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 Que du bif, que la mif

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Bérard d'ErgueilChevalier
Bérard d'Ergueil



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MessageSujet: Que du bif, que la mif   Que du bif, que la mif EmptyMar 19 Mar 2019 - 12:04
Vendredi 22 Mars 1166

Loin des venelles crasseuses et agitées de Bourg-Levant, l'Esplanade n'en était pas moins congestionnée par la populace, un peu plus proprette que celles des bas quartiers, qu'elle accueillait. Si elle rendait justice à la mansuétude du duc Sigfroi, qui avait entassé là tout ce que le royaume de Langres comptait de nobles en exil, en plus de ses propres vassaux, la haute-ville n'en subissait cependant pas moins le contrecoup de cet exode massif vers l'ultime redoute de l'humanité. Ainsi, dans ce qui était autrefois des hôtels particuliers spacieux, des résidences de villégiature, s'entassaient désormais d'obscurs vavasseurs, de menus baronnets, autant de petite noblesse sans véritable nom ni fortune, autre que celle d'être arrivé à temps derrière les murs protecteurs de Marbrume.

Quoique parvenu ici sur le tard, Bérard faisait désormais partie de ce lot, lui qui créchait céans chez son ami le baron de Sombreval, avec la coterie de porte-glaives, franc-coureurs et autres reîtres au sang bleu rameutés par ce dernier sous son toit. Ils formaient une mesnie populeuse et, il faut l'avouer, un peu à l'étroit dans les quartiers du baron, qui tout accueillant qu'il soit n'en demeurait pas moins pourvu de peu de moyens.

La situation de Bérard s'était ainsi améliorée, mais ce premier pas lui permit d'entrevoir le prochain. Ulysse avait instillé en lui un fragment d'une ambition dont il s'était cru dépourvu. Ou plutôt, d'opportunisme : en lui alléguant la possibilité de gagner lui même son toit céans, pour lui et ses compères, le baron de Sombreval avait suscité chez Bérard le désir de lorgner un peu plus sur l'héritage de son paternel, auquel le grand blond n'avait jamais réellement songé.

C'est que s'il jouissait d'une piaule au manoir Sombreval, le grand blond ne pouvait en dire autant des siens, avec lesquels il partageait pourtant tout, sensément. Adonc, Bérard avait décidé de renouer avec sa parentèle, toute distante qu'elle fut. C'est à cet effet qu'il se dirigea ce matin là vers la demeure des Terresang. Il découvrait peu à peu l'Esplanade et les noms que celle-ci hébergeait ; celui du vicomte Alexandre, en revanche, lui était déjà connu. L'homme avait été un des fervents adversaires de la propre maison du bâtard d'Ergueil, dans le temps ; à l'issue d'un conflit plusieurs années avant le Fléau, les deux familles s'étaient pourtant alliées, ou avaient du moins enterré la hache de guerre au moyen de mariages.

Bérard ignorait tout du sort de la sœur envoyée auprès du Vicomte ; à vrai dire, il ne l'avait presque pas connu. Il espérait cependant que le nom des Ergueil de Vauremas lui évite de ne pas être chassé du manoir d'un coup de pied au cul. « Fais moi annoncer à ton maître, lança-t-il à un des gardes à l'entrée des lieux, dis lui que Bérard, de la maison d'Ergueil, souhaite le voir. »
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Alexandre de TerresangVicomte
Alexandre de Terresang



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MessageSujet: Re: Que du bif, que la mif   Que du bif, que la mif EmptySam 23 Mar 2019 - 11:25
Alexandre était débordé, il avait reçut la missive de la jeune de Valis, avant-hier dans la soirée et depuis lors, il se trouvait en dehors de sa Résidence sur le terrain d'entraînement non pas pour former les jeunes recrues de l'Ordre mais pour respirer l'air frais qu'il n'y avait pas dans son bureau ! Il faisait l'état des ressources de l'Astre … bon peut être que 115 écus serait un peu pour renflouer les caisses de l'Azur mais il y avait aussi le fait que l'Ordre avait accepté un contrat d'envergure pour reconstruire le bourg de Sombrebois alors on pouvait voir des personnes s'en allait et venir dans la Résidence pour délivrer des missives, pour aller chercher des matières premières nécessaires à ce contrat qui allait démarrer d'ici une semaine ou deux … si le trajet que les éclaireurs avaient mis en rouge sur les cartes était vrai, il faudrait presque 3 jours à chaque convoi pour aller à Sombrebois en toute sécurité mais tout le monde savait que ces maudits fangeux pouvaient bien bouger et détruire une fois de plus un convoi … mais il fallait être optimiste !

