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 Rencontre nocture [Ambre Rosélia/Élisabeth Blanchevigne]

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Ambre Rosélia
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MessageSujet: Rencontre nocture [Ambre Rosélia/Élisabeth Blanchevigne]   Rencontre nocture  [Ambre Rosélia/Élisabeth Blanchevigne] EmptyDim 12 Mai 2019 - 17:13




Elisabeth B. & Ambre R.

19 Décembre 1165

C'était un soir d'hiver plutôt doux. Dernièrement le temps avait été plutôt clément. Le soleil arrivait à tenir le choc et réchauffait le pavé des rues en journée. Le soir, le ciel restait clair et aucun nuage n'osait pointer le bout de son nez. La météo faisait du bien aux habitants de Marbrume après les événements de la dernière année. On sentait même dans l'air une certaine euphorie à l'approche de la nouvelle année.
Ambre avait la nausée. La nausée de ce beau temps. La nausée de tout ces gens qui oubliaient si facilement leurs malheurs au moindre rayon de soleil. La nausée d'être encore vivante dans ce monde.
Son monde à elle était noir et rien, strictement rien, n'était de taille à lui apporter un simple filet de lumière.
L'année avait été particulièrement difficile pour la petite blonde. La disparition de son mari, bien que ce fait soit final le moins traumatisant pour elle, et surtout de son fils Norbert avait déjà été un drame très difficile à vivre. Mais qu'importe les difficultés elle avait sa fille ,son bébé, Elisabeth, à élever et pour ça elle continuerait de vivre qu'importe les difficultés. Puis le premier semestre de l'année était passé. La survie, la terreur n'était rien comparé à l'image, la souffrance de voir son nouveau-née dépérir, jour après jour, sans rien pouvoir faire.
Elisabeth était décédé 6 mois après le début de la Fange. Ambre ne c'était pas levé de son lit pendant des semaines, des mois peut-être, après ça. Elle n'en savait rien, et à vrai dire, elle s'en fichait. Quelle importance ?

Les mois étaient passés. Un peu plus d'une année c'était écoulé entre la Fange et ce jour de Décembre ensoleillé. C'était un moment important pour la veuve. Pourquoi ? Et bien c'était tout simplement la journée qu'elle avait décidé pour mettre fin à ses jours. Enfin, il ne s'agit pas d'un suicide à proprement parlé. Mais dans le contexte actuel, sa décision ne pouvait amener qu'à la mort. Son choix ? Retrouver son fils, la-bas, au delà du mur, au delà de Marbrumes. Même si elle savait que derrière ces murs il n'y avait que mort, fangeux et désolation. Même si elle savait au fond d'elle qu'elle ne tiendrait pas 10 minutes à l’extérieur de la ville. Elle voulait y aller, avoir le courage de sortir, trouver la réponse. Sa conscience "logique" était totalement annihilé par le désespoir et la douleur, persuadé de pouvoir mettre la main sur son fils, miraculeusement indemne...

Jusqu’à ce soir la jeune femme avait donc méticuleusement préparé son voyage, jusqu'à retrouver dans les livrets de compte de son mari dans quel village ils étaient allés avec Norbert avant de disparaître. Elle c'était aussi procuré des vêtements chaud pour passer les nuits difficile ainsi que quelques rations. Il ne lui restait plus qu'un gros soucis, et non des moindres: Réussir à sortir de Marbrumes sans se faire arrêter par la milice. Et elle savait que ce ne serait pas facile. La blonde avait prévue qu'au pire des cas et bien que cela la répugnait au plus haut point, elle jouerait de ses charmes sur un milicien.
La nuit était tombé doucement, laissant les rues calmes et désertes. Ambre c'était vêtue d'une longue robe corseté noir, ce qui ne lui ressemblait pas, afin d'être plus discrète dans la nuit. Afin de cacher sa peau pâle, qui ressortait d'avantage avec des vêtements noirs, elle avait aussi enfilé une longue et large cape de la même couleur que ses vêtements.
Sans bruit, elle sorti de sa maison et dans le calme de la nuit, se dirigea vers les murs de Marbrumes. Il était tard, surement plus de minuit, et les rues étaient désertes, faisant raisonner les pas pourtant discret d'Ambre. Celle-ci n'était pas rassurée, alors qu'elle n'avait même pas encore quitté la ville. Ce silence étouffant, rythmée au bruit de ses pas la faisait réfléchir encore et encore. Des doutes arrivait aux 4 coins de sa tête, et repartait au bout de quelques secondes pour revenir encore plus fort.
La route se fit plus rapidement que ce qu'elle pensait. Sans doute son pas c'était accéléré sans même qu'elle s'en rende compte. Une énorme porte se dressait maintenant devant elle. Massive, impressionnante. Ambre pensa qu'elle devait paraître minuscule, voir même ridicule devant un tel lieu.

Un regard un droite, à gauche. Personne. Pas de milice. Comment cela était il possible ? La gorge de la veuve se serra. Qu'allait t'elle faire ? Elle ne pouvait clairement pas escalader les murs, c'était ridicule. D'une voix qui se voulait forte et assurée, la jeune femme demanda.



▬ "Il y a quelqu'un ?"».

Bon. C'était une voix fluette et tremblotante qui se fit entendre au final. Ridicule se dit-elle, elle était ridicule. Désespérée, elle commença à taper à la porte, de désespoir. Pourquoi n'arrivait-elle même pas à ça ? Elle voulait juste rejoindre son fils, pouvoir le voir une dernière fois, même si c'était le visage d'un fangeux et que ce serait lui qui la tuerais de ses propres mains, griffes, qu'importe. Une dernière fois s'il vous plait. Elle donna encore quelques coups dans la porte, et finit par se laisser glisser par terre, le front posé sur la sortie condamnée. Quelques larmes commencèrent à rouler sur ses joues et dans un soupir de désespoir, une phrase lucide lui échappa des lèvres.


▬ "Mais qu'est ce que je fais ici..." ».


Dernière édition par Ambre Rosélia le Ven 14 Juin 2019 - 9:42, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Rencontre nocture [Ambre Rosélia/Élisabeth Blanchevigne]   Rencontre nocture  [Ambre Rosélia/Élisabeth Blanchevigne] EmptyDim 12 Mai 2019 - 21:23
Élisabeth se redressa subitement, serrant le manche de son arc en main. Elle regarda un peu paniquée autour d'elle. Rien. Calme, tout était calme, paisible. Pas de traces de la fange aux pieds des murailles, pas de trace d'activité en ville ni dans les faubourgs. Une soirée tranquille comme beaucoup aimeraient qu'il en existe plus. La jeune milicienne réajusta son manteau, même si la météo était clémente ce soir, on restait en plein hiver, et le froid n'était pas la chose la plus agréable à subir, surtout en haut des murailles de la ville.

La milicienne jeta un coup d’œil à sa droite. Un milicien interne se trouvait ici, à moitié alcoolisé, visiblement pas très ravi d'être ici. Élisabeth ne savait pas vraiment s'il ronflait ou surveillait, puisque ces deux phases semblaient passer de l'une à l'autre de manière bien trop fréquente pour être naturelle. Ce qui était certain, c'était qu'il n'avait pas remarqué, pas encore, que la milicienne piquait régulièrement du nez. Sinon il l'aurait déjà réprimandée pour cela. Heureusement, il semblait plus indifférent qu'autre chose au fait de se retrouver avec une milicienne à garder les remparts. Ils n'étaient pas seuls, et des patrouilles passaient de temps en temps, mais ils avaient eu la malchance d'avoir droit à un poste fixe. Quelle corvée... Que faisait-elle ici déjà?

C'était plus tôt dans la soirée. Sa coutilerie - elle incluse - venait à peine de rentrer de mission. Une mission d'escorte qui s'était passée sans le moindre incident. Le temps avait été clair, et pas le moindre fangeux s'était fait voir. Néanmoins suivre à pied le rythme soutenu de l'attelage, dirigé par un novice un peu trop stressé, avait été éreintant, surtout pour la jeune femme, très peu habituée à avoir un rythme de marche si soutenu pendant si longtemps. Mais elle avait tenu le choc, et cela sans se plaindre. C'était alors qu'en rentrant à la caserne, on avait demandé à son coutiller, Gauvain Tristefer, de lui fournir un homme pour la garde des remparts nocturne, par manque d'effectifs. Il avait donc, tout naturellement, décidé de leur fournir une femme. Et c'était ainsi qu'elle s'était retrouvée à garder les remparts, et la grande porte de la ville, un soir d'hiver. C'était aussi pour cela qu'elle piquait du nez régulièrement, exténuée, rester statique ne lui réussissait pas, bien que ses pieds souffrants de sa longue marche lui en étaient plutôt redevables.

Elle fut tirée de ses pensées par un bruit derrière elle. Une petite voix, inaudible de si haut, suivi de coups données sur l'immense porte en bois qui scellait l'entrée de la ville. Son coéquipier fut visiblement lui aussi réveillé, même si elle n'était jamais sure du fait qu'il dorme ou non. Il se dirigea au bord de la muraille, plissa les yeux, et se retourna avant d'ordonner d'un ton mauvais... " Bah qu'est-ce-que tu fous encore plantée là? Vas voir, glandeuse! "

La milicienne s'exécuta sans broncher et passa une porte proche, descendit en trombe les escaliers très mal éclairés, et failli d'ailleurs tomber à plusieurs reprises, très peu habituées à ces marches de pierre glissantes et pas dans le meilleur état. Mais elle arriva en un morceau en bas. La brune récupéra une torche en train de brûler difficilement en bas de la tour, et s'avança vers la porte du côté de l'intérieur des murailles. Elle ne pensait pas que quelqu'un taperait sur la porte ainsi en pleine nuit. Elle aurait plutôt juré que l'inverse allait se produire : Que ce soit des gens de l'extérieur qui voudraient entrer.

