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 [Terminé] O Capitaine ! Mon capitaine - Archibald

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Estelle LorrenAubergiste
Estelle Lorren



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MessageSujet: [Terminé] O Capitaine ! Mon capitaine - Archibald   [Terminé] O Capitaine ! Mon capitaine - Archibald EmptyLun 21 Jan 2019 - 22:23


-- Janvier 1166 --
-- Sur le port, bateau d'Archibald --

O Capitaine ! Mon capitaine


[Terminé] O Capitaine ! Mon capitaine - Archibald Pilou11


Estelle était pensive, comme souvent. Cette fois-ci, ce n’était néanmoins pas inutile, elle n’était pas dans sa nostalgie d’un passé désormais trop lointain, elle travaillait. Son dernier événement commençait à dater et il était désormais essentiel de se renouveler : organiser une nouvelle soirée. Si la rouquine avait la chance de gagner bien sa vie, la hissant dans la classe de la bourgeoisie, elle ne savait néanmoins ni lire ni écrire, ce qui commençait à devenir un poids. Pour autant, celle à la chevelure de feu ne s’offusquait pas de sa condition, bon nombre des membres de la population étaient dans le même cas. Gribouillant sur son parchemin des formes, des idées, elle avait fini par entourer un bateau à plusieurs reprises : elle était là l’idée lumineuse, le changement, l’originalité qui allait démontrer à quel point la chope sucée ne connaissait pas de limite, mais il allait falloir jouer d’argument. Trouver un bateau, aussi, urgemment. Presque aussitôt la rouquine s’était relevée, dévisageant sa petite serveuse qui n’avait pas dû comprendre son geste brusque. Dans un sourire rassurant, la tenancière avait fini par lui expliquer qu’une affaire urgente était à régler. À peine avait-elle terminé sa phrase que déjà la dame de Chantauvent portait sur ses épaules son manteau, un petit bonnet et sa paire de gants rouge.

Une fois à l’extérieur, elle fut de nouveau surprise par la température, le froid était encore bien présent. Naturellement elle avait rentré un peu sa tête dans la fourrure autour de son cou, la réajustant pour camoufler la naissance de son nez. Sa chevelure rousse pleine de reflets aux moindres rayons de soleil était attachée, comme bien souvent, lâchée elle sous-entendrait un état de femme facile qu’Estelle n’avait absolument. Son jupon bleuté ressortait de son imposant manteau pourpre, sa chemise blanche parfaitement ajustée et sa poitrine camouflée, mais parfaitement bien maintenue par son corset pourpre ficelée sur le devant.

Rapidement les pas de la gérante c’était dirigé vers le port, traversant la grande rue puis redescendant vers des petites ruelles toutes aussi agréables les unes que les autres – à la condition de fermer les yeux sur la pauvreté y régnant-, souriante, la jeune femme portée son masque de commerçante et son regard ne pouvait que trahir les objectifs qu’elle avait en tête : trouver un bateau. Longeant le port, son regard s’était attardé sur un navire dont le nom lui échappé, faute de savoir lire très certainement. Immobile, sa chevelure se froissant quelque peu via le petit vent qui venait de se lever, la jeune femme semblait profiter de l’air marin, tout en dévorant des yeux ce bateau qui lui semblait parfait. Ooh, il fallait revoir la décoration, c’était une évidence, mais la taille était parfaite pour ce qu’elle imaginait. Passant le petit ponton qui amenait jusqu’au navire, elle s’arrête à mi parcourt pour dévorer du regard l’eau juste sous elle, un accident pouvait si arriver et avec la température actuelle cela serait une véritable catastrophe. Cette pensée dut rester quelque secondes, si bien que la rousse ressentit ce besoin de se frotter vivement les bras en reprenant sa progression. Brbrbr.

Une fois sur le pont, les petites talonnettes de la femme fit son petit effet, ce petit clapotis qu’elle appréciait tant tout en le détestant tout aussi fortement. Retirant ses gants avec délicatesse, son regard s’amusait à contourner les marins à bord qui tous très occupés ne semblaient pas l’avoir encore remarqué. Étirant ses gants désormais retirés, préférant garder l’ensemble dans la main gauche, la petite bonne femme avait fini par se glisser vers un escalier qui devait très certainement mener dans la cabine du capitaine. Là elle s’arrêta alors qu’elle dévorait des yeux tout ce qui lui passait sous le nez, c’était parfait PARFAIT.


- « Mademoiselle, mademoiselle vous n’avez rien à faire là arrêtez-vous immédiatement »

Difficile d’imaginer qu’on ne s’adressait pas à elle, des femmes sur ce navire il n’y en avait guère, pivotant légèrement elle détailla le matelot qui venait de l’arrêter dans son exploration qu’elle aurait adoré poursuivre. Affichant son plus beau et large sourire, l’homme sembla un instant déstabilisé par cette présence plus que féminine.

- « Suis-je sotte » s’exclama-t-elle « J’en oublie les bonnes manières, je suis madame de Chantauvent, tenancière de la chope sucrée sur la place des pendus. » elle lui avait tendu la main, sans qu’elle ne trouve une quelconque autre main ou délicatesse « Je voudrais rencontrer votre capitaine, pour une affaire qui j’en suis convaincue ne pourrait que lui plaire. »

Il fallait oublier l’odeur du poisson qui semblait incruster partout, le comportement très typé des hommes d’équipage, mais hormis tout ça, tout était parfaitement gérable et très appréciable pour la gérante. Avec un peu de féminité, de table, tout pourrait être un véritable plaisir et un succès plus important même qu’elle ne pouvait l’imaginer. Attendant sagement, celle à la chevelure de feu se fit plus impatience, plus enjouée par cette multitude d’idées qui commençait à germer dans ses pensées.

- « Je ne veux pas vous presser, mais je n’ai pas beaucoup de temps à accorder à ce brave homme, si vous pouviez le faire quérir… Je ne pourrais que vous en être particulièrement reconnaissante, non pas ? »

Estelle attendait donc sagement que l’homme qui venait de disparaître réalise ce qu'elle lui avait demandé. La gérante de la chope sucrée était revenue sur ses pas, restant sur le pont pour détailler sagement l’animation qui se jouait devant elle.

