Le Borgne et le Manchot [PV Bertrand][Terminé]

16 mars 1166

Marbrume -Résidence Terresang

huit heures et cinq minutes

Le jour s'était levé avec un petit soleil timide … Alexandre attendait tellement que le printemps revienne pour lancer les opérations de l'Ordre mais sans Maître de l'Ecu d'Azur en charge des convois, il ne pourrait rien faire et c'était une des choses qui avait était discuté lros de la réunion du 11 mars après la désertion de ce maudit Aymeric de Beauharnais uniquement parce que ce salopiaud avait décidé que le Vicomte n'avait aucun honneur et que c'était un imbécile de première classe car il avait accepté une alliance avec le Comte de Rougelac mais il se fichait bien de son avis, il n'en avait pas besoin.

Il y avait aussi eu l'entrevue avec ledit comte pour le mariage avec ce dernier et sa future femme, Adélaïde de Rougesoleil … seuls les dieux avaient su ce qui s'étaient passé cette fameuse nuit du 15 mars entre les deux hommes et Alexandre ne voulait pas en parler, il avait d'autres choses à l'esprit et c'était notamment ce qui nous amenait ce matin dans le cabinet privé du Vicomte de Terresang.

Il avait eu des rapports de ses espions … apparemment, le petit Sombrebois avait décidé de reconstruire un village dont il avait des vues … il n'y avait pas que cela, Ulysse faisait du commerce avec Logan de Sylvecastel, le vassal de la futur comtesse de Rougelac, hmpf. Il se fichait bien de tout cela, il avait besoin de quelque chose de concret pour mettre à mal le Sombrebois et peut être récupérer son bourg … ce dernier serait tellement mieux défendu avec l'Ordre et les Hommes d'Armes de Terresang mais il avait besoin de temps pour tout cela et de l'argent aussi … il en avait mais il en avait besoin pour autre chose… et puis finalement non, il n'allait pas perdre son temps en ces futilités, il avait d'autres chats à fouetter !

Il avait reçu des missives des ravitailleurs de l'Ordre, l'acquisition de matière première se passait bien mais cela devenait vite cher avec l'inflation en cours … bientôt, il faudrait aller chercher à la source même mais il ne voulait pas offenser le Duc en allant chercher du fer au Labret directement, loin de là.

Il entendit alors qu'on toquait à la porte de son cabinet, ce dernier était assez vaste mais seul un large bureau en chêne encombrait de parchemins et d'autres missives, ornait la pièce et des étagères étaient truffés de parchemins et de dossiers, une cheminée crépitait non loin de là avec au dessus une marque au mur reflétant qu'il y avait autrefois une toile ou quelque chose d'autres, il leva la tête un instant et intima que le visiteur entre.

Après l’invitation du Vicomte plana quelques secondes avant que la porte s’ouvre, lentement, dans un grincement de bois. Dans la foulée Bertrand passa le pas de la porte, avant de la refermer derrière lui directement.

“Bonjour, Alexandre, comment tu te sens ?”

L’homme grisonnant s’avança alors, de sa démarche assurée, jusqu’au bureau du Vicomte qu’il détailla de son unique œil valide. Vêtu de son habituelle armure de cuir, déjà bien éveillé, habitué à se préparer aux aurores.

“Les nouvelles sont bonnes ?” lâcha t-il, avec une expiration nasale qui trahit une certaine moquerie, bien que son visage resta impassible. le Commandant de la garde croisa alors ses bras, le torse bombé en toisant son interlocuteur, un regard qui pourrait en déranger plus d’un tant il semblait plein de jugement et de sévérité, mais Alexandre était habitué à cela.

“Tu t’es reposé au moins ? Je ne voudrai pas que tu perdes la raison à vouloir trop en faire d’une seule traite.” Bertrand scruta les différents papiers sur le bureau du Vicomte, il savait que beaucoup d'affaires étaient en cours actuellement et qu'elles dérangeaient son ami à différents niveaux. Il releva aussitôt le regard pour croiser celui d'Alexandre, l'écoutant.

