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 Mélusine Cicéro - Chat de malheur

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MessageSujet: Mélusine Cicéro - Chat de malheur   Mélusine Cicéro - Chat de malheur EmptyLun 2 Mai 2016 - 3:20




Mélusine Cicéro




Identité



Nom : Cicéro.
Prénom : Mélusine
Âge : 22 ans.
Sexe : Féminin.
Rang : Bouseuse ailurophile, amatrice de confiseries, mendiante et voleuse à l'arraché.
Assassin, en réalité.

Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs : Assassin.
+2 INI
+2 HAB

Compétences et objets choisis :
Compétences :
♣ Acrobatie
♣ Chance
♣ Esquive
♣ Mort silencieuse

Objets :
♣ Chausse-trappes
♣ Poignard main gauche
♣ Poignard main droite
(Aspect : clic ici ou là. ♥ )

Autres :
Mélusine a installé son antre dans un grenier abandonné du Goulot, ayant vue sur la taverne des Six Roses. La pièce qu'elle occupe est sens dessus-dessous et habitée par une vingtaine de chats de gouttières. Elle y entrepose la panoplie du parfait assassin, pierres à aiguiser, cassette contenant ses primes, fusains et craies, éclairant à la bougie ses plans d'architecture épinglés sur les murs, des avis de recherche et autres portraits, qu'elle peut alors cacher derrière un improbable fourbi.


Physique



Un ; une lame nocturne tranchait un larynx, sa pointe perçant la gorge de l'aigrefin qui, aussitôt, gicla de sa vermeille salive, se dégonflant en un murmure dolent et d'agonie... Deux ; comme on fait pivoter une clef dans sa serrure, l'homme cliquetait sous l'impulsion d'un geste mécanique du poignet. Croc fit la nuque, le poignard disloquant ses vertèbres en un claquement des cartilages... Trois ; la svelte silhouette d'une femme, posée à califourchon sur ce cadavre qu'elle épluchait à peine, en extirpa son tranchant d'un geste méthodique finissant de lui ouvrir cette gorge aussi coulante qu'une fermeture à crémaillère...

Un Contrat honoré en deux temps, trois mouvements. Et le voila qui saigne, la jambe parcourue de spasmes nerveux, une flaque naissante gorgeant lentement la soie de ses draps... Tandis que Mélusine inclinait le bleu contemplatif de son regard avant de le quitter, amabile et légère lorsqu'elle glissa sur le matelas, reposant la pointe de ses nus pieds sur le tapis soyeux qui supportait le baldaquin.
Ce fut comme une fine et voluptueuse statue de glace, révélant à la flamme d'un chandelier des courbes tant fermes que lisses, à croire qu'y poser les doigts sur sa peau immaculée les ferait tout aussi simplement glisser. Elle se cambrait fièrement perchée sur des jambes élégantes où s'emboitait une taille de guêpe, un ventre plat, un nombril en amande. Un corps svelte et de petit format pour la moyenne des femmes du Royaume de Langres, mais pourvue d'une poitrine ronde et d'une musculature gracieusement athlétique, ne se privant pas de gymnastique. Ses mouvements semblaient alors saupoudrés de grâce et doués d'agilité, adornant ses pas d'une démarche féline et chaloupée.
Quittant donc le nid soyeux de son défunt propriétaire, elle posa habilement ses deux paumes sur le sol, refermant le tranchant de ses ongles sur les tissus de son capuchon délaissé. Puis, en un même geste, exécuta une roue tout en souplesse afin de se rétablir sur ses deux pieds, sa longue chevelure d'ébène décrivant un arc de cercle qui fouetta l'air de ses mèches aux reflets salins.
Un bruissement de cape plus tard, et Mélusine couvrait enfin sa nudité, à présent blottie sous de larges, longs et sombres haillons réduits en lambeaux, ses déchirures suggérant à peine l'anatomie qu'elle dissimulait. Se laissant alors déambuler dans la pièce, la jeune Cicéro fit grincer la pointe de ses griffes sur le vernis d'une commode, pour mieux glisser ensuite une main dans la corbeille de fruits, depuis laquelle elle apporta la chair d'une pomme rouge sous un petit museau, entre des canines que l'on devinaient pointues. Du moins à peine plus que d'ordinaire, mais observable.
Ainsi presque dansante dans sa démarche de félidé, elle se saisit soudain de son reflet dans un miroir ; Hey ! Salut toi. Se recoiffant d'un geste bref sur ses mèches, elle toisait ses traits lisses et symétriques, puis traça alors l'esquisse d'un sourire de ses index flirtant sur les coins de ses lippes ; comme pour aider sa fine bouche à lui offrir le plus franc de ses rictus.
Roulant alors des yeux en direction du lit dégoulinant d'hémoglobine, elle s'empressa de rejoindre la terrasse, puis de culbuter et disparaître enfin par dessus le muret du balcon.


