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 [Terminé] Des retrouvailles teintées de souvenirs d'enfance [Roland]

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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: [Terminé] Des retrouvailles teintées de souvenirs d'enfance [Roland]    [Terminé] Des retrouvailles teintées de souvenirs d'enfance [Roland]  EmptyLun 4 Fév 2019 - 22:37


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[Terminé] Des retrouvailles teintées de souvenirs d'enfance [Roland]  Sans_t22
Une lettre, cela faisait bien longtemps que Sydonnie d’Algrange n’en recevait plus, du moins plus directement pour elle. Bien souvent elles étaient synonymes de problèmes à devoir gérer rapidement. Cette fois-là, le petit coursier était venu lui donner en main propre évoquant qu’elle venait de la demeure de Rivefière, comment aurait-elle pu louper l’évidence du blason qui scellait l’ensemble ? Instinctivement la milicienne s’était empressée d’ouvrir le tout, laissant ses yeux déchiffrer lentement les mots qu’elle n’était pas certaine de comprendre. La noiraude s’était attendue à une lettre de Serena, cette amie si précieuse qui était revenue dans sa vie, mais il n’en était rien. Ses sourcils s’étaient légèrement froncés alors qu’elle terminait sa lecture, camouflant difficilement la surprise sur son visage. Le jeune coursier avait même cru bon de lui demander « Une mauvaise nouvelle m’demoiselle d’Algrange ? » haussant doucement les épaules, elle avait dû se renfermer un peu, secouer doucement sa tête de droite à gauche avant d’afficher un demi-sourire sur ses lèvres. Qui sait. Bonne ou mauvaise nouvelle, avec Roland personne ne pouvait vraiment le prédire. Il évoquait le bon vieux temps et par là, la femme d’armes se remémorait volontiers les heures passées à écouter Serena faire des éloges de son grand frère.

Abandonnant la lettre dans un coin de sa demeure, elle n’avait pas semblé s’attarder davantage sur le questionnement qui s’imprégnait pourtant dans son esprit « pourquoi ». C’est que cela chamboulait un peu ses projets, les soirs elle aimait les passer dans les établissements de luxure à parier sa paye, à boire et à jouer à des jeux d’argents qu’elle gagnait tout de même régulièrement et quand ce n’était pas cette activité qui l’occupait principalement c’était Aaron, son prêtre muet qui lui apprenait à apprécier le plaisir de la chair et le lâcher-prise. Fronçant les sourcils, elle avait fini par abandonner sa réflexion pour attraper sa lame et la glisser à sa ceinture, elle était en retard et puis avait-elle de toute manière le temps d’y réfléchir : un jour et demi entier. Cette journée-là fut mouvementée fallait-il l’admettre, un groupe d’homme avait été embarqué des bas quartiers jusqu’à la caserne pour être interrogé lourdement, on lui avait confié évidemment à elle le rôle de faire parler cette jolie troupe. Évidemment pour lui prouver encore qu’une femme ne pouvait pas tout faire. La coutelière avait néanmoins fini par perdre patience, plantant sa dague dans la main de son suspect, pour sur l’homme avait fini par parler plus qu’elle n’aurait pu l’imaginer, mais l’acte n’avait pas forcément était très apprécié.


- « Je sais, je sais… Promis sergent, je ne planterai plus les suspects, j’vais essayer… »

Raoul l’avait regardé de ce regard qui en disait long, si il ne connaissait pas d’Algrange depuis longtemps, aucun doute qu’elle aurait reçu une dizaine de coups de fouet pour la remettre dans le droit chemin, malheureusement il l’a connaissait et ce mauvais caractère était plaisant que déstabilisant à ses yeux. L’homme l’avait fait s’asseoir, lui rappelant les fondamentaux, la patience le calme, expliquant qu’il comprenait que cela pouvait être compliqué pour elle en ce moment à gérer, mais que blablabla. Sydonnie était évidemment incapable de retransmettre les moindres paroles qu’il avait pu formuler, bien trop occupée à se questionner sur le pourquoi elle en était arrivée à planter la main d’un homme, aussi stupide soit-il.

- « Sydonnie tu m’écoutes ? »
- « Oui, oui, dis-moi, tu penses qu’un rendez-vous dans une taverne c’est… Un rendez-vous ? »
- « Tu n’as pas la réponse dans ta propre phrase ? »
- « Même si c’est une ancienne connaissance ? »
- « Cela change quelque chose ? »

Elle avait haussé les épaules et Raoul avait de nouveau abordé cette moue contrariée, plutôt dépité par le comportement de celle en qui il avait fondé beaucoup d’espoir.

- « Tu sais d’Algrange… »
- « Je sais, je sais, je suis déjà une femme alors si je ne me retiens pas cela peut très rapidement mal tourner pour moi. »

Il s’était mis à rire, c’est vrai qu’à force de le lui répéter elle ne pouvait que connaître ses recommandations sur le bout des doigts. L’homme n’avait pas osé néanmoins la questionner davantage sur ce fameux rendez-vous, préférant privilégier une tout autre proposition : ce soir un jeu d’argent à la chope sucrée. Évidemment la noiraude avait accepté, reprenant le fil de sa journée comme-ci de rien n’était. Le soir était rapidement arrivé, elle avait pu beaucoup et le sergent avait fini par la raccompagner jusqu’à chez elle, il l’avait abandonné dans son lit, un tissu humide sur le front. Elle était comme ça d’Algrange, surtout depuis quelque temps, sans limites, en perdition complète et même si son supérieur n’en disait rien, il était inquiet.

Le lendemain, le réveil s’était fait difficile, la migraine qui suivait sa nuit d’ivresse n’aidant en rien celle qui n’était déjà pas réellement du matin. Elle c’était levé en retard, du mauvais pied, avait manqué de vomir, son infusion fut prise rapidement ses cheveux relevés rapidement sa tenue de milicienne enfilée et elle était partie bien loin de penser à la fameuse lettre qui pourtant la préoccupait tant la veille. La journée fut longue, chose plutôt normale finalement au vu de cet état persistant, la migraine avait fini par s’estomper en milieu de journée, voir fin d’après-midi et c’est là qu’elle réalisa, oui, c’est en entendant un petit groupe de miliciens qu’elle comprit qu’un élément important avait été oublié dans toute sa non-organisation de la journée : son rendez-vous.


- « Merde. »

D’Algrange avait quitté sa position d’observation de l’entraînement, attrapant sa lame qu’elle avait glissée à sa ceinture, trottinant rapidement jusqu’à la sortie sous le regard dubitatif de ses hommes. Là, elle n’avait pas perdu de temps, inutile de rappeler qu’en retard, elle ne s’était pas changée, que sa chevelure était remontée en gros chignon qui tenait par un miracle que seuls les trois pouvaient expliquer. Elle avait couru pour effleurer encore l’espoir d’arriver pile au bon moment, mais l’espoir était une chose qui ne faisait qu’uniquement vivre, il était en réalité bien trop souvent inatteignable et cette fois, celle à la chevelure de jais était farouchement en retard. Passant la porte de l’établissement, elle trouva sans peine la silhouette du jeune homme, c’est sa blondeur qui l’avait trahi, comme Serena, c’était sa manière à elle de repérer rapidement les membres de la famille.

- « Roland ! » fit-elle activement et spontanément « Je suis sincèrement désolée, le travail tu comprends » souffla-t-elle avant de rapidement se reprendre « Enfin, vous… Vous comprenez. » elle était debout non loin de lui, à le détailler « Je peux m’installer ? Je suis sincèrement désolée pour le retard, vous savez… Je peux vous offrir un verre pour me faire pardonner peut-être ? »

La milicienne avait fini par quitter sa position pour s’installer face à lui, elle était prête à lui offrir une chope, à discuter, enfin, elle avait fini par étirer un sourire sur ses lèvres.

