Une nouvelle apprentie [PV Adelaide]

Sujet: Une nouvelle apprentie [PV Adelaide] Dim 3 Mar 2019 - 16:08

La vie est un cercle sans fin. Un jour tout vous sourit, le suivant tout est peine et désespoir, puis vint un autre jour ensoleillée, puis un autre fait de pluie, et ainsi de suite tout au long de votre vie. Aelys De Beauval était connue pour son travail appliqué qui ravissait autant les Nobles que le petit peuple. Elle avait travaillé dur pour mettre de côté et ouvrir sa propre boutique avec un atelier de couture en arrière-salle, vendant ses confections et ses talents à qui pouvait se les offrir, mais apportant également bénévolement son aide au Temple en reprisant les vêtements des miséreux lorsque le temps le lui permettait. Elle avait été promise à un Chevalier devenu régent d'une forteresse connue, elle avait embauchée une assistante couturière qui s'était occupée de ses affaires tandis qu'elle s'en allait vivre non loin de la Fange avec son futur époux, le secondant autant que possible dans ses affaires, avant que le malheur ne frappe non pas une, mais trois fois. Par trois fois elle avait cru le perdre, par trois fois ils avaient été séparés et, malheureusement, la dernière fois l'homme ne revint jamais des terres hostiles. Inconsolable durant de longues semaines, il fallu tout l'amour de ses parents et de ses proches pour que la jeune femme ne parviennent à surmonter le chagrin, se parant de noir elle qui était autrefois vêtue de clair, reprenant le travail avec une application plus grande encore, augmentant le nombre d'heures quotidiennes et délaissant une partie de son repos pourtant nécessaire. C'est dans ces conditions qu'un de ses anciens clients, le Banneret Zephyr d'Auvray, vint la trouver pour lui parler de la fille de son bras droit qui s'était passionnée de couture et cherchait sa voie dans ce milieu. Lui-même veuf, ils avaient évoqués l'époque où tout leur souriait avec une nostalgie qui, bien que douloureuse, les soulagea un peu et c'est avec sincérité que Aelys accepta de prendre Adelaide sous son aile.

L'on était au début du mois de Mars 1166, le soleil Printanier reprenait des forces et la matinée commençait à peine avec les premiers rayons de l'astre du jour. La blonde avait demandé à ce que la jeune femme vienne à la boutique aux premiers coups de 8h pour échanger avec elle avant l'ouverture. L'heure approchait et, assise derrière son comptoir, la couturière faisait le compte des travaux en cours de confection ou de réparation qu'il leur faudrait faire aujourd'hui. Lorsque la porte s'ouvrit, faisant tinter la petite clochette au-dessus, Aelys releva sur la nouvelle venue un regard clair et doux, lui offrant un sourire aussi chaleureux que sincère malgré la fatigue qui ne la quittait plus depuis de longues semaines.

- Vous êtes Adelaide ?

Elle referma son livre et contourna le comptoir, s'approchant d'un pas tranquille.

- Soyez la bienvenue. Je suis Aelys De Beauval.

Sujet: Re: Une nouvelle apprentie [PV Adelaide] Dim 3 Mar 2019 - 22:02

Début Mars 1166.

Adelaide est plus déterminée que jamais pour obtenir le poste d'apprentie couturière au sein de la boutique de Madame Aelys de Beauval. Pour une jeune femme du peuple comme elle, pouvoir travailler en ville dans le domaine de la couture, est une réelle chance, une opportunité. En plus de cela, le Banneret Zephyr avait joué de ses relations pour lui obtenir l'entretien d'aujourdhui. Elle ne voulait donc décevoir personne, que ce soit ses parents ou l'employeur de son père. Adélaide était donc stressée ce matin là. Trop absorbée par la pression de l'echec, la jeune femme n'avait pas pu avaler quoi que ce soit. Autant dire, que c'est pas en sautant des repas, qu'elle allait pouvoir changer son corps squelettique. Mais depuis la grosse famine qui avait touché sa famille, la jeune femme s'était habituée à ne manger quasiment rien. Aussi, les vieux réflexes ayant la vie dure, la jeune apprentie avait encore du mal parfois à réaliser que le temps de la disette était révolu.

