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 Les liens du fer, frères de bataille [Zéphyr]

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Élisabeth BlanchevigneCoutilier
Élisabeth Blanchevigne



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MessageSujet: Les liens du fer, frères de bataille [Zéphyr]   Les liens du fer, frères de bataille [Zéphyr] EmptyVen 5 Juil 2019 - 12:54
Une course vaine. Tout ceci avait été vain, elle s’était faite rattraper. Bien sotte avait été celle qui pensait pouvoir distancer un fangeux le temps qu’une diversion ne l’envoie sur une autre personne. La peur avait broyé son coeur, troublé ses sens et sa raison. Si seulement le fangeux pouvait se précipiter sur un civil, l’oublier, le temps qu’elle ajuste un nouveau tir, mais non, il n’en fit rien. C’était elle qu’il voulait, comme une sordide vengeance envers la flèche qui était planté dans son corps.

A terre, c’était trop tard pour se défendre. Se débattre comme une diablesse ne servait à rien. Ses crocs se plantèrent dans son épaule, profondément, son bras blessé de plus en plus meurtri, son sang s’écoulant de ses blessures toujours plus nombreuses. Serrer les dents ne servait à rien. Elle ne pu que crier, un cri mêlant douleur, rage et désespoir alors qu’elle se faisait dévorer. La milicienne avait beau se débattre, rien, elle ne pouvait rien faire, la créature était trop forte. La créature relâcha son épaule meurtrie, un bref répit, puisqu’elle se dirigeait vers sa gorge, le coup de grâce, le dernier.

C’était ainsi qu’elle allait mourir. C’était ainsi qu’elle s’était imaginée mourir. Par la fange. Mais pas en pleine ville. Pas aujourd’hui. Avait-elle fait les bons choix? Ses actes avaient-ils eu un sens? Elle ferma les yeux, tant pour éviter de contempler une dernière fois le visage hideux qui la surplombait que par résignation. Même si un mince espoir la faisait continuer de se débattre, elle n’était pas assez forte, elle ne pouvait rien faire.

Un liquide poisseux et visqueux se répandit alors sur elle. Une odeur d’hémoglobine intense et écoeurante... Son sang? Pourquoi son bras continuait alors à lui faire si mal? Elle qui était pourtant prête à partir dans l’autre monde, la douleur n’aurait-elle pas du disparaître? Sur elle, le fangeux relâcha sa prise, perdit ses forces, devenant aussi malléable qu’un pantin. La milicienne ouvrit les yeux, poussa difficilement la créature sur le côté de son bras valide, avant d’essayer d’essuyer le sang qui la recouvrait. Mais elle ne fit que l’étaler plus encore.

Son souffle était court, ses pupilles dilatées par l’adrénaline qui envahissait son corps, son coeur battait la chamade. Le fangeux était... mort? Lui et pas elle? Le noble était là, celui qui était déjà intervenu pour elle une fois, dont elle avait tué le fangeux ensuite. Son nom? Il n’avait aucune importance actuellement. Sa gorge était serrée, elle ne pouvait rien dire. Partir, elle devait partir d’ici. Loin, loin de la fange...

La milicienne faisait peine à voir. Couverte de sang, tant le sien que celui du fangeux qui avait failli la tuer, son bras irradiait une douleur insoutenable. Mais la cavalerie était arrivée. Une main tendue, qu’elle attrapa avec son bras valide. Se relevant, elle chancela, tremblante, sous le choc, silencieuse. Ses jambes peinaient à la porter alors que l’adrénaline dans son corps retombait, et une nausée bien plus forte qu’elle la saisit immédiatement. S’éloignant d’un pas, se tournant, elle rendit son repas. Trop d’émotion, trop d’odeur de sang, elle ne pouvait pas s’y faire.

Une main réconfortante sur son épaule valide se posa. Bien maigre geste face à son désarroi. La jeune femme était pâle, pâle comme un cadavre. Le sang perdu, la nausée, la peur... Il était temps de repartir, oui. Elle entendit à peine la proposition faite au noble. Allait-il devenir sergent? La question semblait dénuée de toute importance pour l’instant pour la milicienne, qui avait encore une blessure à soigner. Essayant de la tenir de sa main valide, d’épancher le flot d’hémoglobine qui sortait de son épaule gravement blessée, sa technique n’était que peu efficace. Mais bien rapidement elle fut raccompagnée par un homme d’armes et par le noble en direction de la ville... En direction des soins.

Proche de l’homme qui lui avait sauvé la vie, alors que malgré son état de choc, elle ne réussi à prononcer que quelques mots. Peu nombreux, mais qui venaient du plus profond de son cœur. « Merci... Merci beaucoup... » arriva-t-elle à bredouiller dans une sincérité remarquable. Si elle l’avait débarrassé d’un fangeux, lui avait clairement sauvé sa vie sans le moindre doute.

