question, un phénomène qu'il connait bien. c'est aussi pour ça qu'il doit blinder ses recherches, avoir des arguments qui ne sont pas que les siens pour faire bouger les mentalités et permettre que se posent les questions que lui veut voir posées. Et la suite est tout aussi passionnante. Il comprend le cheminement des pensées qui animent l'alchimiste. Certes, ce ne sont que des hypothèses, mais il est mal placé pour estimer si elles sont valables ou non. Mais connaître le passé pour maîtriser le présent lui semble un angle de recherche plus qu'intéressant. Il rédige :

- Je ne réfléchis pas à la Fange en terme de maladie ou de contagion mais sous l'angle théologique. Sont-ce le signe que les Trois nous ont abandonnés ou une réponse des Trois à nos défauts d'humains ? Je suis encore loin d'avoir un élément de réponse à cette question.

Et encore plus loin d'envisager les questions qu'elle soulève. Mais comme lui peut envisager le millier de questions qui la traversent, elle pourra réaliser les questions qui l'occupent, car tout sera forcément différent si on considère la Fange comme une création divine. Dont la plus importante : Est-on en droit de détruire l’œuvre des Trois ? Si la réponse est oui, cela sous-entendrait que les Trois ont abandonné l'humanité, ce qui ne serait pas plus réjouissant. En fait, chacune des réponses à cette question est embarrassante, et cela explique aussi pourquoi personne ne cherche réellement la réponse. Sauf lui, par défi intellectuel. Même si visiblement il a conscience qu'une réponse donnée, quelle qu'elle soit, sera nuisible. A moins que... Bon, cela, il l'a déjà envisagé aussi, mais forcément, il passerait pour hérétique. Et entre hérétiques...

Ah, elle lui pose des questions. Et bizarrement, pour la première fois, il a l'impression qu'il pourrait être compris. Autant dire que la réponse sera longue. Mais elle en vaut la peine. La réponse, pas forcément Adeline, car il doute qu'elle pourra l'aider.

- Sur la Théologie. L'apparition de la Fange offre une opportunité de poser des questions interdites. Si les Trois nous ont abandonnés, pourquoi ? S'ils ont créé les Fangeux pour nous tester, pourquoi ? Seule à mes yeux une hypothèse fournit une réponse qui me semble être cohérente et offre l'espoir soit de ramener les Trois vers nous, soit de les inviter à mettre fin à la malédiction qui frappe notre monde et de repartir sur de nouvelles bases.

Poser des questions interdites est déjà passible d'accusation d'hérétisme mais jusque-là il ne doit pas choquer Adeline, qui fonctionne sur le même principe. Parler de cela ne devrait pas trop la choquer. La suite, par contre, l'exposera clairement.

- Et si les Trois nous ont abandonnés ou nous ont jeté cette malédiction parce que nous avons mal compris Leurs Préceptes ? Mais où pourrions-nous avoir mal compris Leur message ? Et si le dessein des Trois était une société matriarcale ? C'est le seul point sur lequel le Temple est en avance sur la société, les femmes y occupent un grand rôle. Et si la virginité n'était pas une valeur maritale et que les Trois nous autorisaient les essais avant l'union devant Eux ? Et s'ils nous autorisaient l'expérimentation pour comprendre leur Œuvre plutôt que de nous interdire d'abimer leurs Créations ? Et s'Ils avaient fait le choix de nous envoyer la Fange pour nous obliger à gagner en autonomie afin de mieux Les comprendre ? Et si la Fange n'était pas une malédiction mais un message ?

Si cela se sait, si les Hautes autorités réalisent les questions sur lesquelles il travaille, il sera pendu, forcément. La période est à l'obscurantisme et les obscurantistes voient plutôt dans les événements récents la preuve qu'il faut encore plus se rapprocher des Préceptes. Le simple fait d'en douter est impie. Et pourtant, il se permet de douter, et pire que tout il s'autorise à douter de tout. Mais il peut y avoir un aspect rassurant pour Adeline. Aaron est l'un des rares à pouvoir cerner le type de travail qu'elle fait et s'il était obscurantiste, elle serait exposée. Mais comme il semble ouvert, non seulement il ne constituera ni un danger ni un frein, mais il lui permettra ses recherches. Du moins tant qu'il n'aura pas trouvé de réponses aux hypothèses qu'il a soulevées.