Bertrand faisait donc son entrée, démarche assurée, regard perçant sur le Vicomte qui semblait occupé ce matin… Alexandre se disait que sans lui, la boutique ne tournerait probablement pas surtout depuis qu'il est coincé avec les quelques démarches administratives, les rapports et les comptes depuis le départ du couple Beauharnais mais qu'importe, il savait se débrouiller et tout le monde le savait bien … il pourrait faire appel à quelqu'un pour au moins les comptes mais il était déjà secondé par ses deux intendants et il se fichait bien d'avoir un tel boulot.

Bertrand était peut être essentiel à la machine qu'était la Résidence mais … il pouvait être tellement protecteur, un peu trop parfois, même quand la situation ne l'exigeait pas et il en faisait démonstration dans ce bureau de si bon matin, il continua d'écrire sa missive et alors que la plume rappait le parchemin, il eut un sourire puis rétorqua.

« Je ne savais pas que j'avais de nouveau une nourrice, mon cher Bertrand. »

Il signa alors la missive puis affronta le regard du vieil homme avec un énorme sourire.

« Tu veux que l'on aille dans ma chambre pour que tu puisse me donner le sein ? »

Il mit alors de côté le parchemin sur lequel il venait d'annoter des choses pour laisser l'encre sécher et posa sa plume dans l'encrier puis lui faire signe de s'asseoir sur le siège devant lui.

« Tu viens me faire ton rapport matinal, mon cher ? »

Le Chevalier observa son ami alors qu’il termina sa paperasse et ne pu réprimer une expression amusée ainsi qu’un rire à l’invitation d’Alexandre

“Tu risquerais d’être déçu, crois-moi, je n’ai pas la poitrine généreuse” Bertrand se permit même, sur le ton de la rigolade de surenchérir. “Si tant est que je ne suis pas ta nourrice, je suis de celui qui peut te botter le cul si nécessaire.” Le ton était emprunt de camaraderie et le quarantenaire ne manqua pas de reprendre aussi sec son sérieux après ces quelques échanges légers, reprenant son rôle de subalterne.

“En effet, je viens pour te faire mon rapport, comme tous les matins.” Bertrand tira la chaise qui était placée en face du bureau d’Alexandre afin de s’appuyer sur le dossier. Le bois craqua sous le poids du chevalier, pourtant pas si lourd.

“Les derniers entraînements se sont bien déroulés, je pense que l’on pourra bientôt tirer quelque chose de ces incompétents. Si tant est qu’ils prennent rapidement le pli. Les nouvelles recrues ont été prises en charge et certains d’entre eux ont essayé de voir si ce que les vétérans leur disaient sur mon compte n’étaient que des conneries pour les effrayer…Autant te dire qu’ils ont été servis.” Le Commandant expira sèchement du nez, mitigé entre l’amusement et l’agacement en songeant de nouveau à ce moment.

“On a aussi deux gars qui se sont mis sur la gueule. On m’a rapporté un certain différent à cause d’une femme, une catin, mais rien de bien grave. Ils récurrent actuellement les latrines et pour les forcer à se resserrer les coudes, j’ai fais en sorte de partager le travail.” Bertrand se redressa, après avoir finit son rapport quotidien et croisa les bras sur son torse dans un froissement de cuir.

L’homme détacha son regard du Vicomte et regarda par la fenêtre, observant à l’extérieur en attendant les réactions d’Alexandre.

Il écouta alors le rapport du vieil homme … des nouvelles recrues en formation et qui pensaient avoir à faire à un vieux croulant voilà une erreur. Bertrand était tout sauf un vieux qui se laissait faire et c'est bien pour cela qu'il était devenu le commandant de sa garde et les deux hommes qui avaient cru jouer aux soiffards sans conséquences les payaient actuellement … en somme c'était une journée banale presque comme les autres, il n'y avait donc rien à redire et c'était presque effrayant … on ne croirait pas qu'ils étaient assiégé par des créatures maudites et qu'ils étaient à Marbrume, on se serait cru à la maison.

