Marbrume


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 [Terminé] Se confier coûte parfois bien plus qu'on ne le pense. PV Sydonnie

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Ulysse de SombrevalBaron
Ulysse de Sombreval



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MessageSujet: [Terminé] Se confier coûte parfois bien plus qu'on ne le pense. PV Sydonnie   [Terminé] Se confier coûte parfois bien plus qu'on ne le pense. PV Sydonnie EmptySam 2 Fév 2019 - 16:38
Une odeur d'encens lourde de fumée pèse avec acreté sur la vaste pièce alors que je reviens dans mes appartements à l'issue d'un rapide conseil avec la poignée de vassaux liée à mon nom. Discussion routinière bien matinale au cours de laquelle la verve n'avait guère brillée pour des motifs aussi évidents que déplaisants. Si chatellains et bannerets partageant ma tablée étaient habitués à la rudesse de l'aurore pour avoir été des hommes de guerre tout comme ce fut mon cas, le nouveau paradigme déterminé par la Fange avait chamboulé nos vieux réflexes. La lutte contre le fléau consistuait bel et bien une guerre permanente cependant les sorties en dehors des remparts de la cité n'étaient pas quotidiennes ni mème hebdomadaires. Nul doute en ce cas que le caractère décousu de ce conflit avait une incidence sur les mécanismes humains. Mais, la principale raison de ce peu de dynamisme se trouvait ètre mes problèmes nocturnes. L'insomnie n'était guère une délicate partenaire de vie. Il fut heureux que les sujets à l'ordre du jour ne furent ni nombreux ni très importants car les cernes sous mes yeux de mème que ma mine fermée n'avaient que trop bien indiqué que je n'aurais pas été au faite de mes compétences pour prendre des décisions d'une autre envergure. 


Mes vassaux n'étaient ni aveugles ni stupides et cela faisait bien longtemps qu'ils avaient pris note de mes troubles du sommeil. Ils ne m'en avaient jamais parlé de vive voix parce qu'ils savaient probablement que cela me mettrait dans une colère noire. Seul ser Francis mon second n'avait pas hésité à jeter le sujet sur la table sans le moindre ménagement. Malheureusement rien n'était né de cette discussion aussi mouvementée que complice. Aussi stérile que ma capacité à trouver un repos régulier voilà ce qu'elle avait été. Le chevalier avait proposé que ces réunions soient plus espacées et aient lieu plus tard dans la journée mais je m'y étais refusé avec force. Déjeuner avec ses hommes était une tradition dans ma maison. J'avais vu Gabriel le faire alors que j'étais enfant et celui-ci m'avait raconté que son grand père lui avait dit un jour que manger avec ses vassaux renforcaient leur loyauté. Je ne saurais dire si cela était réel cependant j'appréciais de commencer ma journée ainsi. Autour d'une table entouré de ces hommes dont les maisons servaient la mienne depuis plusieurs siècles désormais. Les vestiges douloureux de la nuit passée s'estompaient rapidement lorsque je contemplais les visages de ces derniers. 


Ce rituel avait pris racine peu après notre installation à Marbrume et nous n'y avions jamais dérogé. Cet odeur d'encens s'entremelait à celle de plantes et d'herbes médicinales que je consommais en quantité. Des relents d'alcool fort embaumaient également l'atmosphère fiévreuse. Je notais la présence d'Alice qui faisait chauffer de l'eau dans l'atre voisin pour remplir la cuve installée durant mon absence. La servante n'avait pas l'air dérangée par ce drole de coktail d'effluves mais il fallait reconnaitre que le personnel avait l'habitude désormais tant des festins débridés qui devenaient de plus en plus rares faute de fonds à gaspiller que de mes nuits compliquées. J'inspirais une bouffée de ce charivari olfactif avant de me diriger vers une étagère sur laquelle se trouvait un coffret précieux. Farfouillant dans les différentes herbes et substances, je me fis la réflexion que j'allais bientot devoir retourner voir cette sorcière des bois Morganne si mes souvenirs ne me jouaient pas de tours. 


(...)


Le bain brulant eut un effet particulièrement puissant sur mon organisme et je me perdis dans une contemplation de mon lit durant de longs instants. Me faisant la réflexion que ne pas trouver le sommeil était probablement la vengeance de Cat pour la fin que je lui avais administré, je poussais un long soupir désabusé. Le visage d'Alice était éclairé d'une bienveillance muette tandis qu'elle mettait de l'ordre dans la vaste pièce. Calant mon cou contre le bois flotté de la cuve, je profitais de ce moment de répit pour tenter de rattraper un peu de sommeil. Mais au moment ou mes yeux se fermèrent d'eux mèmes, la voix grave et rocailleuse mais pourtant bien chantante de Francis résonna dans mes oreilles tandis qu'il s'adressait à Alice. Les pas de la jeune femme m'indiquèrent qu'elle avait quittée les lieux. Toujours aveugle, je sentis mon ami s'accroupir à coté de mon bain et poser les bras le long du bassin. Un long moment défila avant que ce dernier ne prenne la parole. Un moment de complicité durant lequel nous partageames une humeur commune sans avoir à prononcer le moindre son. Puis, le chevalier à la plume de jais prit finalement la parole. 


-"Encore le mème cauchemar Ulysse ?"
-"Pourquoi poser des questions dont tu connais les réponses ?"
-"Les herbes te font du bien au moins ? Cette pièce ressemble à un véritable enfumoir."
-"Oui, elles m'apaisent. Un peu... Il va falloir que je retourne en chercher."
-"Déjà ! Tu as déjà fini le stock du mois dernier ? Tu devrais ètre plus mesuré."
-"Si je voulais que l'on me sermonne je me serais déjà re-marié Francis."
-"Tu ne penses pas que tu ne fais que feinter le problème plutot que de l'affronter ?"
-"Qu'est ce que tu veux dire ?"
-"Tu sais pertinnement ce que je veux dire."
Mes yeux s'ouvrirent finalement pour voir le dos du chevalier tandis que celui-ci quittait la pièce d'un pas paisible. Diantre, je savais qu'il avait parfaitement raison mais cela ne rendait pas cela plus agréable.


(...)


Le quartier de la milice était sempiternelement égal à lui mème. Les pendus sur les potences, les baraquements aussi tristes que le spectacle et la présence continue d'hommes d'armes rendaient celui là reconnaissable entre mille. Seule la Choppe Sucrée contrastait dans ce cadre bien morose de par son éclat comme la vie qui s'en dégageait. Cela faisait quelques temps que je n'étais pas venu. Depuis, ce fameux bal masqué à dire vrai qui m'avait vu danser avec une sorcière bien différente de celle qui me procurait mes remèdes. Ma monture piaffa d'impatience alors que je l'arretais devant l'entrée de la caserne. Au vu de la soudaineté de ma décision je n'avais pas eu le temps d'envoyer un message pour prévenir Sydonnie de ma volonté de discuter avec elle autour d'une chope ou d'une coupe d vin chaud. Cela expliquait ma présence devant les portes de la caserne de la milice intérieure emmitouflé dans une lourde pelisse et juché sur un cheval. D'ordinaire, je me déplacais à pied et escorté de quelques hommes. Cependant, au vu du caractère personnel de ce dont je souhaitais entretenir ma cousine j'avais décidé de venir seul. Lorsqu'un milicien vint s'encquérir de la raison de ma présence devant le portail, je lui demandais d'aller prévenir la coutilière d'Algrange. Ce dernier s'exécuta lorsque je lui donnais mon nom et j'attendis calmement. Flattant l'encolure de ma monture tout en observant le quartier du regard.
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Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Terminé] Se confier coûte parfois bien plus qu'on ne le pense. PV Sydonnie   [Terminé] Se confier coûte parfois bien plus qu'on ne le pense. PV Sydonnie EmptyDim 3 Fév 2019 - 15:12


- « Trop lent. » grogna celle à la chevelure de jais en esquivant aisément une attaque.
- « Trop mou, ton bras remonte le » enchaîna-t-elle avec sévérité alors qu’elle venait de faire chuter celui qui s’entraînait.
- « Merde tu fais chier d’Algrange, TU FAIS CHIER. »

L’homme était sur le sol, jetant son arme de rage dans la terre sèche qui s’était volatilisée dans un nuage de poussière, se redressant difficilement, secouant lentement ses bras, il avait fini par se dépoussiérer tout en lançant ce regard haineux vers cette femme qu’il avait fini par détester pour les mauvaises raisons. Il n’arrivait pas à prendre le dessus sur une femme, une putain de femme et cela le mettaient hors de lui, pour autant, la responsable de groupe restait à sa place, ne remettait pas la moindre bûche dans le feu de son orgueil. Patiente, elle avait glissé les mains dans son dos, attendant sagement qu’il reprenne une posture d’attaque, Sydonnie savait parfaitement que cela arriverait, parce que perdre à répétition ne pouvait que donner le courage de recommencer encore et encore et encore et encore et encore, jusqu’à obtenir un semblant de satisfaction. Derrière eux, quelques membres de la coutellerie avaient fini par observer, détailler, s’accoutumant à cette habitude de voir leur responsable ridiculiser un autre, voir le visage de l’homme –parce qu’il n’y avait encore que trop peu de femmes-, devenir rouge, puis les lèvres se pincer, les yeux se révulser presque de rage. Inutile pour celle qui n’avait plus à faire ses preuves dans le domaine du combat de le provoquer, non, simplement inutile, le fait de retourner les attaques de son adversaire contre lui était largement suffisant.

L’homme avait fini par charger, toujours avec cette même rage, cette colère qu’il ne parvenait pas à maîtriser et encore une fois, dans le même geste, la milicienne s’était laissé glisser sur le sol avant d’effectuer un coup si violent dans les chevilles de son adversaire qu’il s’était écroulé dans un hurlement de rage. C’était là, à ce moment précis que la situation avait définitivement évolué, ce n’était plus un entraînement, c’était une véritable compétition d’égo, entre cette femme qui voulait s’imposer, prouver sa valeur de guerrière et cet homme qui ne pouvait juste accepter d’effleurer l’idée qu’elle pouvait être meilleure que lui. Elle, cette… Cette… Catin. Encore une fois, la responsable avait attendu, encore une fois, il avait chargé, mais c’était fois-ci ce ne fut pas son épée en bois qui fut dégainée, mais bien celle dont le reflet du soleil se reflétait à la perfection.

Un instant, d’Algrange laissa transparaître sa surprise et en une seconde elle réalisa. Les observateurs s’étaient relevés d’un bon et ce fut un « non » sec et sévère qui avait arrêté l’ensemble. Le sergent de la troupe venait d’arriver, détaillant le duo de cette manière si particulière. L’homme imposant ne semblait pas avoir dans l’idée d’intervenir, laissant les lames s’entrechoquer encore et encore, s’esquiver et cette danse épuisante se jouer devant les prunelles brillantes des autres miliciens qui venaient d’arriver. Les cris s’échappaient des différentes lèvres masculines, ou féminines, des grognements de rage, des insultes aussi parfois, parfois souvent même. Puis ce fut à ce moment que le petit nouveau débarque, avisant la compétition stupide des deux combattants.


- « Madame d’Algrange… Je… Ulysse Sombreval… Dehors… Là » il était hésitant, il ne comprenait pas vraiment.

Elle ne lui avait jeté qu’un bref regard et cela avait suffi à provoquer sa chute, roulant dans la poussière elle esquivait de justesse la lame qui se plantait ici et là et ce ne fut finalement que dans cette même technique qu’elle maîtrisait, qu’elle le fit tomber à son tour, enrouler ses pieds autour d’une cheville tirer et hop. L’homme se retrouva sur le sol et enfin elle avait pu se relever douloureusement. C’est le moment où le sergent avait décidé d’intervenir alors qu’elle s’apprêtait à commettre son premier faux pas : attaquer un collègue à terre dans le but de blesser.

- « Ca suffit vous deux. D’Algrange on ne fait pas attendre un noble, vous terminerez votre petit jeu d’enfant plus tard. À moins qu’entre temps, vous ayez pris un peu en intelligence. »

Elle avait grogné, tendue sa main pour la voir éviter, Sydonnie n’en était devenue que davantage rouge de rancœur. Il l’avait poussée à bout, tout ça pour quoi ? Simplement pas refus d’accepter qu’elle pouvait avoir un soupçon de valeur, de talent ? Elle avait essuyé une nouvelle insulte, s’en détournant pour prendre la sortie de la caserne. Recouverte de poussière, suante, une perle de sueur dégoulinant de son front, nettoyant l’aspect terreux de son visage au passage, le souffle court et le regard brillant de colère, c’est dans cet état qu’elle arrivé jusqu’à Ulysse. Sa tenue de milicienne lui collait à la peau, son arme avait retrouvé le confort de son rangement, et l’extrémité de ses doigts était encore blanche de rancune tant elle avait contracté ses poings. Relevant les yeux, effleurant d’abord les sabots jusqu’à l’encolure, pour détailler finalement le visage de celui qui était sagement perché sur son canasson d’Algrange lâche un soupir, consciente que son cousin était définitivement incapable de faire dans la simplicité.

- « Ulysse, je vois que tu es toujours aussi fort dans l’art de ne pas étaler ton rang et tes biens. La monture était-elle réellement nécessaire ? » piqua-t-elle gentiment en passant ses mains sur ses cuisses et ses bras pour retirer l’excédent de terre « Que puis-je faire pour un noble de ta prestance, un problème avec une demoiselle en détresse ? Un époux jaloux qui t’a menacé un peu trop fortement ? Un de tes hommes peut-être ? »

Évitant de rouler des yeux, celle à la chevelure de jais ne semblait pas réellement d’humeur et elle ne s’en cachait pas, même si elle était heureuse de le voir, elle ne c’était pas permise de lui sauter au cou, préférant proche de la caserne conservait cette image un peu trop sérieuse. On venait encore de lui prouver que peu importe ses actes, elle n’avait pas encore obtenu le respect, la jeune femme n’allait donc très certainement pas faire le moindre faux pas. Prenant une légère inspiration, elle avait fini par balayer d’un geste de la main l’air environnant, afin de se reprendre, elle étira ses lèvres en un fin sourire avant d’ajouter.

