Rejoindre l'Ordre ? ♠ [Alexandre].

Roland sortait de son manoir, dans le but de se rendre au Temple, comme presque tous les matins, lorsqu’il le pouvait. Se ressourcer, prier les Trois. Il en avait besoin, c’était presque devenu une addiction. Il n’y avait que cela ces derniers temps qui le faisait tenir bon, ne pas sombrer. L’enfermement dans la cité lui pesait de plus en plus. Bien sûr il était sorti il y avait quelques jours de cela, il s’était rendu dans une ferme, pas loin du village d’Usson. Les rencontres avaient été enrichissantes et aussi troublantes. La Fange avaient changé les gens, l’avait changé, plus qu’il ne le croyait. Il était impossible qu’il en soit différent, dans ce désastre que devenaient les vies du peuple, de tous.

Il avait enfilé son manteau d’hiver, habillé sobrement, comme souvent ces derniers temps. Le luxe et les couleurs chatoyantes ne le tentaient plus. Les couleurs sombres de ces vêtements allaient de pair avec son âme qui s’assombrissait. Il tentait encore de ne pas vriller. Une ombre au loin capta son attention, il avait bien l’impression de reconnaître le Vicomte de Terresang. C’était parfait, avant de se rendre au Temple, il profiterait s’il est possible, de s’entretenir un instant avec lui. Les affaires de l’Ordre de l’Astre d’Azur l’intéressaient depuis quelque temps et il jugea opportun d’en parler avec son dirigeant. Roland accéléra donc le pas, afin de rejoindre le Vicomte, ainsi arrivé à sa hauteur, il la salua :

- « Bonjour monsieur le Vicomte de Terresang, Roland de Rivefière. Je ne crois pas que nous nous sommes déjà rencontrés. Je suis navré de vous alpaguer ainsi, avez-vous un peu de votre temps à m’accorder, ou bien nous prendrons date ultérieurement pour discuter ? »

L’héritier était fort poli et courtois, comme à l’accoutumée. Il précisa l’objet de sa demande ensuite.

- « Il s’agit de votre ordre, l’Astre d’Azur. J’avoue souhaiter m’en rapprocher. Si jamais, en tant que noble, je peux vous être d’une utilité. Je salue votre initiative, l’altruisme est important en ces périodes si sombres... »

Roland apportait déjà son aide au Temple, mais s’il pouvait aussi l’apporter au sein d’un ordre établi, auprès du peuple, c’était aussi encourageant. La noblesse jouissait d’encore un peu de richesse tandis que les pauvres et misérables étaient entassés dans les bas quartiers, implorant les Dieux pour quelques morceaux de pain. S’il pouvait contribuer à rendre quelques vies meilleures, il le ferait avec plaisir.

Alexandre était fort occupé en ce moment, il y avait les organisations des réunions de l'Ordre mais aussi le choix d'un prétendant pour Adélaïde de Rougesoleil ... le fait est que même avec cela, il était débordé. Il allait devoir s'organiser convenablement si il ne voulait pas subir un burnout mais qu'importe ! Il s'était levé tôt pour aller dans les bas-quartiers et tenter de voir où il pouvait créer un bureau de recrutement -si on pouvait appeler cela ainsi !- et pouvoir recruter un maximum de personnes qui aimeraient avoir un travail pour aider son prochain.


Il était partie tôt le matin, il voulait passer par le temple ... depuis sa récente confession avec Mère de la Broye, il y allait plus souvent... il voulait se faire pardonner des dieux pour ses nombreux pêchés et se libérer de l'emprise des femmes de son passé et pour cela il se mettait à prier chaque matin que les dieux faisaient. C'est ainsi qu'habillé d'une armure en cuir noir et surmonté de son manteau en fourrure  et accompagné de deux hommes d'armes de sa garde, il sortit de sa résidence pour traverser les rues mondaines qui n'était pas encore bondées de monde.

Il se retourna quand ses hommes s'arrêtèrent alors qu'un noble se dirigeait vers eux avec un sourire aux lèvres... d'accord, bon qu'est ce que c'était cette embrouille mais il lui adressa à son tour un sourire quand il apprit la raison de la venue du dénommé Roland de Rivefière.