Mais elle se sentait faible, si faible. Était-ce son sang qui la quittait, ou bien la pression du combat qui retombait? Ou bien certainement les deux en même temps. « Des soins... » déclara-t-elle dans une évidence qui faisait peine à voir. Mais son esprit était encore embrumé, elle était sous le choc de cette danse avec la mort. Il ne s’en était fallu que d’une seconde, une seconde de plus et elle ne serait plus de ce monde. Elle n’était pas tirée d’affaire pour autant, la blessure était profonde...

La ville allait-elle tomber? Tout était-il perdu? Qui était encore en vie dans sa coutillerie?Artorias allait-il revenir sans une égratignure et se vanter ou bien n’allait-il pas revenir du tout? Aurait-elle du viser la folle de la secte des marais plutôt que le fangeux du sergent? Les doutes, les regrets, les peurs, tout se bousculait dans son esprit. Continuer d’aider, elle l’aurait aimé, mais rien que le fait de penser à son bras lui faisait serrer les dents tant la douleur était intense. Pouvait-elle être sauvée ou bien allait-elle être exécutée dans la panique qui reignait partout en ville? Même s’il n’y avait plus de barrage filtrant au niveau où ils étaient, plus de barricades, rien n’était encore joué... Tant de questions et tellement peu de réponses, seuls des doutes et des scénarios tous plus horribles les uns que les autres.

« Que les Trois nous fassent voir un nouveau lever de soleil... » murmura-t-elle entre ses dents serrés sous la douleur. Pourquoi leur infligeaient-ils toute cette souffrance et ces épreuves?
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MessageSujet: Re: Les liens du fer, frères de bataille [Zéphyr]   Les liens du fer, frères de bataille [Zéphyr] EmptySam 6 Juil 2019 - 14:20
On était venu les récupérer, alors que Zephyr avait abattu le dernier Fangeux, alors que la Milicienne venait de l'échapper belle. Quelques secondes de plus, et s'en était fait d'elle, bénis soient les Trois de l'avoir épargnée. On les avaient menés devant l'un des Capitaines, lequel les avaient félicités, l'avait même invité à rejoindre la Milice pour y entrer directement comme Sergent. Le qualificatif de miraculé avait quelque chose de dérangeant, parce que pour chaque miraculé, combien d'autres étaient tombés ? Ordre fut donné d'accompagner la blessée jusqu'à l'endroit où on pourrait la soigner et c'est d'un pas presque machinal que le Noble se mit en marche, encore secoué de ce qui venait d'arriver, de toute l'énergie qui retombait et qui le laissait soudain vide de toutes forces, ou peu s'en fallait. Marcher, ça il savait faire, un pas après l'autre, ses yeux gris scrutant les alentours alors qu'il laissait en place sa main sur la garde de son épée Vide-Fange. Non, celle-là ne le quitterait jamais, elle venait une fois encore de leur sauver la mise et il en avait bien conscience, de même qu'il venait de rembourser sa dette auprès de la jeune femme qui marchait à ses côtés dans un état bien peu enviable.

« Merci... Merci beaucoup... »

Le Banneret eut un pâle sourire sans joie et secoua lentement la tête.

- Merci à vous, vous m'avez sauvé la première. Je n'allais pas laisser ce monstre vous dévorer.

Il prit une inspiration et se passa la main sur le visage, chassant les images de son esprit malgré le fait qu'elles reviennent s'imposer devant ses yeux comme des ombres déplaisantes vouées à le hanter. Il n'allait pas bien dormir cette nuit, pas bien du tout, et en entendant la Milicienne évoquer des soins, presque en une demande plaintive, il su qu'elle non plus ne risquait pas de pouvoir se reposer convenablement. Se rapprochant d'un pas, Zephyr la détailla des pieds à la tête, notant ses blessures, sa pâleur, ses dents serrées... Il fronça les sourcils, s'inquiétant forcément, redoutant de la voir vaciller ou même s'effondrer. Non pas qu'il ne serait pas prêt à la porter si nécessaire, mais il était difficile d'évaluer si sa vie était ou non en danger tant qu'elle n'aurait pas été examinée par un soigneur. Lorsqu'elle murmura une prière aux Trois pour voir un autre lever de soleil, l'homme secoua la tête et se décida à reprendre la parole.

- Vous vivre jeune fille, votre heure n'est pas encore venue. Nous serons bientôt arrivés et vous pourrez vous reposer une fois qu'on vous aura soigné.

Il tapota l'épaule indemne de sa main valide, se voulant encourageant bien qu'il ignora tout des inquiétudes qui pouvaient étreindre le cœur de la Milicienne. Lui-même avait déjà été blessé à plusieurs reprises par des Fangeux et malgré tout il était encore vivant, aussi oubliait-il parfois, en quelques rares occasions, que tous ne savaient pas qu'on pouvait survivre sans se transformer de son vivant. Une fois mort, il ne disait pas que cela n'était pas un risque, d'ailleurs il avait donné des consignes strictes à son propos : qu'il meurt par la Fange, l'épée ou la maladie, il voulait que son corps soit décapité, hors de question de se relever en monstre, certainement pas, on ne pouvait prendre aucun risque. En attendant il était vif et prompt à combattre et c'était tout ce qui importait.