- « Je t’offre une chope, je suppose ? La chope sucrée, ça te convient ? C’n’est pas très loin.. Tu me fais monter derrière toi, cousin ? »

Elle lui avait tendu une main, afin de pouvoir se hisser contre lui, derrière, sans pour autant y montrer ni une gêne ni une maladresse. Sydonnie avait fini par apprendre à monter, mission oblige. Elle l’avait laissé diriger, écoutant certaine les premières informations qu’il avait accepté de lui fournir. La responsable avait dû être un peu nostalgique, dans le fond, il était bien le dernier de sa famille, le dernier lien.

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MessageSujet: Re: [Terminé] Se confier coûte parfois bien plus qu'on ne le pense. PV Sydonnie   [Terminé] Se confier coûte parfois bien plus qu'on ne le pense. PV Sydonnie EmptyDim 3 Fév 2019 - 22:44
Le jeune homme qui avait écopé par la force des choses du rang de messager de fortune m'avait paru bien nerveux et hésitant. Nul doute qu'il devait s'agir d'un bleu engagé dans la milice depuis peu. J'espérais qu'il ne s'était pas brisé quelque chose en détalant à la recherche de ma cousine car cela ne ferait que compliquer ses affaires. Son choix de la milice intérieure était au moins une bonne chose car à l'extérieur ou l'on se formait sur le tas la Fange ne laissait à personne le temps de s'habituer à son gout putride et ses affres. Je ne me faisais néanmoins aucun souci pour le bleu. D'une manière ou d'une autre tout le monde finissait par s'aguerrir et rentrer dans le rang. La force de la routine jouait énormément chez les soudards et soldats de métier. Personne n'était exempté par l'appréhension des premiers jours pas mème les nobles ou les chevaliers. La peur ne s'en allait vraiment jamais. On apprenait à faire avec voilà tout. Oh, certes il existait bien des énergumènes tels que feu Achille mon frère bien aimé capable de tout par gout du risque et folle témérité ou comme moi pour qui chaque sortie dans l'horreur de la Fange représentait une chevauchée macabre mais salvatrice pour mon ètre et ses hantises éreintantes. 


Mais, dans ce cas précis cela dénotait d'une situation anormale car chercher à sentir le gout de la mort sur sa langue juste pour pouvoir pleinement se sentir vivant ne pouvait qu'ètre le signe d'un déséquilibre. Celui d'un homme en partie brisé mais infiniment trop fier pour le reconnaitre. Chacun de mes Griffons était des durs ayant tout vu depuis le fléau et pourtant lorsque nous quittions la douce protection des remparts je pouvais sentir ce relent mème chez les plus courageux d'entre eux. Tout cela pour dire que la peur était ce qui maintenait la plupart des soldats en vie car elle était gage de lucidité. L'important était de ne pas la laisser dominer tout simplement. Perdu dans mes réflexions, je laissais un sourire amusé briser mon expression morose et un brin hagarde en imaginant ce que Sydonnie dirait de ce jugement sur la milice intérieure. Celle-ci avait affrontée bien des évènements terribles depuis sa fondation par le duc. Oh certes, on croisait moins de fangeux dans les rues de la cité mais l'humanité restant fidèle à elle-mème en dépit du chaos le rang n'était pas de tout repos. 


L'opposition des deux milices était stupide mais pour les membres de l'extérieure la place dans Marbrume devait paraitre bien douillette. Pour fréquenter les bas fonds je pouvais affirmer qu'elle ne l'était pas tant que cela. Mon cheval renacla tandis que je tendais l'oreille vers la caserne lorsque des cris retentirent de cette direction. Un entrainement bien musclé, un duel d'égo ou une vieille querelle à régler ? J'avais l'habitude avec ma compagnie. Quelque chose me souffla que ma cousine devait ètre présente voire mème mélée à ce fracas. Je n'avais rencontré Sydonnie qu'à peu de reprises avant la Fange mais elle avait alors déjà cette force de caractère et cette volonté de fer. Le fléau lui avait permis de choisir la voie qui lui convenait le mieux. Parfois, le malheur a des bons cotés. Je sus que j'avais visé juste en la voyant arrivé le teint rouge pivoine de colère, les frusques de milicienne collée au corps par la sueur et la démarche énergique d'énervement. Je tentais de réprimer un sourire sans y parvenir m'exposant par là mème à une remarque acerbe. Les poings serrés et le visage crasseux ma cousine était semblable à une louve que l'on aurait retenu de dévorer une proie. 


Ses yeux ne croisèrent les miens qu'au prix d'un soupir bruyant et révélateur. "Tu exagères cousine. Suis-je accompagné de quelques gardes ? M'enfin, il faut bien que j'excelle dans quelque chose. C'est que ma modestie est essentiellement intérieure ma chère. D'autre part, j'ai passé une telle nuit que mes jambes auraient été capables de me trahir. Reconnais que cela eut été un bien triste spectacle !" La coutilière prit le temps de se nettoyer avec méthode, débarassant sa tenue des dernières traces de boue. Un rire rauque s'échappa de mes lippes gercés par le froid glacial. Un époux bafoué ou des soucis avec une belle donzelle... Si seulement, je troquerais mon mal contre une dizaine de cocus revanchards avec le plus grand des plaisirs. Je secouais néanmoins la tète en mimant un air affligé. "Ma prestance se porte bien mieux que mon égo. Est-ainsi que tu me percois ? Comme un coureur de jupon invétéré incapable de coller une rouste à un époux un peu trop revanchard. Sydonnie, je suis horriblement vexé !" Concluais-je en portant la main à mon cœur. 


Je reprenais dans la foulée. "Cela aurait pu ètre cela mais non. Et puis ai-je réellement besoin d'une raison pour vouloir voir ma dernière parente en vie ?" Je notais bien qu'elle ne se montrait guère ravi de me trouver là alors que ce n'était pas le cas d'habitude. Soit sa colère n'était pas encore retombée ce qui était fort possible, soit la proximité de la caverne l'empechait de manifester une affection trop conséquente. Les soldats...Un mouvement de sa main balaya l'air avant qu'elle ne se décide finalement à sourire. "Eh bien tu me connais. Je ne refuse jamais une chope peu importe l'heure. Excellent choix bien que le seul dans les parages. Mais bien sur je ne vais pas te laisser marcher." Je lui tendais un bras pour se hisser dans mon dos avant de faire tourner les sabots à la monture. Nous avancames sur quelques mètres avant que je ne décide à reprendre la parole. "Tu ne veux pas me parler de ce qui t'as mis dans cette colère noire je suppose ? Un soldat méprisant peut-ètre ?"
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Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Terminé] Se confier coûte parfois bien plus qu'on ne le pense. PV Sydonnie   [Terminé] Se confier coûte parfois bien plus qu'on ne le pense. PV Sydonnie EmptyLun 4 Fév 2019 - 13:59


- « Un bien triste spectacle sans aucun doute, mais la milicienne que je suis serais venue à ton secours, évidemment, ne suis-je pas là pour ça après tout ? »

Sydonnie lui avait répondu de cette manière un peu joueuse, c’était sa façon de relativiser les événements de ne pas trop tout prendre à cœur, néanmoins, il ne fallait pas s’y tromper, l’information n’était pas tombée dans l’oreille d’une sourde. N’était-ce cependant ni l’endroit ni le moment d’avoir une discussion particulièrement sérieuse. Après son dépoussiérage presque parfait, elle avait glissé une main dans sa chevelure, écartant les différentes mèches du bout des doigts pour relever l’ensemble, pour rassembler la coiffure qui ne devait plus ressembler à rien et refaire parfaitement sa queue de cheval haute qui se terminait en un chignon qui devait tenir miraculeuse sur le haut de son crâne. La femme d’armes et cousine n’avait évidemment pas pu s’empêcher une petite taquinerie vis-à-vis des comportements généralement masculins, espérant très certainement voir un sourire s’afficher sur les lèvres du dernier membre éloigné de sa famille. Malicieuse, celle à la chevelure avait placé ses mains sur ses yeux, écartant évidemment les doigts pour pouvoir le distinguer.

- « Oooh pardon noble cousin, je ne voulais point vous faire souffrir, la gente demoiselle que je suis vous présente c’est plus plate excuse. Puis-je avoir parfois un comportement si outrageant, venir ainsi sous-entendre d’aussi horribles choses à votre égard… »

D’Algrange avait retenu un roulement des yeux, signe typique de son amusement ou de son agacement –là c’était plus la première option-, ses mains avaient fini par se retirer de son champ de vision sans que le geste ne soit brusque. Balayant l’air de la main la coutelière avait fini par lui ouvrir un très large sourire, signe qu’elle avait fini par faire légèrement retomber la pression. Ulysse avait raison il était stupide de ne pas se voir régulièrement alors que tous deux avaient encore un lien de parenté. Avait-elle déjà suffisamment tout perdu comme ça pour en plus éloigner volontairement le peu qu’il lui restait. L’héritière avait fini par attraper la main de son cousin afin de monter derrière lui, se collant à lui sans la moindre gêne, c’était une manière de ne pas tomber, de conserver un équilibre, mais aussi d’effectuer cette légère pression qui soulignait son affection pour cet homme composant sa dernière famille.

- « C’n’est pas lui… » murmura-t-elle « Enfin si, mais ce n’est pas que lui. » elle avait fini par soupirer « Lui c’est juste un homme qui a dû mal à supporter qu’une femme puisse lui tenir tête avec une arme à la main, il a fini par sortir sa véritable épée et non celle d’entraînement… Basique en outre. » conclut-elle « Le problème c’est cette histoire de mariage, le reste c’est de la routine » ronchonna-t-elle définitivement « Enfin, on en parlera plus tard tu veux, regarde la chope est juste là »

La jeune femme avait fini par glisser lentement et volontairement de l’animal pour se retrouver les deux pieds sur le sol. Détaillant son cousin, il lui avait semblé avoir ce mouvement d’aide, tout du moins cette proposition physique de l’aider à descendre si besoin. De son côté, son visage avait fini par se détendre, les rougeurs n’étaient plus présentes, et ses yeux ne donnaient plus la sensation de vouloir tuer le premier qui s’approchait. Prenant une légère inspiration, elle s’était étirée, secouant doucement sa tête de droite à gauche, il n’était pas venu pour parler d’elle, mais de lui et l’homme ne devait réellement pas aller très bien pour oser faire ce premier pas vers elle.

- « Je te dois donc une chope, plusieurs même et tu en profiteras pour me raconter ce qui t’offre cette tête digne des plus grands des fangeux. Je n’oserais évidemment pas te dire que tu as une tête horrible, mais le cœur est là. » Tenta-t-elle de plaisanter gentiment.

La noiraude avait fini par pousser la porte de l’établissement, affichant un léger signe de la main à la tenancière pour la saluer. Estelle avait dû froncer légèrement les sourcils, surprise de voir la coutelière présente aussi tôt dans la journée. Sydonnie lui avait répondu de ce large sourire habituel avant d’indiquer d’un signe de tête qu’il allait occuper le petit salon de l’étage. La tenancière lui avait répondu par signe de tête positif, signe qu’elle comprenait. La femme d’armes avait rapidement monté les marches, vérifiant que son cousin suivait sans trop la perdre. Une fois en haut, elle l’avait laissé s’installer sur un fauteuil autour de la petite table basse avant de s’installer à son tour.

- « Avant d’attaquer le récit de tes nombreuses aventures, dis-moi ce que tu prends, je vais éviter à Estelle de faire trop de sport. Si on ne l’épargne pas un peu, elle va finir »

La jeune femme avait évidemment attendu d’obtenir une réponse avant de descendre passer sa commande, payer, récupérer les chopes et remonter. Là elle avait déposé un récipient devant lui, conservant le sien entre ses mains, se réinstallant non pas sans laisser échapper un soupir de confort. Enfin, un peu de temps pour elle, pour profiter de cette « famille ». Dans un sens, elle avait eu de la chance, Ulysse aurait pu lui réclamer la gestion de son patrimoine, aurait-il pu même décider de prendre la responsabilité de sa petite personne, après tout même si il était si éloigné, il restait un homme, un homme qui avait un lien éloigné avec elle. Secouant doucement la tête pour éloigner ses mauvaises pensées, elle avait fini par lui offrir un large sourire avant de reprendre la parole, elle avait avant toute chose avalé une gorgée de la précieuse bière, s’était laissée retomber un peu dans le petit fauteuil, puis avait enfin fait entendre la sonorité de sa voix.

- « Je t’écoute, dis-moi ce qui t’amène et s’il te plaît, ne me dis pas que tu ne dois pas avoir de raison spécifique pour me voir, c’est vrai, mais nous savons tous les deux que ce n’est pas juste par simple envie de voir ma jolie petite bouille que tu es là. »


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MessageSujet: Re: [Terminé] Se confier coûte parfois bien plus qu'on ne le pense. PV Sydonnie   [Terminé] Se confier coûte parfois bien plus qu'on ne le pense. PV Sydonnie EmptyMar 5 Fév 2019 - 19:55
"Tu n'imagines pas à quel point. Que ferions nous sans la milice ? Je me le demande. Ah mais je n'ai jamais douté de ton ame charitable cousine."