En effet, depuis leur arrivée au sein du domaine du Duc, la famille Grisregard avait la chance d'avoir des repas chauds tous les jours. Autant dire que les frères d'Adélaide s'étaient gavé... Adélaide, elle, avait plutôt un estomac de moineau.. Les jours importants comme cela là, Adélaide toutefois savait que la force physique était indispensable pour réussir. Afin de faire un malaise ou quelque chose s'y approchant, la jeune couturière passa par les cuisine prendre une pomme avant de partir en direction de la boutique.

Le lieu du rendez vous se trouvait dans les quartiers populaires, au sein de la Hanse. Cette dernière représentait le quartier commercial de la ville. Adélaide adorait observer son environnement tout en marchant. C'est pourquoi, le fait qu'on l'ai convoquée tôt le matin, ne la gênait en rien. Ainsi, sans pour autant s'arrêtant devant chaque devanture, la jeune femme prenait plaisir à regarder au delà des vitrines. Ainsi, un coup elle passait devant le boucher armé de son plus fort couteau en train de découper un boeuf, puis devant l'armurier en train de vendre une arme à un noble. Pour la jeune femme, observer la société qui l'entourait était une véritable source d'inspiration pour ses peintures et ses créations. Aussi, juste avant d'arriver devant la boutique, elle se promit de noter dans son journal quelques petites observations. En effet, la jeune femme tenait un journal de bord. Elle avait ainsi toute la liberté de déverser ses pensées, qu'elles soient joyeuses comme un oiseau ou aussi sombre qu'un fangeu....Elle marcha donc un certain avant d'arriver enfin à destination. Lorsqu'elle passa la porte, une clochette se fit entendre comme pour annoncer la venue de Mlle Grisregard. Une jeune femme, dans les âges d'Adelaide lui faisait face. L'inconnue, était belle, avec une longue chevelure blonde. Bien qu'elle fut surprise par la jeunesse de son interlocutrice, Adélaide resta consciencieuse et sérieuse. C'est pourquoi, lorsque la jeune femme s'adresse à elle, lui demandant de confirmer son identité, elle lui répondit doucement :

- Oui c'est bien moi. J'espère que je ne suis pas en retard. Si tel est le cas, veuillez m'en excuser.

L'inconnue se trouvait derrière un comptoir accompagnée d'un livre pour lui tenir compagnie. Elle le ferma donc et vint à la rencontre de la jeune apprentie. Puis à son tour, elle se présentant comme étant Aelyse de Beauval. Adélaide eu donc la confirmation qu'elle ne s'était pas trompée d'adresse. Elle répondit alors en souriant et en tendant la main à Aelys.

- Je suis enchantée de vous rencontrer. Le Banneret Zephyr m'a parlé de vous. Je vous remercie beaucoup de me laisser une chance.

La jeune femme était maintenant toute excitée. Un flot d'émotions n'arrêtaient pas de faire des vas et vient au sein de son corps frêle. Mais Adélaide était déterminée. Elle était certaine que ce poste était fait pour elle, il le fallait....

Sujet: Re: Une nouvelle apprentie [PV Adelaide] Mar 19 Mar 2019 - 7:40

A peine la jeune femme confirmait-elle qu'elle était bien Adelaide que le visage de Aelys s'éclaira davantage dans un sourire ravi et sincère. La Couturière secoua légèrement la tête à la mention d'un éventuel retard et s'approcha d'un petit pas rapide et léger, tendant sa main en retour pour venir serrer celle de sa nouvelle apprentie, d'une paume chaude et douce, ses yeux verts se rivant droit sur ceux de son interlocutrice dans un souci de franchise et d'honnêteté.

- Vous êtes très ponctuelle n'ayez crainte. Il faudra que je remercie le Sir d'Auvray, c'est aimable de sa part de vous avoir adressée à moi. De nos jours les apprenties ne courent pas les rues hélas.