- Vous avez été très brave Milicienne et... quel est votre nom d'ailleurs ? Avec tout cela, je l'ignore encore.

Et pourtant au vu de ce qui venait d'arriver, il comptait bien ne pas oublier de sitôt le nom qu'elle allait lui donner. Ils avaient beau être quittes, l'archère avait été admirable malgré la dangerosité de la situation, et il espérait bien la revoir régulièrement pour prendre de ses nouvelles et s'assurer que tout allait au mieux pour elle.
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MessageSujet: Re: Les liens du fer, frères de bataille [Zéphyr]   Les liens du fer, frères de bataille [Zéphyr] EmptySam 6 Juil 2019 - 17:37
Elisabeth avait-elle vraiment sauvé son propre sauveur la première? Dans son état, elle n'avait pas trop la force de protester ou d'argumenter, mais lui au moins était encore intact. Surtout qu'il s'était déjà précipité une première fois pour lui porter assistance en redirigeant l'attention du fangeux sur lui. Elle, elle n'avait que réussi à fuir, et rongée par le remord elle s'était retournée pour tirer deux traits, avant de fuir une fois encore. Était-elle brave comme il venait de lui dire? Vivrait-elle ou allait-elle mourir de ses blessures? Les mots du brun étaient rassurants, ils arrivaient à apaiser ses doutes et ses remords. Un léger sourire arriva à se frayer un chemin dans son visage fermé par la douleur qu'irradiait son bras.

" Brave? Ce n'est pas moi qui me suis jetée devant un fangeux pour vous permettre de fuir... " fit-elle alors remarquer. C'était un acte dont elle était parfaitement incapable, surtout après avoir vu un fangeux de si près. Elle était bien plus à l'aise de loin avec un arc, et elle était mentalement incapable d'aller au contact de ces créatures. Jamais elle ne voulait revivre cela, et ce souvenir allait la hanter jusqu'à sa mort. Serait-elle seulement encore capable de tirer droit à l'arc après avoir vécu cela?

" Je m'appelle Élisabeth... " commença-t-elle alors d'une voix plus faible qu'elle ne l'aurait souhaitée. Sa vision se troubla légèrement, elle chancela, manqua de peu de s'effondrer. La force de ses jambes la quittaient, son souffle était court, son sang manquait. Mais elle s'accrocha à ce qui était le plus proche. D'abord à sa manche avec sa main valide, puis plus haut au niveau de son épaule pour avoir un appui. " ... Élisabeth Blanchevigne. " termina-t-elle difficilement. Parler avait-il déjà été si difficile? Avec le support que lui offrait le noble, elle pouvait avancer encore à un bon rythme, même si ses jambes chancelaient.

" Désolée... Je me sens si faible... Et vous? Comment vous appelez-vous? ... Je n'ai pas souvenir que vous vous soyez présenté... Vous êtes... noble?"
s'excusa-t-elle alors, demandant ensuite des détails. Vu sa tenue il semblait ne pas être de la milice, clairement, donc il était ou bien mercenaire ou bien un noble chevalier ou quelque chose du genre. Voire même un comte comme Roland mais ces derniers ne courraient pas trop les rues non plus. La milicienne n'avait pas envie de trop se plaindre non plus, elle ne voulait pas se faire porter ou bien faire pitié à quiconque la voyait. La jeune femme ne voulait pas être un poids pour l'humanité. Elle avait rejoint la milice pour lutter, pas pour se faire sauver, et la pensée de ses camarades encore en train de se battre lui glaçait le sang. Ne devrait-elle pas être là pour les aider? Tristefer, Artorias, et tous les autres?

Le petit groupe se dirigeait vers la caserne. Plus proche et moins bondée de monde, elle avait de meilleures chances de se faire soigner. La milicienne reconnu facilement le bâtiment, tant elle le fréquentait. L'agitation régnait désormais ici aussi même si la fange ne l'avait pas encore atteint. Mais ils y étaient, presque. En entrant de le bâtiment, un camp de fortune était monté, les blessés étaient déjà présents, elle n'était pas la première, bien entendu, et des soigneurs de la milice s'affairaient déjà avec plusieurs patients, pas toujours autant blessés qu'Elisabeth. Elle semblait assez prioritaire.

Pourtant lorsqu'elle entra, seul un milicien qui était resté ici pour qu'il reste un semblant d'ordre vit le petit groupe arriver. Il observa rapidement les blessures de la jeune femme, sembla hésiter sur la décision à prendre. Demander de l'achever ou la laisser passer. Élisabeth ne s'en rendit pas compte dans son état avec sa vision embrumée mais on pouvait lire sur son visage comme dans un livre ouvert. D'un signe de tête, il leur fit alors signe de rentrer, et de l'installer sur une paillasse de fortune.

Une fois couchée, Elisabeth se sentit partir tant elle était fatiguée. Juste se reposer... Il fallait encore attendre un soigneur, mais ils avaient l'air occupés. Pas toujours avec des cas plus graves qu'elle, mais ils ne pouvaient pas avoir les yeux partout et l'organisation n'était clairement pas la meilleure vu la situation critique. Jamais ils n'avaient eu à traiter autant de blessés en même temps, et le triage n'était pas vraiment la chose la plus au point actuellement.

