Marbrume


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 Lumière et ténèbres vont de pair car sans la seconde la première ne saurait briller. PV Cérène

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Ulysse de SombrevalBaron
Ulysse de Sombreval



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MessageSujet: Lumière et ténèbres vont de pair car sans la seconde la première ne saurait briller. PV Cérène   Lumière et ténèbres vont de pair car sans la seconde la première ne saurait briller. PV Cérène EmptyMar 12 Mar 2019 - 23:29
La peinture sanglante apparaissait d'ores et déjà dans ma rétine avant mème qu'elle n'ait vu le jour dans la réalité morose et détestable de cette nuit dépravée. Les insultes fusaient de la gueule fracassée de l'ivrogne trahissant par la mème une certaine appétence pour la violence. Pourtant, nulle verve ou morgue à opposer au fol inconscient non pas que l'inspiration ne manqua bien au contraire car je disposais d'un catalogue assez étendu de bravades comme de moqueries succeptibles de faire perdre son aplomb au molosse en train d'aboyer. Autour de moi, mon escorte de joyeux compagnons délurés pour l'occasion et malgré cela toujours aussi alertes de par le fait simple autant qu'évident qu'un garde du corps restait un garde du corps mème avec une catin sur les genoux et plusieurs coups dans le nez. Peu de chevaliers dans ma suite pour une fois mais les meilleurs hommes de la compagnie ou plutot les pires ce qui dépendait bien évidemment du point de vue adopté. Une nuance que seul un proffessionel de la lame pouvait se permettre d'apprécier. Un seul gentillhomme pour ètre particulièrement précis. Le seul, l'unique, l'éternel compère de tous les coups fourrés comme des situations les plus périlleuses. Etendard de l'esprit libertaire des Griffons Moqueurs mon bras droit et meilleur ami ser Francis de Sombrelame. 


Particulièrement en forme en dépit de l'imbroglio avec la fille de grand bourgeois empétré dans ses filets celui-ci me couvait d'un regard amusé certainement aussi étonné que le reste de la petite troupe que je me laisse manquer de respect de la sorte par un guignol qui sous prétexte qu'il savait manier le braquemart s'imaginait pouvoir défier un sang bleu rompu au maniement de l'épée de qualité pendant à sa ceinture. Mais, pour avoir connu son lot de campagnes à mes cotés avant la Fange ce dernier devait bien savoir que le monde avait son lot de suicidaires perdant le sens des réalités dès qu'une pinte leur avait caressée le fond du gosier. Enzo gueule d'ange expert en maniement de poignards souriait d'un air guoguenard en faisant la cour du regard à l'une des rares beautés de l'établissement miteux. Sam le Rouge achevait de vider sa troisième chope d'ale rousse avec un entrain dépassant l'entendement. Clarence  le borgne surveillait les alentours d'un air sempiternellement mauvais la main sur la garde de son épée courte. Enfin, Nolan palpait les miches de la dame de joie sur ses genoux tout en ne quittant pas l'offensant personnage du regard. Les hommes se mirent à faire des paris sur le temps qu'il me faudrait avant que je n'aille amputer l'insolent. 


Laissant mes soldats à leurs jeux d'argent, j'inspirais une grande goulée d'air viciée par la puanteur du tassement d'autant de personnes dans un bouge aussi malfamé. Les effluves d'alcool se mélaient à la transpiration ainsi qu'à d'autres bien moins conventionnelles. Pisse et vieux relents de sang embaumaient également l'air à part égales. Un sourire canaille se vit accompagné d'un rire amer lorsque je me fis la réflexion que mes vassaux me souhaitaient toujours protégé mais n'avait rien à redire sur le fait que j'aille me mélanger aux pires raclures de la cité dans les bas fonds. Le rustre prit cela comme un affront comme si ce simple son de gorge venait de surpasser la litanie d'injures qu'il m'adressait depuis quelques minutes. Me levant finalement, je pris le temps de vider ma coupe d'eau de vie locale d'un trait ce qui me fit bruler de l'intérieur. Le coude calé sur la garde de ma lame je lancais les formalités d'usage tout en sachant que jeter le gant à un alcoolique notoire était aussi stupide que futile. Ma compagnie s'ébranla de mème que la foule de clients affamés et avides de se repaitre de la vision d'un peu de sang. Quittant l'établissement en lancant une pièce d'or au tavernier habitué à mes frasques, je dégainais une fois à l'extérieur et fis tournoyer ma lame avec une joie perverse. Le coupe jarret en face de moi sembla se ratatiner devant mon assurance. Mais, je n'en eus cure me mettant en position de garde offensive paré à fondre sur l'imbécile qui se rendait certainement compte bien trop tard de son audace mortifère. 


Quelqu'un se mit à lancer des paris dans l'assemblée. Mais, le duel tourna court lorsqu'une patrouille de la milice intérieure nous tomba dessus et dispersa la foule qui ronchonna pour la forme. Rengainant mon arme, je fis un compte rendu au coutelier qui me laissa partir sans mot dire. Je pensais cette nuit gachée jusqu'au moment ou telle une vision fugace fantasmagorique je l'appercus. Cette sirène de la terre qui avait eu le pouvoir de chasser le desespoir et ses alliés de ma carcasse moribonde par la perfection irréelle de sa personne. Désirable comme la première fois que je la vis, en tout point semblable aux rèves qu'elle avait hantée de manière bien plus agréable que les cauchemars que Cat me renvoyait. Son teint halée comme le miel et sa cascade de cheveux chatains foncés aussi indisciplinés qu'un mercenaire privé de sa solde. Le doux déchainement de son bassin chavirant tel un navire sur les mers agités du large. Cérène avait dit ser Francis l'autre jour. La femme dont la moitié de Marbrume était amoureux. Encadrée de sa troupe de saltimbanque elle me parut épuisée, revenant probablement d'une représentation. En dépit de mon envie féroce de me jeter vers elle, j'hésitais un long moment tandis que mes compagnons me fixaient d'un air indécis. Je l'avais tant recherché que j'avais fini par me dire qu'elle était apparu comme un de ces spectres que l'on disait trainer dans les endroits mornes et froids simplement pour accroitre ma douleur en attisant une passion improbable. 