- Je ne suis pas convaincu de me poser les bonnes questions et il me faut blinder mes hypothèses. Mon but n'est pas forcément de révolutionner les choses mais d'ouvrir un débat et je serai ravi qu'on me prouve que j'ai tort, si cela offre d'autres réponses et d'autres hypothèses et que les réponses soient autres qu'un simple "C'est ainsi !"

C'est le défi intellectuel qui le motive, clairement. Son but n'est pas de révolutionner le monde, et peut-être même pas de le faire évoluer. Non, il veut juste stimuler son esprit et débattre. Mais cet aspect n'est pas forcément le plus visible chez lui. Mais il a une arme, son intelligence, sa capacité de mémorisation et d'analyse et il se plait à l'aiguiser comme d'autres affûtent leurs épées. Il se livre même à une confidence.

- Je suis mal placé pour exposer ces hypothèses. Ma réputation est mauvaise et j'inquiète. On me colle comme supérieurs des intégristes dogmatiques pour me museler. Je dois travailler sur ces aspects autant qu'il me faudra user d'écrits de prédécesseurs respectés et étudiés pour avoir l'opportunité de rédiger mon essai et qu'il soit accepté. C'est l’œuvre d'une vie et je suis conscient de faire ceci en vain. Heureusement, il me reste l'architecture et mes chantiers pour m'oxygéner.

Il s'est exprimé franchement, mais récupérera ce parchemin pour le brûler une fois qu'elle l'aura lu. Il est prudent. Et s'il est convaincu qu'Adeline ne lui nuira pas, il est hors de question pour l'heure de laisser une quelconque trace de ce qu'il pense réellement. il se met un peu en retrait. L'inconvénient d'un cerveau qui a été fort sollicité toute la journée est qu'il est difficile de le calmer pour dormir. Cela, il n'aura pas à l'expliquer à Adeline, elle fonctionne un peu comme lui. Il range ses bouquins, en prend un autre, abimé, qu'il entreprend de réparer. C'est l'un des rares travaux qui l'apaisent et lui permettent de trouver le sommeil.
Revenir en haut Aller en bas
Adeline DelormeAlchimiste
Adeline Delorme



[Terminé] Une maladie imaginaire ? [Aaron] Empty
MessageSujet: Re: [Terminé] Une maladie imaginaire ? [Aaron]   [Terminé] Une maladie imaginaire ? [Aaron] EmptyLun 21 Jan 2019 - 21:51
La théologie, par son manque de tangibilité, ne m’a jamais réellement attirée. Ce n'était qu'un échange d'hypothèses qui, à mon sens, resteraient à jamais improuvables et indémontrables. Ce qui, en somme, revenait à étudier la science des “problèmes insolubles”... Choses bien trop abstraites pour quelqu'un comme moi, probablement trop terre-à-terre...Mais bien que je fus totalement incapable de comprendre l'intérêt de ses recherches, je comprenais néanmoins ses difficultés. Néanmoins, son questionnement ne me parut, en aucun cas, risible ou ridicule. Bien au contraire, puisque moi-même pensais que les Trois étaient bel et bien à l'origine de la fange, même si, selon moi, leur but n'était pas aussi recherché. Je ne voyais là ni test, ni punition, seulement une extermination malsaine dont le seul objectif était de se distraire en observant leur création se faire décimer par leurs semblables infectés.

-Sans avoir de réponse, vous devez bien avoir une opinion ?

Si c'était effectivement le cas, j’étais bien curieuse de la connaître. Tout point de vue est à prendre, celui d'un homme du temple en particulier. Lui devait forcément voir les Dieux autrement. Jadis, je fus moi-même une fidèle et vouais une admiration sans bornes à nos déités, malgré mon attirance pour les sciences. Pour moi, croyances et connaissances ne pouvaient qu'aller de paire, sinon pourquoi vouloir créer des êtres dotés d'une conscience telle que la nôtre ? Doté d'une curiosité dévorante parfois même déroutante nous poussant toujours plus loin dans cette soif de savoir ? Pourquoi vouloir autant contrôler cette soif qui nous rend si uniques, qui nous rend si différents des animaux ? En quoi était-ce si “mal” ?

En lisant son parchemin rempli d'interrogations, je compris néanmoins que son questionnement allait bien plus loin. Selon lui, tout était une question de compréhension… Les comprendre Eux comme s'ils étaient les seuls à détenir les réponses alors que tant d'hommes à s'étaient penchés sur leurs préceptes les rendant ainsi totalement irrévocables.