- « Alors, dites-moi, j’ai été surprise par cette lettre, qu’est-ce que je peux bien faire pour le grand et beau frère de Serena ? Elle était si admirative, je suis certaine que c’est toujours le cas d’ailleurs. »



Dernière édition par Sydonnie d'Algrange le Lun 11 Fév 2019 - 15:27, édité 1 fois
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Roland de RivefièreComte
Roland de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Terminé] Des retrouvailles teintées de souvenirs d'enfance [Roland]    [Terminé] Des retrouvailles teintées de souvenirs d'enfance [Roland]  EmptyMar 5 Fév 2019 - 18:59
Deux jours étaient passés depuis la discussion que Roland avait eu avec sa sœur et aujourd’hui. Leur échange avait débuté sous les meilleurs auspices, ils étaient heureux de se retrouver tous les deux, parler à cœur ouvert, échanger comme deux enfants qu’ils étaient autrefois. Cependant, la bonne humeur ne dura pas suffisamment longtemps. Les torts, si l’on ose employer ce mot, étaient partagés. D’une part, Roland et sa troublante révélation. D’autre part, Serena, sa fatigue et l’alcool. Ils ne s’étaient pas disputés, ce n’était pas le terme. Mais la discussion avait pris une tournure à laquelle l’héritier ne s’était pas attendue. Au moins, ils avaient pu dire, avec beaucoup trop de retenue de la part du noble, ce qu’ils avaient sur le cœur. Ce mariage arrangé allait lui donner du fil à retordre, c’était le moins que l’on puisse. Roland avait avisé sa sœur de son intention d’écrire une lettre à la principale intéressée, Sydonnie d’Algrange. Ce qu’il fit donc dès le lendemain matin. La missive était brève, évasive, n’apportait volontairement aucun détail. Roland voulait déjà revoir sa potentielle promise. Il savait qu’elle n’était pas engagée dans une relation officielle, l’ayant appris de Serena elle-même et qu’elle était dans la milice. A part cela, c’était le vide total. Il ne savait pas du tout dans quel était d’esprit se trouvait la jeune femme, quels étaient ses pensées, à son égard, tout ce qui faisait aujourd’hui la femme qu’elle était. Serena lui avait bien fait comprendre que pour qu’un tel mariage puisse un jour avoir lieu, il devrait se montrer à l’écoute, compréhensif et très patient. Roland lui même ne savait pas tellement quoi penser de tout cela. Ce mariage lui serait profitable, sinon ses chers parents n’auraient jamais organisé cela. Mais, les questions de Serena trottaient à présent dans sa tête, l’acceptait-il aussi, réellement ? Il avait l’impression encore une fois de ne pas avoir tellement le choix. Toute sa vie semblait dicter d’avance, un chemin droit, parfaitement tracé. Mais il pouvait en être autrement, rien était écrit. L’avenir le dira, si tout cela était la volonté des Dieux, ou non.

Le jour du supposé rendez-vous avec Sydonnie arriva rapidement. Étrangement, il ressentait une certaine appréhension quant à cette rencontre. Non pas qu’il redoutait la jeune femme, mais il redoutait d’être déçu. Peut être n’allait-elle tout simplement pas donner suite et ne pas se rendre au lieu indiqué. La journée fut longue, il était souvent ainsi lorsqu’on attend un évènement. Roland n’avait pas une idée précise sur la manière dont aborder la question. Ce qui était certain, c’était qu’il ne lui annoncerait pas de but en blanc, comme il l’avait fait avec Serena. La patience est mère de toutes les vertus.

Il changea de tenue, prenant soin de paraître présentable, se coiffa avec soin comme toujours. Il avait de l’allure, de l’élégance, il n’avait pas besoin de fioritures, pour incarner une certaine classe. L’héritier avait prévu de se rendre de bonne heure sur le lieu prévu de la supposée rencontre. Il ne savait donc pas réellement si la demoiselle comptait venir, ni même à quelle heure. Il commencerait alors à mettre sa patience à l’épreuve, en attendant simplement sa potentielle venue. Roland s’engagea dans la grande rue des Hytres, dans le but de rejoindre le Hérisson Mélomane. Les rues étaient plutôt animées, en cette fin d’après-midi. Mais elles le seraient encore plus sans doute, la nuit tombée. Le noble n’avait pas pour habitude de venir en soirée dans le quartier, restant le plus souvent dans le quartier réservé à la noblesse. Les nuits, les crimes, les perversions étaient les plus notables. Il restait éloigné des péchés et des dépravations en tout genre. Par son caractère pieux, bien entendu. Et aussi, ces derniers temps, par crainte d’éventuelles tentations… L’alcool, le jeu, la sexualité… Tant de vices qui pourraient faire tomber le beau blond, un brin dépressif et en proie au doute ces temps-ci, dans leurs filets.

L’héritier s’était installé à une table de la taverne, avait commandé une chope de bière et la savourait tranquillement. Il observait, avec retenue, les personnes autour de lui. Des hommes seuls, pour la plupart. Il y avait aussi un couple, dans un renfoncement, cherchant peut être l’intimité d’une rencontre interdite. La bière était bonne, les fleurs de houblon l’aromatisait avec subtilité. Si bonne qu’elle fut rapidement vidée, il en commanda une deuxième. L’attente commençait à lui peser, peut être n’allait-elle pas venir. Il finissait sa deuxième choppe, reportant un instant son attention vers le jeune couple. Mais ce fut de courte durée, il fut tirée de sa rêverie par l’être attendu, qui venait d’énoncer son prénom. Elle expliqua brièvement son retard. Son travail de milicienne, Roland s’en doutait un peu au vu de sa tenue. Elle n’avait pas pris le temps de se changer, ni de se rafraîchir, et encore moins de se coiffer. Bon au moins, cela fixait les choses, ce n’était pas un rendez-vous galant. Elle le tutoya d’abord, se reprit ensuite. Mais ce n’était pas un problème, ils n’étaient pas totalement étrangers. Ils pouvaient se tutoyer, si elle le voulait. Il lui adressa un fin sourire, lui faisant signe de la main de prendre place à sa table.

- « Bonsoir Sydonnie, nous pouvons nous tutoyer sans aucun soucis. »

La femme en face de lui ne ressemblait plus tellement à une noble, il était coutumier de se vouvoyer dans leur milieu. Mais peu importait finalement, ils feraient fi de l’étiquette ce soir. En revanche, hors de question de se laisser inviter. Il commanda deux autres choppes de bière.

- « Laisse-moi t’inviter. Après tout, je suis à l’initiative de cette rencontre. »

L’héritier ne put que sourire à la remarque de sa nouvelle interlocutrice.

- « Serena m’admire tout autant que je l’admire. C’est une femme forte et déterminée, elle n’a rien à envier. 
Et pour ce qui est de ta présence ici, j’ai simplement eu envie de renouer contact avec une ancienne connaissance, je tenais aussi à te présenter mes sincères condoléances, pour ta mère. »


En effet, il n’avait pas encore eu l’occasion de lui présenter ses hommages en personne.