La taquinerie de Sydonnie me rassurait quelque peu sur la situation. Si, la coutelière parvenait à se montrer moqueuse à mon encontre cela devait ètre que sa colère n'était pas si brulante que cela ou du moins qu'elle était parfaitement capable de la repousser dans un coin le temps de se montrer joueuse. Je savais néanmoins que son ressentiment ne s'effacerait néanmoins pas comme cela par une opération de la Sainte Trinité et comptais donc l'interroger à ce sujet le plus rapidement possible afin qu'elle parvienne à chasser la rancune dans son regard. A dire vrai, je me fis la réflexion qu'aller dérouiller le responsable de son état émotionnel explosif pourrait me faire le plus grand bien cependant cela ne ferait qu'augmenter la colère de ma cousine. En effet, la milicienne aux cheveux de jais était plus que capable de se débrouiller seule et de mettre une raclée à n'importe quel abruti qui l'emmerderait. Je ne doutais par ailleurs aucunement que ma cousine ne manquerait pas de me faire passer un interrogatoire pour que je lui expose les raisons de ma mine défaite. Du haut de ma monture, je contemplais le portail durant quelques instants tandis que ma cousine remettait de l'ordre dans sa chevelure après avoir fait de mème avec sa tenue. Lorsque je reportai mes yeux sur la coutelière celle-ci arborait un chignon relevé. Sydonnie m'adressa une pique relative à la réputation des coureurs de jupon à laquelle je n'étais pas vraiment étranger. Cette espièglerie déclencha en moi une vague d'hilarité que je contrais par une réponse théâtralement pleine d'emphase. Un large sourire amusé au coin des lippes, je sentais mon sourire s'élargir devant sa réaction. Les mains sur les yeux celle-ci m'avait pourtant observé à travers ses doigts. 


"Et le gracieux baron que je suis vous excuse pour cet affront bien douloureux ma chère. Le baron en question a pris l'habitude de ces outrages n'en doutez point. Mais, ne changez surtout pas cela deviendrait ennuyant..." 


Je m'étonnais de ne pas voir Sydonnie lever les yeux au ciel comme elle le faisait bien souvent pour diverses raisons. Au lieu de cela, cette dernière balaya l'air d'une manière circulaire chassant les derniers échos de cette joute taquine pour m'offrir un sourire sincère et solaire. La coutelière avait fini par saisir ma main tendue pour se hisser dans mon dos sur l'éclatant équidé. La milicienne s'installa derrière moi et s'agrippa à ma ceinture pour se maintenir sur place. Elle n'avait pas été une cavalière née mais son role dans la milice l'avait contrainte à se familiariser avec ce noble animal. Je savais qu'elle préférait largement avoir les deux pieds sur le sol mais pour ma part une petite chevauchée était toujours agréable. Bon, je ne nous voyais pas partir au galop vers la Chope principalement parce que la taverne ne se trouvait qu'à quelques centaines de mètres mais également parce que je ne me sentais pas les reins de pousser ma monture dans ses retranchements car en dépit des apparences ce cheval avait un sale caractère et les stigmates de cette nuit encore bien visible sur mon visage n'indiquait que trop bien que je me passerais bien de tenter l'expérience. L'accolade de fortune si l'on pouvait dire cela comme cela me tira un sourire. Cela faisait du bien de revoir ma cousine. Il était triste et dommage que j'eus attendu si longtemps et de telles circonstances avant de la revoir. Mon sourire se fit plus grand encore en l'entendant ronchonner.


"Cet abruti a réellement tenté de te blesser après avoir dégainé sa lame de service ?!"


Ma voix s'était paré d'une note de colère. Je n'avais pas imaginé que la question serait de cet acabit. Bien sur, j'étais conscient que son sexe lui compliquerait les choses dans la milice mais Sydo avait les épaules pour gérer cela. "J'espère bien que tu lui as collé une belle raclée." Je tirais sur les rènes pour faire ralentir le pas de notre coursier avant de reprendre. "Cette histoire de mariage ? Encore. N'espère pas que je ne te cuisine pas de ce coté là." Je jetais un oeil vers l'établissement toujours aussi clinquant et alléchant. Une lumière au milieu de la morosité coutumière du quartier de la milice. "La Chope est fidèle à elle-mème. Estelle fait du très bon travail."


Sydonnie s'était prestement laissé glissé de la selle du hongre et me proposa implicitement de m'aider à descendre. Par fierté, je fus tenté de ne pas accepter son aide mais je m'y résignais en sentant mes muscles me crier leur rage d'ètre ainsi secoué. Une fois de nouveau les deux pieds dans la boue froide, je remerciais ma cousine d'un signe de tète aussi géné que bref. La milicienne prit le temps de s'étirer tandis que je prenais le temps d'attacher la bride de ma monture à la barre prévue à cet effet. Je tentais de rire à la pique gentillete de la jeune femme mais n'y parvins pas.


"Va pour quelques chopes. Horrible à ce point là ? Bon d'accord, pour ètre honnète je me sens quelque peu aussi nauséeux qu'un Fangeux aujourd'hui. Un peu plus et je risque de compatir à leur sort."


Une fois dans la taverne réputée je me contentais d'un mince sourire à la tenancière alors que je m'engageais dans le sillage de Sydonnie. L'horaire précoce expliquait en grande partie le silence des lieux et le vide dans l'établissement de la rouquine. Un coup d'oeil en biais indiqua à ma cousine que je la suivais bel et bien vers l'étage. Arrivé à l'étage, je m'installais nonchalament dans un fauteuil autour d'une table basse et pris le temps de savourer le confort de ce dernier tandis que ma cousine s'installait à son tour. "Je prendrais un verre d'eau de vie et une chope d'ale brune. Je suis d'accord pour Estelle. Quant à mes aventures elles ne sont guère très intéressantes." Je me fendais d'un haussement d'épaule innocent alors que la milicienne me regardait d'un air inquisiteur. Quoi ? Commencer la journée avec une rasade de feu liquide ne pouvait guère me faire plus de mal que le point ou je me trouvais. Une fois de retour avec le plateau des commandes Sydonnie prit le temps de se caler le plus confortablement possible et soupira mème d'aise. Elle porta rapidement sa chope à ses lèvres tandis que je lichais un soupcon d'eau de vie avant d'avaler quelque gorgées brulantes.


"Mais si voyons je ne suis ici que parce que je souhaitais passer un peu de temps avec ma cousine." Le regard de la coutelière me ramena au sérieux. "Bon d'accord, si je suis venu te trouver c'est parce que ce dont je t'avais parlé ne s'est guère amélioré. Je passe des nuits exécrables depuis trop longtemps. Catherine... Catherine ne cesse de me hanter Sydonnie. Je revois inlassablement ma femme ou du moins ce qu'elle est devenu se jeter sur moi pour tenter de me dévorer et je me revois me débattre avec elle avant de lui enfoncer ma dague dans la cervelle. Les herbes et l'alcool m'aident à sombrer dans le sommeil mais je dois lutter durement pour y rester. Et aux premières lueurs de l'aube, le repos n'est pas au rendez vous. Je ne peux pas rester dans cette situation. Ce cauchemar doit cesser. Je me dois de mener mes hommes à l'extérieur et rassurer mes vassaux et je ne peux pas y parvenir dans ces conditions. Voilà, la raison de ma mine de déterré cousine. Je ne souhaitais pas te déranger avec cela."
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MessageSujet: Re: [Terminé] Se confier coûte parfois bien plus qu'on ne le pense. PV Sydonnie   [Terminé] Se confier coûte parfois bien plus qu'on ne le pense. PV Sydonnie EmptyMer 6 Fév 2019 - 16:09


- « Oui réellement… »

C’était tout ce qu’elle avait trouvé à répondre et c’était déjà largement suffisant d’après elle. Inutile de s’étendre sur le sujet, préférait-elle oublier à quel point les hommes miliciens pouvaient être stupides, surtout celui-là. Prenant une légèrement inspiration elle avait fini par rire en resserrant son emprise autour du ventre du noble, il avait raison, elle aurait dû lui mettre une sacrée raclé, mais elle n’avait pas réussi, aurait elle-même pu aller jusqu’à le tuer si le sergent n’était pas intervenu. Elle aussi avait ses extrêmes et la fatigue qui semblait être de plus en plus présente chez elle n’arrangeait rien. Laissant son cousin guider sa monture sans s’emmêler, il faisait partie de la poignée de personne en qui elle avait confiance : lui du sang oblige, aussi éloigné soit ce lien si particulier. Cependant, elle avait relevé un mot « encore » comment ça encore ? À sa connaissance hormis la pression de sa mère sur le sujet, elle n’avait jamais eu moult prétendants à sa porte –pour son plus grand bonheur qu’on se le dise- et depuis qu’elle était coutelière elle espérait bien voir la liste se réduire encore : une femme dans la milice c’était mal vu, une femme responsable toujours aussi mal vue.

- « Comment ça encore ? » s’offusqua-t-elle presque en fronçant les sourcils « Ma vie potentiellement maritale est particulière vide, par la trinité merci, cela me convenait très bien comme ça. »

Oui parce que sa vie sentimentale c’était une tout autre histoire, il y avait déjà eu Chris et son année de couple passait ensemble ponctuer par cette attirance qu’elle avait ressentie chez Gabriel, les deux hommes avaient disparu, et son banni lui manquait chaque jour davantage. Il y avait en ce moment ce prêtre avec qui elle s’abandonnait volontiers pour oublier et ne plus penser, un rapprochement charnel sans engagement, du moins, c’est ce que le duo un peu particulier s’était promis… Il y avait eu Serena aussi, cette amie si chère à son cœur qui avait passé une nuit en sa compagnie, soirée ponctuée par une multitude de bisous, de contact de lèvres contre lèvres… Et maintenant, il y avait cette connerie de mariage arrangé, celle que sa mère avait osé faire juste avant de partir retrouver la trinité comme une énième colère, comme un dernier engagement qu’elle allait être dans l’obligation de respecter pour honorer sa mémoire, du mois, c’est ce que cette mère en théorie aimante avait dû s’imaginer.

- « Il faut bien avouer qu’Estelle à un sacré caractère, sans quoi, tout s’écroulerait rapidement…Il paraît qu’on a reçu une visite au temple de deux ivrognes qu’elle avait défigurés à coup de poêle… À ta place, je ferais attention… »

Sydonnie s’était laissé glisser le long de la monture, préférant simplement secouer doucement la tête. Portant assistance à son cousin pour descendre, sans sourire, sans faire la moindre réflexion pour ne pas le mettre davantage mal à l’aise, elle l’avait ensuite abandonné pour lui permettre d’accrocher son animal. Elle était rentrée dans la chope, avait fait un p’tit signe, était venue s’installer à l’étage dans le petit salon. À l’abri des regards, le duo pourrait très certainement échanger sans grand danger. Une fois à l’étage, celle à la chevelure de jais avait retenu les différents besoins du dernier membre de sa famille. Il commençait fort d’ailleurs et si cela n’avait pas d’importance, la signification et la gravité de la situation étaient parfaitement sous-entendues : plus tu bois du fort, plus tu as besoin d’oublier quelque chose de fort. Logique.

- « Je vais te chercher ça, ça te laisse le temps de réfléchir à comment tu vas m’expliquer toutes tes histoires non intéressantes. »

La coutelière avait fini par disparaître descendant pour aller officiellement saluer la rouquine, les deux avaient rapidement échangé avant que la noiraude abandonne la tenancière pour remonter avec les commandes. Estelle était rapide et efficace, fallait-il le souligner, le temps d’attente d’Ulysse n’avait donc pas dû être particulièrement long. À l’étage, elle avait déposé l’ensemble devant lui, conservant sa chope entre ses doigts tout en s’installant confortablement sur le fauteuil. Elle qui courrait toujours partout ne pouvait que savourer pleinement ce petit moment de calme et de détente. Penchant légèrement la tête en arrière, elle détailla le plafond, ce questionnant sur la manière qu’Estelle avait de faire la poussière, parce que jusqu’à nettoyer les bords des poutres, il fallait le faire. C’est la voix de son interlocuteur qui l’avait ramené sur l’instant présent, là où il osait prétendre n’être là que pour le plaisir de la voir, cela aurait pu être flatteur, si cela avait été entièrement vrai, mais elle était convaincue du contraire. Détaillant sagement Ulysse, elle avait fini par plonger son regard dans le sien, tout en portant son verre à ses lèvres pour avaler une gorgée du liquide alcoolisé plutôt agréable. La problématique était plutôt violente, et la coutelière pas franchement prêtresse pour y répondre, néanmoins elle était attentive et visiblement sérieuse, elle avait avalé une nouvelle gorgée avant de déposer sa chope sur le bois de la petite table basse.

- « Dis-moi Ulysse, suis-je la seule avec qui tu en discutes ? » c’était une manière de savoir s’il avait pensé à voir un prêtre ou non « Tu ne pourras pas oublier, cela fait partie de toi, la problématique n’est pas ce qu’elle a fait, ce qu’elle est devenue, la problématique c’est de te pardonner, d’accepter. »

Les rêves n’étaient qu’un réceptacle, c’est ce qu’une prêtresse de Rikni lui avait dit, une manière d’écouter sa petite voix intérieure, cela signifiait qu’il ne s’écoutait pas, qu’il ne se pardonnait pas et la question la plus importante à poser était « pourquoi. »

- « Qu’est-ce que tu ressens Ulysse ? Quand tu revois tout ça ? Est-ce que c’est de l’impuissance, de la culpabilité ? Est-ce que tu penses que les choses auraient pu se passer différemment ? » elle se pinça les lèvres « Ulysse, les choses se passent comme elles doivent se passer, tu n’aurais pas pu la sauver, elle n’aurait pas pu te reconnaître… Parle-moi avant, tu veux, parle-moi de vous, de tout ce que vous avez traversé ensemble ?»

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MessageSujet: Re: [Terminé] Se confier coûte parfois bien plus qu'on ne le pense. PV Sydonnie   [Terminé] Se confier coûte parfois bien plus qu'on ne le pense. PV Sydonnie EmptyMer 6 Fév 2019 - 23:09
La réponse laconique de ma cousine était en elle-mème particulièrement explicite au vu du timbre de sa voix. Je ressentis soudainement une bouffée de haine envers ce milicien inconnu qui avait poussé Sydonnie dans ses retranchements. L'envie de faire demi tour et le défier en duel pour voir ma lame s'enfoncer dans sa gorge était d'autant plus tentante cependant la coutelière n'apprécierait pas d'une part et je la respectais bien trop pour prétendre à régler ses problèmes à sa place sans qu'elle ne me le demande et d'autre part au vu de mon état le soldat serait bien capable de me botter le cul s'il parvenait à faire abstraction de mon sang bleu. Ce qui à priori aurait été le cas s'il avait s'agit d'un duel puisqu'une fois le gant lancé et relevé la justice ducale ou divine n'avait plus sa place dans l'équation. De plus en tant que femme milicienne et officière ma cousine devait certainement avoir l'habitude ou malheureusement s'y habituer car les mentalités ne semblaient guère vouloir évoluer en dépit de la Fange qui avait bouleversé les équilibres. Le rire de la jeune femme mit un terme à mes réflexions sur le fait que me défouler sur ce milicien aurait éventuellement pu embellir ma journée. 