Or dans le monde de l'artisanat, l'absence d'apprenti pouvait s'avérer désastreux et ainsi faire perdre dans le vide de précieuses connaissances chèrement acquises. La Fange emportait autant les êtres que les choses, la sauvegarde de leur monde et de ce qui le constituait était aux yeux de la jeune femme presque aussi important que de protéger la vie. Comment s'habiller si l'on a oublié comment confectionner des vêtements, même les plus simples ? Comment forger des armes pour se défendre si l'on a plus de forgeron sachant manier le feu et le marteau ? Comment se nourrir si l'on a plus personne qui sache comment cultiver les terres et s'occuper des animaux ? Tout cela était essentiel à la survie de l'Homme, chacun y contribuait et c'était là un point de vue que Aelys comptait bien faire comprendre à sa nouvelle apprentie, bien qu'elles auraient tout le temps d'en parler le moment venu. En attendant ce moment, elle l'invita à la suivre dans la boutique d'un geste de la main, un sourire aux lèvres.

- Avez-vous déjà appris la couture ou bien sont-ce là vos débuts ? Vous pouvez être honnête avec moi Adelaide, je ne vous jugerais point en mal. Vous êtes ici pour apprendre un métier, et nous avons tous commencé par le début.

Un petit clin d’œil complice fut adressé à la jeune femme alors que la Couturière s'en allait jusqu'à la porte du fond menant à l'atelier. Une compagnie et la nécessité de transmettre son savoir étaient tout ce dont la blonde avait besoin suite au deuil dont elle avait été frappée. Plus que jamais, elle avait besoin de se raccrocher à quelque chose et quoi de plus positif que de voir une jeune personne déterminée et motivée à apprendre son métier ? Faire passer les connaissances d'un esprit à un autre, d'une couturière à son apprentie, n'était-ce pas ainsi que l'on perpétuait la vie ? Aelys voulait le croire en tout cas et c'est non sans plaisir qu'elle ouvrit la porte de son atelier, se décalant pour laisser la jeune femme passer la première dans la grande et large pièce. Les tissus et pièces d'étoffes étaient rangées dans un meuble fort large qui montait jusqu'au plafond et qu'un escabeau pivotant permettait d'atteindre au plus haut niveau. Contre d'autres murs se trouvaient d'autres meubles contenant différentes matières servant à embellir une confection quelle qu'elle soit, puis venait celui qui dissimulait une quantité affolante de petits ornements et autres boutons indispensables à tout vêtement. Une immense table de travail trônait au centre de la pièce, propre et rangée, les patrons de ses travaux passés demeurant rangés dans un dernier meuble tandis que ceux en cours étaient déployés sur un bureau ancien et propre. Deux grandes fenêtres dispensaient de la lumière dans toute la pièce et une odeur indéchiffrable, de celle qui accompagne le mélange des matières, flottait dans l'air de ce début de journée dont l'éclairage diffus se faisait par les vitres, donnant à l'endroit des airs de rêve éveillé.

- Soyez la bienvenue.

Lâcha finalement Aelys avec un petit sourire malin, sachant l'effet qu'avait toujours l'atelier sur les gens la première fois qu'ils le voyait. Elle-même se félicitait d'avoir fait cette acquisition et de l'avoir aménagé de la sorte, la lumière était excellente Eté comme Hiver, l'on y était bien et l'on ne souffrait pas trop des températures.

- Avant que nous ne commencions, j'aurais besoin de connaître vos disponibilités afin que nous aménagions votre temps de travail avec moi. Vous apprendrez à la fois à tenir la boutique ainsi qu'à coudre, mais il y aura au préalable beaucoup d'observation et d'écoute je le crains.

Sujet: Re: Une nouvelle apprentie [PV Adelaide] Mer 20 Mar 2019 - 18:41

Adélaide fut quelque peu soulagée par l'accueil que lui réserva madame de Beauval. Ainsi, alors que la jeune femme avait la crainte d'être en retard, la patronne de la boutique vint se rapprocher d'elle et lui tendre la main. Au passage, elle rassura la jeune femme en lui confirmant qu'elle était ponctuelle. Elle indiqua aussi à Adélaide qu'elle devrait remercier Mr d'Auvray, car elle avait du mal à trouver des candidates pour le poste d'apprentie. La jeune Grisregard était à la fois étonnée et contente de la nouvelle. Surprise car la couture était pour elle une des plus belle activité qui existait. La jeune femme était navrée pour Aelys qu'elle n'ait pas grand choix. Toutefois, cela serait mentir si la demoiselle affirmait qu'elle n'était pas ravie de ne pas avoir de concurrence. Ainsi, la jeune fille avait enfin la chance de faire ce qu'elle voulait. Voilà pourquoi elle se permit de rebondir sur les propos de son interlocutrice :

-Si vous avez l'occasion de croiser Mr d'Auvray, remercier le de ma part également. Il est très occupé car je n'ai pas encore réussi à le croiser pour lui faire part de ma gratitude de vive voix. En tout cas, j'espère que l'absence de candidates ne vous fera pas regretter votre choix. Je vous promet d'être à l'écoute et rigoureuse dans mon travail.