 « Combien d'unité de pierre avons nous ? »
 « Une centaine d'unité, seigneur … nous attendons un nouvel arrivage des carrières du Labret qui devront arriver demain. »

Attendre le bon vouloir des convoyeurs et des carriéristes pour acheter de la matière première … bon sang, vivement que l'Ordre puisse s'installer au Labret … il y avait encore un ou deux mois de réparation sur la ferme dont il avait jeté son dévolu mais il voulait compter trois mois pour installer une palissade rudimentaire autour des champs qui servirait de QG à l'Astre … au moins, il sera proche des ressources et il n'y aura plus à attendre.

 « Le bois ? »
 « Trois cent unités, seigneur … nous avons lancé une vague de crieur public dans les rues pour commencer à rassembler des volontaires pour sécuriser le convoi de bucheronnage qui partira bientôt. »
 « Eudes Boisvert dirigera ? »
 « Oui, seigneur … ainsi que son fils Jacques … si tout ce passe bien, nous auront du bois pour la semaine prochaine que nous feront parvenir jusqu'à Sombrebois et une partie jusqu'au Labret pour la palissade. »
 « Parfait. »

Il regarda alors un jeune homme s'approcher de lui en courant, l'air tout rouge comme si il avait couru depuis Sang-Froid.

 « Qu'est ce qui se passe, Tom ? »
« Un … un … homme veut vous voir, m'sieur, il'dit qui s'pelle Bérard … de la Baraque d'Ergueil, j'crois ... »[/color]

Alexandre asséna le coup mais ne montra pas sa surprise … d'Ergueil ? Bon sang, il n'avait pas entendu ce nom depuis longtemps … plus depuis ce satané fléau d'ailleurs, son cousin s'était marié à la fille de son adversaire frontalier il y a voilà fort longtemps, mais il n'avait pas pu venir jusqu'à Marbrume ou du moins, il n'avait plus eu de nouvelle de la Seigneurie de Havrefer. Il fit signe au gamin et à l'intendant de l'attendre ici puis alla lui même jusqu'au portail où il découvrit un blondinet … serait-ce vraiment un d'Ergueil ? Il n'avait pas souvenir de cet homme ou alors était-ce un des nombreux bâtards du patriarche.

 « Alexandre de la Maison Terresang, tu as demandé à me voir ? »
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Bérard d'ErgueilChevalier
Bérard d'Ergueil



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MessageSujet: Re: Que du bif, que la mif   Que du bif, que la mif EmptyMer 17 Avr 2019 - 19:36
Bérard s'était attendu à être introduit dans quelque cabinet feutré, ou bien dans un hall austère - mais quelque part, au moins. L'endroit, bien souvent, trahissait la nature de l'hôte, selon qu'il penchât plus vers la noblesse de cour ou d'épée. Le vicomte Alexandre, lui, l'accueillit directement à la porte. C'était singulier et pour le moins surprenant. Non que le grand blond ne soit épris d'étiquette ; il pensait cependant bien connaître ses coreligionnaires au sang bleu, pour les avoir fréquenté durant de nombreuses années. Or si le protocole ne l’émouvait guère, Bérard savait la noblesse y être sensible. Qu'on prenne la peine de marcher à sa rencontre, jusqu'au seuil de la demeure, en disait long.

Cela foutait en outre notre héros dans un bel embarras, puisque tandis que le vicomte se portait au devant de lui, il ne sût trop comment réagir. Lui fallait-il pénétrer dans la demeure du seigneur, qui se garda bien évidemment d'inviter le chevalier à en faire autant, ou allait-on tailler une bavette ainsi, sur le perron ? Échangeant un bref regard perdu avec le garde en faction, Bérard s'inclina alors, au moment où le maître des lieux parvenait face à lui.

Peut-être le vicomte Alexandre se trouvait être un de ces hommes, d'une espère singulière, qui quoiqu'étant né dans des langes fleurant bon la lavande et ayant eu dès le berceau une cuillère d'or en bouche, désirait traiter avec la roture d'égal à égal et se piquait de badiner avec les croquant de manière similaire qu'avec les rois. Le grand blond en avait connu quelques uns, de ces énergumènes - à la réflexion, il ne savait pas ce qu'il préférait, de ceux là ou de ceux qui à l'inverse demeuraient trop à cheval sur la naissance jusqu'au point de croire que le merde nobiliaire sentait la rose. Toujours est-il que le bâtard d'Ergueil n'eût guère le temps de poursuivre sa réflexion, puisque la diatribe du vicomte, familière et franche, prit fin aussi vite qu'elle était née.

