Marbrume


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 On ne rencontre personne par hasard…[Ulysse de Sombreval]

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Adelaïde de RougelacComtesse
Adelaïde de Rougelac



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MessageSujet: On ne rencontre personne par hasard…[Ulysse de Sombreval]   On ne rencontre personne par hasard…[Ulysse de Sombreval] EmptySam 9 Mar 2019 - 21:06

Marbrume, Bourg-Levant, Début Mars 1166




Le soleil était à son zénith et enveloppait les quartiers populaires d’une magnifique lumière. Les commerçants vaquaient à leur occupations. Tandis que les nombreux habitants de la ville se promenaient allégrement. Mais au milieu de tout ce brouhaha, une figure sortait de l’ordinaire. Une jeune femme, qui tentait de passer inaperçue. En effet, Adelaïde avait profité de sa journée inoccupée pour tenter de trouver Covalt, seule. Cela faisait déjà quelque temps que le mercenaire enquêtait sur elle et il ne semblait pas avoir donné signe de vie depuis un petit moment. La jeune femme espérait sincèrement que rien ne lui était arrivé, car la mission qu’elle lui avait donnée était loin d’être la plus facile à réaliser, presque dangereuse. Au fond d’elle-même elle espérait plus que ce dernier ait disparu avec une partie de son argent que de s’être fait découvrir par un des sbires du Comte de Rougelac. Après tout, le pouvoir réside là où les hommes croient qu'il réside. C’est un truc. Une ombre sur le mur… Et un très petit homme ou même une femme pouvait certainement projeter une très grande ombre… Adelaïde était bien consciente du jeu de pouvoir qu’elle avait entamé avec le Comte, mais elle ne s’était jamais attendue à ce que le jeu tourne aussi rapidement, d’où le fait qu’elle avait engagé le mercenaire pour l’aider.


Cela faisait maintenant quelques heures qu’elle se promenait dans la ville, tentant d’apercevoir l’homme et son berger blanc et plus le temps passaient, plus la baronne devenait désespérée. Mais où pouvait-il bien être? Soudainement des hurlements attirèrent son attention. Adelaïde s’arrêta sec, avant de repérer la cause de ce chaos. Deux hommes légèrement enivrés par un quelconque alcool se hurlaient à la tête. Adelaïde s’approcha doucement en compagnie de nombreux curieux qui tentèrent tant bien que mal de calmer la situation. Voyant la scène qui se préparait, mieux valait partir le plus rapidement. La milice arriverait probablement rapidement et cela n’annonçait absolument rien de bon, surtout que la jeune femme n’était nullement accompagnée d’une escorte. Alors qu’elle s’apprêtait à tourner les talons, la dispute augmenta rapidement d’un cran et ils commencèrent rapidement à se bousculer… Si l’on pouvait appeler cela se bousculer… Une poussée suivit d’un échange de coup de poing plus violent les uns que les autres. C’était le moment de partir. Adelaïde fit demi-tour, mais la foule de curieux semblait avoir énormément grandis pendant les quelques minutes ou elle s’était arrivé. Les miliciens arrivèrent finalement et se fendirent un chemin à travers la foule, poussant les nombreux curieux qui se groupaient autour du combat d’amateur. Adelaïde tenta tant bien que mal de sortir de la foule le plus rapidement possible. Malheureusement, prises dans la mêlée, la jeune femme ne put s’empêcher d’écoper d’une poussée et s’écrasa violemment contre un homme qui malheureusement passait par là. Par chance, ce dernier ne sembla pas trop perdre l’équilibre, et il aida même la baronne en l’attrapant par la taille, l’empêchant ainsi de tomber sur le sol. Adelaïde, un peu étourdie par tout ce brouhaha, se tint légèrement la tête pendant une seconde avant de lever le regard vers un visage beaucoup trop familier… Son visage se crispa alors qu’elle reconnut le Baron Ulysse de Sombreval…


Sérieusement?


De toutes les personnes qui passaient par là, c’était vraiment devant lui qu’elle tombait? Adelaïde se redressa rapidement, tentant tant bien que mal de reprendre une certaine contenance, puis se recula rapidement de quelques pas avant de baisser doucement la tête en signe de respect. « Votre honneur, quelle surprise de vous rencontrer dans ses quartiers ! » Puis relevant la tête, elle plongea son regard azuré dans le sien en lui faisant un sourire gêné, décidément cette marche qui s’annonçait des plus tranquilles venait de prendre une direction des plus surprenantes. Comment Ulysse réagirait-il à sa chute? Au fait qu’elle se promène sans escorte dans les quartiers populaires? N’oublions pas le fait qu’elle tentait de fuir une bataille qui s’annonçait des plus sanglantes – du moins pour la Baronne, car soyons honnête, Adelaïde était loin d’être une combattante…


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Ulysse de SombrevalBaron
Ulysse de Sombreval



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MessageSujet: Re: On ne rencontre personne par hasard…[Ulysse de Sombreval]   On ne rencontre personne par hasard…[Ulysse de Sombreval] EmptyLun 11 Mar 2019 - 20:47
Si, il m'arrivait très souvent depuis mon installation dans la capitale du Morguestanc de passer mon temps libre à flaner dans les avenues, rues et sur les places ce fut toujours dans des circonstances bien différentes. Escorté d'une demi douzaine d'hommes d'armes d'un certain calibre issus des rangs de ma compagnie tant parce que mes vassaux estimaient mus par une loyauté sans borne que ma personne était bien trop importante pour prendre le moindre risque et ce alors que je maniais la lame avec autant si ce n'était plus de brio que certains d'entre eux que parce que je devais bien reconnaitre apprécier le prestige que cela rejettait sur l'image de ma maison. D'autant que traverser une foule était rarement exercice aisé ou agréable, disposer de soldats et chevaliers n'ayant aucun égard pour les obstacles sur ma route n'était point déplaisant. Bien loin de la courtoisie légendaire me caractérisant mais nécessaire car la ponctualité était une gageure de respect à mes yeux d'une part et d'autre part je détestais perdre mon temps et ce mème lorsque je ne l'occupais que de taches aussi plaisantes que me promener. Ainsi, d'ordinaire ser Francis se trouvait souvent à mon coté pour égayer la marche de ses remarques spirituelles tempérant le cynisme des miennes. Parlant du luron dépravé, c'était à cause du chevalier poète que je me trouvais ainsi dans les allées de la cité par ce jour d'hiver ensoleillé. C'était mon meilleur ami qui avait su trouvé les mots pour me convaincre de finalement me jeter à la recherche de la jeune femme ayant su ranimé un coeur qui m'avait semblé bien plus mort que vivant au cours des deux dernières années. 


Le Sombrelame m'avait clamé que puisque j'avais déjà engagé des recherches et des négociations pour que la maison de Sombreval retrouve une dame rien ne m'empechait plus de mettre de coté les rigueurs des obligations de mon rang pour faire ma cour à la sirène salvatrice dont la seule vision et contemplation langoureuse avait suffit à vaincre la mélancolie dévorante représentant le noeud du mal me rongeant depuis la fin tragique de mon précédent ménage. J'avais entendu ses arguments essentiellement parce si dans un premier temps les remontrances de mon sang avaient eu l'effet attendu, le fléau personnel n'avait pas tardé à revenir à la charge en terrain conquis.  Si, je me trouvais seul c'était parce que mes vassaux auraient désaprouvés que j'aille courir la belle inconnue dans les rues de Marbrume au lieu de m'atteler à renforcer ma future alliance maritale avec les Delmonte. Ou plutot la Delmonte car à mon instar elle était l'ultime membre de sa maison en vie. Ce qui me la rendait foncièrement sympathique au premier abord. Du reste, j'avais sincèrement apprécié la jeune femme au cours du bal des de Valis mais j'étais incapable de voir en notre arrangement en construction autre chose qu'une contrainte pour l'heure. Me maudissant pour la millième fois en quelques heures de m'ètre lancé derrière une chimère et Francis au passage pour ses foutus conseils. Mais, me félicitant d'avoir pris le temps de passer une demi-heure chez un bourgeois auprès duquel les Griffons avaient déjà servi l'an passé pour savourer son vin, son gout pour l'art autant que sa conversation. Je sortais d'ailleurs de chez cet ami de la compagnie au moment ou de l'agitation attira mon attention. Le visage de Cérène en tète j'hésitais. 


Je n'avais que perdu trop de temps chez ce marchand de bijoux auquel j'avais été bien en peine de répondre lorsqu'il m'avait demandé si ser Francis comptait épouser la fille de son ami sieur d'Orfèvrenoir. Il eut été bien malavisé de lui apprendre que nous avions partagé les faveurs de la jeune femme tout sauf farouche. je n'aurais jamais imaginé que dénicher une troupe de saltimbanque eut été si compliqué. Retrouver un jeune fermier disparu dans le Labret semblait un jeu d'enfant en comparaison. Mais, l'on ne se refaisait pas noble sulfureux adepte des duels pour le moindre motif un pugilat de rue ne pouvait que me distraire alors mème que je gachais une journée en vain à retrouver une personne dont je ne savais quasiment rien. Me frayant un chemin à coup de coude à travers la foule rassemblée, je souriais d'un air canaille en observant les deux ivrognes se mettre sur le coin de la gueule avec une belle hargne rageuse. Un léger rire effleura mes lèvres lorsque l'un des combattants bien piètres pour ètre sincère évoqua une femme. Décidemment, cette journée était-elle placée sous le sceau du coeur et des sentiments pour les dames de la cité. Les coups étaient violents bien que brouillons et le sang ne tarda pas à couler sous les acclamations des uns, les huées des autres et les cris paniqués de ceux qui en appellaient au guet soit la milice intérieure. Un instant tenté d'aller assommer les deux pochtrons du pommeau de mon épée, je me ravisais en reconnaissant un visage qui me sembla particulièrement incongru en un tel lieu. 


Le parvis d'une taverne ne convenait pas à une rose rouge bien que l'adage eut clamé que les plus belles fleurs poussaient dans la fange. La baronne de Nera en personne coincée par une foule se régalant d'un combat de chiffonier. Mon premier réflexe fut de sourire devant un tel tableau. Qu'est ce qu'une merveille pareille pouvait bien foutre ici seule et sans escorte armée qui plus est ? Le comte de Rougelac n'avait-il donc pas appris la lecon après avoir perdu deux fiancées dans des circonstances tragiques ? Et Alexandre ? Savait-il que sa dragonne de belle soeur se promenait ainsi dans la ville basse ? Tant de questions et aucune réponse. En soit, je ne devais rien à cette sang bleu m'ayant méprisé vertement lors de l'esbrouffe vicomtale mise sur pied pour s'attirer mon allégeance de mème que celle de ma compagnie. Insultant par la mème toute ma lignée et le nom des Sombreval, les fiers Griffons du sud est de Langres premiers protecteurs liges de feu le comte Tancrède de Beauclerc. Mais, cela eut été indigne de mon rang de chevalier ainsi que de ma vision de ce que se devait d'ètre un porteur d'éperons assez proche de celle de ser Francis. Courtoisie et protection au service de ces dames. D'autant qu'elle s'était excusée avec sincérité et que j'avais accepté celles-ci. 