Ses bras serrés autour de ma taille, nous cheminions au pas en direction de la taverne du haut de la monture. Je ne doutais pas qu'elle aurait pu abattre l'abruti lui ayant cherché des noises si elle l'avait pu. Nul doute qu'une intervention avait du la privé de ce plaisir. Quelque part, cela aurait pu envoyer un message expéditif à tous les soldats incapables de comprendre qu'une femme de la trempe de ma cousine pouvait tout à fait les diriger avec bien plus de talent qu'un homme. Je me demandais si ce ne fut pas mon arrivée inopinée qui avait empeché la terrible conclusion du face à face. La coutelière prit une inspiration dans mon dos mais je la sentis se crisper à notre échange suivant dans le sillage de ma réponse quant à son mariage. Un sourire en coin apparut sur mes lippes tandis que j'appréhendais sa réaction suite à ce encore. Je savais que feue ma colérique tante avait déjà négocié une union avantageuse pour Sydonnie . Union qu'elle avait toujours rejetée avec la plus grande vigueur. Ce qui ne m'avait guère étonné au vu de son amour de l'indépendance comme de sa dévotion complète à la milice et sa carrière. Je savais d'ailleurs qu'elle aspirait à atteindre le grade de sergente. Sa réponse ne tarda pas. "Toutes mes excuses je pensais à ta vie sentimentale alors que tu parlais du mariage arrangé par ta mère. Ton prétendant n'est pas passé à autre chose ? Le mariage n'est pas si terrible tu sais. Mais, je te comprends." 


(...)


"En effet, Estelle a un sacré caractère et il est vrai qu'elle tient la Chope à bout de bras. Elle a beaucoup de mérite. Il faut dire que le choix de placer son établissement dans ce quartier et non dans la Hanse était ambitieux." Un léger rire s'échappa de mes lèvres alors que j'imaginais la face défiguré des deux ivrognes sur le parvis du temple. "Je dois dire que cela ne m'étonne absolument pas. Tu as bien raison je vais faire attention."


Sydonnie s'était laissée glisser avec habileté le long du flanc de l'impétueux coursier tandis que je prenais le temps de préparer mes muscles pour l'effort tout en me maudissant intérieurement de ne pas parvenir à me défaire de ce mal qui me rongeait nuit après nuit. Le froid mordait agressif comme depuis quelques jours en dépit de la lourde cape de fourrure et de la pelisse sur mes épaules. Durant quelques instants, je considérais la possibilité de descendre lestement de la selle par mes propres moyens mais l'attention de la coutelière me poussait finalement à la laisser m'aider. Foutre, j'avais bien fait de me passer d'une escorte. Il aurait été hors de question que mes hommes me voient ainsi. Ce qui était bien stupide puisque mes vassaux y étaient habitués. Une fois les deux pieds sur le plancher des vaches, je m'éloignais sans un mot pour aller attacher le cheval près du mur de la Chope. 


(...)


Je n'eus pas à attendre bien longtemps avant de voir la jolie rouquine assurer le service avec son habileté coutumière. Estelle n'était pas assistée de son frère au vu de l'heure précoce. De mème que les vigiles n'étaient pas de la partie. Elles ne les engagaient que lorsque l'affluence le justifiait ou qu'elle organisait un évènement notable. Quelque part, je fus à la fois bien heureux de la voir apporter si rapidement les breuvages tant attendu. Ce qui était ironique si l'on prenait en compte le fait que je n'avais pas encore décuvé de l'alcool ingurgité la nuit. Mais d'un autre coté, j'aurais apprécié qu'elle soit moins efficace car cela m'aurait permis de repousser quelque peu la perspective de devoir m'ouvrir à la milicienne de mon sang. Non pas que cela me posait problème de me livrer à celle-ci cependant chaque évocation de la fin de Catherine me coutait étrangement encore plus que la hantise qu'elle entrainait. Le regard de ma cousine me détailla avant que je ne prenne la parole pour lui confier ce qui me tourmentait comme elle me l'avait demandé. La coutelière porta sa chope à ses lèvres et savoura le contenu ambré de celle-ci. Tandis que j'avalais de manière mesurée mais expéditive quelques lampées d'eau de vie qui me brula le palais d'une facon bien agréable. Je décidais finalement de me lancer et de me montrer prolixe afin  de m'épargner un deuxième tour. Je ne savais pas vraiment comment parler à Sydonnie pourrait chasser le mal mais la discussion avec le Sombrelame m'avait conduit à me présenter devant la caserne de la milice. 


Or, mon cher ami avait toujours eu de bons conseils. La chope de bière se posa de nouveau sur la table basse avant que ma cousine ne prenne de nouveau la parole. Tendant l'oreille, je laissais mon regard se perdre dans le contenu du petit verre plein du liquide clair comme de l'eau de roche. Un feu remontait ma gorge après la rasade de feu liquide. "Oui, je déteste parler de cela Sydonnie. " Je finissais par reporter mon attention sur la coutelière. "C'est bien cela le problème cousine. Je veux oublier mais cela ne cesse de me hanter comme si Catherine souhaitait se venger par delà la mort. Par contre, me pardonner...Je ne suis pas sur d'en ètre capable. Elle était tout pour moi. Et quand bien mème cela n'était que de la légitime défense face à une Fangeuse je ne parviens pas à me pardonner de lui avoir oté la vie." La coupe d'eau de vie s'approcha de nouveau de mes lippes et j'avalais une belle quantité d'alcool tandis qu'elle semblait prendre quelques instants avant de répondre. J'espérais bien que la milicienne ne me parlerait pas de la Foi ou de la Trinité car lorsque je me trouvais dans une telle humeur la religion était bien la dernière chose dont je souhaitais entendre parler. "C'est exactement cela. Je ressens de l'impuissance, de la colère, de la culpabilité et de la tristesse. Je voudrais ne pas avoir eu à la tuer. Mais c'était elle ou moi Sydo. Elle ou moi... Et pourtant j'aurais préféré la maitriser. A l'époque je pensais qu'un remède pourrait la sauver. Mais tu sais bien ce que la Fange fait des hommes. Cela me déchire de l'intérieur chaque fois que je revis cela. J'ai tué la personne que j'aimais le plus au monde. Je ne pense pas que quoi que ce soit pourra effacer cela." Ma cousine me répondit rapidement dans la foulée. 


"Tu parles comme une pretresse de Rikkni. Te serais-tu mise à fréquenter assiduiment le temple ? Une part de moi-mème sait que tu as raison cousine cependant je ne peux m'empecher de me dire que j'aurais du essayer. J'aurais du essayer..." Le raisonnement de la coutelière était implaccable de logique mais les tourments du coeur n'avaient rien de rationnelles. Un sourire plein de tristesse se peignit sur mes traits tandis que je fermais les yeux. "Je me rappelle des chevauchées que nous faisions à travers le domaine. Cat était une excellente cavalière. Nous galopions durant des heures dans la baronnie. Je ne la laissais jamais gagner car elle détestait lorsque je le faisais mais je n'avais pas à le faire tant elle était douée. Lorsque nous nous arretions pour que les chevaux se reposent nous nous retrouvions comme aux premiers jours de notre mariage. Loin des intrigues de cour, de la gestion du domaine, des obligations seigneuriales nous étions libres. Elle arborait une couronne de fleur qu'elle tressait elle-mème avec habileté. Un épi dans la bouche et l'allure débraillée je n'avais guère plus rien du baron que j'étais. Mais, cela n'avait aucune importance puisqu'elle était là. Rayonnante, superbe, espiègle et taquine. Je revois ses longs cheveux de jais, ses yeux foncés comme la nuit, chaque centimètre de sa peau diaphane, le point noir à coté de ses lèvres. Je revois sa main dans la mienne. Je la revois danser tandis que je chante une chanson connue du comté. Ode à la beauté d'une jeune femme disparue. Le coucher du soleil devant nous et ses lèvres sur les miennes..." Mon sourire s'était rétreci jusqu'à disparaitre mais la mélancolie dans mes veines avait changé de nature. Désormais, elle ne m'écrasait plus mais me faisait du bien.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Se confier coûte parfois bien plus qu'on ne le pense. PV Sydonnie   [Terminé] Se confier coûte parfois bien plus qu'on ne le pense. PV Sydonnie EmptyJeu 7 Fév 2019 - 0:41


La douleur d’une perte, voilà bien une chose qu’elle pouvait parfaitement comprendre, la milicienne avait perdu tellement de monde, de la plus cruelle des manières. Son père, sa mère, Chris, Gabriel, Arahaël… Le dernier était plus douloureux, Sydonnie était même partie le chercher dans les marais avec l’espoir de le revoir, jamais elle n’aurait pu imaginer que c’est en fangeux qu’elle le retrouverait. Lentement, celle à la chevelure de jais avait pris une inspiration, lentement la femme d’armes avait laissé ses doigts s’enrouler autour du récipient qui contenait encore l’alcool, se questionnant sur la meilleure manière de lui venir en aide. Écouter était une chose qu’elle jugeait difficile, fallait-il à la fois démontrer qu’on était là, trouver les mots justes et proposer des solutions. Seulement, la coutelière n’était pas créatrice de miracle, n’était pas capable de revenir dans le passé, n’était pas capable de retirer de ses souvenirs cet atroce souvenir. Sydonnie avait donc fermé les yeux, pour entendre parfaitement la moindre hésitation, le moindre doute, le petit élément qui lui permettrait de rebondir sans se laisser parasité par sa vision. Dans le même temps, d’Algrange prenait le temps de réfléchir : comment faisait-elle pour poursuivre, comment avait-elle pu passer outre de toutes les pertes, de toute la souffrance qu’elle avait habilement mise dans un coin de son cœur sans jamais le démontrer, ou presque. La problématique n’était nullement –à ses yeux-, la perte, mais la manière dont elle c’était déroulé et la perception de la fange qu’il avait, il n’avait pas vu un fangeux, il avait vu sa femme, il avait donc dans son esprit : tué son épouse. La culpabilité était un sentiment ravageur, pouvait-elle en témoigner.

Ulysse était dans cette phase qu’elle reconnaissait, ce choix : continuer ou arrêter. Tourner la page, ou rester dans le passé, se jeter dans le vide pour rester sur le haut de la falaise qui finirait par s’effondrer. Les yeux toujours fermés, la respiration régulière, Sydonnie avait fini par placer ses mains derrière la tête, ouvrant un œil pour le détailler lui et ses excuses, lui et ses arguments qu’il enverrait valser d’un revers de main si c’était quelqu’un qui venait parler ainsi devant lui. Le point commun de toute la famille d’Algrange, proche ou loin c’était que tous étaient des battants. Le noble n’échappait pas à la règle loin de là, fallait-il avoir une sacrée force de caractère pour survivre à des nuits et des nuits d’absences de sommeil, de trouble, d’angoisse, fallait-il parvenir à maintenir la face devant tous ses gens. Quand il avait évoqué avoir repoussé la possibilité d’aller voir un prêtre, et qu’il la taquina sagement sur sa soudaine fréquentation du temple, elle avait simplement offert un large sourire. Bêtement. La coutelière lui aurait bien répondu qu’il avait beaucoup de choses à rattraper comme information, mais préféra simplement garder le silence, et puis, la conversation avait fini par dériver sur les bons souvenirs de l’ancien couple. C’était touchant ses souvenirs, touchant sa manière de parler d’elle, particulièrement prenant et déroutant de s’imaginer à quel point sa souffrance devait être grande.

La jeune femme avait fini par ouvrir les yeux, abandonnant sa posture d’écoute pour se relever et pousser légèrement la table basse du mollet afin de de l’espace avant de lui tendre une main. Ses deux prunelles claires avaient fini par remonter lentement sa silhouette, jusqu’à s’arrêter dans ses propres yeux, elle lui offrit un sourire, se penchant pour glisser sa main dans la sienne, tirant jusqu’à ce qu’il se relève pour reculer jusqu’à la zone ou y avait suffisamment d’espace pour faire ce qu’elle avait en tête. Là, face à face, elle lui offrit un nouveau sourire, presque tendre, compréhensif et compatissant.


- « Danse avec moi, tu veux. » murmura-t-elle sans pousser trop sur sa voix « Danse avec moi. » répéta-t-elle avec plus d’autorité.

Il n’y avait pas de musique, pas de chant, et pour autant la jeune femme semblait l’entraîner gentiment vers une danse plutôt dynamique, mais suffisamment proche pour pouvoir poursuivre une conversation. Il n’y avait pas réellement de rôle dans cette danse ; l’un et l’autre pouvaient passer pour l’homme ou la femme, d’ailleurs avait-elle-même de le faire tourner. Puis ce fut des paroles plus lourdes de sens, que la coutelière avait fini par penser :

- « Que penserait Catherine à ton avis, Ulysse ? » questionna-t-elle « Ce n’était plus elle, c’était un fangeux, elle aurait voulu que tu vives et que tu survives, parce que tu étais ce qu’elle avait de plus beau, de plus précieux. Tu le sais mieux que personne. »

La chevelure de jais avait fini par se secouer dans un sens, puis dans l’autre à l’aide de quelques petits mouvements de tête de la milicienne. Elle était sérieuse, mais Sydonnie voulait lui montrer que la vie devait continuer, coûte que coûte, sans limites, sans chaîne autour des chevilles ou des poignets.