« Oui-da, seigneur, répondit humblement Bérard, s'inclinant à nouveau. Je viens hélas vous porter de bien tristes nouvelles. Il s'agit de votre nièce, Ermengarde. » On pouvait bien ne pas trop se prendre pour la queue de la poire, chez les Terresang, pensa Bérard, ça n'avait pas empêché son parent de refourguer à la drôlesse un nom à coucher dehors.
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Alexandre de TerresangVicomte
Alexandre de Terresang



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MessageSujet: Re: Que du bif, que la mif   Que du bif, que la mif EmptyMer 24 Avr 2019 - 16:41
La nouvelle n'en était pas une … Alexandre s'en doutait depuis presque deux ans … Emengarde - bon sang, d'Ergueil ! Pourquoi avoir filé un nom pareil à une pauvre gamine ?!- ainsi que son cousin Harold -Emengarde et Harold … on ne les avait pas gâté.- devaient être morts ou alors en créature de la fange quelques part dans le Morguestanc ou encore dans le Royaume de Langres qui s'appellera probablement bientôt le Royaume du Morguestanc.

Il se tenait devant l'homme devant lui, un homme aux cheveux dorés … connaissait-il Emengarde ? Peut être après tout sinon il ne serait pas venu jusqu'ici pour lui annoncer la nouvelle mais qui était-il ? Un parent lointain ? A en croire son accoutrement, son armure plutôt et ses armes, c'était très certainement un fier chevalier ou alors juste un mercenaire qui ce sentait l'âme d'un chevalier, ça existe vraiment ça ? Il ne lui adressa pas un seul sourire, il le dévisagea même, le déshabilla du regard. Encore cette question, comment connaissait-il sa nièce ?

 « Avant d'annoncer de mauvaises nouvelles cheveux d'Or, énonce ton nom, je t'ai donné le mien alors ai la politesse d'en faire de même … au moins que je sache qui m'annonce la mort de ma nièce et probablement de sa famille entière. »

Alexandre n'était pas du genre à vouloir montrer sa supériorité mais l'étranger venait de parler de sa famille et même si la demoiselle avait était de la famille d'une maison ennemie, elle n'en restait pas moins sa parente et puis bien, pourquoi il restait à la grille ?

 « Et qu'attends-tu donc pour entrer en ces lieux ? Que je t'invite, es-tu une créature surnaturelle qui a besoin de l'invitation de sa victime pour entrer chez elle ? »
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Bérard d'ErgueilChevalier
Bérard d'Ergueil



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MessageSujet: Re: Que du bif, que la mif   Que du bif, que la mif EmptyLun 29 Avr 2019 - 19:56
Bérard ne s'était pas trompé en pressentant de marcher sur des œufs. Lorsqu'on vient annoncer un décès à la famille, c'est de rigueur, me direz vous ; néanmoins la gêne ne sembla pas venir céans du trépas dont le chevalier avait amorcé la révélation, mais bêtement sur des affaires d'étiquettes. Le grand blond s'était présenté contrit et humble face au maître des lieux, qui prenait son mutisme pour un affront. Il s'était incliné à plusieurs reprises ; voila qu'on lui reprochait de ne pas rentrer dans ces lieux où avait été reçu au pas de la porte.

Qu'importe! Le bâtard d'Ergueil n'était certainement pas homme à s'offusquer pour des affaires de protocole, dont il savait lui-même aisément se jouer le moment venu. S'inclinant à nouveau, Bérard passa alors le portail d'entrée, pour se tenir droit face au maître des lieux. Plongeant son regard dans les yeux du vicomte, le grand blond n'y décela qu'une vérité : il ne savait pas grand chose de cet homme, sinon que moult en parlaient. C'était un seigneur puissant autour duquel nombre d'autres gravitaient, à l'instar du baron Ulysse, aux côtés de qui Bérard lui-même avait grandi. Du reste, le chevalier se résolut à ne trop se fier aux premières suppositions qu'il avait tenu à l'endroit du vicomte ; elles s'étaient après tout avérées fausses. Lui qui envisageait de rejoindre la compagnie du seigneur de Sombreval, et par conséquent la large coterie du vicomte Alexandre, désirait découvrir d'un œil neuf et alerte de quel bois cet homme était fait.