Et puis, il s'agissait de la promise de l'un de mes partenaires d'affaires autant que la belle-soeur de mon nouveau suzerain. L'honneur autant que l'amitié m'engageait à la tirer de ce mauvais pas déjà et la raccompagner saine et sauve jusqu'à la demeure des Terresang ou des Rougelac peu importait. Puis, les femmes de caractère avaient une affection de ma part. Ma cousine, feu mon épouse, la cousine de mon suzerain... Mon sang ne fit qu'un tour lorsque je la vis se faire brutalement bousculer par un rude gaillard. Je me déplacais suffisamment rapidement pour qu'elle me percute doucement. L'empechant de tomber en la retenant par la taille je ne pus réprimer un éclat de rire devant la stupéfaction sur ses traits graciles lorsqu'elle reconnut son sauveur après avoir plaqué ses mains sur son chef probablement génée par les cris rageurs de la foule. Celle-ci se reprit rapidement malgré la crispation sur son visage et recula de quelques pas pour reprendre contenance avant de m'offrir une modeste révérence. "Baronne de Nera. La réciproque est de mise. Quelle surprise incongrue de croiser votre rayonnant visage dans un coin aussi dangereux ! M'offririez vous une explication  ou m'en estimeriez vous indigne ?" Saisissant délicatement l'avant bras de la jeune femme je l'éloignais de l'échauffourée d'un pas martial en gardant une main sur le pommeau de ma lame. Une fois suffisamment loin du duel sauvage qui finirait bien par rameuter la milice, je reprenais. "Ne me remerciez pas de vous avoir tiré de ce mauvais pas. Je n'ai fait que mon devoir de vassal envers votre beau-frère. Ce mème devoir qui devrait me pousser à vous ramener au palais séant."
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Adelaïde de RougelacComtesse
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MessageSujet: Re: On ne rencontre personne par hasard…[Ulysse de Sombreval]   On ne rencontre personne par hasard…[Ulysse de Sombreval] EmptySam 16 Mar 2019 - 9:18


La destinée est parfois surprenante, il n’y a pas de hasard, il n’y a que des volontés de hasard. Ce ne sont que des perspectives de l’inconscient individuel qui remontent à la surface. Adelaïde aurait bien voulu avoir eu plus d’opportunité de parler au Baron, mais les circonstances des dernières semaines ne s’y étaient jamais présentées. La jeune femme avait des milliers de questions pour Ulysse, question qui jusqu’à présent était restée sans réponse. Comment un homme comme lui aurait pu s’agenouiller devant Alexandre pour lui prêter serment? Alors qu’Alexandre était bien loin d’être l’homme le plus droit de l’esplanade. Les gens ne pouvaient être aussi stupides… La jeune femme n’eut pas le temps de rétorquer quoi que ce soit au Baron, que ce dernier lui attrapa l’avant-bras pour la conduire hors de la portée du combat qui rageait derrière eux. Au bout de quelques secondes de marche, de Sombreval sembla assez satisfait de la distance entre le combat et eux. Adelaïde en profita et se pivota pour faire face à son homologue en relevant son regard azuré pour le plonger dans le sien. Elle lui lança un regard inquiet, teinté d’une légère tristesse. «Vous me peinez de penser que je suis de si mauvaise foi, Votre honneur. À croire que les excuses que j’ai pu vous faire à notre dernière rencontre n’étaient pas assez bien pour vous? » La baronne retira doucement son bras de l’étreinte du Baron, en faisant un léger soupir. Leur dernière rencontre avait loin d’avoir été la plus amicale. Apparemment les excuses qu’elle lui avait faites n’étaient pas assez, mais bon, il ne pouvait pas trop lui en vouloir, après tout elle lui avait évité un mariage raté et probablement beaucoup trop intriguant.


Des miliciens arrivèrent finalement pour tenter d’arrêter le duel particulièrement violent qui se déroulait derrière eux. La jeune femme ne put s’empêcher de les suivre du regard, s’attardant plus particulièrement sur l’une des miliciennes. Un sourire vint légèrement éclairer ses lèvres. Les femmes, comme les hommes, devaient tenter l’impossible. Et si ces dernières tombaient, leurs échecs devraient inspirer les autres. Juste le fait de voir ces quelques femmes tenter le tout pour le tout était fantastique à voir, signe que le monde avançait. Un signe que d’autres femmes n’auraient pas à vivre ce qu’elle-même. Il était insensé de prétendre que les femmes étaient les égales des hommes. Elles sont bien plus supérieures que ces derniers, et l’ont toujours été. Pendant que les hommes combattaient sur des improbables champs de bataille, les femmes, elles, œuvraient dans l’ombre pour prendre le contrôle. On disait que derrière chaque grand homme il y avait une femme n’est-ce pas? Néanmoins, Adelaïde ne pouvait pas cacher son admiration pour ses pionnières, et c’était dans cet esprit qu’elle tentait, au détriment de son ingrat de beau-frère, de repousser les limites pour que toutes les femmes aient accès à cette liberté.


Adelaïde haussa finalement des épaules en se retournant vers Ulysse. « Il n’est pas nécessaire de me ramener chez mon beau-frère, puisque je suis de retour dans ma propre résidence. Vous comprendrez qu’une jeune femme promise n’avait plus rien à faire dans sa demeure. » La jeune femme sembla hésiter un moment, tentant de bien choisir ses mots. Comment dire qu’elle avait été reniée par son beau-frère? Il n’y avait pas une seule façon noble d’annoncer la nouvelle qui lui venait en tête. « Qui plus est, je crois que moi et le Vicomte n’avons plus rien à nous dire. Ce dernier a pris quelques décisions dont je suis plus ou moins d’accords. Vous savez aussi bien que moi à quel point ce dernier peut être, disons brusque… et je crois qu’il est inutile de mentionner que nos caractères ne fonctionnent pas ensemble. » C’était une façon assez ambiguë de dire les choses, certes en réalité on parlait de carafe de verre qui éclatait sur un mur, d’insulte et de paroles les plus dégradantes qui soit. Alexandre avait tenté de salir son honneur et la jeune femme avait rendu la pareille d’une façon tout aussi vicieuse, mais elle ne regrettait rien. Le Vicomte apprendrait un jour qu’il faisait une erreur en tournant le dos à sa belle-sœur… Adelaïde descendit doucement le regard vers la main d’Ulysse qui était toujours sur le pommeau de son épée, prêt à réagir, peu importe les circonstances. La baronne se doutait bien que ce dernier n’userait pas son arme contre elle. Ulysse, contrairement à beaucoup d’autres semblaient avoir un minimum d’honneur et elle ne le voyait pas lever la main contre elle. Rapidement, les prunelles azurées se retournèrent vers le visage d’Ulysse pour reprendre la parole. «La question n’est pas si vous allez me laisser continuer ma promenade, mais bien est-ce que vous allez m’y empêcher? » Si, la jeune femme défiait légèrement le Baron, mais qu’allait-il lui faire? La prendre comme un sac de patates pour la ramener de force dans une résidence qui n’était plus la sienne? Le Vicomte serait définitivement furieux, mais Adelaïde était bien loin de se préoccuper des sentiments de ce dernier, surtout après ce qu’il lui avait fait tout récemment.

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MessageSujet: Re: On ne rencontre personne par hasard…[Ulysse de Sombreval]   On ne rencontre personne par hasard…[Ulysse de Sombreval] EmptyLun 29 Avr 2019 - 1:37
Mes bottes de cavalerie plongèrent dans la boue de l'avenue et sacrifièrent leur éclat à l'instar de mes éperons tandis que j'entrainais d'une main ferme la sang bleu au caractère bien trempée avec laquelle mon suzerain m'avait appâté comme l'on attire un loup avec une carcasse de cerf. Hors de question qu'il arriva malheur à la de Rougesoleil alors même que par un sens de l'humour tout à fait détestable le destin avait décidé de se rire de moi en me plaçant sur le chemin de la gravure de chair et de sang m'ayant implacablement humilié quelques semaines plus tôt. Si, j'avais nombre de travers et de défauts il s'avérait qu'à l'instar de mon second et de la plupart des Griffons adoubés je prenais la chevalerie très à cœur. A l'issue d'une fugace équipée, nous atteignîmes le coté opposé de la rue baignant dans l'immondice. Les remugles désagréables d'une cité me rappelèrent pourquoi j'avais détesté quitter mon domaine en un autre temps. Je m'y étais pourtant accoutumé aussi aisément que les chevauchées suicidaires dans la Fange et face à ses enfants. S'adapter ou périr. La baronne tourna sur elle même alors que ma poigne la maintenait toujours en place et plongea son regard azur terrifiant de profondeur comme d'éclat dans mes billes taillées dans de l'émeraude pure. 


Ses yeux célestes semblèrent communiquer une nuance d'inquiétude de même qu'une belle dose de tristesse. Je dus réprimer un rictus sans joie alors que mes yeux semblaient aussi acérés que l'acier des armes pendant à mon ceinturon. Des remords quant au fait de m'avoir fait passé pour le dernier des imbéciles peut-ètre ? Que sa splendeur se rassure je me moquais comme d'une guigne de sa réaction offensante lors de mon entrevue avec son beau-frère. Qu'avait-elle dit ce jour là ? Qu'il aurait pu au moins trouver bien mieux qu'un vulgaire baron. Ma main me brula sans que je ne sache pourquoi et je fus bien grée à Adelaide de Rougesoleil bientot de Rougelac de se défaire de mon emprise. Il fallait avouer que la noble comptait certainement parmi les plus belles femmes de la cité cependant je ne m'expliquais guère cette chaleur sur ma paume. Un sourire mauvais étira mes lippes moqueuses tandis qu'elle soupirait après avoir achevé de remettre sur le tapis ses excuses. Je répondis lestement d'une voix blanche. 


"Oh mais je n'oserais jamais votre honneur. Ces quelques regrets furent formulés avec autant de maestria que la toilette réhaussant votre charme. Cependant, il est bien aisé de se repentir après avoir obtenu ce que l'on souhaite n'est il pas. Comment vous jetez la pierre ma dame j'aurais fait un bien terrible époux." Oh oui, cela tenait de l'euphémisme caractérisée. La fougueuse noble avait échappé à un bien triste sort. Celui d'ètre enchainé à un coeur encore lié à un autre n'étant plus que poussière. Celui de voir son époux rentrer éméché dès qu'il souhaitait aller batifoler dans les bouges les plus dangereux de la cité. Celui de ne pas recevoir d'au revoir ou d'adieu d'un soldat s'en allant régulièrment au combat. Celui d'ètre témoin d'une vénération quasi religieuse pour une statue pale imitation d'une perfection déchirée et brulée. Celui de partager la couche d'un homme aux songes terrifiants et bruyants que seuls les drogues médicinales poudres, plantes ou liqueurs parvenaient à apaiser. Et enfin, celui d'un baron constamment entouré de ses fidèles du matin au soir. Non, la baronne n'avait fait d'autre choix que le seul souhaitable pour son avenir en échappant à cela. 