Il regarda alors le vieil homme puis son bureau, son regard fut capté par la missive de recherche d'un nouveau Maître de l'Ecu d'Azur en charge des convois de l'Ordre dont ces derniers repartiront dès le printemps si il trouvait des matières premières. Il reporta alors son regard avec un énorme sourire à l'encontre du baron de Montbard.

« Dis moi, Bertrand … de nouvelles responsabilités cela te tenterait ? »

Il attendit quelques instants avant de poursuivre laissant entrevoir la réaction du chevalier quant à cette révélation.

« Tu n'es pas sans savoir que ce saligaud de Beauharnais a renoncé à son titre de Maître de l'Ecu d'Azur dans l'Ordre après avoir su que je faisais affaire avec De Rougelac pour la main de ma belle sœur et bien … le printemps n'est pas encore arrivé mais que dirais-tu de le remplacer ? Tu es mon homme de confiance et un ami loyal .. je ne t'avais pas encore proposé de rejoindre l'Ordre car je savais que tu avais un énorme travail rien qu'avec tes responsabilités de commandant de ma garde mais … que dirais-tu d'un avancement ou plutôt d'un double poste ? »

Le sourcil droit de Bertrand se haussa lorsque Alexandre lui fit cette proposition, pensant tout d’abord à une blague préparée par ses soin. Bertrand le dévisagea, durant ce moment de silence et attendit la suite des explications.

Il est vrai que ce siège avait été déserté par son ancien occupant pour des raisons qui lui étaient propres, mais pas forcément compréhensible. Le Chevalier pensa que bien des hommes de la noblesse voyaient simplement le prestige de la fonction et non la gravité et les responsabilités qu’elle imposait, pour lui, c’était une nouvelle fois le cas. Le Comte de Beauharnais avait laissé ce siège vide au sein de l’Ordre de l’Astre d’Azur et, de ce fait, il avait abandonné beaucoup de travail et de personnes dans le besoin, c’était, pour Bertrand, un geste lâche et quand bien même les raisons fussent bonne.

Bertrand sortit de ses songes pour écouter la proposition du Vicomte et ami, attentif aux propos de ce dernier il le laissa terminer avant de prendre un air songeur, venant pincer son menton et caresser sa barbe quelques instants.

“Le Maître de l’Ecu est bien celui qui gère les convoyages et les ravitaillement, c’est bien ça ? Cela me forcerait donc à être indisponible quelques temps, lorsqu’il faudra s’occuper d’un convoi. Mmh… Ce n’est pas un choix facile, Alexandre.”

Bertrand faisait mine de réfléchir et de peser le pour et le contre, il comprenait bien évidemment ce qu’un tel rôle impliquait pour lui et avec son autre poste de Commandant il faudrait apprendre à mieux organiser son emploi du temps, mais il se sentait capable de le faire. Non, il faisait mine de réfléchir pour ne pas montrer son envie et son plaisir d’avoir été proposé à ce poste, juste parce qu'un tel engouement est bon pour les jeunes.

“C’est un honneur que tu me fais, Alexandre, et je serai honoré que d’endosser ce rôle et ses responsabilités. Je tâcherai d’être à la hauteur de tes attentes et d’être digne de ce poste, sois-en assuré.” Il tendit sa main, paume ouverte, pour remercier son ami et aussi sceller sa parole envers ce dernier, avant d’ajouter, un sourire moqueur discret gravé aux coins de ses lèvres.

“Nous négocierons ma solde et mes primes de risques plus tard, n’est-ce pas ?”

Sujet: Re: Le Borgne et le Manchot [PV Bertrand][Terminé] Dim 3 Mar 2019 - 2:02

"Effectivement mais tu n'es pas obligé d'aller t'occuper personnellement du convoi mon cher Bertrand, tu es le garant de la logistiques de ces derniers"

Alexandre avait dit cela sans un sourire, il savait que le vieil homme tenait à sa place de chef de sa garde et surtout il n'aimait pas être sans être son seigneur lorsqu'il avait des déplacements à faire ... il faisait déjà un travail formidable à la Résidence en s'occupant du peu d'hommes d'armes qui restaient ou encore pour s'occuper des affaires secondaires qui n'avaient pas besoin de l'oeil averti du seigneur de Terresang, c'était un rouage essentiel et cela Alexandre ne faisait que lui répéter chaque jours que les dieux faisaient.