Autres détails :
En temps normal, Mélusine apparait sous des haillons similaires, de fines robes et capes à capuche, fendues et trouées, toujours décharnées et des plus sombres, lui offrant un maximum d'amplitude dans ses mouvements. On la prend effectivement pour une mendiante.
Quant à sa peau, elle est souvent enveloppée ci et là de bandelettes en un semblant de sous-vêtements de fortune, et se situe plus spécifiquement au niveau de ses talons, formant des mitaines à ses mains, s'assurant de pouvoir déambuler sans difficulté sur le gravier.
Enfin, les fourreaux de ses dagues sanglent chacune de ses cuisses, prêtes à être dégainées.


Personnalité



Un chat avec des moufles n'attrape pas de souris...

A dire vrai, la jeune Cicéro est comparable à un hellequin, une diablesse se situant entre la flamboyance d'un jour d'été et la froideur d'une nuit d'hiver. C'est-à-dire qu'elle est crépusculaire et sans scrupule...
A première vue gentille et gracieuse, elle semble douée d'une personnalité aussi douce et tiède qu'une brise printanière. Si souvent audacieuse, à tenter le diable quand elle se met à parcourir les toits de la cité, la conduisant maintes fois à traverser les périlleux sentiers des bas quartiers. Et cela, elle semble le faire sans sourciller ; de quoi vous mettre la puce à l'oreille. On peut aussi l’apercevoir s'émerveiller, les yeux étincelant à la vue d'un simple vol de papillons, d'oiseaux ou même s'amuser des saltimbanques. Candide également, quand elle observe pendant de longues minutes les méandres d'un cour d'eau, ses pupilles dilatées posées sur tous ces petits poissons savoureux ondulant sous la surface... Mais cela ne vaut que lorsqu'elle profite d'un instant de calme et de tranquillité, seule ou accompagnée de ses félins. Ah, oui Mélusine est ailurophile, occupant son temps libre à recueillir et soigner une meute saisissante de chats perdus. Mignon ? Oui ? Donc elle peut sembler adorable, voir câline ces jours où son damné cycle y est favorable, bien qu'en l'espace d'un battement de cils elle peut passer pour la plus impitoyables des plaies... Dans le genre sordide, gratuitement cruelle. D'une façon pulsionnelle cette fille semble vouloir beaucoup de mal, et n'éprouve apparemment aucune empathie pour les victimes de ses jeux morbides.

Son entourage n'est jamais sûr de rien, dans tous les cas. Puisqu'on l'observe aussi très joueuse, mauvaise farceuse et cleptomane. Et ne semble pas avoir d'explication logique à son comportement, autre que celui de satisfaire ses besoins immédiats. J'ai envie de. C'est aussi foudroyant que le tir d'un carreau d'arbalète, faisant d'elle une personnalité plus sensible que consciente ; comme si elle était restée à l'état sauvage. Un chat, malin avec ça, et autres joyeusetés telles que des pirouettes et figures complexes au détriment de votre rachis lombaire. Elle est imprévisible.
Pour la comprendre au mieux... La bouseuse est née dans la rue, misère et pauvreté ne lui sont pas étrangères, et avec elles l'ignorance, la violence, la faim. Elle n'a reçu aucune éducation, et n'a que pour seule instruction le conditionnement physique et psychologique propre à la secte de Sitry. Ce qui simplifie sa vision du monde, n'ayant aucune forme de spiritualité si ce n'est des codes pour la guider. A savoir que l'on ne forme pas un tueur avec un enseignement conventionnel, mais par le biais de mauvais traitements, pour ne pas dire de tortures fabriquant des esprits malléables et déshumanisés. Par conséquent, et pour terminer : chercher un lien amical ou amoureux avec Mélusine, c'est comme de s'encanailler avec la hache d'un bourreau. Ça, ou prendre le risque de s'écourter le tronc d'une tête.