Mon meilleur ami fut plus perspicace et me donna un violent coup de coude pour m'arracher de ma contemplation adoratrice. Un seul regard échangé fut suffisant pour que je m'élance d'un bon pas tandis que le chevalier retenait mes gardes du corps. Je pus entendre Enzo clamer que cela ne lui plaisait pas de me laisser m'éloigner et les autres acquieser mais un ordre sec du sergent calma tout ce beau petit monde. M'arretant devant la jeune femme sans faire grand cas de sa troupe, je m'inclinais respectueusement. "Ma dame je tenais à vous féliciter pour votre talent de chanteuse autant que de danseuse. Vous m'avez ébloui un jour passé. Vous et toute votre troupe. Je pense pouvoir affirmer en connaisseur que vous ètes l'un des meilleurs groupes de musiciens de la cité. Me feriez-vous l'honneur de partager une coupe ? Mais, je manque à toute courtoisie. Ulysse de Sombreval." Trop direct, trop rapide, trop maladroit, trop admiratif. Bref à des années lumières de la manière dont je faisais la cour d'ordinaire. Je cherchai dans mes souvenirs si l'un des poètes que j'avais lu avait une explication pour le fait que l'on soit si à l'aise dans les situations dans lesquelles l'on ne se sentait pas viscéralement attiré par une personne en vain. J'eus envie de me coller une claque. Tout en maudissant intérieurement Francis pour ses conseils fumeux. J'allais me marier prochainement et voilà que je me lancais dans une tentative de courtiser par soif d'une idylle salvatrice.
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Cérène BoiserelSaltimbanque
Cérène Boiserel



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MessageSujet: Re: Lumière et ténèbres vont de pair car sans la seconde la première ne saurait briller. PV Cérène   Lumière et ténèbres vont de pair car sans la seconde la première ne saurait briller. PV Cérène EmptyDim 17 Mar 2019 - 17:32
Cérène danse comme une flamme crépitante, bardée d’énergie et de sensualité, ses danses sont chaudes et marquent les esprits d’une brûlure , contrastant avec l’hiver mordant et difficile. D’un poing sur le cœur, son cœur battant déraisonnablement trop vite, elle se courbe en même temps que la troupe sous un tonnerre d’applaudissement. Pliant aussitôt bagage et s’éclipsant sous la lune montante, La brise froide de la nuit la fait frissonner, en désaccord total avec le brasier qui remue son âme. La troupe, encore galvanisée bien qu’épuisée par sa prestation intense, fredonne encore quelques airs musicaux dans les rues. Plutôt satisfaits de la somme coquette amassée, les membres se félicitent les uns les autres. Oscar est détendu et les fixe d’un air lointain, Léandre est plus piquant qu’à l’accoutumée, signe qu’il se porte bien. Théophile et Gustave chahutent dans les rues, Claudine la jongleuse se masse les poignets en riant à leurs bêtises.

Vous avez vu comme les gens avaient l’air heureux ? Je n’avais jamais vu ça auparavant ! Lance Théophile, un des musiciens, comme s’il s’y était encore. C’est incroyable.
Ce qui est incroyable, c’est surtout comment tu as regardé la jolie brune tout proche de nous. Se moque Léandre en lui tirant la langue.
Rha mais par Anür, Léandre, vas-tu te taire ? Arrête avec ça ! Surenchérit Théophile, rougissant de honte, et chassant la conversation d’un geste de la main. Et toi, Cérène ?
Mmmh ?
Tu n’as pas trouvé le mari idéal dans cette grande foule ?

Elle hausse doucement les épaules vers le ciel étoilé, en faisant un léger sourire en coin.

Cérène n’a pas à s’inquiéter, elle finira vieille fille. Se moque à nouveau Léandre, décidément bien en forme ce soir, et ne pouvant ignorer une opportunité si belle de piquer.
Rêves-tu de moi à ce point la nuit ? Elle laisse couler un regard effronté à Léandre qui lui réplique d’un sourire tout à fait insolent.
Si tu veux mon avis, tu devrais-

Elle attend la suite, joignant avec élégance ses mains derrière sa nuque tandis qu’elle s’habille d’une démarche souple et féline. Soudainement, elle s’arrête doucement en sentant une personne s’avancer vers elle.

Un flot avare de paroles lui fait lever doucement son regard vers l’homme, le dévisageant d’un air tout à fait curieux.

Il s’impose à elle de manière tout à fait naturelle. Bel homme, mais ce sont ses yeux qui sont le plus percutants, d’une profondeur saisissante, d’un vert tout à fait différent des siens. Mais là où les yeux de Cérène sont semblables à une jungle verdoyante et sauvage, celles de l’homme sont éminemment troublantes. Plus abyssales que l’émeraude, elles se vêtissent d’un éclat plus absolu, plus douloureux aussi.
Elle ne trouve pas la force de s’arracher à la contemplation de ses yeux et le fixe avec intensité.
Un temps.
Un sourire touché ourle ses lèvres.

Enchantée de faire votre connaissance Ulysse, je suis Cérène. Ses mots sont doux, enroulés dans du velours et elle incline poliment la tête à ses compliments, véritablement flattée que son art soit reconnu mais voulant préserver une certaine humilité. Vous nous flattez. Des remerciements dans son dos s’élève. Je vois que nous avons à faire à un connaisseur. Son regard se voile d’une lueur espiègle et sa voix est comme du miel. Je… Ses yeux clairs croisent le regard désapprobateur de Léandre, d’un pas elle s’avance vers lui et s’éloigne de la troupe. Serais ravie de venir avec vous.