Elle s'approcha donc lentement, vêtue de sa tenue verte de milicienne. Le comportement de la personne était louche... Elle ne ressemblait pas à un fangeux, mais dans le doute, Élisabeth s'approcha sur ses gardes. Sa main gauche brandissant la torche vers l'avant pour pouvoir mieux y voir, sa main droite proche de la garde de l'épée courte qui pendait à sa ceinture. Lorsqu'elle commença a entendre des sanglots, sa main s'en éloigna un peu. Était-elle ivre? Elle avait si peu d'expérience dans ce métier, la situation était tout à fait nouvelle pour elle.

La jeune femme était complètement vêtue de noire, avait avec elle quelques affaires, visiblement. Elle ne semblait pas être une sans-abri, vu sa tenue plutôt chic. La blonde affalée sur la porte n'avait rien d'une menace, mais son comportement pouvait être imprévisible. " Madame? Que faites-vous ici? Les portes sont fermées pour la nuit. " demanda-t-elle d'une voix paisible. Elle ne se sentait pas d'être autoritaire, pas avec une femme en train de pleurer. Cela aurait été un homme complètement saoul elle aurait certainement agit bien différemment.

" Bon alors Élisabeth, c'est quoi ce bordel ?! " vociféra le milicien du haut des murailles. Miracle, c'était une des premières fois qu'il l'appelait par son prénom et non par une insulte. Élisabeth releva la tête. " Une femme, je ne sais pas ce qu'elle fait là! " répondit la milicienne du tac au tac. Le milicien sembla grommeler quelques insultes inaudibles d'en bas à haute voix, certainement en directement d'Élisabeth, très sûrement jugée immédiatement comme inutile, avant de se retourner surveiller l'autre côté de la muraille.

Elle reporta néanmoins rapidement son attention sur la blonde qui se trouvait ici. S'approchant, elle essaya de la relever avec sa main de libre, tenant toujours la torche de l'autre main. " Tout va bien? " demanda-t-elle ensuite. Question superflue, c'était plus qu'évident qu'elle allait mal, très mal même. " Il vous est arrivé quelque chose? On vous a fait du mal? " demanda ensuite la milicienne. Ses questions étaient vagues, superflues, et maladroites. Elle était un peu perdue dans cette situation, et tout un tas de scénarios plus ou moins horribles tournaient dans son esprit. Et d'un côté, elle était vraiment déterminée à l'aider, c'était son travail en tant que milicienne. Bien qu'elle ne soit pas certaine que l'autre milicien à moitié ivre soit très disposé à cela...
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MessageSujet: Re: Rencontre nocture [Ambre Rosélia/Élisabeth Blanchevigne]   Rencontre nocture  [Ambre Rosélia/Élisabeth Blanchevigne] EmptyLun 27 Mai 2019 - 23:47
Tellement prise dans ses pleurs et ses lamentations, Ambre n'entendit pas l'inconnue s'approcher d'elle. Ce fut lorsqu'elle entendit une douce voix inquiète qu'elle se tourna en sursautant. Les yeux et les joues rougit par les pleurs et le doux froid de la nuit qui s'installait, elle lui lança un regard immense rempli de candeur et d'innocence. Elle devait faire pitié à voir pensa t'elle avec désespoir. Malgré la nuit, ses deux globes vert clairs s’attardèrent sur celle qui s'approchait doucement et vit que c'était une belle femme rousse, plutôt jeune, portant l'habit vert. Le petite blonde se maudit intérieurement; elle n'avait même pas pensé à l'éventualité que le milicien aux portes de la ville pouvait être une milicienne. Et elle se savait complètement incapable de séduire une jeune demoiselle pour arriver à ses fins. Déjà qu'elle n'était pas sur de la marche à suivre pour un homme...

Elle ouvrit la bouche pour lui sortir une réponse sans saveur, prête à inventer n'importe quel mensonge potable pour pouvoir rejoindre son fils, quand une voix venue du ciel se fit entendre. Une voix d'homme, bougonne à vrai dire, voir même désagréable pour le commun des mortels. Mais Ambre n'entendit qu'un mot. Un prénom pour être précis. Surement celui de l'inconnue en face d'elle. Mais ce n'était pas n'importe quel prénom. Sous le choc, Ambre recula violemment de la milicienne et tomba sur les fesses, à même le sol. Elle ne parlait pas, mais dans ses yeux l'ont pouvait voir un mélange de surprise et de peur, voir même de terreur.

La rousse n'avait pas du remarquer son visage apeuré, car elle lui tendit une main, sincère, pour l'aider à se relever. Dans un mouvement de panique Ambre repoussa violemment le bras de l'inconnue en laissant échapper un cri qui résonna longtemps dans les rues désertes de la ville. Son corps entier rejetait l'idée que cette femme pouvait porter le prénom de sa fille. Était-ce vraiment le hasard ? Ou bien la trinité lui envoyait un message ? Qui était cette Elisabeth ? Un bon ou un mauvais présage ? Elle recula encore, traînant à même le sol telle une folle qui aurait croisé un démon. Ses yeux d'un vert profond regardait l'inconnue comme si il s'agissait d'une fangeuse, et elle était d'ailleurs aussi terrorisé que si s'en était une ! Pourtant la rouquine n'avait pas l'air méchante, a vrai dire elle avait l'air plutôt pataude et gênée par la situation la pauvre.

Ambre ouvrit la bouche, elle était sèche. Elle n'arriva qu'à balbutier quelques mots.

"Eli...sabeth ? ... C'est bien toi ? ... Tu as...tellement grandi..."


Oui. Elle était folle, clairement. Son esprit était flou, comme annihilé par la douleur et l'espoir de voir son enfant à nouveau. Ses enfants. Même si sa fille était morte à 6 mois, voir une femme d'une vingtaine d'année en face d'elle lui faisait perdre la raison. C'était son Elisabeth qu'elle voyait. Difficilement, sans lâcher du regard la rousse elle se leva difficilement, s'appuyant au mur de la ville. Elle fit quelques pas chancelant vers la verte.

"Je voudrais sortir...rejoindre ton frère...Norbert, tu me laisses passer...s'il te plait ?"

Elle avança encore, se retrouvant très près, trop prêt de la milicienne. Sans réfléchir, elle leva sa main et lui caressa la joue, doucement. Pas une caresse glauque, qui pourrait faire penser à une technique de drague, mais comme la caresse d'une mère sur la joue de son enfant. D'une mère contente de voir son petit revenir vers elle après avoir joué de longues heures. Quelques larmes roulèrent sur la joue d'Ambre et d'une voix remplies de douleurs, elle réussit à lui dire une simple phrase.

"Tu me manques tellement...."


Dernière édition par Ambre Rosélia le Mer 12 Juin 2019 - 17:44, édité 1 fois
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Élisabeth Blanchevigne



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MessageSujet: Re: Rencontre nocture [Ambre Rosélia/Élisabeth Blanchevigne]   Rencontre nocture  [Ambre Rosélia/Élisabeth Blanchevigne] EmptyJeu 30 Mai 2019 - 17:58
Si quelque chose définissait Élisabeth en ce moment précis c'était bel et bien le doute. En tant que sa première attribution sur les remparts, forcément, elle n'avait aucune idée de comment gérer ce genre de cas. Était-ce courant d'avoir des intrus dans cet état se présentant aux portes? Son collègue pour cette soirée ne semblait pas inquiet, donc ou bien c'était courant, ou bien il avait tout bonnement et simplement la flemme. Cette dernière option était certainement la plus réaliste compte tenu de son comportement... Surtout qu'il était à moitié alcoolisé.

Néanmoins la réaction de la jeune femme blonde fut complètement surprenante pour la milicienne. Elles... Se connaissaient? La brune cligna des yeux, fronça un peu les sourcils, comme pour essayer de reconnaître un visage connu mais cela ne lui disait rien. Même depuis son enfance, ou bien peut-être la fille du cordonnier du village dans lequel elle avait grandie mais elle n'était pas si proche d'elle. Pas assez pour qu'elle réagisse ainsi après tant d'années. A moins que cette femme ne soit complètement ivre ou sous l'emprise de drogues. En tout cas, elle ne sentait pas l'alcool, donc elle était peut-être... droguée?

Pourtant la blonde n'avait pas une apparence de camée. Elle semblait bien plus triste et en pleine dépression que vraiment allumée avec des substances étranges. C'était un cas étrange, mais qui ne lui était pas complètement étranger non plus. La pénombre nocturne, uniquement éclairée par la torche vacillante de la milicienne, donnait une impression étrange à la scène. Et Élisabeth n'était pas à l'aise, du tout. Son frère Norbert était en dehors des murs? Clairement il y avait erreur sur la personne. Mais comment le lui dire alors qu'elle semblait si instable?

La suite des événements la fit légèrement frissonner de malaise. Même si cette... caresse qui trouva sa joue était aimante, et lui rappelait effectivement étrangement une caresse maternelle, dans cette situation, la nuit, de la part d'une inconnue... Cela ne mettait pas vraiment la brune en confiance. C'était même plutôt le contraire. En tout cas cela confirmait les hypothèses de la brune, et le fait qu'elle avait sûrement perdu quelqu'un qui lui était cher il y a peu de temps. Enfin, c'était du moins ce qu'elle pensait.

" Je .. ne peux pas vous laisser passer la porte. L'extérieur de la ville est beaucoup trop risqué en pleine nuit, ça grouille de fangeux. Vous allez en mourir... " tenta-t-elle d'expliquer d'une voix douce. La blonde pouvait s'estimer assez heureuse d'être tombée sur elle car la plupart des autres miliciens n'auraient certainement pas réagi de la même façon... Et cela aurait pris une tournure beaucoup moins douce. La milicienne tentait surtout de ne pas la brusquer parce-qu'elle savait ce que cela faisait de perdre un être cher. Et que cela pouvait parfois entraîner des réactions un peu extrêmes...