- « Comment vas-tu depuis tout ce temps ? Serena m’a dit que vous vous êtes retrouvées récemment. C’est bien, elle a besoin d’une amie comme toi, vous étiez si proches par le passé. Ces évènements auront au moins le mérite de rapprocher les gens... »
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MessageSujet: Re: [Terminé] Des retrouvailles teintées de souvenirs d'enfance [Roland]    [Terminé] Des retrouvailles teintées de souvenirs d'enfance [Roland]  EmptyMer 6 Fév 2019 - 15:11


La noiraude se tenait droite, non loin de Roland, ses deux prunelles bleutées le détaillant comme si c’était la première fois qu’elle le voyait, dans un sens, ce n’était pas complètement faux. La dernière fois qu’elle l’avait vu, il n’était pas bien grand, un homme en devenir oui, mais pas encore tout à fait un homme. Le gamin était devenu grand, toujours aussi blond, toujours aussi maître de ses émotions, mais grand quand même. Roland avait changé, comment ne l’aurait-il pas pu après autant d’années, néanmoins il conservait ce même regard, cette même neutralité sur le visage, ce même petit aspect froid, sans pour autant l’être complètement. Était-ce l’habitude d’entendre sa sœur parler de lui, que ce soit par le passé ou actuellement, était-ce le fait que dans son enfance elle l’avait longuement observé avec son amie ? C’était difficile à dire, vraiment, elle ne pouvait néanmoins pas affirmer qu’il lui semblait être un inconnu, non. Même sa voix lui semblait avoir la même tonalité, hormis cette masculinité un peu plus prononcée, plus grave, moins aiguë. Il l’avait salué, lui donnant son accord pour le « tu » et presque immédiatement celle à la chevelure de jais compris, ou cru comprendre qu’il n’avait pas forcement bien perçu sa maladresse. Était-il encore de ceux qui mettent en avant les convenances et les bonnes manières ? Avec elle, il n’allait pas être déçu… Un peu décontenancée, elle lui avait offert un sourire maladroit, tirant une chaise pour s’installer face à lui. Ce n’était pas réellement dans ses habitudes d’ainsi avoir ce genre de conversations, ce genre de rencontre.

- « Merci, alors… je vais prendre… » ce fut l’hésitation véritable, devait-elle prendre du vin ? Ou pouvait-elle faire comme elle le faisait habituellement ? Une bière un alcool fort ? « Un verre de vin… » souffla-t-elle presque pleine de déception « Ça sera très bien, merci. »

La suite n’avait rien pour mettre à l’aise la noiraude, d’abord parce que l’homme évoquait le décès de sa mère, ensuite parce que cela lui semblait être une éternité qu’elle n’avait pas dû faire attention à son comportement, ses paroles, sa manière de se tenir. Sa mère aurait été très certainement folle de savoir que sa fille c’était présenté à une rencontre avec un noble dans sa tenue de milicienne, qu’elle l’avait tutoyé et qu’en plus elle avait hésité à commander, tout, sauf du vin. Ses lèvres s’étaient étirées dans un nouveau sourire de façade, elle ne savait guère trop quoi lui répondre, un merci serait sans doute la meilleure solution, mais la perte semblait encore trop douloureuse. La coutelière avait tendance à mettre ses émotions sous le tapis et à ne jamais soulever ledit tapis. Gardant le silence, la femme d’armes l’avait laissé poursuivre simplement, ses deux prunelles restant presque fixes sur son interlocuteur, ne se déplaçant qu’uniquement pour détailler le moindre de ses mouvements.

- « Si proche, oui… » souffla-t-elle un instant « J’ai également besoin d’une amie comme elle, tu as raison, Serena est une femme formidable… C’est important pour elle d’avoir le soutien de ses proches dans ses choix. Je suis surprise… Enfin, je veux dire, c’est très surprenant de voir que tu… » elle ne savait pas trop comment le formuler sans l’offusquer lui « Pour son choix de carrière je veux dire, c’est rare qu’un homme le tolère. Tu m’impressionnes. »

Du moins, c’est ce qu’elle avait cru comprendre, après tout il avait bien dit qu’il l’admirait non ? Prenant une légère inspiration, celle qui avait choisi de faire une carrière similaire à son amie sembla se détendre un peu. L’héritier avait évoqué le fait de vouloir revoir une ancienne connaissance pour parler du bon vieux temps et si cela continuait à la surprendre, elle ne pouvait que s’en satisfaire. S’aérer l’esprit était quelque chose d’important, de très important même. D’Algrange avait fini par s’installer plus convenablement croissant les jambes sous la table, passant une main dans sa chevelure pour la détacher, un instant cependant, pas plus, le temps de refaire une jolie queue de cheval. Trifouiller sa crinière sombre l’aidait souvent à réfléchir à se détendre et même si le geste semblait anodin il était aussi très efficace.

- « Alors… Qu’est-ce que tu deviens, je dois avouer que Serena ne m’a rien dit de particulier à ton sujet, nous sommes donc à égalité sur la méconnaissance de l’autre en tout cas. » elle lui tendit la main, comme pour officialiser ce retour « Enchanté Roland de Rivefière, je suis Sydonnie d’Algrange, Héritière de la famille d’Algrange et coutelière. »

L’ancienne gamine n’avait pas vraiment changé, son caractère avait évolué, c’était peut-être un peu plus affirmer, mais elle n’en restait pas moins celle qui aimait plaisanter. La milicienne restait curieuse de nature, ne savait-elle pas réellement quoi lui dire, les deux jeunes gens n’avaient jamais été particulièrement proches, néanmoins enfants ils se côtoyaient suffisamment pour se connaître un peu. Prenant une légère inspiration, elle avait fini par détacher son regard de sa silhouette, laissant courir ses doigts sur le bois de la table, la petite serveuse avait fini par lui rapporter son verre de vin.

- « Merci » murmura-t-elle « Alors, à quoi trinquons-nous, monsieur l’héritier de Rivefière ? »

Une nouvelle fois, elle lui avait offert un nouveau sourire, attendant sagement d’en savoir un peu plus. Car actuellement la jeune femme restait toujours un peu dans le flou vis-à-vis de tout ça.

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MessageSujet: Re: [Terminé] Des retrouvailles teintées de souvenirs d'enfance [Roland]    [Terminé] Des retrouvailles teintées de souvenirs d'enfance [Roland]  EmptyJeu 7 Fév 2019 - 21:57
Sydonnie semblait hésiter sur le choix de sa boisson. Était-elle toujours indécise ou jugeait-elle que les boissons qu’elle consommait régulièrement n’étaient pas dignes d’une dame . Roland l’ignorait. Sur le coup, il avait envie de la rassurer, de lui dire qu’elle pouvait bien consommer ce qu’elle voulait, qu’il ne la jugerait pas. Mais peut être cela aurait été malvenu. Il avait bien l’habitude avec sa sœur, la dernière fois il l’avait vue en bien triste état. Cela n’était pas agréable de la voir ainsi, mais il avait su l’arrêter là où ses limites semblaient être franchies et au final, cela n’avait pas mal terminé. Si Sydonnie supporte facilement des alcools plus forts et peut être moins subtiles, cela ne le dérangerait pas. Tant qu’elle ne se comporte pas en soûlarde et lui fasse tristement honte en public, du moins. Mais la brune choisit un verre de vin, c’était tout à son honneur.

Lorsque l’héritier évoqua le décès de sa mère, le visage de Sydonnie s’assombrit. Ce qui était, bien évidemment, tout à fait compréhensible. Il était désolé de la rendre triste, mais il se devait cependant de lui présenter ses hommages. Après tout, leur famille était proche par le passé. Si proches, qu’ils finirent par arranger ce mariage entre eux.

- « Je t’impressionne ? C’est bon à savoir. » Roland souriait après cette légère taquinerie, dans le but de revenir à une atmosphère plus conviviale, lui faire oublier l’évocation de la perte de sa mère. Puis il continua, plus sérieusement. « En toute sincérité, je n’ai pas accepté ce choix facilement, étant dans un premier temps poussé par la volonté de nos parents, je voyais cela d’un très mauvais œil. Récemment, j’ai simplement compris qu’elle ne faisait pas cela par simple caprice. Elle possède un courage infini. Ma seule crainte est de la voir courir un si grand danger. Même si ce choix a été très difficile à accepter, je suis très fier d’elle et je défendrai son honneur. »

Le noble avait préféré être sincère. Il ne souhaitait pas user de tour et de détour pour justifier ses pensées. Il mettait les formes, mais il voulait savoir s’il pouvait exister une compatibilité entre eux. Alors pour cela, il fallait être soi-même et voir si une certaine alchimie naissait entre les deux, ou non.
Roland était quelque peu gêné par la situation. Il était le seul au courant d’une chose si importante, qui les liait tous les deux. Il allait lui annoncer ce soir, c’était quasiment certain. Mais il ne fallait pas trop brusquer les choses. Attendons de voir déjà comment les choses allaient tourner, s’il s’avère que la brune soit totalement hostile à sa personne, il envisagerait alors de garder simplement la nouvelle pour lui et de l’enterrer à jamais dans les méandres de ses souvenirs. Néanmoins, cela ne semblait pas véritablement être le cas. Le Comte observait subtilement et discrètement sa promise, elle adoptait une posture plus élégante, elle détacha ses cheveux. Roland ne détachait pas son regard, peut être était-il un brin plus insistant à la vue de sa chevelure d’ébène dénuée de tout lien. Cela lui allait nettement mieux, mais il se retint de lui dire, ne voulant pas rentrer dans un jeu de drague des plus lourds. Sydonnie renoua bien trop rapidement ses cheveux, reportant vaguement l’attention du noble guerrier vers la serveuse, qui achevait très certainement la préparation de leur commande.
Roland serra la main de la milicienne, agréablement surpris par la démarche, Ils repartaient quasiment de zéro. Il voyait à présent à quel point elle n’était plus la petite fille de son enfance. C’était une femme, avec des charmes, une allure, un tempérament, de feu d’après les dires de Serena. Il lui répondit sur un ton amusé.