"Je suis disposé à vous écouter, messire de Rivefière ... je me rendais au temple peut être nous pourrions faire une partie de la route ensemble pendant que je vous écoute."

Il lui montra alors le chemin devant lui alors que les hommes d'armes lâchaient la garde de leur épée par méfiance et firent confiance à leur maître.

"Alors, messire de Rivefière, je vous écoute. Parlons peu mais parlons bien." Dit-il avec un sourire chaleureux.

Roland observait les gardes s’écarter, laissant s’amorcer la discussion entre les deux nobles. Le Vicomte lui sourit poliment et lui proposa de marcher ensemble jusqu’au temple.

- « Parfait, monsieur le Vicomte, c’est au Temple que je me rendais également. Nous ferons donc le chemin ensemble. »

C’était ainsi que les deux hommes se mirent en chemin, ce qui leur laisserait tout le loisir de bavarder sur la route. De Terresang semblait chaleureux à première vue, agréable. Roland ne le connaissait pas, ayant simplement entendu quelques ragots à son sujet. Il savait qu’il était froissé avec le Comte de Rougelac, mais qu’à priori il y avait du mieux, leur entente c’était certainement arrangée. Inutile de faire en sorte de contrarier Victor, sachant la dette qui les liait. Le Comte de Rivefière n’allait pas se lier avec des ennemis de son créancier. Mais si les choses tournaient mieux entre les deux hommes, pourquoi pas, pour Roland, faire aussi son bonhomme de chemin dans cette affaire.

- « J’ai eu vent de l’Ordre que vous avez créé. Je souhaiterai y apporter, si vous êtes d’accord, ma contribution. Je pense qu’en ces temps troubles, s’entraider et faire preuve d’altruisme est primordial. Nous sommes favorisés par rapport à certains malheureux, il est donc de notre devoir de noble d’aider la population. »

Le Comte croyait dur comme fer en ses paroles, il était des plus sincères. Se regrouper autour d’un ordre déjà établi, qui semblait tourner pour le mieux, cela lui semblait être une chose essentielle, au lieu s’éparpiller.
Ainsi, ils marchèrent ensemble, s’engouffrèrent un peu plus dans la large rue qui parcourait quasiment toute la cité.

- « Je propose donc mes services, avez-vous peut être des postes à pourvoir qui seraient à ma portée ? »

Roland était désireux d’aider la population, il attendait de savoir quels postes étaient disponibles et s’ils pourraient lui convenir.

"Le Hasard fait bien les choses, n'est cepas ?" Dit-il en arborant toujours son sourire."Allons y, messire de Rivefière."

Il fit un signe à l'héritier de se mettre avec lui à l'avant du petit cortège tandit que les hommes du Vicomte détachaient leur main de la garde de leur épée et ils prirent de nouveau la route.

Alexandre écouta alors attentivement le jeune héritier comtal des Rivefière, apparemment la réputation de l'Ordre se faisait grandissante et il n'avait même plus besoin de venir aux personnes de nobles naissances pour leur demander d'intégrer l'Ordre en tant que tel que voilà ils venaient d'eux même au Vicomte et c'était de manière désintéressée ... du moins le Terresang le supposait. Il parlait d'altruisme et d'entraide en ces temps troublés, le jeune homme avait raison mais fallait-il encore trouver les bonnes personnes pour finaliser les projets de l'Ordre qui était encore en stand-by à cause de l'hiver.

Il garda alors son sourire tout le long du chemin qu'ils faisaient alors que l'homme lui demandait quel poste était encore disponible au sein de l'Astre ... hm, depuis peu le Maître-Azuréen avait était pourvu par Ulysse de Sombreval mais le Maître Constructeur ainsi que le Maître Erudit étaient toujours disponible, il ne connaissait pas les affinités du jeune homme.

"Eh bien, nous en avons encore deux pour une noble personne comme vous."

Il salua alors de la tête un marchand de l'Esplanade qui se dirigeait vers une des nobles résidences pour on ne sait quelles affaires et reprit le cours de la discussion.