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Archibald LebœufCapitaine
Archibald Lebœuf



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MessageSujet: Re: [Terminé] O Capitaine ! Mon capitaine - Archibald   [Terminé] O Capitaine ! Mon capitaine - Archibald EmptyMar 22 Jan 2019 - 1:50
-- Janvier 1166 --
-- Matinée, “La Belle Regina” --

Ilétait tôt ce matin là, le Capitaine Archibald était réveillé dans son lit douillet, commençant à se refroidir peu à peu, victime du sort tragique du braséro mourant. Il avisa encore le même trou au dessus de sa tête, passage ouvert au froid de cet hiver mordant. Il souffla longuement, pensif puis décida enfin de mener son premier combat, habituel, celui de se lever et d’affronter la fraîcheur matinale. Il se dirigea lentement vers son miroir puis vers ses affaires propres, lavées de la veille.

- “Sacrebleu, ces vêtements sont glacés.” se murmura t’il, se dirigeant à nouveau devant la petite glace, fissurée au coin Nord-ouest.

Le Capitaine Archibald attrapa le peigne qui se trouvait à côté de celle-ci, souvent perdu entre les mers de la cabine. Il commença à brosser soigneusement sa moustache dont il est si fier. Il n’hésita pas à arranger les formes de celle-ci afin qu’elles puissent épouser convenablement les traits bouffis et garnis du Capitaine Lebœuf.
Cela fait, il fit de même à ses sourcils puis avisa son indomptable chevelure, au tempérament tempétueux.

- “Un jour, peut-être.” ajouta t-il, secouant la tête, à la vue de celle-ci au travers du miroir.

Une grande bouffée d’air fut suffisante à l’ancien capitaine pour se motiver, il enfila son extravagant couvre-chef et sortit de sa cabine. Il contempla son pont vide, délaissé de tout plaisir et festivités dont la bourgeoisie pouvait s’offrir, Il souffla longuement avant de pénétrer dans l’antre de son bâtiment. Il avisa ses matelots, embarqués vers des rêves dorés et somptueux. Il secoua la tête avant de finalement remonter. Il retourna à sa cabine afin de récupérer une chaise qu’il amena au niveau du pont, face à la mer. Celle-ci avait un pied réparé avec deux morceaux différents de bois, les temps sont durs.
Après avoir placé correctement la chaise, il s’y installa, venant poser la main désignée sur son genou assigné. Vagues calmes et silences abordables furent les deux tableaux offerts à la vue appréciée du Capitaine Archibald. Il patienta longuement avant d’entendre de nouveaux pas, monter peu à peu les marches de la cale. Une légère odeur sucrée et douce accompagnait ses bruits de pas, faisant craquer le bois solide et continuellement utilisé du pont. L’homme vint se poser au côté du Capitaine, fixant également l’horizon.

- “C’est une belle journée qui s’annonce Capitaine. Voici une infusion afin de tenir jusqu’à votre déjeuner, les matelots ont du pain et quelques matières sucrées.” dit-il calmement, tendant une tasse bourgeoise, chaude, au capitaine.

Le Capitaine prit avec délicatesse la petite tasse, prenant une gorgée de la douce préparation. Cela devait être de la camomille, survivante des saisons chaudes passées.

- “Il n’en reste plus énormément Capitaine, je pourrai essayer d’en quérir, peut-être qu’un marchand du marché, exotique, en aurait par ses temps lugubres.” rajouta t-il, souriant à son Capitaine.

Le Second avait également une tasse, avec la même préparation réconfortante.
Le Capitaine annonça, tout en se délectant de la bonne infusion :

- “Second Hermet, il n’en sera pas nécessaire. Mais effectivement, c’est une belle journée. Le soleil va bientôt venir illuminer le pont. Nous partirons quelque peu de temps après le déjeuner qui se déroulera plus tôt aujourd’hui, le vent viendra.”
- “Bien Capitaine. Dois-je réveiller le Maître d’équipage Henri ?” répliqua le Second, réchauffé.
- ”Tout à fait.”

Le temps passa et les deux hommes eurent le temps de terminer leur infusion, fragilisant les pauvres tasses du froid mordant. Le soleil apparut enfin, illuminant et réchauffant, à partir de ses rayons divins le pont humide et glacial.

Le Second Hermet récupéra la tasse et salue respectueusement le Capitaine, qui d’une amitié franche lui rendit un sourire. Il alla déposer les tasses à leur lieu respectif, et se détourna, allant vers les lits. Il secoua la tête longuement, voyant les crustacés accrochés à la coque rêveuse.

Aidé de sa main, il leva la voix, se voulant insistant :

- “Debouts crustacés endormis et vils fainéants ! Maître d’équipage “Le Crabier”, le Capitaine vous attend sur le pont !”

Les matelots et quarts se réveillèrent en sursaut, connaissant cette routine sur le bout de leurs doigts. Le Maître d’équipage se hâta plus rapidement que les autres et alla rejoindre aussitôt le Capitaine sur le pont, ainsi que le Second, Hermet “Poigne du Capitaine”.

- “Maître d’équipage Henri, prêt Capitaine.” lança t-il, enthousiaste quoique légèrement ensablé.

Il répondit, en se levant lentement de sa chaise, saluant le Maître d’équipage par la même occasion.

- “Offrez le déjeuner aux matelots, nous ne tarderons pas, je vais prendre le mien.”

- “Bien Capitaine !” lança t-il, tout en retournant dans la cale, ordonnant alors aux marins :

- “Déjeuner pour tous, hâtez-vous bande de mollusques ! Un pain ou un peu plus et un peu de viande, pas de plus ! “L’agité”, bouge toi ! “La Marée” M’cherche pas !”

Debout, le Capitaine prit à nouveau sa chaise et retourna lentement dans sa cabine pour continuer ses affaires, son Second quant à lui allant se mettre sur la partie supérieure du navire, avisant désormais le pont et toute l’agitation du navire, tendant une oreille particulière aux dires du Maître d’équipage. Il haussa le ton, exaspéré :

- “Quart Bon-nord, sort la planche et commence à nettoyer le pont, tu mangeras après les autres ! Quart “La Marée” aidez votre complice durant son travail !”

Les deux marins sortirent alors de la cale et commencèrent leur besogne, râlant au passage

Le Second, légèrement amusé par les enfantillages des deux quarts ajouta ;

- “On ne râle pas marins !”

Les heures passèrent, le temps également, et une légère odeur, nouvelle vint attirer le nez du Second, le repas du Capitaine allait bientôt être prêt, tout était en ordre, le pont était propre, les marins dans la cale prêt et la planche sortie. Il détourna le regard vers le large, patientant.