- « Enchanté Sydonnie et au bon plaisir de faire connaissance.
Pour ma part, j’essaie de préserver les biens de ma famille, en concluant quelques affaires. Mes chers parents se complaisent en mondanités ces derniers temps, ce qui n’est définitivement pas mon cas, cela m’ennuie. Je tente d’apporter mon aide à la population, à travers mes quelques modestes aptitudes. Les temps sont durs, il est judicieux de s’entraider, ne crois-tu pas ? Enfin, ma vie n’a rien de palpitant. Parle-moi plutôt de toi, de tes actions au sein de la milice par exemple ou ce qui fait ton bonheur, si cela est encore possible à présent ? »


Le bonheur n’était plus à la portée de n’importe qui en ce bas monde, le mot était peut être un peu trop fort. Mais qui sait, peut être certains étaient encore heureux…
Sydonnie le gratifia d’un nouveau sourire, auquel il ne pu que répondre, en lui rendant la pareille. La jolie brune semblait, du moins pour l’instant, moins farouche que ce à quoi il s’attendait. Peut être que la soirée serait bien plus agréable qu’espéré.

- « Et bien, trinquons à nous et à notre rencontre, si cela te convient. »

Il leva sa choppe, s’entrechoquant contre le verre de la milicienne.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Des retrouvailles teintées de souvenirs d'enfance [Roland]    [Terminé] Des retrouvailles teintées de souvenirs d'enfance [Roland]  EmptyVen 8 Fév 2019 - 11:14


- « Le plus important, c’est d’apprendre de ses erreurs » se contenta-t-elle de répondre « Tu n’es pas le précieux frère de ta sœur pour rien visiblement » conclut-elle un brin pensive.

Il fallait l’admettre, la coutelière était surprise de cette révélation et ne pouvait s’empêcher de laisser courir ses doigts sur le récipient, de l’enlacer, dubitative. Jamais elle n’aurait envisagé que Roland accepterait l’idée de voir sa sœur évoluer dans la milice. Les hommes, plus généralement les nobles n’appréciaient guère de voir des femmes devenir un égal ou même potentiellement supérieur à eux, surtout au maniement de l’épée. Il était difficile d’envisager cette idée presque surréaliste qu’un homme avec l’éducation de Roland finisse par encourager sa sœur cadette. D’Algrange avait même imaginé que le but premier de ce rendez-vous n’était d’autre que Serena de Rivefière et son affiliation avec la milice. Maintenant, que les choses étaient un brin différent, que la coutelière semblait le voir lui, différemment, pouvait-elle enfin se détendre. Elle avait détaché sa chevelure, le temps de la nouer plus dignement, la noiraude avait rapidement rattaché le tout, car elle savait que pour une femme digne, conserver les cheveux lâchés était un signe d’ouverture à toutes propositions indécentes. Ce qui n’était pas toujours le cas, rarement, même vraiment très rarement. Après tout n’avait-elle connu que Chris et Aaron.

Afin d’acter ce nouveau départ, la femme d’armes avait fini par lui sourire, tendant sagement la main en sa direction pour recommencer à zéro. Serena n’avait peut-être pas tort finalement, son frère était peut-être devenu un homme particulièrement bon, ou l’était-il resté. Esquissant un bref sourire, la milicienne avait simplement serré la main de son interlocuteur, sans faux semblant, sans force excessive dans les doigts. Le bref contact ne lui avait guère permis de se rendre compte de la qualité de la paume de son interlocuteur, avait-elle juste senti la chaleur de sa main, sans rien constater de plus. Roland la surprit pour la seconde fois, elle ne s’était pas attendue à ce qu’il rentre dans son jeu, ni même qu’il soit aussi honnête –en apparence tout du moins-. Son regard méfiant c’était transformé en un regard un peu plus doux, un peu moins austère et le sourire qu’elle affichait était beaucoup plus sincère. Était-elle si naïve pour croire en ses paroles, pour l’imaginer comme quelqu’un de bon, qui ne souhaite que faire le bien ? Était-ce parce qu’il était un Rivefière et qu’un lien de sang l’unissait à Serena qu’elle osait davantage « faire confiance » - à un degré sommes très léger-.

Silencieuse, la noiraude ne put s’empêcher de le détailler encore, immobile, presque déstabilisé par la discussion. Roland et elle n’avaient pas été particulièrement proches dans l’enfance, était-il en contact par son lien avec la blonde, mais c’est tout. Et maintenant adulte, il était face à elle, buvant un verre, partageant un moment plutôt agréable. Il lui peignait une image de lui plutôt fidèle à ce que lui racontait Serena : un homme parfait. L’homme parfait n’existait cependant pas à l’époque encore moins aujourd’hui, ce qui piqua quelque peu la curiosité de la milicienne qui aimait toujours creuser jusqu’à trouver un semblant de vérité et de sincérité.


- « J’ai cru comprendre que votre famille avait quelque difficulté. Si je puis aider, d’une quelconque manière… » souffla-t-elle simplement « Je pense que je dois bien ça à ta sœur. » conclut-elle « Toi qui a l’air d’être plus ouvert que ce que tu laisses entrevoir ne laisse pas tes parents l’obliger à épouser Victor de Rougelac. C’est un homme sans scrupule, si le bonheur de ta sœur à de l’importance à tes yeux… Aide là à rester loin de lui. »

Sydonnie fit un petit silence, consciente qu’elle venait de dépasser bien des limites de la convenance. Avait-elle un peu perdue la main, à force d’être entouré d’homme d’armes et de devoir survivre à cet environnement hostile, la coutelière n’avait plus franchement l’habitude d’agir autrement qu’avec franchise et méfiance.

- « Je suis désolée… Je dois me montrer un peu trop protectrice avec ta sœur, elle a été là dans un moment difficile et j’ai l’impression que je lui dois beaucoup. » conclut-elle en attrapant son verre afin le porter à ses lèvres.

La gorgée fut avalée alors qu’elle fermait les yeux, cherchant à se détendre, à sortir Serena de ses pensées et à accepter le dialogue, mais surtout l’échange qui se voulait sincère. Roland avait évoqué le fait de faire tout pour aider son prochain, sans trop en dire et c’est presque naturellement qu’une multitude de questions se bousculaient dans l’esprit de Sydonnie.

