Marbrume



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 Bérard, le bâtard d'Ergueil [Validée]

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Bérard d'Ergueil



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MessageSujet: Bérard, le bâtard d'Ergueil [Validée]   Bérard, le bâtard d'Ergueil [Validée] EmptyDim 3 Fév 2019 - 1:23



Bérard, le bâtard d'Ergueil




Identité


Nom : Celui qu'on a longtemps nommé le bâtard d'Ergueil, ou tout simplement le Bastre, porte aujourd'hui légitimement le nom de sa famille, les Ergueil de Vauremas.

Prénom : Bérard

Age : 27 ans

Sexe : Masculin

Situation : Célibataire

Rang : Troisième fils d'une populeuse lignée, Bérard, après de nombreuses années passées à guerroyer dans le royaume de Langres, fut adoubé à la hâte par son père, le baron d'Ergueil, faisant de lui un chevalier.

Lieu de vie : Après de pénibles pérégrinations, le Bastre a finalement trainé ses chausses dans les venelles de Marbrume.

Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs :

Carrière du chevalier
+1 HAB +1 INI +1 ATT +1 PAR

Compétences et objets choisis :

Alphabétisation
Monte
Coriace
Charge

Épée longue à une main
Bouclier en acier

Casque en plates
Harnoi
Gants en cuir usé
Jambières de mailles



Apparence


Bérard n'est guère homme à s'en laisser compter, cela se voit au premier coup d’œil. Du haut de ses six pieds, le corniaud donne à qui veut le voir le tableau d'un homme gaillard et aguerri. Son allure est roide et ses cuisses charnues ; il a le dos épais et les mains calleuses. Cette dégaine fruste mais d'heureuse complexion se retrouve tout autant dans sa ganache, qui malgré des traits taillés à la serpe, n'en exalte pas moins une certaine bonhommie et arbore une barbe gaillarde. Pour qui aurait des doutes, cette gueule affable s'est toutefois ornée au fil des années de menues balafres ; tant des souvenirs que des preuves des années tumultueuses passées par Bérard à battre la lande glaive au poing.

Ce sont ces mêmes années qui ont pourvu au bâtard d'Ergueil sa panoplie, constituée au fil de campagnes plus ou moins fortunées, et au gré de pilleries plus ou moins copieuses. Clef de sa longévité sur les champs de bataille, l'armure de Bérard s'est renforcée avec le temps. Elle a aussi connu de meilleurs jours : noircie ça et là, parfois bosselée, c'est un ensemble hétéroclite qui sacrifie tout rutilement à l'efficacité. Un bassinet à la visière amovible vient compléter cet attirail, que le Bastre porte par dessus un épais gambison. En temps de paix, Bérard troque usuellement le harnoi pour des fripes plus communes, de simples tuniques et des pourpoints au cuir usé, qu'il serait poussif de décrire ici.


Personnalité


Cet habitué des coteries de gens d'armes est pour qui le connait un peu une personne affable, aux heureuses dispositions envers ses compères. Ce n'est pas un mauvais ladre, cela va sans dire! Quoiqu'un peu hâbleur (mais après tout qui ne l'est pas ?), le Bastre est d'une compagnie agréable, dispos aux causeries, au jeu et à la gaudriole. Ce sont là toutefois les meilleurs jours de sa personne, car vint à poindre quelque tracas, que notre compère s'en renfrogne promptement. Hélas trop rompu aux gabegies en tout genre, le grand blond a la fâcheuse habitude, tout en espérant le meilleur, de prévoir le pire, ce qui lui ôte bien souvent la gouaille des lèvres, pour n'y laisser qu'une morgue grave. Le souvenir de ses déboires passés le rend atrabilaire et mauvais ; ce cynisme se manifeste d'autant plus face aux vertueux ou aux prosélytes de tout poil, si bien que lorsqu'on lui prêche l'honneur et la droiture, notre gaillard tire la grimace, lui qui n'a que trop entendu ces belles paroles dans la bouche de scélérats. Que l'on se rassure cependant, Bérard n'en pas mauvais bougre, et sa nature farouche se voit vite amadouée par la boisson ou la compagnie, tant qu'elle est heureuse ou accorte.