Elle conclue sa phrase sur un sourire tout à fait charmant. Alors qu’elle s’avance pour être à sa hauteur, elle sent une main se poser sur son épaule d’une manière douce et ferme à la fois.
Oscar.

Messire, commence-t-il, veuillez pardonner mon impolitesse, je suis Oscar, le doyen de la troupe. Cérène est comme ma fille, et vous comprenez que par les temps qui courent, j’aimerai juste m’assurer que vous la raccompagneriez une fois votre escapade terminée. Son sourire et franc, peu méfiant. Il s’agit d’un comportement d’un père adoptif un peu trop possessif.
Ce n’est pas prudent, maugrée Léandre dans sa barbe.
Roh, mais par ma barbe, c’est pas croyable ça, laissez-là souffler un peu, s’esclaffe Gustave, elle a bien le droit d’aller boire une coupe, morbleu ! Plaisante-t-il.

La petite troupe s’agite et se chamaille gentiment. Cérène sent la gêne couvrir discrètement ses joues. Elle les toise tous un à un, croisant les bras sous sa poitrine, faisant pianoter ses doigts sur son bras.

Ça va aller, elle se glisse aux côtés d’Ulysse, enroulant son bras autour du sien. Je serais bien gardée et protégée, n’est-ce pas ? Ton enjoué, allure féline.

Son regard se concentre en biais sur son accoutrement sophistiqué, sur son maintien fier propre à la noblesse. Légèrement décontenancée, la belle réalise sa bêtise en s’étant permise cette proximité. Ils ne viennent clairement pas du même milieu, elle ne peut se permettre cela.
Comment était-ce possible qu’il s’attarde sur une danseuse des rues comme elle ? Elle dissimule son trouble par un sourire fin.
Elle perçoit Léandre la toiser avec une lueur moqueuse dans le regard.

Dites-moi Ulysse, Son bras se retire du sien avec subtilité, faisant jouer ses mains, comme si elle était emportée par la discussion, vous m’avez l’air d’être un fin connaisseur en musique. Seriez-vous vous-même musicien ? Avant qu’il ne réponde, elle porte un index sur ses propres lèvres avec un air complice. Attendez, avant de répondre, il serait peut-être mieux de prendre cette fameuse coupe, non ? Elle laisse échapper un léger rire.

La troupe, voyant qu’ils gênent, commence doucement à s’éloigner sans pour autant totalement disparaître.
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Ulysse de SombrevalBaron
Ulysse de Sombreval



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MessageSujet: Re: Lumière et ténèbres vont de pair car sans la seconde la première ne saurait briller. PV Cérène   Lumière et ténèbres vont de pair car sans la seconde la première ne saurait briller. PV Cérène EmptyMar 19 Mar 2019 - 23:13
Le regard le plus captivant que j'avais pu contempler depuis les deux dernières années soient celles de mon exil volontaire dans la capitale du Morguestanc se lève délicatement du sol noyé dans l'ombre nocturne pour remonter vers le mien. Un étrange coktail de surprise autant que de curiosité traverse durant quelques instants relativement brefs la gravure insolente d'une beauté sauvage sans égale. Nul doute que ma démarche puisse paraitre cavalière aux yeux des membres de la troupe de saltimbanques devant probablement s'avérer aussi soudée entre elle que les membres de ma compagnie ne l'étaient entre eux. Fraternité cimentée par quelque chose de plus noble et plus beau que la vulgarité de la violence ainsi que du sang versé cote à cote ainsi que du mème ennemi. Car, l'art dépassait de loin les affres guerrières sans compter que pour avoir sympathisé avec quelques musiciens de la cité je savais à quel point le statut de poète, barde, amuseur était précaire par les temps qui courraient. Mes propres hommes ne seraient probablement pas d'accord avec moi car les professionnels de la boucherie aimaient à se considérer comme des sortes d'artistes. Ni concernant la valeur de la fraternité que j'accordais à la troupe face à moi car aux yeux des gens de guerre rien ne pouvait plus rapprocher deux hommes que de resssentir la mème peur au mème moment et de se montrer braves coudes à coudes sans compter le fait de sauver la vie d'un camarade autant que partager son quotidien des dettes de jeu aux catins partagées. 


Mais, mon amour prononcé pour les belles lettres et la musique me faisait diverger de ce point de vue un brin réducteur. Lorsque nos deux regards se croisent fatalement à l'instar de deux lames s'entrechoquant dans un engagement martial la contemplation devient jumelle et nous nous perdons tous deux dans une plongée abyssale dans nos prunelles respectives. Ses grandes flaques ambrées semblaient capables de m'engloutir tout entier tant m'arracher de ce face à face m'était hautement douloureux. Des yeux de félin pour une sirène. Vifs, curieux, malicieux, rieurs mais également inquisiteurs aussi bien que réveurs. J'aurais pu écrire des dizaines de poèmes rien que sur ces prunelles sombres se mariant superbement avec le reste de ce visage sublime. Nager dans ces deux lacs était un plaisir coupable mais peu courtois et je m'en voulus de n'avoir su contenir mon admiration. L'intensité de ce duel occulaire trouvait finalement une fin abrupte lorsque le sujet de ma fascination rompit le charme pour me récompenser d'un sourire étincelant. Le soleil sembla éclairer les lieux et chasser les ténèbres lors d'un fugace mais parfait instant. 