" Venez par ici. " suggéra-t-elle d'une voix amicale mais qui ne laissait tout de même pas vraiment de place à la discussion. A ces mots, elle profita de la proximité pour l'entraîner lentement au pied de la tour de laquelle elle était descendue. Elle entra dans la bâtiment en laissant la blonde dehors pendant quelques secondes. Elle en ressorti avec une petite tasse en bois, pleine d'un liquide d'un vert très végétal, encore fumant. " Tenez, c'est une infusion de baies qui viennent de la forêt toute proche. Cela va vous aider à vous calmer... " lui dit-elle en lui tendant la tasse, chaude. Le pot contenant le breuvage était resté sur des braises encore chaudes. La milicienne l'avait faite pour elle-même, pour s'aider à tenir la soirée, mais elle pouvait bien en offrir un peu également, en espérant que ce présent ait un certain effet sur la jeune femme qui lui faisait face.

" Je... ne pense que je suis la Élisabeth que vous croyez. Comment vous appelez-vous? " demanda-t-elle alors. Elle avait encore un tas de questions à lui poser à vrai dire, mais la milicienne n'allait pas la brusquer pour autant, préférant faire preuve de diplomatie... Tout en espérant que son collègue ne revienne pas l'emmerder. Pour le moment, il semblait heureusement occupé à surveiller l'autre côté de la muraille. Tant mieux. Mais la milicienne savait très bien qu'il reviendrait bientôt se plaindre qu'elle prenait trop de temps. Néanmoins il allait devoir prendre son mal en patience. Elle ne pouvait pas laisser repartir une jeune femme déprimée en pleine nuit dans les rues de Marbrume. Si sa première réaction avait été de quitter la ville, qui sait où ses pensées l'emmèneraient ensuite? Elle allait clairement s'attirer un tas de problèmes...
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MessageSujet: Re: Rencontre nocture [Ambre Rosélia/Élisabeth Blanchevigne]   Rencontre nocture  [Ambre Rosélia/Élisabeth Blanchevigne] EmptyMar 11 Juin 2019 - 4:11
C'était une poigne très douce qui l'emmena non loin de la porte. Le corps et l'esprit embrumés de la jeune femme ne réagirent pas et se laissèrent déplacer doucement. Ambre était encore en train de s'imaginer être avec sa fille. Sa fille, Elisabeth, bébé mort il y a à peine quelques mois. Etait-ce la folie ambiante depuis le début de la Fange qui l'avait menée sur ce chemin emplie de névrose ? Ou tout simplement la douleur encore brûlante de perdre deux fois la chair de sa chair sans rien pouvoir y faire ?
Personne ne nous le dira, mais il est clair que le mental de la tisserande était extrêmement fragile à ce jour et rencontrer une femme portant le nom de sa fille décédée n'était peut-être pas la meilleure intervention du destin à ce jour.

La blonde cligna des yeux, comme après une longue nuit de sommeil, la raison reprenant petit à petit le contrôle. Elle regarda la jeune rousse verser un liquide visiblement chaud dans une petite tasse et en profita pour regarder autours d'elle. La nuit avait un peu avancé, le froid commençait à s’immiscer insidieusement dans ses vêtements et elle frissonna en regardant les rues désertes. Un cri retenti au loin. Un cri d'un homme saoul ? D'une agression ? D'une attaque quelconque ? Aucune idée, mais l'ambiance n'était pas fameuse. Un vent frais se leva dans les cheveux blond de la veuve. Elle frissonna à nouveau.

Elisabeth était revenue près d'elle au bout de quelques secondes et lui tendit la tasse du liquide inconnu. Elle rougi, honteuse de son comportement et de la gentillesse de l'inconnue en face d'elle. Elle ne lui devait rien, et pourtant elle lui donnait. "Merci" murmura t'elle timidement en attrapant la tasse du bout des doigts. La chaleur s'agrippa à elle comme une araignée sur sa proie. Sauf que celle-là était une douce sensation qui se diffusa doucement dans ses mains.
L'odeur de la boisson était âcre, plutôt désagréable aux premiers abords, mais elle ne fit pas la difficile et avança prudemment le liquide à ses lèvres. Une gorgée. Acre, mais pas mauvais. La chaleur, brûlante, glissa le long de sa gorge. Sensation désagréable et très plaisante en même temps. Son corps se réchauffa instantanément. La brûlure se sentait encore sur sa langue et sa gorge, mais tant pis. Elle but une deuxième gorgée, sans rien dire. Depuis tout à l'heure, la blonde ne disait rien. Le visage à moitié caché par la tasse de thé, son interlocutrice ne devait voir que deux grandes prunelles vertes la fixant silencieusement.
Ambre savait que ce n'était pas sa fille. Elle ne lui ressemblait. Comment l'aurait-elle pu, avec surement plus de 20ans d'écart. Son cœur était pourtant sérié comme lorsqu'une triste nouvelle nous est annoncé.
Elle avait honte, et ne savait quoi dire. Son comportement avait été horriblement anormale, et la milicienne aurait clairement pu l'a traiter de folle et la repousser. Elle n'en faisait rien et semblait même s’intéresser à elle. A sa demande quant à son identités, Ambre baissa son regard et regarda ses pieds, honteuse.

"Je m'appelle Ambre. Ambre Rosélia. Excusez moi pour ma réaction. Les temps sont dures et..."


Elle hésita. Son cœur lui faisait mal. L'idée même de le dire à voix haute lui brisait le coeur. Ambre s'adossa au mur de la tour. Elle inspira longuement, essayant de prendre tout le courage qu'elle pouvait. Au bout de quelques secondes d'un long silence, elle se décida à le casser pour finir sa phrase.

"Je sais que vous n'êtes pas l'Elisabeth que je veux. J'aimerais que ce soit le cas, et j'ai rejeté toute mon désespoir sur l'idée que, par miracle, vous pourriez être une sorte de... Réincarnation ? Elisabeth était ma fille. Elle est décédée il y a 6 mois, dans mes bras. C'était un bébé qui n'a même pas eu le temps de connaitre la vie. Mais au final, pour quelle vie aurait-elle vécue... Nous survivons plus que nous ne vivons maintenant..."

Une larme coula sur sa joue. Cette tirade déchirait tout son être. Un coup de poignard ferait surement moins mal à l'heure actuel. Mais Ambre, après avoir presque perdu la tête en entendant le prénom de son interlocutrice essayait maintenant de garder sa dignité. Et seule cette larme pu en échapper.
Son regard vert émeraude se planta dans ceux de la rousse. Un regard ou l'ont distinguait toute la détresse d'une veuve. Mais aussi toute l'intensité et toute la volonté et la détermination qu'un si petit corps pouvait contenir.

"Je veux sortir dehors. Laissez moi sortir s'il vous plait. Mon fils est dehors, au delà des murs. Il est parti avant la Fange et n'ai jamais revenu. Je sais qu'il est la-bas, quelques part. Peut-être est-il vivant, non ? J'ai cet espoir infime qu'il est encore vivant, quelque part, n'importe ou. Vivant. Et je le croirais tant que je ne trouverais pas. Je n'ai jamais vu ce qu'était la Fange, je sais que je peux en mourir. Mais qu'ai je à perdre ? Je n'ai plus mes enfants avec moi, ma vie n'a plus de raison d'être sans eux vous savez... Avez vous des enfants ? Cette sensation de vide immense... Je n'arrive pas à la combler, et je n'y arriverais surement jamais... Et c'est dur. "


Au fur et à mesure de cette longue tirade, Ambre c'était naturellement décollée du mur, comme portée par la motivation. Elle c'était mise devant la milicienne, droite et les poings serrés. Son corps entier tendu, droite comme un i. Mais il ne faut pas oublier que la blonde était petite et frêle, dénotant totalement avec sa stature que pourrait arborer un guerrier avant un dur combat. Une image presque comique si l'on oubliait la situation immédiate.
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MessageSujet: Re: Rencontre nocture [Ambre Rosélia/Élisabeth Blanchevigne]   Rencontre nocture  [Ambre Rosélia/Élisabeth Blanchevigne] EmptyJeu 13 Juin 2019 - 13:24
Elisabeth était ignorante de l'ampleur et de la fréquence des problèmes qui secouaient l'intérieur de la cité fortifiée. Combien perdaient la tête à se sentir comme enfermés entre ces murs pourtant censés les protéger? Combien avaient perdu des proches dans le fléau qui s'était abattu sur tout le royaume? Son travail a l'extérieur était plus éloigné des problèmes humains. En dehors des murs, la seule folie était celle d'y vivre. La moindre erreur pouvait signifier la mort. Elle n'avait jamais eu l'occasion de s'entretenir longuement avec les miliciens de l'intérieur, et c'était peut-être pour cela qu'elle avait été si humaine et n'avait pas juste renvoyée la fauteuse de trouble de là où elle venait. Si c'était un événement qui arrivait plusieurs fois par nuit, cela avait de quoi agacer les miliciens, c'était certain.

Grâce à ses petites attentions, elle sembla néanmoins se calmer et retrouver ses esprits. Lentement, mes sûrement. La jeune femme prit son temps, après son bref remerciement, avant de reprendre enfin la parole. La milicienne ne broncha pas, même si se faire dévisager ainsi était un moment étrange et pas vraiment agréable. Était-elle si étrange que cela? Sa question finit néanmoins par être répondue. Elle s'appelait Ambre, et son discours avait enfin un peu plus de sens. Un peu seulement, ces histoires de réincarnation étaient des choses qui dépassaient complètement Elisabeth. Pour elle la mort avait un caractère bien plus définitif, et cela la rendait bien plus horrible et difficile, mais cela lui permettait aussi de gagner les pieds sur terre. Après tout, si telle était la volonté des Trois... Que pouvait-elle faire contre eux?

Mais visiblement les Trois était assez cruels pour aller jusqu'à enlever ses enfants à une mère. Même si la brune ne pouvait pas comprendre sa folie, elle pouvait un tout petit peu comprendre sa souffrance. Elle avait la chance de ne jamais avoir eu d'enfants, et c'était plus que tant mieux, car elle n'en voulait aucun. Elle avait toujours mis en pratique les techniques qu'on lui avait enseigné pour réduire au mieux le risque de cette éventualité. Et elles avaient fonctionné. Mais même si elle n'avait pas d'enfants, une autre disparition avait laissé un vide immense dans son cœur. Un amour fou interrompu abruptement par une nouvelle glaçante.