♣ Occupations : les chats, manger des sucreries, narguer la milice.
♣ Elle fuit : aussi bien les fangeux que les miliciens.
♣ Larcins : bidules brillants, savon des thermes du temple, et sucre d'orge.
♣ Culte : Sitry, déesse païenne de la poisse et de la mort.


Histoire



I. Les amis de Sitry.

On n'imagine pas la patience, l'énergie et le réseau qu'il faut pour fabriquer ne serait-ce qu'un seul assassin viable et digne de ce nom. Le tout dans la discrétion la plus absolue, tout en garantissant une étiquette sans tâche, afin de s'attirer la confiance de ceux qui font usage de ces services. Haute bourgeoisie, riches marchands et aristocrates sont friands d'efficacité et d’excellence. Ils sont exigeants ; soucieux des domaines dans lesquels ils investissent leur fortune, et peu enclin à prendre le risque de ternir leur réputation dans une espèce de complot maladroit. Soyons donc honnête dès le départ : vous ne trouverez aucune joie en ces lignes, car cette histoire est cruelle.

Ce qui n'est guère étonnant, c'est qu'elle commence dans les bas fonds de Marbrume. Un endroit regorgeant de ces rebuts et parias prêt à tout contre une bourse pleine. C'est là qu'il est possible de recruter un homme de main, ou un mercenaire. Une sorte de coupe-jarret sans foi ni loi, qui aurait si tout fait de suivre votre ordonnance. La misère ambiante, la pauvreté omniprésente est une aubaine ; elle génère le désespoir, et avec elle ces désespérés qui sont prêt à tout pour ne jamais cogner le fond du gouffre. Il est si aisé d'en profiter ; de les tourner à son avantage. Par exemple, dans le cadre d'une révolte, ou d'une révolution ; prendre ces plus jeunes représentants, si impulsifs et prompts à l'embrigadement, peuvent servir à nombreux objectifs... Rarement les leurs, stupides comme ils sont, cependant, le travail désormais accompli et une fois lâchés dans la nature, ces hommes et ces femmes se montrent trop souvent incapables d'honorer leur parole. Celle de garder le silence. Qu'ils soient l'objet de menaces étrangères à l'équation de ceux qui les emploient, ou même salivant devant une somme plus importante si on la compare à d'éventuelles promesses de gains : c'est indubitable, certaines choses et d'autres finissent par se savoir. Et si une campagne de propagande, mêlée de condescendance, de diffamation d’où ne subsisterait que la vacuité ne suffit pas à blanchir le commanditaire au regard de l'opinion et des magistrats, alors...

CWOUIC !! Comme ces jours de guigne sur l’échafaud, à perdre la tête !

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Pour éviter cela, revenons humblement à l'usage de professionnels. Plus aptes, plus sûrs. Plus chers... Pour la gente commune de la cité, c'est d'abord une rumeur avant d'être factuel de dire qu'une confrérie, ou fraternité d'assassins sévit derrière les remparts marbrumiens. Un mythe, dont il sera dans un premier temps plus aisé de parler de l'enseigne, ou de leur façade officielle ainsi nommée « Les amis de Sitry. » Un groupe de réflexion que l'on sait pacifique et sans danger, quoique obscène et luxurieux, jouissant de quelques ribaudes et eunuques lors de ses banquets, ses fêtes raffinées, ses bals masqués, ou parties de jeux houleux, donnant lieux à moult partages idéologiques, d'impressions et de critiques. Doué d'une qualité d'écoute toute particulière à l'égard de ses invités, le dit groupe n'est pas à confondre avec une guilde. Ce n'est pas une corporation marchande ou d'artisans, ni un groupuscule d'entre-aide, ou de vulgaires fumeurs d'opium. Du tout. Les amis de Sitry sont ce que l'on peut appeler une réunion récréative, où les gros poissons du duché peuvent s'échanger furtivement des services, des contacts, des tuyaux. Mais aussi, dans ses coulisses, et c'est là ce qui importe : de suggérer à ses organisateurs qu'un homme a besoin des faveurs de Sitry.
Dame Sitry entend alors un homme. Son souhait résonnant dans un lac obscur lui révélant une vérité ; celle d'être entouré de prédateurs, dissimulés dans cette nuée que forment les invités et leurs murmures discrets. Les petits friselis d'un homme fracassent sa surface dans un semblant de jaillissement, dont les échos parviennent aux oreilles des plus sombres d'entre eux. Ces derniers surnageant autour de lui tels des requins, lorsque leurs sinistres regards jugent et soupèsent son semblant d'être, avant qu'ils ne soient aspirés dans un grand bouillonnement. Parmi la foule, des turbulences sporadiques ponctuent leur descente vers les fonds, quand les dernières ondes de sa requête finissent par mourir contre les murs de la salle... Cette nuit, un homme devra se tenir prêt. Car un messager de Sitry se présentera à lui.