Je devrais donc m'estimer heureux d'avoir épargné pareil tragédie à la jeune femme plutot que de laisser ma fierté blessée s'exprimer ainsi cependant un Sombreval restait un Sombreval. L'arrivée bruyante d'une patrouille de la milice me tira de mes réflexions et je constatais que la baronne contemplait avec admiration l'action de cette dernière. Tout ce que je voyais pour ma part était la relative réactivité du guet privant la foule d'un bon spectacle. Seul un haussement d'épaule nonchalant vint acceuillir ma remarque quant au fait qu'elle n'avait strictement rien à faire ici et que j'escomptais bien la ramener céans en ses appartements ou en sa demeure qu'importe. Point troublé pour une poignée de sequins par sa réponse, je répondis. "Eh bien si la bienséance estime que vous n'avez plus rien à faire chez mon suzerain. Parfait. Je vous escorterais jusqu'à votre propre demeure en ce cas. Ces rues ne sont pas sures pour une dame de haute naissance qui plus est sans porte glaive ou chevalier pour veiller sur son noble fessier. Votre admiration pour la milice ne vous sauvera nullement si des truands venaient à s'intéresser à votre personne. Regardez vous, votre toilette suffirait à elle seule à nourrir un quartier de la cité. Vous brillez tel un phare au milieu d'une nuit noire." 


Nulle remarque acide n'émana de la bouche à la langue pourtant bien pendue de la baronne. Tient voilà qui sortait de l'ordinaire à m'en couper le sifflet. Au lieu de cela une révélation bien surprenante émergeant après un moment de flottement. Alexandre renier sa belle soeur ? Vraiment ? Comment cela était-il possible alors que je les pensais amants au vu de la tension lors de mon passage à la résidence Terresang. Pour le coup, j'en fus estomaqué et ne sus quoi répondre. Main sur le pommeau de mon épée et tous les sens en alerte par simple réflexe, j'en restais néanmoins bouche bée. Donnant là une bien piètre image du bretteur à la morgue arrogante joueur, querelleur, orgeuilleux, amateur d'art et artiste que me targuais d'ètre. Comme si le tableau avait été gaché par une main malhabile. Je me reprenais néanmoins bien vite. Si Alexandre n'avait désormais que faire de la Rougesoleil il s'avérait que son futur époux était l'un de mes associés d'affaires officieuses eu égard à mes dettes. Aussi, je ne pouvais malheuresement pour elle pas la laisser filer car si le second homme le plus riche de la cité venait à l'apprendre je le paierais certainement cher et d'autre part parce que je m'y refusais. Les affres de la chevalerie... 


Par Rikkni il était heureux que je ne sois guère très occupé enfin si l'on exceptait ma quète d'une mievrerie sans nom. J'aurais pu tout aussi bien rire devant la manière dont elle venait de présenter les choses moi qui avais été témoin de leurs débats houleux. Mais, je n'en fis rien. "Certes, je vous accorde que le vicomte est un homme brut de décoffrage et que vous avez vous-mème un caractère brulant. Cependant, que vous vous soyez brouillés ou reniés ne me concerne en rien baronne. Il s'avère que je connais votre futur époux de loin mais je doute qu'il serait ravi de découvrir que sa promise se balade dans protection dans la ville basse. Qui plus est l'honneur m'exige de vous ramener sur l'Esplanade céans." Les perles azuréennes se fixèrent sur ma personne avec une intensité redoublée alors que je levais les yeux au ciel en réprimant un soupir. Cette discussion pouvait durer longtemps, longtemps trop longtemps. A sa remarque un soupir bruyant franchit fatalement mes lippes. "Je crains de ne pouvoir vous empêcher de poursuivre votre route sauf à vous soulever comme un vulgaire sac pour vous ramener chez vous. Bien que cela ne soit pas l'envie qui ne me démange. Vous me condamnez donc au rang infame de chien de garde et ce après m'avoir humilié chez votre beau frère quelques semaines plus tot. Le chevalier que je suis ne saurant laisser la dame que vous ètes arpenter cette cité sans une ombre protectrice. Vous devez adorer m'humilier par la Trinité !"
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Adelaïde de RougelacComtesse
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MessageSujet: Re: On ne rencontre personne par hasard…[Ulysse de Sombreval]   On ne rencontre personne par hasard…[Ulysse de Sombreval] EmptyVen 10 Mai 2019 - 20:39


« Et j’aurais été la pire des épouses pour vous. »
Répondit-elle du tac au tac. Après tout, elle était loin d’être la femme parfaite. Elle était obstinée, indépendante et refusait de se laisser diriger par un autre homme. Les ravages du Baron de Nerra se faisaient encore ressentir, et elle n’avait aucune confiance en les hommes un peu trop roturiers. Qui plus est, elle avait Logan. Logan, qui lui avait fait découvrir une nouvelle partie d’elle- même. Adelaïde relava légèrement le menton, fière, avant de continuer; «Je vous remercie pour votre offre, Votre Honneur. Mais je me dois de la refuser. J’ai des affaires ici qui malheureusement requiert mon attention. » Elle soupira doucement en espérant que ce dernier ne lui demande pas un peu plus d’information relative à ses soi-disant affaires. Car, comment expliquer que l’on est à la recherche d’un mercenaire que l’on a engagé pour trouver des informations compromettantes contre son futur mari?


Puis le ton de son interlocuteur changea. La laissant ahurie pendant quelques secondes. Puis son visage se durcit rapidement « Vous humiliez? » Son ton devint glacial pendant que ses prunelles azur se durcirent. Était-ce donc cela que le Baron croyait? Qu’elle voulait l’humilier? La jeune demoiselle n’en avait rien à faire que ce dernier l’accompagne ou non. Elle s’en était très bien sorti jusqu’à maintenant alors pourquoi aurait-elle besoin de lui? La jeune femme s’approcha d’un pas, bien consciente que la proximité ne convenait définitivement pas à la bienséance, bien consciente des nombreux mercenaires qui se tenait derrière leur suzerain, prêt à agir… Mais qu’auraient-ils pu faire? La frapper? La prendre en otage? Qu’ils osent! Adelaïde planta son regard azuré dans celui du Baron avant de continuer; «Vous croyez vraiment que c’est mon but Ulysse? Ne croyez-vous pas qu’il y est des choses plus importantes que votre Honneur de Chevalier? » Dit-elle en insistant. La jeune femme baissa une nouvelle fois son regard sur la main d’Ulysse qui tenait toujours fermement le pommeau de son épée. Serait-il nerveux? Où tentait-il d’être le plus intimidant possible? Il pouvait toujours essaye de l’être, la jeune Baronne en avait vu de toutes les couleurs déjà. Un coup de plus ou de moins, qu’est-ce que cela changerait? Adelaïde releva doucement son regard azuré pour rencontrer celui du Baron. « Toute ma vie, j’ai eu des hommes comme vous, qui m’ont sous-estimé, qui ne voulait qu’une seule chose de moi. Vous pensiez que vous êtes différents des autres? Vous et moi, nous savons la seule raison pour laquelle vous avez accepté cette entrevue avec le Vicomte. »


Elle plissa légèrement les yeux, observant la réaction d’Ulysse, la jeune femme n’était pas sotte. La réputation sulfureuse du Baron n’était pas un secret pour personne. Combien ses beuveries devaient lui coûter? On pouvait bien le vanter comme un homme à l’attitude chevaleresque. Mais la jeune femme en doutait au plus haut point. Puis, avant même que ce dernier ne puisse répondre, elle continua; « Alexandre vous a vendu du rêve, une baronnie riche, une dote qui vous sortirais de tous vos problèmes. Dommage pour vous, vous l’avez refusé. Qui plus est devant ma propre personne. Alors, ne venez pas me faire le coup de l’homme offensé alors que vous m’avez craché au visage sans l’aide de personne. » Adelaïde se recula de quelques pas, non sans lâcher du regard le Baron. « Vous dites que vous auriez fait un mauvais mari? Je vous crois et n’ait jamais douté de cette affirmation. J’ai ma dose des hommes qui tentent de prendre le dessus sur moi. Prendre le dessus sur ma fortune, sur Nerra. Je l’ai toujours dit, je cherche un mari qui marche à mes côtés, non pas en avant de moi. Alors, cessez votre théâtre, je n’ai point besoin de vous. » Elle savait qu’elle avait été dure. Peut-être un peu trop? Mais qu’importe. Ulysse avait définitivement mérité d’entendre sa façon de penser. Elle inclina doucement la tête, comme pour le saluer avant d’ajouter; « Puisque ma présence vous semble si peu agréable. Je vais vous souhaiter une bonne journée, messire. » Elle fit un pas de reculons avant de commencer son mouvement pour pivoter sur elle-même. Ulysse pouvait bien la retenir ou lui cracher son venin. C’était lui qui avait cherché les problèmes…

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MessageSujet: Re: On ne rencontre personne par hasard…[Ulysse de Sombreval]   On ne rencontre personne par hasard…[Ulysse de Sombreval] EmptyDim 12 Mai 2019 - 1:31
"Cela vous ne pouvez pas le savoir ! Mais, peu vous importe puisque je ne suis qu'un pauvre petit baron indigne de votre personne. N'est ce pas que ce vous avez dit au mépris de toute bienséance ? Alors que votre rang est égal au mien que je sache. Oh, je ne doute néanmoins guère du fait que vous n'auriez pas hésité un seul instant à me faire payer le fait de vous avoir épousé. Parce que c'est l'image que vous m'avez offert lors de notre seule rencontre."


Je connaissais des femmes courageuses parfois bien plus qu'un paquet d'hommes y compris les pires soudards de la cité, des femmes intrépides autant qu'indépendantes, des femmes au caractère d'acier trempé qui étaient de véritables ouragans. Oh oui, il y en avait un paquet de ma propre parente première et unique sergente du guet à ce jour à son amie soeur de celui que je considérais comme un futur beau-frère en dépit du cousinage me liant à Syd. Mais pas seulement des soldates car la bravoure ne passait pas seulement par les armes nombreuses étaient les braves à l'instar de Mathilde fermière du Labret ayant accepté en dépit de ses réticences initiales de rejoindre l'Ordre afin d'oeuvrer au bien du plus grand nombre ou cette Flore qui malgré le mépris de ses stupides et arriérés voisins prodiguait le bien par le biais de ses connaissances médicinales sans se soucier du fait que les murmures pitoyables des autres habitants des faubourgs pouvaient la conduire au bucher. Fort heureusement, pour elle le clergé avait bien d'autres chats à fouetter ces derniers temps au cours desquels il se voyait affublé d'une bien piètre étiquette de déliquescence. En passant par Alaina de Meutesang cousine de mon suzerain et guerrière magnifique capable de me vaincre à n'en point douter. 