La milicienne baissa momentanément les yeux en écoutant le discours de la jeune femme en face d'elle. Elles étaient seules, complètement. Le milicien en haut des murailles n'avait - les Trois en soient loués - plus donné signe de vie depuis la dernière fois, et la ville était globalement calme. Du moins pas plus agitée que d'habitude à cause des ivrognes et autres fêtards qui noyaient pour la plupart leurs doutes et inquiétudes dans des litres d'alcool. Mais ce n'était pas son travail de s'en occuper ce soir.

La milicienne releva les yeux en direction de la blonde, fichant ses iris émeraudes droit vers les siens. " C'est bien parce-que vous n'avez jamais vu la Fange que vous envisagez la chose... C'est une mort que je ne souhaiterai pas à même mes pires ennemis. " commença-t-elle alors d'un ton grave tout en approchant d'un pas d'elle. Le but était certes de l'effrayer un peu, mais elle se doutait que la peur ne serait peut-être pas suffisante. " Je ne compte plus le nombre de nuits de sommeil dont ces créatures m'ont privées. Et croyez bien que là dehors la nuit, seule, elles ne vous épargneront pas. Vous ne voyagerez jamais assez loin. Pensez-vous que c'est ce que vos enfants auraient voulus? Que leur mère se jette dans les griffes de ces créatures et se fasse dévorer vivante? " poursuivit-elle encore sans hausser la voix. Elle était calme, sa voix restait basse, son ton grave. Elle ne voulait pas la réprimander, juste lui faire comprendre. Même si ses mots pouvaient faire mal, elle devait bien passer par ici, non?

" Peut-être que votre fils se cache de la Fange, loin. Mais vous ne le rejoindrez pas seule. Et vous n'obtiendrez rien en vous suicidant bêtement dans leurs griffes. "
conclut-elle alors sur un ton qui ne changeait toujours pas. Elle espérait juste qu'elle ne le prenne pas mal. La milicienne n'avait aucune envie de gérer un nouvel accès de folie. Alors elle se rapprocha encore d'elle, et posa une main bienveillante sur son épaule. Une bien maigre consolation face à la dureté de la réalité...

" On a presque tous perdu des êtres aimés. Là haut, depuis les murailles, l'espoir, imaginer une lueur au loin approcher, portée par une silhouette connue et vivante réapparaissant des marais contre toute attente... J'y pense depuis que le soleil s'est couché. Est-ce-que j'ai envie de me lancer à sa recherche et d'en avoir le cœur net? Bien sûr que oui. Est-ce-qu'il aurait voulu que je fasse quelque chose d'aussi insensé et risqué, et finisse dévorée comme il l'a sûrement été? Certainement pas! Il n'a jamais voulu que je ne cours le moindre risque, bien trop protecteur... " expliqua-t-elle alors en rapportant un peu plus le sujet à son propre cas. Sur ces derniers mots, sa gorge s'était serrée, sa voix s'était un peu brisée. Le souvenir était douloureux, bien trop douloureux. Elle le voyait encore parfois dans ses rêves, l'imaginait la réprimander pour son engagement dans la milice, et cela lui réchauffait le cœur. Parfois, elle voyait son visage, devinait sa silhouette en un milicien qui lui tournait le dos. Mais elle savait que c'était vain. Son esprit lui jouait simplement des tours, comme pour lui fournir une drogue qu'elle n'avait plus et qu'elle n'aurait plus jamais. Mais cela ne faisait qu'aggraver la chose.

Pourtant elle était ici, debout, engagée et prête à défendre la ville et les convois la maintenant en vie, elle et tous les citoyens qui en faisaient parti. Effrayée par la fange et dévastée par sa perte, la seule chose qui la faisait aller de l'avant était les idéaux de son mari, et sa volonté... Ou du moins ce qu'elle pensait que sa volonté était. Ce qu'il aurait aimé d'elle. " Il, Eric, mon mari, n'aurait pas aimé me voir me morfondre dans les bas-fonds de la cité. Peut-être n'aurait-il pas aimé non plus me voir dans la milice, mais me voir aller de l'avant lui aurait sûrement réchauffé le cœur. " poursuivit-elle alors une fois son malaise initial passé. Elle ne voulait pas laisser transparaître son émotion dans ses mots, mais Elisabeth en était purement incapable, et chaque fibre de son âme vibrait dans sa voix. Son regard s'était légèrement perdu dans le vide lors de sa tirade, mais dés qu'elle fut terminée il revint se poser droit sur la jeune femme lui faisant face.

" Tes enfants seraient-ils heureux s'ils te voyaient agir ainsi? Ne voudraient-ils pas que leur mère se reprenne, recommence à vivre? A reconstruire ce qui a été détruit? Même si rien au monde ne les remplacera, on peut toujours avancer. Et on le doit, sinon l'humanité s'éteindra avec cette ville. "
ajouta-t-elle ensuite, sans vraiment savoir si ses mots faisaient mouche ou pas. Qui sait dans quel état cela allait la mettre? La milicienne avait prit sur elle pour ne pas fondre en larmes elle-même. Seule une goutte d'eau salé s'était échappé, insidieuse, miroitant tel un petit diamant à la lueur des torches, avant de se faire intercepter d'un petit revers de la main libre de la milicienne, qui serra légèrement les dents. Elle devait être forte, son fiasco de son premier jour à la milice ne se répéterait plus. Plus jamais.
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Ambre Rosélia
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MessageSujet: Re: Rencontre nocture [Ambre Rosélia/Élisabeth Blanchevigne]   Rencontre nocture  [Ambre Rosélia/Élisabeth Blanchevigne] EmptyDim 23 Juin 2019 - 20:29





Elisabeth & Ambre

Si Ambre avait pu paraître encore plus pâle, plus mal qu'a son habitude, il est clair que le moment aurait été particulièrement choisi pour ça. Son visage déjà si déconfit par l'année passé laissa en quelques minutes passer une multitude d'émotions pendant la longue tirade de son interlocutrice. D'abord de la surprise, face à cette soudaine prise de partie pour l'empêcher de sortir et surtout cette confession sur le passé de la milicienne. Vint ensuite la culpabilité, n'importe qui aurait vu et entendu la tristesse et le malheur dans ses paroles et son histoire, Ambre était clairement consciente que c'était elle qui l'avait amené à parler de tout ça. La colère ensuite. Pour qui se prenait-elle cette rousse la pour lui dire quoi faire et comparer son son histoire à la sienne ? Et pour finir, une vague de chagrin immense l'envahit. La blonde savait que la verte avait raison sur toute la ligne. Elle resta donc la, les bras ballant, ne sachant quoi répondre. La larme qui avait coulé sur la joue d'Elisabeth ne lui avait pas échappé, laissant une Ambre pantoise et accablée.

Son envie principale, la tout de suite, aurait été de prendre la milicienne dans ses bras. Un geste simple, mais qui pouvait soulager bien des sentiments bien compliqués aux humains. Mais la blonde n'en fit rien. Elle ne connaissait pas suffisamment sa partenaire pour se permettre un tel geste. Mais l'émotion qui avait découlé de ce monologue l'avait harassé. Elle qui était déjà si faible après des mois à pleurer sur son sort avait eu l'impression de se prendre une tempête en pleine poire. Ses jambes se mirent à trembler dangereusement, l'avertissant qu'elles n'allaient pas tardé à lâcher. Était-ce le poids plume d'Ambre qu'elles n'arrivaient plus à tenir ? Ou tout simplement le poids de toute ces émotions que son corps si frêle n'était pas capable d'assimiler ? La tisserande n'en savait rien, mais elle se laissa tomber à genou sur le sol dans un petit bruit sourd. Doucement, elle tendit ses mains vers celles d'Elisabeth et les attrapa avec délicatesse. Elle leva les yeux vers elle et d'une voix rempli d'empathie lui répondis enfin.



▬ "Je suis si profondément désolée pour votre mari... Et toute les pertes proches que vous avez du subir... Vous savez, avec tout ce qui s’abat sur nous depuis un an, on oublie vite que tout le monde à eu son lot de malheurs et que ce n'est pas notre petite personne qui est la plus malheureuse de toute. Ou c'est peut-être ce qu'on veut croire, pour pouvoir se morfondre et se complaire dans son malheur...C'est tellement plus facile que d'affronter la réalité en face..."».

Ses yeux vert, d'un vert si profond, toujours planté dans les pupilles de couleurs similaire d'Elisabeth se remplirent de larmes qu'elle retint avec difficulté.


▬ "Je sais que tout ce que vous me dîtes est vrai, je le sais depuis le premier jour. Mais il serait si facile de mourir. Beaucoup plus que de vivre en tout cas. Chaque jour je me traîne avec cette vie qui m'a été accordé par les Trois, et je ne peux que les remercier. Mais la douleur est si forte, je ne peux m'empêcher de me demander pourquoi moi ? Pourquoi pas mon fils et ma fille ? Il serait tellement plus aisé de ne plus exister. Personne ne verrait la différence après tout. Qu'importe ce que penserais mes enfants, qu'ils voudraient que j'avance, si au final je peux finir à leurs côtés non ? Je sais que c'est mal comme pensé, et que j'ai beau me résonner, j'arrive toujours à cette conclusion. Je ne vais pas vous mentir, la mort me fait peur, comme tout le monde surement. Je n'ai jamais réussi à faire le pas, malgré mes sombres pensées. Les Trois me retiennent à chaque fois en plus de cette peur au fond de mon ventre. C'est aussi pour ça que la solution de la Fange, aussi horrible soit-elle, est la plus simple. Je ne pourrais pas reculer..."».


Au court de cette longue tirade, les larmes roulèrent d'elles-même sur les joues rouges et émaciées de la tisserande. Elle n'avait pas lâché les douces mains de la rousse, comme s'agrippant à un dernier espoir, une dernière bribe de raison, qui pourrait peut-être la sauver. Son regard ressemblait à celui d'une enfant triste, attendant l'approbation de sa mère pour un quelconque dessein. Cette femme, en face d'elle, semblait si forte et pourtant si faible. Elle était son total opposé. Ambre était faible, aussi bien moralement que physiquement, et elle en était consciente. Elle avait beaucoup de respect pour ces femmes qui arrivaient à avancer tant bien que mal, ces femmes qui devenaient milicienne, qui affrontaient le K.O qu'elle même voulait fuir en se donnant la mort. Elle avait honte de sa fragilité et ne savait quoi faire pour passer outre, devenir brave et fière d'elle. Comme cette rousse, dont les yeux embués montraient une détermination sans faille.

