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 Nostalgie quand tu nous tiens.[Pv Adeline]

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Nathaniel Lenoir
Nathaniel Lenoir



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MessageSujet: Nostalgie quand tu nous tiens.[Pv Adeline]   Nostalgie quand tu nous tiens.[Pv Adeline] EmptyMer 6 Fév 2019 - 22:12

Décembre 1165

Pour Nathaniel, les dernières semaines avaient été mouvementées entre la préparation à sa nouvelle condition d’aubergiste et le retour à une vie civile. Ayant toujours eu le contact facile avec les gens il ne doutait pas de sa capacité à réussir sa reconvention, mais pour le moment ce qui l’occupait c’était de remettre en état le bâtiment qu’il avait trouvé ou plutôt que sa cousine lui avait indiquée. Un endroit assez charmant, bien situé entre le port et le quartier commerçant, idéal pour y faire son beurre. Depuis presque une heure il attendait bien sagement une livraison de pierre, assis à une terrasse rue des Hytres. Il sirotait une bière tranquillement sous un ciel bleu azur en jouissant des rayons du soleil pour se réchauffer la nuque. L’ennui le poussait regarder passer les gens, trop occupés par leur tâche quotidienne et le besoin de survivre, il se disait qu’ils en oubliaient de profiter du moment présent à courir partout. Il riait intérieurement en se disant qu’ils ressemblaient à des fourmis trop affairés et se désolant dans le même temps en pensant que la plupart d’entre eux continuaient de croire que les fangeux étaient un mythe.

Joseph, son ami maçon l’avait aidé à trouver tout se qu’il fallait pour terminer le plus gros du chantier mais il n’était vraiment pas ponctuel. Nathaniel ne lui en voulait pas de se défaut qui paraissait si insignifiant en comparaison de toute les qualités que cet homme possédait. Sans lui l’auberge serait surement encore à l’état de ruine, enfin pas tant que ça tout de même. Le revêtement mural avait engloutie la totalité du stock prévu et l’ex milicien ne s’était pas douté un instant qu’il lui en faudrait autant pour retaper la bâtisse. Grace au maçon qui avait partagé ses contacts, il ne manquait plus que de beaux pavés taillés pour le sol. Le bâtiment était resté a l’abandon quelque temps et avait subit des dégâts par la pluie, le vent et le gel. En même temps c’était du solide, il avait eu beaucoup de chance de pouvoir devenir propriétaire de l’auberge alors il n’allait pas faire la fine bouche pour quelque cailloux !

D’autant plus que son projet de reconversion en tavernier se passait mieux que prévu, grâce à deux artisans mais aussi et surtout à Adeline. Sa cousine il l’aimait comme une sœur, avec elle et son frère, que de pitrerie ils avaient pu faire ensemble. D’ailleurs puisque ça lui traversait l’esprit, Nathaniel se demandait vraiment si son cousin allait bien, ça faisait une éternité qu’il n’avait pas donnée de nouvelle et cela était inquiétant. La dernière fois qu’ils avaient eu un contact, c’était au début de l’année, presque un an. « Je ne sais même plus si j’ai raconté cette histoire à Lili ! ». Les deux cousins s’étaient convenus d’un rendez vous dans un des camps lors d’une permission, tout les deux aussi saoul l’un que l’autre, ils n’avaient pas réussit à se coucher dans leurs lits et avaient finis la nuit dans la boue. Les souvenirs remontaient !

« Ça avait été une soirée bizarre, aucun de nous d’eux n’avaient parlés pendant presque une demi-heure. J’imagine que comme moi il ne savait pas trop par ou commencer, et puis après avec l’alcool pour aider, tout à coulé de source comme si on ne s’était jamais quitté. Faut vraiment que je lui raconte cette histoire, obligé ça va la faire rire ! »

Enfin la charrette transportant les pierres arriva, avec Joseph qui faisait une sale tête. Nath termina sa bière et le rejoignit, la raison de son malaise était simple, la commande ne pouvait pas être complète par manque de matériaux mais tout rentrerait dans l’ordre avant la fin de semaine. Il fallait maintenant décharger à l’auberge pour pouvoir commencer le revêtement d’au moins une partie du sol, le reste attendrait. Ce jour là, joseph prit le repas du midi avec Nath, la cuisine avait était terminé en premier pour faciliter l’avancement des travaux alors le cuisinier avait pu régaler son compagnon de tablé avec un bon plat. Le lieu de travail d’Adeline se trouvait juste à côté, alors bien évidemment son cousin avait frappé à la porte pour l’inviter à les rejoindre, sans grand succès pourtant.