Il réfléchissait alors, il savait que ce n'était pas une décision à prendre à la légère et Bertrand avait eu cet esprit réfléchi qui lui était propre, il avait sa logique et parfois le Seigneur de Terresang ne le comprenait pas trop étant donné que ce dernier faisait des choses que même Alexandre ne pensait pas qu'il ferait ... c'était tout l'art d'un homme : être imprévisible et il aimait cette partie de lui.

Il prit alors sa décision et il accepta ! Alexandre avait eu un grand sourire à l'affirmation du vieux borgne ! Haha ! Il savait que les convois de l'Ordre étaient entre de bonnes mains avec un homme droit comme de Montbard, il lui empoigna alors la main tout en se levant et eut un gros sourire.

"Oh, un gratte papier aurait droit à des primes de risques ? Je devrais être primé ùmainte fois en ce moment alors ! Ne t'en fais pas, tu seras officiellement intronisé dans ton nouveau poste lors de la réunion du 11 Mars avec les autres conseillers ... pour l'heure, je dois partir le temps se dégrade et j'ai envoyé chercher un éleveur du Labret mais il reste toujours cette paysanne, je vais devoir y aller seul pour l'escorter ... si je suis en retard pour commencer la réunion, je te fais confiance pour mettre à l'aise nos invités."

Il regarda alors son ami avec un franc sourire, il lui faisait totalement confiance.

"J'ai déjà donné des ordres aux chefs de secteurs de l'Ordre ainsi qu'aux Intendants, l'ordre du jour sera énuméré même en mon absence du moins mon retard."

“Je ne suis pas obligé, mais, si je souhaite que tout se passe correctement, je préfère y être ne serait-ce que pour recadrer ceux qui feront n’importe quoi, en se pensant à l’abri des regards… Du moins, le temps d’y trouver une personne de confiance sur place pour assurer le bon fonctionnement. Je suis peut-être grisonnant Alexandre, mais je reste un homme de terrain et me dégourdir les jambes me ferait le plus grand bien aussi.” Lança t-il, un sourire aux lèvres.

Bertrand se replaça alors, droit, les bras croisés sur son torse en écoutant Alexandre prendre la parole. Il savait la confiance que lui donnait le Vicomte et s’en sentait fier et honoré, il avait tout fait depuis de nombreuses années pour ne pas le décevoir et le servir du mieux qu’il le pouvait, après tout, ses fonctions ne lui permettaient qu’une mince marge d’erreur et il se devait d’être irréprochable.

Il ne pu réprimer une froncement de sourcil lorsqu’il apprit le départ d’Alexandre, qui laissait sous entendre qu’il serait sans le chevalier et on ne sait-où, chez cette fermière. Le chevalier garda son expression avant de poursuivre.

“Tu désire réellement y aller seul ? Tu ne veux pas que je t’envoie un homme ou deux et surtout… pourquoi c’est à toi de t’occuper de l’escorte ? Cette paysanne est-elle si importante pour qu’un Vicomte soit son escorte privée ?” Il n’y avait pas de mépris dans les propos, mais une certaine incompréhension. Alexandre était si attentionné envers le peuple, qu’il pouvait par moment se mettre en danger pour lui, Bertrand n’était pas contre, mais c’était son travail, après tout, de s’inquiéter de ça.

“Et tu m’excuseras Alexandre, mais, si tu n’es pas présent à cette réunion, qui a lieu dans plusieurs jours, je ne resterai pas ici, les bras croisés à ne rien faire et à écouter des seigneurs parler… Donne moi l’adresse de cette paysanne, que je sache où tu te rend, par mesure de sécurité.” Le regard du chevalier ne laissa que peu de place à la négociation, il était là pour ça après tout, s’assurer de l’intégrité du Vicomte et il n’avait, pour l’heure, jamais failli à la tâche et il voulait que cela soit le cas encore bien longtemps.