Ambre inspira longuement. Cette situation lui paraissait étouffante et elle avait l'impression de manquer d'air. Sauf que l'air n'arriva pas avec cette inspiration. Merde. Ce n'était pas qu'une impression, elle manquait VRAIMENT d'air. Que se passait-il ? Affolée, la jolie blonde reprit une inspiration mais rien ne vint, son regard paniqué essaya de faire comprendre ce qui se passait à Elisabeth. Que se passait-il ? Une crise de panique ? Elle n'en avait pourtant jamais fait... Il faut croire que la situation l'affectait encore plus qu'elle ne le croyait, au point que son corps refusait maintenant d'effectuer ses fonctions vitales. Ses mains lâchèrent enfin celle d'Elisabeth et se plaquèrent sur son ventre, ses poumons. Elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose, faire quelque chose, mais rien ne sortit. Pas d'air, pas de sons. Rien. La panique se mua en peur. Elle allait vraiment mourir maintenant ? Alors qu'elle était venue pour mettre fin à ses jours de façon détourné ? Elle qui voulait mourir en ayant peur de la mort ? Au moment ou elle hésitait le plus, au moment ou on lui venait enfin en aide depuis ses longs mois ? Pourquoi ?

Sa respiration s’accéléra, mais rien n'arrivait jusqu'à ses poumons. Sa bouche était sèche. Ses yeux commençaient à voir troubles. Elle regarda autour d'elle, perdue. Au moins, à genou, elle ne risquait pas de tomber beaucoup plus bas, quelques centimètres tout au plus. Son esprit se brouillait. Ses pensées commençaient à s’emmêler, plus rien n'était clair autours d'elle. Elle sentit le contact froid du sol contre sa joue. Elle devait venir de tomber se dit-elle. Ses dernières pensées lucides se dirigèrent vers sa mort, qui s'approchait doucement. Voulait-elle vraiment mourir ? Etre faible et toucher l'espoir de revoir ses deux enfants ? Ou se battre ? Comme cette milicienne en face d'elle ? Se battre et faire en sorte de survivre à ce fléau horrible, se montrer au dessus de tout ça ? Elle voulait vivre. Elle voulait réussir à retrouver un peu de bonheur dans sa vie. Peut-être tomber amoureuse pour la première fois de sa vie. Peut-être avoir à nouveau des enfants...Elle voulait vivre !

C'est donc dans un immense effort qu'elle réussit à articuler non sans mal ces derniers mots, avant qu'un grand trou noir ne l’accueille avec bienveillance.


▬ "Aidez...moi...par pitié..."».




Dernière édition par Ambre Rosélia le Dim 14 Juil 2019 - 3:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Rencontre nocture [Ambre Rosélia/Élisabeth Blanchevigne]   Rencontre nocture  [Ambre Rosélia/Élisabeth Blanchevigne] EmptyLun 1 Juil 2019 - 13:40
La jeune femme en face d'elle semblait instable... Une instabilité qui lui était familière, puisque la milicienne avait connu un sentiment similaire il n'y a encore pas si longtemps que cela. Elle avait été brisée, n'avait pas mangé pendant deux jours, n'était qu'une coquille vide, seule et abandonnée dans les bas-fonds de la ville. La mort avait souvent semblé la meilleure solution à ses yeux, mais elle lui faisait peur. Néanmoins, à force de la vouloir, de la chercher, peut-être aurait-elle réellement fini par craquer si elle ne s'était pas ressaisie. Mais cette sensation, cette sensation que le monde s'effondre autour de soi jusqu'à n'être plus qu'une vision sombre et monochromatique de lui-même... Elle ne la connaissait que trop bien.

La blonde était désolée pour elle. Bien entendu, comme tout le monde, comme elle-même était désolée pour la tisserande aussi. Être désolée n'avait jamais ramené personne à la vie malheureusement. Ce petit discours avait laissé Élisabeth dans un drôle d'état aussi, assez pour que les mots de la blonde ne la touche que très faiblement, voir pas du tout. Ce n'était pas la compassion des gens qui l'avaient faite se relever. C'était sa volonté, à elle et rien qu'à elle. Un travail inachevé et une pulsion à peu près tout autant suicidaire que cette Ambre lui avait faite rejoindre la milice. Elle la jugeait pour ses choix et son envie de mourir, mais la brune savait parfaitement qu'elle n'avait pas vraiment rejoint la milice pour vivre très vieille... Mais en rendant sa mort utile à la ville, elle lui donnerait du sens. Plus le temps passait, et plus elle doutait de cette raison.

Après tout, la fuite était également une voie face aux obstacles devant soi, et la blonde semblait préférer cette option aux autres. Néanmoins, le fait qu'elle lui parlait faisait dire à Elisabeth qu'elle était sur la bonne voie. La bonne voie pour la sauver même si c'était plus le travail d'un prêtre que le sien. Son regard était fixé vers celui de la tisserande, qui était tombée à terre, certainement trop affaiblie par le poids des émotions. Cette dernière avait de plus attrapée ses mains et faisait assez peine à voir. La milicienne s'était laissée faire mais était assez gênée par la situation tout de même.

" Je ne suis certainement pas la plus experte pour vous parler des Trois, mais que feront-ils s'ils vous voyez ainsi gâcher le don de votre vie? Vous laisseront-ils obtenir ce que vous désirez et ce que vous cherchez? Il faut aller de l'avant, mais quitte à ne pas le faire pour vous, faites-le pour les autres qui essayent de vivre... " répondit-elle alors dans un premier temps. Elle se répétait un peu, elle n'était pas psychologue ou prêtresse après tout, ce genre de discours étaient assez hors de sa portée. Bien que la similarité de leurs conditions lui permettait assez facilement de mettre des mots sur ses doutes.

Elle n'eut pas vraiment l'occasion d'aller plus loin. La blonde lui jeta un regard, un regard de panique absolue. Sans aucune raison. Un peu perdue, Élisabeth regarda autour d'elle et ne vit que des rues vides et une ville déserte. Personne derrière, personne devant ni nulle part aux alentours. Que se passait-il? Avait-elle vu un fantôme? Son regard eut l'incompréhension comme seule réponse. " Que... Qu'est-ce-qu'il vous arrive? " demanda-t-elle alors, ne sachant plus trop où donner de la tête. Clairement quelque chose n'allait pas, mais quoi?

Une demande à l'aide, mais cela ne l'avançait pas vraiment plus. Avait-elle une sorte de maladie? Ou bien s'était-elle empoisonnée avant? Elle n'en avait pas la moindre idée, et elle ne savait pas du tout quoi faire alors que la blonde sombra dans l'inconscience. La milicienne garda néanmoins un sang froid assez surprenant, elle ne laissa pas la panique la gagner. Elle traîna tant bien que mal le corps frêle de la blonde jusqu'à l'entrée de la tour à côté d'elles, sans trop abîmer sa robe heureusement. Elle l'allongea ensuite près des braises encore fumantes du feu. Plaçant une main près de son nez, elle ressenti une légère respiration, très peu régulière. Elle était pâle, extrêmement pâle, même. Poison? Fange? Blessure? Elle devait en être sûre.

La milicienne plaça donc ses mains sur les différentes attaches des vêtements de la blonde, jusqu'à desserrer et enlever son corset. Pas si étonnant qu'elle ait du mal à respirer avec quelque chose d'aussi serré. Elle était tout de même habillée de façon chic pour une suicidaire... Ce qui était étrange. Néanmoins, la milicienne ne se gêna pas plus que cela pour examiner le corps de la jeune femme, à la recherche d'un signe qui trahirait la raison de son état, mais ne trouva absolument rien. Après tout elle n'était pas médecin! Qu'est-ce-que les Trois lui avaient encore envoyé comme épreuve à la figure?!

La jeune milicienne serra les dents. Elle ne pouvait rien faire à part attendre, alors elle recouvrit le corps pâle de la civile après son examen de ses vêtements, mais bien moins serrés, ainsi qu'une petite couverture. Elle ne pouvait pas faire grand chose pour elle de plus que cela. Alors elle remonta les marches de la tour pour arriver en haut des remparts. Et là haut l'attendait son "collègue". Bouteille d'alcool à la main, il ne semblait pas ravi.

" C'est pas trop tôt Blanchevigne! Qu'est-ce-qu'il s'est passé là en bas? Tu veux me laisser monter la garde tout seul en haut toute la nuit ou quoi? " vociféra-t-il alors sur la pauvre milicienne qui avait effectivement pris beaucoup de temps. Elle n'y connaissait rien à comment faire son travail quand des civils suicidaires voulaient passer les portes, alors elle bredouille quelques excuses avant de s'expliquer. " L..la dame est tombée dans les pommes, je n'allais pas la laisser au milieu de la rue inconsciente alors je l'ai amenée près du feu en bas et couverte le temps qu'elle se remette! " s'excusa-t-elle comme elle pu. " Comment ça?! Tu l'as faite rentrer en bas de la tour? Ce n'est pas sûr, et si c'était une ennemie? " renchérit-il alors d'une voix toujours aussi forte. " Une ennemie? C'est juste une civile complètement perdue et en train de craquer à cause de la situation de la ville! Elle n'est pas stable mentalement mais pas dangereuse! " essaya-t-elle de se défendre sans trop rentrer dans les détails, mais le milicien ne fit que serrer les dents, confinant pour une fois son haleine fétide puant l'alcool de mauvaise facture dans sa bouche. D'un geste de la main, il poussa Elisabeth sur le côté, et s'élança en bas des marches.