- « Tu n’as jamais eu envie de rendre ta vie plus palpitante ? » questionna-t-elle dans un premier temps « Je ne sais pas si le bonheur est encore possible, tu sais, je n’ai plus grand-chose, enfin humainement parlant » fit-elle les lèvres pincées « J’ai perdu des personnes proches… Je me suis retrouvée à la tête d’une coutellerie…. C’est ce qui me fait tenir, je pense, pour être honnête. Malheureusement, je ne suis pas une bonne protectrice, j’ai déjà perdu deux hommes sous mes ordres… » elle fit un soupir « Enfin, j’ai retrouvé ta sœur et un cousin Ulysse de Sombreval, peut-être le connais-tu ? J’ai de la chance, c’est un homme bon, il me laisse gérer entièrement l’héritage de ma famille sans y mettre le nez dedans. »

C’était un bref résumé, mais plutôt réaliste, elle aurait pu rajouter qu’elle avait bien une conquête régulière, mais elle n’était pas convaincue que Roland accepte l’idée qu’une femme non mariée puisse s’adonner aux plaisirs de la chair. Trempant une nouvelle fois ses lèvres dans le nectar pourpre, elle avait fini par redéposer son verre, l’établissement était calme, un brin de musique était présent en fond, ce qui donna une idée un peu saugrenue à la milicienne, n’avait-il pas dit que sa vie n’était pas palpitante ? Se relevant, elle lui avait tendu la main, ignorant complètement les possibles regards qui se portaient sur eux.

- « Tu danses avec moi ? C’est un premier pas vers le changement d’habitude et le fait de repousser l’ennui qui peut devenir mortel, tu sais. » la main tendue vers lui, elle afficha un joli clin d’œil « Tu sais Roland, je ne crois pas que ton image soit aussi lisse que ce que tu veux montrer. »

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Roland de RivefièreComte
Roland de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Terminé] Des retrouvailles teintées de souvenirs d'enfance [Roland]    [Terminé] Des retrouvailles teintées de souvenirs d'enfance [Roland]  EmptyDim 10 Fév 2019 - 17:11
Sydonnie semblait surprise par les paroles du Comte, celui-ci lui avait avoué avoir changé d’avis quant à la place des femmes dans la milice. Enfin, il n’était pas tout à fait ravi et n’allait pas se porter en fier défenseur de la cause, mais il l’acceptait un peu plus et comprenait la démarche, ce qui était déjà beaucoup. Elle lui fit donc un compliment, à peine masqué. La rencontre débutait sous les meilleurs hospices, elle me semblait pas si terrible que Serena l’avait prédit.

La milicienne partit ensuite sur un sujet épineux, les difficultés financières de la famille Rivefière. C’était délicat d’aborder ce sujet et Roland ne s’était pas attendu à ce qu’elle en parle aussi directement. Il se sentit même quelque peu offensé lorsqu’elle déclara vouloir apporter son aide. Il répondit donc un peu gauchement.

- « Inutile, j’ai plusieurs projets pour faire avancer notre situation. »

Il n’en dit guère plus à ce sujet, ne souhaitant pas parler affaires ce soir et encore moins avec la jeune femme. En revanche, en ce qui concernant Victor de Rougelac, il se radoucit très rapidement avant de lui répondre, sur un ton beaucoup plus doux.

- « D’une part, je ne pense pas du tout que ce soit dans les projets du Comte de Rougelac d’épouser Serena. D’autre part, non rassure-toi ma sœur n’est pas un bien que je compte refourguer comme cela, au premier homme venu. »

Il lui adressa à nouveau un petit sourire taquin. Non il était tout à fait hors de question que Serena soit promise à Victor, ce n’était réellement pas à l’ordre du jour. Cependant, cela lui ferait tout de même énormément plaisir qu’elle se trouve un époux… Mais cela ne serait pas une tâche aisée, ne la sentant pas vraiment prête à partir sur ce terrain… D’ailleurs, il était presque comique que tous deux se mettent à parler mariage, au vu de leur situation commune… Était-ce le moment de lui avouer ? Non. Pas encore. Attendons un peu.

- « Ne sois pas désolée. Comme je te l’ai dit précédemment, c’est bon de voir que Serena a quelqu’un, à part moi bien sûr, sur qui compter. Et inversement. »

Sydonnie évoqua un épisode difficile, sans doute faisait-elle allusion au décès de sa mère. Roland ne voulu point remuer le couteau dans la plaie, il eut un regard compatissant, mais ne la questionna pas sur le sujet, qui pouvait être malvenu. Il imita son interlocutrice, en portant sa choppe également à ses lèvres. Il en était à sa troisième bière, n’ayant pas l’habitude de consommer beaucoup d’alcool, ne s’étant jamais rendu ivre, il commençait légèrement à en ressentir les effets. Cela ne se remarquait pas, mais à l’intérieur, il sentait l’alcool faire son bonhomme de chemin. Les paroles suivantes de la brune le firent sourire, repensant à sa discussion avec sa sœur.

- « C’est troublant à quel point vous vous ressemblez toi et Serena. Elle aussi m’a demandé si j’aspirais à d’autres choses, à suivre mes rêves… Mais ma vie est suffisamment palpitante je trouve, comme nos vies à tous à vrai dire maintenant. N’est-ce pas suffisamment palpitant de survivre à une hypothétique fin du monde ? »

Ses mots étaient sincères, troublants peut être, mais vrais.

- « Sombreval ? Le nom ne m’est pas totalement inconnu, mais je ne pense pas avoir déjà rencontré ton cousin. Peut être que tu pourrais nous présenter prochainement. »

Il était toujours bon de fréquenter de potentiels alliés. S’il était aussi bon que Sydonnie le disait, peut être même qu’il plairait aussi à Serena, affaire à suivre. Mais l’idée lui plaisait.

L’héritier fut ensuite surpris par la brune aux yeux clairs, qui se leva et lui tendit la main, dans le but de … danser ? Il hésita un instant, regardant autour de lui. Il y avait toujours quelques personnes, mais il en reconnaissait aucun. Il était, de plus, loin des beaux quartiers de la noblesse, danser ici ne serait pas mal vu. Il prit une dernière gorgée de sa choppe, puis se leva à son tour, acceptant volontiers la main qui lui était tendue.

- « Allons vaincre l’ennui, alors. »

Ils allèrent vers le centre de la pièce, qui était le plus dégagé. Il garda sa main dans la sienne, de sa main libre l’attrapa par la taille. Ils commencèrent tous deux à se laisser entraîner par la musique, Roland menait la cadence, il n’était pas mauvais danseur, quelques mondanités le forçant parfois à se rendre à diverses soirées et bals. Il profita de ce rapprochement, pour lui chuchoter près de son oreille, revenant sur la dernière parole de la milicienne :

- « Parce que cela pourrait plaire à Sydonnie d’Algrange, que je dévoile les facettes plus sombres de ma personne ? »
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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Terminé] Des retrouvailles teintées de souvenirs d'enfance [Roland]    [Terminé] Des retrouvailles teintées de souvenirs d'enfance [Roland]  EmptyDim 10 Fév 2019 - 18:22


La coutelière fronça légèrement les sourcils devant le refus de son interlocuteur, avait-elle touché un sujet sensible, avait-elle été maladroite ? Bien que désormais coutelière, elle n’en restait pas moins une femme aux origines nobles. Elle ne s’en intéressait pas, ne s’occupait pas de toutes les affaires des sangs bleus qu’elle trouvait particulièrement ennuyante. MAIS, elle en restait néanmoins une alliée de cette famille et aurait peut-être apprécié que Roland ne rejette pas cette manière aussi abrupte sa proposition. Aurait-elle été un homme qu’il aurait au moins pris le temps de l’écouter. Ses doigts avaient délicatement joué sur le doigt, visiblement un peu agacé par ce « non » qu’elle n’avait pas entendu formuler depuis longtemps à son égard. Sydonnie d’Algrange était désormais une femme de responsabilité, mais peut-être encore un peu capricieuse, se faire ainsi repousser sur la touche n’était pas quelque chose d’agréable.