Puis Madame de Beauval invita la jeune fille du peuple à la suivre dans l'arrière boutique le sourire aux lèvres. Mais alors qu'elles marchaient, Aelys questionna la jeune fille et voulu savoir si elle avait déjà appris la couture auparavant. Elle incita la jeune fille à ne pas avoir peur de son inexpérience. Elle lui fit même un clin d’œil complice. Adélaide apprécia le geste. Après tout, il fallait bien commencer quelque part. Tout le monde passait par là. C'est pourquoi Adélaide, comme à son habitude, répondit en toute franchise. Elle n'avait rien à cacher. Elle n'avait encore suivie aucune formation officielle mais avait appris à coudre par elle même sur le tas, en observant beaucoup et surtout en pratiquant. Bien évidemment, elle avait eu beaucoup de ratés... Mais désormais elle se débrouillait un peu. Toutefois, elle souhaitait en apprendre d'avantage et passer par une filière plus classique si elle voudrait un jour avoir sa propre clientèle. D'une voix calme elle répondit donc à la femme :

-Je n'ai pas appris la couture officiellement je dirais. Mais je pratique seule depuis quelques temps. Je fais pas mal d'erreurs, mais je pense avoir appris certaines choses. Dit elle fièrement.

Le chemin jusqu'à la pièce du fond fut court. Aussi, la maîtresse des lieux ouvrit la porte avec fierté, puis laissa passer la demoiselle afin qu'elle puisse voir les lieux plus en détails. Adélaide ne pu cacher sa joie et sa surprise. En effet, à la découverte de l'Atelier la jeune fille écarquilla les yeux et ouvrit la bouche par réflexes. Bien évidemment après quelques instants, elle reprit ses esprits et observa son environnement avec plus d'attention. Adelaide était comme dans un rêve. La pièce était large et spacieuse, mais surtout très bien aménagée. D'un côté se trouvait une belle quantités de tissus, tous les plus beaux les uns que les autres, d'un autre on pouvait apercevoir les ornements et autres accessoires tels que les boutons. Au centre de la pièce, une immense table permettrait aux deux femmes de travailler tranquillement. Cela changeait de la toute petite chambre d'Adélaide. A cette richesse pour les yeux de la jeune apprentie, une magnifique lumière pénétrait dans la pièce grâce à deux grandes fenêtres. Ainsi, Aelys lui souhaitait la bienvenue. Que répondre à cela ? Adélaide avait tant de mots qui passait dans sa tête à ce moment précis. Toutefois, elle prit quelques minutes pour trouver la façon d'exprimer ce qu'elle ressentait. Quand elle y parvint, elle déclara.

-Votre atelier est juste.... Magnifique madame de Beauval. J'ai vraiment hâte de commencer à travailler pour vous. Cela fait rêver toutes ces choses. Dit elle le sourire aux lèvres.

Madame de Beauval avait le sourire, elle avait conscience de l'effet wahou de ce lieu font elle était propriétaire. Toutefois, elle revint vite aux choses sérieuses et demanda à Adélaide qu'elles étaient ses disponibilités. Cette dernière précisa également à la jeune fille qu'elle apprendra à tenir la boutique et à coudre. Mais que dans un premier temps il y a d’observations et d'écoutes. Adélaide était tellement enthousiaste qu'elle n'était pas chagrinée le moins du monde.

- Je suis sûre que votre apprentissage sera riche et complet pour une fille comme moi. Je ne prétends pas à devenir couturière demain, même si j'ai hâte de passer à la pratique je le reconnais.