- ”Mademoiselle, mademoiselle vous n’avez rien à faire là arrêtez-vous immédiatement !“ lança l’un des quarts, attirant alors l’attention du Second qui vint se pencher. Une femme à bord, au niveau des escaliers, perturbant le navire. Intolérable. Miséricorde, elle prit même la parole :

- “Suis-je sotte ! J’en oublie les bonnes manières, je suis madame de Chantauvent, tenancière de la chope sucrée sur la place des pendus. Je voudrais rencontrer votre capitaine, pour une affaire qui j’en suis convaincue ne pourrait que lui plaire.
Je ne veux pas vous presser, mais je n’ai pas beaucoup de temps à accorder à ce brave homme, si vous pouviez le faire quérir… Je ne pourrais que vous en être particulièrement reconnaissante, non pas ?”


Le marin ne répondit pas à la femme, surpris agréablement et alla quérir le Second, coupé dans son élan par le Second, celui-ci prit enfin la parole, s’adressant alors à la femme, en indiquant l’encore plus bas de la cale aux deux marins d’un simple signe de doigt qui s’y dirigèrent aussitôt :

- “Tenancière Chantauvent de “La chope sucrée”, je suis le Second Hermet “Poigne du Capitaine” de “La Belle Regina”.”

La cale était spacieuse et utilisée pour entreposer du matériel et du poisson, elle semblait être coupée en trois partie dont une permettait de sentir une odeur chaude et agréable en bouche, l’autre était bruyante, une garderie sûrement.
Quelqu’un leva la voix dans cette pièce-ci, énervé visiblement :

- “Mais écoutez moi bande d’rats d’mer, j’en ai l’ras d’la marée d’être sympathique avec vous ! J’vais aller chercher le Second et il va vous présenter tous au Capitaine !”

Le Second quant à lui avait une belle moustache, appliquée, était bien habillé et bien tenue, le Second semblait incarner à merveille son poste.

Il détailla la femme de haut en bas, haussant légèrement un sourcil, ajoutant :

- “Le Capitaine n’a pas beaucoup de temps, j’espère que votre présence perturbatrice sera justifiée. Mais, cependant, je vais vous accorder un petit moment. Suivez-moi, je vous mène à la cabine du Capitaine.”

Il se dirigea vers la cabine du capitaine, sur le pont, fermée d’une grande porte en beau bois et l’invita prestement à le rejoindre, il prit la liberté d’ouvrir la porte, dévoilant ainsi la cabine agréablement bourgeoise, décorée de bibelots argentées ou ouvragées, d’une belle peinture et d’une meublerie assez ancienne et abîmée pour le coup. Le Capitaine était en train de s’occuper de cartes multiples à dessiner des voyages possibles, surpris, il redressa la tête, attendant alors la visite inopinée.
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Estelle LorrenAubergiste
Estelle Lorren



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MessageSujet: Re: [Terminé] O Capitaine ! Mon capitaine - Archibald   [Terminé] O Capitaine ! Mon capitaine - Archibald EmptyMar 22 Jan 2019 - 14:36
- « Enchanté second…. Hermet de… la belle Régina » fit-elle peu habituer par ce jargon de marin.

Si Estelle restait néanmoins un peu décontenancée par la situation, elle n’en laissa rien paraître. La tenancière était habituée à négocier, habituer à trouver plus fort ou moins fort qu’elle. Détaillant le second, dont la moustache semblait aussi fière que son propriétaire, elle laissa ses deux yeux clairs vadrouiller sur la silhouette de l’inconnu. L’ambiance restait tout aussi nouvelle pour celle qui était bien plus habituée à la terre femme, à l’odeur de la soupe, à l’ambiance de la place des pendus. Les marins semblaient agiter un peu plus bas, ce qui attira son attention une fraction de seconde, n’était elle-même plus certaine d’avoir envie de descendre. Après tout, la rousse allait s’engouffrer dans lieu particulièrement masculin, dans un domaine dont elle ignorait tout ou presque. C’est la voix du second qui ramena la jeune femme à la réalité et tournant son visage vers lui, elle fronça quelque peu les sourcils, décidant de jouer habillement la carte de sa réputation.

- « Suis-je surprise de voir qu’une femme pourrait déranger un si grand capitaine ? Soit, si vraiment ma présence dérange devra-t-il renoncer avant même de l’avoir entendu à ma proposition. Après tout, je pourrais trouver autre chose et vous serrez responsable de cet échec fort désagréable… »

Elle avait laissé un petit silence avant de le suivre, histoire qu’il prenne bien la mesure de ses paroles. Si Estelle ne savait ni lire ni écrire, elle n’en restait pas moins une commerçante redoutable et pour obtenir ce qu’elle voulait, son caractère bien trempé ne semblait connaître aucune limite. La gérante n’avait en soit pas réellement eu de raison de le menacer de la sorte, n’était-ce qu’une manière de remettre le second à sa place, de lui montrer qu’elle n’était pas qu’une présence indésirable et quelque peu agitatrice. Non, dans une négociation, le gagnant était celui qui déposait très rapidement ses cartes, celui qui instaurait le doute, la crainte ou qui démontrait une main beaucoup plus chargée que celle de son adversaire. Un large sourire sur les lèvres, elle avait fini par le suivre, non sans dévorer du regard le lieu qui lui semblait de plus en plus parfait pour l’événement qu’elle avait en tête. Se voyait-elle déjà déplacer quelques caisses, faire broder des nappes pour l’occasion, mettre des fleurs ou des représentations d’Anûr elle-même, ooooh oui, il y avait de quoi faire et même de faire bien. Plus elle découvrait l’intérieur du bateau, plus ses yeux se mettaient à pétiller, plus l’emballement se faisait pressant dans son esprit, dans ses pensées.

La porte avait fini par s’ouvrir dévoilant une cabine agréable à l’œil, le capitaine semblait être un homme de bon goût ce qui était très surprenant pour la rouquine. Passant le seuil de la porte et prenant le soin de refermer la porte au nez du second, le tout dans un large sourire évidemment, elle avait fini par se retourner vers le capitaine qui semblait occupé en effet. La première impression était importante et la gérante de la chope sucrée ne pouvait qu’en avoir consciente s’approchant de quelques pas assurées, elle tendit la main à son interlocuteur :


- « Capitaine, j’ai tellement entendu parler de vous et votre ‘Belle Régina’, je suis ravie de vous rencontrer » elle laissa un silence « Je suis madame Chantauvent, gérante de la chope sucrée, établissement se trouvant sur la place des pendus, mais je suis convaincu que vous en avez déjà entendu parler. »

La chope sucrée avait bonne réputation, surtout au niveau de la milice, elle était connue pour ses événements, connue pour ses idées toujours loufoques et ses horaires particulièrement flexibles. La jeune femme ignorait si les murmures arrivaient jusqu’au bateau, jusqu’au port et peut-être plus loin encore, mais dans ce genre de négociation il était fort plus prudent d’assurer ses arrières. Retirant son manteau bien garni y compris cette fourrure qu’elle portait autour du cou, elle s’autorisa à la poser sur la couche du capitaine.