Allongée mais sans soigneur pour s'occuper d'elle, la jeune femme ne put que lancer un regard suppliant à Zephyr et au guerrier les ayant accompagnés, n'ayant même plus trop la force de parler, c'était le mieux qu'elle pouvait faire alors qu'elle se vidait de son sang. Avec de la chance, un médecin arriverait bientôt... Mais elle était tellement pleine de sang que le premier qui relèverait la tête allait sûrement venir vers elle, non? Faites que cela puisse être soignée, elle n'avait aucunement envie d'être achevée ici et maintenant... Ou bien est-ce-que son statut de femme allait encore jouer contre elle?
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MessageSujet: Re: Les liens du fer, frères de bataille [Zéphyr]   Les liens du fer, frères de bataille [Zéphyr] EmptyDim 7 Juil 2019 - 8:10
Il ne pouvait nier avoir bondit sans hésiter pour tenter de sauver la Milicienne, mais selon Zephyr il ne s'agissait nullement de bravoure, mais de devoir. Un homme capable de combattre ne devait pas fuir face au danger si la menace pouvait être éradiquée, quand bien même dans le cas des Fangeux il ne fallait jamais présumer de ses forces tant ces créatures étaient puissantes et imprévisibles. Pour autant il n'aurait pas laissé quelqu'un se faire dévorer sans réagir et, selon lui, il n'y avait nullement à y revenir, d'autant plus que l'archère lui avait sauvé la vie, ils étaient quitte un point c'était tout. Lorsqu'elle lui donna son nom, le Banneret la vit chanceler et se rapprocha d'un pas, prêt à la rattraper, la laissant se retenir à son épaule sans protester le moins du monde. Lui-même avait déjà été blessé par ces monstres, il savait que le corps pouvait nous trahir, surtout lorsque l'on perdait encore son sang tout en cheminant vers un lieu où l'on pourrait être soigné. Les chevaux étaient occupés à des tâches plus urgentes, ils ne pouvaient servir à transporter les blessés pour le moment. L'homme secoua ainsi légèrement la tête en entendant les excuses, passant un bras dans le dos de la Milicienne pour l'aider à progresser, prêt à ralentir le rythme si jamais cela s'avérait nécessaire.

- Oui, je suis le Banneret Zephyr d'Auvray, j'ai trouvé refuge comme beaucoup d'autres à Marbrume quand la Fange a ravagé nos terres.

Il marqua une pause, songeur et un peu sombre en repensant au chemin parcouru jusqu'à présent, puis reprit avec un léger sourire qui se voulait encourageant.

- Tenez bon Milicienne Blanchevigne, nous serons bientôt arrivés et l'on pourra vous soigner. Nous avons besoin d'archers de votre trempe.

Car même si elle avait couru pour sa vie, cela demeurait compréhensible quand un Fangeux tentait de vous sauter à la gorge pour vous dévorer. L'homme n'en était pas certain, mais il supposait qu'elle n'avait jamais dû en voir de si près pour réagir de la sorte, elle devait davantage être habituée à les flécher à vue, en gardant ses distances, comme tout bon archer. Avoir ces monstres dans leurs rues en avait déstabilisé plus d'un, lui-même angoissait à présent et se pencha pour demander à l'homme d'arme qui les accompagnaient si l'Esplanade avait été touchée. La réponse négative le rassura partiellement et il soupira de soulagement alors qu'ils arrivaient en vue de la caserne où nombre de gens affluaient désormais. Bien qu'il ne s'y soit que peu rendu, Zephyr constata immédiatement que l'agitation qui régnait là n'avait rien d'habituelle, il suffisait de voir les gens chercher leur chemin, les hommes s'agiter en tout sens et les blessés graves et légers mélangés pour comprendre que tout cela était encore improvisé.

- Par les Trois.

Souffla le Noble avant que le Milicien en faction ne les détaille avec méfiance et hésitation, le Banneret se redressant alors, faisant jouer d'il ne savait quoi, car niveau prestance avec le sang qui le recouvrait on pouvait repasser, quant à son titre il ne valait hélas guère plus qu'un morceau de parchemin cacheté d'un sceau. A la rigueur sa réputation qui n'était point mauvaise, peut-être, mais ce fut certainement le Milicien qui les accompagnaient qui leur permit de passer, au vu de l'échange de regards entre eux et des signes de tête muets. Bon, l'archère ne mourrait pas aujourd'hui, c'était déjà cela de prit. Aidant à l'installer sur une paillasse de fortune, Zephyr croisa le regard suppliant de la jeune femme et lui offrit un autre sourire qui se voulait réconfortant, bien que cela ne soit pas son fort, jetant un regard alentours avant d'apercevoir un soigneur visiblement débordé à quelques mètres de là.

- Hey vous ! Nous avons une Milicienne blessée ici ! Le Capitaine nous a dit de vous l'amener !

