Nom : Rivebrune

Prénom : Perle

Age : 19 ans

Sexe : Féminin

Situation : Célibataire

Rang : Prêtresse

Lieu de vie : Marbrume - Quartier du Temple

Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs :
Carrière du Prêtre
+1 INT ; +3 CHA

Compétences et objets choisis :
Alphabétisation
Doctrine du culte
Astrologie
Hypnose

La lumière du matin perçait à peine à travers la fenêtre de sa petite chambre au temple, quand Perle se leva. Assise sur son lit, elle prit un long moment pour attacher ses cheveux blonds. Elle leur avait laissé gagner une longueur plus qu'enviable, ceux-ci atteignant ses jambes. Comme chaque matin, elle en releva la totalité dans une tentative de coiffure qu'elle espérait élégante. Même si elle savait déjà qu'avant la fin de la matinée, le poids de toute sa chevelure maintenue en hauteur, rendrait le tout totalement inconfortable.

Elle se leva alors pour faire une toilette sommaire avant d'enfiler sa robe de prêtresse, aux couleurs de la Trinité. Ses tenues étaient déjà ample avant la famine et aujourd'hui elle camouflait parfaitement la maigreur de son corps. Elle avait toujours été grande et fine avant le Fléau, mais aujourd'hui, sous ses vêtements se cachaient des os de plus en plus apparents. Sans doute devrait-elle s'en inquiéter, mais même si elle avait l'occasion de manger mieux, elle ne le ferait pas, face à tous ceux qui meurent de faim.

Presque prête à quitter sa chambre, il ne lui restait plus qu'à prendre son masque qui ne la quittait que rarement en dehors de cette chambre. Composé d'un léger sourire, d'un air qu'elle voulait serein et d'un regard qu'elle souhaitait rassurant, elle était prête.

Dans le couloir la menant au hall principal, elle croisa d'autres prêtes qui commençaient leur journée comme elle, où qui la finissait après avoir veiller des malades toute la nuit. Sur chacun, elle posa ses yeux gris et leur offrit un sourire plus accentué, tous lui rendirent chaleureusement son sourire.

Sans doute que tous ceux qui connaissent Perle la qualifierait de personne avenante, bienveillante et agréable. Beaucoup l'apprécie pour ces qualités, d'autre la trouve agaçante pour ces mêmes raisons.
Sa famille aurait sans doute pu vous en dire plus, même s'ils ne se voyaient pas souvent et surtout cette vieille prêtresse qu'elle affectionnait tant. Mais aucun d'entre eux n'est encore là pour vous parler d'elle.

En réalité, elle est plutôt réservée, ne partageant ni ses pensées, ni ses envies, ni ses chagrins, ni ses moments de joie avec quiconque et cache très bien ses sentiments. Effectivement, s'il y a quelque chose qu'elle maîtrise assez bien, c'est le paraître.
De toute façon, personne ne pourrait la qualifier d'émotive. Si, le jour où elle a arrêté d'espérer que sa famille puisse être en vie quelque part, elle s'est sentie plutôt dévaster, voir des inconnus mourir par centaine ne l'atteint pas autant qu'elle le voudrait, bien qu'elle admettra volontiers que c'est plus qu'effroyable. Bien sûre, elle essaiera toujours de venir en aux autres dans la mesure de ses capacités. Mais, qu'a-t-elle de mieux à offrir qu'un sourire à un mourant, quelques paroles de courages à celui qui en a besoin, une présence rassurante à celui qui a peur ? Pleure, s'apitoyer, ou se morfondre n'apporte rien.

Elle ne parle jamais très fort, obligeant ceux qui échangent avec elle à être attentif. Celui qui y voit là une certaine dose de timidité, n'aura certainement pas tout-à-fait tort. Mesurant toujours ses mots, Perle n'aime pas parler pour ne rien dire.
D'une nature calme, les seuls personnes à avoir déjà réussi à l'énerver sont ses frères. Elle était alors qu'une enfant et même à cette époque on ne pouvait pas vraiment parler de colère très virulente. Perle a toujours su faire preuve de beaucoup de sang et si depuis l'arrivée des Fangeux, la vie des habitants du duché de Morguestanc est devenue plutôt horrifique, elle refuse de se laisser gagner par la peur, même si ses songes ne sont pas toujours d'accord avec elle.