"Nous avons établi il y a un peu le secteur de l'instruction pour les nobles et bourgeois voulant des apprentis ... nous payons bien sûr ces prestations mais derrière cela nous aidons les orphelins à trouver des refuges et nous donnons une instruction aux personnes le souhaitant, bien entendu gratuitement. La Dame qui s'en occupait est actuellement en ... "congés" à cause de sa récente maternité."

Il observa alors Roland alors qu'il parlait et son sourire se fit plus élargi.

"Le second est Maître Constructeur qui était occupé par mon ancienne épouse, Kira de Haldonores que j'ai répudié à cause d'une sombre affaire de tromperie ... le poste est occupé par notre architecte en chef qui assure l'intérim mais nous pouvons toujours nous arranger."

- « Tout à fait. »

L’idée que les nobles ne désertaient pas le temple de la Trinité était agréable. Certains se détournaient quelque peu des Dieux, ne comprenant pas pourquoi ils s’étaient acharnés sur le monde, leur envoyant ces terribles fangeux. Certes, c’était un très lourd fardeau, mais même si ceux-là étaient la volonté des Dieux, ils le faisaient pour une juste cause, pas par pure malveillance, ce n’était pas imaginable dans l’esprit de Roland. Peut être l’humanité avait besoin d’être purgée, ou que les péchés des hommes étaient bien trop forts, il leur fallait se repentir, accepter ce fléau ou périr. L’héritier n’était pas certain du pourquoi de ces tragiques évènements, d’ailleurs qui pourrait affirmer l’être, personne sur terre n’avait de pouvoirs divins, capables d’expliquer un tel phénomène. Mais il avait ses propres convictions et pour l’aider à faire face, se recueillir presque quotidiennement au Temple était devenu son credo. Il était donc ravi de partager ce chemin, avec un homme qui avait les mêmes croyances, ou tout du moins, qui se rendait au temple, prier, se repentir. Ils avaient là tout compris. Là était la volonté des Dieux.

Il laissa ensuite le Vicomte lui exposer les différents postes qui restaient à pourvoir, pour une personne de son rang. Il en restait deux, plus précisément. Dans le secteur de l’instruction, ou bien le secteur de la construction. L’héritier n’avait pas de compétences particulières dans le domaine de la construction, il n’aurait pas d’expérience particulières à apporter, puis le peu d’hommes qui lui restaient n’étaient pas forcément les plus habiles dans ce domaine non plus. En revanche, le secteur de l’instruction, qui était à présent libre, pour cause la dame qui l’occupait précédemment était enceinte.

- « Et bien, mon cher Vicomte, je vous propose mon aide dans le secteur de l’Instruction. J’ai quelques facultés dans le domaine de l’écriture, de la lecture de l’apprentissage en général. Cea me plaît beaucoup de plus, de partager mon savoir avec les plus jeunes. Je peux former, apprendre à lire à écrire. Aussi, j’ai de bonnes compétences en ce qui concerne le fait de manier une épée et aussi la monte. Il est de mon devoir de vous aider. Veuillez, je vous prie messire de Terresang, m’expliquez les termes de cet éventuel accord ? »

Bien sûr, il entendait par là la participation financière. Et également, qu’il lui en dise plus sur les lieux à leur disposition, leur fonctionnement etc. Il connaissait l’existence de l’ordre, mais n’en savait pas beaucoup plus. Avant d’accepter pleinement la place qui lui était proposée, il devait en connaître les enjeux parfaitement.

Roland afficha ensuite une mine compatissante, lorsque son interlocuteur évoqua son ancienne épouse.

- « Navré de l’apprendre, pour votre ancienne épouse. Les mariages ne sont pas toujours éternels. »

Lui-même avait perdu son ancienne épouse. Non pas pour des affaires de tromperie, non sa femme n’était pas une femme de petite vertu. Mais, la mort l’avait emportée. Ce souvenir ancré d’une certaine culpabilité était encore douloureux.

Alexandre eut un sourire à l'encontre du Rivefière ... il semblait être un homme bon et le Vicomte aimait  s'entourait de pareilles personnes, après tout pourquoi aurait-il créer un Ordre pour aider le peuple si ce n'était pas pour rassembler toute la crème de la noblesse doté du même Altruisme que lui ?

Il écouta alors le jeune homme émettre son envie de devenir le chef du secteur de l'instruction de l'Ordre ... ce dernier n'avait pas trop eu le temps de se développer suite au congé assez tôt de la dame et le jeune Roland aurait donc pas mal de chose à régler avant que ce secteur ne soit opérationnel mais il y avait déjà quelques érudits qui avaient frappé à la porte d'Alexandre et il serait donc aidé.

Il s'arrêta alors au milieu de la route, alors qu'ils allaient quitter l'Esplanade, les miliciens en garde les regardaient intrigués pendant que les deux gardes d'Alexandre mirent leur main sur la garde de leur épée prêts à agir en cas de mauvaise surprise. Le Vicomte eut un léger sourire, le noble voulait savoir les termes de l'accord qu'ils pouvaient avoir entre les Rivefière et l'Ordre.

"Nous avons pour politique de demander une côtisation aux nobles familles qui nous rejoignent, non, n'allez pas croire que je vous demande la moitié de votre fortune mais bien un petit quelque chose tout les mois ... même les familles nobles les plus désargentées peuvent la payer, nous ne demandons que entre 1 et 10 écus ... sachant que étant le fondateur de cet Ordre, je met à disposition la moitié de la mienne ainsi que celle de mon ex-épouse.
Cet argent nous sert pour acheter les ressources nécessaires pour les rénovations et reconstructions dont nous allons envoyer des expéditions d'ici le printemps ... il nous sert également à payer les professionnels qui nous rejoignent, bien entendu les hommes n'ayant pas de réelles capacités sont acceptées mais elles sont payés au moindre prix ... c'est peu je vous l'accorde mais nous faisons travailler le peuple qui a besoin de penser à autre chose.

Il regarda alors ses gardes sur le qui-vive puis les personnes qui passaient autour d'eux et qui prennaient le temps d'écouter ce que Alexandre disait, certains ne voyaient pas cela d'un bon oeil mais qu'importe, le Vicomte se fichait bien de l'avis des autres.

"Nous demandons également une aide logisitique, nous avons besoin d'hommes, de personnes d'armes voire encore d'artisans ... je dois bientôt envoyer une expédition pour rénover le domaine des Haldonores qui m'appartient désormais et il me faudrait des hommes pour s'occuper de sa gestion."

Il se mit à sourire à Roland

"Bien entendu, si cela est impossible, nous pouvons toujours trouver un terrain d'entente, le 11 mars, les membres de l'Ordre se réunissent pour sa première réunion mensuelle depuis sa refondation... si vous n'êtes pas encore convaincu, discuter avec nos membres pourrait vous convaincre."

Roland exposait sa volonté et le Vicomte semblait réagir positivement à sa demande. Enfin, il s’arrêta net. Le Comte en fit de même, légèrement surpris. Alexandre continua de parler, il souhaitait simplement s’arrêter un instant sur cette discussion, avant de poursuivre leur chemin. Les gardes, les miliciens, les passants, tous semblaient s’intéresser à eux et à leur conversation. Le Vicomte évoqua à présent la cotisation à verser pour les nobles, forcément il s’en doutait un peu. Les Rivefière ne roulaient pas sur l’or ces derniers temps, comme tout le monde plus ou moins à Marbrume de toutes les manières. Les sous diminuaient bien vite, les fortunes s’amenuisaient. Mais encore une fois, même si leur fortune n’était plus celle de jadis, ils étaient tout de même tellement mieux lotis que beaucoup de malheureux des bas quartiers ou encore à l’extérieur de Marbrume. Roland n’étaient pas de ceux qui se complaisent dans le luxe. Non, il était soucieux des pauvres gens, il voulait les aider. Mais dans la limite du raisonnable tout de même, ils avaient déjà une dette à régler, ce n’’était pas non plus le moment de faire des folies. Mais une cotisation, en plus de son aide et son potentiel poste au sein de l’ordre de l’Astre d’Azur, devraient déjà beaucoup aider.

- « Financièrement, les temps sont durs pour tout le monde, je comprends néanmoins, parfaitement votre démarche messire. Je réfléchirai bien entendu à tout cela, avant de vous donner une réponse précise. Mais ma démarche est parfaitement sincère et honnête, croyez-le bien. »

Alexandre de Terresang continua sur sa lancée, il parla de quelques missions. Bien sûr, ils avaient besoin d’aide sur tous les fronts.

- « J’ai une poignée d’hommes qui a survécu à la Fange, qui sont ici à Marbrume. Ils pourraient peut être vous être utiles. Ils ne sont pas érudits, mais ce sont de braves et solides hommes, qui s’emploieraient bien volontiers à quelques travaux. Je me tiendrai à disposition, pour discuter de cette éventualité, bien entendu. »

Enfin, il lui apprit qu’une réunion aurait lieu prochainement. C’était une bonne chose, pour discuter de tout cela, rencontrer les personnes membres de l’ordre, jauger davantage la situation.
Il encouragea à présent son interlocuteur à poursuivre leur chemin et ainsi de quitter l’esplanade.

- « Je serai ravi de prendre part à cette réunion. Celle-ci se déroulera dans quel lieu, je vous prie ? »

 « C'est bien pour cela que nous demandons une cotisation mon cher Roland, même si les temps sont durs, ils le sont encore plus pour les petites gens qui sont dans les bas quartiers … l'Ordre en est conscient et c'est pour cela que nous ne demandons pas aux nobles qui nous rejoignent de mettre la moitié de leur fortune comme je le fais moi même. »


Il avait dit cela sur un ton plus dur qu'il ne le voulait en réalité … en fait, le Vicomte était tellement écoeuré que les nobles (du moins certains, comme particulièrement les mondains) ne voulaient rien faire pour le peuple à part pour redorer leur blason lors d'une quelconque distribution de nourriture mais ce n'était pas le cas d'Alexandre ou encore ceux qui qui l'avait rejoint ! Il n'avait pas voulu montrer son ressentiment au jeune Rivefière mais cela importait peu, il l'avait fait.


Roland lui indiqua qu'il avait peu d'hommes à sa disposition mais qu'il pouvait les mettre à celle de l'Ordre … en effet, le Vicomte avait décidé que le domaine des Haldonores serait idéal pour une base secondaire de l'Astre et bien sûr le noble devait faire cela concernant la négociation avec le Comte de Rougelac à qui il voulait léguer vingt pourcents des terres des Haldonores en échange d'un généreux loyer mais il aurait tout de même besoin de cette rénovation.


Ils se remirent en marche sous l'impulsion de l'héritier comtal et avant que le vicomte ne puisse répliquer à Rivefière, il se fit arrêter par les deux miliciens en poste.


 « M'sieur l'vicomte, m'sieur l'comte. »


Dit alors le soldat tout en les saluant avant de laisser son collègue à la mine suspicieuse, baisser sa vouge pour laisser passer les deux nobliaux et leur escorte.
Ils passèrent alors hors de l'esplanade sous le regard critique des gardes en poste et Alexandre répondit à Rivefière dans le fond sonore des quartiers dits « bourgeois » collés aux « pauvres » où il y avait semble t-il nettement plus d'animation que dans l'Esplanade.


 « Nous allons probablement la faire sur le navire du Capitaine Archibald Leboeuf avec qui nous avons conclu un accord commercial pour l'acheminement de nos convois…. Vous recevrez une missive de toute les manières, si vous êtes toujours intéressé. »

Il regarda l'animation du quartier avant de reprendre.

"Tous les hommes sont les bienvenus et toute l'aide qu'ils peuvent nous apporter également."

Roland comprenait parfaitement la démarche du Vicomte. Lorsque le ton de celui-ci se fit plus dur, il savait très bien que cela ne lui était pas destiné directement. Au premier abord et avec ce qu’il avait entendu au sujet de l’Ordre de l’Astre d’Azur, il s’agissait d’un groupe sérieux et altruiste. Voir que la plupart des nobles n’étaient pas du tout touchés par le malheur d’autrui le peinait beaucoup, c’était tout à fait compréhensible. Et L’héritier Rivefière ne pouvait que hocher la tête et acquiescer ses propos. L’entraide, le don de soi, l’altruisme, des valeurs qui se perdaient de jour en jour à l’intérieur des murs de la cité. Marbrume était de plus en plus peuplée, la famine, la mort, la maladie. Il fallait agir, même si au fond cela n’était peu, mit bout à bout, cela faisait un tout et ils pouvaient accomplir de grandes choses. Ne surtout pas baisser les bras, continuer d’avancer, afin que l’humanité survive à ce fléau.

Les miliciens les laissèrent naturellement passer, les saluant au passage. Arrivés de l’autre côté de cette ‘frontière’ qui séparait l’Esplanade du reste de Marbrume, les deux nobles contemplèrent le spectacle qui s’ouvrait devant leurs yeux. Le quartier de Bourg-Levant était nettement plus animé. Des bourgeois sortant de leur demeure, des artisans, des commerçants, le peuple de Marbrume qui allait lui aussi survivre, travailler, gagner durement de quoi manger, de quoi élever leur famille. Le quartier n’avait certainement plus sa joie et sa vigueur d’antan, il restait néanmoins plutôt agréable. Ici, la misère ne se faisait pas trop ressentir, pas comme dans les bas quartiers, comme le goulot. Roland ne descendait pas très souvent aussi bas. Se contentant de la Hanse et bien sûr du Temple, où ils seraient rendus bien rapidement. La misère était difficile à regarder au quotidien, il se privait de ce triste spectacle. Non sans oublier, non sans cette volonté d’agir et de prier pour leur survie ou leur rédemption. Le mal grandissait, c’était certain.

- « C’est parfait monsieur le Vicomte, j’attendrai donc de recevoir la missive. J’ai rencontré le capitaine Leboeuf, c’est un brave homme. Je suis ravi si la réunion se tient sur son navire. »

Ils continuèrent à s’engouffrer dans la ruelle, descendant vers le temple de la Trinité. Leur discussion arrivait presque à son terme. Roland était ravi d’avoir pu échanger avec le responsable de l’ordre, et de sûrement y prendre part assez tôt.

- « Merci pour cet échange messire de Terresang, je tacherai de réfléchir à tout cela. Mes hommes et moi serons, j’en suis certain, enchantés de prendre part à votre Ordre. »




[HRP : Je pense que nous arrivons au terme, je te laisse conclure sur une dernière réponse si tu le souhaites o/ Merci pour ce RP.]

Alexandre avait semble t-il bien fait de partir pour le temple à cette heure-ci … le hasard faisait bien les choses ou alors les Dieux commençaient à lui pardonner ses pêchés et avait amené le jeune Roland sur son chemin, l'Ordre était en bonne voie de pouvoir commencer ses opérations d'ici la fin de l'Hiver et en plus de cela, il avait réussi à compléter le Conseil de l'Astre avec ce nouveau venu … ah, ce qu'il se sentait presque heureux à cet instant mais il fallait encore que l'Astre d'Azur soit sollicité et il espérait également que le jeune Rivefière ne lui en voulait pas trop pour ce ton dur qu'il avait prit avec lui … c'est que chaque jour le Vicomte semblait avoir du mal à cacher son ressenti envers certain noble de cette cité !


Le Vicomte appréciait l'esprit altruiste du jeune homme … 'fin, il ne l'avait vu quelques minutes et même si le vieil homme avait un peu trop confiance en la race humaine quand elle parlait d'aider les les plus miséreux, il ne pouvait pas se tromper sur lui … du moins, il l'espérait … après, cela ne pouvait pas être un espion d'un mondain pour détruire l'Ordre de l'intérieur ? Si ? Nooon, de toute manière chaque nouveau conseiller de l'Astre était étroitement surveillé … oui, il avait la confiance facile mais il était pas si idiot non plus.


Le Capitaine semblait être connu du jeune noble, bien. Le vieux loup de mer avait semble t-il nouer lui aussi des contacts et le peuple pouvait être tranquille … bientôt, il aurait certainement un nouveau mécène en la personne de l'Ordre et surtout en la personne de tout les nobles qui adhéraient à la cause d'Alexandre … la cause d'Alexandre ? Non ! La cause du peuple !


 « Ce fut également un plaisir pour moi, messire. »


Puis tout en lui souriant en le regardant, ils continuèrent leur avancée jusqu'au temple de Marbrume où les prêtres seraient certainement surpris de voir la venu de deux nobles d'un coup dans la demeure des dieux.