-Et que pensez-vous du libre-arbitre ? Pourquoi éprouvons-nous des envies et des besoins si ces choses-là étaient forcément interdites ? Et si pour mieux Les comprendre il fallait d'abord nous comprendre nous et notre nature humaine ? Pourquoi nous avoir fait tels que nous sommes si c'est pour nous brider par la suite ?

“Et si la Fange n'était pas une malédiction, mais un message ?” Mes yeux se posèrent de nouveau sur cette question en particulier. Celle-ci m'arracha un sourire, contrit, terne et probablement chargé d'amertume. Et quel message cela pourrait être selon lui ?

-Et si l'humanité, telle que nous la connaissons, avait seulement fait son temps ? Depuis combien de temps foulons nous ce sol, mon père ? Et si nous ne les intéressions plus, tout simplement ? S'ils nous ont créés, ils peuvent très bien nous éliminer pour des raisons qui leur sont propres.

La question était posée. Celle-ci pourrait m'attirer bien des foudres avant de me faire guider jusqu'à la potence pour hérésie. Mais tant pis. J'évitais toutefois de formuler mon idée en son intégralité. Il ne serait pas bon pour moi de comparer les Dieux à des êtres capricieux et cruels, certainement pas sous leur toit. Mais même si je taisais volontairement mon point de vue, celui-ci devait pourtant se lire dans mes prunelles éteintes, la vue perdue dans la contemplation de la flamme dansante devant moi.

- “C'est ainsi” est la réponse de base des ignorants. Il existe forcément une réponse à tout, même si nous ne sommes probablement pas encore aptes à les trouver. Le monde est vaste, riche… Le domaine des Dieux l'est d'autant plus qu'il est inaccessible, à nous, pauvres mortels.

Avant le fléau, mes recherches ne servaient à rien d'autre qu'à stimuler mon intellect. Elles n'avaient pas réellement d'autre but que d’enrichir mes connaissances tout en m'apportant une réponse logique à la question que je me posais sur le moment. Je ne savais pas ? Je cherchais le pourquoi du comment, simplement pour m'amuser parce que je trouvais cela autrement plus intéressant que les “affaires de femmes” auxquelles il m'était pourtant difficile de me soustraire, à l'époque.

Les temps avaient changés depuis, tout avait changé et aujourd'hui mes questions étaient tout à fait différentes et autrement plus obsédantes. Il y avait bien évidemment une raison à cela. Il y en avait même des tas. Cette fois, j’avais un but même si celui-ci serait probablement impossible à atteindre… Autant dire que je ne devais pas être plus confiante que le prêtre assis face à moi. Néanmoins, je m'efforçais de tenir en me disant que mon cerveau, mes hypothèses se devaient d'exister pour une bonne raison… Tout comme moi.

Néanmoins, il n'était pas l'heure de m'apitoyer sur mon propre sort. J'aurai le temps pour cela, plus tard, au moment où je pousserai mon dernier souffle chargé de regrets. Au lieu de quoi, je préférais lire les paroles de mon interlocuteur silencieux. Celui-ci évoquait sa position au sein du clergé, sa mauvaise réputation dû à ses idées probablement jugées révolutionnaires par ses supérieurs à l’esprit étriqué. Étrangement, je pouvais comprendre sa situation, même si ma position était différente et que je n'avais de comptes à rendre à personne. Toutefois, pour beaucoup, j'étais une sorte de sorcière, une hérétique… Point de vue amplifié par ma situation de vieille fille célibataire. Pauvre monde régi par des dogmes aveugles et castrateur. C'est parfois à se demander si nous ne méritions pas notre sort, finalement.


Je fus néanmoins surprise de voir cet homme se confier ainsi. Après tout, je n'étais rien d'autre qu’une inconnue à la curiosité aveugle et débordante. Rien ne l'obligeait donc à agir ainsi… et puis… Mon visage, fermé et si peu avenant, n'amenait que rarement les autres à me parler, en particulier ainsi.