Pieu mensonge, il leur avait dit de l'emmener se faire soigner, mais à aucun moment il n'avait diligenté le Noble et le Milicien qui les accompagnaient de la faire soigner expressément. Les deux hommes d'armes échangèrent d'ailleurs un regard, mais l'homme du Capitaine ne sembla pas vouloir s'interposer ni s'offusquer de la démarche du Noble, se contentant d'acquiescer en silence une fois encore. Pas très bavard n'est-ce pas ? Le soigneur de son côté termina de s'occuper d'un patient puis s'approcha d'un pas rapide, nerveux, mais encore lucide, un brin agité, mais point non plus hystérique, juste débordé de toute évidence et pressé de faire son travail.
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MessageSujet: Re: Les liens du fer, frères de bataille [Zéphyr]   Les liens du fer, frères de bataille [Zéphyr] EmptyLun 8 Juil 2019 - 13:34
Allongée, la milicienne attendait des soins. Et heureusement, Zéphyr signala sa présence pour qu’un soigneur, bien que débordé, vienne s’occuper d’elle. Le noble l'avait encouragée, motivée, sauvée, et sa présence était plus rassurante pour elle que n'importe quelle autre. Avant que l’homme n’arrive pour la rafistoler, la jeune femme reporta son attention sur Zephyr, tandis que l’autre homme s’était éclipsé en déclarant qu’il allait retourner prêter main forte aux autres. Une réaction logique, mais cela ne laissant que le noble comme son seul soutien.

« Il faut faire notre rapport... Le signe des quatre Dieux sur la maison, la vieille femme, les fangeux dans les bâtiments... Ils ne doivent pas en libérer encore plus. » déclara-t-elle d’une voix affaiblie mais encore déterminée. Elle n’avait pas vraiment la foi de tout expliquer dans son état et le médecin n’aurait sûrement pas le temps de transmettre l’information non plus. Il fallait juste remonter l’information à un supérieur de la milice... Mais quelqu’un en aurait-il le temps? Ou bien les autres personnes du groupe enquête le feront-ils ? Elle ne pouvait pas en être sûre.

Le soigneur arriva alors, grimaça en voyant l’état de son épaule et de son bras, puis, sans hésiter, déchira la manche de la tenue de la milicienne. Pas de temps à perdre, il avait parfaitement raison. Il commença alors à inspecter les deux griffures sur son bras et la morsure à son épaule, bien plus profonde et dangereuse. Il restait silencieux pour le moment, mais en sortant du matériel d’une sacoche, cela indiquait qu’il comptait bien tenter quelque chose. Son cas n’était pas encore désespéré.

Il détourna alors son attention sur Zephyr, le toisant rapidement, et, profitant du fait qu’il n’était pas encore occupé ailleurs, lui demanda de l’aider. « Je vais recoudre tout ça, mais j’aurai besoin qu’elle ne bouge pas d’un pouce. Alors tenez-la fermement. » lui demanda-t-il alors sans vraiment laisser place à la discussion. Elisabeth frissonna... Ça allait être douloureux. Bien sûr que ça allait être douloureux. Elle n’était pas prête à subir ça, et pourtant, quel choix avait-elle? C’était ça ou la mort...

Le soigneur débouchonna alors une bouteille à l’odeur forte et assez caractéristique. Il en versa alors directement sur ses blessures, sans le moindre état d’âme ni la moindre subtilité. Après tout il était pressé par le temps. Au contact du liquide avec ses blessures, Elisabeth serra les dents mais très rapidement n’eut d’autre choix que de hurler, la douleur vrillant son corps et contractant ses muscles. Et ce n’était que le début. « Je peux pas t’en donner pour arranger la douleur, on a besoin de tous les stocks disponibles, alors serre bien les dents et essaye de ne pas trop bouger. » déclara alors le soigneur en se munissant de ses équipements pour la recoudre.

Maintenue par le noble, n’ayant vraiment pas la force de s’opposer à lui, elle étouffait des petits cris de douleurs alors que le soigneur se chargeait de recoudre ses plaies, tandis que des larmes coulaient le long de ses joues tant la situation était désagréable et douloureuse. Elle qui avait pensé déjà avoir mal avant, elle venait de découvrir un niveau de douleur encore plus haut.

Au bout de ce qui lui sembla être une éternité, le médecin se releva et remit ses outils dans sa trousse. « Bon, j’ai fais au mieux, elle devrait s’en tirer, si les Trois le veulent. » déclara-t-il alors que la milicienne encore au sol contemplait le travail du soigneur. Elle ne s’y connaissait pas du tout en soins, alors elle était bien incapable de juger. Toujours était-il que sa blessure n’était vraiment pas jolie à voir, que sa manche était toute déchirée, et que le reste de sa tenue était maculée de sang... « Si vous pouviez la surveiller, elle et les autres blessés déjà traités, ce serait génial, on manque cruellement de monde ici. Si un blessé arrête de respirer ou son cœur arrête de battre, vous savez quoi faire. » déclara-t-il alors en donnant une nouvelle assignation au noble.