Je les admirais toutes les estimais toutes les respectais toutes ces femmes multiples aux talents différents mais au coeur similaire. Elles représentaient l'évolution nécessaire des moeurs par les temps apocalyptiques que nous traversions. Et j'étais persuadé que chacune de ces femmes le savaient pertinnement. Par ailleurs, feu ma féroce et délicieuse épouse était bien plus inquiétante que cette baronne hautaine, plus sincère dans ses sentiments, plus exemplaire dans son attitude et je n'avais jamais hésité à lui confier une bonne partie de la gestion des actifs de notre maison. Tant parce qu'elle maitrisait cela bien mieux que moi que parce que cela me passait bien au dessus de la jambe me focalisant uniquement sur la guerre, la chasse, les bonnes relations avec nos gens ainsi que la justice de la baronnie. Aussi, tout ce que je vis dans ce relevé de menton fut celui d'une femme ignorante ne me connaissant absolument point mais me jugeant sur ce que ses petits agents avaient rapportés à mon sujet. Oh, il y avait du vrai dans ces ragots de mondains mais sur ce point je ne pouvais que me sentir outré pire méjugé et cela injustement. Je comprenais son élan de fierté. Elle était la devise de ma maison cependant à ce que je comprenais elle était de plus en plus seule et sans alliée après s'ètre coupée de son beau-frère. Une telle attitude ne lui en créerait certainement pas de nouveau. "Vous m'en voyez tout sauf étonné ma dame. Je ne gaspillerais nullement ma salive à vous interroger au sujet de ces affaires car vous ne me direz rien à leurs sujets n'est ce pas ?"


L'exaspération finit de faire son oeuvre sur ma personne car si je m'étais lancé seul sans escorte dans cette stupide quète de coeur sur les conseils de ser Francis pour retrouver ma sirène envoutante capable d'apaiser mes tourments d'un simple regard ou de sa danse séductrice et que je savais pertinnement que j'avais peu de chances voire aucune de retrouver cette Cerène je n'avais en rien prévu de devoir me coltiner la protection de la femme m'ayant humilié devant l'homme devenu mon suzerain. Car, oui mon putain de sens de la chevalerie qui n'était absolument pas une légende en dépit de la réputation sulfureuse que l'on me pretait pour les banquets excessifs que j'avais tenu fut un temps afin de tenter de vaincre ma peine dévorante dans les affres de la quintescence de tout ce que le peuple reprochait aux sang bleu en pure perte tant financières que temporelles étant donné que la douleur était encore là tapie dans le fond de mes veines telle une vipère prète à se dérouler et me torturer de l'intérieur sans crier gare de son venin incurable. Visiblement, le fait que je masque à peine à quel point la perspective de devoir jouer les gardes du corps envers la baronne la fit rugir. Qu'avait dit Alexandre déjà ? Ah oui, une véritable dragonne quand elle le voulait. 


Ses prunelles se teintèrent de colère froide alors qu'elle plissait les yeux et qu'à l'instar de son joli minois elle ne fut plus que furie. La jeune femme s'approcha de moi empiétant mon espace personnel sans ménagement et plongea ses yeux dans l'émeraude acéré de mes yeux. Sa réplique m'arracha un sourire plein de cynisme et de déception presqu'un rictus mauvais. En sus de tout le reste, Adelaide de Rougesoleil se moquait comme d'une guigne ou de sa première toilette de noble coquette s'aimant certainement énormément de la noblesse du serment de chevalier. Des choses plus importantes que l'honneur dans un monde ou tout n'était plus que chaos. Quelle folle et doucereuse mais détestable ironie que ce fut moi un homme à l'ame brisée, la réputation autant exemplaire que sulfureuse qui était capable de souligner l'importance de cette valeur. Moi le Griffon que la Fange avait rendu sauvage en lui infligeant plus de souffrances que les lames de mes bourreaux n'avaient pu le faire il y avait désormais une dizaine d'années de cela. Quelle tragédie. Inutile de se demander pourquoi le monde allait si mal. 


-"Je crois que vous ne m'estimez pas beaucoup baronne et cela sur des supputations erronées. Je crois que vous ne me connaissez absolument pas mais que cela vous arrange bien de vous baser sur les potins mondains de l'Esplanade. Car, cela  vous facilite le fait de vous considérer comme une pauvre victime de la manipulation des hommes. Je crois que j'ai finalement extrèmement bien fait de ne point vous épouser ma dame car une femme considérant que l'honneur valeur cardinale du serment d'un gentillhomme ne vaut strictement rien n'est point une femme de valeur. Lorsque j'ai été adoubé j'ai prononcé un serment et c'est en vertu de celui-ci que je me bats pour l'humanité contre la Fange, que j'ai décidé d'intégrer l'Azur, que je crois en la courtoisie et tout ce qui se rattache à la chevalerie. Cela peut probablement vous passer bien au dessus de la robe hors de prix que vous arborez mais cela signifie quelque chose pour moi."


Ma main se baladait toujours du coté de mon épée car en dépit de l'arrivée de la milice une rixe d'ivrognes pouvait parfois dégénerer en émeute de rue pour bien des raisons. Il suffisait souvent d'une étincelle pour que Marbrume ne s'embrase et cela le duc l'avait bien compris en nous faisant participer à une oeuvre de charité. Je ne le savais que plus aisément parce que j'avais parcouru une bonne partie de la cité en compagnie de mes hommes pour des motifs bien éloignés de l'honneur il fallait bien en convenir. La réplique suivante de la belle soeur de mon suzerain me tira une grimace de dégout véritable. Et, je la contemplais un instant comme si elle eut été la Fange personnifiée.


-"Des hommes comme moi ma dame. Aurions nous identifié le noeud du problème ? Vous avez été marié à un homme détestable et désormais chaque représentant du sexe masculin vous est odieux. Un amas de clichés sur pattes. Je ne me pense pas différent des autres, je le suis vous pouvez me croire. Non, je me contrefous de vos jolies formes baronne. Je préfère que la beauté des femmes sur lesquelles je porte mon dévolu ne soit pas qu'apparence et que derrière de belles courbes se cache un coeur tout aussi noble ce qui n'est guère votre cas. Aussi, je me fiche que vous soyez considérée comme la plus belle noble de l'Esplanade ce que je vois c'est que vous n'ètes qu'une mondaine dans tout ce que cela a de plus détestable se permettant de juger un homme sans le connaitre sur le motif d'une prétendue supériorité. Oui, j'ai accepté de rencontrer Alexandre pour votre dot je ne l'ai jamais caché. Mes vassaux me poussent à me remarier pour perpétuer ma lignée ! Une lignée dont je suis le putain de dernier membre ! Ce qui explique si bien pourquoi je me suis endetté dans des festins somptueux ! 


Parce que vous ne savez pas ce que c'est de perdre tout ce que l'on possède absolument tout ! Vous ne savez pas ce que cela fait de devoir prendre la vie de la personne que l'on adore le plus au monde et pour laquelle on aurait pu s'enfoncer un couteau dans les entrailles sans aucune hésitation ! Vous ne savez rien bordel de merde. Alors oui, j'avais besoin d'or pour réparer mes erreurs de jugement mon ame comme mon coeur sont déjà brisés et nul artifice ne saurait les réparer. En attendant, mes hommes comptent sur moi et j'ai besoin d'assainir mes comptes pour prendre un nouveau départ. Alexandre l'a compris lui que vous semblez tant mépriser."


Je la laissais me toiser de son regard féroce en laissant planer la menace de ma colère au dessus de nous deux alors mème que des regards se tournaient vers ce drole de couple au bord de l'explosion. Si, j'avais encore pu avoir de l'estime pour la baronne de Nerra icelle venait de la détruire de sa propre bouche de la manière dont elle s'était brouillée avec Alexandre mon suzerain. "Si j'ai refusé c'est parce que mon deuil en dépit du temps passé ne cessera jamais de me hanter d'une part parce qu'en dépit de mon impérieux besoin de cet or je ne me serais jamais présenté au manoir Terresang si mes vassaux ne m'y avaient poussés. Car vous aviez tout du parti idéal. Puis, lorsque j'ai vu la répugnance et le mépris dans vos yeux, votre comportement je n'ai su me résoudre à me lier à une femme telle que vous. Je connais bien des femmes fortes et les admire toutes. Feu ma chère Cat était de celles-ci mais aucunes d'entre elles ne voue une haine indéfectible au sexe opposé. Elles n'arrachent pas leur valeur elles la trouvent en elles et s'élèvent naturellement. J'ai pensé que cela vous aurait fait plaisir de ne point vous unir à un pauvre baron sans le sou à la réputation sulfureuse. Oui, j'ai pensé à vous autant qu'à moi. En attendant, votre beau frère que vous décriez tant vaut bien mieux que vous. Il s'est publiquement excuser de m'avoir extorqué mon allégeance. Il m'a offert un contrat avantageux pour nos deux partis, la baronnie dont vous parlez, m'a redonné foi en l'idéalisme de l'humanité contre la Fange et m'a offert son amitié. C'est en raison de tout cela qu'il s'est gagné un vassal des plus fidèles et un officier de l'Azur des plus efficaces. Il a su mettre son orgeuil de coté afin de placer une cause supérieure au dessus de nos chefs. Chose dont vous me semblez incapable."


Elle recula finalement de quelques pas sans cesser de darder son regard dans le mien. 


-"Oui, j'aurais fait un bien piètre époux car mon coeur appartient encore à une morte. Vous auriez fait une détestable épouse parce que vous m'apparaissez comme détestable en tout point. Si vous passiez chez moi vous découvririez une statue représentant feu mon épouse. Comment un homme hanté par la délivrance offerte à son aimée saurait constituer un époux convenable. Vous me navrez. Réellement. Connaissez vous la sergente d'Algrange ma dame. Il s'agit de ma cousine. Ne nous voilons pas la face. Ma dernière parente est quant à elle un réel exemple du mérite féminin. Si, j'étais l'homme que vous décrivez je n'aurais nullement hésité à la dépouiller de son héritage pour combler mes dettes, l'aurais marié à n'importe qui pour l'empecher de se plaindre et aurais été dans une bien meilleure situation. Or, cela n'est nullement le cas. Son rang dans la milice est amplement méritée et me procure une indiscible fierté à son égard. Vous ne voulez pas d'un mari que je n'aurais pas été grand bien vous en fasse car je ne veux pas d'une épouse telle que vous acariatre jusqu'à la moelle. Je vous rassure je n'ai point besoin de vous non plus la Trinité en soit louée."


Je ne me départissais pas de mon expression empreinte de fiel et de colère tant l'impression d'avoir été mordu par un aspic était tenace. Icelle tenta de me saluer comme pour filer. 