Lorsque ses mots s'échappent de ses lippes pulpeuses je sens un frisson me caresser l'échine. Caresse de soie ou de velours, sa voix a le timbre des chansons les plus lancinantes. De fait alors qu'elle s'exprimait avec courtoisie ce fut comme un chant de cygne dans mes oreilles. Ses cheveux s'écoulèrent telle une cascade devant le signe de sa modestie. Les remerciements du reste de la troupe furent acceuillis d'un grand sourire. Mais avant qu'elle ne puisse accepter ou décliner son regard clair prit le chemin d'un autre. Désapprobation lisible dans celui de l'homme. Je ne me pris pas la peine de me formaliser ni de chasser la jalousie naissante dans mon ètre tout en masquant celle-ci avec le brio hypocrite de la noblesse. Son choix visiblement arrété, la sirène s'avance sourire charmeur aux lèvres d'un pas nonchalant faisant fi des réprimandes muettes de son compère mais une main l'immobilise en dépit de l'absence de fermeté. Je détaille le vieil homme avec respect et compréhension tout en hochant la tète à ses propos mais garde le silence devant l'agitation qui prend bientot possession du petit groupe, dépassé par l'ampleur des éclats de voix. Oh, rien de bien méchant et la bonne humeur règne en maitresse au sein de la troupe cependant je ne puis guère me permettre d'intervenir car je ne voudrais paraitre plus cavalier encore. Démuni face à ce spectacle familial, je garde bouche cousue ne souhaitant point envenimer les choses tout en ne sachant pas ou me placer guère habitué à jouer les planctons. C'est Cérène qui démèle cet imbroglio en s'affirmant. 


Sa réponse m'arrache un sourire satisfait d'autant plus sincère que le contact chaud et doux de son bras sur le mien me procure un plaisir bien réel. Après avoir tant été hanté par la perfection de cette chair, la sentir sur la mienne me parait irréelle mais je me reprends bien vite. "Tout l'honneur et le plaisir sont miens n'en doutez pas ma dame." Me tournant vers le doyen du groupe, je reprenais."Je ne comprends que trop bien votre préoccupation mon cher. Les rues de la cité ne sont guère sures en dépit de la présence de notre bon guet. Sachez que je suis un homme de parole et que votre fille sera raccompagnée par ma personne dès qu'elle le souhaitera. Votre impolitesse n'en est point. Je percois cela comme la preuve de l'amour que vous portez à Cérène et ne vous en estime que davantage" Mon regard se porte finalement de nouveau sur l'objet de mes sentiments naissants et je lui adresse un sourire solaire. "Mes propres hommes d'armes constituant mon escorte vous protégeront aussi bien qu'elle ne le fait pour moi . Et si cela venait à s'avérer insuffisant ce serait avec dévotion que je ferais barrage au danger de ma propre personne. Rien ne saurait vous atteindre sous mon regard. Je tuerais le premier homme qui tenterait de vous faire du mal." Sourire féroce aux coins des lippes prouvant mon sérieux, je me fis la réflexion que la véhémence était un brin excessive en l'état cependant je me contentais d'énoncer une vérité par ces mots. 


Changement de moue chez la chanteuse habilement oblitérée par un léger sourire alors qu'elle remet une certaine distance entre nos deux personnes à mon plus grand dam. Certainement soudainement de nouveau consciente de nos différences de rangs, je réprime un soupir de déception. J'éclatais de rire devant sa remarque alors que la troupe s'éclipsait doucement dans les environs. Par un admirable jeu de main, elle donna l'impression d'avoir simplement été emportée par le fil passioné de la discussion. "Eh bien  je dois confesser que c'est là une perpective notoirement intéressante. Mais, nous pouvons tout à fait converser avant de nous retrouver autour de celle-ci ne croyez-vous pas ?" Puis, tendant mon bras de manière galante comme je l'aurais fait à une noble ou une bourgeoise j'attendais qu'elle reprenne ses marques avant de nous diriger vers une autre taverne que celle dans laquelle j'avais failli en venir à la lame avec un autre habitué. Mes hommes se fondirent dans notre sillage tels des ombres protectrices et silencieuses. Je ne me faisais néanmoins guère d'illusions. Si le professionalisme et la discipline imposée par Francis maitrisaient probablement les langues des tueurs de ma compagnie, je savais que dès le retour à la caserne cela baverait sur le commandant. Un autre sourire étirait mes lippes alors que nous nous mettions en chemin. "Pour répondre à votre question mon gout pour la musique provient en effet de la pratique d'un instrument. Je joue de la harpe à mes heures perdues. Oh, rien de bien sérieux en comparaison du talent de vos camarades mais j'adore le son des cordes distillant une mélopée doucereuse. Et vous ma chère depuis quand illuminez vous les rues de la cité de votre timbre magnifique ?" Bien qu'à mes yeux, elle les illuminaient de mille autres manières.
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Cérène BoiserelSaltimbanque
Cérène Boiserel



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MessageSujet: Re: Lumière et ténèbres vont de pair car sans la seconde la première ne saurait briller. PV Cérène   Lumière et ténèbres vont de pair car sans la seconde la première ne saurait briller. PV Cérène EmptyVen 29 Mar 2019 - 16:32
Ulysse lui offre le bras qu’elle a quitté auparavant.

Une imperceptible lueur de surprise s’agite dans ses yeux. Peu dupe de son petit jeu de mains, Ulysse semble aisément deviner et percevoir ce qu’elle cherche à dissimuler. Cérène n’est pas ravie d’avoir été aussi lisible, elle qui s’imagine pouvoir berner et duper effrontément. Elle qui s’imagine que les sangs-bleus ne sont qu’à la conquête de pouvoir, emporté dans des tourbillons d’ambitions pour asseoir leur dominance, ainsi qu’assiéger de leur mépris abject les petites gens.
Ulysse remet en question tous ces mythes fermement ancrés dans ses pensées et Cérène s’en retrouve légèrement déstabilisée.

Reprenant contenance en se passant un coup discret de langue sur la lèvre devant cet égard flatteur, elle se place délicatement à ses côtés et enlace son bras à nouveau autour du sien. Elle l’observe de biais d’un air vif et attentif, Ulysse stimule ses sens par sa présence tranquille, elle sent néanmoins que résonne en lui l’éclat d’une volonté de fer.