Suivi immédiatement après par la milicienne, il arriva en bas avant elle et vit sans aucun mal la civile alitée à même le sol en pierre froid de la tour, à peine réchauffé par le feu qui avait brûlé avant. " Eh, plutôt mignonne... " laissa-t-il échapper en la regardant. Elisabeth arriva à ce moment, horrifiée d'entendre une telle phrase sortir de sa bouche tout en se rendant compte de son sourire lubrique. Il se retourna vers la milicienne qui venait d'arriver. " Milicienne! Remontes tout de suite monter la garde en haut, il faut toujours quelqu'un en poste! " hurla-t-il alors.

Élisabeth n'était pas dupe, elle savait ce qu'il comptait faire, et ça n'avait pas l'air d'être de la balancer dehors... Pas tout de suite du moins. " Je ne vous laisserai pas profiter d'une civile inconsciente! " répondit la milicienne par simple sens du devoir. Faisait-elle bien de s'opposer au milicien? Certainement pas. " Pourquoi, tu préfères que je profite de toi plutôt? " répondit-il avec hargne et le même sourire lubrique. Il se tourna rapidement vers la milicienne et bougea rapidement son bras vers sa gorge pour la saisir. Mais il était diminué par l'alcool, et vu sa dernière phrase, elle s'y attendait. Et elle était sobre, contrairement à lui.

D'un mouvement d'épaule fluide, en se baissant légèrement, elle esquiva sa prise. Plutôt que de reculer, pleine de rage, elle avança vers le milicien puant, arrivant presque au contact. Il ne s'y attendait pas, pas du tout, et la surprise se lit sur son visage en voyant la petite milicienne approcher si bravement de lui. Un petit cri pitoyable s'échappa de ses lèvres, un petit couinement ridicule alors que le genou de la milicienne était remonté droit entre ses jambes, un impact puissant droit dans ses parties génitales. Assez pour le mettre au tapis pendant un bout de temps.

Il s'effondra en se tenant les parties en question et en geignant. " Ah salope, tu vas me le payer! Crois-le bien! Tu vas clairement me le payer! " cria-t-il ivre de rage et de douleur au sol. Et la milicienne n'en doutait pas une seule seconde... Elle allait avoir des problèmes pour ce geste. Mais il avait été nécessaire. Maintenant, le mieux à faire était de partir d'ici, et de trouver refuge ailleurs... Peut-être vers la caserne? Abandonner la grande porte allait lui apporter des problèmes également, elle n'allait pas passer un bon moment... Pas du tout. Tout cela avait dégénéré si vite...

Maintenant, elle allait devoir trainer le corps de la civile jusqu'à la caserne, puis s'expliquer, donner sa version des faits, et espérer que le sergent lui donne raison... Et ça, elle n'en était pas certaine.
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MessageSujet: Re: Rencontre nocture [Ambre Rosélia/Élisabeth Blanchevigne]   Rencontre nocture  [Ambre Rosélia/Élisabeth Blanchevigne] EmptyDim 14 Juil 2019 - 3:22





Elisabeth & Ambre

Le noir.


▬ "Milicienne ! Remontes tout de suite monter la garde en haut, il faut toujours quelqu'un en poste ! "».

A qui était cette voix ? Ou était-elle ? Son corps engourdi par son malaise commençait à retrouver ses sens. Un froid piquant lui traversait le dos. Était-elle par terre ? Ses yeux étaient lourds, si lourds. Son esprit embrumé n’arrivait plus à reprendre le fil de ses pensées de manière normale.
Ses paupières s’ouvrirent difficilement. Sa vision était trouble. Elle papillonna quelques secondes, dans l’espoir d’une quelconque amélioration. Ambre distingua une silhouette face à elle. Qui était-ce bon sang ? Celle-ci lui paraissait grande. Bien trop grande, même pour une adulte. Au moins, maintenant elle savait qu’elle était à terre.

Elle papillonna encore une fois. Ses yeux réussirent à faire le point. C’était un homme, bedonnant. Habillé de vert, la jeune femme pensa qu’il s’agissait d’un milicien et en fut rassurée. Mais ses pupilles se fixèrent sur son visage. Un frisson de mauvais augure lui parcouru le corps. Pas un frisson dû à la fraicheur ressenti contre sa colonne vertébrale, non. Un frisson en signe d’alarme. Car le sinistre personnage en face d’elle avait un regard si malsain, empli d’une envie porcine que la jeune blonde n’avait pas vraiment envie de connaitre. Un sourire en coin animal. La blonde aurait voulu se lever, prendre ses jambes à son cou, partir loin de cet inconnu malveillant. Mais son corps encore endolori ne réussit à faire qu’un faible sursaut, tel un petit lapin terrorisé face à un chasseur. Ses yeux s’écarquillèrent en voyant le bonhomme approcher d’elle, son corps se raidit, prête malgré elle à subir la pire des agressions.

C’est alors qu’une voix frêle se fit entendre derrière la lourde silhouette qui était maintenant à quelques centimètres d’Ambre. Une voix qu’elle connaissait. Une voix qui résonnait dans son esprit. La mémoire lui revint subitement, comme dans un flash. La jolie milicienne qui portait le même prénom que feu sa fille, Elisabeth ! La brune essayait de la résonner alors que la tisserande voulait passer au-delà de la porte principale. Un malaise jusqu’alors inédit l’avait alors plongé dans le noir. Combien de temps cela avait-il duré ? Elle n’en avait aucune idée, mais la petite blonde remarqua alors que son corset avait été défait et qu’une couverture cachait sa peau blanchâtre. Si la situation n’était pas si grave, elle aurait surement rougi, mais le temps n’était pas à la pudeur malvenue. Seulement à la peur insidieuse d’un homme échauffé face à deux poids plume.

Le ton monta des deux côtés. L’homme se tourna et ambre ne put distinguer que quelques mouvements entre les deux protagonistes. De son côté, les forces lui revenaient et elle pu avec difficultés s’adosser contre le mur de pierre. Serrant de ses petits poings la couverture, elle vit avec surprise l’homme s’effondrer par terre, dans un râle douloureux. Une insulte fusa à l’encontre d’Elisabeth. Surement avait-il été blessé autant physiquement que dans sa fierté masculine. Bien fait se dit-elle. Dans la pénombre, Ambre pu enfin regarder la milicienne. La brune avait l’air fâché, voir soucieuse. Ambre culpabilisa. Tout cela arrivait à cause d’elle, elle en était clairement consciente. Sa faiblesse d’abord mentale, de vouloir fuir les murs réconfortant de Marbrume, et maintenant physique en faisant cet improbable malaise venait de mettre une si gentille personne dans une situation délicate. Elle ne savait quoi faire.

S’aidant du mur, Ambre utilisa toutes les forces qu’elle venait de récupérer pour se relever. Les jambes tremblantes, un petit gémissement sous l’effort, elle réussi tant bien que mal à tenir debout. La petite blonde s’avança chancelante vers Elisabeth, la couverture toujours agrippée avec détermination sur son poitrail. Arrivée à sa hauteur, sans un mot, elle se tourna vers le perfide milicien et le regarda avec tout le dégoût possible.


▬ "C’est vous qui allez le payer. Vous venez d’agresser une de vos collègues et une civile à moitié inconsciente ! Nous sommes deux, vous êtes seul. Vous êtes un homme méprisant et ne méritez pas le vert ! "».

Le visage de l’homme passa de la colère, à la panique. Il était clair qu’avec un témoin pour corroborer la version d’Elisabeth, il était dans de sales draps. Le fait de vouloir violer deux femmes innocentes étaient évidemment un acte grave, et une peine exemplaire pourrait être appliqué sur sa personne. Aussi ingrat qu’était le personnage, il n’avait évidemment pas envie de ça, et ses yeux reflétaient une réelle peur. La punition pouvait facilement aller à l’ablation de ses parties masculines. Il en était hors de question !
C’est donc brusquement que l’homme se releva, bien qu’une certaine gêne à l’entrejambe pût se remarquer. Rapidement, il chercha son arme de service, mais saoul comme il était, il l’avait laissé en haut du mur. Une chance pour les filles. Car il n’aurait pas hésité à s’en servir sur l’une d’elle, voir les deux. A la place de ça, prit au dépourvu, il donna un gros coup de poings dans le bras de la brune, jugeant surement Ambre inoffensive et la délaissant, par chance pour elle.

Elisabeth tomba en arrière, sur les fesses, de surprise et de douleurs. Ambre, surprise, poussa un cri et s’accroupi au niveau de la jeune femme presque instantanément pour voir son état. Rien de grave. Heureusement. A contrario, dans ce chaos qui ne dura que quelques secondes, le milicien profita de ce moment d’inattention pour prendre la fuite, laissant toute fierté loin de sa personne. En quelques secondes, il disparu dans les ruelles sombres de Marbrume. La tisserande soupira. Dans un espace aussi restreint qu’était la ville aujourd’hui, la milice finirait tôt ou tard par le retrouver. Et ce jour-là, elle ne paierait pas cher de son sort, pour accusation de viol et avoir déserté la milice. Un beau couard pensa-t-elle.

Un gémissement à ses pieds la fit sursauter. Elle en avait presque oublié Elisabeth. Celle-ci semblait grognon, mais pas vraiment blessé.


▬ "Et bien, vous êtes aussi petite que moi, mais vous êtes bien plus solides. Vous allez bien ? Je vous remercie énormément de m’avoir défendu pendant mon …malaise ? Rien ne vous y obligeait. Je témoignerais sans problème à votre chef de coutellerie que vous n’avez fait que vous défendre en plus de m’aider. Normalement vous ne risquez rien, au contraire de ce gros homme dégouttant qui était votre collègue. "».

Ambre lui fit un sourire franc. Peut-être le premier vrai sourire de la soirée. Toute cette aventure lui avait presque fait oublier ses pensées si sombres, et elle était énormément reconnaissante envers la milicienne de son aide apporté tout du long. Il était dur depuis la Fange de faire confiance aux gens, les travers et les penchants sadiques de certains s’étant développé dans cet univers sombre. Mais Ambre ce soir, pour la première fois depuis longtemps, venait de rencontrer quelqu’un qui lui semblait sûre, authentique. Quelqu’un qui n’agissait pas par intérêt, mais dans le simple but d’aider son prochain.
Quelqu’un de bien.