Autant donc jouer franc jeu, pensa Bérard qui d'ordinaire ne répondait à ses commensaux que par bribes - souvent grommelées. « Je me nomme Bérard, de la maison d'Ergueil, seigneur, entama le grand blond. Mon père, qu'Anür ait son âme, était Géraud, le baron de Vauremas. Nos familles se sont affrontées par le passé, mais se sont également alliées. Une de mes jeunes sœurs, Béthanie, avait alors épousé un de vos parents ; c'est en quête de ses nouvelles que je me présente aujourd'hui devant vous, seigneur. »
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Alexandre de TerresangVicomte
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MessageSujet: Re: Que du bif, que la mif   Que du bif, que la mif EmptyMar 30 Avr 2019 - 20:54
Les révélations du blondinet n'étonna presque pas Alexandre, il savait que le patriarche des d'Ergueil avait était un coureur de jupons et ce n'était pas un secret qu'il avait disséminé quelque bâtard dans tout Langres … Alexandre n'avait rien à dire, car, il avait lui même fait quelques écarts de conduite avant et après son mariage comme pouvait en témoigner le jeune Joris Valk qu'il avait retrouvé en cette cité et qui était devenu le nouvel héritier de Terresang même si il ne le méritait guère mais qu'importe !


Il était vrai que les Terresang et les d'Ergueil ainsi que les alliés de ces derniers avaient était souvent ennemi et après une guerre de trop, le Vicomte pensait que sa maison et celle du blondinet devant lui avait trop payées dans cette animosité ridicule et avait décidé qu'ils devaient s'allier et ainsi naquit le mariage entre les deux seigneurs … Alexandre n'avait pas voulu sa fille avec un baron, il avait eu de plus grand projet pour elle et il n'avait pas eu tort de faire cela mais au lieu de mourir à Vauremas, elle était morte aux portes de Marbrume. Le Seigneur eut un demi sourire avant de lui tendre sa main valide.


 « Heureux de te rencontrer, Bérard de la Maison d'Ergeuil ... »[ /color] Il observa quelque instant son invité puis lui fit signe de le suivre.


La cour débordait de l'énergie des hommes de l'Ordre allant et venant à l'intérieur de la Résidence et personne ne captait la présence des deux hommes qui s'approchaient d'une fontaine qui n'avait plus d'eau entourée de parterre de fleurs jaunes … c'était les seules que Alexandre avait décidé de sauver car, malgré le peu d'espoir de la vie, ces dernières lui rappelait une personne. Il fit un signe à Bérard de s'asseoir sur un banc de pierre et s'assied en face de lui.


 « Malheureusement, je suis également au regret de t'annoncer, Bérard, que ta jeune sœur est morte, nous n'avons reçu aucune nouvelle d'elle ainsi que de son mari, j'ai ordonné l'évacuation des frontières à la minute où on m'a fait part de l'existence de ces créatures, les gens d'importances et qui n'avaient pas de compétences martiales ont prit route avec le cortège des Sarosse mais ne sont jamais parvenu jusqu'à la cité… j'imagine que tu connais l'histoire des portes ? »
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MessageSujet: Re: Que du bif, que la mif   Que du bif, que la mif EmptyMer 1 Mai 2019 - 15:18
Rendu peut-être affable par la franchise de son invité, le vicomte se dérida quelque peu et fit cette fois-ci montre d'un peu d'hospitalité. On pénétra ainsi dans la demeure des Terresang, ou du moins dans la cour de celle-ci, où s’affairaient partout ailleurs une cohorte populeuse de serviteurs, d'artisans, de portefaix et de soldats. L'endroit demeurait semblable à une véritable fourmilière, et c'est presque par chance que le duo trouva un endroit épargné par l'agitation. Bérard avait emboité le pas de son hôte et à l'invitation de ce dernier, s'assit sans attendre autour de la petite fontaine, cet œil du cyclone au sein de la résidence.

Là, le vicomte lui annonça sans ambage le trépas de Béthanie, cette sœur née d'une autre mère que Bérard n'avait jamais connu. Évincé de la demeure familiale pour faire justement place à sa marâtre, le bâtard d'Ergueil n'était reparu que très peu à Vauremas dès lors, pas assez du reste pour faire la connaissance de sa nouvelle fratrie. Il n'avait rencontré finalement celle-ci, partiellement, qu'aux derniers moments de la forteresse, lorsqu'une fois le Fléau survenu Bérard et ses compères étaient venus trouver refuge, plusieurs mois durant, derrière les épais murs du château familial.