- « Votre cabine est très agréable, enfin, je ne vais pas vous déranger, votre second m’a fait comprendre que ma présence n’était pas désirée » appuya-t-elle de cette petite voix pleine de déception « Votre bateau m’intéresse Capitaine et vous aussi. » Après le petit vent de froid, le petit vent de chaud, toujours « Comme vous le savez sans aucun doute, je suis toujours à la recherche de nouveauté dans la vie de mon établissement… Et je pense que nos deux, mh, entreprise pourrait s’associer parfaitement, qu’en dites-vous ? Aimez-vous la fête, l’alcool… L’amour monsieur le capitaine ? »

Au fur à mesure qu’elle s’exprimait, la rouquine se déplaçait dans le petit habitacle, détaillant les babioles, s’attardant sur les cartes ouvertes non loin du capitaine. Évidemment, la jeune femme ne comprenait pas grand-chose de ce qu’elle avait sous les yeux, mais le tout était de ne pas trop le montrer et de jouer entre flatterie et curiosité. Pivotant légèrement, elle s’était retournée vers le capitaine que ses deux prunelles grises/bleutées détaillaient avec cette étrange luminosité. Allait-il mordre à l’hameçon, allait-il la rabrouer de sa présence féminine sur son bateau, ou réagir tout autrement ? C’était plutôt difficile à dire, mais la dynamisme de la négociation venait d’habillement passer entre les mains du capitaine.
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Archibald LebœufCapitaine
Archibald Lebœuf



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MessageSujet: Re: [Terminé] O Capitaine ! Mon capitaine - Archibald   [Terminé] O Capitaine ! Mon capitaine - Archibald EmptyJeu 24 Jan 2019 - 19:56
Le Second, légèrement tiré par les propos tranchants et venimeux de la femme, se fit claquer la porte au nez. Il souffla du nez, agacé d’autant plus avant de simplement se mettre devant celle-ci, venant joindre ses mains devant lui, laissant donc les deux êtres, seuls dans la cabine.

Le Capitaine Archibald était en train de dessiner sur une carte, un morceau de fusain à la main. Il semblait redessiner des côtes menant vraisemblablement au Labret, ajoutant par delà les limites terrestres quelques rochers, récifs et mêmes poissons oubliés et dangereux de nuit. Il posa le fusain, laissant une marque noire frottée sur la carte, avisant la femme fermer la porte au nez de son Second et s’avancer, vêtue bourgeoisement mais dont l’allure n’était pas assez sûre.

Elle semblait détailler les effets de la pièce, les bibelots antiques, brisés et bourgeois anciens ainsi que les petits plaisirs d’une vie antérieure fructueuse. Elle s’approcha et vint tendre une main au Capitaine qui vint lui serrer sans plus de conviction, quoique légèrement impressionné par celle-ci, n’ayant visiblement pas apprécié cette nouvelle venue sans pour être paraître impoli dans sa manière. Il tendit une oreille à ses propos, plissant légèrement les yeux.

- “Capitaine, j’ai tellement entendu parler de vous et votre ‘Belle Régina’, je suis ravie de vous rencontrer. Je suis madame Chantauvent, gérante de la chope sucrée, établissement se trouvant sur la place des pendus, mais je suis convaincu que vous en avez déjà entendu parler.”

Il vint mettre fin à la poignée de mains, venant simplement lisser sa moustache, intrigué par la Tenancière.

- “Votre cabine est très agréable, enfin, je ne vais pas vous déranger, votre second m’a fait comprendre que ma présence n’était pas désirée. Votre bateau m’intéresse Capitaine et vous aussi. Comme vous le savez sans aucun doute, je suis toujours à la recherche de nouveauté dans la vie de mon établissement… Et je pense que nos deux, mh, entreprise pourrait s’associer parfaitement, qu’en dites-vous ? Aimez-vous la fête, l’alcool… L’amour monsieur le capitaine ?”

Il eut un sourire bref à la légère flatterie, le Capitaine appréciait les belles choses même si celles-ci ne sont pas toujours en accord. Il hocha simplement à la suite, doucement, ne voulant pas perturber la femme durant sa présentation, ne voulant pas également agrandir sa déception.
Le Capitaine suivit que légèrement les mouvements de la femme, ne souhaitant pas se tourner. Il n’avait pas encore vu que la femme avait prit la disposition de mettre ses affaires sur la couche divine du capitaine, son havre de paix, moelleux et chaud par ces temps froids.

Elle vint au final se mettre devant lui, il la détaille à nouveau, elle semblait avoir retiré son manteau ainsi que sa fourrure de renard, bourgeoise. Elle avait un certain charme et semblait être une femme entretenue, appliquée et qui avait un goût particulier, bourgeois, ce qui était bien évidemment plus qu’acceptable. Le Capitaine souffla du nez avant de poser ses deux grosses mains sur les cartes incomplètes, pour lui permettre d’avoir assez de force pour se lever. Face à la femme, il contourna la chaise afin d’aviser où ces vêtements avaient-ils pu terminer, d’un oeil averti. Il fut alarmé lorsqu’il les vit sur sa couche, apportant de la fraîcheur abominable, un marteau brisant une fine couche de chaleur, les habits, preuves de fortune, de la femme à la chevelure rousse. Il lança un regard peiné à la femme avant de prendre une grande inspiration, se dirigeant vers une petite commode où régnaient diverses bouteilles rivales. Il vint en attraper une, retira le bouchon et vint verser un élixir rouge, sanguinaire dans deux coupes argentées décorées. Le service terminé, la bouteille scellée, il vint déposer une coupe silencieusement sur le bureau, gardant l’autre en main. Après cet interminable lac de silence, il en reçut une conclusion parfaite, elle parlait extrêmement bien, il devait faire de même, il prit donc enfin la parole :

- ”Ravi de faire votre connaissance Tenancière Chantauvent de la Chope Sucrée. Procédons par étapes si vous le souhaitez bien, entre personnes qui se respectent.”

Il laissa un petit calme, se voulant accueillant et reprit la parole, après avoir entamé son breuvage rougeoyant.