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Qui est Dame Sitry ?
Seuls les théologiens et amateurs d'Histoire le savent. Il s'agit d'une représentation païenne de la mort, mais en aucun cas rivale du culte des Trois. Elle est dépeinte, pour qui veut se cultiver, tel un vestige du Royaume, un fossile antique à l'exact opposé de Serus. Là où ce dernier symbolise la fécondité et plus généralement la vie, Sitry quant à elle symbolisait les aléas du hasard et la mort. On lui attribuait la sécheresse et les incendies, les accidents malencontreux, ou encore la malchance aux jeux. C'était donc une idole par laquelle on pouvait maudire et cracher, jouant un rôle perturbateur. Sitry étant crainte, mais différemment si on la compare à la déesse Rikni ; la découverte de son effigie étant jadis jetée aux détritus. C'était un porte malheur. Par ailleurs, on la décrit comme une grande femme à la longue chevelure d'obsidienne, ses statues dévêtues, pourvue d'une paire de longues cornes ainsi que d'une fine queue partant de son coccyx et finissant en pointe de flèche. Elle tenait dans sa main droite un jeu de tarot ou un trident, et dans sa main gauche une chaine se terminant en de multiples carcans ; symbolisant la fatalité, ou l'entrave des mortels les liant à leur inexorable et funeste destin... Celui de s'éteindre.


II. Les jeux sont faits.

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Une fenêtre entrouverte, le nylon des rideaux ondulant au gré du vent laissent entrer dans la pièce un rayon lunaire. Un homme n'est pas seul. Quelqu'un est entré ; son haleine soufflant soudainement dans son cou le confirme et lui glace le sang... Le messager de la Dame l'attend, et n'exige désormais plus qu'une chose ; qu'un homme lui formule un contrat oral, il veut connaître le nom de sa cible. Faut-il qu'elle souffre ? Doit-elle mourir discrètement ? Au contraire, faut-il que le meurtre soit spectaculaire ? Faut-il faire porter le chapeau à un tiers ? Oh, à moins qu'il ne soit petit joueur, qu'il ne s'agisse en définitive que de faire planer l'ombre d'une menace...? Le messager est toute ouïe, il l'écoute, humble et silencieux, avant que la conversation s'achève enfin sur une bourse de pistoles se posant doucement dans la paume qu'il lui tend... Déjà ?! Ah, le messager ne négociant pas avec les renards, on se plie aux règles ou on ne fait pas appel à Sitry. Les jeux sont faits !

Un homme
n'entendra plus parler de l'assassin, et si la chance lui sourit, alors il n'aura plus qu'à sucer le sang ferreux qui dégouline de ses mains sales.

III. Les cuisines de l'enfer.

Dans les souterrains de Marbrume, si on s'y enfonce profondément et si on est suffisamment poissard, on peut tomber nez à nez avec une porte dérobée. A ses côtés la statue d'une femme cornue, les avant bras ruisselant de chaines, un tarot en guise d’éventail. Une lourde et sombre stèle posée à ses pieds comprenait alors ses quelques antiques gravures colorées de pigments dorés, trois dents d'un trident incrustées en guise d'en-tête.