Attrapant son verre pour avaler une gorgée qui n’avait pour autre objectif que de la détendre, la jeune femme détaillait simplement son interlocuteur avec toujours cette incertitude dans le regard. Roland était-il soit aveugle, soit particulièrement naïf pour sous-estimer ainsi Rougelac et ses aspirations ? Préférant garder le silence, elle se contenta de faire doucement tournoyer le liquide pourpre dans le fond de son verre. Curieusement, Roland lui donnait la sensation d’être un enfant, proie encore à des rêves enfantins, ou peut-être même les yeux recouverts d’une insouciance presque touchante. Silencieuse, elle se fit la promesse de lui prouver qu’il avait tort, peut-être ne fallait-il qu’agiter un soupçon de preuve sous le nez du jeune comte, pour lui faire ouvrir un peu les yeux. Silencieuse, elle s’était contentée d’offrir un demi-sourire. Inutile de gâcher ce début de soirée qui semblait bien débuté pour un Rougelac qui n’en valait pas la peine.

La conversation avait presque dérivé naturellement sur Serena et Sydonnie dû faire preuve d’une volonté particulièrement grande pour ne pas avouer à Roland que c’était beaucoup plus qu’une simple complicité. Pourrait-il seulement comprendre la raison d’un pacte de sang et ce lien si particulier qui l’unissait désormais à sa sœur ? De nouveau silencieuse, celle à la chevelure de jais détourna simplement le regard, se positionnant plus convenablement sur la chaise pour laisser ses deux prunelles claires vagabonder sur le lieu, la pièce qu’elle ne connaissait pas forcément. Était-elle une habituée de la chope sucrée et non de cet établissement. Il trouvait sa vie palpitante et ça avait manqué de me faire m’étouffer dans mon vin que je venais d’avaler. Il ne sortait presque pas de Marbrume, restait bien à l’abri derrière les remparts, faisait très certainement des petits actes de charité par-ci par-là et il trouvait sa vie palpitante, vraiment ? Redeposant son verre sur la table, j’avais fini par répondre doucement, en essayant de ne pas me montrer moqueuse.

- « Le plus important, c’est que ta vie te plaise, je suppose. Même si je suis plutôt d’avis que pour l’heure on ne fait qu’essuyer les conséquences de la fange, je ne vois rien de très digne à être un survivant si on ne gagne rien… » je m’étais laissée retomber contre mon siège « Ne te méprend pas, je trouve ça très… valorisant de voir des personnes comme toi, trouver la vie derrière les murs de Marbrume palpitantes. J’ai juste des espoirs un peu plus fort que ça, je suppose. Et puis, il n’y a rien d’hypothétique à la mort dehors. »

C’était certainement le mot hypothétique qui avait dû le plus l’agacer, ce qui avait dû la faire glisser vers le terrain semé d’embûche et sa maladresse verbale. Pour autant, d’Algrange ne semblait pas culpabiliser, après tout chacun était libre de voir la vie comme il l’entendait, si Roland de Rivefière, héritier de la famille se satisfaisait à vivre dans une demeure prêtée par le duc, bien à l’abri derrière des murs qui finiraient par s’effondrer un jour, il en avait complètement le droit. Ce fut un léger silence, avant que le nom de son cousin ne vienne de nouveau prendre part à la discussion. Il voulait le rencontrer, du moins qu’elle soit un intermédiaire et elle n’avait pas semblé relever, avait-il l’intention de la revoir pour ainsi faire des présentations avec le dernier membre de sa famille ?

- « Je vais y réfléchir, vous êtes deux grands garçons, je suis convaincu que si un quelconque arrangement pouvait se faire entre vos familles vous n’aurez pas besoin de moi pour servir de guide, n’est-ce pas ? »

C’était une façon de lui souffler qu’elle n’allait être certainement pas un pion dans ses propres magouilles de territoire. Elle l’avait trop fait pour sa mère et ses désirs stupides d’ascension, n’allait-elle pas remettre le couvert sans raison. Sydonnie était bien dans la milice, loin de ce jeu de cours, de noble, de relation, loin des faux semblants. Quand quelque chose n’allait pas, cela se réglait l’épée à la main et cela lui convenait très bien comme ça. Souhaitant passer à autre chose et surtout, offrir un petit avant-goût de ce que pourrait être une vie palpitante, s’il arrêtait de se mettre un cadre de bonne conduite à chaque fois qu’il ouvrait la bouche, elle avait fini par se relever. Main tendue vers lui, la femme d’armes lui proposait une danse. Proposition simple, mais oh combien délicate quand personne autour d’eux n’effectuait la moindre danse. Roland avait terminé sa chope avant d’attraper la main de la milicienne pour se laisser entraîner au milieu de la salle. Glissant une main sur ses hanches et l’autre conserver son emprise sur ses doigts. D’Algrange le laissa volontiers guider, suivant ses mouvements et si elle n’avait jamais été une très bonne danseuse, les anciennes habitudes et les différents pas de semblaient pas avoir été oublié. Il était venu murmurer à son oreille et elle n’avait pas pu s’empêcher de répondre de la même manière :

- « C’est juste que je ne crois pas aux personnes sans la moindre faille et que je suis curieuse de voir les tiennes, Roland. »

Elle s’éloigna légèrement, le temps d’effectuer un léger mouvement de danse qu’il avait provoqué avant de revenir pour faire le point. Pour l’heure l’homme semblait la laisser mener la conversation et ce n’était peut-être pas forcément une bonne chose. Revenant à son oreille se hissant légèrement sur la pointe des pieds, rapprochant de ce fait son buste du sien, elle reprit dans une tonalité plutôt faible :

- « Tu me dis être heureux de ta vie, te satisfaire de tes occupations, ne pas avoir d’autres projets que ce que ton titre te donne… Tu me dis donc que tout est parfait, mais si je te dis que moi je n’y crois pas ? Je suis prête à parier que si il y avait eu ne serait-ce qu’une seule personne de ta connaissance dans la pièce, tu n’aurais pas dansé. Je me trompe ? Je suis bien placé pour savoir que les apparences sont souvent trompeuses, alors dis-moi, Roland… Tout est vraiment si parfait dans ton existence ou tu essaies de cacher autre chose ? »

Jouer carte sur table, c’était devenu une habitude, tester ses interlocuteurs aussi. La jeune femme avait naturellement vrillé son regard dans le sien, un soupçon de provocation au fond de ses yeux. Elle avait joué les siennes, amenant la conversation à toute autre chose, ce n’était pas moins déplaisant, c’était là qu’elle allait pouvoir constater si c’était un homme intéressant ou particulièrement ennuyant.

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MessageSujet: Re: [Terminé] Des retrouvailles teintées de souvenirs d'enfance [Roland]    [Terminé] Des retrouvailles teintées de souvenirs d'enfance [Roland]  EmptyLun 11 Fév 2019 - 13:07
Roland avait mal pris les paroles de Sydonnie. Même si bien sûr, cela partait certainement d’une excellente intention de la part de la jeune femme. Là était sans doute le problème. Parler des problèmes financiers avec une femme le décontenançait, qui plus est, femme étant supposée être sa promise. Il avait écarté la discussion, balayant instinctivement sa proposition. Cela n’avait pas plu à la brune. Cela c’était lu sur son visage. Elle n’aimait peut être pas qu’on lui dise non. C’était certain même. Elle était à la tête d’une coutellerie, devait user d’autorité, elle avait des hommes sous sa direction. Et là, un homme, Roland de Rivefière, se permettait de lui tenir tête. Elle n’avait plus l’habitude et cela la contrariait. L’héritier s’en amusa intérieurement, il ne voulait pas la vexer. Il voulait bien accepter que les femmes travaillent et même ont des postes importants, mais elles devaient tout de même savoir se comporter et savoir aussi se rabaisser, selon lui. Roland voulait voir le côté terrible vanté par Serena. Après tout, si jamais ils devaient véritablement se marier, il serait bien content d’explorer avant cela les terribles facettes de la milicienne. Et vraisemblablement, le noble risquait de ne pas être au bout de ses peines. Tempérament de feu, forte autorité, ne se laissait pas marcher dessus. Ce comportement le déstabilisait. Car il avait très fortement envie de la remettre à sa place d’une part, mais d’autre part, c’était rafraîchissant. Il se laissait volontairement guidé par la cadence de paroles de la femme, la laissant orchestrer leur discussion. Il voulait savoir jusqu’où elle était capable d’aller, peut être la pousser un peu dans ses retranchements.