-C'est un tort de vous dire que vous faites tout cela pour rien. Le monde change, la mentalité des Hommes fera de même. Regardez, la situation fait que nous acceptons des femmes dans la milice. Les prêtresses ont une place importante et sont respectées. Alors, même si les résultats ne se verront pas tout de suite, peut-être que vos travaux seront lu, plus tard, et ouvriront des portes pour les générations futures. Ne sommes-nous pas venus ici pour quérir l'aide auprès de nos ancêtres ? Ne sommes-nous pas là pour lire leurs idées, leurs récits dans l'espoir de trouver des réponses à nos questions ou au moins à trouver un argument d'autorité ?

J'ouvris les bras comme si je cherchais à englober la bibliothèque dans l'espace ouvert que je venais de dessiner. Il y avait ici tout un rassemblement d'ouvrages écrits par nos grands disparus, certains d'entre eux ne portent aucun nom, aucune trace de leurs auteurs et pourtant… Pourtant leurs œuvres leur ont survécu et nous étions là pour les consulter, comme si nous cherchions des conseils.

-Cela vaut également pour l'architecture. Nul besoin d'être cartomancienne ou voyante pour affirmer que vous laisserez probablement une trace de votre existence en ce bas monde… Du moins, s'il reste des humains…

Lentement, avec une extrême douceur, je refermais le livre face à moi. Des doigts parcouraient la couverture épilée, comme si je cherchais à mémoriser ses reliefs.

-Qu'elle soit malédiction ou maladie inconnue, la fange est l'ennemi à combattre. Pourquoi les Hommes perdent leur temps à se mettre des bâtons dans les roues au lieu de réfléchir à un moyen de reprendre notre place ? Que restera-t-il de nous ?
Revenir en haut Aller en bas
Aaron ClayPrêtre
Aaron Clay



[Terminé] Une maladie imaginaire ? [Aaron] Empty
MessageSujet: Re: [Terminé] Une maladie imaginaire ? [Aaron]   [Terminé] Une maladie imaginaire ? [Aaron] EmptyMar 22 Jan 2019 - 21:53
Il voulait un échange intellectuel, il n'est pas déçu, l'Aaron. La première question le déstabilise et il met un peu de temps à rédiger sa réponse-

- J'ai fait des recherches, mais je n'ai trouvé aucun cas de quelque chose qui meurt pour renaître plus puissant et prédateur de ce dont il est issu. Alors, je n'ai que des hypothèses farfelues sur l'origine de la Fange, mais aucun début de réponse.

Des hypothèses, c'est tout. Son esprit est trop cartésien que pour oser croire qu'il a un début de réponse. Cela stimule son esprit, certes, mais cela le frustre aussi. Pour cela qu'il a préféré attaquer des domaines où il y a de la matière pour trouver des réponses ou étayer des hypothèses. Des recherches autres que livresques, il ne peut en faire. C'est un théoricien, et pour ce qui est de la pratique, on l'a rejeté des soins, alors... Par contre, son sourire s'élargit quand elle parle de libre-arbitre et sa réponse fuse. Heureusement qu'il écrit relativement vite...

- La théorie officielle veut qu'on ait ses choix pour éprouver notre ferveur, car quel mérite à respecter des préceptes s'ils ne nous attirent pas ? J'aime cette réponse. Mais je crois que c'est la preuve qu'on a mal compris certains préceptes, oui.

Par contre, quand Adeline émet l'hypothèse que les Trois ont envoyé la Fange pour détruire l'humanité, il acquiesce gravement.

- C'est l'hypothèse la plus plausible, mais il me plait de ne pas y croire. Car il ne resterait plus aucun espoir, et la vie se nourrit d'espoir.

La suite de son discours ne recevra qu'un acquiescement, à nouveau, sincère et profond. Ils sont d'accord, et l'esprit de la dame est vif. Elle aussi s'interroge sur les mystères de notre monde et du territoire des dieux. Elle aussi déteste l'ignorance. Elle aussi veut des réponses. Elle aussi se donne les moyens de les trouver, sans doute même avec plus de courage que lui. Il l'apprécie, cette alchimiste, il a eu en quelques minutes une discussion plus intéressante avec elle que celles qu'il a eues jusqu'ici, car ils sont sortis des dogmes. C'est la première fois qu'il a l'impression d'être compris, non pas dans ses questions, mais dans ses aspirations. Et c'est la première fois qu'il regarde une femme autrement qu'en amante potentielle. S'il désire quelque chose, ce n'est pas son corps, mais les échanges qu'ils pourraient avoir.