Sujet: Re: Une nouvelle apprentie [PV Adelaide] Sam 23 Mar 2019 - 8:39

- Les Nobles qui luttent contre la Fange sont souvent fort affairés, je ne manquerais point de le remercier pour vous aussi en ce cas. Quant à ce qui vous concerne, je ne doute point de votre bonne volonté, je suis sûre que tout ira bien.

Aelys disait cela avec un gentil sourire, car si en vérité elle ne pouvait deviner de quoi l'avenir de Adelaide serait fait, au moins percevait-elle chez la jeune femme un désir sincère de bien faire et c'était en cela ce qui importait le plus. Si à cet état de fait venait s'ajouter la persévérance, alors l'apprentie parviendrait à gravir les échelons jusqu'au statut de couturière dans quelques années, même si l'on ne cessait jamais d'apprendre dans le travail. Les deux femmes se dirigèrent vers l'atelier et, à la question de la propriétaire des lieux, celle qui la suivait répondit avec une sincérité appréciable et appréciée, faisant hocher légèrement la tête blonde de celle à qui la réponse était destinée. Elle pouvait ajouter l'honnêteté au tableau des qualités.

- Si vous savez déjà manier une aiguille, fut-ce encore vos débuts, c'est déjà un premier pas non négligeable. J'ai moi-même connu des écueils durant mes premiers essais, mais c'est en pratiquant, en travaillant et en répétant jusqu'à connaître parfaitement les bons gestes que l'on devient couturière. Je pense d'ailleurs que cela est valable pour n'importe quel métier : travail, rigueur et persévérance.

Aelys adressa un sourire bienveillant à Adelaide. C'était là sa toute première apprentie, mais elle devait reconnaître qu'avec le deuil qu'elle endurait actuellement, sa présence était un rafraîchissement et un bonheur plus que bienvenus. Elle lui permettait de ne pas laisser son esprit errer vers les souvenirs de son fiancé disparu, de mettre de côté le chagrin pour ne se concentrer que sur l'avenir et, notamment, celui de la jeune femme qui s'étendait désormais devant elle. La vie devait suivre son cours et quoi de mieux que d'aider à façonner celle de quelqu'un d'autre ? En outre, la plus belle chose fut de constater la surprise et l'émerveillement de l'apprentie lorsqu'elle découvrit l'atelier sous les rayons du soleil matinal. Voir ses yeux s'agrandir et son regard briller fut un enchantement qui réchauffa le cœur de la couturière, laquelle accueillie le compliment qui suivi avec bonheur.

- Il m'a fallu du temps pour tout rassembler, mais je vous remercie, j'avoue que c'est l'endroit que je préfère dans toute la cité. Ici nous serons au calme vous verrez, c'est un peu comme un lieu hors du temps, loin du reste du monde.

Elle était certaine qu'elles feraient de très bonnes choses ici, aussi demanda-t-elle les disponibilités de sa nouvelle apprentie, laquelle au lieu de répondre lui offrit un compliment teinté malgré tout d'un peu d'auto-dénigrement, ce à quoi Aelys secoua doucement la tête.

- Ne dites pas cela, Adelaide, vous n'êtes point moins importante que moi. Croyez-vous que j'ai appris et acquis tout cela sans travail ? Je puis vous assurer avoir eu mon lot d'échecs, de pièces de tissus déchirées, de fils cassés, de doigts piqués et d'étoffes perdues. J'espère simplement pouvoir vous éviter les erreurs qui furent les miennes et vous apprendre avec plus de facilité que mes premiers essais maladroits.

La blonde sourit de nouveau, espérant que la jeune femme comprenne qu'elle ne devait pas non plus la placer sur un piédestal.

- Nous commençons tous en bas de l'échelle, je vous montrerais simplement comment grimper avec sûreté pour les années à venir, voilà tout.

Et quand bien même il faudrait de nombreuses années de travail pour y parvenir, encore que cela dépendrait de sa faculté d'apprentissage, Adelaide était suffisamment motivée pour que la Couturière soit confiance quant à l'avenir.

- Maintenant dites-moi, quels jours de la semaine souhaitez-vous avoir pour repos ? Je vous en accorde deux si cela vous sied, un en fin de semaine et un au milieu, que vous pourrez modifier en cas de besoin pourvu que vous me le demandiez à l'avance.