En entendant ces mots, Elisabeth déglutit. Elle savait parfaitement ce que le médecin voulait dire. Tout mort se devait d’être décapité au plus tôt. Un fangeux se relevant au milieu des blessés et des soigneurs ferait un carnage en plein milieu de la caserne. Elle ne répondit rien de plus. Que pouvait-elle bien dire de tout de façon, elle avait toujours énormément mal... mais la douleur la laissait entendre qu’elle était encore en vie.

« Je me sens... fatiguée. Est-ce-que je peux vraiment dormir...? » demanda-t-elle alors. Drôle de question, mais elle avait peur, peur de ne pas se réveiller. Pourtant, elle avait perdu trop de sang, son corps exigeait qu’elle se repose. Peut-être devait-elle manger aussi un peu puisque son estomac était complètement vide? Elle ne savait pas, ne voulait pas s’endormir... Pourtant la sensation était plus forte qu’elle, et les voix se brouillèrent, s’agglutinèrent dans un brouhaha incompréhensible, avant de doucement disparaître alors que le sommeil venait de la prendre... Le temps qu’elle récupère un petit peu...

...

Quelques heures plus tard, et après un sommeil sans rêves tellement il était profond, Elisabeth se réveilla à cause de son épaule et de la douleur. Elle se sentait encore faible, et surtout affamée alors qu'elle était sûrement d'une pâleur certaine. Mais le pire semblait être passé. Elle ouvrit doucement les yeux, à la recherche d'un visage connu, espérant retrouver celui de Zephyr, qui était clairement le plus rassurant qu'elle pourrait trouver...

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Les liens du fer, frères de bataille [Zéphyr]   Les liens du fer, frères de bataille [Zéphyr] EmptyMer 17 Juil 2019 - 14:49
- On va s'en occuper, du calme. Il faut d'abord vous soigner, j'irais transmettre les informations ne vous inquiétez pas.

Zephyr ne pouvait que tenter de rassurer la Milicienne blessée, gardant une main sur son épaule pour l'empêcher de s'agiter ou d'essayer de se redresser, conscient que son sens du devoir était suffisamment grand pour lui faire risquer d'aggraver plus encore son état. Le soigneur fut heureusement près d'eux en un instant, ne se préoccupant guère de ce que pourrait penser la blessée alors qu'il grimaçait sans s'en cacher, se mettant immédiatement à l’œuvre une fois les deux blessures inspectées. Le Banneret demeura sur place, se doutant que l'homme aurait forcément besoin d'une paire de bras pour l'aider, lui-même avait été maintenu par deux hommes tandis qu'on le recousait au Labret, souvenir douloureux qu'il n'évoquait jamais mais qu'il gardait présent à l'esprit dans ce genre de situation. Hochant sombrement la tête à la requête du Soigneur, il inspira profondément puis vint poser ses mains sur l'épaule indemne pour l'une et sur la hanche opposée pour l'autre, pressant déjà fermement au point que cela suffisait à être douloureux. Le liquide sur les blessures, destinées à nettoyer pour voir si quelque chose était resté à l'intérieur, arracha un hurlement à la Milicienne qui ne semblait pas encore habituée à un tel traitement. Nul doute qu'après cela, elle en serait changée à jamais.

- Criez si cela peut vous aider, mais essayez de ne point trop vous agiter si vous ne voulez pas que cela dure.

Le Noble savait que ses paroles pouvaient paraître dures, mais ce fut pourtant avec sympathie qu'il les formula, maintenant fermement ses prises tandis que le Soigneur commençaient à recoudre les plaies, ne détournant nullement le regard de la courageuse Milicienne qu'il encouragea à intervalles réguliers, notant les larmes sans pour autant s'y attarder : nul n'était insensible à la douleur à moins d'être Fangeux, il n'y avait nulle honte à avoir pour cela. Lorsque enfin le supplice prit fin, Zephyr soupira discrètement, relâchant lentement la pression de ses mains pour se redresser, le dos légèrement courbaturé. Il opina à la demande du Soigneur, lui adressant un regard sombre qui valait bien d'autres mots. Une fois que l'homme ce fut éloigné, le Banneret reporta son attention sur la jeune femme qui lui demandait si elle pouvait se reposer, un léger sourire perçant sur les traits fatigués du survivant de la Fange.

- Oui reposez-vous, vous l'avez bien mérité. Je vais veiller sur votre sommeil.