- « Ce dont tu dois te souvenir, ce que tu dois faire, c’est lui rendre hommage, honorer sa mémoire, honorer la femme qu’elle était et non donner un quelconque intérêt au fangeux qui lui a pris la vie. Ce n’est pas toi le meurtrier, c’est la fange. »

C’était logique, mais plutôt important à entendre, à comprendre, là encore elle avait tenté de le faire tourner sur lui-même en passant son bras autour de sa tête, il n’était pas obligé de se plier au jeu, pouvait simplement la regarder danser seule, se dandiner sans musique, sans besoin, tourner autour de lui pour essayer de le convaincre en le détaillant de ce regard si particulier.

- « Quels sont tes projets, Ulysse de Sombreval ? As-tu dans l’idée de te regarder mourir à petit feu ou de faire honneur à celle qui t’a aimé d’un amour sincère… Oh j’en oublie presque la multitude d’hommes à ton service, qui ont juré de te protéger et de te soutenir ? C’est comme ça que tu les remercie en te transformant en cette pauvre petite chose fragile qui à la tête d’un vieillard trop âgé pour faire quoi que ce soit ? »

La fin de la conversation se voulait un brin plus violente, mais c’était aussi une manière de le secouer, de le faire réagir, réfléchir et j’étais convaincue que c’était le genre de phrase que Catherine devait lui murmurer pour le secouer lorsqu’il perdait pied.

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MessageSujet: Re: [Terminé] Se confier coûte parfois bien plus qu'on ne le pense. PV Sydonnie   [Terminé] Se confier coûte parfois bien plus qu'on ne le pense. PV Sydonnie EmptyMar 12 Fév 2019 - 23:15
Le ballet verdoyant de mes prunelles avaient été masqué au cours de mon récit matrimonial par la chape de mes paupières qui bien logiquement méritait cette qualification en ce jour. Je n'avais plus été auprès de ma cousine au cours de ces quelques instants d'évocation mélancolique d'un bonheur assassiné. Non. Happé par le pouvoir de la mémoire je ne m'étais guère contenté de simplement laisser le défilé de cette journée merveilleuse sous mes yeux pour en retranscrire l'essence de perfection à Sydonnie. Non. J'avais presque pu revivre ces moments délicieux à jamais gravés en moi. La beauté sauvage de ce vert paturage s'étendant aux regards énamourés jusqu'à un bois modeste. L'herbe s'écrasant sous les bottes et l'humus arrosé de frais. L'effluve de la campagne comme de son terroir. Les bèlements soufflés par la brise d'un troupeau voisin. Le chant du vent doux mais bien tenace balayant les mèches impudentes en dépit de la présence écrasante d'un soleil étincelant dont les rayons chatoient sur les bijoux. Les hennissements des chevaux, bètes majestueuses élevées pour la course enivrés par la liberté de ces modestes arpents. Impatients de repartir à la poursuite de l'insaisissable au gout d'autrefois. Toute cette perfection palpable de nouveau à travers l'illusion d'un souvenir bien enraciné. Toute cette perfection n'étant que futilité vis à vis de cette vision divine. 


Oui, divine de la bouche d'un homme n'ayant que peu gout à frayer avec les dieux. Le chale magenta souffleté par le vent révèle une chevelure d'un ébène plus pur que celui d'une nuit sans étoiles tombant en cascade sur un visage en forme d'amande à la délicate teinte de nacre lunaire. Une mèche rebelle masque un oeil espiègle mais ne parvient guère à contraindre le second. D'une teinte sombre mais sublimé d'une ambre précieuse, celui-ci reflète l'humeur du premier. Un nez somme toute ordinaire mais plein de charme trone sous ces cabotins. Le décrire serait bien trop délicat aussi disons simplement que sur une autre il eut pu paraitre moins seraphin. Ses pommettes affirmées ne font que soulever le rayonnement de ces lèvres aux nuances sanglantes. A mi chemin entre l'excès sulfureux d'une ligne pulpeuse et celle trop timide d'un trait sybillin. Elles sont plus désirables que la vie, la mort, la gloire ou la richesse. Et d'un élan passioné celles-ci trouvent les miennes puis la geste prend le relais et tandis que se débattent les mains dans la lutte avec ce trop plein de tissu le mouvement fait son oeuvre. Emportés c'est la chute... 


Mes yeux s'ouvrirent brusquement pour se rendre compte que Sydonnie avait les siens toujours clos. Etreint par une sensation étrange encore à demi immergé dans le flot du passé, je saisissais ma coupe de feu liquide et la portais à mes lèvres. La milicienne rouvrit les yeux tandis que laissais des rasades successives se déverser le long de mon gosier dans une brulure salvatrice. Lorsque la coupe de verre frappa de nouveau le bois noueux de la tablée, la coutelière n'attendit point avant de repousser du genoux le support à nos beuveries d'un geste mesuré. Les prunelles azurs de ma cousine me détaillèrent brièvement de bas en haut jusqu'à se trouvées plongé dans les miennes hagardes et moroses. Et oui ma chère, o toi ma dernière parente contemple de ton éclat l'illustre baron de Sombreval ! La déchéance d'un linéage tant vanté et présenté. Une part de mon ètre se sentait pourtant revigoré par cette chaude journée de printemps mais une autre semblait se complaire outrageusement dans ce desespoir macabre. Un sourire étira les lippes de la d'Algrange juste avant qu'elle ne me saisisse une main. 


Eberlué je sondais son regard à la recherche de la moindre explication sans en trouver aucune. Et si je fus tenté par la résistance bien décidé à me morfondre dans la chope d'ale brune et mousseuse qui me tendait les bras je ne savais que trop bien que face à Sydonnie je n'avais aucune chance. Aussi, je me redressais doucement et me laissais entrainer loin des breuvages de débit non sans regrets ni pester dans ma barbe. Le sourire compatissant et tendre qui m'acceuillit m'apparut comme une bien maigre consolation face à la perspective de voir ma chope m'échapper. Bien que j'eus pu me douter des intentions de la ténébreuse milicienne. Sa proposition trouva une bien piètre réponse dans ma bouche. "Hein ?" Et évidemment comme l'on pouvait s'y attendre cette saillie peu brillante autant que mon air interloqué se virent taclés d'une répétition cette fois plus décisoire. "Bien. Puisqu'il le faut visiblement." Et ainsi s'engagea un étrange duo dansant sans rythme car assorti de nulle chanson. 


Une valse silencieuse d'instruments comme de chants. Seulement des mouvements neutres à tendance lente plutot que rapide mais néanmoins suffisamment dynamique pour nécessiter une attention certaine. Tel le ressac des vagues sur la berge la chorégraphie fut répétitive et dénuée de fulgurance. Un long moment passa ainsi avant que la voix de la coutelière ne s'éleva de nouveau. Un soupir s'échappa de mes lèvres closes avant que je ne finisse par répondre. L'émotion me serra le coeur devant les propos de ma cousine. Elle devait avoir raison. Cat n'aurait pas apprécié de me voir déperir ainsi. Et pourtant, la colère brulante de sa disparition tournée contre moi mème me paraissait naturelle. Une goutte lacrymale se carapata hors de ma vision et alla s'écraser sur le parquet de l'étage. "Elle penserait probablement que je suis un imbécile de me laisser agoniser de la sorte alors que je devrais vivre pour deux." Un bref rire glissa rudement de ma gorge avant que je ne reprenne d'une voix chevrotante. 


"D'ailleurs elle m'aurait certainement collé un aller retour pour me remettre les idées en place. Mais, si je souffre ainsi c'est bien parce qu'elle était ce que j'avais de plus beau de plus nécessaire." Un pied en avant puis deux en arrière une bien piètre performance. Seulement si je semblais prèt à avancer la mélancolie elle ne semblait pas décidée à se détacher si facilement de ma carcasse aussi meurtrie que désabusée. Qu'importe au fond car ma cousine elle non plus n'était guère prète à renoncer. Le mouvement capilaire de la coutelière fut accompagné d'une nouvelle salve d'arguments tout aussi logique que les précedents. "La fange..." Stoppé dans mon élan par ce simple mot gorgé d'amertume se suffisant à lui-mème. Une fois de plus, la langue acérée de la d'Algrange aux yeux azuréens avait tranchée juste et dans le vif. Ce qu'elle disait n'était que pure logique et bon sens. Ce qui ne signifiait pas pour autant que cette parole d'évangile me ferait néanmoins changer de cap. Honorer Cat voilà qui apparaissait comme une idée intéressante aussi lumineuse que juste. Vivre non pas à cause d'elle mais pour elle. 


Lassé par le manège de Sydonnie et en proie à un véritable déchirement intérieur, je m'étais néamoins plié au jeu presque absent et l'avais laissé passer mon bras. Mais, une fois cela fait j'étais resté aussi immobile que le statue de feu mon épouse plantée au milieu des jardins du manoir. J'observais donc la milicienne danser seule sans me quitter des yeux. La brutalité de sa remarque me tira de la douce torpeur dans laquelle je stagnais. Une bouffée de rage me traversa et resta sur le bout de ma langue. Je la sentis gonfler en moi comme une vague puissante. De quel droit pouvait-elle me juger ?! Avait-elle perdu ce qu'elle avait de plus précieux au monde ? Oui, probablement me souffla une voix intérieure. "Je ne me laisserais aucunement mourir à petit feux ! Si, j'avais souhaité quitter ce monde et la rejoindre il y a longtemps que j'aurais laissé la Fange me haper au cours d'une des sorties de la compagnie !" Rageur comme un cri de l'ame. Enrobé de colère comme le constat d'une évidence. Bouillonnant, je reprennais. "Je ne compte pas trahir la confiance que mes vassaux ont placés en moi ! Cela n'arrivera pas tu m'entends ? Jamais !"
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MessageSujet: Re: [Terminé] Se confier coûte parfois bien plus qu'on ne le pense. PV Sydonnie   [Terminé] Se confier coûte parfois bien plus qu'on ne le pense. PV Sydonnie EmptyMer 13 Fév 2019 - 12:56


Ulysse n’avait pas accepté de sa propre volonté, mais cela ne semblait pas importer à la milicienne. Au contraire, si elle avait appris une chose avec le temps, avec sa propre expérience, c’est qu’il ne fallait rien conserver dans sa petite tête, il fallait exprimer, faire ressortir la colère, la rage, la rancune, il fallait l’exprimer c’était essentiel, sinon on devenait petit à petit comme elle, rongé de l’intérieur. On se faisait bouffer de l’intérieur par nos pensées, nos craintes et notre culpabilité. On se faisait bouffer par les frôlons, on s’faisait malmener par notre esprit, indéfiniment. Elle ne pouvait guère souhaiter que son cousin soit fait du même bois qu’elle, animé par les mêmes souffrances, les mêmes déceptions. Aussi fit-elle ce qui fonctionnait sur elle, du moins sur ce qu’elle imaginait qui fonctionnerait sur elle, d’abord la douceur, toujours, laissé ses paroles trouver un sens dans l’esprit du dernier membre de sa famille. Sa femme l’aurait traité d’imbécile, c’est ce qu’il avait dit et c’est ce que Sydonnie avait bien eu envie de faire aussi, le secouer comme un pommier en le traitant de tous les noms. Il était vivant, lui, il était vivant, elle plus. Il s’était mis à rire alors que la femme d’armes n’avait pas loupé cette gouttelette s’écrasant sur le bois sous leurs pieds.

Était-ce réellement la bonne solution, la bonne approche, la bonne manière de faire ? Elle l’ignorait, mais celle à la chevelure de jais n’était pas forcement connu pour faire dans la dentelle –ce qui était plutôt surprenant quand on savait que cela avait toujours été la principale source de revenu de la famille-. La danse avait fini par se faire en solitaire alors qu’Ulysse semblait petit à petit se fermer, réfléchir, se répéter les phrases ou s’infliger encore et encore silencieusement sa propre rancune. La deuxième phase pouvait donc s’intégrer à la conversation, la moins agréable, la plus difficile aussi, celle où il fallait faire ressortir tout ce sentiment négatif. Après plusieurs mouvements elle avait fini par se stopper elle-même, plongeant son regard dans le sien, déposant une main sur sa joue qui venait effleurer sa barbe du bout des doigts, les paroles étaient dures très dures, contrastant ainsi avec la tendresse qu’exprimait ses prunelles et ses gestes.

- « Pourtant c’est ce que tu fais Ulysse, tu abandonnes tout, tu t’enfermes dans ton silence, dans ta torpeur et tu vas entraîner tes hommes dans ta chute si tu ne reprends pas. » elle fit un silence léger avant de reprendre, retirant sa main « Tu n’es pas faible, c’est humain, mais bon sang Ulysse, arrête de te lamenter tu es vivant, tu dois vivre pour elle, arrêter de penser aux mauvais instants, mais remercier la trinité de t’avoir permis de vivre les bons. » puis ce fut cette phrase, celle que son propre père lui disait « Soit un vrai combattant Ulysse, et ne laisse pas tes troubles gagner, ça sera ton combat le plus dur je l’admets, mais soit tu en ressors vainqueur et un homme fier, soit tu en ressors pleinement perdant et si tu continues dans cette voie, en plus de la perte de ta femme, c’est la mort de tous tes hommes que tu devras porter sur tes épaules. »

Le savait-elle, celle qui était coutelière, qui combattait auprès de ceux qui se trouvaient sous ses ordres, le savait-elle, que la moindre erreur, le moindre mauvais choix pouvait être fatal. À l’intérieur le risque était moindre, mais faire un mauvais accord, s’allier à la mauvaise personne, cela pouvait provoquer une perte tout aussi fulgurante qu’une attaque de la fange. Douce, elle le laissa ainsi seul sur ce plancher. Rejoignant sagement la table, attrapant son verre pour le terminer, pour s’installer dans ce fauteuil pour laisser par la suite ses prunelles claires divaguer le long du bois de l’établissement. Ce n’était pas de la cruauté, ne s’acharnait-elle pas volontairement ou elle percevait de la tristesse. Elle cherchait un levier, une manière de lui démontré que oui, il avait perdu beaucoup, mais il avait gagné aussi. Il avait encore des hommes avec lui, une famille, des amis. Qui eux aussi avait dû perdre des proches, n’était-ce pas égoïste finalement de ne penser qu’à sa propre douleur, sans anticiper potentiellement celle de sa troupe ? N’était-ce pas égoïste de laisser son esprit se troubler, de donner des ordres alors qu’il était parasité par des mauvaises pensées. Silencieuse, elle le détaillait l’observant s’approcher ou non, s’emporter ou non, sans rien dire. Pourrait-il même la secouer comme un pommier qu’elle ne dirait rien et se laisserait complètement faire.