Sujet: Re: Une nouvelle apprentie [PV Adelaide] Dim 24 Mar 2019 - 22:29

Adélaide était ravie d'entendre que sa maîtresse d'apprentissage ne manquerait pas de remercier Zéphyr d'Auvray dès qu'elle en aurait l'occasion. En effet, la jeune fille n'avait pas vraiment l'occasion de croiser le patron de son paternel. Il était un noble très occupé apparemment. C'est pourquoi, comme madame de Beauval était une amie à lui , Adélaide savait que le message serait relayé. Elle ne s'en faisait pas pour cela. Puis elle rassura la jeune femme en confirmant qu'elle avait confiance en sa bonne volonté et que tout irait bien par la suite. Adélaide fut rassurée. Elle lui répondit donc avec le sourire.

-Je vous remercie de votre confiance. J'ai vraiment hâte de commencer à travailler avec vous.

Aelys sembla apprécié que la jeune femme lui réponde en toute sincérité. Sans se départir de son sourire, elle répondit en effet à Adélaide. Ainsi donc, la couturière fit comprendre à son apprentie que le fait qu'elle ait déjà tenu une aiguille était un avantage. Cette dernière avoua à la demoiselle qu'elle était passée par là tout comme elle il y a longtemps. Le fait était que pour réussir dans un travail, il fallait de la patience et de la persévérance. Adélaide était peut être un peu casse coup, mais on pouvait dire que ces deux aptitudes faisaient partie de ses qualités. Aussi donc sa relation avec sa maîtresse d'apprentissage prenait un très bon démarrage. Elle répondit dit donc avec sérieux mais tout en gardant le sourire.

- Je vous remercie. Je suis d'accord avec vous. Mon père m'a appris qu'on a rien sans rien. Pour exceller dans son travail, il faut pratiquer. Sinon la théorie seule sans la pratique cela peut être problématique.

En disant cela, la jeune femme espérait que ses propos ne soient pas mal interprétés. Mais ses pensées furent vite déviées vers l'atelier en lui même. La jeune femme ne trouvait pas ses mots tellement elle était impressionnée. Adélaide avait toujours rêvé d'un endroit pareil pour pratiquer sa passion qu'était la couture. Le fait d'avoir de l'espace, les choses bien rangées c'était un pure bonheur pour les yeux et pour l'organisation. Cela n'avait rien à voir avec son rikiki coin à la maison dans sa chambre. Elle n'avait même pas une chambre individuelle pour tout dire.... Bref. Elle écouta donc en silence la maîtresse des lieux lui décrire comment elle en était arrivée à un tel résultat. Ainsi, Aelys lui indiqua qu'elle avait mit du temps à l'avoir. Madame de Beauval confia qu'elle adorait le lieu car elle s'y sentait comme hors du temps et du reste du monde. Adelaide ne pouvait qu'imaginer cette sensation. Même si elle allait bientôt pouvoir y goûter elle même. C'est donc avec un grand enthousiasme qu'elle lui répondit.

- Vous avez fait un magnifique travail. Bravo pour votre acquisition. C'est important d'avoir son propre atelier pour travailler. Je rêverais d'un endroit pareil. Pour ma part, je dois me contenter d'un minuscule placard et d'un carnet. Dit elle avec un pointe de regret dans la voix.

Adélaide savait qu'elle avait de la chance de pouvoir quand même coudre un peu malgré la situation financière de sa famille. Toutefois, parfois, elle rêvait d'une vie meilleure. Puis à la surprise de l'apprentie, Aelys lui indiqua qu'elle ne devait pas se dévaloriser de cette manière. En effet, la couturière dit à la jeune femme qu'elle avait eu bien des soucis lors de ses débuts et qu'elle comptait bien aidé son apprentie à éviter les mêmes erreurs qu'elle avait commises par le passé. Adélaide fut touchée par un tel encouragement.

- Eh bien, je vous remercie. Je donnerais le meilleur de moi même pour ne pas vous décevoir.

Aelys, suite à cela, sourit à Adélaide avant de reprendre. Ainsi, cette dernière indiqua à la jeune Grisregard qu'elle devrait monter les échelles avec les années, mais qu'elle ne serait pas seule. Adélaide réfléchit quelques instants en silence à ces propos. Puis, elle finit par répondre à son hôtesse.