Déjà les paupières de l'archère se fermaient malgré sa volonté et le gardien improvisé laissa le repos la happer, la veillant comme promis durant de longues minutes avant de s'éloigner pour aller s'assurer de l'état des autres blessés autour de lui. Il avait l'impression de revivre la reprise du Labret, les corps mutilés, ensanglantés, les visages terrorisés, les regards hagards, la douleur, les cris et gémissements plaintifs, les supplications des plus gravement touchés... Zephyr eut l'occasion de parler à un gradé de passage qui l'informa que la jeune Alix de Beauharnais leur avait déjà tout dit pendant qu'ils étaient encore en train de se battre quelques temps plus tôt et, ainsi, le Noble eut-il juste à s'occuper de la surveillance des blessés. Il y en eut bien quelques-uns qui ne survécurent pas et, pour ceux-là, il demanda l'aide d'un Milicien pour les transporter rapidement à l'écart afin de s'assurer qu'ils ne se relèveraient pas, les hommes du Roi prenant alors le relais pour emporter les cadavres décapités qui iraient nourrir les nombreux buchés déjà allumés. Les heures s'égrenèrent ainsi, parmi les râles, les sanglots et les plaintes, les souffles rauques ou sifflants, les confessions des plus inquiets et l'agitation de ceux qui aidaient au mieux. Lorsque Elisabeth rouvrit les yeux, elle trouva à son chevet un Noble à l'expression songeuse qui mit quelques secondes à réaliser qu'elle avait ouvert les yeux et, finalement, lui offrit une ombre de sourire.

- Bonsoir Milicienne Blanchevigne. Comment vous sentez-vous ?

Une fois assuré de son état, il l'aida à surélever un peu sa tête et ses épaules, plaçant en-dessous un linge de fortune roulé en tas compact afin qu'elle puisse s'y appuyer un peu.

- Vous devez boire et manger pour récupérer des forces, j'ai réussi à vous trouver ça.

Zephyr lui tendit un gobelet d'eau fraîche tirée il y avait moins d'une heure, ainsi qu'un morceau de pain enroulé dans un linge propre.

- Surtout buvez très lentement, les premières gorgées sont toujours difficiles et vous ne voulez pas tousser avec vos plaies, croyez-moi.

Il sourit un peu plus, pas forcément avec joie, mais au moins comprenait-il ce qu'elle pouvait éprouver d'être ainsi diminuée et alitée. Il aida si besoin à la soutenir si elle voulait se redresser davantage, s'assurant qu'elle ne lâche pas le gobelet avant de l'aider à se réinstaller avec autant de précautions que possible.

- Je ne suis point soigneur, mais je pense que vous êtes tirée d'affaire.

Loin de lui l'envie de l'inquiéter, le Banneret préférait ne pas évoquer tous ceux qui avaient succombé pendant que la jeune femme dormait, mieux valait se concentrer sur les quelques bonnes choses qui ressortaient de cette terrible journée. Aller de l'avant était la seule chose à faire.
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MessageSujet: Re: Les liens du fer, frères de bataille [Zéphyr]   Les liens du fer, frères de bataille [Zéphyr] EmptyMar 23 Juil 2019 - 13:09
Un sommeil vraiment peu reposant, un réveil assez brutal au milieu des plaintes et des bruits de l’hôpital de campagne qui se dressait dans la caserne en ce moment même... Ce n’était pas réellement l’endroit idéal pour se réveiller. La première chose qu’elle put noter était que la fange n’était pas encore arrivée jusqu’ici, ce qui était sa plus grande peur. A-t-elle été contenue ou bien la caserne s’était-elle repliée sur elle-même dans un dernier espoir de défense? La seconde chose qu’elle nota fut le visage de Zephyr, perdu dans ses pensées, à son chevet. Cette vue illumina son visage pâle et anémique d’un joli sourire, tant il était devenu synonyme de sécurité pour elle en si peu de temps. Qu’il ait ainsi veillé sur elle était plutôt gênant à vrai dire, et si il lui restait du sang capable de lui monter aux joues, cela aurait sûrement été le cas.

Il remarqua bien assez vite qu’elle était réveillée, et alla directement s’enquérir de son état. « Je suppose que ça va un peu moins mal qu’avant... » répondit-elle dans un premier temps en portant le regard sur son bras blessé. Mais la seule réponse qu’elle obtint lors fut la vue d’un bandage. A vrai dire, elle n’était pas certaine de vouloir voir ce qui se cachait dessous. « Mais... Vous pouvez m’appeler Elisabeth. Milicienne Blanchevigne ça... fait un peu bizarre. » continua-t-elle alors, étrangement assez joviale malgré la situation. Le fait qu’elle se soit réveillée, même dans la douleur, et qu’elle puisse partager quelques mots avec quelqu’un, était déjà une bénédiction pour elle. Comme une oasis au milieu d’un désert d’inquiétudes et de doutes. Et surtout, cette façon de l’appeler lui faisait un peu trop penser à son feu mari, même après tout ce temps...

En tout cas il était encore aux petits soins avec elle, lui ayant même trouvé à boire et à manger. Elle manquait un peu de forces, avec tout le sang qu’elle avait perdu. Et, malgré sa délicatesse, le fait de bouger lui tira une petite grimace de douleur vis à vis de son bras blessé. Rien de bien grave néanmoins, et aucunement la faute du noble qui allait peut-être devenir sergent. Elle commença par boire, doucement comme il le lui avait conseillé. Dans un énorme effort de volonté, elle se retint, surtout parce-que la miche de pain lui faisait de l’oeil comme jamais. Si elle ne mourrait peut-être pas de suite de sa blessure, elle était bel et bien en train de mourir de faim. Et elle en avait bien besoin.