- “Tout d’abord, Tenancière Chantauvent, je suis navré mais je n’ai point entendu parler de votre luxueux lieux, cela m’en désole fortement. Vous savez, tel un cri dans une tempête, les dires terrestres ne parviennent rarement à être entendus. Mais bien naturellement, je présume et je crois que votre bâtisse est un lieu de prestige, connu de tous. Point suivant, je vous remercie de votre flatterie concernant mon humble cabine, certains préfèrent de grandes fenêtres, d’autres choisissent la joie des salons, d’autres collectionnent des bibelots. Point suivant, il est tout à fait vrai, que nous allions partir, ainsi, mon Second, Hermet, a tenté de vous faire descendre de bord afin de ne pas vouloir me déranger, mais n’ayez crainte, le vent n’est pas encore assez fort pour prétendre pousser mon bâtiment, et excusez, si il y a, sa maladresse. Je vous assure que c’est un bon homme. Désormais, si vous le souhaitez bien, lançons une lance au travers du requin. Vous avez besoin de mes services et de mon bâtiment afin que nous puissions, idéalement conclure un marché.”

Il prit une nouvelle gorgée, enchaînant rapidement afin de pouvoir bénéficier d’une pleine écoute provenant de la bourgeoise, sautant l’étape amoureuse évoquée.

- “Il est vrai que j’apprécie, que je porte plutôt un regard attentif aux nécessités que nous autres, bourgeois, devons avoir. L’alcool, les festivités sont donc une base solide de notre groupe, mais hélas, mon savoir-faire n’est pas valorisé à cause, de, je ne le crains et je le conçois, de l’odeur maritime qui se peut être dérangeante. Ainsi donc, je vous offre ma plus entière attention, qu’avez-vous à proposer ?”

Il laissa donc la femme répondre, tout en la regardant, respectueusement, tel un marchand négociant avec un de ses pairs.
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Estelle LorrenAubergiste
Estelle Lorren



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MessageSujet: Re: [Terminé] O Capitaine ! Mon capitaine - Archibald   [Terminé] O Capitaine ! Mon capitaine - Archibald EmptyVen 25 Jan 2019 - 18:52


Estelle naviguait dans la cabine, comme une féline en cage, comme un chasseur autour d’une proie. Tout était dans le calcul, dans l’expression non verbale et dans l’analyse des points qui se jouaient devant elle. Le capitaine ne semblait pas être un homme haut en couleur, tout semblait être dans la passivité, dans l’observation et dans sa propre influence qu’il pensait certainement posséder jusqu’aux frontières terrestres. Détaillant l’environnement, l’aménagement, les bibelots, la décoration, il était supposable que l’homme avait bon goût, si l’odeur était un brin désagréable, la cabine en elle-même était tout à fait charmante. Pivotant légèrement sur elle-même s’approchant de celui qui semblait être aux commandes de ce navire, la rouquine tendit sa main en s’attendant certainement à se voir recevoir un baise-main. Au lieu de ça, l’homme lui avait serré sans la moindre hésitation, ce qui la fit tirer une première grimace qu’elle camoufla rapidement derrière un large sourire. L’homme l’avait ensuite abandonné pour attraper une bouteille de vin, la provenance étant aisément déchiffrable pour la tenancière qui se garda néanmoins de rajouter quoi que ce soit.

Le capitaine avait fini par déposer un verre sur le bureau, c’est en le détaillant de ses deux émeraudes qu’elle comprit qu’il lui était destiné. Là encore, elle nota le manque de pratique de l’homme, peu de galanterie, peu de geste agréable à l’œil ou signe d’une quelconque notion d’habitude à converser avec d’autres personnes que ceux de son environnement propre. Douce, Estelle avait conservé un sourire qui se voulait chaleureux alors qu’elle surélevé légèrement son verre avant d’y tremper les lèvres, non pas sans avant laisser le vin tourbillonner dans le récipient et le nectar venir caresser de son odeur ses narines. Là enfin, l’homme prit la parole et autant dire que les premiers mots n’avaient pas de quoi ravir la rouquine dont les sourcils s’étaient légèrement froncés en signe de son mécontentement. Fallait-il bien l’avouer, dans le domaine de la flatterie, le capitaine était très mal parti. Ainsi il ne connaissait pas la chope sucrée, peut-être y avait-il une carte à jouer de ce côté-là, un homme devait bien aimer la nourriture, visiblement il aimait déjà le bon vin. Silencieuse, la gérante d’Auberge écoutait, détaillant avec cette intensité si particulière l’homme qui lui faisait la conversation. Le capitaine lui évoquait son départ prochain vers des vagues inconnues, la jeune femme n’avait fait qu’opiner simplement, sans rien dire, marquant ainsi sa compréhension de ses paroles.

Là encore, elle était restée silencieuse, sa technique était simple : le laisser parler, pour ensuite contre-attaquer, si toute fois il y avait une quelconque contre-attaque à fournir. S’appuyant légèrement contre le bureau, appuyant sa main libre pour conserver l’équilibre, l’autre tenant toujours le verre dont elle s’amusait à faire légèrement tournoyer le liquide.

- « Permettez-moi déjà de vous faire découvrir les plaisirs de la chope sucrée, afin de remédier à cette fâcheuse méconnaissance, un homme comme vous ne peut pas passer à côté des merveilles culinaires et de l’ambiance festive de mon établissement » elle fit une brève pause le détaillant davantage, sans bouger « Nous n’allons pas idéalement conclure un marché monsieur le capitaine, nous allons simplement conclure un marché… » souffla-t-elle dans un franc sourire « Nous désirons tous quelques choses n’est-ce pas ? Même parfois inconsciemment, non, que désirez-vous, Capitaine ? De l’argent, de la réputation, des femmes peut-être ? Ou simplement savourer pleinement la saveur de l’existence elle-même ? »

Elle abandonna sa posture pour s’avancer d’un pas vers l’homme qui n’était pas si loin, sa main tenant le récipient vint doucement s’entrechoquer avec celui du marin d’eau de mer.

- « Je veux louer votre bateau, pour une journée et une soirée entières, il vous sera rendu exactement comme vous me l’avez confié, je m’occupe de la décoration, du repas et de l’aménagement, vous n’aurez plus qu’à savourer la soirée avec un de vos hommes, pourquoi pas votre second, si il est toujours là d’ici là. » fit-elle dans un demi-sourire « Pour le reste de l’équipage, je leur offre une soirée entière avec des femmes de joies dans mon établissement durant la soirée sur votre navire. Tout le monde n’est-il pas gagnant dans cette affaire ? »

Là elle laissa un silence plus long, alors que ses deux prunelles vertes le scrutaient de cette intensité si particulière. Elle ne savait pas si ça technique était la même que celle pour pêcher, mais aucun doute qu’elle avait déversé de gros appâts pour attirer son attention. De nouveau, elle s’appuya sur le bureau, laissant le bas de ses jupons frôler le sol de sa cabine. Estelle n’hésitait que très rarement, surtout lorsqu’elle rentrait dans un semblant de négociation, là elle avait amené pas mal de bénéfices pour lui, sans parler de la soirée.