En dehors de l’établissement, elle l’aurait provoqué, elle l’aurait forcé à se battre, pour faire sortir tout ça, elle l’aurait bousculé encore plus. Cependant, la chope sucrée n’était pas le lieu plus approprié, non, celle à la chevelure de jais en avait parfaitement conscience. Regretta-t-elle de le bousculer ainsi, certainement un peu, puisque ses mots avaient fini par se faire plus doux, plus compréhensifs.


- « Laisse le temps faire son œuvre Ulysse… Tu ne peux pas porter tous les maux sur tes épaules. Pardonne-moi si je t’offense, pardonne-moi si ce n’est pas les mots que tu voulais entendre. Penses-y en tout cas, tu as encore une belle famille, toi. Ne la laisse pas filer entre tes doigts. »

Récupérant son verre désormais vide, elle le laissa glisser entre ses doigts, faire bouger les gouttes qui pouvaient rester de sa consommation. Son regard se faisait plus distant, c’était douloureux d’admettre, de souligner à quel point lui aussi il avait eu de la chance dans sa malchance. Prenant une inspiration, la milicienne sembla sentir sa gorge se nouer, furtivement. Elle avait retrouvé Serena, elle avait Roland à gérer, bien qu’elle doute qu’il ose encore s’approcher après ce qu’elle lui avait dit, faudrait-il être suicidaire. Puis il y avait Aaron, ou il y avait eu… Passé présent, après tout l’avait-elle quitté... Sans être convaincue que ce soit la plus belle décision qu’elle avait pu prendre durant son existence.

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MessageSujet: Re: [Terminé] Se confier coûte parfois bien plus qu'on ne le pense. PV Sydonnie   [Terminé] Se confier coûte parfois bien plus qu'on ne le pense. PV Sydonnie EmptySam 16 Fév 2019 - 16:55
A la preuve liquide de ma souffrance intérieure s'était substituée un chant rauque se clamant désinvolte mais ne parvenant qu'à grand peine à masquer l'amertume qui le nacrait. Oh, nulle duperie dans cette feinte. Car, nous savions tous deux nous autres ètres blessés liés par le sang liés par l'amitié liés par l'affection. Nous savions tous deux que l'oeil aiguisé d'un soldat ne pouvait laisser passer une telle fulgurance car le combattant bien plus que le talent de ses bras se devait d'ètre observateur. Nulle duperie dans ce réflexe orgeuilleux seulement de la fierté masculine probablement aussi  vaine que ridicule devant la seule personne de ma famille que la Fange n'était point parvenue à m'oter. Cette infime goutte lacrymale qui s'était écrasé à coté de ma botte sur le plancher usé mais résistant semblait dérisoire mais ne l'était aucunement. Dans cette unique marque de tristesse profonde se résumait un océan de tourments, de souffrance, de mélancolie comme de regrets. Parfois, un seul geste suffisait à exprimer tant de sentiments que c'en était vertigineux. Une telle condensation frisait l'incongrue. Comment autant pouvait se traduire par si peu ? Cela devait constituer un débat philosophique passionnant mais dont je n'avais en l'état que bien peu de chose à carrer. 


Détournant le regard, je fixais le mur opposé avec ferveur comme si de cette contemplation cocassement hédoniste pourrait émerger une quelconque solution miracle quant à ma situation. A dire vrai, il s'agissait d'un très joli mur. Estelle faisait réellement du travail formidable à la Chope. Tandis que je m'enfoncais de plus en plus dans mon marasme émotionnel et ses affres sans quitter la tapisserie du regard je me surpris à m'interroger vaguement au sujet du comportement de ma cousine. De mon propre aveu, je lui avais appris que Cat m'aurait certainement secoué de manière implaccable pour me faire remonter à la surface de la réalité. Pour autant que je le sache, feu mon épouse n'aurait pas hésité à me faire rougir une joue voire me traiter de tous les noms pour me pousser dans mes retranchements. Oh oui, Catherine de Sombreval m'aurait sauvagement malmené pour me voir réagir. Parce qu'elle était ainsi faite. Un feu d'une rare intensité brulait en elle depuis toujours. De la mème manière qu'il avait brulé en mon sein jusqu'à cet été macabre de l'an maudit 1164. 


Un sourire triste effleura mes lippes. Deux brasiers complémentaires plutot que deux éléments opposés qui auraient pu se limiter. Par l'enfer, nous avions brulé d'une ardeur sans commune mesure. C'était peut-ètre pour cela que je me trouvais condamné à ce chagrin morbide qui me gangrénait lentement mais surement. Car l'on ne pouvait s'attrister raisonnablement lorsque l'on avait aimé avec déraison. Et parce qu'elle ne supporterait guère de me voir me morfondre ainsi. Or, si je savais bien une chose à propos de la milicienne c'était bien qu'elle ne représentait guère la matière ayant fait la fortune de sa famille. Oui, la coutelière avait un fort caractère doublé d'une grande gueule et elle n'était pas femme à ne pas rentrer dans le lard de qui que ce soit fusse-t-il son parent. Aussi, je m'étonnais un instant de son attitude doucereuse sans pour autant me méfier bien trop engoncé dans mes peines pour m'en formaliser. La d'Algrange ne tarda pas à se montrer fidèle à sa réputation avec une vigueur telle que si je n'étais pas dans un tel émoi. Ses propos firent naitre une autre émotion dans mon coeur. De la colère brulante et virulente bien éloignée de la noirceur rampante et douloureuse. Et, ce fut sur un ton rageur que j'avais répliqué à l'assaut verbal salvateur de Sydonnie. 


Perplexe devant ce que je sentais remonter dans mes trippes je ne parvins néanmoins pas à effacer ma colère. Et ce en dépit du fait que celle-ci s'était immobilisée devant moi et avait posé une main douce et chaleureuse sur une joue finement couverte d'une chaume flamboyante. Le regard azuréen sur ma personne eut beau ètre compatissant autant que tendre, je ne pus réprimer l'animosité courroucé qui s'imprimait désormais sur ma face. Bien evidemment, la ténébreuse soldate n'en eut que faire comme l'on pouvait s'y attendre et reprit de plus belle. Ma machoire se crispa durement alors que je l'écoutais me tancer vertement et me conseiller de me relever afin de ne point conduire mes hommes à la mort par manque de concentration ou de lucidité. Le retrait de sa main fut suivi de ma réponse se voulant mordante mais ne parvenant guère à n'ètre plus qu'un reflet acide. 


"Je n'abandonne absolument pas Sydonnie ! Si, j'abandonnais je resterais à me morfondre au manoir et ne mènerais pas mes hommes contre la Fange !" Je pris un instant pour atténuer ma rancoeur devant la logique bienveillante de ses propos. D'autant qu'elle ne souhaitait que me tirer de ma torpeur dangereuse. "Vivre pour elle me dis-tu. Vivre pour elle... Alors que je ne parviens pas à vivre sans elle. Tu as peut-ètre bien raison. Un tour du coté du temple pourrait éventuellement me faire du bien bien que j'en doute fort. Je vais essayer cousine. Je ne te promets nullement d'y arriver." Je laissais un profond soupir s'échapper de mes lippes de nouveau closes avant de conclure. "Je ne perdrais pas. Ces hommes sont ma famille désormais autant que tu es la mienne et si j'ai su les guider jusqu'ici je ne les laisserais pas mourir stupidement de mon fait." Pourtant malgré mes paroles se voulant résolues il eut été bien utopique d'imaginer voir disparaitre le desespoir et son cortège d'alliés coriaces et redoutables en un claquement de doigts miraculeux. Mon regard se fit de nouveau hagard l'espace de quelques instants alors que je me rendais pleinement compte de la lucidité froide des remarques de Sydonnie. J'aurais pu perdre bien des hommes au cours de sorties dans la Fange à cause de cet état sempiternellement second. 


La Trinité avait jugé bon de ne pas m'affliger de ce terrible fardeau mais il était irresponsable de continuer ainsi, de me laisser lamentablement happer vers les tréfonds de l'abysse. Catherine n'était pas tombée amoureuse d'un homme capable de se laisser hanter par une action contrainte, nécessaire et de miséricorde. Catherine ne se serait pas énamourée d'un tel homme. La brutalité de ce double constat me fit l'effet d'un coup de poing dans la trachée d'une intensité rare au point que je chancellai sur mes guiboles. Et dans ce moment j'eus mal, atrocement mal. Puis, je m'approchais doucement de la coutelière dont le regard exprimait à présent regrets et tendresse. Mes bras s'enroulèrent dans une étreinte fraternelle et affectueuse. Serrant la milicienne contre moi avec une ardeur un brin fanatique je sentais quelque chose se dénouer en moi. Je finissais par reculer de quelques pas pour la contempler avec de la reconnaissance dans le regard. La douleur n'avait pas disparu mais elle ne m'écrasait plus et cela constituait une différence notoire. Un sourire tragique apparut sur mon visage alors que je répondais. "Le temps. Le temps ne fera rien du tout Sydo. Ces maux sont les miens, il me faut vivre avec. Ne t'excuses en rien ma chère car si tu ne m'as pas dit ce que j'aurais aimé entendre en effet. Tu m'as dit ce qu'il me fallait entendre. Et tu es la seule qui pouvait le dire." La jeune femme retourna auprès de la table et ramassa sa coupe presque vide avant de débarasser ses doigts de la boisson inhérente. 


Une modeste observation suffit à me faire comprendre que les roles s'étaient inversés et que ma cousine n'allait pas bien. En prenant soin de moi, quelque chose devait avoir effleuré sa mémoire et cette chose lui causait de la peine. Je ne supportais pas de voir ma dernière parente dans un tel état. Ce qui au demeurant était un brin hypocrite puisque je lui avais étalé mon malheur aux yeux précedemment. Le voile sur ses prunelles, son inspiration et l'expression de ses traits tout hurlait au supplice. Je revenais donc vers la table d'un pas martial et lui lancais. "Tu sais que je déteste quand tu arbores une expression pareille. Elle ne te va pas du tout. J'ai toujours exécré te voir triste. Aussi ma cousine, je te prie de me raconter ce qui te chagrine ainsi. Si, c'est simplement ton promis je peux aller lui régler son compte de ce pas. Quoi que peut ètre pas aujourd'hui, je ne suis pas au meilleur de ma forme. Allons, installe toi donc et dis moi tout." Tandis que la milicienne se rasseyait je redescendis au comptoir et servis un sourire angélique à Estelle pour m'excuser de la déranger dans un moment de tranquillité pareil. Je commandais un plateau de frugales que je montais moi-mème après avoir remercié la rouquine. Déposant le plat de fruits, de saucissons, fromages et de pain sur la tablée je me calais dans mon siège dans la foulée. "Allez je t'écoute. Ne t'imagine pas que je ne vais pas te tanner jusqu'à ce que tu me dises ce qui ne va pas." J'enfournais un morceau de pain dans la foulée.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Se confier coûte parfois bien plus qu'on ne le pense. PV Sydonnie   [Terminé] Se confier coûte parfois bien plus qu'on ne le pense. PV Sydonnie EmptyDim 17 Fév 2019 - 11:32


Les paroles prononcées n’étaient ni agréables à articuler, ni certainement à entendre, néanmoins fallait-il quelque chose de suffisamment fort pour faire réagir, pour alarmer, pour titiller la colère et obliger la réflexion. Sans quoi aucune réaction n’était possible, ou même envisageable. Droite, immobile, la femme d’armes détaillait le dernier représentant de sa famille avec une certaine inquiétude au fond des yeux, elle n’était pas connue pour être particulièrement délicate, avait-elle la fâcheuse habitude d’être un peu trop direct. Elle était pour autant convaincue que sa méthode était la bonne et les traits du visage de son interlocuteur ne pouvaient que la conforter dans cette idée. Les yeux semblaient se perdre dans un autre temps, les rides se faire plus prononcés, les sourcils se froncer, oui, Sydonnie d’Algrange avait fait mouche et s’attendait très certainement à recevoir les foudres de son cousin, peut-être même s’attendait-elle à une réaction physique plus violente. Cela ne l’inquiétait pas réellement, la jeune femme avait l’habitude de prendre des coups, ou d’éviter d’en prendre. Venant de lui et après les multiples piques, elle ne pourrait guère lui en vouloir.

Pour autant, ce fut toute autre chose qui s’extirpa des lèvres d’Ulysse, une sonorité forte étrange aux oreilles de la milicienne. Certes, la voix était teintée de ce mélange douteux de sentiments négatifs, mais les paroles furent beaucoup plus compréhensives que ce à quoi elle s’était attendue, évoquant qu’il n’abandonnerait pas, qu’il allait passer au temple, qu’il allait essayer d’y arriver. La noiraude se retint à peine d’ajouter qu’à ce stade, l’heure n’était plus à l’essayage, mais à la réussite de son objectif. Néanmoins, un brin de raison sembla l’animer juste à temps pour l’empêcher de formuler des paroles, bien maladroites. Après un soupir, il avait fini par réaliser ou simplement exprimer des paroles évidentes, sa troupe était sa famille, oui, mais à quel moment le réaliserait-il pleinement ? Les lèvres ne purent que se pincer, avec cet espoir un peu naïf de le voir s’améliorer, de le voir remonter. Une fois au fond du trou, il n’existait plus que cette solution de toute manière non ?