Voyez-vous ça… Réplique-t-elle d’un air enjoué. Nous avons donc à faire à un musicien jouant de la harpe. Son visage se dresse vers lui, un sourire félin orne ses lèvres. C’est un très bel instrument. Elle rit à nouveau. Ne soyez pas modeste, je suis sûre que vous aussi vous devez avoir vos propres talents ! D’un coup le silence, ne s’attendant pas à ce qu’il soit aussi clément sur les compliments mais elle prend soin de ne pas répondre à la question. Pas encore, du moins.

Elle se détache de son bras, laissant glisser avec habilité ses doigts jusqu’à son poignet tandis qu’elle se positionne souplement face à lui pour lui barrer la route.

Êtes-vous joueur, Ulysse ? Ses yeux verts s’ancrent dans les siens, attendant une réponse. Ses doigts s’enroulent autour de son poignet. Suivez-moi.

Tournant dans un angle de rue, elle lui montre l’enseigne d’une taverne où des éclats de rire fusent et semble être agitée d’une ambiance fort animée, les instruments assujettissent l’assemblée. Ouvrant la porte de la tanière, elle se glisse à l’intérieur sans lâcher l’étreinte de ses doigts qui viennent chercher ceux d’Ulysse pour se lier avec.

Ce n’est pas pour qu’on se perde de vue. Elle lui offre un clin d’œil espiègle, elle se fait presque ronronnante.

Charmeuse, Cérène. Beaucoup trop charmeuse .

Sa tête pivote par-dessus son épaule en désignant une table vide sur leur chemin. Se glissant entre les corps secoués d’ivresse et les couples se formant pour danser, elle finit par relâcher sa main.

Est-ce que cet endroit est à votre guise, messire ? Plaisante-t-elle en lui offrant une révérence gracieuse.

Elle vient siéger face à lui, croisant d’une allure féline ses jambes sous la table. Joignant ses deux mains entre elles, son menton vient se poser dessus.
Ses yeux le scrutent de nouveau d’un air très attentif.

Je me suis dit qu’il serait mieux de deviner plutôt que de se poser des questions, qu’en pensez-vous ? Dit-elle, en l’observant d’un regard brûlant. Alors selon-vous, Ulysse, depuis combien de temps suis-je ici ? Elle lui retourne habilement la question, souhaitant lire de l’amusement sur les traits du noble.

Une serveuse charmante s’avance d’une allure timide vers leur table et demande ce qu’ils veulent boire, Cérène laisse Ulysse prendre les devants sans cesser de le regarder. Cet homme, pour des raisons mystérieuses, attise la curiosité de Cérène et son intérêt pour lui croît lentement.

Attendez un peu avant de répondre, murmure-t-elle d’un nouveau sourire charmeur, lorsque les boissons arrivent, Cérène reprend presque aussitôt, si vous tombez juste, je boirai à votre santé… ! Conclu-t-elle avec enthousiasme, …Sinon ce sera à vous de les boire, pour chaque faute. Du coup, je répète ma question, êtes-vous réellement joueur ?

Elle le laisse répondre, avant de rétorquer avec une grâce insolence.

Allez-y, je vous laisse deviner. Et ensuite, ce sera à mon tour… Son regard se fait soudainement plus intense … Je n’ai jamais été trop mauvaise aux devinettes.

hrp:
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Ulysse de SombrevalBaron
Ulysse de Sombreval



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MessageSujet: Re: Lumière et ténèbres vont de pair car sans la seconde la première ne saurait briller. PV Cérène   Lumière et ténèbres vont de pair car sans la seconde la première ne saurait briller. PV Cérène EmptyLun 8 Avr 2019 - 21:14
Mon bras se tendit de nouveau en guise d'offrande courtoise à l'attention de la mystérieuse saltimbanque plus que bien entourée eu égard à la tergiversation de sa petite troupe de compagnons musiciens. Il ne faisait aucun doute à mes yeux qu'à l'instar de mes hommes d'armes celle-ci formait une véritable famille. Suffisait de se fier au regard du patriarche qui m'avait solonellement fait juré de ramener sa protégée à une heure raisonnable sous bonne escorte. Cela eut pu m'embarassé ou me déplaire de me voir affubler d'une telle méfiance moi un sang bleu mais au contraire j'en étais extrèmement reconnaissant à ces inconnus avec lesquels j'avais partagé d'excellents moments par le biais de notre passion commune pour la musique. Oui, je leur étais reconnaissant de veiller ainsi sur Cérène avec une affection féroce digne d'un clan. Le métier de saltimbanque comme de troubadour n'était guère très sécurisant pour leurs auteurs. Je ne le savais que trop bien pour fréquenter les bas quartiers de la cité depuis mon installation dans la capitale du Morguestanc afin d'épancher mes sanglantes pulsions de duelliste ou m'encanailler avec mes compagnons d'armes loin de la bienséance timorée des quartiers plus fréquentables. 


La savoir protéger ainsi me fit frissonner agréablement sans que je n'en laisse rien paraitre. Tandis que mon second et meilleur ami éloignait mon escorte en usant de son autorité afin de me garantir un semblant d'intimité je notais la surprise pure dans les yeux félins semblables à deux grandes flaques de miel. Cette stupeur me tirait un sourire en coin un brin amusé. Je ne saurais néanmoins affirmer si elle s'avérait décu de ne pas avoir à faire au stéréotype du noble orgeuilleux à l'excès, hautain et méprisant au possible, persuadé de ses droits en toute chose et en tout lieu. 