- « Concrètement, vous n’avez plus qu’à dire oui, il serait fou de refuser une soirée à la chope, une soirée entière pour vos hommes avec de la distraction féminine et pour vous-même une soirée avec des personnes sommes toutes respectables venues pour se détendre, parler d’amour et faire de nouvelles rencontres… Fermez les yeux capitaine » fit-elle attendant qu’il s’exécute « Allez-y fermer les yeux. » elle attendit de nouveau « Imaginez une merveilleuse odeur de cuisine, des tables rondes avec des chaises et une piste pour danser au milieu, imaginez les bons vins et des alcools mélangés spécifiquement pour l’occasion, imaginez des couples se faisant et se défaisant le temps d’une conversation avant de peut-être se murmurer la promesse de se revoir… Ne trouvez-vous pas ça excitant mon capitaine ? Cela ne vous donne-t-il pas envie de vous y mélanger ? »

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Archibald LebœufCapitaine
Archibald Lebœuf



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MessageSujet: Re: [Terminé] O Capitaine ! Mon capitaine - Archibald   [Terminé] O Capitaine ! Mon capitaine - Archibald EmptySam 26 Jan 2019 - 15:46
Il laissa un petit silence avant d’écouter la proposition sûrement dorée de la femme, détaillant chaque mots, faits et gestes de la bourgeoise, restant passif tel un iceberg dans une mer gelée. Il se contenta de hocher légèrement du chef, prenant une gorgée de son divin élixir au passage inattendue. La femme était telle une carte renfermant de multiples trésors, à chaque mot, un butin nouveau venait s’ajouter à la cale des merveilles. Il eut un léger redressement lorsqu’elle vint, tel un roc camouflé par le brouillard, heurter son verre avec le sien. Elle venait donc de franchir un cap important de sa traversée dans cet océan de négociations. Il eut un sourire franc, commençant à se sentir plus vivant. Voilà donc une éternité que personne n’avait heurté son verre pour conclure quelque chose, hormis Hermet, son Second. Il tendit une oreille avertie lorsqu’elle évoqua son bâtiment, l'avisant d’un oeil étonné. Elle avait des idées la jeune, il hocha alors, commençant à prendre goût à la fête émise de la femme. Il fallait donner vie à ce navire, lui offrir de nouveau projet, faire découvrir ce nouveau monde aux terrestres était une nécessité.

Il eut un nouveau sourire, visiblement réveillé par tant de promesses. Ses jeunes marins avaient bien besoins de prendre un peu leurs pieds et d’aller vivre quelque peu sur terre et lui aussi il avait besoin d’enfin reconnaître les petits plaisirs bourgeois, bien souvent abandonné par cette épouse coriace et infatigable qu’est la mer. Il hocha à nouveau, prenant une nouvelle gorgée de son vin rouge.

Elle continuait d’apporter encore et encore de nouvelles propositions, de nouveaux souhaits, de nouveaux trésors, cette femme semblait être une femme de ressource, un entrepôt d’idée et une cale à matériaux. Le Capitaine Archibald semblait être profondément impressionné par tant d’esprit provenant de la petite bourgeoise, lui rappelant sa jeunesse autrefois. Il se prêta au jeu de la bourgeoise, venant fermer les yeux, essayant de se visualiser, il grimaça tout d’abord légèrement, pour sa personne, ne voyant visiblement rien mais au fur et à mesure que la femme venait décrire un aspect précis de cette soirée, le brouillard semblait se dissiper.

Il apporta sa boussole au rêve proposé, s’imaginant ainsi une grande salle, décorée avec goût, aménagée pour accueillir l’élite bourgeoise, composée des seules personnes ne buvant pas l’eau de mer. Il prit goût à ce buffet distingué, riche, complet et fameux. Il vit les fûts d’alcool et les belles bouteilles accompagner les coins de cette salle, la grande piste de danse en son milieu, inondée d’âmes nouvelles se promettant sous les astres des souhaits scintillants.

Il prit une grande respiration avant de prendre enfin la parole, plus énergique qu’auparavant, venant ouvrir à nouveau ses yeux, imposant désormais sa musique.

- ”Voilà donc une éternité que je n’avais pas entendu autant d’idées provenant d’une âme nouvelle. Vous êtes aussi déterminé qu’une tempête ne l’est en mer, sacrebleu ! Pour cela, je ne peux que vous considérer davantage et bien penser votre offre, votre marché comme si bien dit.”

Il eut un sourire léger, légèrement taquin, levant son chapeau de sa main libre, cherchant à ajouter une bûche à l’impatience de la femme. Sa flamme était ardente et coriace, il était évident et fou ne pas voir qu’elle ne s’éteindrait pas. Il reprit donc, soufflant du nez amusé :

- ”Je suis ravi de pouvoir goûter aux plaisirs de la Chope Sucrée, ce lieu de renommé ne doit pas être inconnu des marins, assurez-vous d’avoir assez de place lorsque les louanges en seront parvenues aux oreilles avertis des marins et capitaines.
Il est tout à fait juste que nous désirons tous quelque chose, nous tous possédons un coffre à souhaits.”


Il eut un franc rire, continuant :

- “Ho ho, et pour vous, Tenancière Chantauvent, c’est mon bâtiment que vous désirez.”

Il secoua légèrement la tête, reprenant un sérieux plus apte à la conversation :

- ”Il est tout à fait aimable de votre part d’offrir quelques réconforts à mes matelots. Un air nouveau leur fera le plus grand bien, je le pense sincèrement. Ils peuvent eux aussi profiter d’un moment de repos. Vous nous proposez également, à mon Second et à moi-même de rester durant cette festivité. Vous savez jouer de vos cartes pour mener à bien vos projets Tenancière. Je vous en félicite grandement, il est rare de nos jours de voir des personnes ayant tant d’ambitions, désolant n’est-ce pas ? Il serait fou de dire que cette idée d’illuminer un soir la vie de certains oiseaux perdus serait un gachi ou une mauvaise chose. Excité, ne serait pas, je pense, le mot plus adéquat, disons simplement, accordé. M’y mélanger, certainement pas, mon souhait est bien difficiles d’accès que l’on ne pourrait y penser.”