Le sang bleu avait fini par l’enlacer et la dernière survivante de la famille d’Algrange n’avait pas réellement su comment réagir, son nez s’était enfoui dans la naissance de l’épaule de son cousin, alors que ses petites mains s’étaient agrippées à son dos, le temps d’une étreinte, le temps d’un réconfort qui ne la chamboulait que davantage. Abandonnant la proximité, la responsable de groupe avait fini par retrouver le confort du fauteuil, par retrouver ce verre vide, dont les dernières gouttes se faisaient malmener par les quelques mouvements de son poignet. Qu’il était douloureux de réaliser chaque jour un peu plus à quel point la solitude pouvait être présente, à quel point les déceptions pouvaient l’éloigner de la proximité de la vie, des relations.

Les rôles avaient fini par s’échanger, douloureusement et de cette manière un brin amusants aussi. Elle imaginait fort bien Ulysse malmener Roland de Rivefière, pour l’unique faute d’avoir accepté de cette manière si résigné l’arrangement des familles, ou plutôt des parents. Elle l’imaginait aussi aisément s’acharner jusqu’à lui retirer la totalité de ses pensées, ou jusqu’à la pousser dans ses retranchements pour finir par lui sauter dessus dans une rivalité purement enfantine, même pour des adultes. Levant une main comme pour s’avouer vaincue elle s’était contentée d’étirer ses lèvres dans un sourire, avant de laisser sa tête reposer sur le bord du fauteuil, la penchant ainsi en arrière pour détailler le plafond.


- « Je crois que la Trinité m’a offert un don pour m’attirer des problèmes, parfois, je veux bien plaider coupable, mais parfois, je t’assure que je ne suis pas responsable…. » elle laissa un soupir fuir ses lèvres « Si je pouvais tout te dire Ulysse, je t’assure que je le ferais, mais il y a bien des secrets qui ne peuvent être révélé sans mettre en danger l’autre, n’est-ce pas ? » elle secoua doucement la tête, passant une main dans sa crinière ébène « Ce mariage, tu sais, ça doit te paraître stupide, c’est un cadeau de ma défunte mère… Je pouvais bien me rebeller contre une femme vivante, mais une femme morte… Je ne guère lutter contre une morte. »

Elle avait fait un silence, elle ne savait pas si elle pouvait tout lui dire à ce sujet, ou taire son comportement avec Roland.

- « L’homme en question est l’héritier de la famille Rivefière, sa sœur est une très bonne amie avec qui j’ai réalisé un pacte de sang… C’est une milicienne aussi… Enfin, Roland est venu m’informer de la nouvelle et je n’ai rien trouvé de mieux à faire que de le menacer d’une morte imminente dans d’atroces souffrances, évidemment… »

Finalement, la femme d’armes laissait volontiers Ulysse imaginer sa manière de faire, devait-il la connaître suffisamment pour percevoir sa réaction plutôt incendiaire. Il était difficile de savoir si Sydonnie regrettait son geste, ou si c’était autre chose qui la dérangeait, simplement cette idée de mariage, de lien, de s’unir devant la Trinité, de donner sa confiance, d’exister au travers d’un tiers. Redressant doucement sa nuque, elle détailla son cousin avec ce regard un peu dubitatif, un peu perdu très certainement aussi. La noiraude n’était plus vraiment en colère, aurait-elle pu tout lui dire d’un coup, lui parler de Aaron, de Serena, de Roland, de la sorcière, mais c’était un peu trop… trop complexe pour elle de se dévoiler, de parler d’elle, aussi se contenta-t-elle de faire ce qu’elle savait faire, évoquer ce qui était le moins douloureux, mais néanmoins le plus complexe à gérer.


- « Qu’est-ce que tu en penses Ulysse ? C’est vraiment essentiel que je me range dans le bon chemin ? C’est si important le mariage ? Je ne suis pas naïve tu sais, je sais bien que de nos jours les mariages par amour sont rares, encore plus qu’avant… » elle lâcha un soupir, encore une fois « Je peux avoir un conseil du grand Ulysse de Sombreval ? »

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MessageSujet: Re: [Terminé] Se confier coûte parfois bien plus qu'on ne le pense. PV Sydonnie   [Terminé] Se confier coûte parfois bien plus qu'on ne le pense. PV Sydonnie EmptyLun 11 Mar 2019 - 23:09
Nul doute qu'une autre personne que ma cousine eut été un brin plus délicate dans sa manière de m'ouvrir les yeux sur la gravité de la situation au regard de mon rang de baron assorti de celui de commandant d'une compagnie libre d'hommes d'armes. D'autant, que mon intégration à l'ordre de l'Astre d'Azur en tant que maitre Azuréen venait augmenter un peu plus les responsabilités sur mes épaules car désormais la cause embrassée par l'ordre qui par ailleurs avait été plus ou la mienne à peu de choses près depuis mon arrivée à Marbrume et que le duc avait imposé aux habitants de l'Esplanade de se mouiller dans la protection de la cité. Oui, la d'Algrange était parfaitement dans le vrai concernant le fait que je ne pourrais m'en prendre qu'à moi mème si des hommes de valeur venaient à tomber sous mes ordres à cause d'une fatigue excessive ou d'un esprit torturé tourné vers autre chose que la mission allouée. Une part de moi-mème aurait bien trouvé de quoi rétorquer avec morgue et arrogance que c'était ce que j'avais fait depuis bientot deux ans. Mener mes Griffons en dehors des imposants murs de la capitale du Morguestanc en dépit de mes faiblesses liée à cette insomnie mortifère. Et, qu'en dépit de cela je m'en étais très bien sorti autant en tant qu'officier suprème qu'en tant que chevalier signe que je pouvais me permettre de rabaisser l'infection sentimentale autant que psychique dévastant mes nuits aussi bien que mon ètre telle une armée ennemie. 


Mes chevauchées dans la Fange et ses horreurs ne s'étaient point encore achevées de manière dramatique malgré l'inconsciente intrépidité de l'homme appréciant de flirter avec la mort pour chasser la douleur que lui procurait l'ombre de celle qui avait marquée ses jours de son éclat solaire. Mes duels face à des péquins trop arrosés pour s'avérer capables de jauger de la menace se dressant devant eux m'ayant servi dans un cercle vicieux de défouloir envers toute cette détestable mélancolie agressive s'étaient tous soldés par des victoires. Oui, j'aurais probablement pu dire à ma parente d'aller se voir à la milice si j'y étais par bravade autant que bravache. Mais, je savais qu'elle avait pertinnement raison de me secouer de la sorte car elle était la seule à en avoir les épaules tout en pouvant se le permettre. Aucun de mes hommes pas mèmes les plus proches n'avaient osés si ce n'était Francis et cela s'était terminé en prise de bec à la hauteur de l'amitié que nous nous portions. Sydonnie avait raison et cela me faisait d'autant plus mal de le reconnaitre car mon égo en prenait un coup. Cependant, je savais quelque part et cela depuis longtemps que continuer ainsi était impossible. Oui, n'importe qui d'autre eut traité le sujet si délicat avec des pincettes ou du moins bien plus de diplomatie mais cela n'était pas ainsi qu'était moulue la coutelière. 


Non, mon sang éloignée était fait du mème métal que moi. D'un acier tranchant et prompt à mordre. Pour le reste en dépit de l'expression crispée et colérique de mes traits ainsi que le léger tremblement de mes lèvres, je ne lui en voulus point. Non, je ne lui en voulus point et je sus au plus profond de moi que Cat aurait été plus que reconnaissante à la milicienne de m'avoir malmené de la sorte pour m'ouvrir les yeux sur le critique de la situation. Aussi, surprenant ma parente je lui promettais de tout faire pour me relever et vaincre l'affliction d'un timbre résolu mais la diction un brin hésitante à l'image de la prise de conscience du défi que cela représentait. Bien sur concernant le temple, je me montrais assez malhonète car ne comptais franchement pas y coller les pattes. Mais, pour le reste cette promesse à l'une des personnes les plus importantes encore en vie à mes yeux et à mon coeur sonnait comme une déclaration de guerre contre ce mal qui me rongeait. Je rendais ce moment solonnel en enlacant ma cousine affectueusement lui démontrant par la mème ma reconnaissance car nous n'étions que peu coutumier de ce genre d'effusion bien plus pudiques question famille. Le nez de la brune s'était plaqué contre mon épaule tandis qu'elle s'accrochait à moi avant que ne se rompte le moment de réconfort. Nous retrouvames le confort des fauteuils ainsi que la chaleur de la boisson et relevant d'office la tristesse dans le regard de ma parente je retournais les roles comme si cela eut été la chose la plus naturelle au monde. 


Mon haleine à l'eau de vie se réhaussa d'une gorgée de bière brune. Cela avait quelque chose de cocasse de voir ainsi les choses se refléter. Un instant plus tot, c'était elle qui me sauvait de moi-mème et désormais j'étais celui qui la soutenais. Cependant, nulle explosion d'hilarité en ces lieux. Premièrement parce que ma propre tristesse était encore trop présente et deuxièment parce que s'il y avait une chose que je ne supportais encore moins que de voir mes hommes lambiner sur le terrain d'entrainement c'était bien de voir Sydonnie attristée. A deux doigts de lui proposer de nouveau d'aller provoquer en duel le sang bleu au titre infiniment plus prestigieux que moi afin de régler définitivement la question de ce mariage indésiré ou du moins d'aller m'expliquer de vive voix avec l'héritier en lui conseillant d'aller se trouver une autre promise, je me retins de justesse certainement eu égard à la gravité de son regard. Ecoutant ses propos avec attention, je faisais fi du pincement dans mon coeur devant son hésitation à se confier. Je répondis néanmoins d'une voix douce. 


"Un trait de famille je suppose ma chère. Ne te bile pas pour cela Sydo. Si tu ne veux pas me parler de quelque chose tu n'as pas à le faire. Je ne t'en voudrais pas pour cela. Tu le sais pertinnement. C'est donc cela... Tu estimes devoir respecter la volonté de feu ma tante simplement parce qu'elle est morte. Cela n'a rien de stupide. J'ai déjà rempli des promesses soufflées par des  compagnons  d'armes tombés au combat lié par l'honneur. Je te comprends parfaitement. La mort a la facheuse tendance à rendre tout bien trop solonnel cousine. Moi, je dis que c'est de ta vie dont il s'agit et que c'est donc à toi de choisir ce que tu souhaite pour ton avenir. A toi et à toi seule." J'aurais pu lui proposer d'user du droit du sang pour la libérer de cette union. Cela aurait été une manière bien heureuse d'user d'un droit archaique. Mais, je m'en abstins également. Car, je respectais bien trop la milicienne pour régler ses affaires à sa place. Bien que je finirais bien par le lui proposer de mème que d'aller défier son prétendant si elle me le demandait. Un léger silence plana sur l'auberge avant qu'elle ne reprenne d'une voix morose. Mes yeux s'écarquillèrent de surprise devant ses révélations. Cela compliquait fichtrement la donne car aller régler la question à coups de poings avec le frère de sa meilleure amie ne semblait point productif. 


Je ne pus réprimer un sourire en coin teinté d'amusement en apprenant qu'elle avait menacé ce Roland de Rivefière d'une mort atroce. "Ah j'imagine que cela ne peut que compliquer les choses. Comment rejeter le frère de ta pactée sans que cela ne vexe celle-ci ? Eh bien que de nobles dames dans la milice. Plus sérieusement, je n'en attendais pas moins de toi. Il ne l'a guère bien pris je suppose." La ténébreuse soldate releva enfin la tète vers moi pour croiser mon regard et contempler le sien perdu et dubitatif me destabilisait un chouia. Si peu habitué à la voir ainsi elle si forte et arrogante. Je me figurais la tronche du noble devant la réaction da sa promise. Cela devait avoir valu le coup d'oeil. A dire vrai je ne savais pas ce qui la dérangeait le plus dans la perspective de s'unir avec un parti aussi prestigieux et qui devrait lui ètre plus agréable que celui d'un inconnu car le lien avec la de Rivefière pourrait faciliter les choses. Il fallait avant tout mettre des mots sur cette crainte. "Les conseils du grand Ulysse de Sombreval dis-tu. Je pense qu'Ulysse de Sombreval n'a plus grand chose de grand après ce que je t'ai confié. Une part de moi-mème aurait bien envie de te dire que le mariage n'a aucune importance et que te ranger dans le droit chemin n'est pas une obligation. Non, bien peu de mariages entre sang bleu sont placés sous le sceau de l'amour. Mais, seule la Trinité saurait dire si l'amour est envisageable. La Trinité et ce que tu penses de lui ainsi qu'une multitude de choses. Il peut tout à fait naitre plus tard. Pour ma part, j'ai aimé Cat dès le premier jour aussi je pense ètre une sorte d'exception. Une fois de plus tu vas penser que je suis un piètre conseiller mais je ne souhaite pas t'influencer Sydonnie. Le choix t'appartient. Parle moi de ce Roland de Rivefière que je vois s'il mérite de trépasser dans d'atroces souffrances ?"
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Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Terminé] Se confier coûte parfois bien plus qu'on ne le pense. PV Sydonnie   [Terminé] Se confier coûte parfois bien plus qu'on ne le pense. PV Sydonnie EmptyMar 12 Mar 2019 - 15:07


Se laissant tomber contre le dossier de la chaise, Sydonnie expliquait avec des mots, la source des maux, tout en restant confuse, elle-même ne se comprenant pas entièrement. D’Algrange avait toujours lutté avec acharnement pour son indépendance, preuve en était qu’Ulysse, dernier homme de la famille n’intervenait d’aucune manière dans la gestion de son héritage et de sa manière de dépenser son argent. Néanmoins, la femme d’armes n’était pas idiote, elle avait conscience que le mariage finirait par s’imposer à elle, elle avait eu l’espoir évidemment, celui un peu fou de s’unir à Chris, de trouver un prêtre acceptant de réaliser la cérémonie. Son banni l’avait néanmoins délaissé, pour ce qu’il pensait être son propre bonheur et ce sentiment d’abandon n’avait plus rien d’agréable ou de réconfortant. Serena, son rapprochement, cette envie de ne pas la décevoir n’arrangeait pas la situation, tout comme cette relation stupide avec le prêtre. Par la Sainte trinité comment faisait-elle pour toujours s’enliser dans ce type de problématique.