Mais, puisque j'appréciais énormément déjouer les attentes des gens qu'il s'agisse d'allié politique ou d'ennemis sur un champ de bataille mon sourire ne put que s'élargir. L'imperceptible lueur d'étonnement disparut finalement lorsque la jeune femme reprit contenance avant de se placer à mes cotés. La sensation de délice revint à la charge aussi puissamment que précédement alors que nos peaux se frolent de nouveau dans cette étreinte galante. Une bise nocturne fraiche fait s'envoler son effluve comme une nuée d'hirondelles et j'inspire un bouquet à son image libre, féroce, envoutant et flamboyant. Un battement de coeur plus tard, nos regards se croisèrent involontairement coupables d'une observation mesquine mais intéressée. La gravure sublime des souvenirs ne semblant guère rendre hommage à la perfection de sa réalité. Son ton enjoué s'éleva doucement comme l'aurore sur le monde. Un léger rire me caresse l'échine et exacerbe mes sens. Je réponds dans un rire rauque et franc. 


-"Musicien est un bien grand mot pour me caractériser j'en ai bien peur. Il y a dans cette cité mille harpistes bien plus virtuoses que je ne le serais jamais. Mais, j'adore le son de ses cordes. Il m'apaise plus que n'importe quoi d'autre. Si, mon talent de harpiste n'arrivait qu'à la cheville de votre beauté ainsi que de celle de votre voix je pense que je prendrais ma retraite de capitaine et me consacrerais à cette passion. Hélas, je suis bien plus doué avec une lame. Ce qui est bien moins poétique je vous l'accorde."


Quoi que les combattants les plus émerites et amoureux de la danse des lames vous affirmeraient le contraire. Combattants dont je faisais partie. Le combat était une chorégraphie à sa manière. Un ballet sanglant et sanguinaire qui ne laissait point de place au moindre faux pas dans la symphonie macabre. Seulement, je ne me voyais pas courtiser en claironnant sur mon aisance à ouvrir une gorge ou feinter pour percer une garde. Mais, avant que la moindre réponse à ma question précédente ne puisse se voir déclamer me voilà immobilisé par une poigne de fer. Impossible de passer l'obstacle, une panthère à l'allure de sirène me barre le passage et plonge ses yeux félins dans les miens. Mème si je souhaitais me défaire de la chaine, je ne le pourrais pas. Incapable de détacher mes yeux de ce visage sublime. 


-"Je le suis." 


Laconique autant qu'expéditif et totalement véridique. Bien que je préfère souvent connaitre les règles du jeu avant de m'y lancer tète baissé. Et de préférence les dicter moi-mème. Tant pis, l'adrénaline pulsant dans mes veines je me laissais guider en sacrifiant une confiance aveugle dans ma partenaire de soirée. Un sourire canaille se dessinne sur mes lippes tandis que je crois reconnaitre un établissement très animé de jour comme de nuit. Véritable ode à la joie de vivre et insulte à la Fange. Eclats de rire bien trop bruyants, mélopée aussi sauvage que dynamique, langage de charretier ainsi qu'odeurs d'alcool puissant de transpiration de vomi et de pisse. Délicieux mélange pour une nuit festive déchainée. Le dépit de ne pas avoir pu combattre contre l'ivrogne un peu plus tot est désormais complètement obsolète. Nous nous faufilons rapidement dans la taverne bondée. Cependant l'ambiance bouillonnante contrastant chaleureusement avec la glaceur extérieure ne suffit pas à noyer mes sens pour que je fasse abstraction de l'etreinte de nos doigts entrelacés. Le clin d'oeil espiègle offert dans la foulée est provoquant et à l'image féline de sa propriétaire. 


-"Il ne vaudrait mieux pas que l'on se perde en effet. Vos amis m'en voudraient beaucoup."


Concluais-je dans un grand rire. Un coup d'oeil en biais et la désignation d'une des rares tables libres nous voient nous frayer un chemin au milieu d'une marée humaine de danseurs et de bon vivants s'exprimant fort et haut avec force de gesticulations. L'ivresse semble presque palpable en ces lieux. Nos doigts se séparent à mon plus grand regret et je balaie les environs d'un regard appréciateur avant de le reporter face à moi. Exécutant à mon tour une réverence respectueuse, je répondais. 


-"Il ne saurait s'avérer plus à mon gout je puis vous l'assurer. Superbe révérence au passage qui ferait palir d'envie certaines bourgeoises de haut lignage." 


M'installant à mon tour, je passais une main distraite sur ma barbe avant de plonger mon regard émeraude dans le sien presque doré à la lueur des chandelles. 


-"Pourquoi pas ? Cela ne rendra le jeu que plus piquant." Si un regard pouvait enflammer une personne je ne serais déjà qu'une torche humaine. Devant sa question, un léger rire émergea de ma gorge devant le retournement de situation.
Une charmante serveuse timide s'avanca pour prendre commande et sans quitter Cerène du regard je commandais un assortiment de divers alcools allant de la bière au vin en passant par des boissons moins raffinés et plus brulantes telles que de l'alcool de mure. Un nouveau sourire hypnotique apparut sur son visage alors que le plateau était déposé doucement avec habileté surchargé de diverses effluves et couleurs. Un sourire déterminé s'installa sur mes lèvres alors que je reprenais.


-"Plus que jamais. Je dirais que vous ètes ici depuis bien des années. Disons une demi douzaine. Je ne pense pas que vous soyez de la cité néanmoins. Vous semblez connaitre la ville comme votre poche. Alors vous allez boire un peu de vin à ma santé ? Ou vais-je devoir m'enfiler cette coupe ci. Hum c'est à votre tour il me semble."
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Cérène BoiserelSaltimbanque
Cérène Boiserel