Peut-être la vie n’était-elle pas si noire que ce qu’elle pensait depuis si longtemps ? Peut-être que ce que la milicienne avait essayé de lui faire comprendre plus tôt dans la soirée était vrai. Qu’elle pourrait à nouveau compter pour des gens. Qui sait ? Les trois l’avaient peut-être épargné pour une bonne raison. Une raison qu’elle n’avait pas encore découverte, mais qui viendrait, un jour.

Le cœur d’Ambre balançait. Entre souvenirs, pensées morbides et lueur d’espoir. Qui aurait cru que cette lueur d’espoir porterait le nom de sa fille, pourtant un souvenir si douloureux aujourd’hui encore. C’est d’une voix faible, ténue, qu’elle s’exprima. Elle avait tellement honte que le sol fût son interlocuteur, les yeux rivés au sol.



▬ "Je suis désolée pour tout. Cette soirée affreuse est entièrement ma faute. A cause de mon égoïsme. Moi qui pensais que ce serait facile. Faire un peu de charme à un milicien et à moi la liberté. Vous qui êtes si gentille, vous avez essayé de m’aider, et je n’ai fait que vous attirer d’horribles problème. Pourtant, je commence à croire en ce que vous me dites depuis ce soir… Croire que mes enfants souhaitent le meilleur pour moi. Comme les trois ! Croire que rien n’est finit, que tout peut encore arriver. J’ai envie d’y croire… Vraiment. "».



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MessageSujet: Re: Rencontre nocture [Ambre Rosélia/Élisabeth Blanchevigne]   Rencontre nocture  [Ambre Rosélia/Élisabeth Blanchevigne] EmptyLun 22 Juil 2019 - 13:30
Elisabeth avait le souffle court, non pas à cause de l’effort physique qu’elle avait fait qui avait été bien trop bref pour la fatiguer, mais plutôt à cause du stress accumulé. Son esprit tournait à cent à l’heure, pour savoir quelle était la meilleure solution devant ce qu’elle venait de faire. Lui pouvait inventer n’importe quelle version et tant qu’elle était un minimum crédible c’était certain que la version de la milicienne serait écartée. C’était comme cela que fonctionnait la milice. Quelle allait être sa punition? Mieux valait ne pas y penser et trouver un moyen de se tirer de là. Tuer ce gros porc? Elle était tentée, mais se débarrasser du corps allait être infaisable, et cela ne lui attirerait que plus de problèmes.

Bien entendu elle n’en était pas au bout de ses peines. Et elle en était même un peu paniquée. Heureusement une voix s’éleva, une voix féminine qui la fit sursauter. L’avait-on-vu? Quelqu’un d’autre? Mais non, c’était Ambre, qui avait vue la scène, ou du moins une partie, et avait été consciente. Que les Trois en soient louées, effectivement avec une témoin civile elle avait déjà plus de chances de s’en tirer. De quoi reprendre un peu d’aplomb. Mais comment allait-il alors réagir à cela? Tout n’était pas forcément perdu pour lui, mais il fut le premier à péter les plombs.

Ivre d’alcool et de douleur, il tenta d’agripper le pommeau de sa lame à sa ceinture, en vain, puisqu’il l’avait oublié, fort heureusement. Les Dieux étaient de leur côté aujourd’hui, il semblerait. Néanmoins il alla tout de même lui asséner un coup de poing, plus rapidement que ce qu’elle aurait pu imaginer. L’attaque la prit alors au dépourvu et elle eu le réflexe de se protéger de son bras. L’impact la projeta néanmoins à terre sous la surprise, mais le coup avait été assez faible, trop faible pour faire des dégâts autre qu’une simple ecchymose. Certainement trop ivre d’alcool et de douleur pour frapper convenablement.

Il profita alors de la diversion offerte par son coup pour prendre la fuite par la porte alors que la blonde était venue s’inquiéter de son état. Mais avait-elle vraiment le temps de s’inquiéter de cela? Pouvait-elle vraiment le laisser fuir? La milicienne encore en forme se leva, se saisit de son arc, et se précipita vers la porte. Elle agissait instinctivement, mais alors qu’elle glissait ses doigts sur l’empennage d’une de ses flèches, elle se ravisa. Sa fuite signait sa culpabilité, lui tirer dans la jambe pour le livrer aux autorités allait lui apporter plus de soucis qu’autre chose. Bien que laisser ce porc en liberté risquait aussi de lui apporter des soucis, au moins, elle aurait alors la milice de son côté.

Soupirant et replaçant son arc dans son dos, elle se retourna vers la blonde. Le pire semblait être passé, heureusement. « Ca va, je ne suis pas si solide que cela non plus. On va dire que j’ai connu pire. Il était ivre et venait de se prendre un sale coup, il était pas au meilleur de sa forme. » répondit-elle dans un premier temps avant de laisser un petit silence planer. Elle n’avait pas de remords à avoir. Tout finissait même plutôt bien, d’ailleurs, la situation aurait pu être bien bien pire.

« J’ai fait ce que je trouvais juste, je n’allais pas rester les bras croisés à monter la garde en haut en sachant ça. Puis c’est en quelques sortes mon métier... De protéger les civils. » ajouta-t-elle ensuite avec une certaine modestie. Elle avait agit sur une impulsion, comme souvent dans ce genre de situations tendues. Et comme toujours, elle échouait à toujours interpréter les conséquences de ses actions avant de les avoir faites. Mais pouvait-elle vraiment tergiverser plusieurs secondes dans ce genre de cas? La milicienne n’avait que profité de la surprise envers son collègue pour lui porter un coup bien placé. En l’ayant loupé, elle n’aurait pas été sûre de pouvoir gagner ce combat, même s’il était ivre.

La brune passa ensuite une main dans ses propres cheveux, à l’arrière de son crâne, tout de même légèrement gênée. « Je suppose que, par contre, j’aurai bien besoin d’un témoin extérieur pour présenter les événements à mes supérieurs... » commença-t-elle alors à expliquer. « ... Mais aussi con que ce type puisse être, il n’avait pas tord, il faut toujours un milicien pour garder la grande porte. Je ne peux pas abandonner mon poste. Et je n’ai aucunement envie de vous envoyer vers la caserne seule avec ce type qui rode encore dans les environs sûrement. » poursuivit-elle ensuite. Que pouvait-elle faire alors? Renvoyer la civile chez elle et lui donner rendez-vous à la fin de son service pour qu’elle vienne témoigner? Cela souffrait du même défaut que l’envoyer directement vers la caserne.

La jeune femme soupira, il ne restait pas trente solutions à leur souci. « Du coup, montons ensemble sur la muraille. Et puis, tu peux prendre la couverture, tu en auras bien besoin là haut. Tu ne peux pas rester seule en bas, si jamais il se repointe. Et puis, tu peux me tutoyer, aussi... » suggéra-t-elle dans un premier temps. La nuit était encore loin d’être finie et elle ne pourrait aller faire son rapport à la milice qu’au petit matin. D’ailleurs, peut-être faudra-t-il qu’elle fasse redescendre Ambre de la muraille avant que la relève n’arrive... Amener les civils là haut n’était sûrement pas très légal.

« Personne n’aurait pu deviner que ça allait se finir ainsi, de tout de façon. Il n’y a pas à s’excuser... » répondit-elle alors en montant les marches de la tour. « ... Et puis, rien n’est fini. Tant qu’il y aura des vivants, rien ne sera fini, il y aura toujours une étincelle d’espoir. Rien ne nous dis que la fange restera éternellement. Après tout, ça ne fait pas si longtemps qu’elle existe... » expliqua-t-elle alors, puisqu’elle ne connaissait rien sur ce fléau, comme tout le monde. Les fangeux finissaient-ils par mourir de faim ou de vieillesse? Ce n’était pas impossible, s’ils n’avaient plus rien à se mettre sous la dent. A force de rester derrière les murs, leur nombre allait peut-être diminuer. Puis, ils pourraient passer à la prochaine phase.

« Et puis peut-être qu’un jour, l’on pourra reconquérir le duché entier, puis le royaume. Que tout redevienne comme avant. Tant qu’il y a des vivants pour lutter et rêver de ça, rien n’est terminé. » ajouta-t-elle ensuite. C'était un rêve un peu fou, complètement fou même, mais c'était celui de son feu mari. Et il avait une signification particulière, comme si le porter, le partager, le faisait encore vivre dans son cœur. Elle n’allait pas vraiment revenir sur ses enfants ni sur les Trois, puisqu’elle ne savait pas vraiment pourquoi les Dieux leur infligeaient cela. Par contre, elle avait bien l’impression que ces derniers lui avaient donné un petit coup de pouce ce soir, à elle et à Ambre. Et elle espérait qu’ils soient encore cléments pour la résolution finale de cette affaire, et qu’elle n’entende plus jamais parler de ce milicien qui avait fuit.
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Ambre Rosélia
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MessageSujet: Re: Rencontre nocture [Ambre Rosélia/Élisabeth Blanchevigne]   Rencontre nocture  [Ambre Rosélia/Élisabeth Blanchevigne] EmptyDim 18 Aoû 2019 - 11:05





Elisabeth & Ambre

Llorsque Elisabeth lui proposa de monter la muraille de Marbrume, un non catégorique s’ancra dans son esprit. Pour une femme droite comme elle, il était inconcevable pour elle de passer outre des règles élémentaires comme celle-là. Belle ironie pour quelqu’un qui comptait charmer un garde pour sortir de la ville et chercher son fils passant bien au-dessus de toutes les lois de la ville. Mais cette nuit ne s’était passé en rien comme prévue. Bien au contraire. La rencontre d’une jolie brune y était pour beaucoup. Cette personne si pure dans ses réactions avait réussi à toucher le cœur de la tisserande, si proche du gouffre. C’était un petit miracle à l’échelle de la jeune femme. En effet, peu de personne aurait réussi à faire remonter de si bas la petite blonde. La franchise et la force qu’elle lui avait livrées lui avait permis de voir qu’il y avait encore des choses en cette terre qui valait la peine de se battre. Que la noirceur de son esprit n’était pas de la force mais de la faiblesse. Qu’importe ce qu’elle pensait, sa mort serait plus inutile que continuer d’avancer. C’était peut-être des choses évidentes pour beaucoup de monde, mais Ambre était seule dans son petit monde, et personne n’avait été là pour la raisonner. Pour lui montrer, comme à une enfant, les bêtises à ne pas faire. Lui réapprendre à avancer, pas à pas.