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La terreur qu'inspirait l'aspect de cette bête géante, pouvait glacer jusqu'au fond des entrailles, si bien qu'ils perdaient l'espoir d'arriver jusqu'en haut. Et comme le joueur affligé, que transportait un jour la joyeuse espérance du gain, qui se plaint ensuite et se morfond si la chance a tourné, ainsi les fit devenir cette épouvantable bête qui, en leur âme, gagnait du terrain et, insensiblement, les refoulait vers l'ombre où le soleil se taisait.
Tandis qu'ils glissaient ainsi vers les abîmes, leurs pieds meurtris par les gravas, la bête s'avança devant leurs yeux comme surgissant d'un long silence. Au rebord des profondeurs, ils se mirent alors à crier :
- Ô toi, qui que tu sois, ombre ou vivante, prends pitié de notre peine !
- Je ne suis pas vivante, rugit-elle, mais je le fus. Sur une terre qui avait été Langres, moi-même, là où je régnais, tout comme vous je naquis et vivais à Morguestanc, au temps des Trois divins, hypocrites, mensongers et trompeurs.
- Ainsi donc, c'est bien toi, Dame Sitry, cette source qui répand des flots si vastes d'affliction ? Dirent-ils, en baissant respectueusement les yeux. Toi, qui fus l'incendie, le phare des sorcières, aide-nous, pour l'amour et pour la longue étude que nous avons mis à chercher et à lire ton œuvre. Car c'est toi, notre maîtresse et notre autorité ; c'est toi qui nous enseignes comment faire usage de ce style élevé dont nous tirons notre gloire, et qui par sa grandeur fais de toi celle qui renaquit !

Quelque chose ne tourne pas rond ? Peut-être est-ce le moment de filer, de se réfugier dans les jupes d'un prêtre qui reconduira si tôt fait ses ouailles sous la nageoire bienveillante d'Anür ?
Ils appellent cet endroit Les cuisines de Sitry. Là où on ne veut pas être. Encore que, ce n'est pas le pire qui peut arriver. Un adulte reste un adulte, il est théoriquement fort, n'est-ce pas ? Mais un triste jour sa vigilance s'émoussera, ses yeux inquisiteurs quittant sa progéniture qu'il sait pourtant en sécurité. Il le sait, comme il croit avec certitude toutes ces choses infiniment plus vastes et qui le dépassent tels qu'une terre plate sur un océan de feu ; du règne de la matière et rien d'autre que la matière ; que l'Homme est au centre du monde ; que rien n'est vrai, que tout est permis. Il mérite qu'on lui scie la gorge à l'égoïne. Il pense qu'il sait et croit donc en certaines choses, et malgré cet état de fait, les bas quartiers sont un lieu où ses enfants et petits enfants lui échapperont un jour. Un homme peut donc savoir, mais il ne contrôle rien, il n'a aucune emprise sur ce qui l'entoure. La faute à pas de chance, comme pour la petite Mélusine alors âgée de six ans, ils seront enlevés et mis en cage. Certes déposés là, derrière cette porte dérobée. Mais chht, semble murmurer l’entrebâillement de celle-ci. C'est là où il ne faut pas regarder à travers les grilles des cellules...

Chht. Avancez, ne faites qu'avancez tout droit sans jamais dévier.
Vous les entendez cuire ?
Percevez-vous les cris et le tintement des chaines qui s'endiablent derrière ces murs ?
A travers les vapeurs de souffre et d'eau, ils pèlent, pleurent et fulminent... Chht. Ne regardez pas. Ne regardez pas, où votre esprit lui aussi se brisera. Car à l'intérieur, ils se salissent et s'entretuent parfois.