- Eh bien, j'ai tout mon temps, cela tombe bien. J'espère juste que ces échelles se seront pas trop longues à grimper.

Aelys s'enquit ensuite de savoir quelles étaient les disponibilités de la jeune femme. En effet elle accordait deux jours de repos à son apprentie. Elle avait donc besoin de réponse afin de s'organiser. C'était déjà tout vu dans la tête d'Adélaide.

- Eh bien je vous remercie. J'aimerais, si cela est possible pour vous, prendre les mercredi et dimanche.

Aelys songea en écoutant Adelaide que le père de celle-ci avait fort bien raison, rien ne valait le travail bien fait et la persévérance, peu importait ses origines et son devenir. On ne pouvait réellement être fier de soi et de ce que l'on faisait quand cela était accompli avec bonne volonté. La mention d'un endroit similaire en lieu et place d'un placard ne manqua pas de faire acquiescer la blonde qui imaginait bien les difficultés qu'avaient dues être celles de sa nouvelle apprentie.

- Il est vrai que par les temps qui sont les nôtres, un tel endroit me fut difficile à acquérir. Les gens manquent de place à Marbrume et ce lieu a bien failli finir en simple habitation, n'eut été le prix que j'ai du concéder pour l'acquérir. Je ne le regrette point cependant, c'est ici mon domaine si je puis dire.

Le fait que Adelaide veuille donner le meilleur d'elle-même était une certitude pour la Couturière qui voyait fort bien à quel point la jeune femme était motivée et enthousiasmée par son nouveau statut. Le fait qu'elle espéra que les échelles ne soient pas trop longues à monter fit naître un léger sourire indulgent sur les lèvres de Aelys. Ah si seulement elle savait.

- Je crains qu'il ne vous faille de longues années de pratique rigoureuse avant d'atteindre le niveau de compétence requis pour être une bonne couturière, cependant je suis sûre que ces années passeront comme un éclair malgré la menace de la Fange. Vous verrez que le temps file promptement quand on est occupée à coudre.

Puis il fut question des jours de repos et ceux souhaités par son apprentie étaient fort convenables, si bien que sa désormais patronne acquiesça aimablement, un léger sourire prenant enfin place sur ses traits sans plus vouloir les quitter. La morosité refluait pour ne laisser place qu'à l'instant présent et au rayon de soleil qu'incarnait Adelaide dans ce monde par trop sombre désormais.

- Fort bien, mercredi et dimanche seront parfait. Avez-vous des choses à faire aujourd'hui ou bien pouvez-vous commencer dès maintenant ?

Puis Aelys se rappela qu'elle avait omis un point essentiel concernant leur affaire et, lui faisant signe de la suivre, sorti de l'atelier pour se rendre au comptoir, prenant un carnet qu'elle ouvrit avec précaution, évaluant les colonnes de chiffres avant d'acquiescer avec un peu plus de gravité.

- Les temps sont durs pour tout un chacun je le crains et je ne pourrais pas vous donner une rémunération de ce que j'avais envisagé à l'époque d'avant la Fange, cependant je pense que je puis malgré tout vous payer 4 sous par jour, ce qui vous fera 3 pistoles par semaine et... 7 écus par an.

Calcula rapidement la Couturière avant de porter sur Adelaide un regard passablement embêté.

- Un bon apprenti peut être rémunéré davantage et je tâcherais de vous augmenter dès que cela sera possible, cependant vous devez garder à l'esprit que certaines étoffes coûtent une vraie fortune et qu'il vaut mieux y aller progressivement. Je préfère vous payer moins que ce que j'aurais voulu et m'assurer de vous garder, que de trop en faire dès le début et ne point pouvoir vous garder. J'espère que vous comprendrez.

Oh bien sûr, Aelys savait qu'un apprenti à une époque aurait pu être payé bien plus, au moins 6 sous par jour, voir même 8 par les artisans talentueux qui gagnaient bien leur vie, mais elle ne voulait vraiment pas donner de faux espoirs à la jeune femme ni craindre de la perdre faute de moyens pour la payer.