-"Votre présence m'irrite tellement le fondement que j'en ai une douleur physique désormais que je sais ce que vous ètes vraiment. Pour autant, je ne vous quitterais pas d'une semelle et vous voulez savoir pourquoi ? Non pas pour mon suzerain ou son allié votre fiancé. Mais parce qu'un putain de chevalier ne laisserait jamais une dame de la noblesse se mettre en danger aussi stupidement sans intervenir. Or, si vous maitrisez ce rang et ce titre j'en tire une fierté profonde. Aussi, je vais vous filer le train que cela vous plaise ou non et vous protéger peu importe ce que vous pourriez dire pour me dissuader. Vous me détestez parfait car la réciproque est à présent vraie mais mon devoir de gentillhomme passe avant vos caprices personnels. Il va vous falloir faire preuve de ressources pour vous débarasser de moi. Appellez donc le guet et dites lui qu'un chevalier baron souhaitant vous épargner de finir égorgé ou pire dans les bas fonds de la cité vous indispose au plus haut point. Peut-ètre me feront-ils partir de force ? Je suis sur que cela vous plairait de me voir me faire attaquer. En attendant ou que vous alliez je vous suivrais."
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Adelaïde de RougelacComtesse
Adelaïde de Rougelac



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MessageSujet: Re: On ne rencontre personne par hasard…[Ulysse de Sombreval]   On ne rencontre personne par hasard…[Ulysse de Sombreval] EmptyDim 12 Mai 2019 - 16:35


Le visage de la baronne changea rapidement, de la colère à la tristesse en quelques secondes. Disons que les paroles semblaient avoir touché leur but. Adelaïde baissa doucement son regard en soupirant, avant de se mettre à parler; «Au contraire, je sais exactement ce que c’est que tout perdre… » La voix de la baronne craqua à la fin de sa phrase. Comme si elle avait été incapable de répondre quoi que ce soit. Ulysse ne la connaissait pas plus qu’elle ne le connaissait. Tous les deux semblaient avoir été victimes de tourment, que dis-je d’horreur. La jeune femme ferma rapidement les yeux, tentant d’enfouir les souvenirs qui commençaient rapidement à refaire surface. Les cris d’horreur, de douleur de ses parents et d’Alice mélangés au sien alors qu’elle tentait de convaincre la milice d’ouvrir les portes pour la laisser entrer, les coups du Baron de Nerra pendant leur court mariage destructeur, et les paroles d’Alexandre qui avait enfoncé un couteau dans une plaie qui avait déjà du mal à cicatriser. Adelaïde avala difficilement sa salive, avant de relever son regard azuré vers Ulysse. Son expression avait changé radicalement, ce n’était plus de la colère que ce dernier pouvait voir, mais une douleur bien réelle. Ulysse la détestait? Tant pis pour lui. Mais il ne connaissait pas la vraie Adelaïde. «Il y a toujours plusieurs versions de la réalité, Ulysse. Celle de chaque partie, et la vérité. Si c’est votre impression de moi, je ne crois pas que je peux la changer. La seule chose que je peux vous dire, c’est que vous non plus ne connaissez rien de moi… » Son ton était beaucoup plus doux, presque un murmure. La jeune femme ne voulait pas s’enfoncer plus loin dans cette dispute. C’était inutile. Comment leur relation pourrait-elle s’améliorer après tout ce qu’il venait de lui dire? «Et je n’ai jamais dit que vous étiez un simple bar…»


Ce fut un cri qui l’interrompit. Adelaïde retourna rapidement la tête pour voir que la bataille n’était en aucun cas contrôlée par la milice. Au contraire, elle devenait de plus en plus grande, comme si l’énervement des deux Nobles n’avait qu’aggravé les choses. Comme si l’énergie négative du lieu ne faisait qu’empirer. De plus en plus d’hommes se jetaient les uns sur les autres, se tabassant sans ménagement, pendant que certaines femmes se mettaient à courir dans les moindres directions. Définitivement la panique semblait contrôler les habitants, et le sang commençait à couler. Un peu trop au goût de la Baronne. Son regard azuré se promena sur la scène avant que cette dernière ne voie une opportunité pour sortir de cette situation délicate. Elle se retourna rapidement vers Ulysse qui semblait toujours brûler de rage, mais elle ne manqua pas d’apercevoir un homme qui brandissait une bouteille dans le dos de ce dernier, prêt à l’écraser sur la nuque du Baron en colère. La baronne lui prit rapidement le baron avant de l’attirer vers elle. «Attention!» Dit-elle en tentant désespérément de venir en aide au baron qui pourtant semblait la détester avec une haine des plus féroces. La bouteille manqua de peu Ulysse, et le combattant improviser manqua rapidement son coup. L’arme tomba rapidement sur le sol avant d’éclater en une multitude de morceaux sur le sol, bientôt suivi de l’agresseur légèrement imbibé par une quelconque substance. La jeune femme se recula du baron, tentant de lui éviter une proximité qui durait un peu trop longtemps pour son bon vouloir. Puis regarda à nouvelle fois leur agresseur qui semblait reprendre ses esprits et se relever difficilement.


Son cœur battait la chamade, la panique semblait s’emparer d’elle alors que la jeune femme voyait le chaos qui grandissait autour d’eux. Ulysse avait raison, c’était dangereux. Sa respiration devint de plus en plus saccadée, pendant qu’elle cherchait rapidement une issue. C’est là qu’elle aperçut une ruelle. Une toute petite rue qu’elle connaissait assez bien pour l’avoir utilisé de nombreuses fois. Adelaïde se retourna vers Ulysse avant de lui adresser la parole; « Venez » L’ordre était sec, direct, légèrement apeurée, mais elle espérait que vu les circonstances ce dernier n’y prendrait aucun offense. Quoiqu’au niveau qu’était Ulysse à ce moment précis, elle se doutait bien qu’elle ne pouvait pas l’insulter un peu plus. La jeune femme tourna rapidement sur elle-même et se fraya tant bien que mal un chemin à travers la rue, tentant d’éviter les projectiles. Mais malheureusement, elle était loin d’être une combattante. Un tesson de bouteille se dirigea à toute allure vers elle, et la jeune femme para son visage avec sa main. Le tesson vint rapidement laisser une marque une profonde marque dans la paume de sa main, mais la Baronne n’y prêta pas attention sur le moment. Elle se contenta que de serrer des dents,et du poing en continuant sa course vers la ruelle.


Puis elle arriva finalement à la ruelle avant de s’y engouffrer le plus rapidement possible, ne s’arrêtant pas pour vérifier l’état de sa main ou si le Baron la suivait. D’un pas rapide, elle se rendit jusqu’au fond de la ruelle, tournant à droite à la première intersection, avant de se remettre à courir sans jeter un coup d’œil à ce qui se passait derrière elle. Et elle courut pendant quelques minutes, avant que ses forces ne l’abandonnent. Elle se retint doucement sur le mur de pierre froid avant de baisser doucement la capuche de sa houppelande. Le regard rivé au sol, la jeune femme tentait tant bien que mal de reprendre son souffle et surtout de retenir les larmes qui perlaient doucement sur le coin de ses yeux. Ce n’est qu’une mauvaise journée tenta-t-elle de se dire… Mais la mauvaise journée semblait devenir de plus en plus longue et surtout de plus en plus difficile, autant moralement que physiquement. La jeune baronne se retourna pour s’accoter contre le mur de pierre en levant les yeux aux ciels. Sa respiration devenait de plus en plus normale, mais son cœur battait toujours la chamade. Elle baissa le regard vers sa main ensanglantée et sortit rapidement un mouchoir. Elle essuya rapidement les gouttelettes rouges qui perlaient doucement le long de la coupure avant de serrer le mouchoir entre ses doigts, tentant tant bien que mal de contenir la blessure. Adelaïde soupira avant de se laisser glisser doucement contre le mur, finissant sa course, assise dans la ruelle. Elle n’en avait que cure de qui l’observait, n’en avait cure qui était en sa présence ou de la bienséance. Pour la première fois, elle se laissa aller, montra qu’elle n’était pas la femme terrifiante et sans émotion qu’elle avait montrée. Adelaïde cala sa tête contre ses genoux et éclata en sanglots. Un mélange de tristesse, de honte, mais aussi de soulagement. Elle avait été stupide de penser qu’elle contrôlait quoi que ce soit. Elle avait toujours été un pion.


La jeune baronne releva finalement la tête avant de la laisser tomber contre la pierre froide en soupirant. Elle essuya rapidement les larmes, puis ferma les yeux. Profitant des quelques secondes de tranquillités que la ruelle légèrement sombre et froide lui laissait. Puis des bruits de pas la sortie de sa torpeur, elle ouvrit rapidement les yeux avant se relever rapidement, essayant de trouver une quelconque contenance. Elle sentit une nouvelle fois son souffle s’accélérer. Pour une fois, elle aurait été bien contente si c’était Ulysse qui apparaitrait dans la sombre ruelle…


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Ulysse de SombrevalBaron
Ulysse de Sombreval



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MessageSujet: Re: On ne rencontre personne par hasard…[Ulysse de Sombreval]   On ne rencontre personne par hasard…[Ulysse de Sombreval] EmptyLun 13 Mai 2019 - 20:18
Une fois la véritable vague de rage et de colère dévorante fracassée sur la pauvre baronne qui en soit ne représentait en rien ni la cause du dit raz de marée ni celle de son moteur mais simplement son catalyseur pour s'ètre montrée quelque peu discourtoise dans les grandes largeurs à mon encontre. Ce qui avait sonné à mes esgourdes comme une habitude de plus en plus exaspérante. Je me figurai avoir eu la délicatesse d'un boeuf sur un parterre de fleurs. Pourtant, j'étais tristement conscient qu'il me faudrait du temps pour me calmer complètement. Des instants salvateurs ainsi qu'un exutoire à une haine révéillée de manière malhabile par icelle que des arrangements sordides eut pu conduire à devenir mon épouse. Cependant, la transformation faciale de la jeune femme ne fut point sans effet. Son visage gracieux sembla déserté par la colère aussi prestement que des vaincus abandonnant un champ de bataille écrasés et démoralisés. En lieu et place d'icelle se dressa un masque de tristesse absolument poignant. Si une part de moi la plus mauvaise eut été tenté de se réjouir du malheur de la fiancée de Rougelac l'autre était mortifiée d'avoir chamboulé la sang bleu de manière aussi brusque. Cette dispute intérieure terriblement mesquine s'acheva brutalement lorsque les yeux tournées vers le sol boueux la dite baronne de Nerra laissa échapper une phrase qui eu égard au timbre l'ayant interrompu ne sut se parer des atours de la menterie. Cette fois ci en dépit du fait que mon palpitant continuait de vouloir s'arracher de mon torse drapé de noir et d'or que le liquide écarlate se refusait à cesser de battre violemment à mes tempes et que je ressentais le besoin impérieux de me défouler afin d'évacuer cette noirceur abyssale remontée à la surface à l'instar du pécheur imprudent confondant la belle prise d'icelle pouvant lui emporter un bras, je sentis du mépris se diluer dans mon esprit saigné par la tragédie.


Du mépris pour moi-mème. Moi qui me considérai comme un chevalier certes tout sauf aussi parfait que mon frère de lait de Sombrelame icelui bien que gentillhomme ne se privait pas de cocufier la moitié de la cité. Non, l'orgeuil de mes éperons pour ma part se voyait parfois contrebalancé par un caractère un brin canaille. Ne sachant quoi répondre à son aveu de solidarité tragiquement horrifique, je gardais le silence tel un soldat pris en faute par son supérieur. Les yeux azuréens de la noble se fermèrent et il n'était nullement nécessaire d'ètre bien malin pour comprendre qu'elle revivait certainement la terreur de ses propres cauchemars. De mon coté, d'une facon tout à fait étrange je ne sombrai point dans la mélancolie féroce dont j'étais coutumier comme si la puissance de ma rage avait été jusqu'à écarter sans ménagement le serpent venimeux ne demandant qu'à bondir et distiller son venin. Je mis ce temps à parti pour tenter bon gré mal gré de me maintenir hors du courant invincible de la rage car si j'avais désormais de la peine pour Adelaide autant que de la honte pour m'ètre servi d'elle comme mannequin d'entrainement de la pointe de ma verve la plus ordurière, j'avais bien des difficultés à ne pas retourner sur mes pas pour aller me jeter dans la rixe en dépit de la présence d'une coutellerie de la milice intérieure s'escrimant tant bien que mal à mater les esprits échauffées aux gosiers par trop imbibés. Lorsqu'elle releva ses yeux cyans sur ma personne à l'expression indéchiffrable bien qu'encore souillée de colère diffuse, ce fut d'une voix pleine de douceur semblable à une caresse qu'elle m'affirma que je ne la connaissais encore moins qu'elle ne se figurait le faire envers moi. Cette fois, ce fut mes deux billes émeraudes qui se détachèrent de la belle baronne pour aller se fixer dans le lointain vers l'intersection de l'avenue.