Il est d'autant plus surpris qu'elle l'encourage. Oui, il y a des miliciennes, même s'il n'en côtoie pas pour l'heure. Trop risqué, il pourrait se retrouver avec une enquête sur le dos, même s'il aime jouer avec les limites. Et les Prêtresses sont respectées, il y a même des prêtresses responsables et une Haute Prêtresse, le sexe du membre du Clergé n'intervient pas. Sur ce plan, ils sont en avance sur la société, une évolution qu'il apprécie. Visiblement, elle aussi. Et c'est vrai, son ouvrage pourrait survivre et être utile aux générations futures. Ça, c'est un aspect qui le motive.

- Merci !

Il l'a écrit. Un simple mot. Mais qu'il ne prononce jamais. il lui est réellement reconnaissant. Par contre, pour l'architecture, il a un sourire plus triste.

- Je ne bâtis pas, je répare, je maintiens debout. Aucune maison, aucun bâtiment n'est issu de mon cerveau. Mais j'aime réparer, corriger. C'est un exercice intellectuel fabuleux.

Il n'entrera pas dans les détails, car les explications sont complexes, mais il ne doute plus trop qu'elle peut comprendre le côté plaisant d'analyser, réfléchir, conserver ce qui va tout en renforçant les choses, ses recherches doivent être un peu pareille. Comment faire autre chose avec ce qu'on a, c'est une question qu'elle sait se poser, elle aussi. Ses dernières questions sont pertinentes, elles aussi, et si elle doute qu'il partage la même vision, il lui écrit :

- Vous serez toujours la bienvenue ici et quand je serai présent, vous aurez accès en toute discrétion à tous les ouvrages qui pourraient vous être utiles.

C'est sa protection qu'il lui offre. Il sait son statut, il l'a compris. Elle se doute qu'il sait, mais ici, il l'officialise et lui marque son total soutien. Il n'est pas le Temple, mais il est celui qui pourrait la voir comme hérétique s'il le désirait. Elle sait désormais qu'il n'en fera rien. Il se doute qu'elle va devoir rentrer, la nuit est là et la nuit les gens dorment, mais il n'est pas pressé et semble intéressé à la revoir. Et chose bizarre pour lui, en tout bien tout honneur.



Revenir en haut Aller en bas
Adeline DelormeAlchimiste
Adeline Delorme



[Terminé] Une maladie imaginaire ? [Aaron] Empty
MessageSujet: Re: [Terminé] Une maladie imaginaire ? [Aaron]   [Terminé] Une maladie imaginaire ? [Aaron] EmptyMer 23 Jan 2019 - 10:44
Les échanges d'une telle nature étaient rares. Peu de personnes en ce monde n'accepteraient mes idées sans hurler à l’hérésie tout en me guidant jusqu’au bûcher. Je ne pouvais donc que trouver cela plaisant, même s'il était tout à fait étonnant de constater que ce fameux interlocuteur aux idées si ouvertes appartenait au clergé. Ainsi donc, il existait au sein même du temple des êtres dotés d'un aussi esprit ouvert et réfléchi.

-Vous ne trouverez rien sur le sujet, pour la bonne et simple raison que rien dans ce monde ne peut ranimer un mort afin de le rendre à l'état de prédateur. Rien de connu du moins. Ces choses-là relèvent de l'impossible, du contre nature… Mais il est à supposer que si le monde en son intégralité peut ainsi changer, alors la nature en elle-même peut en faire autant. Je suis persuadée que l'humain n'est pas arrivé en ce monde en son état actuel. Pour cela, je me base à des faits quelque peu minimes, mais pourtant éloquent. L'architecture par exemple, voyez comme les techniques ont changé… Comme si elles avaient...évoluées. Il en va de même pour les techniques de tissage, d'agriculture… Quelque chose aide à opérer ces changements...

Les changements, voilà ce que j’étudiais en particulier, même si c'était une chose difficile à décrire.

-Prenez par exemple un morceau de pain frais, enroulez-le dans un linge humide et oubliez le quelque temps. Lorsque vous reviendrez, vous trouverez votre morceau de pain totalement recouvert d'une pellicule verte. Celle-ci aura envahi la croûte jusqu'à la mie sans parler du linge qui l'en recouvrait. Je suis intimement persuadée que ces moisissures ne sont pas arrivées là, mais étaient, en partie, bien présentes dans la miche avant sa transformation. Ça fait parti du processus de dégradation qui mène ensuite vers la disparition totale de la matière. En somme, cette chose s'est réveillée pour une raison ou pour une autre en entrant en contact avec d'autres paramètre. Un peu comme la rouille qui vient avec l'humidité… À l'eau… Ce qui me ramène forcément à ces éveillés qui nous menacent. Du moins, c'est l'une de mes hypothèses.