L’après midi passa rapidement tant ils étaient occupés à mesurer, tailler et ranger les pavés contre un mur pour leurs futur utilisation. Bientôt le chantier en cours prendrait fin et la salle pourra accueillir sa clientèle, mais en attendant seul les murs, la toiture et la cuisine avait eu droit aux travaux. Ils n’y avaient pas d’étage, l’espace de réserve sous le plancher de la cuisine était soutenu par des poutres et le sol pas encore commencé n’était que terre battue et poussière. Mais ça prenait forme, doucement. La mère du tenancier venait régulièrement donner son avis d’experte mais le regard critique d’Adeline serait un grand plus. « Si seulement elle se décidait à venir manger avec moi plus souvent ». Se disait-il naïvement en croyant que ça la ferait venir.

Pour finir Joseph s’en alla bien avant la fin du jour, Nath en profita pour se laver et se vêtir d’habit propre. Il avait passé la journée à penser à sa famille, celle qu’il voyait souvent, peu et plus du tout. Ça lui trottait dans la tête et il devait en parler, évacuer se trop plein de souvenir qui allait le rendre dingue. Cogiter sur sa femme surtout, le ferait boire jusqu’à plus soif et en cette soirée bizarrement il n’avait pas envie de se saouler, alors il alla frapper à la porte de sa voisine et cousine en espérant qu’elle serait présente pour tuer un peu le temps avec lui. Il y avait du bruit, alors elle devait surement être présente sans l’avoir entendue taper, sans se démonter il ouvrit et entra dans ce laboratoire qu’il ne connaissait en vérité que très peu.

- Lili ! T’es là ? J’ai frappé mais tu ne répond pas, je sais pas ce que tu fais mais j’arrive.
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Adeline DelormeAlchimiste
Adeline Delorme



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MessageSujet: Re: Nostalgie quand tu nous tiens.[Pv Adeline]   Nostalgie quand tu nous tiens.[Pv Adeline] EmptyVen 8 Fév 2019 - 22:39
Nostalgie quand tu nous tiens.[Pv Adeline] 1ryk

Je me souviens… Du parfum de l'herbe au printemps, de la douceur de la brise printanière venant caresser la multitude de fleurs écloses, bien qu'encore timide… Je me rappelle du bruit de l'eau venant du petit ruisseau coulant derrière notre maison de campagne et de ce grand aulne solitaire qui m'accueillait, de temps à autre, m'abritant du soleil grâce à ses grandes branches richement feuillues. Je me souviens bien de ce temps-là. Je me le remémore avec nostalgie… C'était alors le temps de l'insouciance et de la simplicité, même si nous n'en n'avions nullement conscience à l'époque. Cela ne date peut-être pas d'hier, mais ce temps-là n'est pourtant pas si lointain.

J'aimais cet endroit. Nous étions au calme, loin de l’agitation de la cité. La maison n’était guère luxueuse, bien plus petite que notre riche demeure marbruméenne, mais nous y étions bien, chez nous. Je me souviens de ton rire lorsque nous courions dans les bois pour chasser une créature tout droit sortie de notre imagination… Quel nom lui avions nous donné déjà ? Au fond, quelle importance. Cet endroit, aujourd'hui disparu, n'est que le reflet de notre enfance passée… À présent, je ne le revois qu'en rêve… Une image trouble, un peu comme un dessin au fusain qui serait tombé dans l’eau… Ton visage aussi m'apparaît quelque peu effacé.

Au creux de mes souvenirs, résonne l'oublie. Il s'agit là d'une sensation bien étrange et quelque peu dérangeante. Un peu comme lorsque l'on cherche à se saisir d'une image se reflétant à la surface de l'eau… On croit pouvoir l'atteindre, l'attraper et puis… Tout nous file entre les doigts, nous laissant seul et amer. Alors, je rêve...

-Hey petite sœur, encore un livre à la main ? De quoi parle-t-il celui-là ?

Tu es là, Renaud. Souriant, comme toujours. Tu t'installes près de moi, sous ce grand aulne. Tu me pousses un peu, comme s'il n'y avait pas assez de place pour nous deux. Je lève les yeux vers toi, plein d'admiration, comme à chaque fois que je vois. Ton sourire est communicatif, alors je te le rends sans en avoir réellement conscience pour autant.