La fuite, ce que je détestais le plus au monde en tant que guerrier et commandant chevronné. La retraite stratégique devant un brin de femme qui m'avait térassé en quelques instants de quelques verbiages exudant la sincérité. Je n'entendis que partiellement sa dernière remarque quant au fait qu'elle ne m'avait jamais rabaissé car en cet instant précis je flottais au loin suspendu entre le néant et le présent mais à des centaines de lieux de l'agitation explosive du quartier dans lequel nous nous trouvions. Une imprudence ne me ressemblant guère mais que des circonstances aussi étranges qu'extraordinaires avaient contribuées à établir. Ma dextre ne se trouvait plus dans les environs directs de ma garde et alors que le chaos prenait posession des alentours je me tenais raide comme un piquet et aussi hagard qu'un soldat venant de vivre son baptème du feu. Des locaux s'écharpaient sans faire semblant méprisant les efforts du guet pour rétablir la paix du duc à quelques toises de notre position mais je n'étais pas foutu de le voir perdu que j'étais. Un visage en forme de coeur aux traits altiers sans pour autant s'avérer particulièrement spectaculaires flotta devant mes yeux et deux prunelles sombres comme la nuit à l'instar de cheveux de jais libérés et indisciplinés étaient fixées sur moi alors qu'un sourire doux autant qu'adorable étirait des lippes charnues.


Et je la trouvai finalement. La paix ! Cependant, ce fut aussi ridicule qu'un soudard incapable de tuer par pudeur face à la mort au vu du contexte et le cri de la baronne ne fit que se répercuter sur ma carcasse malgré la stridence de sa voix. Ce fut donc la belle-soeur de mon suzerain qui se chargea en personne de me sauver la vie car j'étais bien placé pour savoir qu'un coup de bouteille sur un crane dénudé pouvait s'avérer aussi redoutable que celui d'une massue. Les éclats étaient succeptibles de s'enfoncer profondément avec de la malchance et là... Mon agresseur pathétique ivrogne auquel il m'arrivait de ressembler dans mes pires moments de douleur laissa son arme de fortune s'échouer au sol et se briser en une multitude d'éclats avant de s'affaiser lamentablement. Dégrisant brusquement j'inspirais une grande goulée d'air empuantit par le sang ayant déjà coulé. La rixe tournait indubitablement à l'émeute. Je posais des yeux écarquillés de stupeur sur Adelaide tandis qu'elle s'écartait de ma personne d'un bond probablement motivé par l'aigreur de mon jugement passé tandis que l'homme tentait péniblement de se relever.


Un remerciement resta coincé dans le fond de ma gorge tandis que j'évaluais les risques en détaillant les alentours tout en me méfiant de l'alcoolique étendu sur le sol au redressement laborieux. Si, nous restions ici nous prenions le risque d'ètre pris à parti pour notre ascendance. Lorsque la plèbe se laissait aller à la fureur il lui arrivait d'agir comme un seul homme par esprit de meute. Dégainant lestement ma dague car estimant qu'elle me serait plus favorable pour seriner au besoin dans un espace exigue, je pus presque palper la panique qui soulevait le coeur de la jeune femme. Son regard fuyant de biche apeurée à la recherche d'une issue mélée à sa respiration effrénée tranchait avec mon calme méthodique retrouvé. Une fois mes esprits de nouveau plus lucides à l'issue de ce sauvetage bienheureux, je contemplais le carnage potentiel d'un air froid tout en me demandant ce que pouvait bien foutre le guet de la cité. Pour que cela soit aussi violent il fallait qu'il s'agisse de bien plus que d'une bagarre d'imbibés. Cela puait le réglement de compte entre bandes criminelles rivales. C'était bien notre veine ! Tomber sur une lutte de matamores et d'alguazils presque aussi dangereux que des soudards professionnels et plus rompu à la guerre urbaine. Celle de l'ombre, des venelles traitres et des coupes jarrets impitoyables qui n'hésiteraient pas à arracher l'ensemble des possessions de son honneur de Nera représentant une petite fortune. Qu'est ce qui m'avait poussé à m'en aller chercher le réconfort énamouré dans les recoins de la cité déjà !


Ah oui, Francis et ses lubies de me revoir heureux. Eh bien, mon second allait m'entendre au point qu'il lui faudrait certainement de nouveaux tympans. L'ordre impérieux de la jeune femme me prit au dépourvu car je la pensais paralysé par la peur d'autant qu'elle n'attendit pas avant de s'élancer. Je comptais bien honorer mon serment prononcé dans de bien tristes circonstances un peu plus tot cependant il fallait que quelqu'un prenne tarif. Ce qui n'avait rien de chevaleresque. Et il s'avérait qu'un abruti avait tenté de me refroidir il y avait quelques instants de cela. Aussi, certain de la rattraper aisément je m'attardai un moment. Ma botte s'écrasa contre les cotes du malheureux alors que mon genou dextre allait se fracasser contre son nez le brisant sur le coup. Satisfait un sourire mauvais naquit à la commissure de mes lippes alors que je relevais le chef pour tenter de retrouver ma protégée de fortune. Merdaille fut le seul juron à franchir mes lippes tandis que je me rendis compte que ma vengeance personelle m'avait fait faillir à ma mission.


Hors de question d'hurler son nom à plein poumon et d'attirer l'attention des brutes épaisses s'écharpant joyeusement. Inspectant les lieux, je me fiais à deux choses le sang qui semblait partir de notre direction ainsi que ce parfum unique et agréable dénotant avec les environs comme la Fange face à la vie. Je m'élancais donc à l'image d'un limier que je n'étais point suivant la piste du sang qui Rikkni en soit louée semblait minime. Je courus à toute allure dague courbe en main, bousculant sans ménagement les piétons gentillets s'enfuyant à toute jambe devant l'éruption de violence embrasant le quartier. Me rendant compte que je ne me le pardonnerais probablement pas s'il arrivait quelque chose à la belle-soeur d'Alexandre peu importe le fait que leur lien se soit déchiré je redoublais la cadence zig zaguant tel un cheval de course. La piste me mena jusqu'à une venelle bien sombre seulement quelqu'un m'avait devancé sans que je comprisse pourquoi. Un homme imposant les reins ceints d'un fauchon de piètre facture s'encadrait dans l'entrée de la ruelle. L'homme devait bien faire la stature de George l'un de mes chevaliers liges fraternellement surnommé le boucher par ses frères d'armes. Point d'uniforme de la milice, Nul livrée appartenant à la noblesse de la cité. Pas l'aura d'un garde du corps de bourgeois. Un truand ayant trouvé une proie facile à dépouiller. Ni une ni deux, je visais avant d'armer mon bras.


Il y avait meilleur que moi dans ma compagnie niveau lanceur car j'étais pour ma part un spadassin cependant impossible de manquer pareille cible pour un homme de guerre. Je laissais donc la dague volter sur quelques toises avant d'aller s'écraser sur l'arrière du crane de l'alguazil. La lame ne s'était pas enfoncée dans l'os et la chair. Je n'étais pas suffisamment bon tireur pour cela mais la lourdeur du pommeau couplée à la violence de mon geste avaient suffit à l'assommer. Récupérant mon bien et le replacant au fourreau, je m'approchai doucement d'Adelaide. Je vis sa main blessée, ses yeux gonflées, son maquillage ruinée, sa toilette salie et la pris dans mes bras sans savoir si c'était pour marquer mon soulagement à la revoir entière ou pour tenter une pathétique réconciliation mais la sentir contre moi me fit du bien. Je m'écartai doucement et la détaillais de haut en bas. Un soupir s'extirpa de mes lèvres.


-"Vous auriez pu m'attendre baronne. Je vous ai dit que je veillerai sur vos miches et c'est ce que je compte faire alors ne vous avisez pas de me filer entre les doigts comme une anguille. Je vous épargnerai en contrepartie le je vous avais prévenu."


Drôle de  tableau que celui de deux personnes s'étant littéralement démoli verbalement quelques instants auparavant désormais presque frappés de pudeur à exposer des émotions de joie quant au fait de se retrouver. 


-"Bon, il faut soigner cette plaie rapidement ou du moins la bander convenablement. Ne bougez pas et ne vous étonnez pas si cela pique un peu."


Décrochant, une outre de tord boyau de ma ceinture car oui je n'avais rien à envier aux instigateurs de la bagarre bien que je promenais avec cela également pour ce genre de cas précis. Je saisissais délicatement la main de la baronne de Nera avant de déverser les larmes d'Anur dessus du nom de ce breuvage hautement corrosif pour les entrailles. Puis, une fois la plaie désinfectée je sortai de nouveau ma dague pour trancher dans une part de ma tunique sous mon pourpoint un bon morceau d'étoffe propre que j'arrimais solidement à sa main sans la regarder. Une fois la noble rafistolée, je m'écartai un peu trop conscient de cette proximité paradoxale. 


-"Je peux aller refroidir le truand là bas si vous le souhaitez ? Ou alors je peux m'excuser de m'ètre défoulé sur vous tout à l'heure. Il semblerait que je me sois comporté comme le pire des goujats de la cité. Maintenant, je pense que nous devrions quitter les lieux rapidement. N'oubliez cependant point que je ne vous lâcherais pas d'une semelle alors épargnez votre salive quant à des éventuels ordres ou remontrances."
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Adelaïde de RougelacComtesse
Adelaïde de Rougelac



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MessageSujet: Re: On ne rencontre personne par hasard…[Ulysse de Sombreval]   On ne rencontre personne par hasard…[Ulysse de Sombreval] EmptyVen 17 Mai 2019 - 22:29



Ce n’était pas le Baron. La jeune femme se cala contre le mur, l’air horrifié. L’homme était immense et son regard brillant n’avait rien de charmeur. On aurait dit un monstre- que dis-je un ogre – qui venait de trouver une proie facile, une proie qu’il salivait à dévorer tout cru. Il détailla rapidement la baronne de haut en bas, un sourire malsain aux lèvres, avant de s’approcher de plus en plus de cette dernière. Adelaïde sentit la panique s’emparer d’elle. Qu’aurait-elle pu faire? Elle était bel et bien seule dans cette ruelle, et surement que personne n’entendrait ses cris si quelques choses se passaient. Était-ce la fin de la Baronne de Nerra? Mais avant même qu’elle ouvre la bouche pour crier, l’ogre tomba face la première sur le sol boueux, comme si un quelconque ange gardien l’avait mis hors d’état de nuire.