Qui peut raconter, même dans un discours sans l'entrave des vers, les plaies et les fléaux qui accablent cet endroit ? La langue la plus riche ne saurait y parvenir, car notre « intelligence » et nos expressions ne suffiront jamais pour traduire ces choses. Par phase, elles surviennent en tortures, viols et afflictions. D'un claquement de cuir résulte un râle cristallin. D'un coup de butoir donne un hurlement rageur. Mais ce ne sont pas des victimes que l'on veut, ce sont des assassins. Alors, on les soumet à des drogues, à la privation sensorielle, aux hallucinations. Ils sortent de leur gonds, se déboitent, titubent et perdent pieds. A présent, ils savent que deux et deux font cinq. Mais ça ne suffit pas, il faut leur briser les os ; ça les rend plus costauds. Vient l'instant où on leur procure un peu d'espoir, pour mieux les désespérer. On leur dit qu'il vont mourir, mais ne meurent jamais. A leur tourments, se mêle un verbiage subliminal aussi hypnotique qu'un air de psaltérion ; ils ne savent plus et déforment leur perception. Et si par chance on leur offre un cadeau, c'est pour mieux l'écraser. On inverse tout, on chamboule tout. Leurs esprits s'usent, ils changent et lentement se transmutent pour laisser place à quelque chose d'autre. Le tourmenteur n'est pas qu'un bourreau, il est un homme mauvais à qui il faut obéir, c'est un père fouettard qu'il faut craindre et que l'on déçoit toujours. Sitry quant à elle devient une mère vers qui l'on peut se tourner. La déesse devient une clef, elle peut les aider à s'échapper. Ils l’appellent, ils la prient. Mais ils ne sont déjà plus humains ; certains grognent déjà comme des bêtes. C'est un cauchemar éveillé.
En ces lieux, pas besoin de ses yeux pour comprendre qu'il y fait noir, bien que le flambeau des souterrains peut encore flamber, révélant à peine l'aspect de leur visage maculé de larmes, ou leurs yeux vitreux dérobés de leur innocence à l'heure où fuit la mouche et paraît le moustique. La nuit... Cette nuit infernale et qui leur semble éternelle voit un nombre infini de vers luisants sur les parois des boyaux rocheux. Ainsi brillent fébrilement alcôves et galeries de flammèches sans nombre, de sorte que les yeux qui les suivent ne peuvent rien distinguer de plus que des barreaux et du feu. Chaque flamme révélant la prison d'un enfant. Chaque enfant révélant une bête. Chaque bête accouchant d'un rejeton de Sitry.

IV. Un homme meurt cette nuit.

Mélusine Cicéro - Chat de malheur Mel0610
Le conditionnement est parfait, seulement quand il fonctionne. Il s'étend sur des années, autant qu'il en faut pour en faire des esprits malléables et dépendants de Sitry. La plupart de ces enfants finissent par en mourir, certes, mais d'autres pas. C'est comme ça. Les années suivantes sont consacrées à l'entrainement aux arts de l'ombre, à l'étude des poisons ou à la vivisection des morts. C'est une période que l'on penserait plus sereine, cependant il n'en est rien. Les entrainement physiques sont intenses, les rites de passage plus difficiles encore, mais nous n'aborderons plus cette épreuve ; acta est fabula, le temps est venu de passer à autre chose. Comme ce jour où le novice est prêt à recevoir le nom de sa première cible. Un grand moment, dont Mélusine ne fut épargnée, ayant quittée les cuisines à l'âge de dix ans, devenant initiée à ses dix-huit printemps.
Observez... Observez les plus forts, cette bête qui gronde au fond des yeux. Elle se révèle doucement, surgissant de la marre, prédatrice lorsqu'elle part à la chasse. Chht, Observez sans bruit. Comme surgie de sa transe elle se déplie de tout son être, son corps humide, sa peau satinée s'apprêtant à quitter les eaux. Maintenant baptisée par le nom de son mentor, il fallait désormais atteler à la peine et quitter la confortable chaleur de dame nature. Car on ne parvient jamais à la gloire de Sitry en dormant mollement en ces thermes, et celle qui prétend vivre sans l'obtenir ne laissera d'elle sur terre que trace de cendres et des vagues dans l'eau. Lève-toi maintenant avant que ta cible ne succombe ; trop accablée par les coups de la vieillesse. Tu as gravi les plus longs escaliers, il te suffit à présent de semer ceux-ci. Ainsi elle se mit debout, cette bête et, voulant montrer à sa déesse plus de zèle encore, elle ouvre la bouche comme pour formuler ses tous premiers mots, déclarant alors, glaciale, qu'un homme meurt cette nuit.

V. Domina Sitry, domina Sitry, clavicula noctis, allepe !

Mélusine Cicéro - Chat de malheur Mel0710

Réorganisation contextuelle.