Tout cela semblait fort lointain et distant, comme s'il c'eût presque agi d'une autre vie. Le sort de Béthanie, à fortiori, n'émut pas plus que cela son frère. C'est qu'en sus d'être une parfaite étrangère aux yeux du bâtard, la jeune fille était restée, théoriquement, le seul obstacle entre lui et ses prétentions au titre baronnial de feu leur paternel - si tant est qu'il le désirât. La chose ne l'avait presque pour ainsi dire jamais préoccupé, mais sa récente rencontre avec son ami d'enfance, Ulysse de Sombreval, venait de titiller cette possibilité.

Mais qu'importe : voilà qu'Alexandre ne laissait pas au chevalier le temps de feindre la triste et relançait ce dernier quant aux circonstances de la mort de sa parente. Là encore, Bérard se résolut à répondre tout-de-go : « Non pas, seigneur, répliqua-t-il en se demandant s'il lui fallait lui aussi tutoyer son interlocuteur, j'ignore beaucoup du Morguestanc et de Marbrume, où pour tout vous dire, je n'ai trouvé refuge que voila près d'un mois. Je vous en prie, seigneur, enseignez moi donc. »
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MessageSujet: Re: Que du bif, que la mif   Que du bif, que la mif EmptyMer 8 Mai 2019 - 16:02
Alexandre eut un léger haussement de sourcils, le blondinet était à Marbrume que depuis un mois … mais où était-il donc avant ? Comment avait-il fait pour survivre, alors que d'autres avaient péri sous les griffes de la Fange alors qu'ils avaient étaient endurci à l'art de la guerre… Alexandre lui même avait fait les frais de ces monstruosités alors qu'il avait fait le tour du Morguestanc pour trouver des réfugiés, sur la centaine d'hommes d'armes qui l'avaient accompagné dans son périple, seuls trente avaient réussi à le suivre jusqu'aux portes de Marbrume et bien entendu, même si il n'avait pas était là pour connaître l'histoire des portes, il en avait entendu parler et surtout on lui en avait narré les faits, pourquoi ? Eh bien, sa femme et sa fille s'y trouvaient, elles avaient suivis les Sarosses jusqu'à Marbrume pendant que Alexandre tentait de contenir les Fangeux en vain.


Il se mit à soupirer puis observa le ciel, les oiseaux ne semblaient pas concernés par ce qui se passait sur la voie terrestre … peut être que si l'homme savait voler, il aurait anihiller la Fange avant qu'elle ne parvienne jusqu'ici, retranchant ainsi les pauvres créatures qu'ils étaient désormais. Il revint à la réalité et se rendit compte qu'il laissait entrevoir une moue triste, il se reprit aussitôt pour afficher un air sérieux mais ses yeux reflétaient autre chose, ne disait-on pas qu'ils étaient la fenêtre de l'âme ?


 « Les Sarosse et les Sylvrur ont toujours étaient en froid l'un l'autre mais après une sombre affaire les mêlant une nouvelle fois, cela a fermé la porte à toute négociation de paix. Alors quand la Fange a frappée, j'étais entrain d'assurer la défense de mes terres et donc du frontières, les Sarosse, avec qui les Terresang étaient amis, ont commencé à s'exiler vers Marbrume voyant l'avancée Fangeuse. J'ai ordonné aux habitants vicomtaux n'ayant pas de compétences martiales de partir avec eux et rallier au plus vite la Cité Franche. »


Il arrêta alors son monologue quelques instants lorsque un serviteur lui adressa une missive cachetée du sceau de l'Ordre. Alexandre fit un signe à Bérard de lui laisser une minute et exécuta une pression sur sa prothèse gantelet pour qu'enfin une dague apparaisse à son extrémité. Il s'expliqua alors avant de devoir voir la tronche qu'allait faire son invité.


 « Je trouve qu'une dague peut également être un excellent coupe-papier, non ? Cette prothèse n'est pas uniquement fait pour donner la mort. » Il déplia alors la missive sitôt que le cachet fut sauté et haussa le sourcil en voyant la nouvelle.  « Dîtes à messire de Narens que nous allons bientôt avoir besoin d'ouvriers supplémentaires pour le chantier au Labret … une demi-douzaine devrait suffire, apparemment un petit accident à eu lieu. »


Cela commençait fort bien … après même pas deux semaines d'ouverture des travaux, voilà que des ouvriers se blessaient et la construction allait prendre du retard de trois jours, de toute manière il ne s'était pas attendu à partir s'installer sur le Plateau avant trois mois. Le serviteur s'inclina puis alla à sa besogne laissant ainsi les deux guerriers déblatérer. Alexandre reprit alors tout en observant Bérard.