La jeune femme, le ventre rond de ses huit mois de grossesses, venait d'enfumer une ruche d'abeille. Elle s'essaya sur une bûche quand elle fut saisie d'une douleur au ventre. Son mari récoltait déjà le miel d'une autre ruche qu'elle venait d'enfumer avant celle-ci, un peu plus loin. Une nouvelle douleur l'élança et elle appela son mari. Le travail commençait, elle le savait, elle avait déjà mis au monde deux fils quelques années plus tôt.

Perle naquit quelques heures plus tard dans les cris et la douleur, comme beaucoup de bébé avant elle. Malgré tout, en arrivant, elle avait rendu ses parents heureux, car sur les deux grossesses précédentes, l'une d'entre elle leur avait donné un enfant mort-né.

De son enfance à Ars-en-Ré, elle ne garde que de bons souvenirs. Même si sa mère, l'année de ses quatre ans perdit la vie en mettant au monde un nouvel enfant. Un petit frère robuste et en pleine santé qui passait malgré tout, les premières années de sa vie à hurler et pleurer. Dans le village, beaucoup disait qu'il n'avait jamais vu de bébé aussi bruyant que celui-ci et fut, jusqu'à son adolescence, surnommé par beaucoup « Le petit crieur ».

Les enfants ne restèrent pas longtemps sans mère, car leur père se remaria l'année d'après avec une veuve du village qui avait perdu son mari. Malgré ses talents pour lire les étoiles, qui en effrayait certain, ses compétences pour soigner les gens lui avaient permis de gagner le respect de la plupart. Et d'ailleurs, peu était ceux qui pouvaient se vanter de ne lui avoir jamais demandé ce que le destin leur réservé.

Les trois petits Rivebrune, en grandissant développait tous des tempéraments dès plus différents. Le premier, était d'un tempérament bagarreur et souvent entêté, mais étant le plus vieux d'entre eux, il avait le privilège d'accompagner son père quand il se rendait jusqu'à Marbrume vendre leur miel. Le petit crieur, s'il était dans sa petite enfance des plus turbulents et bruyants, finit vers l'âge de ses six ans à se calmer un peu. D'ailleurs, c'était lui qui s'intéressait bien le plus au travail de son père. Perle, elle était d'une nature calme. Elle aimait comme tous les enfants, courir à travers les arbres, revenir à la maison crotter de boue, faire quelques bêtises sans importance, mais elle était surtout attentive et consciencieuse. Elle passait beaucoup de temps avec sa nouvelle mère à observer les étoiles. Elle lui disait toujours que les astres pouvaient nous donner quelques informations, mais il fallait aussi voir à travers les gens. C'est en connaissant les astres et le comportement des hommes qu'elle pourrait lui permettre de révéler une partie du futur de ceux qui la consulteraient.

C'est l'année de ses huit ans que Perle eut pour la première fois la chance d'accompagner son père jusqu'à Marbrume. Son grand frère, ayant contracté une mauvaise fièvre, elle put prendre sa place. C'était ses premiers pas en dehors de chez elle, sa première fois dans une grande ville. Elle fut impressionnée par le nombre de personne qui parcourait ses rues et surtout pas la vue du temple, placé en hauteur dans la ville, il lui semblait qu'il la dominait. Perle réussit à faire promettre à son père qu'il s'y rendrai avant de partir.

Sa famille avait toujours vécu dans le respect des trois divinités, comme tout un chacun, et même s'il y avait un lieu de prière dans son village, ce n'était clairement rien en comparaison. Sa visite du temple l'impressionna la lumière du soleil qui traversait les vitraux de toutes les couleurs, ses statuts impressionnantes représentants la divinité. Pour une enfant qui n'avait rien vu du monde, il n'en fallait pas plus pour y trouver une vocation.