Ils sont affirmatifs et convaincus. Là où la plupart des groupuscules, soit qui restent dans l'inertie, bien à l’abri derrière les murs, soit qui se décident à se fédérer en poche de survivance, forcent les adeptes de Sitry à composer avec l'hécatombe décimant les terres de Langres. Fruit du hasard ou miracle divin, la Fange est une chance. Le chaos qu'elle génère est une offrande de la dame faite à ses dévots, et mieux encore : une preuve de son existence. Tout sera détruit, tous seront dévorés. Et sur les ruines de Morguestanc tout pourra alors être reconstruit. A son image...
Et bien... Certes, qui de nos jours fait encore appel à des assassins ? Même si leur activité principale demeure, les cartes sont pourtant redistribuées. De fait, on refait un tour de table, on se couche, lance ou remise, ce drame n'allant dans leur sens que s'ils se décident à en tirer profit. Entre alors en jeu une division spéciale de fauteurs de troubles ; Les Loqueteux de Sitry, dont Mélusine fait partie. Depuis les ombres, tels des marionnettistes macabres, ils leur faudra distiller le doute et convaincre le peuple de craindre Sitry. Au service de sa suprématie future. C'est la première phase d'approche. La deuxième consistant à défigurer l'image du culte des Trois en se prenant directement à son clergé, d'abord en affaiblissant leur hiérarchie, ensuite en les désignant coupables des actes terrifiants de la secte des "Purificateurs" ; ces fous alliés dont Sitry peut pourtant et indirectement prendre soin. Et les loqueteux ne manquent d'aucun subterfuge pour parvenir à leur fin. Ils sont étranges ; mendiants, sorciers et faux prêtres aux accoutrements sombres et décharnés, tels des spectres déambulant aussi bien à Marbrume, dans ses rues, ses souterrains qu'à l'extérieur dans les marais. Les assassins et prédicateurs déments mais suffisamment éloquents, chargés d'ombrager le culte des Trois par le biais d'assassinats, d'attentats sous fausses bannières, sermons et terreurs. Viendra alors le jour où déchainer la Fange dans les rues marbrumiennes sera nécessaire avant de pouvoir instaurer la renaissance divine, engendrée dans le charnier. Ils sont les prêcheurs de l'Apocalypse.


Soi réel




Certifiez-vous avoir au moins 18 ans ? Mh-mh, oui madame.
Comment avez-vous trouvé le forum ? Veluzia, ou quelque chose comme ça.
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MessageSujet: Re: Mélusine Cicéro - Chat de malheur   Mélusine Cicéro - Chat de malheur EmptyLun 2 Mai 2016 - 14:19
Bienvenue parmi nous Mélusine ! Un très beau début de fiche, on attend la suite !

N'hésite pas si tu as des questions !
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MessageSujet: Re: Mélusine Cicéro - Chat de malheur   Mélusine Cicéro - Chat de malheur EmptyLun 2 Mai 2016 - 16:44
Bienvenue sur le forum Mélusine et bon courage pour ta fiche :-D
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MessageSujet: Re: Mélusine Cicéro - Chat de malheur   Mélusine Cicéro - Chat de malheur EmptySam 7 Mai 2016 - 0:06
Merci vous. J'ai fini ma fiche. =3

J'en profite pour noter quelques petits trucs : son histoire est à peine révélée, parce que la description des adeptes de Sitry suffit à comprendre d'où elle vient. Je peux apporter des éléments si vous le jugez nécessaire, mais voila mon point de vue, et le pourquoi du comment j'ai fais comme ceci, plutôt qu'autrement.
Ah oui, j'ai ajouté des "chausse-trappes" dans l'inventaire, mais j'ignore si c'est acceptable pour les MJ. Je corrigerai tout ce qui ne convient pas de toute façon ; bonne lecture. ^^
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MessageSujet: Re: Mélusine Cicéro - Chat de malheur   Mélusine Cicéro - Chat de malheur EmptyDim 8 Mai 2016 - 17:32
Magnifique. Je n'avais pas eu l'occasion de te lire encore, c'était Yseult qui s'était occupée de la validation de ton premier compte. Quelle plume. Un vocabulaire agréable et varié, et je ne crois pas avoir vu passer une seule faute. Bref, j'adhère complètement à ton style, et je n'ai strictement rien à redire.
Tu pourras, si tu le souhaites, proposer les adeptes de Sitry en guilde ouverte aux pjs, ton groupuscule d'assassins est très intéressant.

En tous les cas, je te valide. Ta fiche est en effet au final assez floue sur le personnage, mais ce n'est pas quelque chose qui me gêne.

Bon jeu à toi avec Mélusine, je te donne ta couleur tout de suite.
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MessageSujet: Re: Mélusine Cicéro - Chat de malheur   Mélusine Cicéro - Chat de malheur EmptyLun 9 Mai 2016 - 4:11
Merci beaucoup Ambre ! *Joie*
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MessageSujet: Re: Mélusine Cicéro - Chat de malheur   Mélusine Cicéro - Chat de malheur Empty
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