 « Alors que la garnison de la Vallée Sanglante, les frontières du Duché et donc mes terres, tombait, je me mis à rassembler le reste de mes guerriers qui n'avaient pas était envoyé à la milice du Duc et nous sommes partis rejoindre les différents villages qui n'avaient pas encore était prévenu de l'arrivée Fangeuse. Durant ce mois d'escapade, j'appris la terrible nouvelle … ma femme et ma fille furent tués alors que le Duc avait refusé l'entrée du Cortège des Sarosse mettant alors à mort plusieurs milliers de personnes, dont ton beau-frère et ta sœur, mon cher d'Ergueil. »


Des souvenirs émergea des abysses … il se retrouva alors sous une pluie battante sur un cheval en compagnie d'une demoiselle rousse qui allait être sa future femme et ex-femme répudiée … il revoyait Alice en créature abominable, il avait même faillit mourir, s'étant mis à genoux sans vraiment croire ce qu'il voyait.


 « J'ai retrouvé ma femme et mis fin à son calvaire, elle a rejoint Anür mais je n'ai pas encore retrouvé ma très chère fille mais … assez parlé de moi et de mes regrets. Je suppose que tu n'es pas seulement ici pour avoir des nouvelles de ta fratrie, mon cher Bérard, que veux-tu vraiment ? »
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MessageSujet: Re: Que du bif, que la mif   Que du bif, que la mif EmptyDim 12 Mai 2019 - 20:12
Plongeant son regard dans celui de son hôte, Bérard demeura hiératique tandis qu'il écoutait le récit du vicomte. Dur lui était de démêler le vrai du faux, de séparer le bon grain de l'ivraie : ses discussion avec Ulysse lui avait dépeint le seigneur de Terresang comme un vieux renard rompu aux arcanes de la politiques, or voila que les paroles de l'homme dépeignaient un portrait bien différent. Même l'irruption d'un laquais, donnant le prétexte à Alexandre de faire montre de quelque facétie mécanique, ne put ôter à la diatribe sa noirceur. Au contraire! Pour qu'il remplace sa main par ce curieux artifice, le vicomte devait bien l'avoir perdue quelque part - or en ces temps, fort était à parier, qu'elle devait demeurer dans l'estomac d'un fangeux.

La fin du récit acheva de prouver au chevalier qu'il n'avait pas le monopole du drame familial. Son propre père lui avait servi les chairs bouillies de son ainé ; Alexandre, lui, confessait avoir achevé sa propre épouse, changée par la Fange. Laquelle de cette histoire demeurait la pire ? L'heure n'était pas à la compétition. Or, pour en apprendre un peu plus sur lui, Bérard désirait se ménager l'amitié du vicomte ; il se retint donc bien de risquer, en hasardant quelque parallèle empathique sur ses propres mésaventures, de contester à son hôte la palme de la vie de merde.

« Je l'ignore, seigneur, lâcha le chevalier un peu pantois face aux interrogations du vicomte. Quand survivre a été si longtemps votre seul but, la sûreté n'offre hélas bien souvent qu’hébétude et amertume. Ma maison est en ruine, les miens sont morts et je ne saurais même les venger, à moins d'abattre la Fange toute entière - or chacun sait quel sort les Dieux réservent à cette entreprise. » Un soupir échappa au bâtard. « Mais vous, seigneur ? reprit-il. La Fange seule n'est coupable de vos malheurs - n'éprouvez vous quelque désir de vengeance envers celui ayant le sang des vôtres sur ses mains ? »
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Alexandre de TerresangVicomte
Alexandre de Terresang



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MessageSujet: Re: Que du bif, que la mif   Que du bif, que la mif EmptyVen 17 Mai 2019 - 19:29
Le bâtard ne savait même pas pourquoi il vivait au jour d'aujourd'hui … il semblait ne plus avoir de but dans la vie et rien de pire que ce genre de personne qui pourrait s'offrir au plus offrant … Alexandre y voyait peut être une opportunité mais quelque chose perturba le Vicomte … devait-il avoir un sentiment de vengeance envers celui qui allait être le Roi de Langres ? Il ne savait plus quoi en penser mais qu'importe, il avait déjà eu ce genre d'égarement mais c'était bien loin désormais.