Bien évidemment, une soirée ne suffisait pas à changer totalement une personne. Bien qu’il aurait été plus positif pour elle que ce soit le cas. Les ombres du gouffre dans lequel tomber ne serait jamais bien loin de la petite tisserande, et n’importe quelle épreuve pouvait l’y précipiter sans ménagement. Mais ce soir, une douce et fragile paix l’avait envahi. L’image de son fils flottait avec douceur et non avec douleur dans son esprit. Le prénom d’Elisabeth n’était plus un crève-cœur. Voir quelqu’un s’inquiéter pour elle, voir quelqu’un ne pas hésiter à la défendre, à prendre des coups pour elle lui faisait prendre conscience que le monde n’était pas si pourri. A l’inverse, la pourriture pouvait apparaître partout, même dans la milice. L’idée de retourner chez elle ne la laissait pas indifférente, mais l’image du gros milicien l’a fit frissonner. Il serait clairement imprudent de repartir seule dans les rues sombres de Marbrume. Et il était tout bonnement impossible de demander à la verte de l’accompagner chez elle, laissant son poste primordiale sans surveillance. Ambre soupira. Elle n’avait pas vraiment d’autres choix que d’accepter la proposition de sa coéquipière d’un soir.

La nuit était devenue presque glaciale. Sa cape, aussi épaisse soit-elle, ne suffisait plus à la réchauffer totalement. Peut-être son séjour prolongé sur les pavés glacés à moitié dénudée quelques minutes plus tôt n’avait pas aidé. C’est avec grand plaisir qu’elle accepta la couverture sur ses épaules et s’enroula dedans, formant une grosse boule sombre surmonté d’une petite tête blonde. Elle monta les escaliers en silence, écoutant la brunette avec attention. Oui, surement avait-elle raison. On ne connaissait à ce jour, rien de ce fléau. Rien ne disait que la Fange pouvait disparaitre comme elle était apparue, soudainement. Qui sait, les morts pourrait revenir à la vie, et tout redeviendrait comme avant. Si seulement… Hélas, Ambre avait beau prier les Trois plusieurs fois par jour, le doute était présent au fond de son cœur. Un tel malheur avait peu de chance de se transformer en un si grand bonheur. C’était une vision utopiste, mais la vision d’Elisabeth la lui semblait tout autant, dans un autre registre. Reconquérir le royaume, quelle idée saugrenue, mais tellement douce à imaginer !

Elles arrivèrent en haut de la muraille. Une chose frappa Ambre avec violence. L’air. L’air été frais. Pure. La jeune femme renifla l’air comme un petit animal. Quel bien cela faisait ! Elle n’avait évidemment pas pu sortir des murailles de la ville et c’était habituée aux odeurs putrides de celle-ci. Et pourtant, la maintenant, elle pouvait sentir l’air frais, sans impureté passé sur son visage. Un sourire s’échappa de son visage. Engaillardis par cette bouffée d’air frais, elle se rapprocha en courant du bord de la muraille. Hélas, la déception pu se percevoir sur son visage pendant quelques secondes. La nuit noire au-delà du mur rendait toute visibilité impossible. Un écran noir se dressait face à elle. Seule l’air frais sentant la douce odeur de la nature et le bruit du frémissement des arbres étaient audible. La tisserande ferma les yeux quelques instants, profitant de ce doux bruit dont elle avait été privée depuis longtemps. C’était si agréable. Une sensation de sérénité qu’elle n’avait pas ressentie depuis des années.

Un cri la fit sursauter. Une voix d’homme.



▬ " Eh la ! Qui êtes-vous ? Milicienne pourquoi y a-t-il une civile sur la muraille ? Expliquez-vous ! "».

Ambre se tourna, les yeux ronds. Un milicien arrivait en furie vers eux. Grand, plutôt musclé, il faisait plus d’une tête que la blonde qui paraissait minuscule à côté de lui. Les sourcils froncés, il regardait Elisabeth avec rage. La tisserande se mit entre eux deux, ne voulant pas que la milicienne prenne toute la fureur, sachant que la situation était totalement de sa faute.



▬ "Attendez ! Ce n’est pas sa faute ! Je voulais sortir de la ville pour…fuir… Elle m’a aidé… J’ai fait un malaise ! … Et puis son collègue, votre collègue à voulu m’agresser sexuellement... Elisabeth ma défendu… Mais il nous a blessé, et a fui ! Elle a voulu que je monte pour me protéger ! Sinon l’autre aurait pu se cacher dans la ville pour m’agresser... "».

Le milicien haussa un sourcil. Le discours totalement décousu de la jeune femme le laissa pantois. Heureusement pour les filles, ce n’était clairement pas une méchante personne. Bien qu’il fût sceptique, il n’agressa pas plus les deux femmes présentes. Il les regarda juste tours à tours de son air suspicieux. D’une voix sèche et soudaine, faisant sursauter les demoiselles, ils se décida enfin.


▬ "Bon ! Je vous laisse le bénéfice du doute toute les deux ! Je prends la relève dès maintenant, partez tout de suite à la coutellerie pour vous expliquer. Il en sera du devoir du chef de la coutellerie de décider de votre sors "».

La petite blonde soupira. D’un côté, elle était contente qu’Elisabeth ne se fasse pas réprimander, de l’autre, elle était triste de quitter si rapidement ce petit havre de paix. Mais elle savait qu’elle allait devoir rendre des comptes pour cette soirée catastrophique. Elle n’espérait qu’une chose, que la gentille milicienne ne soit pas punie par sa faute, et ça, elle fera tout pour l’éviter.

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MessageSujet: Re: Rencontre nocture [Ambre Rosélia/Élisabeth Blanchevigne]   Rencontre nocture  [Ambre Rosélia/Élisabeth Blanchevigne] EmptySam 24 Aoû 2019 - 22:44
Elle qui s'attendait à ce que son idée se solde juste par une fin de soirée tranquille, elle n'eut même pas le temps de poser ses fesses sur le tabouret qui traînait en haut de la muraille que déjà les problèmes revenaient au galop. Enfin plus exactement au pas de course sous la forme d'un milicien visiblement énervée de voir une civile en haut des remparts. Mais avant même qu'elle ne puisse tenter de se défendre, c'est Ambre qui expliqua leur situation. Cela avait certainement plus d'impact si c'était une civile paniquée qu'une milicienne l'étant un peu moins. Certes, c'était interdit, mais était-ce vraiment si dramatique?

Le milicien leur déclara alors qu'elle avaient alors à faire leur rapport auprès du coutiller. Si Ambre arrivait à la défendre avec autant d'ardeur, elle risquait de bien s'en tirer. Elisabeth hocha la tête. « Je ne pouvais pas abandonner mon poste, ni la laisser seule... Je vais aller m'expliquer, et je reviens reprendre mon poste. Merci. » déclara-t-elle alors avant de partir, reprendre l'escalier dans le sens inverse, Ambre à sa suite. Elle laissa échapper un petit soupir une fois assez éloignée.

« Décidément, pas si facile que ça de garder cette muraille. » fit-elle remarquer à elle-même en descendant les marches, avant de se retourner vers Ambre. « On peut s'estimer assez chanceuses, reste plus qu'à convaincre le coutiller. Je le connais pas, par contre, je suis une milicienne externe d'habitude... » déclara-t-elle alors. Elle était dans la milice depuis trop peu de temps pour vraiment connaître la réputation de cet homme. Allaient-elles tomber sur un tyran ou bien sur quelqu'un de compréhensif?

Alors qu'Elisabeth réalisait le chemin dans un certain silence, elle arriva à l'endroit où se trouvait le coutiller, qui fut assez surpris de la voir se présenter avec une civile. Intrigué, il semblait à l'écoute, même si un petit regard froid envers cette milicienne débutante se laissa voir, un regard assez intimidant. Elle se racla légèrement la gorge. « Euhm... Monsieur. La dame ici présente s'est présentée à la muraille, et a fait un malaise, rien à voir avec l'alcool... » commença-t-elle alors à raconter. Elle omis volontairement le fait qu'Ambre voulait à la base quitter la ville, mais elle raconta le reste de l'histoire sans omettre de détails. Parfois, l'homme d'arme demandait à la civile des détails supplémentaires, ou bien une confirmation. Une fois leur histoire terminée, il sembla réfléchir un court instant.

« Hm. On va ouvrir une enquête. Vous, donnez-nous vos coordonnées, et la milice vous recontacterai. Et vous, milicienne, retournez de suite à votre poste. On vous a déjà appelée parce-qu'on était pas assez pour garder la ville, on a pas besoin de miliciens ailleurs qu'à leurs postes. Et encore moins de déserteurs. » répondit-il alors d'un ton froid qui ne laissait pas trop de place à la discussion. Elisabeth s'exécuta, écoutant tout de même du coin de l'oreille l'adresse de la jeune femme, et en espérant qu'elle arrive bien à rentrer chez elle.

Une fois dehors, elle l'attendit un petit dans l'ombre, hors de vue, avant de l'interpeller. « Psst. C'est moi. Je pense que c'est un au revoir du coup? Je ne peux pas trop traîner. Merci pour tes témoignages, ça m'épargne bien des soucis. Soit prudente en rentrant, et ne traîne pas. On se reverra peut-être. » lui souhaita-t-elle avec un petit sourire. Après, peut-être que si elle s'ennuyait un moment où elle pouvait se reposer, elle irait visiter la blonde à son domicile histoire d'un peu mieux la connaitre. Et de l'aider à lui remonter le moral, aussi.
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