Il regarda sa cabine à nouveau, laissant un silence, avant de finalement ajouter, avec conviction, au travers d’un sourire sincère :

- “Comme vous l’avez si élégamment dit, je n’ai qu’à dire oui et à conclure ce marché. Expliquez moi en détail votre idée désormais afin que je puisse également prendre mes dispositions, il n’est pas simple pour nous autres, capitaines, de laisser l’ancre si longtemps au port.”

Il leva son verre légèrement, heureux.
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MessageSujet: Re: [Terminé] O Capitaine ! Mon capitaine - Archibald   [Terminé] O Capitaine ! Mon capitaine - Archibald EmptySam 26 Jan 2019 - 17:17


L’art de la négociation était une pratique ou en théorie l’échange se voulait réciproque, un soupçon de donnant, donnant, de réclamation et d’exigence. Naïvement Estelle avait dû s’armer pour ce genre de discussion, d’échange, sans jamais imaginer une seule petite seconde que cela put être différent, qu’il puisse dès la première seconde de l’idée l’approuver, qu’il puisse répéter ainsi ses paroles avec un habile jeu de reformation. Pour la première fois de sa vie, Estelle se retrouva un peu sotte. Son visage dû dévoiler son trouble, alors qu’elle détaillait désormais le capitaine avec des yeux d’incompréhensions, une flamme d’incertitude sillonnant le fond de ses prunelles. Il avait l’air d’apprécier l’ensemble, avait-il même joué le jeu en fermant les yeux, avait-elle cru percevoir quelques sourires sur les lèvres, quelques sensations de bien-être jusqu’à se soupir qu’elle prenait comme un soupir d’aise. Rien, pas de oui ni de non, juste cette simple flatterie saupoudrée de taquinerie : elle avait des idées lumineuses qui ne pouvaient que lui faire davantage réfléchir à la proposition. C’était tout ? Juste ça ? Par désarroi, elle avait porté son verre à ses lèvres, buvant une intense et longue gorgée de vin avec l’espoir que ce petit moment de calme lui aurait permis de trouver une idée, une solution. Mais lorsque son verre se déposa une nouvelle fois sur l’angle du bureau, aucune idée salvatrice n’avait réussi à émerger dans ses pensées.

Le capitaine avait soigneusement répété les mots, les informations, d’abord en reprenant la proposition de la soirée à la chope sucrée, puis en venant souligner le plaisir que cela pouvait lui procurer. Passivement, elle avait affiché un sourire, tout aussi passivement, elle n’avait pas réellement su quoi répondre. L’homme s’était mis à rire, avant d’annoncer avec une certaine fierté qu’elle désirait le navire. N’était-ce pas ce qu’elle avait eu de cesse de lui répéter depuis le début de la conversation ? Les prunelles grises de la rouquine s’étaient faites plus insistantes sur la chevelure grisâtre de l’homme d’un âge sans aucun doute avancé, osant penser que cela ne devait pas l’aider à saisir tous les tenants et aboutissements de cette ‘négociation’. Il n’avait omis aucune objection, aucune exigence, aucune solution, aucun refus, rien qui ne puisse la mettre sur la voie d’un possible élément à ajouter pour le faire définitivement succomber en sa faveur. Que pouvait-elle faire ou dire alors ? Ne fallait-il tout de même pas exagérer, elle lui proposait une soirée nourrie et logée pour ses hommes avec la présence de femme de petite vertu avec une soirée tout aussi distrayante pour le capitaine et son second. Tous les frais étaient à sa charge, n’avait-il juste qu’à lui confier entièrement son navire une journée, une nuit et une matinée. Prenant une petite inspiration, elle avait dû laisser ses doigts jouer sur un repli de ses jupons, passablement agacée par ce manque de dynamisme et d’agressivité dans la conversation commerciale.

- « Vous dites que votre souhait n’est pas si facilement atteignable capitaine, mais si vous n’essayez même pas de le formuler, je ne puis vous répondre favorablement ou non… Ne faut-il pas croire en l’impossible pour au moins, juste l’effleurer du bout des doigts ? »

Là, elle afficha un sourire plus doux, moins nerveux, reprenant pleinement possession de ses émotions parfois un peu trop spontané, la jeunesse sans aucun doute. Si la rouquine possédait bien un défaut prononcé au niveau de son caractère, cela devait bien être cette incapacité à tolérer le moindre refus vis-à-vis de sa personne, si en tant qu’épouse elle l’était un peu moins, désormais sans cadre ce mauvais trait c’était presque naturellement amplifié.

- « Allons, allons capitaine vous avez les grandes lignes, non pas ? Mais soit, je vais être plus précise, si vous le souhaitez, je ne puis que m’exécuter. » elle fit une pause levant son verra en réponse au geste du capitaine « Je vous parle d’une location d’une journée, une nuit et une matinée. Ce qui vous permet de revenir de votre petite sortie pêche et de rentrer et de partir un peu plus tard le lendemain matin, vous ne perdez donc aucun bénéfice vis-à-vis de votre activité. » c’était le point qui lui semblait le plus important « Je m’occupe de trouver une personne pour m’accompagner dans la décoration et le rangement de votre… navire. Vous n’avez rien à faire absolument » ça aussi c’était un point qui lui semblait important « Vous n’avez que comme préoccupation de vous détendre, vous faire beau…Peut-être passer votre après-midi dans les thermes chauds du temple… » là elle improvisait « Puis une fois près vous savourer pleinement la soirée avec votre second pendant que vos hommes sont dans mon établissement à passer une soirée tout aussi sympathique. Que demander de plus, qu’espérer de plus ? Dès les derniers départs faits, je m’occupe de remettre votre bateau exactement je l’ai trouvé et je disparais. Vous redevenez le capitaine de votre navire avec les responsabilités qui vont avec. »

C’était les grandes lignes, ce qu’il avait besoin de savoir pour imaginer le déroulement de la journée, soirée et matinée. Il n’avait rien besoin d’imaginer de plus, aucune information supplémentaire. Elle n’en était de toute façon pas à la réalisation, mais bien dans l’imagination du déroulement de l’ensemble. Les détails seraient organisés par la suite.