C’est alors qu’elle poussa un soupir de soulagement alors qu’elle vit Ulysse sortir de l’ombre. Le souffle court, elle l’observa s’approcher d’elle et la Baronne ne put cacher sa surprise alors que ce dernier la prenait dans ses bras pour la serrer contre elle. Un geste surprenant, qui la crispa sur le moment. N’était-ce pas l’homme qui lui avait dit qu’il la détestait plus que tout au monde? Que sa seule présence le rendait malade? Mais cela ne prit que quelques secondes, que quelques minuscules secondent pour que la jeune femme ne se détende. Certes, l’accolade était inattendue, mais néanmoins, ô combien rassurante. La baronne se surprit à enfouir sans gêne sa tête dans le creux de son épaule, elle déposa sa main libre à plat sur le torse de ce dernier, s’imprégnant de son odeur et se sentant étrangement en sécurité, là, dans les bras de l’homme qui l’avait démoli un peu plus tôt. Adelaïde sentit tout le poids sur ses épaules s’envoler, comme si l’attaque n’avait pas eu lieu, comme s’ils étaient les seuls êtres dans les entrailles de cette sombre ruelle. Puis, le soulagement laissa sa place aux larmes. Elle ne put se retenir plus longtemps, elle referma doucement la main sur le pourpoint de son sauveur, l’agrippant comme si sa vie en dépendait, puis laissa les larmes coulées. Adelaïde avait eu l’impression que son monde s’était écroulé, pour une fois elle savait qu’elle n’avait plus le contrôle de rien, autant de sa vie que de ses émotions. Elle avait eu peur. Très peur. Elle avait déjà eu à faire face à des situations peu agréables… Mais celle-là avait été la goutte qui avait fait déborder le vase. La jeune expira doucement, comme pour se ressaisir. Et elle ne voulait pas que ce moment s’arrête, ne voulait pas partir. Elle alla jusqu’à effacer rapidement sa déception lorsque ce dernier se détacha d’elle avant de la regarder de tête en bas. Elle se savait bien loin de l’élégante vision qu’elle tentait généralement de démontrer, mais il ne fit aucun commentaire à ce sujet.


La jeune femme essuya doucement une de ses larmes qui perlait toujours au coin de son œil droit avant d’éviter le regard de son sauveur. Elle ne se sentait pas apte à le confronter encore une fois, comme si toute son énergie s’était évaporée, dissipée. «Je croyais que vous me suiviez. J’ai pris peur… Je suis désolée » Dit-elle dans un souffle. Puis, elle le laissa se saisir de sa main pour la soigner. Adelaïde le regarda faire, sans dire un mot, sans s’interposer. Ulysse agissait délicatement, elle n’avait jamais pensé qu’un homme qui lui semblait aussi dur aurait pu être aussi doux dans ses mouvements. Une fois qu’il sembla satisfait de sa tâche, le Baron lâcha finalement sa main avant de se reculer un peu, bien conscient de sa proximité avec la Baronne et la tension que cette dernière créait.


«Je peux aller refroidir le truand là-bas si vous le souhaitez ? Ou alors je peux m'excuser de m'être défoulé sur vous tout à l'heure. Il semblerait que je me sois comporté comme le pire des goujats de la cité. Maintenant, je pense que nous devrions quitter les lieux rapidement. N'oubliez cependant point que je ne vous lâcherais pas d'une semelle alors épargnez votre salive quant à des éventuels ordres ou remontrances.»


La jeune femme dévia le regard vers le truand qui gisait tout à fait inconscient avant de retourner son regard azuré dans celui de son sauveur. «J’ai assez vu de sang pour aujourd’hui si cela ne vous dérange pas…» Certes, le brigand méritait une correction, mais elle en avait assez vu pour aujourd’hui. Tout ce qu’elle voulait à ce moment était de retourner dans son cocon douillet, oublier ce qu’il venait d’arriver. Alors qu’elle eut l’impression que le Baron de Sombreval se retournait pour partir, elle ne put s’empêcher de le retenir, comme animée par une fougue nouvelle. «Ulysse» Dit-elle en le retenant de sa main. Elle le regarda pendant quelques secondes, tentant de chercher les bons mots, puis elle baissa les yeux, légèrement honteuse. « Je ne peux accepter vos excuses…» Puis, relevant son regard, elle l’observa quelques secondes avant de continuer; « Parce que j’ai été encore plus horrible avec vous. » Elle expira doucement, avant de baisser son regard une fois, clairement honteuse; «Je suis terriblement désolé pour tout ce que j’ai pu dire où faire qui vous a offensé. Vous êtes un homme bien, trop bien pour ma personne. Je vous ai mal jugé et je me suis permis de vous traiter d’une façon horrible. Vous avez raison, je suis une personne détestable, voire exécrable, et jamais je ne me pardonnerais la façon dont j’ai agi. » Sa voix se brisa un moment, réalisant qu’elle tenait toujours fermement la main du Baron, elle le relâcha subitement, comme pour éviter un nouvel inconfort. Adelaïde releva doucement son regard azuré pour le planter dans celui de son interlocuteur. Sa respiration devenait de plus en plus rapide, comme si la nervosité lui faisait perdre le contrôle. L’homme devant elle était bien différent de ce qu’elle avait imaginé et elle se rendait bien compte qu’elle avait fait une erreur. Une grossière erreur qu’elle ne pardonnerait jamais pour.



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MessageSujet: Re: On ne rencontre personne par hasard…[Ulysse de Sombreval]   On ne rencontre personne par hasard…[Ulysse de Sombreval] EmptyLun 3 Juin 2019 - 21:18
Si l'on m'avait intérrogé en l'instant sur les raisons m'ayant poussé à aller offrir une accolade réconfortante à la baronne de Nera j'eus bien été incapable de répondre. Tout ce que je savais c'était que cela m'avait paru aussi naturel que de briser le nez du poivrot ayant tenté de me poignarder dans les lombaires un peu plus tot. Instinctif voilà le mot adéquat. A moins que les chansons de gestes de chevalerie de ce trublion de Francis ne m'avaient marqué au point que je vienne à considérer cela comme un devoir. Ce fut donc incertain que je prenai délicatement la jeune femme dans une étreinte protectrice afin de lui signifier qu'elle était à présent hors de danger comme si la masse étendue et sans vie du colosse appartenant sans nul doute à la truandaille des bas fonds n'était point suffisant. Il était possible que ce soit l'expression empreinte de terreur mélée de soulagement d'Adélaide de Rougesoleil  qui avait réveillé en moi un élan de protecteur.


A dire vrai, les chansons de geste n'avaient rien à voir là dedans car j'eus agi de mème dans toute situation similaire. Mais, si le soulagement affichée par la baronne trouvait une résonnance bien réelle dans mon ètre je devais confesser que la cocasserie d'une telle marque de soutien suite à la violence de l'orage verbeux avait quelque chose de fondamentalement déroutant. Je chassai néanmoins toute question au moment ou la tète de la belle soeur de mon suzerain trouva un refuge bienvenu au creux de mon épaule. Un brin géné, je ne sus que faire alors je ne fis rien me figurant que la baronne avait besoin de cela pour se remettre de ses émotions extrèmes d'il y avait tout juste quelques instants. Une main se porta sur mon torse non cuirassé pour une fois et la chaleur de cette paume sembla traverser le cuir de mon pourpoint de jais ainsi que la tunique se trouvant en dessous. Surpris par ce geste ambigu un brin affectueux je détournai le regard pour le fixer sur un pan de pierre de la venelle crasseuse. Trouvant une excuse de circonstance en surveillant la carcasse étendu du coupe jarret inanimé.


Mon regard se reporta sur Adélaide lorsque je sentis sa prise sur mon pourpoint se resserer durement. Sa poigne pleine de douceur semblait vouloir ne jamais lacher cette étoffe. Ses larmes me prirent au dépourvu car je m'étais stupidement imaginé que la sang bleue avait dépassée la potentialité terrifiante de sa rencontre malheureuse avec un échantillon des gibiers de potence de la cité en vertu de sa force de caractère et je restai coi durant un long moment de flottement. A l'issue de cette hésitation, j'enserrais plus fermement la jeune femme contre moi afin de lui laisser le temps de vider le flot de ses émotions en toute intimité. La sensation de mésaise ne tarda point à grandir de plus en plus en moi au fur et à mesure que je me revoyais fracasser verbalement la jeune femme quelques minutes avant ce tragique face à face. J'eus envie de me coller des baffes mais tout ce que je pouvais faire était de me rattraper à présent. Contempler la belle soeur d'Alexandre qu'il avait qualifié de dragonne et de lionne à de multiples reprises en ma présence et dont j'avais pu constaté la férocité de mes propres yeux avait quelque chose de profondément déstabilisant.


Je m'écartai néanmoins finalement car de cette position mes yeux ne pouvaient manquer de constater l'écoulement sanguin de sa senestre. Découvrant ainsi le parfait exutoire pour échapper à ma culpabilité de l'avoir maltraité ainsi que mise en danger en préferant régler mes comptes avec un ivrogne n'en valant pas la peine au lieu de me montrer fidèle à ma parole et lui coller le train, je remettai un peu de distance entre nous. Je fis comme si je n'avais point noté la brève lueur de déception lorsque j'avais rompu notre étreinte. Un examen minutieux qui eut pu passé pour outancier et un brin sulfureux me permit de constater que seule la plaie de sa paume était à déplorer. Cela me rassura et je décidai de m'atteller à la tache sans tarder. Je ne pus néanmoins réprimer la remarque réprobatrice quant à son départ précipitée. Par les Trois c'est que je ne me serais point pardonné s'il lui était arrivé quelque chose ! Mais, de là à l'avouer de but en blanc sans le masquer sous un discours grandiloquent sur la valeur des éperons.


Sa réponse presque résignée m'inquiéta un peu plus. Ce n'était pas Adélaide de Rougesoleil cela. Nul doute que l'expérience de ce que les quartiers les moins bien famés de la cité l'avait véritablement chamboulée. Je la laissai balayer la dernière trace salée de ses paupières avant de saisir sa main et de faire montre de mes rudiments de soigneur avec une douceur infinie. Quelque part, j'étais autant bouleversé qu'elle mais pour une raison tout autre. Découvrir que cet exemple de courage, de langue bien pendue et d'affirmation de soi était capable de trembler comme tout un chacun face à une perspective aussi dangereuse. Je l'imaginais aussi furieuse dans la défaite que glorieuse dans la coquetterie et les intrigues de l'Esplanade. Cela ne fit que renforcer encore un peu plus la piètre image que j'eus de moi-mème en repensant à la brutalité de mes propos précédents à son encontre. Une fois ma besogne de guérisseur de fortune achevée, je lachais sa main gracile et creusai l'écart entre nos deux personnes par réflexe. La proximité que nous venions d'afficher aurait paru hautement déplacée à n'importe quel observateur de notre rang social d'autant que la jeune femme était promise à un homme auquel j'étais lié de manière informelle. Fort heureusement, personne ne pourrait jaser sur cette scène incongrue. Je reprennais la parole afin de m'excuser en bonne et due forme mais sans omettre de souligner que je comptais bien continuer de servir d'ange gardien à la future comtesse qu'elle le veuille ou non, que ses affaires concernent son futur mari ou non.


Ma suggestion d'assassiner de sang froid le gibier de potence étendu m'était venu stupidement et je me rendis compte que cela m'aurait fait du bien. Bien entendu si le goujat eut été dressé sur ses guibolles et vindicatif l'intérèt martial pour le bretteur consommé que j'étais eut été bien plus intéressant. M'enfin, la potence attendait ce bougre alors que ce soit moi ou la milice... Certaines dames de grande famille n'aurait pas hésitée un seul instant avant de me prendre au mot et m'ordonner de venger l'affront dans le sang.