« Non, ça ne sera pas nécessaire, un homme seul à cheval ira beaucoup plus vite que trois hommes … imagine qu'un Mordeur nous aperçoit, cela risque d'être un carnage c'est pourquoi un homme seul est plus furtif. »

Dit-il tout en observant Montbard qui ne voyait pas cela d'un bon œil qu'il parte seul … il était le commandant de sa garde, il était donc normal qu'il s'inquiète mais Alexandre, bien que manchot, savait se battre parfaitement à l'épée même si ce n'était pas un épéiste de profession, il pouvait tenir en respect une bande de bandits mal déguenillés. Il eut alors un demi sourire puis répondit à la question du vieil homme.

« Je suis le chef de l'Ordre, j'ai des responsabilités et il est bon parfois de faire les sales besognes soit même … et pour répondre à ta question, cette paysanne pourrait former certains de nos hommes aux travaux agricoles ce qui ferait augmenter le rendement des fermes du Labret, imagine que toute les fermes du Labret aient un ouvrier de l'Ordre … nous aurions de la nourriture pour presque tous et le rendement s'en trouvera augmenter ! »

Il savait que chevalier n'allait pas rester les bras croisés durant ces jours-ci, il savait que si il n'était pas au rendez vous, il viendrait voir ce qui s'était passé quitte à mourir aussi si cela arrivait à Alexandre … il se mit à soupirer.

« Elle se trouve à 20 minutes à l'ouest d'Usson, la ferme des Dumas. Tu ne vas tout de même pas me faire suivre, j'espère ? Ça serait ridicule. »

Bertrand ne pu retirer sa mine contrariée à l’idée de laisser partir Alexandre seul, néanmoins, il ne s’y opposa pas, après tout, le Vicomte était son supérieur et même si certaine chose étaient dites sur un ton amical voir fraternel, elles sonnaient par moment comme des décisions hiérarchique qu’il se devait d’accepter.

“Bien, tu iras seul, mais tâche de ne pas avoir d’ennui, Alexandre, sinon je ne te laisserai plus jamais aller et venir seul et ça, tous les jours que les Trois nous offrirons.” Il se passa une main dans les cheveux, comme agacé par l’idée, avant d’ajouter. “Je prend note de l’adresse, tu ne seras pas suivi, non, par contre tâche de revenir le onze, pour la réunion dans l’après-midi, ce délais dépassé j’irai moi-même te chercher avec une escorte, suis-je clair ?” Il n’appréciait pas prendre ce ton là avec son ami, même si c’était une habitude pour lui de parler de la sorte, mais il le fallait, pour qu’il puisse réaliser la gravité de la situation, Bertrand y jouait sa réputation, son poste et ce pourquoi il avait été formé depuis de longues années durant.

“Je ne te retiens pas davantage, mon ami, puissent les Trois être avec toi et t’offrir bonne route. Je me chargerai des affaires qui traînent durant ton absence.” lâcha t-il, tout en tendant sa main pour le saluer, avant de s’éloigner du bureau passant par la porte par laquelle il était entré quelques instants plus tôt.

Le commandant de sa garde se prenait pour son père, ce n'était guère nouveau mais là il avait l'impression d'avoir 20 ans et Bertrand était son tuteur légal … des fois, il se disait que le chevalier devrait s'entendre parler car on avait l'impression d'entendre parler un père autoritaire qui autorisait son fils à sortir mais que lorsque la lune sera à son zénith, il sera puni. Il s'était mit à sourire et le rassura.

« Je passerai par une taverne d'Usson pour te prévenir de mon arrivée … et je te signale que voilà deux jours j'ai envoyé trois hommes à la taverne du village pour m'attendre mais ne t'en fais pas, nous rentrerons sain et sauf. »

Alexandre prit alors la main que lui tendait le borgne et son sourire n'avait toujours pas disparu, il l'aimait bien le petit chevalier qui était une véritable mère poule et sans demander son reste, le baron de Montbard prit la tangente sans laisser le temps à Alexandre de le remercier … bon, il fallait régler les derniers détails et le nobliau partirait pour Usson et escorter une fermière.