- « Tu me juges bien vite Sydonnie. Mais ce n’est pas de ta faute, je te montre seulement ce que je veux bien laisser se dévoiler. Mais j’espère que tu ne te braqueras pas, en ayant un avis hautement faussé sur ma personne. Laissons-nous le temps, de nous découvrir davantage. Je suis plus qu’un noble qui se cache à l’intérieur des murs de Marbrume. Ce n’est pas parce que, comme toi, je ne me suis pas lancé dans la milice, que mes actes sont vains. Je ne suis pas un couard qui se cache, l’enfermement dans cette cité me pèse. »

Roland le savait fort bien que la mort n’avait rien d’hypothétique. Le nier serait idiot. Mais c’était plus fort que lui, il n’acceptait pas de se rendre à cette évidence. Étaient-ils réellement les derniers rescapés de ce monde tombant en désuétude. C’était douloureux, violent. Il ne voulait pas aborder ce thème ce soir, la mort était déjà tellement omniprésente. Mais fatalement, cela revenait toujours sur le tapis, la triste réalité de leur vie avortée.
Sydonnie répondit plus sèchement par la suite, restant encore sûrement vexée par la négation de l’héritier. Cela le faisait encore sourire intérieurement, quel caractère ! Il était temps, elle commençait à sérieusement se dévoiler. Terrible milicienne, te voilà enfin, enchanté pour de vrai alors ! C’était troublant, encore une fois. Il avait envie de lui rabaisser son caquet, mais en même temps elle le sortait de sa zone de confort, le poussait à quelque chose de plus palpitant, c’était vrai.

- « Oh mais parfaitement madame d’Algrange, ce n’était qu’un prétexte afin de te revoir, mais puisqu’il en est ainsi, nous nous débrouillerons très bien sans tes services. »


Il sourit à présent franchement, ne fais pas la tête d’Algrange, radoucit-toi, tu es nettement plus belle lorsque tu m’offres de doux sourires.
Alors elle avouait à présent vouloir connaître les failles de l’héritier, accroche-toi jolie brune, il ne te les dévoilera pas aussi rapidement. L’alcool continuait son chemin, mais il ne serait pas assez saoul ce soir pour te révéler ses sombres secrets, il arborerait encore ce masque ce soir. Il était fissuré, mais point encore brisé. Laisse-le encore être cet homme parfait. Il la laissait se rapprocher, collant son buste contre lui, elle se hissa presque à sa hauteur, du moins afin que sa bouche puisse glisser doucement à son oreille quelques paroles à voix basse. Pourquoi souhait-elle le mettre à nu, le déstabiliser de la sorte, elle essayait de se jouer de lui, la situation ne lui plaisait pas. Avait-elle l’habitude de jouer avec les hommes, n’était-il qu’un jeu de plus. Serena lui avait dit qu’elle n’était pas dans une relation officielle, mais qu’elle ne trahirait pas sa confiance. C’était bien qu’il y avait matière à trahir. Roland se posait maintenant des questions quant à la jeune femme avec laquelle il était en train de danser. Il interrompit la danse, l’entraîna dans un coin plus sombre de la pièce, plus éloigné des oreilles et des regards.

- « Un secret Sydonnie, j’en ai un pour toi. Je ne me suis pas montré tout à fait honnête, je suis au courant de quelque chose te concernant, nous concernant tous les deux. »

Il la regardait fixement, la main toujours dans la sienne. Il la lâcha doucement, s’adossa contre le mur, n’étant plus directement confronté en face à face avec la milicienne. Avant de poursuivre, restant tout de même attentif, en mesure de jauger sa réaction.

- « Ta mère, paix à son âme, a arrangé un mariage avec mes parents. Ils nous ont fiancés, toi et moi. »

Boom, voilà, la nouvelle était tombée et elle allait sûrement faire des ravages sur son passage. Le Comte préféra couper Sydonnie, alors qu’elle s’apprêtait -ou pas- à dire quelque chose.

- « Il était plus correct de te l’annoncer, par soucis d’équité. Mais sache que je ne t’attends rien de toi. Enfin, je ne te forcerai jamais la main. Pour ma part, je ne suis pas tout à fait contre cette idée. Mais pas maintenant, pas comme cela. J’aimerai apprendre à te connaître davantage, voir si cela serait possible. J’exige aucune réponse, aucune promesse. Tu restes entièrement libre de tes choix. »

Il ne savait pas ce qu’elle en pensait, mais elle essayait de l’amener sur une route qu’il n’avait pas du tout envie d’emprunter pour le moment. Alors, comme pour se défiler, il lui avait appris la nouvelle. Il n’avait pas prévu de le faire ainsi, il voulait amener la chose avec plus de douceur. Mais en même temps, cela lui montrait qu’elle n’était pas maîtresse de tout. Cela au moins, elle ne l’avait pas vu venir, c’était le moins que l’on puisse dire…
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MessageSujet: Re: [Terminé] Des retrouvailles teintées de souvenirs d'enfance [Roland]    [Terminé] Des retrouvailles teintées de souvenirs d'enfance [Roland]  EmptyLun 11 Fév 2019 - 14:05


- « On verra si le temps te donne raison » souffla-t-elle simplement

Ce fut un léger silence, celui du doute, de l’incertitude, mais aussi de la provocation. Il venait de la provoquer, de la titiller gentiment pour lui montrer qu’il pouvait aussi s’imposer. Cela ne lui plaisait évidemment pas, prenant une légère inspiration, la coutelière avait cherché à se détendre à sentir la totalité de ses muscles se contracter puis se relâcher. Ses prunelles claires s’étaient fixées sur son interlocuteur, sans se détacher une seconde. Il avait envie de jouer ? Elle allait jouer. Malheureusement pour la jeune femme, Roland semblait tout autant jouer le parfait séducteur, que l’arrogant piqueur –même si elle ne l’avouerait jamais, c’était quelque chose qui lui plaisait-, son regard c’était durci alors qu’il évoquait ne pas avoir besoin de ses services, ni lui, ni sa famille. La femme d’armes dû se répéter de nombreuses fois qu’il était le frère de celle avec qui elle était liée par un pacte de sang, sans quoi, il était évident qu’elle l’aurait déjà laissé en plan, seule, comme l’imbécile qu’il était à sa table. Néanmoins, D’Algrange parvenait à conserver cette maîtrise d’elle-même, si bien qu’elle avait fini par l’entraîner au milieu de la pièce pour savourer un moment, une danse, un premier rapprochement.

Il était plus grand qu’elle, ce qui n’était pas un exploit, un peu plus large aussi, forcement avec sa corpulence masculine qui dénotait avec celle féminine qu’elle pouvait aborder. Il était venu murmurer à son oreille et elle n’avait pas pu s’empêcher de faire même, s’obligeant à se hisser sur la pointe des pieds, s’obligeant à se rapprocher pour pouvoir attendre son oreille à lui. Provocatrice et particulièrement joueuse, elle avait fait le choix de déposer les différentes cartes sur la table, le tout dans un murmure tout à fait banal. Ne s’était-elle aucunement attendue à ce type de réaction, l’homme avait presque immédiatement stoppé la danse, conservant sa main dans la sienne pour l’entraîner dans un couloir plus isolé. Il s’était adossé contre le mur, n’avait absolument pas bougé, avant de lui annoncer fièrement qu’il ne lui avait pas tout dit. Est-ce qu’ils avaient tous décidé de la faire chier ? Entre Aaron la vieille qui lui proposait d’avoir une relation avec sa pactée et elle, et maintenant Roland qui se jouait visiblement d’elle depuis le début.