Mais, quelque chose au fond de moi me disait que la jeune femme n'était guère de ce genre là. Que le sang pour le sang ne l'intéressait guère. Sa réponse me confirma dans mon intuition et je dus confesser sentir mon estime pour la jeune femme grandir. Le jour de notre rencontre je n'eus jamais imaginé qu'elle était capable de tant de mansuétude. Elle plongea son regard océanique dans le vert de mes prunelles. -"Comme vous voulez Adélaide. Avec un peu de chance la milice le ramassera. Dans le cas contraire, une des bandes armées de la truanderie sera soulagée de revoir une sale trogne familière. Quoi qu'il en soit, c'est votre choix."


Me retournant afin de quitter le cul de sac en prenant bien attention à ouvrir la marche cette fois-ci, je me dirigeai vers la sortie au moment ou une main de la baronne m'arreta dans mon mouvement. M'immobilisant instantanément un brin surpris, je tournai une face couturée vers la jeune femme. Plongeant à mon tour mon regard dans le sien je la vis baisser les yeux sans comprendre pourquoi. Interloqué par son ouverture, j'écarquillai des sourcils mais la laissai néanmoins continuer. J'écoutai attentivement les propos de la sang bleue touché par son discours. A l'issue duquel elle retira brusquement sa main de la mienne comme si elle craignait une morsure venimeuse ou simplement que l'inconvenance liée à l'étiquette de notre monde ne se révela à la face du monde. A moins que ma précipitation à m'écarter d'elle précédemment la poussait à croire que son contact me gênait.


-"Eh bien disons votre honneur que nous nous sommes tous deux réciproquement jugés de manière bien malheureuse. Vous allez accepter mes excuses comme je vais accepter les votres. Ne dites pas de betises baronne je ne suis pas un homme bien. Je ne suis pas sur qu'un homme bien ne ressentirait aucune émotion à l'idée de seriner un truand assomé. Et vous ètes loin d'ètre une femme détestable je puis vous l'assurer. Vous avez un caractère bien trempé voilà tout. J'espère ne pas ètre un homme trop mauvais et je fais de mon mieux pour respecter un code mais j'ai des défauts comme tout un chacun. Je refuse que vous vous en vouliez à cause de moi. Car, vous ètes une femme admirable et le comte de Rougelac ne mesure probablement pas à sa juste valeur l'honneur qui sera le sien."


Reprenant mon chemin vers l'entrée de la venelle, je me retournai pour lancer. "Ne trainons point baronne. J'ai assez d'expérience pour savoir que ce quartier peut encore ètre une zone de non droit à l'heure qu'il est. La patrouille a du se faire déborder. Si, vous ne voulez pas rentrer dans cet état je connais quelques bourgeois de la Hanse qui pourrait nous offrir l'hospitalité et vous permettre de vous changer et de vous restaurer. Vous avez perdu un peu de sang. Mais, je comprendrai que vous refusiez. Après tout vous ètes fiancée cela ne serait pas digne de la bienséance."
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MessageSujet: Re: On ne rencontre personne par hasard…[Ulysse de Sombreval]   On ne rencontre personne par hasard…[Ulysse de Sombreval] EmptySam 22 Juin 2019 - 23:37



Ulysse ne perdit pas de temps et reprit rapidement sa route dans la ruelle sombre, la sommant gentiment de le suivre en lui proposant un arrêt chez un couple de bourgeois qu’il connaissait. Adelaïde ne perdit pas de temps et rabata rapidement le capuchon de sa houppelande avant d’aller rejoindre son sauveur. Elle hésita quelques secondes, avant de poser sa main sur le bras d’Ulysse. Il le prendrait peut-être mal, mais la Baronne avait besoin de cette étreinte digne des gentilshommes, elle avait besoin de savoir qu’elle était en sécurité et avec ce qui venait de se passer, elle avait l’impression que le Baron prendrait soin d’elle. L’agrippant doucement, comme le voudraitla bienséance. «Je ne suis pas d’accord avec vous, Ulysse. » Elle s’arrêta un moment, relevant ses prunelles azurées pour rencontrer son regard. «Un homme mauvais m’aurait laissé dans cette ruelle avec ce rustre. Vous m’avez prouvé être tout l’opposé. Je vous dois beaucoup plus que des excuses. Vous savez autant que moi ce qui se serait passé si vous n’étiez pas intervenue. » Sa main se resserra doucement sur le bras du rouquin avant qu’elle ne tourne légèrement la tête pour voir si le truand les suivait, elle n’avait aucunement envie de lui faire face à nouveau, aucune envie de revivre cet événement. «Quant au Comte de Rougelac… » Elle soupira avant de baisser les yeux. «J’aime mieux ne pas en parler si cela ne vous dérange pas.» Il était inutile de cacher ses sentiments – la jeune femme ne souhaitait clairement pas se marier au Comte, lui qui l’avait menacé déjà denombreuses fois. Adelaïde savait pertinemment que ce mariage serait un désastre total, qu’elle serait cocue a la première occasion et prisonnière des désirs de cet homme perfide. «Je crois que nous avons déjà dépassé les limites de ce qui est acceptable ou non. Ainsi j’accepte votre offre. » La baronne se laissa guider au travers des différentes rues de la Hanse, évitant certains commerçants, tentant tant bien que mal de ne pas attirer l’attention et puis le duo improbable arriva finalement devant une somptueuse demeure. Ils se firent rapidement accueillir par l’occupante des lieux, une femme un peu rondelette a la langue bien dénouée…


«O ma p’tite dame! Qu’es qui s’est passé? »Dit-elle en ayant un air affolé, elle se retourna rapidement vers Ulysse en lui jetant un regard noir; «C’est comme ça que vous traitez les filles chez vous? Vous n’avez pas honte? » Adelaïde écarquilla rapidement les yeux, avant d’attraper doucement le bras de la dame, tentant tant bien que mal de la calmer. «Vous faites erreur ma dame. Je me suis trouvé dans une situation délicate, et le Baron est rapidement venu à mon secours. Si ce n’était pas de son intervention, je serais probablement morte, ou pire… » Elle ne termina pas sa phrase, mais leva doucement son regard vers le Baron, lui lançant un sourire timide, et lui devait beaucoup plus que des remerciements, et elle le savait. La baronne avait été horrible avec son homologue, et voilà que ce dernier lui sauvait la vie comme si de rien n’était. La bourgeoise se retourna rapidement vers Ulysse, l’air effrayé; «Pardonnez-moi, messire. Je crains que je vous aie mal jugé. RACHEL! » Hurla-t-elle alors qu’une jeune fille arriva en trombe dans la pièce. « Apporte du vin pour le Baron et mon mari! Pas la piquette, la bonne bouteille que l’on conserve pour les grandes occasions! Et prépare un bain pour cette jolie créature, elle tremble de froid. Allez venez. » Dit-elle en attrapant d’une prise presque martiale la Baronne. Adelaïde jeta un dernier regard à Ulysse avant de lui faire un léger sourire gêné avant de murmurer un merci, espérant qu’il puisse lire ses lèvres…


Cela prit une bonne heure pour débarbouiller la Baronne, la domestique et la bourgeoise lui firent couler un bain chaud, avant de bander sa main correctement pour finalement lui prêter une robe qui était à sa taille. Certes la bourgeoise sembla s’être un peu trop activée sur le laçage de son corset, la jeune femme eut l’impression que cette dernière tentait tant bien que mal de l’étouffer. Mais néanmoins la tenue de fortune de la baronne semblait beaucoup trop bien. Une riche robe en brocard de jais et doré, parfaitement ajusté à sa taille menue. À croire que ces derniers attendaient la baronne! Adelaïde s’observa quelques secondes dans le miroir, interdite. On aurait dit que rien n’était arrivé, outre sa main bandée, personne n’aurait pu savoir que la dame de Rougesoleil venait de vivre l’une des expériences les plus traumatisantes de sa courte vie. La jeune femme se retourna rapidement vers la bourgeoise; « Je ne peux pas accepter ses vêtements… Ils doivent valoir une fortune! Permettez-moi au moins de vous dédommager! » La rondelette bonne femme fit un rapide non de la tête. «Il en est hors de question, c’est un honneur d’aider les jolies jeunes femmes comme vous sous notre toit, et nous sommes plus qu’heureux de vous aider. » Interdite, la bourgeoise mit rapidement ses mains sur les épaules de la Baronne, avant de serrer doucement ses mains alors que les deux femmes se regardaient dans la glace. «Ne vous inquiétez pas, votre Honneur, votre visite en ces lieux sera un secret bien gardé.» Adelaïde releva doucement la tête, croisant son regard à celui de la bourgeoise a l’air sérieux dans le miroir. Ainsi, la femme l’avait reconnue, Adelaïde se retourna pour faire face à cette dernière; «Ce n’est pas ce que vous croyez.» La bourgeoise haussa des épaules avant de se retourner pour sortir de la pièce; «Cela n’a pas d’importance. Je vous enverrais vos vêtements à la demeure de Nerra une fois qu’ils seront nettoyés. Surtout ne fait pas trop attendre le Baron… » Sur ces mots chaleureux, la bourgeoise sortit rapidement de la pièce, fermant la porte derrière elle.


La baronne quant à elle, ne put s’empêcher de sentir son souffle s’accélérer et si ces gens parlaient? Qu’est-ce que les gens diraient? Est-ce que cela portait atteinte à sa réputation? Ou pire... à celle d’Ulysse? Adelaïde avala difficilement sa salive avant de soupirer. Ne lui en avait-elle pas assez fait? Après leur discussion des plus agressives, elle n’aurait jamais pensé qu’elle finirait par apprécier le Baron… Elle l’avait mal jugée et s’en voulait énormément pour cela. Qui sait peut-être que les dieux jouaient avec eux? Après avoir passé si près de passer le restant de leurs jours ensemble, voilà que les deux êtres se découvraient dans des circonstances plus qu’étranges. Adelaïde soupira avant de relever son regard pour se regarder une nouvelle fois dans la glace. Elle s’était vraiment mis dans de beaux draps cette fois-ci, mieux valait ne pas faire attendre le baron encore plus longtemps. Après tout, ce dernier avait fait preuve d’une patience hors du commun. La jeune femme prit quelques minutes pour remettre ses idées en place, savourant le silence de la pièce, puis sortit rapidement de la pièce pour aller rejoindre son homologue et les personnes qui l’avaient si gentiment accueilli. Adelaïde descendit doucement les marches, tenant doucement le brocard noir et doré de sa main bandée avant de croiser le regard d’Ulysse. «Je suis désolé de vous avoir fait attendre, Votre honneur. Je suis prête à partir. » Une voix forte vint rapidement couper la parole du Baron; «Ah non! Vous allez tout de même rester pour dîner! » Son regard croisa celui d’Ulysse, Adelaïde lui laissait le dernier mot, après tout, c’était bien lui le maitre de la situation à ce moment précis et la bourgeoise semblait des plus déterminée à conserver ses invités le plus longtemps possible…




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