De retour chez eux, Perle ne parlait plus que du temple, du rôle des prêtres. C'est sa nouvelle mère qui réussit à convaincre son père de la laisser partir pour suivre la formation de clerc. Elle lui avait dit qu'elle n'avait pas vu d'avenir pour elle au village, mais cela ne réussit pas à le convaincre. Il n'accordait pas assez de crédit à l'astrologie pour ça. Il avait fallu une année entière d'argument et de persuasion pour réussir à le convaincre de laisser sa petite fille, qui lui rappelait tant sa première femme, là où il ne pourrait pas la voir tous les jours. Perle avait presque dix ans, quand son père l'accompagna au temple de Marbrume pour pouvoir y suivre sa formation. Les au-revoir furent difficiles, mais elle put les revoir plusieurs quand son père venait vendre son miel.

Là, son quotidien prit une tout autre tournure, bien différent de ce qu'elle avait pu vivre jusque là. Elle pu y apprendre à lire et à écrire, tous les détails liés au culte, aux cérémonies. Globalement, elle s'épanouissait assez bien dans ce nouvel univers. De nature discrète et calme, plutôt attentive, Perle se montrait toujours très studieuse.

Dans ses années de formation, elle se rapprocha beaucoup d'une vieille prêtresse, qui poussa son dernier souffle peu de temps avant l'arrivée des fangeux. Avant de mourir, cette dernière lui avait appris beaucoup. Spécialisé dans l'art de l'interprétation des rêves et de l'hypnose, Perle lui devait une bonne partie de ses connaissances dans ce domaine, mais pas seulement. Elle lui apprit aussi à se préserver des autres, ce que la jeune fille n'avait jamais eu à faire jusque là.

Lorsqu'il y eut les premières rumeurs venant de l'ouest sur l'apparition des Fangeux, au début, personne n'y prêta vraiment attention. La vie au temple continua à se dérouler comme à son habitude. Jusqu'à l'arrivée des réfugiés, puis des Fangeux eux-mêmes au porte de la ville.

Dans un premier temps, le temple tenta d'accueillir le plus possible de réfugié, d'offrir son aide à ceux qui le demandaient. Puis le hall en était envahi, la famine gagnait la ville et il était clairement impossible d'aider tous les malheureux qui tentaient de survivre dans la ville et ses faubourgs. Publiquement, Perle vivait cette période incroyablement bien. Elle savait se montrer oreilles attentives ou prodiguer quelques paroles rassurantes. Elle ne montrait qu'un visage serein et confiant, offrant sourire à ceux qui en avait besoin. Parce que c'était bien la seule chose qu'elle se sentait capable de faire devant la dureté de la situation. Une fois seule dans sa chambre, c'était tout autre chose. Quand les réfugiés se sont présentés en ville, elle espérait chaque jour voir sa famille arriver, plus le temps passa et plus ses espoirs s'étiolaient. Elle avait passé de longue nuit à pleurer leur perte, elle avait passé de longue nuit à avoir peur de dormir car ses songes étaient peuplés de cauchemars et en passerait sans doute encore de nombreuses de la même façon.

Finalement, une certaine organisation se mit en place au temple et le quotidien reprit son court, même si différent. Quand il avait plus que des mots ou des prières à offrir, parfois seulement en partageant leur propre repas, avec quelques autres prêtres, ils se rendaient dans les bas-quartiers pour aider les plus miséreux. Leur nombre important ne permettait pas les actions des prêtres de la Trinité d'avoir une quelconque influence sur l'amélioration de leur vie, mais au moins ils étaient d'être présent. D'autres fois, Perle s'y rendait simplement pour tenter d'apaiser leur esprit pendant que leur corps souffrait du froid et de la faim.

Beaucoup avait perdu confiance en leur Dieu, beaucoup y voyait une punition divine. Pour Perle, la paix ne pourrait revenir que s'ils réussissaient à traverser cette épreuve en respectant les dogmes de la Trinité.

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