-Tiens donc, depuis quand mes lectures intéressent mon cher frère ?

J'hausse un sourcil, amusée par tes questions… Amusée par ma propre réparti, pouvant déjà prévoir la tienne, tant je te connais.

-Oh bah, probablement depuis que ces lectures te tiennent éloignée de lui. Allez, dis-moi, que lis-tu ?

Je laisse échapper un petit rire narquois. Je sais que tu joues le bel enjôleur, même avec ta sœur. Tu n'es pas sérieux. Tu n'es même pas très doué dans ce rôle tant tu es maladroit. Mais tu m'amuses. Alors, je te montre la couverture de cuir fumé, t’indiquant le titre avant de désigner la page que je suis en train de lire.


-L'un des cinq traités d'Alchimie. Ce qui se rapproche d'ailleurs plus d’un recueil de textes philosophiques que des leçons de Roland. Mais je ne le trouve pas moins intéressant pour autant.

-Est-ce un ouvrage conseillé par ton maître ?

Face à ton regard curieux, je ne peux qu’éclater de rire. J’imagine déjà le vieil homme, outré par mon choix de lecture… me grondant probablement parce que pour lui la philosophie n'est que l'apanage de la religion et ne représente qu’un frein supplémentaire à l'évolution de l'Homme… Mais je pense différemment.

- Grands Dieux, non ! Il me tuerait probablement en l'apprenant. Il est bien trop terre-à-terre pour cela, tu le connais.

-Hum… Effectivement, maintenant que tu le dis… Tu te relève, m'entrainant avec toi sans me demander mon avis. Tu t’empares de mon livre et le cache sous ta veste... Je vais donc sauver la vie de mon adorable petite sœur et t'éloigner de cet odieux bouquin.

- Hey ! Rends le moi !

- Voyons, c'est pour la bonne cause ! Regarde qui est là.

Sans rien ajouter, tu me désignes un jeune homme du doigt… Un jeune homme que nous connaissons bien, toi et moi… Et pour cause… Alors, exceptionnellement, je vous abandonne toi, mon frère tant aimé et mon précieux livre pour courir enlacer le cousin que nous ne voyons que trop peu.

-Nath !

Je le serre fort dans mes bras mince, inspirant son parfum boisé, mêlant l'odeur de la mousse à celle de la fumée provoquée par un feu de camp… Il est… Mon cousin, mais aussi mon frère. Il n'est certes pas l'égal de Renaud, mais je me surprends à l’aimer bien plus que mes sœurs. L'âge doit jouer un rôle dans cet attachement puisque nous avons grandi ensemble, tous les trois. Alors tu nous rejoins, riant joyeusement tandis que tu nous saisis tous deux par les épaules pour nous entraîner vers la maison.


J'ouvris les yeux sur une pièce qui m'apparut alors bien froide et si peu accueillante. Je m’étais assoupie sur ma paillasse tandis que brûlait un liquide verdâtre dans l'alambic… Depuis combien de temps ? Sur quoi travaillais-je ? Un simple regard à mes notes me rappela que je tentais de fabriquer un remède à base d'arsenic… Et pour en retirer le poison, je l’avais mis à distiller, depuis probablement bien trop longtemps vue la couleur et l'épaisseur de la substance… En somme, les vapeurs toxiques envahissaient à présent tout l'espace que j'avais oublié d'aérer.

-Idiote ! grondais-je après moi-même en me relevant précipitamment.

Trop pressée, mes pieds se prirent dans le tissu de ma robe ce qui me fit trébucher. Je me rattrapais, in extremis, à ma table de travail, faisant ainsi tomber quelques fioles heureusement vides. Quel bazar…

Lasse de ma propre maladresse, causée par la fatigue, la malnutrition et par un faible empoisonnement, je ne pus que soupirer en voyant l’étendu des dégâts… Mais tant pis, pas le temps de me lamenter, il fallait que j'éteigne les flammes de l’athanor avant d'aller rapidement ouvrir les fenêtres. Dans mon empressement, je ne prêtais aucune attention aux coups portés à ma porte… Je ne l'entendis même pas s'ouvrir… En revanche, la voix de mon cousin me glaça d'effroi.

-Bon sang, Nath !m'écriais-je en courant vers lui. Sors d'ici ! Tout de suite !

Uniquement guidée par la peur de le voir s'empoisonner aussi bêtement, par ma faute, je le poussais vers l'extérieur sans aucun ménagement avant de m'en retourner achever ma tâche. Alambic éteint et fermé, fenêtres et portes grandes ouvertes, je pus enfin le rejoindre à l'extérieur.