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MessageSujet: Re: Lumière et ténèbres vont de pair car sans la seconde la première ne saurait briller. PV Cérène   Lumière et ténèbres vont de pair car sans la seconde la première ne saurait briller. PV Cérène EmptySam 22 Juin 2019 - 10:54
Ulysse et Cérène se regardent beaucoup, comme le reflet de deux tigres face à face se jaugeant imperceptiblement. Pour d’autres, cela aurait pu ressembler à un affront de la part de la Sirène, dévisager ainsi avec tant de curiosité et si peu de docilité un noble. Là où d’autres auraient détourné le regard ou l’auraient vissé au sol, il n’en est rien pour Cérène. Elle ne résiste pas à l’envie de se plonger dans les infinies profondeurs des yeux d’Ulysse, qui se revêt d’un éclat effrontément magnétique, c’est plus fort qu’elle, elle refuse de s’en détourner. Dès lors que la serveuse prend la commande du noble, aucun des deux ne détournent le regard. Au contraire, leur contact visuel intense semble se renforcer, comme s’il n’y avait plus qu’eux deux autour de la table. Dans cette taverne.
Légèrement déstabilisée devant l’assurance d’Ulysse qui l’observe tout en passant commande, et effarée de voir qu’il prend ce jeu très à cœur en voyant l’alcool face à elle, un rire chaud et nerveux fauche les lèvres de Cérène, qui finit par se dérober de lui avec langueur en déclinant les yeux sur le côté, pour un temps.

Je vois que vous prenez les choses très à cœur. Ses yeux viennent se planter à nouveau dans les siens. Permettez-moi, messire, puis-je vous appeler Ulysse ?

Elle l’écoute répondre à sa question, son index caressant pensivement sa lèvre inférieure, paraissant très attentive.
Son sourire s’élargit lorsqu’elle écoute sa réponse à sa devinette – Une demi-douzaine ? Réellement ? si proche et à la fois si éloigné. Se saisissant nonchalamment d’une coupe trônant dans cette muraille de boisson et de nectar, elle la tend à Ulysse en un clin d’œil provocant. Lorsqu’il s’en empare, elle lui retient avec une habile douceur le poignet pour poursuivre, taquine :

Je dois reconnaître vos talents d’observateur, mais cette fois-ci ce sera à vous de boire pour moi. Elle laisse échapper un rire, éludant la question pour détourner son attention. « Ne te révèle jamais – ou pas totalement. » lui avait conseillé Oscar, je vous fais confiance pour la prochaine.

Son sourire désertant ses lèvres, son dos vient se coller au dossier de la chaise alors que son regard se fait plus curieux et presque incisif, typiquement un de ces airs de filles insolente de rue. Elle cherche Ulysse, à s’enfoncer dans la profondeur de ses yeux, dans le vestige de ses cicatrices, de s’emparer de cette douleur dont il semble se vêtir comme une seconde peau. Pourtant, il a quelque chose. Quelque chose de mystérieux. Néanmoins Cérène prends soin de ne pas s’engouffrer dans un terrain qui pourrait s’avérer de dangereux pour elle.
Sa survie est primordiale.
Pianotant lentement sur la table, une fois qu’elle capte toute l’attention d’Ulysse, elle se lance.

C’est à mon tour de deviner, j’imagine… Vous m’avez l’air plein de surprise, Ulysse, je peux le voir dans vos yeux. Commence-t-elle sans le lâcher du regard pour y lire ne serait-ce qu’une once de réaction, elle lui sourit sincèrement, d’une douceur qu’elle ne soupçonne pas, réellement, c’est sincère, je vous trouve agréablement étonnant. D’un geste nonchalant, elle glisse une main lasse dans sa chevelure. Et bien plus que ça, vous m’avez l’air d’avoir de la ressource.

Tandis qu’elle achève sa phrase, elle se dresse avec délicatesse et quitte sa chaise, contourne avec une grâce insolente la table en effleurant le bois de ses doigts.

Je pense avoir deviner une chose, vous concernant… Et en concluant sur un ton mystérieux, elle se poste dos à lui, comme un fauve s’apprêtant à débusquer sa proie. Elle se penche, doucement, comme une lionne le ferait pour retirer le souffle de vie. L’atmosphère se fait presque chaude, suffocante, et torride tandis que la notion d’espace semble s’abolir lorsque sa bouche se porte à son oreille, son souffle dérape et en caresse les contours.

Et j’imagine…, ses mains se posent sur le haut de la chaise et viennent se glisser de chaque côté du dossier, effleurant presque du bout du doigt les épaules d’Ulysse. Ses ongles s’y planteraient presque dans cette chair, comme un chat ronronnant d’allégresse. … Que vous êtes un très bon danseur. Elle s’humecte les lèvres. Je l’ai vu à votre manière de vous mouvoir.

Elle se redresse et rompt la proximité entre eux, le sourire vénéneux. Toujours placée dans son dos. Elle ne voit pas l’expression indéchiffrable qu’arbore Ulysse, et c’est tant mieux.
L’atmosphère étouffante et moite qu’elle a instaurée s’estompe aussitôt. L’air semble de nouveau circuler normalement.

Néanmoins… Continue-t-elle en le contournant de manière féline pour lui faire face. Je ne sais pas pour vous, mais j’ai toujours eu un penchant pour les actes aux paroles. L’invitation à la danse y est subtile.

Dans son regard brille l’idée de le défier silencieusement. Se laissera-t-il tenter par sa provocation subtile ou s’en dégagera-t-il comme un homme apeuré ? Sans le quitter des yeux, sa main saisit une coupe qu’elle feint de porter à ses lèvres.

Buvez-vous pour moi ou dois-je boire pour vous, messire ?
hrp:
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MessageSujet: Re: Lumière et ténèbres vont de pair car sans la seconde la première ne saurait briller. PV Cérène   Lumière et ténèbres vont de pair car sans la seconde la première ne saurait briller. PV Cérène EmptySam 31 Aoû 2019 - 15:52


Enzo n'était pas à l'aise à l'idée de laisser son maitre, et payeur s'en aller ainsi par les rues bras dessus, bras dessous avec une étrangère. Aussi belle fut-ce t-elle, lui avait une idée bien arrêtée sur la question.