Il se mit néanmoins à sourire, un sourire triste mais tout de même un sourire… il devait bien choisir ses mots car un seul mot de travers pourrait être qualifié de traîtrise.


 « Au début, je ne te cacherais pas que j'avais envie de tuer mon suzerain alors qu'il n'avait qu'un mot à dire pour ouvrir les portes et ainsi mettre de côté son ego mais il n'en a rien fait. Ma fille est portée disparue, ma femme est morte deux fois … mais mon serment d'allégeance passe avant tout et la guerre fait rage, ce genre de chose n'a pas lieu d'être alors que les morts foulent nos terres, je suis loyal envers mon Duc malgré ce qu'il a pu commettre. »


Il regarda alors autours de lui puis se pencha pour prendre une fleur qui se trouvait près de lui, il l'observa un instant en pensant voir le visage d'Alice puis reprit la parole.


 «Comment as-tu su que j'étais toujours vivant et surtout où j'habitais … je ne pensais pas qu'un bâtard n'ayant pas ses lettres de noblesse puisse entrer sur l'Esplanade avec la Garde. »
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Bérard d'ErgueilChevalier
Bérard d'Ergueil



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MessageSujet: Re: Que du bif, que la mif   Que du bif, que la mif EmptyMar 4 Juin 2019 - 22:02
La profession d’allégeance que fit le vicomte ne convainquit qu'à moitié son invité. Non que Bérard douta de la parole de son hôte, et quand bien même on l'avait mis en garde contre la rouerie de cet homme ; non, ce qui l'empêchait d'adhérer à tout ceci demeurait encore que le pragmatisme du grand blond l'emporterait toujours sur pareil serment de fidélité. Du reste, Terresang changea bien vite de sujet, reportant la lumière sur son interlocuteur et plongeant par là même ce dernier dans l'embarras.

C'est que Bérard jusque là s'était mis en tête d'en apprendre un peu plus, mais sans trop guère dévoiler de lui-même. Avec cette prudence de renard, il rechignait à trop dévoiler ses cartes - de cette manière, il avait argué une piété filiale inexistante pour en apprendre un peu plus au sujet de feu sa sœur, là où des motifs bien plus intéressés avaient motivé cette enquête. Mais qu'à cela ne tienne! Puisqu'il en avait appris déjà beaucoup, le grand blond pouvait se permettre de lâcher un peu de lest. « Vos doutes sont légitimes, seigneur, avança prudemment le bâtard d'Ergueil, mais vous faites erreur. » Il inspira un grand coup avant de se lancer à son tour dans une petite digression biographique.

« Durant les derniers jours de Vauremas, mon père me fit mander, entreprit de narrer Bérard. La fin semblait inéluctable : mon plus jeune frère s'était enfui quelques temps auparavant, quand à notre aîné, Morcar... » Un goût étrange et fugace hanta quelques secondes la bouche du chevalier. « Il venait de trépasser, les armes à la main. La plupart, moi compris, se préparait à un même sort funeste, mais mon père, le baron, demeurait confiant dans notre survie. Quoique bâtard, je restais le dernier de ses fils, c'est pourquoi me légitima-t-il, en même temps qu'il m'adouba... Mais j'ignore si cela répond à votre question! Bâtard, baron, brigand, ces choses là ne se lisent pas sur la figure d'un homme. C'est à l'invitation d'Ulysse de Sombreval que je suis venu céans. C'est un vieil ami : il m'a recommandé votre ordre, alléguant vous sauriez faire quelque chose de ma brette - quel que soit le titre derrière. »
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Alexandre de TerresangVicomte
Alexandre de Terresang



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MessageSujet: Re: Que du bif, que la mif   Que du bif, que la mif EmptyMer 16 Oct 2019 - 15:08
 « Ainsi donc le vieux d'Ergueil a finalement concédé son héritage à l'un de ces bâtards … bien mais tu as raison, un homme peut avoir un titre mais cela ne fait pas pour autant de lui un noble, même le plus grand des Comtes peut ne pas avoir l'âme d'un sang bleu alors qu'un vulgaire roturier peut l'être. »

Et il en savait quelque chose, son entourage était peut être moindre mais même ses hommes d'armes étaient d'autant plus noble qu'un certain Comte de Rougelac, il fallait se dire qu'être noble n'était pas donné à tous mais qu'importe, là n'était pas la question. Alexandre observa une dernière fois le jeune blondinet et eut un moment de réflexion … que pouvait-il faire de lui ? Il avait tant de chose à faire avant de partir pour le Labret mais même là bas, il y aurait des choses à faire. Il se mit à sourire légèrement puis commença.