Lâchant un soupir, ses prunelles c’était déposé sur la silhouette de son cousin, espérait-elle le voir formuler une solution miracle, oui, croyait-elle naïvement qu’il pourrait lui apporter un point de vue extérieur suffisamment grand pour lui permettre de sortir de cette situation délicate. Jouant nerveusement avec son verre, elle avait néanmoins très rapidement reporté son attention sur Ulysse, l’écoutant avec cet intérêt sincère. Son cousin, évoquait de cette manière presque naturelle qu’elle devait penser à elle, vivre pour elle. Presque spontanément elle avait eu envie de rire, c’était bien des paroles d’hommes ça, vivre pour-soi même, alors que tout le royaume était généré par cette loi universelle qu’une femme sans un homme n’était rien, absolument rien. Évidemment d’Algrange n’était pas forcément en accord avec ce fait, mais sa relation avec Chris, puis Aaron et très récemment Serena lui avait appris à apprendre à apprécier l’échange, l’absence de solitude. C’était ça qui lui faisait peut-être envisager une possible relation.


- « Tu sais très bien que si tu décidais de t’imposer, c’est toi qui devrais gérer la totalité de mes ressources et de mes projets futurs…. Je ne tiens mon indépendance que grâce à notre relation plutôt saine et sincère. »

Cela lui avait semblé normal de le souligner, de lui faire remarquer que dans le fond, elle lui devait beaucoup, parce que sa tolérance lui permettait de conserver son autonomie et sa petite vie à elle, juste à elle. Quoi qu’il en soit, la noiraude avait fini par s’ouvrir, évoquant les faits, simplement sans jamais rentrer dans les détails trop délicats. Pas d’évocation des échanges entre Serena et elle, ni du prêtre Aaron, quoique sur ce deuxième point elle était convaincue que cela ferait plus rire qu’autre chose le dernier membre de sa famille. Ulysse avait fini par poursuivre la conversation, questionnant sur la réaction de Roland, cette fois-ci elle s’était véritablement mise à rire. Évidemment qu’il l’avait mal pris, comment aurait-il pu en être autrement, elle se souvenait de son visage, de son expression puis de la violence de ses paroles. Sombreval ne l’avait pas forcément aidé dans ses paroles, dans ses explications, il cherchait à en savoir davantage sur Roland, mais à ce moment précis, elle n’avait pas grand-chose à rajouter, à lui dire, dans le fond elle ne connaissait qu’uniquement ce qu’elle avait entendu de lui :

- « Mh… C’est un homme charmant, plus âgé que moi, certainement de toi aussi. Extérieurement c’est un homme parfait, plutôt agréable à l’œil, il s’implique un peu partout, il est très proche de sa famille, un héritier maîtrise des protocoles, de l’étiquette… Je suppose qu’aux yeux de tous, c’est un prétendant parfait… Mais je n’ai rien de parfait, moi. Premièrement Ulysse, je ne sais pas me tenir… OOoooh non, ne me regarde pas comme ça, tu sais que c’est vrai » elle étira ses lèvres dans un sourire « je ne me tiens pas droite, je passe mes soirées à boire et jouer à des jeux d’argents, je passe beaucoup de temps à séparer des bagarres d’ivrogne ou à en participant et je ne veux pas d’enfant. » elle roula les épaules « Honnêtement, tu avoueras que mon profil ne correspond pas forcement au sien, non ? »

C’était bien ça la principale problématique de la noiraude, elle ne trouvait pas sa place, alors comment pouvait-elle envisager de participer à une vie de couple, qui dans son esprit ne pouvait guère se faire sans sentiment. Et puis il y avait toujours Chris, encore et encore et encore et encore ce Chris, son banni.


- « Comment as-tu su que tu aimais Cat, comment as-tu compris que c’était elle et personne d’autre ? Comment pourrais-je me laisser approcher par un homme qui est dans les petits papiers de Rougelac. » elle releva les yeux vers Ulysse, là était une autre problématique « Cet homme est à fuir comme la peste, je suis convaincue qu’il cherchera à retourner notre duc et qu’il prépare ça dans l’ombre. » elle secoua une main « Peu importe, là est un sujet bien différent… Ulysse, je suis navrée, j’ai l’impression de ne pas être une dernière parente digne de nos noms… Ni de très bonne compagnie, tu me manques tu sais, ta présence, je voudrais qu’on retrouve notre proximité passée, tellement… La solitude est bien trop lourde à porter seule, tu ne crois pas ? »

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Ulysse de Sombreval



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MessageSujet: Re: [Terminé] Se confier coûte parfois bien plus qu'on ne le pense. PV Sydonnie   [Terminé] Se confier coûte parfois bien plus qu'on ne le pense. PV Sydonnie EmptyDim 5 Mai 2019 - 21:32
La dernière représentante de mon sang se laissa choir comme une masse sur son fauteuil dans une attitude ne lui ressemblant guère, elle la battante courageuse et orgeuilleuse. Aussitot, je m'inquiétais foutrement pour ma parente qui se mit à déclamer de manière un brin décousu les motivations la poussant à ne pas souhaiter ce mariage se concrétiser. Le dépit ainsi que le malheur transparaissant dans la voix de ma cousine me poussai à juger bien durement ce noble héritier sans mème le connaitre pour la simple et bonne raison que de manière involontaire certes mais de facto il rendait Sydonnie déboussolée et éprouvée car amplement dépassée par quelque chose sur laquelle elle n'avait aucune prise et ne maitrisait en rien. Elle qui mettait un point d'honneur à régenter vie à l'instar de sa coutelerie. Cependant, je savais bien que le noeud du problème résidait en réalité dans son amour de l'indépendance. Or s'unir devant la Trinité revenait de fait à renoncer à la dite liberté de mener sa barque comme elle l'entendait. Elle avait toujours vécu ainsi et ce peu importe la colère de feu sa mère ou le jugement de ses contemporains; Cette passion de l'indépendance que je partageais avec elle était ce qui bloquait certainement le plus la jeune femme. Cela et bien d'autres choses dont elle ne semblait point vouloir me parler. Des amants actuels ou anciens dont le souvenir était encore trop vivace. Dans tous les cas, cela ne me regardait strictement en rien alors nul besoin de poser de questions de ce niveau là.



Un soupir désabusé et quelque peu desespéré avait filtré de ses lippes alcoolisés tandis qu'elle déposait ses sombres prunelles souvent tumultueuses ou porteuses d'éclairs sur ma carcasse comme si j'étais Serus descendu des cieux avec une idée miraculeuse dans ma besace. Ce regard me transperca littéralement sur place non pas en raison de mes litiges avec la foi dont je me foutais royalement instamment mais bien parce que je n'avais aucune recette miracle à lui offrir pour se tirer de cette situation compliquée qui aurait pu ne jamais se présenter si ma tante n'avait point négocié les termes de cette union avant de rejoindre la Trinité. Masquant mon soulagement de bien piteuse manière lorsqu'elle se mit à jouer avec son verre de vin et profitant de ce repos inopiné pour me creuser la cervelle afin de lui dénicher une solution. Je déballais alors la première chose me venant à l'esprit ainsi que ce que j'estimais fidèle à Sydonnie. Penser à elle et à elle seule avant tout. J'eus bien rapidement envie de me coller des baffes car cette platitude philosophique car cela ne serait point cela qui ferait avancer les choses. Bien meilleure que moult d'hommes preuve en était que la rumeur affirmait qu'elle serait faite sergente dans les jours à venir, cela ne l'empechait point de vivre dans un régime patriarcal au sein duquel elle représentait une exception admirable mais une exception tout de mème. Je sus que je m'étais pleinement fourvoyé devant sa réplique pleine de lucidité.



-'"Et tu sais très bien que je ne ferais jamais une chose pareille. Pas seulement, ma chère il s'avère que je respecte énormément les femmes de ta trempe. Plus que l'amitié du sang qui nous lie, le fait est que tu mérites amplement cette liberté. Peut-ètre que tu pourras convaincre ton futur époux de te laisser gérer ta vie comme tu l'entends ?"


Question purement réthorique car l'immense majorité des nobles percevaient l'émancipation féminine martiale avec encore plus de dureté que leurs homologues de la plèbe. Si, ce Roland venait à partager mon avis alors il serait une perle et un homme méritant mon amitié sinon ma proposition d'aller le défier en duel tenait toujours. Je reprenais la conversation en cherchant à me faire une idée précise du fiancé de la milicienne. Et là soudain alors qu'elle m'avouait que le sang bleu avait mal pris l'expression de nature farouche un miracle se produisit à l'instar du mien de tout à l'heure. Le rire de la noiraude s'éleva dans l'établissement désert comme un rayon de soleil avant l'aube. Pour le reste, je me rendis compte qu'au lieu d'aider Sydonnie je cherchais à analyser si sa situation était si désespérée que cela. Quel piètre cousin faisais-je ? Pourtant, elle me répondit calmement sans s'énerver en reconnaissant qu'elle en savait bien peu pour l'instant sur l'heureux élu.


-"Je vois il s'agit du noble idéal comme on les dépeint dans les contes pour pucelles. Je t'avouerais que bien que baron je ne pensais pas que cela existait. Pas trop agé tout de mème quoi que s'il s'agissait d'un vieillard cela t'arrangerait non ?" Fis-je d'un ton goguenard. "Un bel homme donc et au grand coeur. Maestro des codes de la noblesse. Ce n'est pas un mondain au moins ? Dis moi qu'il sait manier la brette  par pitié ? Hum, je comprends qu'il passe pour le prétendant idéal. Ton attitude doit donc en dérouter plus d'un en sus du principal intéressé." Mes yeux s'écarquillèrent non de surprise mais de colère et mon expression se fit déplaisante alors que j'entendis la jeune femme se rabaisser car je n'étais pas du tout d'accord avec son point de vue. Je lui fis les gros yeux tandis qu'elle me répliquait de ne pas la regarder comme cela. " Je te regarde comme cela parce que je ne peux pas croire ce que j'entends ! Tu es un exemple pour toute la milice. La future première sergente de l'Histoire de la cité. Tu es une femme courageuse, généreuse, loyale et avec un grand cœur.


Si tu refuses de le reconnaitre alors qui le fera si ce n'est ton pauvre cousin qui viendra te le rappeler quotidiennement pour que tu ne l'oublie jamais plus. Ou mieux, j'enverrais un de mes hommes le gueuler à ma place pour éviter que tu ne me bottes le cul." Je poussais un large soupir devant ses arguments."Parce que je sais me tenir moi peut-ètre ? Certes, je maitrise l'étiquette à la perfection mais je ne suis pas le dernier des sauvages lorsque je fais la tournée des tavernes avec mes Griffons. Tu ne te tiens pas droite et alors ? A la bonne heure. Combien de noblaillons s'affaissent dès que les regards ne sont plus tournés vers eux ? Tu serais surprise du nombre. Je passe également une bonne partie de mes soirées à boire et jouer aux jeux d'argent avec mes soldats et vassaux. Cela change t'il le sang bleu dans mes veines ? Pour ma part, je me défoule en duels contre des ivrognes lorsque je suis moi-mème dans un état second. Je pense ètre bien pire que toi cousine !"


Cette fois je laissais planer un long silence car en tant que noble, je savais que le but premier d'une union était de perpétuer une lignée. Me grattant le menton, je levais les yeux au ciel avant de répondre dans un murmure."Tu changeras peut ètre d'avis. Si la Fange venait à ètre vaincue un jour. Qu'en sais tu ?" Reportant finalement mon attention sur la jeune femme assise nonchalament, je me contentais d'acquieser. "Certes, mais les opposés s'attirent. Le mieux serait alors que tu te rendes tellement détestable qu'il refuse de t'épouser mais tu n'y arriveras pas.Parce que je sais que tu estimes devoir respecter les volontés de tante." Sa question suivante me prit au dépourvu et j'en restai rond comme deux culs de pelle avant de répondre doucement. "Cela n'est pas quelque chose qui puisse ètre décrit. Tu le ressens là sans mème savoir pourquoi. A dire vrai c'est bien plus terrifiant que gratifiant d'offrir à quelqu'un le pouvoir de te broyer."


Mes yeux s'écarquillèrent lorsqu'elle évoqua le comte de Rougelac. Mortecouille. "Eh bien j'avais entendu que la famille Rivefière avait des créances auprès de notre cher homme d'or. Hum à ce propos, j'ai bien peur que... Non laisse tomber. Je pense qu'il n'a pas le choix tu sais. La noblesse n'est plus aussi luxueuse qu'il y a des années. Nos domaines perdus, nous n'avons plus de revenus. Je ne fais pas abstraction à la règle. Aussi choquant que cela puisse paraitre, je comprends Roland." Je priai brièvement pour que mon trouble ne fut guère perceptible. Moi prier. Chiasserie. Sydonnie releva les yeux pour me prévenir que le comte était un homme dangereux et fourbe qui ne tarderait pas à se retourner contre le duc. Impossible donc pour moi de reconnaitre que j'avais pactisé avec le luron en dépit de ma loyauté prime et absolue envers le duc. De toute manière que le comte essaie de profiter de notre arrangement pour me dresser contre mon suzerain et il n'y aurait auucun choix de ma part. Je me contentais de hocher gravement du chef en silence.


Puis touché par le discours poignant de ma parente la dernière en ce bas monde, je me penchai et la pris dans mes bras avant de me relever et de dire. "Faux tu es la meilleure parente qu'un abruti comme moi puisse réver d'avoir. Tu me manques aussi Syd. Je le voudrais aussi plus que la majorité des choses de ce monde sauf certaines que la décence m'empeche d'évoquer et une bonne coupe d'alcool. Allons allons je plaisante ! Mais, je commande une compagnie et tu commandes une troupe de miliciens et bientot bien plus. Cependant, je te promets que nous nous reverrons. Merci pour tout cousine. Je vais retourner tenter de pioncer un peu pour ma part. Courage avec les crétins te défiant continuellement." Un baiser affectueux sur son front et je quittais les lieux en déposant quelques pièces sur le comptoir.
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