Elle et son groupe était des voyageurs, des saltimbanques. Des gens qui s'adonnaient à toute activité possible pour récolter leur content d'or. Enzo n'appréciait pas les œillades que s'envoyaient le groupe autour de ladite Cérène. Un piège était-il à l’œuvre ? Ou a craindre?
Et quand bien même ils étaient inoffensifs, ne pensait pas à mal... Les ruelles de Marbrume, plongées dans la pénombre savaient se révéler mystérieuses, et dangereuses.

L'homme d'arme connaissait bien les capacités à l'escrime de son maitre, et savait bien qu'un vulgaire manant ne serait pas en mesure de l'inquiéter outre mesure.
Mais Enzo n'était pas tranquille...

Il se détacha de la suite du Baron, et suivit à bonne distance son maitre et l'étrangère. Il les filait à quelque vingt mètres de distance, se servant des rares badauds évoluant encore pour camoufler sa présence. Les yeux rivés sur le duo, il marchant sans empressement, les sens aux aguets.

Derrière lui, les gens du Baron s'interrogeaient. Que faire à présent? Où serait-il bon d'attendre le retour d'Ulysse de Sombreval ? Et pour quand ?

La lune montante éclairait les rues d'une lumière pâle, vacillante, dansante au rythme des nuages qui jetaient des ombres insondables. Le vent de la mer charriait un air frais qui gagnait en force, décoiffant les chevelures, levant les robes et emportant les chapeaux.

Alors qu'Enzo rasait un mur, choisissant de réduire son profil, il entendit des exclamations étouffées.
Il n'aurait nullement fait attention à ces diatribes de rue s'il n'avait pas reconnu par chance la voix du poivrot du début de soirée. A écouter, le type s'échauffait avec d'autres mauvaises gens de sa connaissance.

-"Hé, si j'l'ai vu de mes yeux vu, crénom ! Il s'en allait comme ça, accoquiné avec une donzelle ! Il s'en est allé à la 'Chevauchée des Nuages'! Oui la taverne ! Il y a de l'ambiance en ce moment en plus ! Ça s'encanaille pas mal. J'te dis qu'une petite visite s'impose !"

Une pause. La voix du solide gaillard aviné répondit ensuite, lourde de menace.

-"Allons y Loustique. Ce petit enculé voulait s'battre? J'vais m'le faire ! En plus je connais ce bouge. Le patron nous f'ra rentrer discrètement."

Enzo était un homme d'arme expérimenté. Et s'il n'éprouvait nul peur à l'idée de se battre avec ces racailles de rue, son instinct lui souffla de se montrer prudent. Deux pauvres âmes rondes comme des pelles ne constitueraient pas une menace sérieuse, cependant, le fidèle garde percevait d'autres souffles.
S'il ne pouvait dire combien ils étaient, à côté, projetant leurs sombre dessein, il était évident qu'ils étaient au moins cinq à comploter. Et s'ils avaient un moyen d'entrer dans le bâtiment sans éveiller l'attention, le Baron serait prit au dépourvu. D'autant plus que sa charmante compagnie lui ferait sans doute perdre de vue sa méfiance habituelle.

Mû par une afflue d'adrénaline, il accéléra le pas, et se précipita dans les rues, cherchant la 'Chevauchée des Nuages'. Et c'est bientôt des musiques et des chants qui le guidèrent devant la taverne. Si le dénommé Loustique avait dit vrai, le Baron se trouvait là.
L'endroit était bondé et Enzo, sitôt franchit la porte d'entrée dû slalomer tant bien que mal entre les serveurs, les passants, les gueulards qui levaient leurs consommations, ceux qui se levaient pour aller pisser au mur, et danseurs. Conscient que chaque seconde passée était une chance de moins de se tirer de là en toute sécurité, le garde refusait de ralentir, quand bien même il devait pousser brutalement autour de lui.

Après un concert de grognements, et de hoquets offusqués, il parvint enfin à reconnaitre la chevelure de la jeune femme qui accompagnait son maitre. Il fallait dire qu'elle était vraiment délicieuse cette petite là ! Mais la fête était finie. Couvrant les quelques mètres qui le séparait du duo en pleine discussion, il se tint devant eux, jetant des regards inquiets par-dessus son épaule.

-"Monsieur de Sombreval, je sais que..."

Le Baron tapa du plat de la main sur la table de bois, en un claquement sec.

-"Enzo, ne vois tu pas que je suis accompagné ? Indiques donc tes respects la charmante Cérène ici présente. Pourquoi ne profites tu pas du verre que j'offre à mon monde au lieu de te trouver là? "

Le ton trahissait une certaine impatience. Une contrariété. Le garde soupira. Il observa à nouveau par dessus son épaule. Dans toute ce foule mouvante, il repéra alors la face du poivrot. Ils devaient se hâter.

-"Ma dame (Il accorde un bref hochement de tête à Cérène). Monsieur, une force de cinq individus minimum fond sur vous. Le sac à vin de tout à l'heure a réuni sa bande. Ils s'infiltrent actuellement dans a taverne pour s'en prendre à vous. Je viens vous avertir et vous ramener en lieu sûr."

Le Baron se caresse la barbe d'une main pensive. Ses yeux pétillent, comme s'il appréciait l'idée d'une confrontation.

-"Je vois. Merci bien, mais je me suis engagé auprès de cette demoiselle à la faire raccompagner. J'ai donné ma parole, vois-tu ? Je ne saurais me dédire. Toi, tu vas la raccompagner. Maintenant. Et moi, je vais m'éclipser par là, faire diversion. C'est un ordre ! Ne protestes pas."

Quand il était comme ça, il était inutile de discuter. Enzo ne le savait que trop bien. Il soupira.

Il tendit sa main gantée de cuir et de métal à la jeune femme.

-"Si vous voulez bien me suivre...?"

Déjà, Ulysse de Sombreval se levait et disparaissait au milieu des badauds, avec un dernier regard en arrière pour Cérène...


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