- « Alors, dites-moi Capitaine, cela vous convient-il ? Avez-vous besoin de plus d’informations ? Souhaitez-vous négocier d’autres arrangements ? À moins que je ne change finalement d’avis et trouve un autre navire pour assouvir ce projet aussi, je vous l’accorde, fou que plutôt ambitieux. »

Elle offrit un nouveau sourire, attrapant le récipient qu’elle porta à ses lèvres pour terminer son le nectar pourpre se trouvant encore au fond de son verre.

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MessageSujet: Re: [Terminé] O Capitaine ! Mon capitaine - Archibald   [Terminé] O Capitaine ! Mon capitaine - Archibald EmptyDim 27 Jan 2019 - 18:44
Elle répondit à l’appel lancé par la coupe levée, signe de bonne-foi et d'amitié. Après cela, il vint achever son breuvage exquis et déposa délicatement la petite coupe sur le bureau désorganisé, ne se préoccupant pas des cartes sur celui-ci, visiblement en état de siège par les crayons et brouillons multiples.
Il vint croiser les bras, écoutant la jeune avec une certaine curiosité. Il se contenta d’hocher simplement, se voulant neutre. Il prit aussitôt la parole dès que le breuvage contenu dans la coupe argentée de la tenancière fut enlevé :

- ”Je souligne votre détermination et votre envie de bien faire mais certains souhaits ne sont pas atteignables. L’on ne peut que dans ces cas-ci, se tourner vers le Temple et espérer. L’on ne peut remonter les épaves du passé, enfouies dans les ténèbres. Mais, ne voyez là aucun désagrément. Cependant, je vais essayer d’exprimer un souhait plus clair.
L’amour comme vous l’avez énoncé n’est pas une de mes préoccupations, du moins, je ne trouverai, je ne pense pas le bonheur. Il est impossible pour une femme d’être heureuse avec un homme de la mer, qui part pour des voyages extraordinaires ou dangereux. Cependant, les espoirs peuvent exister.”


Il opina pour lui même par la suite. La femme avait un certain caractère, brut. Elle semblait avoir perdue la main sur cet échange, s’étant engouffré dans le piège à crabe proposé gentiment par le vieil homme, il reprit simplement la parole, amicalement amusé :

- ”Je souhaitais juste posséder quelques précisions supplémentaires, voyez cela comme un simple récapitulatif de notre discussion, rien de plus, une simple énonciation avant de terminer. Votre idée est tout à fait correcte, les thermes pourraient être un vrai plaisir, voilà un moment où ce plaisir bourgeois n’a pas été obtenu. Tout me convient, bien naturellement, l’on ne peut pas refuser votre proposition, cependant, sans dire que je suis le seul, je ne crains qu’aucun autre navire accepte d’organiser une réception, une fête comme vous l’avez si explicitement dit, sur leur bâtiment. Non pas car l’idée ne leur plaise pas, le simple fait, que c’est une perte d’or et surtout, il est difficile pour un capitaine d’avoir une femme à bord qui viendrait contrôler quelques moments son navire. Je ne suis pas de ce bord là, je reste le capitaine de ce bâtiment et vous ne ferez que vos affaires en annexe, ainsi un accord est tombé. Tenancière Chantauvent, offrez moi une date, et vous pourrez ainsi préparer et faire profiter vos invités d’une soirée mémorable.”

Il décroisa ses vieux bras et vint sortir d’un tiroir du bureau un petit mouchoir, brodé des initiales du capitaine ainsi que les initiales d’une autre personne, dont le petit ruban était de couleur plus vive. Il tourna par politesse la tête et amena le petit mouchoir à sa bouche dans lequel il vint tousser légèrement, s’étant visiblement étouffé. Il replia le mouchoir avec soin, et le rangea, en revenant à la négociante impatiente, ôtant son chapeau marginal, qu’il vint mettre au niveau de sa poitrine, ajoutant :

- ”Ainsi donc, tout est au clair Tenancière Chantauvent.”

Il laissa un silence, signe de la fin de la négociation facilitée.
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MessageSujet: Re: [Terminé] O Capitaine ! Mon capitaine - Archibald   [Terminé] O Capitaine ! Mon capitaine - Archibald EmptyDim 27 Jan 2019 - 21:31
- « L’amour monsieur le capitaine, c’est l’intérêt principal de bons nombres d’habitants. Un homme sans une épouse n’est rien et l’inverse est tout aussi vrai. Comment respecter convenablement nos divinités sans faire honneur à l’amour et le mariage que prônent deux d’entre elles ? »

Estelle avait affiché un petit sourire, simple et efficace. Si le capitaine ne semblait guère se soucier de ce menu détail, il n’en restait pas moins important pour l’ensemble des habitants de Marbrume. Il y avait bon nombre de rumeurs circulants, peut-être autant que sur les infidélités de la noblesse. Cependant, la tenancière n’en dit rien, préférant garder cette petite pensée pour elle. La rouquine ne tenait pas particulièrement sur ce terrain glissant, elle-même étant veuve, elle ne respectait pas forcement les conseils qu’elle prodiguait. Un petit sourire était venu étirer les fines lèvres de la Chantauvent, sans pour autant qu’elle ne soit aussi expressive qu’à son habitude. La responsable de la chope sucrée n’était pas convaincue de tout comprendre, il partait dans un sens, puis dans un autre, se félicitait de l’accord, puis lui soulignait qu’aucun autre capitaine n’allait accepter et là elle avait envie de rire. C’était clairement plus qu’avantageux pour celui qui allait faire affaire avec elle, Estelle ne s’en cachait pas, elle ne voulait pas jouer sur le gain en finance, mais sur le gain de la réputation, son objectif n’était pas la soirée elle-même, mais les clients que cela allait amener par la suite. Elle tentait une action un peu risquée pour obtenir beaucoup plus derrière, prenait quelque risque-tout en assurant ses arrières. Si elle était aussi généreuse, c’est bien parce qu’elle pouvait se le permettre.

- « Je vous ferai parvenir la date choisie capitaine, mais n’oubliez pas le jour de cette soirée, c’est bien moi qui serais responsable de votre… bâtiment, vous n’aurez cas profiter pleinement de l’instant présent… N’est-ce pas ? »

Celle à la chevelure de feu avait un peu insisté, offrant sa main pour un adieu digne de ce nom, du moins celui qu’elle avait espéré. Par la suite, elle était partie dignement, sans se retourner, il ne lui restait plus qu’à trouver quand et comment et surtout qui elle pouvait engager pour la réalisation de l’ensemble des projets. Toutes les lumières divines étaient éclairées, elle n’était plus qu’à un petit pas, un simple petit pas de la réussite de ce nouveau projet. Et maintenant ?


[Merci pour ce RP]
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