 « Une épée est toujours tentante mais que valent ton sens de l'observation et ton sens du théâtre ? Vois-tu, je ne pense pas que certaine personne te connaisse ici et peut être que tu me serais utile mais avant toute chose, ton épée suffira … vois-tu un convoi va bientôt partir pour un camp de bûcherons abandonné dans les marais pour y récupérer du bois pour les rénovations orchestré par l'Ordre, j'aimerais avoir des hommes tels que toi pour escorter cette caravane et veiller à la réussite de mes hommes, qu'en penses-tu ? Bien entendu, tu seras grassement payé. »
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Bérard d'ErgueilChevalier
Bérard d'Ergueil



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MessageSujet: Re: Que du bif, que la mif   Que du bif, que la mif EmptyJeu 17 Oct 2019 - 20:59
À la première remarque du vicomte, Bérard s'inclina légèrement, faisant montre de toute son approbation face à la sagesse dispensée par son interlocuteur. C'était du reste plus un lieu commun qu'une épiphanie, puisqu'Alexandre déclamait en substance ne pas vouloir se fier aux apparences. C'était un beau jeu de dupe : derrière sa première profession de foi, le bâtard d'Ergueil se savait être une parfaite crapule. Peut-être le vicomte, en lui emboitant le pas, avait-il la même idée en tête ? Rappeler les trop nombreux hommes qui derrière un titre ronflant cachent une nature crapuleuse, en omettant sciemment d'en faire lui-même partie ? À ce jeu là, peut-être le chevalier projetait-il trop de son propre point de vue.

On ne s'attarda du reste guère sur ces considérations presque métaphysiques, puisque le vicomte embraya avec d'autres préoccupations, elles bien plus terre à terre. D'abord un peu fumeux quant au sens théâtral de son commensal, ce que ce dernier ne comprit guère, il enchaina peu après avec une offre on ne peut plus concrète. Il s'agissait d'aller jouer les gardes du corps pour quelques bucherons à la solde du vicomte, lequel semblait beaucoup tenir à cette ressource, allant jusqu'à promettre monts et merveilles au chevalier.

« Grassement, hein ? releva Bérard, un rictus au lèvres. Je me contente en principe d'une paye honnête, mais hé, par les temps qui courent, grassement va bien aussi, arharh. » Il aurait volontiers trinqué à ce bon mot, mais hélas le vicomte n'avait pas cru bon d'arroser son invité. « Quand est-ce que je commence ? », conclut donc ce dernier.
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Alexandre de TerresangVicomte
Alexandre de Terresang



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MessageSujet: Re: Que du bif, que la mif   Que du bif, que la mif EmptyMer 23 Oct 2019 - 14:40
Effectivement, par les temps qui couraient même le plus petit pistole était le bienvenue … bon, dans certain cas ça ne servait plus à grand-chose surtout que beaucoup préférait marcher au troc mais comme quelqu'un avait dit un jour « l'Or c'est l'Or même au bord de l'Apocalypse », il n'était pas d'accord avec cela mais beaucoup de mercenaires -même si ils se prétendaient baron ou chevalier- préféraient être payé en or plutôt qu'en jouet en bois ou en bout de viande -même si c'était considéré comme un signe de richesse, qui paye en viande mis à part un bourgeois ?- mais bref ! Bérard d'Ergueil tout chevalier anobli restait un mercenaire qui grapillerait toujours une bourse d'or pour ses services.

 « Voilà un homme comme je les aime ! Direct et prêt à partir au casse pipe si on lui propose de l'argent. » Il se mit à sourire.  « Ne crois pas que je t'envoie au massacre mais par les temps qui courent comme tu dis, chaque sortie peut être une hécatombe, j'en sais quelque chose. »

Faisait-il allusion à sa main manquante ? Certainement mais il avait également participé à une étude secrète sur la Fange où l'expédition avait réussi à capturer un Fangeux, non sans subir un massacre, quatorze miliciens avaient perdu la vie pour un seul Fangeux et cette étude s'était avérée désastreuse, un beau gâchis.

 « Vous partez à l'aube dans trois jours, la caravane sera escortée par une dizaine d'hommes au tabard de l'Ordre conduit par un vieil homme à la masse d'armes, Tu ne pourras pas rater sa carrure, tu devras aider l'escorte jusqu'à un camp de bûcheron dans les marais, j'espère que cela te va ? »
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