Histoire


L'honneur est chose bien curieuse. S'il est certain que son défaut peut faire d'un homme le parfait gredin, d'autres s'en trouvent pourtant pourvus en abondance : et ce ne sont pour autant pas toujours des saints. Ainsi, c'est son sens de l'honneur qui avait poussé Géraud d'Ergueil, au comble du deuil, à s'abstenir de prendre à nouveau épouse, quand bien même ses entrailles le faisaient culbuter occasionnellement la gueuse. C'était ce même honneur qui, confronté au fruit de ses coucheries, décida d'élever son bâtard à l'instar de ses fils légitimes, tout arrachant le nouveau né à sa mère, dont le visage affable rappelait un peu trop à son amant ses écarts de conduite.

Le bambin, qu'on rebaptisait au passage Bérard, fut ainsi admis au château de Vauremas, dans la maisonnée de Géraud, le baron d'Ergueil. Le tout jeune bâtard intégrait ainsi une fratrie d'ors et déjà populeuse, puisque benjamin de deux frères, nés eux d'un véritable mariage. Beaucoup s'interrogèrent sur le bien fondé d'un choix pareil, car le baron ne manquait guère de fils pour assurer sa descendance. C'était là sans compter sur le sens de l'honneur d'un homme que beaucoup, s'ils le respectaient néanmoins pour cela, ne comprenaient pas toujours jusqu'au bout.

Pareille décision fut cependant une aubaine pour l'enfant Bérard, qui troquant une mère pour un père passa de la masure au castel, à son insu. Délaissant bien vite sa nourrice, à qui l'on confierait par la suite d'autres bâtards, le blondinet, guère plus jeune que ses deux ainés, Morcar et Bourcaud, grandit en compagnie de ses demi-frère, peu soucieux du hiatus qui faisait d'eux des pièces centrales dans le tableau de famille, et lui un simple meuble.

L'innocence, toutefois, ne pouvait guère durer, quand d'autres bâtards vinrent s'ajouter à la déjà copieuse maison d'Ergueil. Ce même honneur qui avait poussé le baron Géraud à chérir ses fils, fussent-ils d'une naissance honteuse, lui revint ainsi progressivement dans la face à mesure que ses œuvres grandissaient. On peut confier aisément un nourrisson à une duègne et étouffer ses vagissements derrière les épais murs en pierre d'un château, mais se rendre compte, à mesure que sa progéniture pousse, que l'ivraie supplante largement le bon grain, voila la dure réalité à laquelle était confronté le baron.

Elle lui était d'autant plus cruelle que le seigneur de Vauremas, las de ses coucheries, et sous la pression tant des siens que du temple, s'était résolu à prendre une nouvelle épouse. Or, s'il n'était pas rare que d'un premier mariage on écopât de quelques enfants, exposer à la vue de sa seconde mie la production de plusieurs années dissolues, c'était là une véritable gageure. Ainsi, désireux de sauver ce même honneur qui l'avait fait accepter sa progéniture illégitime, Géraud, autrefois si affable envers tous ses enfants, ne réserva dès lors sa bonté qu'à ceux dont la naissance était honorable.

S'il ne cessa alors de courir la gueuse, le baron d'Ergueil n'en reconnut plus les œuvres subséquentes, et plusieurs rombières furent chassées vertement du château familial sous les rires goguenards de la troupaille. Progressivement, les quémandeuses se firent plus discrètes ; quant aux enfants formant ce qu'on pourrait nommer "un putain de garde meuble" dans le tableau de famille, Géraud avisa au cas par cas. Si la plupart écopèrent d'une vie de sacerdoce, certains échappèrent à ce destin là.

Ainsi, Bérard, le plus vieux des bâtards, fut envoyé dans le château d'un baron voisin, celui de la maison de Sombreval. Son âge fut son passe-droit pour échapper au temple, lui ayant d'ors et déjà confié d'une éducation respectable, d'un investissement qu'il eut été sot, en quelque sorte, de gâcher par une vie de prêtrise. Élevé à l'instar de ses deux ainés légitimes, le destin de Bérard fut celui de nombreux cadets au sang-bleu : on l'envoya se former aux armes chez le voisin d'en face.

Quittant le château familial quelques jours avant qu'on n'y célèbre le second mariage du baron, le bâtard d'Ergueil découvrit alors le fief de Sombreval, qui s'il demeurait semblable à son pays natal, n'en sembla pas moins aux yeux de l'enfant merveilleux. C'était, il est vrai, un domaine plus riche ; c'était surtout un lieu où le jeune Bérard ne devrait plus vivre dans l'ombre de sa naissance honteuse. Troquant bien vite ses deux frères ainés pour deux nouveaux, d'adoption, le bâtard d'Ergueil fut admis comme page au service du seigneur Alexandre de Sombreval, dont il jouit dès lors de la bienveillance.

Son adolescence fut alors rythmée par la préparation vers ce qui aurait du être le pinacle de son existence, l'adoubement, le menant de précepteur en précepteur, de maîtres d'armes en maître d'armes. Néanmoins, aux leçons du zélé Ser Richard se succédaient bien souvent quelque escapade, quand aux côtés des fils de Sombreval, notre jeune blond s'en allait battre la lande. Assurément, ce furent là des années heureuses aux yeux du Bastre : j'en veux pour preuve qu'elles ne durèrent pas assez longtemps.

Notre héros se trouvait alors homme fait, et à n'en pas douter près d'être adoubé, quand survint l'évènement qui éloigna Bérard de son foyer d'adoption. Accompagnant son compère, le fils ainé du baron de Sombreval, hors de son fief pour quelque affaire de cœur, le Bastre ignorait bien que ce qui lui paraissait être une bagatelle changerait le cours de son existence, quand le sempiternel honneur, ce maître capricieux, vint à nouveau zbeulifier sa vie.

Par honneur (et sûrement par un romantisme propre aux jeunes hommes), Ulysse de Sombreval n'avait pas hésité à s'aventurer sur les terres d'un mauvais voisin au mépris du danger, pour s'en aller conter fleurette à quelque mie. C'est au nom de ce même honneur que ledit voisin, baron de son état et farouche rival des Sombreval, s'empara alors du jeune héritier, l'engeôlant contre rançon au nom d'une querelle immémoriale entre les deux familles. Finalement, c'était ce même honneur qui valut à Bérard d'être rossé et de fuir sous les horions, incapables de défendre seul son compère face aux gens d'armes de leur ennemi, et de se voir jeter à la figure l'adoubement tant attendu, après son piètre fait d'armes.

Tandis que les Sombreval entamaient donc une énième chevauchée contre leur voisin, le bâtard d'Ergueil, quant à lui, prenait congé de la maison qui l'avait si bien accueilli, mais au nom de l'honneur, promptement chassé. Après un bref arrêt dans un château natal où il n'était plus le bienvenu, Bérard prit finalement la capitale pour servir au sein des armées du Roi.

Si la vie au château des Sombreval s'était acquittée de ne plus faire de lui un enfant, c'est bien le service du Roi qui transforma le bâtard d'Ergueil en homme véritable. Bataillant des années durant aux frontières et au sein du Royaume de Langres, Bérard s'y endurcit gaillardement, gagnant là plus d'éperons qu'aucun adoubement n'aurait valu. Il serait vain de narrer cette période là de sa vie : les campagnes, les temps de paix, les batailles frénétiques et les sièges interminables s'y enchainèrent tant, formant un imbroglio de souvenir qui paraissent aujourd'hui encore aux yeux du Bastre comme un rêve tantôt euphorique, tantôt cauchemardesque, comme une ivresse puissante ne laissant dans la bouche qu'un gout amer.

Un goût de fange, pour ainsi dire.

Comme une gueule de bois suivant une biture trop violente, le Fléau s'imposa aux armées royales dans toute sa rudesse : inévitable, douloureuse, et à vous faire regretter d'avoir jamais touché un verre. D'aucuns ont leurs habitudes face à la veisalgie, leurs petites astuces. "Un bon bouillon", dit-on, "une soupe à l'oignon". Point n'est besoin de préciser que face à la Fange, ceux qui, tels des soiffards invétérés, avaient passé leurs vie sous les drapeaux ne manquèrent de professer leur solution au problème. On avança ici qu'un mur de piques les arrêterait ; d'autres prônaient la pluie de flèche ou la charge de cavalerie. Qu'importe : les quelques premières escarmouches firent réaliser à tous que face à la Fange, il n'y avait guère de remède ou de petite astuce.

Bérard, quant à lui, apprit cette triste vérité les armes à la main, puis, un peu plus tard, les jambes à son cou. Fuyant l'Ouest du royaume en compagnie de quelques compères, tandis que tout semblait perdu, le bâtard d'Ergueil rompit le ban, jeta au feu son serment fait au Roi. C'était contraire à l'honneur ? Ce sens de l'honneur là l'eût voulu boulotté dans l'estomac d'un dévoreur ; à cet honneur là, Bérard cracha à la gueule et tourna les talons.

C'est suivi de plusieurs rescapés qu'il regagna, durant l'été 1164, ses pénates natales, pour y découvrir un spectacle bien différent de ce qu'il avait imaginé. Les années passées loin des siens n'avaient épargné personne, et s'il découvrit de nouvelles figures à la table de son père, Bérard en observa également l'absence de certaines. En effet, l'Ergueil, au service des comtes de Bauclerc, avait connu lui aussi son lot de guerres. On pouvait voir ça et là les stigmates de celles-ci : le rempart Est dont les maçonneries demeuraient lézardées, la vilaine balafre au front de son frère Bourcaud, ou encore la femme de son frère Morcar, que ce dernier avait pris plus au Nord, dans le Morguestanc, chez les derniers ennemis en date. Bérard apprit par là même que sa sœur, qu'il n'avait du reste pas connue, avait été envoyée là-bas pour y épouser quelque vavasseur, de la maison des Terresang.

N'offrant que quelques haussements d'épaule distraits aux dernières nouvelles du pays, le bâtard d'Ergueil ne fut guère surpris par la bienveillance qu'on lui témoignait alors. Parti comme un pestiféré, on l'accueilli en fils prodigue, sa marâtre même allant même jusqu'à faire montre d'affabilité. C'est que non content d'avoir survécu à la Fange, Bérard leur apportait des nouvelles d'un royaume en déliquescence, et pour palier à la nature sinistre de celles-ci, un groupe d'hommes aguerris. Après la funeste tentative du comte de Bauclerc, qui avait emporté avec lui de nombreux soldats de la baronnie, sans compter les deux plus jeunes fils, nés du second mariage du baron, pour lutter contre le Fléau, c'était là un secours inespéré.

L'optimisme initial fut cependant de bien courte mise, lorsque la Fange gagna à son tour l'Ergueil. Avisant son géniteur, le Bastre obtint qu'il fasse fermer les portes du château, là où tant d'autres répétèrent l'erreur de défier la Fange sur le champ de bataille. Toutefois, si Bérard ménagea ce sursis pour les siens, il lui fut impossible de restreindre l'atavisme de son père. Alors qu'en ces temps de tumulte, le bon sens exhortait à l'abandon des plus faibles pour la survie des plus fort, l'ineffable honneur du baron Géraud intima quant à lui de la pitié. Le bon seigneur, avant d'abaisser sa herse et de lever son pont-levis, permit ainsi à ses serfs de gagner la sureté du château baronnial.

Ils allaient donc crever honorablement de faim, ne manqua pas de se répéter le bâtard d'Ergueil durant plusieurs mois, alors que leur ultime redoute résistait encore, telle une flammèche dans la tempête. Il se tint cependant coi ; c'est que d'autres, avant lui, se firent contestataires - à leurs dépends. La rumeur agita bientôt le château qu'au Nord-Est, dans le Morguestanc, on survivait également, et à mesure que les provisions du château s'amenuisaient, certains songèrent à tenter leur chance.

C'était là une chose impensable aux yeux du baron, qui chaque jour s'engonçait un peu plus dans un mutisme sévère. Son sens de l'honneur lui avait commandé d'être généreux envers les siens, or voila que ceux-ci souhaitaient l'abandonner ? Il ne fallut guère longtemps au seigneur d'Ergueil pour bouter hors de ses murs les séditieux. Puisque ceux-ci se montraient ingrats, on leur enverrait exprimer leur gratitude à la Fange! Ce fut d'abord quelques gueux, que l'on surprit à trop rôder près de la poterne Sud, puis les lavandières du baron, dont on découvrit qu'elle tressait quelque corde à l'aide du linge de maison. Ces bannissements sommaires allégèrent quelque peu les rationnements ; cependant, c'était là un siège sans espoir d'être levé. Un matin, on apprit que Bourcaud, en compagnie de quelques hommes d'armes, s'était lui aussi enfui, et dès lors, le départ sembla inévitable.

Quoique résolu à rester, ce fut finalement le baron lui-même qui précipita la débandade, quand à la surprise générale, il convia son bâtard à banqueter au château. Les semaines précédentes avaient été émaillées par la rumeur que son ainé lui-même, Morcar, envisageait de plier bagage et de percer en direction du Morguestanc, où assurément le famille de sa dame leur ferait bon accueil. Marbrume hantait les esprits et les rendait optimistes. Adonc, lorsque Géraud ordonna de faire bonne chère, on se figura que le vieux baron s'était rendu à la raison et allait bénir l'exode des siens vers un havre plus sûr, vers des pâturages plus verts. Ce n'était de toute manière pas difficile : leurs pâtures à eux étaient livrées en proie à la Fange.

L'espoir tourna cependant bientôt à l'aigre dans la bouche des convives, quand transporté d'une joie mauvaise, le baron porta un toast à son bâtard, le seul de ses fils à ne l'avoir abandonné. Si nombreux s'étaient douté d'une pareille déception en remarquant l'absence de l'ainé, Morcar, au repas, pour beaucoup l'amertume était de mise. Il s'ensuivit une cérémonie grotesque au cour de laquelle le baron adouba publiquement Bérard, avant de le légitimer devant tous, faisant ainsi de lui son héritier. L'ironie était de mise : l'ancien bâtard d'Ergueil avait baguenaudé toute sa vie durant au gré du sens aigu et abscons de l'honneur de son père, pour enfin n'être véritablement reconnu de ce dernier qu'au moment où tout ceci ne voulait plus rien dire.

Maudissant intérieurement son géniteur, et ce sens de l'honneur qui l'avait confiné à la folie, Bérard l'entendit alors lui chuchoter au creux de l'oreille par son père les mots suivants : « Sois moi fidèle maintenant, si tu ne veux finir comme ton frère. » Un frisson parcourut l'échine de l'ancien bâtard. « Et remercie les Trois d'être né du ventre d'une gueuse, ainsi ne commets tu mon crime qu'à moitié. » Un regard au fond de son écuelle, suivi d'une approbation silencieuse venue des yeux fous de son père défendirent Bérard de finir son repas.

Le lendemain, à la faveur de l'aube, il quittait Vauremas suivi de quelques hommes, des compères du ban royal, pour rejoindre le Morguestanc.

Ils atteignirent ce dernier alors que les orages de l'été sévissaient, gagnant un Labret en armes face à la Fange. Il serait vain de narrer comment Bérard et les siens rejoignirent les défenseurs, puisque durant ces mois là, ce fut le lot de tous. Alors que l'été touchait à sa fin, le bâtard d'Ergueil pouvait cependant se flatter d'avoir découvert quelque nouveauté : que la Fange puisse, sinon être vaincue, au moins tenue en respect, et avec cela un peu d'espoir. C'est cet espoir en tête que Bérard gagna Marbrume à la faveur de l'hiver 1166, afin d'y trouver quelque aide. Des combats estivaux, plusieurs de ses compères avaient écopé de mauvaise blessures, et les rebouteux du Labret avaient été jusque là impuissants.

Il lui aurait été impensable d'abandonner ces quelques derniers hères, ses compagnons d'infortunes depuis tant d'années. Comprenez : question d'honneur.



Résumé de la progression du personnage


Parvenu jusqu’à Marbrume au l’aube du printemps 1166, Bérard vécut une saison mouvementée. La nécessité et la camaraderie l’avaient poussé hors du Labret – le besoin d’un remède pour ses compères en proie à la caquesangue. Ce mal purgé comme les colons de la riante bande au bâtard d’Ergueil, cette dernière avait alors entrepris de creuser son nid douillet dans le dernier bastion de l’humanité. Quelques mois plus tard, au plus haut de l’été, foutre le camp apparaissait néanmoins comme une évidence.

La conjonction du fiasco du tournoi royal et de nouvelles aubaines, présentées par ses patrons de circonstance à Bérard, poussa celui-ci à reprendre la clef des champs. Véritable pion entre les intérêts rivaux des seigneurs de ce monde, il devint alors, lui et ses gaillards, une des épées dévolues qui au comte de Rougelac, qui au baron de Sombrebois, qui au vicomte de Terresang. Fort heureusement, s’il se trouvait à la croisée des jeux de ces hommes peu scrupuleux, le bâtard d’Ergueil n’en demeurait pas moins tout sauf une pièce maîtresse. On se désintéressa de lui. Le calme sembla s’installer, pour un temps.

C’était cependant sans compter sur la nature farouche de la bande de gredins que le grand blond appelait ses compères. Ces ladres qui n’avaient aspiré qu’au repos se trouvaient fort marri dès lors que leur séants étaient enfin assis. On se faisait chier sévère. Mesnie de troupiers, la bande au bâtard trompait l’ennui comme elle le pouvait, se portant volontaire pour la première escorte, pour n’importe quelle patrouille. En vain. Les épaisses frondaisons de Sombrebois virent débuter alors la déliquescence d’une harde déjà pas bien probe.

Cela commença avec des esclandres, quand l’équipée multiplia les querelles d’ivresse avec la gueusaille locale. On chicana les envoyés de Terresang, aussi – ceux qui arboraient cette étoile pompeuse à la poitrine. Tandis que la nouvelle romance du taulier ravissait tout Sombrebois, Bérard, lui, se rendait la place opiniâtre. Frigide. Hostile. Les donzelles que l’on n’avait pas su lutiner à la faveur de l’innocence des premières semaines se mirent à garder sur elles des surins, au cas où.

Le vent commença à tourner quand on surprit Ewald, l’aîné des frères Talhardt, en train d'endauffer la grosse Pénélope à même son pétrin. Certes, les deux s'étaient tournés autour quelques temps ; mais quand la valetaille, attirée par les couinements, découvrit le butor s'essuyant son vît tout brenneux dans les fripes en pagaille de la cuisinière, c'en fut trop. Engeôlé la queue à l'air, le gredin demeurait destiné à un triste sort, si n'avait été là sa canaille de cadet qui vint le sortir de ce mauvais pas la nuit venue. Tout deux prirent la poudre d'escampette, et quoique Bérard ne put réprimer un ricanement le lendemain en apprenant l'histoire et en se figurant Ewald en cavale cul-nu, il se retrouvait désormais amputé de la moitié de ses compagnons.

Fort heureusement, le bâtard d'Ergueil pouvait encore compter sur la présence de son compaing Aymon, l'archer, aux côtés duquel il avait bataillé si longtemps. À la vie, à la mort, que c'était entre eux! Cette assertion fut bien vite mise à mal quand Aymon commit une grave erreur. La pire : il s'amouracha d'une rombière locale. Et pas n'importe laquelle! Cette sacrée Pénélope aux gros tétons! D'abord revêche face aux excuses de l'archer, qui vint lui présenter des excuses au nom du groupe, la donzelle oublia en effet bien vite son séant endoloris devant l'affabilité de l'homme. Aymon, tenons le nous pour dit, n'étais pas un ladre de l'acabit des frères Talhardt. Quand Bérard mit définitivement les voiles de Sombrebois, quelques semaines plus tard, son compère venait tout juste d'engrosser la drôlesse et la choyait avec un amour véritable.

Le bâtard d'Ergueil, qui plusieurs années durant s'était démené comme un beau diable pour assurer un coin au chaud à ses compères, s'était retrouvé bien esseulé. Malgré l'assurance de rester toujours le bienvenu à Sombrebois, c'est un être amer qui regagna ainsi les murs de Marbrume à la fin de l'été. Hagard et désœuvrée, le grand blond tenta bien de regagner la compagnie de son ami d'enfance, le baron Ulysse, mais ce dernier demeurait disparu, et sa coterie introuvable. Quant à son patron, le comte de Rougelac, ce dernier se mit bille en tête d'accompagner le vicomte de Terresang – ce tocard – dans une entreprise vouée suicidaire jusque Ventfroid.

Ce fut le point de non-retour : Bérard rompit ses engagements, et, fort de sa liberté désormais retrouvée, put enfin jouir de la vie à pleine dents. Ou gorgée, plutôt : pour fêter cela, il s'enfila une pinte. Puis une autre. Et ainsi de suite.

Comment ? Avril 1167 ? C'est fou comme le temps passe vite.



Derrière l'écran


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Dernière édition par Séraphin Chantebrume le Sam 17 Sep 2022 - 15:17, édité 6 fois (Raison : Modifications)
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OmbelineProstituée
Ombeline



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MessageSujet: Re: Bérard, le bâtard d'Ergueil [Validée]   Bérard, le bâtard d'Ergueil [Validée] EmptyDim 3 Fév 2019 - 2:53
Bienvenue [officiellement] !
J'ai beaucoup aimé l'histoire Bérard, le bâtard d'Ergueil [Validée] 2494957974 Le sytle est très agréable à lire et la dernière déclaration de ce cher papounet m'a eu par surprise.

Bon courage pour ta validation et au plaisir de te croiser en rp bientôt avec Ombeline ou avec Morgane.
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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: Bérard, le bâtard d'Ergueil [Validée]   Bérard, le bâtard d'Ergueil [Validée] EmptyDim 3 Fév 2019 - 9:58
Bonjour Bérard,

Encore une fois je te souhaite la bienvenue parmi nous ! Si tu as des questions il ne faut pas hésiter à nous contacter : Seraphin ou moi même.

Ta fiche est-elle terminée ? Si c'est le cas merci de le signifier dans le titre ou à la suite de ce post.
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CybèleCartomancienne
Cybèle



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MessageSujet: Re: Bérard, le bâtard d'Ergueil [Validée]   Bérard, le bâtard d'Ergueil [Validée] EmptyDim 3 Fév 2019 - 10:12
Quel grand moment de lecture ! J'ai adoré te lire, tu as une plume aiguisée qui n'en semble pas à ses premiers faits d'armes non plus c; Bérard est un personnage intéressant et avec une épaisseur bienvenue.
Bienvenue officiel du coup eheh et au plaisir de te voir rapidement validé ! sauter
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Roland de RivefièreComte
Roland de Rivefière



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MessageSujet: Re: Bérard, le bâtard d'Ergueil [Validée]   Bérard, le bâtard d'Ergueil [Validée] EmptyDim 3 Fév 2019 - 10:14
Bienvenue officiellement à toi ! o/
Très jolie fiche, au plaisir de rencontrer le bastre au détour d'un rp : )
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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: Bérard, le bâtard d'Ergueil [Validée]   Bérard, le bâtard d'Ergueil [Validée] EmptyDim 3 Fév 2019 - 10:49
Bon zhou dans le doute, je vais faire une première modération.

Je vais évoquer point par point ce qu'il ne va pas afin de te permettre de réajuster tout ça. C'est une fiche plutôt agréable à lire, je suis certaine que tu parviendras rapidement à réajuster tout ça.

• Personnalité :

- « aux curetons » => Il n’y a pas de curé à Marbrume, ce sont des prêtres.
- Vis à vis de l'histoire, j'ai vraiment du mal à m'imaginer un personnage aussi droit et fidèle que tu le décris, l'homme abandonne quand même la famille qu'il doit servir au moment ou le fils se fait capturer, parce qu'il ne partage pas ses principes, ensuite il abandonne son Roi à la fange et retourne dans sa famille pour papoter et fêter ça. Il doit y avoir une maladresse quelque part.

• Histoire :
En soi je n’ai pas grand-chose à reprocher à ta fiche, hormis peut-être un petit problème temporel, qui me turlupine.

En théorie, tous les royaumes autour du nôtre sont tombés avant le nôtre, ce qui offre l’aspect « dernier » survivant. En soi ça ne me gêne pas que des gens tentent de survivre là-bas, donc je ne vais rien dire de particulier.

Par contre, le fait que ton personnage voit tomber le roi prenne ses jambes à son cou, préfère rentrer directement sur les terres du père qui l’a renvoyé sans aller au moins informer Marbrume de l’état de fait et qu’il soit accueilli en héros… En prenant en compte que le trajet est long et que la fange est là finalement, partout, je me demande comment il fait pour y parvenir… Pour moi il faut revoir ce passage. Entièrement, ou alors changer l’assemblage du tout. À partir du moment où la fange est là, surtout à ce moment-là, au tout début, c’est inconcevable de faire des longs trajets, surtout seul ou juste avec quelques survivants qui doivent être dans un sacré état de choc quand même.

En tenant compte de tout ça, je te laisse modifier à mes yeux il faut revoir la chrono. Je ferais le retour dans la famille avant l’engagement, ou tout du moins entre l’engagement dans l’armée du roi et le dernier combat, mais pas après. À partir du moment, où tu es dans notre royaume que la fange est là, pouvoir retourner à l’extérieur et revenir ça me semble quasiment impossible, surtout en solo ou presque.



Bon courage ♥️
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Bérard d'ErgueilChevalier
Bérard d'Ergueil



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MessageSujet: Re: Bérard, le bâtard d'Ergueil [Validée]   Bérard, le bâtard d'Ergueil [Validée] EmptyDim 3 Fév 2019 - 12:07
Les corrections ont été apportées!

Niveau personnalité, Bérard n'est justement pas homme trop excessif niveau droiture. Sans être un pleutre ou un tourne-casaque récidiviste, c'est avant-tout quelqu'un qui n'aime pas opposer honneur et bon sens.

Niveau histoire, j'ai avancé la désertion de Bérard des armées royales à l'été 1164, aux débuts du Fléau, et ai retiré la mention d'une grande bataille pour de légères escarmouches. De la sorte, quand les armées du roi vont livrer leur dernier affrontement, Bérard lui se carapate d'ors et déjà vers le château de son père. Il n'y est pas accueilli en héros, mais son arrivée apporte un soutien bienvenu, puisque le domaine alors a été amputé d'une large partie de ses soldats, mandés justement en prévision des grandes batailles (boucheries) à venir dans le Royaume, contre la Fange.

J'espère que tout ceci conviendra! Merci pour ta réactivité, et merci également aux autres joueurs pour leurs retours positifs!
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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: Bérard, le bâtard d'Ergueil [Validée]   Bérard, le bâtard d'Ergueil [Validée] EmptyDim 3 Fév 2019 - 12:33
Bonjour, bonjour What a Face

Me voici, me revoilà, cette fois-ci c'est bon, je n'ai rien à redire. Comme tu le sais, l'âge et le non mariage risque de t'embêter un peu, tout comme le fait que personne ne puisse confirmer le grade de chevalier de ton personnage ce qui va entraîner des gros doute pour certain des interlocuteurs de ton personnage. Tu ne pourras jamais récupérer le titre "officiellement"

Ceci étant dit, je n'ai rien à redire sur le restant de ta fiche, qui fut agréable à lire.

De ce fait, je t'ouvre les portes de nos terres et d'un coup de baguette non magique je t'offre une belle couleur jaune pipi.

Pour le petit tour de la maison, tu peux commencer par faire une demande de RP en passant cette porte ou aussi répondre à une demande évidemment. En continuant la visite, tu peux si tu le souhaites créer un journal d'aventure à ton personnage, ou consulter celui de tes futurs partenaires. Par la suite, une fois plus à l'aise dans ton nouvel environnement de jeu tu peux faire un tour dans les quêtes et les missions.

Enfin, ce qui doit, j'en suis convaincue t’intéresser le plus, tu peux retrouver ta jolie carrière comprenant ta réputation, ton tableau de HF et la répartition de tes compétences et points de compétences. C'est ici que tu pourras faire tes achats avec l'XP durement gagné. (Chaque achat coûte 25XP -que tu gagnes en votant, participant aux concours/animation du forum, ou en participant à des missions/quêtes.

N'oublie pas que toutes tes compétences débutent au niveau 1 et peuvent être augmenter jusqu'au niveau 3. (1 étant le niveau d'apprentissage, 3 la maîtrise complète de la compétence)

Pense également à mettre tes liens importants dans ton profil (Fiche, journal et carrière)

Pense également à compléter ce sujet qui te concerne .

J'ai fais le tour, je te laisse découvrir l'ensemble tranquillement, si tu as des questions il ne faut pas hésiter à passer sur la CB ou à MP Seraphin ou moi même.


Bon jeu parmi nous et puisses ton personnage parvenir à survivre et à ne pas se faire trop d'ennemis Amoureux
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Séraphin ChantebrumeAdministrateur
Séraphin Chantebrume



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MessageSujet: Re: Bérard, le bâtard d'Ergueil [Validée]   Bérard, le bâtard d'Ergueil [Validée] EmptySam 17 Sep 2022 - 15:25
C'est tout bon pour moi Bérard, je te rends ta couleur, et rebienvenue parmi nous!
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MessageSujet: Re: Bérard, le bâtard d'Ergueil [Validée]   Bérard, le bâtard d'Ergueil [Validée] Empty
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