Le visage de celle à la chevelure de jais s’était presque immédiatement fermé alors qu’elle le détaillait sourcils froncés. De quoi parlait-il exactement ? Puis ce fut le drame, le véritable coup de poignard dans le doute, ses lèvres s’étaient légèrement entrouvertes, ses poings resserrés immédiatement faisant blanchir ses articulations tant elle y mettait de la force. OUI, ils avaient tous décidé de se foutre de sa gueule. Il lui avait semblé soudainement d’air, il lui avait semblé recevoir un coup si important sur la tête qu’elle n’avait plus été capable de respirer, de comprendre, de réagir. Son regard semblait un peu perdu sur son interlocuteur alors que son cerveau ne lui répétait en boucle qu’une seule information : c’est le frère de Serena. Néanmoins, ce fut ce qui devait être à la base un moyen de l’adoucir qui la fit sombrer définitivement. Il lui disait qu’elle avait le choix, qu’il voulait la connaître, prendre le temps, mais que cela ne lui déplairait pas. Ah bah évidemment.

Ni une ni deux la jeune femme l’avait agrippé le plaquant avec violence contre le pan du mur, ses deux mains sur chacune de ses épaules pour le maintenir et son genou appuyé contre son entrejambe masculine. Levant doucement son visage pour pouvoir plonger son regard dans le sien, elle avait d’abord hésité avant de prendre la parole.


- « Si je ne t’embroche pas tout de suite, c’est unique parce que tu es le frère de Serena avec qui j’ai un fait un pacte de sang. Et c’est uniquement pour ça. » fit-elle brutalement « Sans ça, crois-moi, que tu n’aurais plus cette tête de beau garçon en ce moment même. » grogna-t-elle les yeux rouges de colère « Ça t’amuse c’est ça ? Tu t’es bien amusée à me faire croire que tu ne voulais que faire connaissance, puis à m’envoyer balader quand je t’ai proposé de vous venir en aide, tout ça pourquoi ? Parce qu’en fait tu savais que j’étais déjà piégé, c’est ça ? ORDURE. »

Sa poigne s’était fait plus forte, plus violente aussi, la pression de son genou plus intense.

- « Je vais être clair Roland de Rivefière, approche-toi de moi, encore une fois, et je te fais la promesse de te provoquer en ordalie et de sustenter ma lame du sang de ton joli cul. Ca va, je m’exprime suffisamment comme une belle dame pour toi ou je dois utiliser de mots plus soutenus pour que ça te rentre bien dans le crane ? »

S’il avait eu un petit doute vis-à-vis du caractère plutôt bien trempé de la jeune femme, il pouvait en avoir la confirmation. Elle avait fini par le relâcher aussi brusquement qu’elle avait attrapé, lui lança un nouveau regard particulièrement noir avant de le laisser en plan contre son mur pour retrouver le comptoir. De là elle demande un alcool fort, très fort, le plus fort en stock et au minimum trois chopes. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine, son souffle se faisait saccader alors qu’elle passait plusieurs fois nerveusement les doigts dans sa chevelure. En deux jours, elle avait dû éprouver la totalité des sentiments existants et Roland venait de l’amener au frontières de l’incontrôlé. Oui, elle avait fini par de ne pas parvenir à maîtriser ses émotions. Difficile de savoir comment Roland allait vivre la situation de son côté, lui qui venait d’apprendre que les deux femmes avaient fait un pacte de sang. Allait-il identifier de quoi il retournait et qui allait être le plus surpris des deux dans cette histoire ?

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MessageSujet: Re: [Terminé] Des retrouvailles teintées de souvenirs d'enfance [Roland]    [Terminé] Des retrouvailles teintées de souvenirs d'enfance [Roland]  EmptyLun 11 Fév 2019 - 15:21
Laissons faire le temps, voilà qui était une parole le sage, Roland acquiesça d’un signe de tête, la question était réglée, pour le moment. Ils se taquinaient, se cherchaient. Roland entrait dans son jeu, même si la brune restait encore un peu vexée et distante, au fond il sentait que cela lui plaisait. Il n’était pas si angélique qu’il voulait bien le montrer, il aimait jouer aussi. Et ce jeu était palpitant, c’était bien ce qu’elle voulait, rendre les choses moins monotones, vaincre l’ennui. Alors ils y étaient, en plein dedans. Le jeu pouvait aussi devenir dangereux, c’était ce que Roland allait rapidement constater, à ses dépends.
Leur danse fut donc brutalement coupée, Sydonnie se laissa entraîner à l’écart par l’héritier. La réaction de la brune ne se fit pas attendre, elle réagit rapidement, violemment, très violemment. Roland fut choqué de sa réaction. Vraiment, il ne s’y attendait pas. Une telle fougue, une telle hargne, une telle violence. Elle le plaqua contre le mur, positionnant son genou sur son entrejambe. Et bien, elle avait un sacré culot, s’il n’essayait pas de maîtriser continuellement ses émotions, on aurait pu le voir les yeux écarquillés. Le choc se lisait tout de même, mais de manière un peu plus mesurée. Mais… qu’est ce qu’elle venait de dire ? Un pacte de sang, tout allait trop vite, les menaces, cette révélation. Elle inversait encore les rôles, en lui apprenant cela de but en blanc. Il se dégagea tant bien que mal de l’emprise que la brune avait sur lui, la rage plus ses entraînements de milicienne devait décupler ses forces… Mais il n’était pas en reste, son imposante carrure et son athlétisme lui permit tout de même d’enlever la pression. Il lui attrapa les poignets pour se dégager, agissant avec une force mesurée, il voulait se retirer du piège, sans lui faire forcément mal. Ce n’était pas son but, mais lui adressait tout de même une légère pression. Elle n’aurait pas du se comporter ainsi.

- « Tu n’as rien d’une belle dame Sydonnie d’Algrange, tu fais même honte à voir. »

Il avait dit ses mots bas, trahissant une certaine déception. Bien qu’il n’attendait rien forcément d’elle, il ne s’était pas attendu à une telle haine envers sa personne. Il restait donc un peu déçu. Puis il reprit, plus fort, en tachant tout de même de garder son calme.

- « N’aie crainte, je ne m’approcherai plus de toi, tu n’en vaux certainement pas la peine. Tu aurais préféré quoi, que je te dise cela de but en blanc ? »

Il s’emporta à présent, serrant de plus en plus fort les poignets de Sydonnie, sans s’en rendre compte, il commençait à vociférer, les regards se tournaient vers à présent vers eux, mais le noble s’en contrefichait, elle voulait voir de la folie, elle voulait le voir sortir de sa perfection. Le masque qu’il arborait depuis l’enfance semblait être à présent définitivement brisé, irréparable.

- « Oui j’ai essayé d’apprendre à te connaître, je me suis simplement montré sincère envers toi. Je t’ai dit que je ne te forcerai en rien. Et voilà comment je suis remercié, en me traitant comme le plus immonde des brigands… Je ne suis pas responsable de tous tes maux, je crois bien que tu es folle à lier Sydonnie d’Algrange. »

Il lâcha la pression qu’il exerçait sur ses poignées, la repoussant légèrement vers l’arrière. Revint à présent l’évocation du pacte de sang qu’elle avait fait avec Serena… C’en était trop, il fallait qu’il voit sa sœur. Pourquoi avait-elle fait cela.

- « Et moi qui disait que c’était pour bon Serena d’avoir une amie comme toi, dans quelle combine sordide tu l’as entraînée… »

L’héritier était las de cette soirée. Jamais encore il ne s’était emporté de la sorte. Elle l’avait fait sortir de ses gonds, Serena, ce pacte, ce mariage, toute cette histoire, son comportement, cette violence. Tout revenait en tête et il avait envie d’exploser. Il fallait qu’il sorte, qu’il prenne l’air. Il avait peur de faire une bêtise qu’il regretterait amèrement. Ni une ni deux, sans adresser un autre regard ni une autre parole à celle qui l’avait rendu dans ce sale état, il quitta les lieux en trombe, jetant à la va-vite de quoi payer les boissons sur le comptoir. A présent dans la ruelle sombre, il était dans une colère noire, un démon semblait l’habiter. Il avait envie de hurler sa rage au monde entier.
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