-Pardon...lançais-je, un peu penaude.J'ai laissé mon athanor allumé avec du poison sur le feu… Je suis immunisée, mais pas toi… Donc, j'ai eu peur… Que viens-tu faire ici ?
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Nathaniel Lenoir
Nathaniel Lenoir



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MessageSujet: Re: Nostalgie quand tu nous tiens.[Pv Adeline]   Nostalgie quand tu nous tiens.[Pv Adeline] EmptyMer 13 Fév 2019 - 20:43

Pas de doute ! La jeune femme était bien présente et tout en hurlant, elle surgit de nulle part en chargeant comme un taureau. Le malchanceux Nathaniel se vit bousculer sans ménagement risquant une chute qui ne fut évitée que de justesse, dans un grand écart admirable il réussit à garder son équilibre et rester debout face à ce diable bondissant. Il aurait eu l’air fin avec le fessier heurtant les pavés, surtout que sa journée n’avait pas été de tout repos. Elle devait sacrément avoir eu peur pour développer une si grande force avec un corps aussi frêle, ou alors elle avait été emportée par son élan.
De toute façon rien de mal n’était arrivé et c’était ça l’essentiel. L’effet de surprise étant passée, Nath put prendre le temps d’observer sa cousine. Depuis un moment déjà, exilée dans ce laboratoire d’alchimiste comme une sorcière, son apparence avait changée. La magnifique et joyeuse jeune fille avait laissée la place à une jeune femme solitaire qui semblait porter le monde sur ses épaules. Sans l’avoir connue auparavant ça ne saute pas aux yeux mais pour lui qui l’avait vue dans presque toute les étapes de sa vie, grandissants ensemble, ce poids qu’elle s’infligée s’avérait d’une évidence folle. Le sourire que Nath lui offrit à ce moment là fut paradoxalement sincère et forcé, le réel plaisir de la retrouver mêlé au réel déplaisir de la voir dans cet état.

- Quel accueil ! J’ai besoin d’une raison pour venir te voir maintenant ?

Nathaniel ne se faisait pas d’illusion sur le fait que sa très chère cousine saurait lire entre les lignes et deviner le fond de sa pensé mais il se devait d’accentuer son inquiétude à son égard, non pas pour la sermonner mais parce qu’il était de son devoir de montrer son désaccord sur sa façon de vivre. Il lui fit donc les gros yeux tout en la regardant ostensiblement de haut en bas, le regard sévère et bienveillant d’une inquiétude concrète.
Malgré tout, ce n’était pas son rôle de faire lui faire la morale ou de lui donner la leçon sur ce qu’elle pouvait ou devait faire. Il n’était ni son père, ni son frère mais seulement son cousin, alors même s’il n’en pensait pas moins il s’abstint de la gronder comme une enfant qu’elle n’était plus.

- Tu as l’air fatigué, tu ne viendrais pas manger un bout à l’auberge ? Je t’ai gardé exprès un morceau de lard et ce n’est pas loin.

Ces derniers mots appuyés avec une intonation taquine, comme pour dire qu’elle n’avait pas le choix. Il n’y avait pas fait attention à cause de son arrivée brutale mais maintenant qu’il y réfléchissait, n’avait elle pas parlé de poison et de feu ? Même en étant dehors à l’air libre, on pouvait sentir une forte odeur d’ail se dégageant de l’intérieur, une flagrance qui sans vraiment être désagréable ne donnait pas envie d’entrer. Il ne paraissait pas y avoir de danger imminent, pas de flamme ou d'explosion, et de toute façon Nath avait pleine confiance au compétence et au sérieux de sa cousine. Si il y avait eu un risque elle l'aurait inévitablement avertie.

- Tout va bien et le feu est éteint ? Si tu fais brûler ta maison, tu vas aussi faire cramer mon auberge !

Qu’est ce qu’il aimait l’asticoter, une façon de montrer son tendre sentiment fraternel. Ses parents n’ayant pas eu d’autre enfant, il avait était choyé et protégé de tout dans son enfance. Sauf quand il rendait visite à ses cousins et Renaud n’était pas avare de provocation enfantine, chose qu’évidement le petit Nath avait rapidement copié sur lui. Tout les deux se rejoignait sur beaucoup de sujet et faire enrager la « petite sœur » n’en était qu’un parmi d’autre.

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Adeline DelormeAlchimiste
Adeline Delorme



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MessageSujet: Re: Nostalgie quand tu nous tiens.[Pv Adeline]   Nostalgie quand tu nous tiens.[Pv Adeline] EmptySam 16 Fév 2019 - 14:54
Nostalgie quand tu nous tiens.[Pv Adeline] Picsar10


Nath… Tu n’en avais nullement conscience, mais selon moi, tu devais avoir bien plus qu’une bonne raison de venir me rendre cette visite. Après tout, de cousins, nous étions devenus voisins et pourtant, nous ne nous voyons que très peu. Je l’avoue, c’est en grande partie de ma faute, néanmoins ce n’est certainement pas une chose que je pouvais t’avouer aisément, pas ainsi… Peut-être jamais… Mais cette distance, c’est bien à moi que l’on la devait. Parce que tu étais si proche de lui, faire face à tes sourires et tes regards m’était très difficile… Souvent même impossible… Cela non plus, je ne pouvais te l’avouer. Je ne voulais pas que tu saches ce que j’avais fait, quand bien même savais-je que tu serais tout à fait apte à me comprendre. Je ne pouvais simplement pas affronter ton regard hypothétique sans m’effondrer par la suite. Voilà pourquoi j’aimais mieux t’éviter, toi qui fus jadis comme un second frère pour moi.

-Tu… Tu ne devrais pas entrer sans que je ne t’y invite,lui répondis-je en reprenant mes distances.Ce peut être dangereux.

Depuis combien de temps ne nous étions vu, lui et moi ? Des jours ? Des semaines ? Des mois ? Je ne saurai dire, en réalité, tant je m’étais renfermée, seule avec mes recherches. Je ne pouvais même mettre une date à ce jour tant j’avais perdu le fil de ma vie. Lui semblait avancer, il façonnait son avenir, à l’image de la bâtisse voisine, qui reprenait vie peu à peu, grâce à lui…J’étais à la fois fière et sincèrement heureuse pour lui. Pour lui non plus, la vie n'a pas été tendre, bien au contraire et pourtant, il continuait toujours d'avancer, qu'importe les obstacles, il les bravait… Moi… A côté, je n’étais plus que le bien pâle reflet, quelque peu troublé, de la fillette qu’il avait connu.

Ton inquiétude à mon égard… je la voyais, tu sais ? Mais je ne la méritais pas le moins du monde. Tu aurais dû simplement poursuivre ta vie sans me porter aucun regard fraternel, je n'apporte jamais rien de bon aux gens que j'aime… Mieux valait pour nous que nous restions loin, l'un de l'autre. Le temps de l'insouciance était bel et bien fini.

-Je vais bien, Nath… Tu n'as pas à t'inquiéter pour moi, rétorquais-je en ramenant mes bras près de mon corps. Geste à la fois pratique, pour chercher à me protéger de la morsure du froid et symbolique, en prenant une posture volontairement fermée.

“Pour clore la conversation et pour mieux te repousser, je comptais sincèrement te répondre que je n'avais pas faim et que beaucoup de travail m'attendait encore. Je le pensais… Réellement… J'avais perdu tout appétit depuis des mois, la vue de la nourriture m'écoeurait la plupart du temps, quand ce n’étaient pas les odeurs de viandes rôties… Oh, je savais pertinemment d'où ce dégoût me venait et depuis lors, chaque fois que je sentais ce parfum, ma mémoire me ramenait inexorablement à ce jour… Je revoyais le sang… Ce regard inhumain… Et cette odeur… Comment pourrais-je seulement l’oublier ?[/i]

Mais pourtant, je ne pus le repousser… Je ne voulais pas le blesser et encore moins lire la déception dans ses yeux sombres… Nathaniel représentait tant de choses pour moi. Il illustrait à lui seul, nombre de souvenirs auquel je tenais plus que tout…

-Je passe sur le lard, déclarais-je en grimaçant. Mais je ne serais pas contre un bol de soupe et une chope… Si tu as…

L'évocation de ma maladresse en faisant référence à l'une de mes bêtises d'enfant me fit, bien involontairement, hausser les sourcils avant qu'un sourire étrangement sincère ne se dessine sur mon visage blafard.

-Hey ! Ce n'était pas ma faute ! m'offusquais-je faussement avant de lui donner un léger coup sur l’épaule, Quelle idée de laisser ces machins-là près d'une cheminée ?

La bêtise en question : Un jour, je devais avoir une dizaine d'années, peut-être un peu moins puisque je n'avais pas encore débuté mon apprentissage, je m'étais mise en tête de faire fondre un bougeoir et le mélanger à l'or de l'un des bijoux de ma mère… Pour cela, j'avais eut la merveilleuse idée de placer le bougeoir dans un mortier en bois d'olivier et de le placer sur les braises de la cheminée située dans la grande salle de la maison… Le métal n'a pas eu le temps de fondre, puisque le mortier, huileux par nature, avait déjà pris feu gonflant ses veines sous l'effet de la chaleur avant de littéralement exploser en envoyant des braises incandescentes partout dans la pièce. Comme victimes, nous avions un fauteuil, heureusement à peine brûlé, une peinture représentant un illustre ancêtre au nom oublié, une tenture que mère venait d'acheter, mais surtout la peau d'ours posée devant l'âtre sur laquelle j’adorais m'allonger en hiver pour lire…

-Il n'empêche que ce tapis me manque encore, soupirais-je avant de l'attraper par le bras. Allez, montre-moi ton miracle.

“Comment fais-tu pour chasser les nuages et me ramener à celle que j'étais, même pour quelques secondes ? J'aimerai réellement connaître ton secret, Nath.”
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Nathaniel Lenoir
Nathaniel Lenoir



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MessageSujet: Re: Nostalgie quand tu nous tiens.[Pv Adeline]   Nostalgie quand tu nous tiens.[Pv Adeline] EmptyMer 20 Fév 2019 - 17:38

Le « miracle » se serait de réussir à payer le cout des rénovations, le plus chère étonnamment ce fut le bois. Depuis l’arrivé de la fange il devenait laborieux de s’en procurer, pour la pierre le fournisseur de Nath n’avait selon ses dires « Pas de problème, l’ami » L’ex-milicien le soupçonnait d’en récupérer sur les maisons des bas quartiers mais maintenant cela n’était plus son problème, alors il fermait les yeux sur la provenance plus que douteuse des matériaux.
La mise en route des travaux avait pris du temps à cause de son manque d’expérience en la matière mais à partir du moment ou le maçon dont c’était le métier avait pris les choses en main, tout avait été plus simple.

Nathaniel avait bin pensé à sa cousine en ce qui concernait le financement de l’auberge, mais sa fierté n’aurait jamais admise une telle demande. Il n’allait pas se faire entretenir par sa cousine, aussi riche qu’elle puisse être et même pour un emprunt, de son point de vue ça aurait été comme de la mendicité et c’était au dessus de ses forces. Alors ses problèmes d’argent ne seraient jamais le problème d’Adeline, il ne transigerait pas. La différence de leur niveau social n’avait jamais embarrassé Nath d’aucune façon, c’était ainsi et voilà tout. Ni jaloux, ni envieux, il n’avait jamais vraiment ressenti de honte vis-à-vis de sa condition en comparaison de celle de ses cousins. Mais comment rester le même tout en ayant sur les épaules le poids d’une couteuse dette.

- Un bol de soupe pour la demoiselle alors !

Le coup qui suivit, il l’avait bien cherché et c’est avec un grand plaisir qu’il l’encaissa. Son grand sourire attestant de son amusement, il ne put réprimer l’envie de simuler une douleur « Aïeuh » L’anecdote qu’elle évoqua ne lui avait pas laissé un grand souvenir. Il se rappelait seulement qu’effectivement la peau d’ours avait disparut et que Renaud lui avait donné un petit surnom moqueur pendant un temps. Des surnoms auquel personne n’échappait en faites, avec le temps le plus moqueurs étaient oubliés au profit des plus affectueux. Cette fourrure Nath en avait eu peur la première fois qu’il l’avait vu et puis ensuite il avait inventé des tas d’histoires de bataille, comment la bête avait elle était tué ? Des chevaliers en armure bravant la peur pour se mesurer au monstre.

- Tu sais, j’ai passé la journée à penser à la famille. Je me demandai comment se porte tante Yolande, ça fait trop longtemps que ne lui ai pas rendu visite, j’espère qu’elle ne m’en veut pas.

La tante de Nath avait toujours été gentille et généreuse avec lui, ils ne s’étaient jamais vraiment rapprochés mais il l’adorait. A chaque fois qu’il rentré chez lui, elle lui donnait des friandises qu’il gardait bien précieusement pour les savourer tranquillement le soir venu dans sa chambre. Trop affairé, le jeune homme avait laissé le temps les séparer avec insouciance. Il recevait généralement une lettre ou deux dans l’année pour les grandes occasions, donnant des nouvelles et en demandant d’autre. Plus depuis la disparition de Renaud cependant, peut-être que ses souvenirs lui faisait trop de mal et qu’elle préférait oublier le petit garçon qui jouait avec son fils, Nath ne pouvait pas lui en vouloir puisqu’il souffrait lui aussi de cette absence.

Voilà un sujet douloureux qu’il valait mieux éviter d’aborder pour le moment. Bien que l’espoir de le revoir lui était toujours permis tant qu’on ne lui avait pas dit directement que son cousin était mort., rien ne laissait envisager le contraire. Comment aurait il pu survivre si longtemps sans que personne n’entende parler de lui ? Le seul endroit ou Nath n’avait pas voulut se rendre pour le chercher c’est dans les marais, et c’était vraisemblablement la ou que son corps devait se trouver. Rien que des conjectures et des hypothèses fondées sur l’espoir et le virulent besoin de ne pas souffrir une nouvelle fois de la perte d’un être chère comme ça avait été le cas avec Hélène.

Nathaniel conduisit donc joyeusement Lili jusqu’à la porte, il l’ouvrit et un souffle chaud les accueillit. L’isolation des murs garantie par un mélange de chaume et bien que le sol ne soit pas encore réalisé convenablement, les deux ouvriers avaient pris le soin de mettre en place le foyer central. Nath y avait mit du bois avant de sortir et il fut très fier de présenter son œuvre.

- Ton avis compte beaucoup Lili, mais garde en tête que c’est loin d’être fini !

L’opinion de la jeune femme avait beaucoup de valeur pour Nath et ce pour différente raison. Il l’avait toujours vu le nez dans des livres et il admirait son côté érudite, comme tout à l’heure avec ce mot qu’il n’aurait jamais connu sans elle « athanor » Ensuite il avait appris à aimer les femmes indépendante grâce à elle, toujours rebelle, hier comme aujourd’hui. Il faut avouer aussi que le cercle familiale et amicale de Nath était restreint se qui le poussait d’autant plus à aimer sa cousine.
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Adeline DelormeAlchimiste
Adeline Delorme



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MessageSujet: Re: Nostalgie quand tu nous tiens.[Pv Adeline]   Nostalgie quand tu nous tiens.[Pv Adeline] EmptyLun 25 Fév 2019 - 10:50
La famille… Aux yeux de beaucoup, la nôtre semblait particulièrement atypique. La faute à un mariage étrange, pour certains, puisque mon père, riche bourgeois et héritier d'une grande compagnie, choisit d'épouser une femme issue d'une famille sans réelle fortune. Édouard aimait pourtant son argent, il adorait l'exhiber pour prouver la réussite familiale, mais n'a jamais mis de frontière entre les Delorme et les Lenoir. Mon oncle et frère de ma mère, était notre précepteur. Il venait ainsi, chaque jour, nous enseigner tout ce que nous avions à savoir pour devenir des adultes cultivés pouvant rivaliser avec les connaissances des fils de nobles. Et Nath était avec lui… Il était d'ailleurs si souvent à la maison que les voisins pensaient qu'il s'agissait de notre frère, même si celui-ci arborait une tignasse noire corbeaux tandis que nous étions aussi blonds que les blés. Autant dire que pour Renaud et moi, Nathaniel Lenoir n'était pas notre cousin, mais bel et bien notre frère.

Combien de choses avions nous partagées à l'époque ? Autant de repas, de jeux et jouets, jusqu'aux épées que père avait fait forger pour les garçons. Bon, évidemment, celles-ci n’étaient pas aiguisées, mais ils pouvaient jouer au duel dans notre cours. Moi, j'étais la dame qui les encourageait, à tour de rôle, avant de devenir une princesse prisonnière d'un odieux dragon. Le temps passe et transforme les jeux d'enfants, plein d'insouciances, en devoir d'adultes. Renaud se préparait à prendre la suite de notre père et se faisait de plus en plus absents puisqu'il le suivait dans tous ses déplacement. Nathaniel, quant à lui, choisit de s'engager dans l'armée. À cette époque-là, nous ne communiquions que par courriers échangés de manière aléatoire. Mais je n'étais pas seule, Roland était là. Mon apprentissage me prenait énormément de temps et d'énergie, aussi nous ne voyons plus que lors de certains événements tels que les mariages ou les funérailles, tout comme les autres familles… Même si Nath ne put malheureusement assister à celles de son épouse… Nous, nous étions là.

Et puis… Vint la fange apportant son lot de morts et de changement. Notre famille se vit amputée de nombre de ses membres, comme beaucoup d'autres. Chacun de nous dut affronter son propre chagrin sans pour autant se rapprocher des autres… Renaud abandonna tout en s'engageant dans la milice extérieure et disparu… Du moins, officiellement. Le reste, je le gardais pour moi, me murant dans le silence et la solitude comme pour mieux me punir.

Alors, je me demandais : que restait-il de notre famille si soudée autrefois ? Pas grand-chose si ce n'est le mot en lui-même...

-Non, Nath, elle ne t'en veut pas, lui répondis-je dans un murmure. Elle a affronté son chagrin à sa manière et a choisi de retourner travailler dans l'officine de grand-père. Il est préférable qu'elle se tienne occupée, cela évite de ressasser le passé… Nous en sommes tous là, tu ne crois pas ?

La vie de mon cousin avait également radicalement changé, même si ce changement lui était profitable. Son veuvage l'avait rendu malade… Je me souviens de cette époque. Renaud et moi essayons d'être présents pour lui, mais l'alcool semblait alors être son meilleur compagnon jusqu'à ce qu'il ne déserte la cité et que ses lettres se fassent de plus en plus rares… Jusqu'à ne plus arriver du tout. À cette époque, je ne savais plus rien de sa vie… Renaud n'avait pas encore “disparu”, même si je n'avais pas plus de nouvelle de lui… Je passais donc mes journées comme aujourd'hui, seule dans mon laboratoire isolé… ou presque. La bâtisse reposant à côté de la masure qui me servait de lieu de travail était abandonnée depuis des lustres… Je savais que mon cousin avait besoin de renouveau dans sa vie, de même que ma chère tante… Alors, sans pour autant l'acheter de ma poche en sachant que Nathaniel ne me le pardonnerait pas, je pris sur moi de lui signaler son existence. Pourquoi avais-je fait cela ? Je me le demande parfois, sans doute parce que je voulais le protéger tout en le gardant près de moi comme pour veiller sur lui… Chose que j'étais bien incapable de faire à présent.

La bâtisse qui se trouvait à présent devant moi avait incroyablement changé, tout comme l'homme à mon côté. Il avait retrouvé le sourire tandis que le mien n'existait plus… Il avait trouvé un but, une raison d'exister tandis que je me contentais de survivre en mettant mes connaissances à profit. Il pouvait être fier de lui… Moi, je l’étais en tout cas.

Je le suivis donc à l'intérieur, curieuse de voir ce qu’il avait fait de ce lieu abandonné. Consciente de l'importance que donner mon cousin à mon opinion, je pris le temps de tout observer avec attention. Le bois pourrit avait laissé place à des poutres neuves dégageant encore leur douce odeur si particulière. La pierre, autrefois froide et à nue, s'était vue recouverte de chaume et apportait bien plus de clarté aux décors. Le foyer dégageait une douce chaleur qui nous enveloppait doucement sans nous agresser… Non vraiment…

-Tu as découvert le moyen de changer le plomb en or ? déclarais-je en lui offrant un sourire taquin. Nath, c'est réellement magnifique, cet endroit semble reprendre vie… Un peu comme toi.

Il n'était guère difficile de faire le lien entre les deux. Nathaniel avançait, tête haute, portant son rêve entre ses bras attendant de pouvoir enfin l'exposer au monde. Alors certes, les travaux n'étaient pas encore terminés, il lui restait encore du chemin à parcourir, mais l'on pouvait déjà imaginer à quoi ressemblerait son auberge une fois ouverte… Pour moi, elle prendrait les traits de son propriétaire reconstruit. Elle serait aussi chaleureuse et agréable que lui… J'imaginais les clients au comptoir, échangeant quelques paroles avec mon cousin. Je pouvais déjà entendre leur rire… De quoi redonner un peu de bonheur, même précaire à une population ayant perdu beaucoup en si peu de temps…

-C'est ça, cet endroit te ressemble, Nath. Tu peux être fier de toi... Fais-toi donc goûter cette soupe, voyons si son goût se montre à la hauteur des lieux, lançais-je en prenant place face au comptoir avant de taper joyeusement dessus comme tout client affamé.

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