Il s'agissait-là d'une explication revisitée et simplifiée. Mon raisonnement prenait des détours autrement plus complexes et était bien difficile à décrire. Cela resterait, probablement, accessible que pour moi-même… Mes hypothèses étaient bien plus nombreuses. Certaines tout à fait logiques, à supposer que cela relevait de la logique… D'autres tenaient plus du surnaturel ou du spirituel, mais j'évitais de me focaliser sur celles-ci, puisque je ne trouverai jamais de solution fiable.

-Si la base de mon enseignement reste l'alchimie, je me tourne à présent vers une discipline bien plus logique que spirituelle. Celle-ci revient à un “ça plus ceci égale cela”. Selon cette discipline, il n'existe pas de création dans la nature seulement des “transformations”. La création est et restera le privilège des Dieux… Mais ils ont forcément permis le changement grâce à ces combinaisons, ces alliages… Ces amalgames… Je ne sais pas si je suis claire.

De part ma nature jugée si étrange, il m’était souvent bien difficile de me faire comprendre. Roland lui-même me disait que mon esprit était trop volatile pour se fixer sur un seul point sans jamais dévier. Mon attention se portait sur tout en même temps. Mes réflexions allaient souvent bien plus vite que mes paroles et il m'arrivait donc de souvent tout mélanger lorsque je tentais de m'expliquer. En observant le prêtre, je me surpris à penser qu’il me serait insupportable voir même impossible, de ne pouvoir exposer mes hypothèses qu’ainsi, par écrit…

-En réalité, l'hypothèse revient au début du chemin. Une idée qui se doit d'être développée étape par étape jusqu'à arriver à destination, l’aboutissement ultime : la preuve. Les miennes sont certes nombreuses, mais restent limitées à mon propre raisonnement. J'avoue donc que je serai curieuse de connaître les vôtres… Qui sait, peut-être pourront-elles me guider sur l’un de ces chemins.

L'échange se poursuivit ainsi et prenait lentement des allures de partages de confidences, de théories. J'appréciais de plus en plus ce prêtre sentant presque que je pourrais trouver en lui un allié, ce qui se confirma lorsque je lus le dernier parchemin qu'il me tendit. Cette fois, se produisit une chose qui n'était pas arrivée depuis des lustres. Je sentis mes lèvres s'étirer lentement à mesure où un sourire sincère chargé de joie et de reconnaissance se dessina. Je me sentais un peu comme l'un de ces bâtiments qu'il veillait à réparer. Oh, évidemment, savoir qu'il m'offrait son appui, sa protection, ne me redressa pas complètement. La chose était bien plus compliquée que cela. Mais cela combla néanmoins l'une de mes nombreuses brèches, l'une de ces plaies encore ouvertes et purulente qui parcouraient mon âme.

-C'est moi qui vous remercie, mon père. Sincèrement...

Il m'ouvrait ainsi les portes de la bibliothèque et surtout à son savoir soigneusement dissimulé aux yeux des mortels, dans ses immenses rayonnages. Je me sentais privilégiée, encouragée alors que le monde semblait vouloir nous mépriser, mes idées impies et moi-même.

-Si d'aventures, vous avez un jour besoin de mon aide, soyez certain que je serai ravie de vous l'apporter.

Mon sourire s'élargit une nouvelle fois, tandis que je me relevais pour lui adresser une courbette, certes protocolaire, mais chargée d'un respect tout à fait sincère. J'étais ravie de cette rencontre pour le moins inattendue et inespérée.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé



[Terminé] Une maladie imaginaire ? [Aaron] Empty
MessageSujet: Re: [Terminé] Une maladie imaginaire ? [Aaron]   [Terminé] Une maladie imaginaire ? [Aaron] Empty
Revenir en haut Aller en bas
 
[Terminé] Une maladie imaginaire ? [Aaron]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Marbrume - Forum RPG Médiéval Apocalyptique :: ⚜ Cité de Marbrume - Quartiers populaires ⚜ :: Temple de la Trinité :: Bibliothèque-
Sauter vers: