Marbrume


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 Quand la noblesse oblige [Terminé]

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Cyrielle DolwenMilicien
Cyrielle Dolwen



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MessageSujet: Quand la noblesse oblige [Terminé]   Quand la noblesse oblige [Terminé] EmptyVen 13 Nov 2015 - 16:47
Ils avaient enfin accepté de lui retirer les bandages qui recouvraient plus de la moitié de son visage. Sa peau était encore meurtrie, rosie, fragile, mais avec quelques crèmes à la constitution mystérieuse, elle devrait réussir à la préserver. Elle devrait continuer de la protéger avec des pansements. Ce n’était pas recommandé, puisque les retirer allait étirer sa peau éprouvée, mais elle n’était plus à ça près, elle les laisserait un peu plus longtemps que prévu, et tant pis. Elle ne supportait pas d’être clouée au lit, assignée à sa chambre, comme punie, de n’avoir que ces murs vides autour d’elle. Elle apprécia de pouvoir enfin en ressortir, ou du moins, elle l’aurait apprécié sans prendre en compte le nombre de personnes sur lesquelles elle avait grogné à cause de leur regard insistant. C’était insupportable, elle lançait des injures tous les deux coins de rue et sa réputation faisait le reste la plupart du temps. Elle ne voulait même pas savoir à quel point ces rumeurs avaient enflé depuis qu’elle avait été acceptée dans la milice.

Toujours est-il qu’en chemin on lui annonça qu’elle ferait partit de la prochaine expédition. Il manquait quelques miliciens pour escorter un convoi urgent et elle avait ordre de combler ce manque. Elle n’arriva jamais à sa destination première, à savoir, la taverne de son père. Elle devait retourner à sa chambre pour préparer quelques vivres. Elle devait prendre de l’eau, un peu de nourriture séchée, de quoi dormir au chaud et préparer tout ce qu’impliquait ce genre d’expédition. Inutile de s’attarder sur le reste des préparatifs. Elle avait à peine eu le temps de s’adonner à son rituel et à ses quelques prières à l’attention de Rikni avant de devoir se rendre devant les portes de la ville. Elle était partie à la hâte et le reste de l’escorte se passa sans mal, et sans trop de casse. Ils étaient prudents, et le marchand était assez influent pour leur permettre de passer chaque nuit derrière des murailles fortifiées ou au moins les murs d’une maison modeste. Tous les marchands ne profitaient pas de ce luxe, mais au moins tout s’était passé au mieux.

Le retour avait été plus rapide. Tous avaient hâte de rentrer et sans les bêtes éprouvées par les charges qu’on leur faisait porter pour les ralentir, leur cadence était supérieure. Ils avaient voyagé pendant un peu moins de trois jours pour l’aller, le retour en avait pris deux. Alors qu’elle franchissait à nouveau les remparts avec un soulagement non contenu, elle vit encore un obstacle se mettre en travers de son chemin. Cet obstacle avait la forme d’un homme, bien bâti et certainement bien entretenu aussi. Ses habits et son attitude ne trompaient personne. Elle ne l’avait pas reconnu immédiatement, après tout, même en étant de la milice extérieure, côtoyer des nobles n’était pas à l’ordre du jour pour elle. Elle pouvait encore compter sur les doigts d’une seule main le nombre de nobles qu’elle avait croisé.

Il les avait tous interpellés, tout le groupe qu’ils formaient pour seulement quelques secondes encore. Pourtant, d’une manière ou d’une autre, ils avaient continué de discuter, précipitant leurs adieux, et ignorant que ces paroles leur étaient adressées à tous. Partant, chacun de leur côté, en lui souhaitant une bonne conversation, elle se retrouvait seule en face de lui, ne connaissant que vaguement son rang de baron. Évidemment que ces compagnons d’armes devaient connaitre l’attrait de son interlocuteur pour les bonnes choses, mais ce n’était pas son cas, alors elle se contenta de faire ce qui lui paraissait le plus juste, faisant attention à ne pas se montrer trop enthousiaste ou chaleureuse. Elle n’ignorait pas qu’il était certainement en train de regarder ses pansements légèrement gonflés de crème qu’elle devrait changer avant la soirée. Même si elle portait encore son armure, elle avait passé les remparts, et une partie de sa frustration ne demandait qu’à s’exprimer, même si le voyage n’avait pas été aussi éprouvant qu’il aurait pu l’être. Après tout, ce n’était pas elle en particulier qu’il cherchait, juste un milicien quelconque.

✧ Bonjour, qu’est-ce que je peux faire pour vous ?


Dernière édition par Cyrielle Dolwen le Sam 28 Nov 2015 - 19:49, édité 2 fois
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Hector de SombreboisBaron
Hector de Sombrebois



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MessageSujet: Re: Quand la noblesse oblige [Terminé]   Quand la noblesse oblige [Terminé] EmptyLun 16 Nov 2015 - 11:23
Hector de Sombrebois, s'était habillé relativement chichement. Il allait devoir quitter la partie noble de la ville et aller à la rencontre du bas-peuple, aussi ne voulait-il pas trop attirer les regards. C'est donc vêtu d'un vieux manteau marron, de bottes de chasse et, tout de même, de son élégant chapeau noir à bords de plumes blanches, qu'il avait parcouru Marbrume des quartiers riches aux quartiers pauvres. Il cherchait des hommes pour l'accompagner à Traquemont, là où dans quelques jours, une nouvelle battue allait avoir lieu. Il se disait qu'avant de voir le Duc, il devrait avoir vu de ses propres yeux et combattu de ses propres mains ces fangeux qui tuaient et terrorisaient les humains. Simplement, il n'avait pas envie d'aller voir madame de Traquemont seul. Il se devait, en tant que baron, d'avoir au moins quelques hommes avec lui, aussi bien pour la réussite de cette bataille que pour le prestige...

Il n'avait osé se compromettre en demandant de l'aide à d'autres nobles. Il avait donc parcouru la ville et avait simplement demandé à ceux qui lui paressaient combattifs (gens en arme, hommes forts, balafrés, miliciens...) de l'accompagner jusqu'à Traquemont. Il avait proposé de l'argent pour ceux qui hésitaient et, finalement, il avait réussi à s'offrir les services d'une bonne dizaine de personnes.

Là, il se trouvait non loin des portes de la ville. Il n'allait pas tarder à faire demi-tour pour retourner dans le quartier noble. Mais il entendit la marche lourde d'une patrouille de miliciens extérieur qui rentrait justement à Marbrume. C'était une bonne opportunité de trouver d'autres combattants pour sa mission spéciale. S'approchant du groupe, il interpella les hommes qui la composait... mais, ceux-ci, harassés par la mission qu'il venait de conclure et certainement pressés de regagner leurs maisons, ignorèrent les mots du baron. Seule un membre de la milice était resté là, non loin d'Hector. Il s'approcha de cette personne qui, à sa plus grande surprise, était une femme. Il semblait qu'elle n'avait simplement pas entendu ses mots. En effet, elle lui demanda ce qu'elle pouvait faire pour lui. Hector se rapprocha donc d'elle pour lui parler de son projet.

Elle était relativement grande pour une femme. Son visage était en parti couvert de pansements. Que lui était-il arrivé ? Hector se le demanda un instant... mais il, poliment, il ne posa aucune question et en vint directement aux faits :

- Bonjour mademoiselle. Je suis le baron de Sombrebois. Je suis à la recherche de combattants... et de combattantes pour une mission spéciale...

Hector scruta les yeux bleus de la jeune femme pour juger de son intérêt pour ses mots.

- Il s'agit d'aller à Traquemont pour aider la châtelaine dans sa chasse au fangeux. Vous qui êtes dans la milice avez sûrement une bonne expérience de ces combats, alors je serais ravi de vous voir à nos cotés ! Qui plus est, je rémunère de 20 pièces de bronzes ceux qui acceptent de partir avec moi.

Tout cela était très vrai et c'est avec un sourire confiant qu'il attendait la réponse de la milicienne.
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Cyrielle Dolwen



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MessageSujet: Re: Quand la noblesse oblige [Terminé]   Quand la noblesse oblige [Terminé] EmptyLun 16 Nov 2015 - 20:30
Elle sentit qu’il était légèrement étonné lorsqu’elle lui posa la question, même si elle ne savait pas réellement pourquoi. Si elle avait vraiment été attentive, elle aurait peut-être même distingué une pointe de lassitude de devoir répéter encore et encore les mêmes paroles. L’état de fatigue dans lequel elle se trouvait ne le lui permettait pas. Il ne semblait pas tenir rigueur aux autres miliciens pour leur départ malpoli et, il fallait le dire, précipité. Il n’y fit aucune allusion, et au vu de sa situation, elle ne leur aurait trouvé aucune excuse, loin de là. Pourtant elle était quelque peu hésitante, ne sachant exactement sur quel pied danser. Elle savait qu’elle devait faire preuve de respect envers les nobles, et au vu du rang de celui-ci, elle devrait faire des efforts tout particuliers.

- Bonjour mademoiselle. Je suis le baron de Sombrebois. Je suis à la recherche de combattants... et de combattantes pour une mission spéciale...

Ainsi, elle avait vu juste, il cherchait des miliciens. La légère pause dans sa narration attira tout de suite sa curiosité et sa méfiance à la fois. Le fait qu’une mission soit spéciale, elle attendait de savoir en quoi elle l’était, dans quel sens. Depuis sa première sortie de Marbrume, elle avait tout de suite été remise à sa place, elle n’était plus aussi intrépide, innocente ou inconsciente qu’elle avait pu l’être avant de voir de ses yeux le véritable visage de leur ennemi, de son ennemi. Elle prit donc soin de ne pas l’interrompre pour qu’il lui donne de plus amples explications sur ce recrutement et cette mission.

- Il s'agit d'aller à Traquemont pour aider la châtelaine dans sa chasse aux fangeux. Vous qui êtes dans la milice avez sûrement une bonne expérience de ces combats, alors je serais ravi de vous voir à nos côtés ! Qui plus est, je rémunère de 20 pièces de bronzes ceux qui acceptent de partir avec moi.

Alors il s’agissait de chasser des fangeux en grand nombre. C’était intéressant. C’était certainement le genre d’expédition qui visait les alentours immédiats de Marbrume et qui leur permettrait d’avoir un peu plus de calme aux portes de la ville. Tout exercice était bon à prendre, pourtant, le danger n’était pas négligeable. Il y avait la rémunération aussi, elle était loin d’être insensible à cet argument. Malheureusement, ses muscles, en particulier ses jambes, se rappelaient à elle. Elle avait beaucoup marché et n’avait qu’une hâte, prendre une douche. Elle se demandait comme le nez plus qu’imposant du noble ne s’était pas encore retrouvé incommodé par son odeur. Elle ne dit rien, renonçant également à l’idée stupide et plus que mal venue de l’entrainer dans une taverne pour lui permettre de s’assoir. Elle allait devoir rester debout encore un peu, même s’il n’était pas particulièrement de mauvaise compagnie jusque-là.

✧ C’est une bonne, initia… initiation. Combien de jours va prendre, tout ça ?

Elle avait beau bafouiller un peu, c’est pleine d’assurance qu’elle s’exprimait, et aussi pleine de détermination qu’elle confondit initiation et initiative. C’était bien beau de donner le montant de la récompense, mais si c’était pour partir pendant deux mois, elle ferait mieux de rester à son poste. Elle n’était pas particulièrement radine, elle ne tenait pas à le paraitre, mais s’il cherchait à arnaquer quelqu’un, elle ne voulait pas être sa victime. Elle n’allait pas se laisser marcher sur les pieds, nobles ou pas, elle devait s’assurer d’y gagner. Elle se disait que les bonnes grâces d’un noble valaient elles aussi leur pesant d’or, mais elle n’était pas encore bien certaine de pouvoir leur faire confiance. Son point de vue de fille du peuple prédominait largement et portait préjudice à ce monsieur de Sombrebois.

✧ Je suis désolée, j’ai oublié de me présenter. Je suis Cyrielle Dolwen. J’étais juste préau, préoccupé par le nombre de miliciens. Je veux dire, on est déjà nombreux ?

Elle s’était dépêchée de s’incliner un peu, évitant de grimacer pour ne pas faire tomber un des pansements. Elle prit rapidement le temps de fermer les yeux et d’appuyer sur chacun d’eux pour s’assurer qu’ils tenaient toujours. Elle n’avait même pas remarqué qu’elle changeait de pied d’appuis relativement souvent, de plus en plus incommodée par le fait de rester debout et sur place. Après tout, elle ne connaissait aucun endroit assez convenable pour y amener un noble, et encore moins dans l’état de propreté dans lequel elle se trouvait, grattant distraitement sa tête, quelque part sous ses cheveux, non loin de sa nuque.
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Hector de Sombrebois



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MessageSujet: Re: Quand la noblesse oblige [Terminé]   Quand la noblesse oblige [Terminé] EmptyMar 17 Nov 2015 - 11:00
La jeune femme bafouillait mais semblait plutot partante pour cette expédition. Hector nota dans les gestes de celle qui s'appelait Cyrielle une certaine nervosité. Peut-être avait-elle besoin d'aller se rafraichir quelque part ? En effet, elle rentrait tout juste de mission et il parut à Hector que la moindre des choses était de l'emmener dans une auberge afin de lui permettre de se détendre un peu.

- Enchanté, mademoiselle Dolwen, allons discuter de tout cela dans une auberge. J'en ai vu une un peu plus haut qui m'a l'air tout à fait convenable, je vous invite, dit le baron de Sombrebois.

Evidemment, il s'agissait de trouver une auberge ni trop luxueuse ni trop mal famée. Il fallait que le noble et la milicienne s'y sentent tout deux à l'aise.

Et donc, Hector entraina Cyrielle d'un pas tranquille, le long de la grande rue des Hytres à travers le quartier de la milice, puis de Bourg-Levant. Néanmoins, le baron pouvait entendre derrière le passage des colibets peu avenants "...cette sorcière...", "...le nobliau et sa pute...", "...deux j'en foutre...", etc. Mais il n'en avait cure. La jeune femme était simplement convalescente et le plus important était de lui expliquer la mission qu'il mettait sur pied. En chemin, il répondit en partie aux questions de la milicienne.

- C'est une mission d'une seule journée. Nous partirons dimanche matin et, si tout se passe bien, nous rentrerons dimanche soir. C'est à Traquemont. La châtelaine organise régulièrement des battues pour traquer et exterminer les fangeux qui menacent sa ville...

Hector vit l'auberge de la Libellule Rouge, avant le grand virage à gauche et la montée menant au quartier noble. C'était une auberge de la basse bourgeoisie. Le baron ouvrit la porte et la tint à Cyrielle. Il salua le patron et demanda une table pour deux personnes. Le patron de l'auberge lui indiqua une belle table entre deux plantes vertes non loin d'une fenêtre.

- Que voulez-vous boire ? Demanda le baron à la milicienne.

Lorsqu'elle lui eut répondu, il commanda la boisson de la demoiselle et un verre de vin rouge pour lui. Avant que la commande ne leur soit servie, il ajouta :

- Je suis désolé de vous avoir cueilli comme ça, juste à votre retour en ville. Vous devez être fatiguée. N'hésitez pas à aller vous ... rafraichir, je peux vous attendre ici, conclut-il gentiment.
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MessageSujet: Re: Quand la noblesse oblige [Terminé]   Quand la noblesse oblige [Terminé] EmptyMar 17 Nov 2015 - 18:47
Sa discrétion légendaire avait encore parlé pour elle, et comme toujours, elle était loin de s’en plaindre. Elle faisait déjà des efforts pour lui parler avec un langage qui n’était pas le sien et se montrer sous son meilleur jour. Il tenait bien la distance en tout cas, lui servant du « enchanté » et du « mademoiselle Dolwen ». Ça la rendait nerveuse, ça lui rappelait qu’elle n’avait jamais eu à faire à des nobles, qu’elle n’avait jamais été formée pour ça. Pour couronner le tout, il l’invitait dans une auberge convenable. Elle était partagée entre l’envie niaise de profiter de tout le confort qu’un noble pourrait mettre à sa disposition pendant quelques instants et une méfiance sourde qui lui hurlait que tant de bonté, de générosité et de manières ne servaient qu’à cacher d’autres intentions bien moins scrupuleuses. Elle n’avait pas à faire à un voleur ou à un brigand de bas étage, mais ses sentiments n’en étaient pas si loin.

Elle se contenta de le suivre, résolu à ne pas refuser un repas chaud et consistant, ni une chaise, même un tabouret abimé lui suffirait, et si c’était offert en plus, elle se fouetterait plus tard d’avoir refusé. Elle était tout de même heureuse de ne pas porter son armure au complet. Elle n’en portait que le buste, les cuisses et les avant-bras. Elle aurait été bien embêtée de devoir retirer la totalité de son armure dans les toilettes étroites d’une auberge, sans parler de se balader avec plus tard. Ses pensées ne l’empêchaient pas pour autant d’entendre les langues de vipères se délier sur leur passage. Évidemment, il suffisait qu’elle se retrouve à suivre sagement un noble pour qu’on se moque d’elle et que les catins l’envient. Elle avait beau faire de son mieux, elle ne put empêcher un commentaire salé de traverser ses lèvres en un sifflement à peine contenu.

✧ N’empêche qu’en attendant la sorcière elle risque ses miches pour sauver ton gros derche.

Le tout accompagné de son regard acéré et assassin, se retenant tout de même de cracher non loin des médisants. Le baron pouvait bien se contenter de les ignorer, il n’était pas obligé de les côtoyer. Pour sa part, son tempérament était trop fort pour être restreint après une telle expédition et les efforts qu’elle faisait. Elle pensa un instant pour se calmer que sa mère aurait été enchantée et fière des manières qu’elle avait montrées jusque-là, ce n’était pas le moment de tout gâcher. Elle se reconcentra sur lui, le suivant toujours à la trace, alors qu’il prenait la parole pour répondre à ses questions, rendant le trajet moins long et moins gênant. Bon, finalement, vingt pièces de bronze pour une journée non loin de quelque rempart étaient plus que raisonnables. Traquemont savait se défendre, les risques en partant avec eux étaient moindres, ils étaient réputés pour ça après tout.

Elle se rendait bien compte qu’elle était presque convaincue. Bien peu de choses l’empêchaient de lui dire dès maintenant qu’il pouvait compter sur elle. Elle entra à sa suite dans l’auberge, ne prenant pas encore la peine d’en noter le nom ou l’emplacement, elle le ferait à la sortie en fonction de ses impressions. Elle n’avait pas besoin d’ajouter une adresse hors de ses moyens dans son carnet. Elle faillit avoir un raté lorsqu’il lui tint la porte, mais en montra aussi peu que possible. La meilleure stratégie en cas de doute était de ne rien faire, probablement. Le lieu était assez chaleureux, décoré et coloré sobrement. Elle s’y sentit à l’aise, même si légèrement tendue. On leur présenta une table dans un coin, leur laissant assez d’intimités pour discuter sérieusement sans que toute la salle n’en profite. Elle lui répondit que de l’eau suffirait. Elle avait réellement soif et ne connaissait pas d’autre boisson « approprié » de toute façon.

- Je suis désolé de vous avoir cueilli comme ça, juste à votre retour en ville. Vous devez être fatiguée. N'hésitez pas à aller vous ... rafraichir, je peux vous attendre ici.
✧ Ne soyez pas désolé et merci.

Elle se leva sans plus de cérémonie, avisant les toilettes avant de s’y diriger, accueillant la fermeture de la porte derrière elle avec un soupir. Elle retira son armure, replaçant correctement le tissu simple et uni qu’elle portait dessous. Elle prit la peine de frotter légèrement son corps avec un peu d’eau, chassant au mieux l’odeur de sueur qui lui collait à la peau. Elle passa aussi son visage sous l’eau, ses pansements qui se décollaient commençaient à jouer avec ses nerfs. Elle les retira, avec ce qui lui restait de délicatesse, grognant en remarquant la trace nette entre la saleté de son visage et la cicatrice propre puisque protégée. Elle y mit un peu plus de volonté et sortit une fois séchée et jugeant son apparence convenable. Elle devait faire avec les moyens du bord après tout. Elle se rassit à table, posant ses plates à ses côtés avant de boire le verre d’eau qui était arrivé. Elle se sentait déjà mieux, même si un peu trop exposée dans ce chandail dans lequel elle ne se baladait jamais sans qu’une armure le couvre.

✧ Il ne reste que quelques jours. J’espère que tous les miliciens que vous avez, enfin, à qui vous avez parlé ne sont pas partis comme ça.

Elle préféra éviter de faire une quelconque remarque quant à son changement. Elle n’allait quand même pas s’excuser pour son apparence, elle n’avait pas à avoir honte d’avoir survécu à cette plaie. De plus, elle n’avait plus aucune alternative à lui proposer pour marquer cette partie de son visage, alors il allait devoir faire avec. Au pire, il écourterait la discussion, et cette option ne la dérangeait pas plus que ça, en dehors de l’optique d’un repas qui lui passerait sous le nez. Pour autant, elle préféra faire preuve d’un peu de curiosité. Maintenant que les principaux éléments étaient exposés et qu’elle connaissait la situation dans laquelle elle allait embarquer, autant en savoir un peu plus sur celui qu’elle allait suivre. Surtout qu’il n’avait pas répondu à une de ses questions précédentes. Elle ne le croirait pas s’il lui disait qu’elle était la première à avoir accepté. S’ils n’étaient pas déjà relativement nombreux, il serait hors de question qu’elle les accompagne.

✧ C’est la première fois que vous allez aider la châtelaine pour une mission spéciale ?
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MessageSujet: Re: Quand la noblesse oblige [Terminé]   Quand la noblesse oblige [Terminé] EmptyMer 18 Nov 2015 - 14:15
Pendant que la milicienne était partie se changer, Hector regarda par la fenêtre. Dans ce quartier la vie ne semblait pas si triste que ça. Les gens allaient et venaient avec un panier de provisions sous le bras ou simplement de pain. Ils marchaient souvent seul ou par deux. Certains travailleurs portaient des planches de bois ou d'autres matériaux de construction. La vie suivait son cours, en somme. Hector se demandait si le peuple serait prêt à prendre les armes, le jour où le duc leur demanderait (si ce jour arrivait).

C'est pendant qu'il se pensait ces questions que Cyrielle revint. Elle portait son armure dans ses bras et n'était plus vêtue que par un pantalon noir et un chandail, noir également, à manches longues - bien qu'un peu trop courtes - près du corps. Ses formes restaient agréablement féminines malgré une certaine musculature. Elle avait enlevé de son visage les pansements qui le couvrait précédemment, laissant voir une peau rougie par les brûlures et une grande cicatrice qui entaillait l'une de ses joues. Ses yeux bleus étaient comme deux étoiles sur ce visage mutilé.

La première impression qu'eut Hector était que cette jeune femme était, comme lui, forte de ses convictions mais, malheureusement, dans ce monde impitoyable, ses convictions l'avaient menée à subir des sacrés dommages. Quand elle but son verre d'eau, Hector répondit aux questions qu'il avait laissées en suspens :

- Mademoiselle Dolwen, j'ai réussi à convaincre une dizaine de personnes de se joindre à moi. Il n'y a pas que des miliciens, loin s'en faut. Il y a surtout des civils, des rescapés des fangeux, des réfugiés qui veulent se battre car ils ont tout perdu. Il y aussi des bagarreurs, des mercenaires, plus motivés par l'appât du gain. Mais, quoi qu'il en soit, nous ne seront plus que 10 : les combattants de Traquemont sont nombreux et ils nous aiderons.

Un rayon de soleil éclaira la table. Le verre d'Hector se para d'une belle lumière pourpre. Hector en but quelques gorgées.

- C’est la première fois que vous allez aider la châtelaine pour une mission spéciale ? Lui demanda la milicienne.
- Oui, Cyrielle. Vous permettez que je vous appelle Cyrielle ? Je ne la connais pas... J'ai eu vent de cette battue par le duc, en réalité. Le but de mon intervention est de mieux connaitre notre ennemi... Sans cela, il nous est impossible d'envisager une stratégie pour l'éradiquer durablement...

Les rayons du soleil éclairaient également le visage et les cheveux de Cyrielle qui révélaient une teinte bleutée d'un fort bel effet. Nul doute que la demoiselle pouvait, malgré ses blessures, faire tourner la tête de bon nombre d'hommes.

- D'ailleurs vous pouvez peut-être m'en dire plus sur ces fameux fangeux ? Qui sont-ils ? Comment se battent-ils ? Leur connaissez-vous des points faibles ?

Si Hector pouvait déjà éviter de mourir par une tactique à contre-sens complet de la nature de l'adversaire, ce serait fort appréciable !

Puis, voyant la presque nudité de la table sur laquelle ils étaient, Hector commanda deux plats du jour au patron, ainsi qu'un pot à eau. Cyrielle semblait avoir soif - quoi de plus logique ? Et lui-même, après une bonne marche à travers les rues de Marbrume, se rendait compte que le vin qu'il buvait n'étanchait pas du tout sa soif.
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MessageSujet: Re: Quand la noblesse oblige [Terminé]   Quand la noblesse oblige [Terminé] EmptyJeu 19 Nov 2015 - 19:08
Elle était rassurée. Elle n’en montrait pas grand-chose, mais il avait déjà une dizaine d’hommes en dehors d’elle qui avaient accepté de participer, ces inquiétudes à ce sujet pouvaient donc s’envoler. Elle remarqua qu’il avait commandé un verre de vin, mais après tout, ça lui faisait une belle jambe. Elle se reconcentra légèrement sur son visage, son nez paraissant toujours aussi imposant vu de face, mais il lui semblait qu’il était dans la même tranche d’âge qu’elle. Cette impression, qu’elle soit vraie ou fausse, le rendait plus accessible et lui permettait d’être moins nerveuse, surtout qu’ils se trouvaient désormais au calme. Elle ne fit que hocher la tête pour répondre à sa question, même si elle aurait apprécié qu’il lui donne l’occasion d’en faire de même. Il ne lui avait pas fait l’honneur de lui donner son prénom, lui. Elle restait bien volontairement polie, mais la moindre occasion qu’il usait pour montrer leur différence de caste était pour elle une raison de défier son autorité.

Pourtant, elle mit bien vite cet écart de côté. Il avait le même but qu’elle, et que beaucoup très certainement, éradiquer les fangeux une bonne fois pour toutes. C’était un projet ambitieux et elle n’espérait pas en voir la fin, mais si personne ne se donnait la peine de l’entamer, jamais les choses ne s’arrangeraient. Elle ne doutait pas du fait qu’il cherchait très certainement à récupérer les terres qui lui revenaient de droit dans le processus, mais ce n’était qu’un détail pour elle. Tant qu’il continuera la lutte, une fois ses villages ravagés sous son influence, elle ne pouvait que tenter de le soutenir et survivre pour se battre. Pendant ce temps, il lui expliquait qu’il n’avait jamais rencontré la châtelaine auparavant. Il avait réellement l’air de s’impliquer dans la bataille, de chercher une stratégie, de les mener à la victoire avec aussi peu de pertes que possible. Ces intentions étaient louables, et accompagnées de son attitude et de ses impressions personnelles, elle se sentait prête à lui accorder sa confiance.

- D'ailleurs vous pouvez peut-être m'en dire plus sur ces fameux fangeux ? Qui sont-ils ? Comment se battent-ils ? Leur connaissez-vous des points faibles ?

Elle prit un moment pour réfléchir et surtout tenter de formuler ses phrases avant qu’elles ne passent la barrière de ses lèvres dans un fouillis de mots trop familier pour la prestance de son interlocuteur. Elle l’observa également avec un petit sourire reconnaissant alors qu’il commandait deux plats du jour et de l’eau. Elle se disait qu’il devait être bien riche s’il devait convaincre tous ses partisans avec un repas, mais on lui faisait profiter d’un peu de galanterie pour une fois, elle n’allait pas se plaindre. Elle se battait tous les jours pour qu’on la reconnaisse autant qu’un homme, elle n’allait pas s’offusquer qu’on la traite comme une femme pour une fois. Elle se remit ainsi à penser. Elle avait certes de l’expérience, mais n’était de loin pas la mieux placé pour lui donner des informations concrètes à leur sujet. Elle fit de son mieux pour rassembler dans sa mémoire les différentes informations qu’on lui avait données et d’instinct en éliminer une bonne partie qui lui paraissait sans fondement et sans logique. Même si l’apparition des fangeux ne semblait pas en avoir non plus.

✧ Ils ne se battent qu’avec leurs instincts et leurs griffes, rien d’autre. Vous devez peut-être déjà savoir qu’ils n’attaquent que la nuit. On pense que la lumière, et surtout le feu peut les affia, affaiblir.

Elle ne fit pas d’autre commentaire. Cette pensée était à l’origine de la déformation de son visage et elle ne pouvait la réfuter. Elle paraissait avoir une certaine cohérence, une logique évidente. Si ça ne les rendait pas plus faibles, ils en semblaient légèrement éblouis et ils souffraient de la brulure au moins autant qu’un homme. Ils en étaient certainement déconcentrés, tout avantage sur eux était bon à prendre. Elle était bien consciente de l’inconvénient qu’impliquait cette faiblesse. Les flèches enflammées étaient limitées et risquaient de faire plus de dégâts que voulu. De plus, étant généralement mouillé et couvert de fange, le feu ne prenait pas facilement sur eux.

✧ Quand ils sont nombreux, ils cherchent à encercler ou à attaquer par-derrière. Sinon ils restent cachés et attaquent par surprise.

Elle se tut un instant, observant un serveur qui passait non loin avec deux assiettes, ouvrant encore un peu plus son appétit et sa soif. Malheureusement, le plat n’était pas encore pour eux, il fallait laisser le temps de préparer et le temps de servir ceux qui étaient arrivés avant eux. Elle se contenta de détourner le regard pour revenir vers le baron de Sombrebois. Elle était bien curieuse de savoir à quoi avait ressemblé son fort, qui de ses proches étaient venus grossir les rangs des fangeux et pourquoi il semblait tant vouloir se lancer dans cette bataille. Elle était persuadée que personne ne faisait la guerre par simple plaisir de se battre. Par vengeance, par soif de sang pour oublier d’autres blessures, par appât du gain comme il l’avait mentionné plus tôt, mais par simplement pour le plaisir de suer et de risquer sa vie.

✧ Désolée, je ne sais pas beaucoup plus. Je ne suis pas de la milice depuis trop longtemps. Il y a beaucoup plus de rumeurs que de, enfin, on ne sait pas grand-chose sur eux.


Dernière édition par Cyrielle Dolwen le Sam 26 Déc 2015 - 11:50, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Quand la noblesse oblige [Terminé]   Quand la noblesse oblige [Terminé] EmptyVen 20 Nov 2015 - 10:56
La milicienne avait donné beaucoup d'informations intéressantes à Hector. Il espérait juste que sa mémoire ne lui ferait pas défaut le moment venu !

- Et, au corps à corps, que valent-ils ? Sont plus fort qu'un homme ... ou une femme armé d'une épée ? En valent-ils deux ou plus ?

Hector avait tant de questions à poser... Mais, bientôt un serveur s'approcha d'eux et leur présenta deux assiettes de saucisses lentilles, un plat rustique mais dont le fumet flattait déjà les papilles du grand baron !

- Mmmh ! Bon appétit Cyrielle ! Déclara le baron en plantant son couteau dans la saucisse comme s'il s'agissait d'un fangeux qu'il frappait de sa hache !

Une giclée de graisse s'échappa de la saucisse. Par chance, aucun de nos deux héros ne fût tâché... contrairement à la vitre qui arborait dès lors une "jolie" petite trainée graisseuse.

Le baron jeta un regard complice à la jeune femme, l'air de dire "ne dîtes rien au patron". Comme vous le savez, le baron n'était pas le plus hautain des nobles - loin s'en faut - et il aimait les gens du peuple, surtout ceux qui travaillaient dur ou ceux qui se battaient. C'était, pour lui, des activités nobles qui lui inspirait le plus grand respect.

Le serveur revint quelques instant après pour apporter un grand pot à eau dont il servit deux verres. Hector but le sien quasiment d'une traite avant de s'exclamer :

- Aaaaah vous avez raison. L'eau fait vraiment du bien - il marqua une pause, puis, sur un ton plus sérieux repris - Est-ce vrai que les fangeux dorment ou se reposent dans les marais, dans les étangs ? Cela me parait incroyable...

Hector avait une autre question en tête mais il ne se sentait pas encore assez à l'aise avec Cyrielle pour la lui poser. Je veux évidemment parler de sa blessure et de sa brûlure. Il s'agissait certainement d'un sujet sensible pour Cyrielle. Aussi ne voulait-il pas la mettre dans l'embarras.

Une riche calèche mené par deux chevaux descendait la rue des Hytres en direction de la sortie de la cité. Qui cela pouvait bien être ? Quelqu'un que connaissait Hector ? Le duc ? Un ou plusieurs membres de sa famille ? Hector aurait bien aimé le savoir.

- Les fangeux sont stupides... C'est par la ruse que nous les exterminerons... Pensa tout haut le baron de Sombrebois.

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MessageSujet: Re: Quand la noblesse oblige [Terminé]   Quand la noblesse oblige [Terminé] EmptyLun 23 Nov 2015 - 18:48
Il avait continué de poser des questions, enflammé par le sujet, intéressé et curieux comme peu. Elle en était à la fois inquiète, amusée et impressionnée. Plus rien n’aurait pu arrêter son flot de questions. Plus rien en dehors du plat qu’on avait déposé devant eux. Elle non plus ne lâchait pas son assiette des yeux, encore plus affamée de voir la nourriture chaude et consistance sous son nez. Un repas offert était vraiment plus savoureux qu’un repas payé, elle pourrait désormais en attester, même si son voyage était le principal responsable de sa faim. Elle s’apprêtait à lui souhaiter un bon appétit à son tour avant de relever les yeux et de voir son couvert se planter dans son assiette et émettre un jet de graisse fort impressionnant. Il alla tacher la vitre de manière bien peu discrète et la laissa abasourdie alors que le baron lui faisait signe de ne faire aucune remarque, que ça resterait entre eux.

Elle se mordit la lèvre et détourna le regard, prise d’une folle envie de rire. Elle hoquetait, ses épaules prises de convulsions alors qu’elle tentait de se cacher derrière ses mains. Sa peau avait beau tirer et la rappeler à l’ordre, le fou rire ne semblait pas vouloir la lâcher, lui faisant même essuyer quelques larmes qui s’étaient formées au coin de ses yeux. Pour détendre l’ambiance, il n’aurait pas pu faire mieux. Elle tentait de se reprendre, respirant fortement et longuement, évitant à tout prix de regarder à nouveau en direction de la vitre. Surtout pas lorsque le serveur revint pour leur apporter de l’eau. Elle lui lança un regard malicieux et entendu en se laissant servir, se jetant à nouveau sur le verre pour reprendre ses esprits. Que les gens pensent que c’était elle, la pouilleuse, qui avait sali la vitre ne lui traversait même pas l’esprit, prise dans la convivialité du moment.

- Est-ce vrai que les fangeux dorment ou se reposent dans les marais, dans les étangs ? Cela me parait incroyable...

Elle releva un regard intrigué vers lui. Il avait repris une voix sérieuse et inquiète. Une pointe d’inquiétude et d’admiration semblait y être mêlée, mais encore une fois, elle n’était pas assez attentive ou observatrice pour le remarquer. Elle continuait de manger, à son allure, appréciant le plat et sentant la chaleur s’infiltrer en elle. C’était bon et elle était bien plus détendue désormais, son esprit avait arrêté un moment de la harceler avec une pression apparemment inutile liée au fait qu’elle s’adressait à un homme noble. Elle ne savait pourtant pas vraiment quoi lui répondre, elle en avait déjà vu certains jaillir de bien étranges cachettes, mais de là à en déduire qu’ils y vivaient, c’était une autre histoire. Elle n’avait pas de doute que c’était le cas de certains. Marbrume était presque encerclé de marais et les remparts qui les en séparaient essuyaient assez d’attaques pour ne pas laisser planer de doute, mais ce n’était peut-être pas le cas de tous.

Emportée à son tour dans des pensées plus sombres et qui n’étaient pas à la portée de son intellect, elle n’eut pas le temps de voir la calèche qui était passée devant la vitre. Elle ne vit que le regard du baron qui semblait la suivre à travers la tache dégoulinante. Elle n’aurait pu déchiffrer son expression. Certainement de la curiosité encore, peut-être de l’inquiétude, ou seulement intrigué, elle n’aurait pu le juger. Cette impression était encore plus forte lorsqu’il se mit à parler, gardant leur sujet de discussion précédent, mais dans tourner les yeux vers elle. Encore une fois, il parlait plus pour lui-même que pour la milicienne, pourtant elle éprouva le besoin d’acquiescer. Était-ce son besoin d’attirer son attention, le simple fait d’apprécier sa compagnie ou de déprécier l’air soucieux qui gâchait ses traits, elle n’aurait su le définir.

✧ C’est ça. Dès que nous saurons, ils n’auront plus aucune chance. Leur force ne sera plus un problème.

Elle se remit à manger avec appétit, son assiette déjà bien entamée et un autre verre d’eau englouti. Pourtant sa question trottait encore dans son esprit. S’ils étaient dans les marais et qu’ils y vivaient, il devait bien y avoir des choses auxquels ils seraient vulnérables. Ils devaient bien pouvoir se servir de cette information pour trouver une solution, une idée au moins. Elle ne pouvait pas s’empêcher de se dire que certains, bien plus érudits qu’elle, avaient certainement déjà étudié la question. Elle était faite pour se taire et se battre, elle était une arme. Il revenait à d’autres de lui enseigner et de lui dire comment et avec quoi elle éradiquerait la menace. Si elle pouvait se rapprocher de nobles qui tentaient de les abattre de manière particulière, elle leur proposerait certainement de l’aide.

✧ En tout cas, vous pouvez compter sur moi. Pour aider Traquemont, je veux dire. Je viendrais avec vous.

Elle finit pourtant bien rapidement par vider son assiette avec un petit soupire de satisfaction. Elle retint de justesse un rot, adressant un petit sourire désolé au baron. Elle prenait décidément un peu trop rapidement ses aises avec les gens.

✧ Et merci beaucoup pour ce repas.
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MessageSujet: Re: Quand la noblesse oblige [Terminé]   Quand la noblesse oblige [Terminé] EmptyMar 24 Nov 2015 - 11:43
La bévue du baron fit rire - sous cape certes mais tout de même... - la jeune milicienne. Elle semblait détendue à présent et, pour Hector, c'était une victoire. Il aimait lorsqu'un inconnu finissait par être à l'aise en sa compagnie. Certes il était noble et connaissait l'étiquette mais, même en respectant les convenances, il était possible d'aller jusqu'à un certain niveau de fraternité avec autrui, qu'il soit de votre rang ou même d'un autre. En ces temps troubles, l'amitié était un don qu'il fallait cultiver.

Cyrielle répondit à ses interrogations d'une phrase assez vague :

- Dès que nous saurons, ils n’auront plus aucune chance. Leur force ne sera plus un problème.

Après tout elle était encore novice et devait, elle aussi, apprendre à connaître - mais surtout à combattre - les fangeux.

- En tout cas, vous pouvez compter sur moi. Pour aider Traquemont, je veux dire. Je viendrais avec vous.

Hector sourit à l'énoncé de cette décision. Ils n'étaient finalement pas si nombreux que cela, ceux qui avaient accepté sa proposition. Même en échange d'une certaine somme d'argent, combattre la fange restait une décision difficile à prendre. La dangerosité de ces bêtes avait fait le tour de Marbrume et rares étaient ceux qui aimait le risque au point de se lancer dans une telle aventure.

- J'en suis heureux, répondit Hector en servant un nouveau verre d'eau à chacun d'entre eux, à ce futur combat !

Et il but son verre d'une traite. La jeune femme faillit roter en guise de conclusion mais se retint au dernier moment. Hector fronça les sourcils l'air de dire "Faites bien attention !" en réponse au sourire désolé de la milicienne. C'était évidemment une farce et le sourire du baron, qui suivit, était là pour le préciser.

- Et merci beaucoup pour ce repas.
- Je vous en prie, mademoiselle Dolwen, ponctua Hector avec un peu plus de cérémonie.

Il était temps de se séparer alors le sérieux reprenait le dessus. Hector paya le patron et guida la jeune femme jusqu'au dehors. Là, il reprit la parole.

- Le rendez-vous est fixé à la porte de Marbrume, après que sept heure aura sonné au clocher. La journée sera longue. Soyez en forme !

Hector fit un pas en direction de la montée vers le quartier noble, puis, après une pause, revint auprès de Cyrielle...

- Juste une dernière chose, mademoiselle...

On entendit un cri de bébé provenant de la fenêtre ouverte d'une maison haute non loin de là.

- ...Ce fût un plaisir de partager ce repas avec vous ! Bonne soirée et soyez prudente !

Il faisait bien sûr référence au métier de la jeune femme mais aussi à l'attitude belliqueuse qu'elle avait montré lorsqu'ils avaient marché jusqu'à l'auberge, en répondant aux insultes qu'ils avaient essuyées. Hector serait bien désolé de perdre avant le combat l'un des éléments de son équipée... et il serait encore plus déçu de la perdre, elle, car... il l'aimait bien, cette petite !


Dernière édition par Hector de Sombrebois le Jeu 3 Déc 2015 - 21:54, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Quand la noblesse oblige [Terminé]   Quand la noblesse oblige [Terminé] EmptySam 28 Nov 2015 - 19:48
Elle avait été assez flattée de constater la joie qui l’avait envahi à son annonce, faisant tout de même naître un peu de doute. Bien sûr, elle n’espérait pas échapper aux combats contre les fangeux bien longtemps, mais était-ce vraiment une si bonne idée d’aller les dénicher ? Après tout, on ne sait jamais combien se cachent exactement dans les marais. Elle laissa tomber ces pensées pour trinquer avec lui, le voyant reprendre un peu de ce sérieux avec lequel il l’avait abordé plus tôt. C’était légèrement étrange et surprenant de le voir revenir à autant de formalités, pourtant, c’était presque de circonstance. Elle-même gigota pour s’assoir un peu mieux sur la chaise en attendant qu’il revienne vers elle. Elle le regarda se lever pour aller payer, détournant le regard. Elle préférait ne même pas savoir combien avait couté le plat bien fourni qu’on leur avait servi.

Il voulait la raccompagner, mais elle fila rapidement pour enfiler à nouveau son armure avant de sortir. Elle avait beau ne pas être un prix de beauté et ne pas tenir à sa féminité, au soin de ses cheveux et de sa peau, se balader dans les rues en pantalon et créer la révolte n’était pas dans ses intentions. Elle avait un minimum de dignité à préserver et sortir d’un établissement, avec un noble en plus, plus dévêtue qu’elle n’y était entrée, n’était pas quelque chose qui représentait un simple détail sans signification. Elle avait déjà entendu des ragots à leur arrivée, elle ne tenait pas à entendre d’autres choses circuler à son sujet. On ne se défaisait jamais de rumeurs après tout. Si l’une lui avait servi au final, ce n’était que chance, le genre de choses sur laquelle elle n’aimait pas se reposer, à laquelle elle n’aimait pas se fier. Elle avait déjà gouté au revers de la médaille.

Elle était donc allée enfiler son armure en quatrième vitesse et revit le noble devant l’auberge. Il pensa à lui donner les dernières informations dont elle aurait besoin pour se joindre à cette grande battue. Elle-même avait totalement oublié ce détail et serait repartie en se traitant d’idiote et d’autres adjectifs fleuris qu’on lui avait appris à la taverne de son père, bien malgré eux. Il lui demandait d’être en forme et à l’heure, de se présenter à sept heures aux portes de Marbrume. Elle comptait bien suivre ces conseils pour ne pas se mettre dans l’embarras et ne pas lui donner une seule occasion de penser du mal à son sujet. Même si grimper les rangs de la milice n’était pas son but, avoir l’appui et être bien vu par un noble pouvait toujours être un avantage. Surtout lorsque le noble en question se montrait assez modeste, bon vivant et d’agréable compagnie.

- Juste une dernière chose, mademoiselle...

Elle était toujours là, devant la porte, à le regarder, tentant d’imprimer les informations dans sa tête de peur de les oublier à peine la porte de sa chambre franchie. Pourtant, il semblait encore vouloir lui dire quelque chose. Il avait toute son attention à ce moment-là.

- ...Ce fut un plaisir de partager ce repas avec vous ! Bonne soirée et soyez prudente !
✧ Merci beaucoup. Vous aussi.

Elle était presque gênée. L’allusion à sa réplique acérée était passée totalement inaperçue pour elle, mais sa sollicitude la touchait droit au cœur. Après tout, elle avait si rarement eu l’occasion d’avoir droit à ce genre d’encouragements, ça valait bien la peine de tenter le coup. Elle en reverrait presque son jugement et ses préjugés sur les nobles, enfin, presque. Elle fit une révérence, jugeant qu’il avait bien mérité son respect et le laissa partir, encore légèrement décontenancée. Elle se reprit vite, un sourire joyeux venant se fixer sur ses lèvres alors qu’elle retournait enfin à ses quartiers. Elle allait lui montrer, à ce noble, de quel bois elle était capable de se chauffer lorsqu’il s’agissait de fangeux. Il n’allait pas être déçu du spectacle.
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