Reposant le gobelet à moitié vide à côté d’elle, elle s’empara de sa main valide du pain, avant de s’attaquer à l’objet de ses désirs avec une férocité presque animale. « Décholée pour mes manières... Che meurs de faim... » s’excusa-t-elle alors la bouche pleine. En tout cas, elle avait encore de l’appétit, et ça c’était plutôt bon signe. Prenant la peine de faire une petite pause dans son repas, elle en profita pour pouvoir à nouveau parler normalement... « Merci... Pour tout. Votre aide, le repas, tout... » le remercia-t-elle encore une fois avec une sincérité touchante avant de continuer son repas sans tarder. En moins de temps qu’il ne fallait pour le dire, elle avait terminé d’engloutir son bout de pain et finit son gobelet d’eau. Même si elle n’avait pas vraiment de forces en ce moment, elle n’avait pas fait de quartier face à son repas.

Laissant échapper un petit soupir, repue, elle reporta son attention sur le brun. « Tirée d’affaire pour l’instant oui... j’espère que la blessure ne va pas dégénérer... » s’inquiéta-t-elle alors, sans vraiment savoir pour l’instant tout ce que cette morsure allait impliquer dans les prochains jours. Ce qu’elle savait déjà c’était que les risques d’infections et de gangrènes étaient bien présents et que cela risquait au mieux de lui faire perdre tout son bras si elle avait beaucoup de chance, et au pire de la tuer et de la faire se relever en fangeux si personne ne s’occupait d’elle.

« Combien de temps ai-je dormi? Et comment va la ville? Ma coutillerie est passée à la caserne pendant que je dormais? » le bombarda-t-elle ensuite de questions. Tout, elle voulait tout savoir sur la situation. Avait-il vraiment plus d’informations que cela? Elle en doutait, mais il s’était peut-être passé des choses importantes pendant son petit repos. Etaient-ils enfermés dans la caserne ou la menace avait-elle été éradiquée? Si oui, à quel prix? Elle s’imaginait déjà avoir perdu tant de camarades dans ce drame qui s’était joué.

Doucement, elle se rallongea, toujours avec un peu d’aide, ses prunelles émeraudes toujours dirigées vers son sauveur. Malgré ses inquiétudes, un petit sourire se dessina sur le coin de ses lèvres. « Vous avez l’air plutôt mal en point, fatigué... Et c’est moi qui suis en train de vous dire ça dans mon état. » s’hasarda-t-elle à une petite plaisanterie teintée tout de même de vérité pour un peu détendre l’atmosphère. Après tout, avaient-ils vraiment besoin de ne parler que de mauvaises nouvelles? Elle se sentait étrangement en sécurité malgré toutes les inconnues qui assaillaient son esprit, et elle avait aussi envie de l’aider, tout comme il l’aidait de son côté. Et il semblait assez torturé mentalement par les événements. Veiller dans un tel endroit n’était certainement pas de tout repos pour le mental... Alors si elle pouvait au moins un peu essayer de l'en soulager...
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MessageSujet: Re: Les liens du fer, frères de bataille [Zéphyr]   Les liens du fer, frères de bataille [Zéphyr] EmptyDim 28 Juil 2019 - 10:40
Zephyr avait acquiescé lorsque la Milicienne avait demandé à ce qu'il l'appelle par son prénom. Soit, si c'était là ce qu'elle voulait, il l'appellerait alors ainsi désormais. La voir se jeter sur la nourriture fut assez amusant en soit, touchant dans le sens où il se rappelait parfaitement avoir agit de façon similaire, quoique plus propre, chaque fois qu'il avait été blessé ces dernières années. Il secoua négativement la tête, levant la main en signe d'apaisement, l'invitant à continuer de se restaurer tandis qu'il veillait à ce qu'elle ne s'étrangle pas. Cela arrivait parfois, le corps avait du mal à faire la part des choses après une blessure sérieuse et il n'était pas rare que manger et boire soient difficiles à faire. Pour le coup l'archère y parvint sans difficulté, laissant le Banneret sourire presque gentiment à son intention après les remerciements auxquels il avait eu droit.

- Évitez d'aller aussi vite la prochaine fois, sans quoi votre corps n'appréciera point. Quant à votre blessure, les soigneurs savent y faire et je suis certain que s'ils ont pu m'éviter le pire...

Il désigna de sa main son visage balafré.

- ... ils sauront guérir votre épaule sans difficulté. Vous risquez de ne plus pouvoir bander votre arc durant un certain temps, mais mieux vaut cela que le trépas.

Le flot de questions qui s'ensuivit, mu par l'inquiétude rongée d'angoisse de la jeune femme, ne manqua pas de laisser Zephyr sans voix, ses yeux gris écarquillés de surprise face à cet afflux de stress chez la Milicienne. Elle avait beau être mal en point, elle songeait encore aux autres et une telle chose était admirable en soi. L'appel du devoir et de ses camarades était décidément bien fort, mais il ne lui serait d'aucune aide pour la guérison. Le Noble posa une main sur l'épaule valide et porta sur la jeune femme un regard plus sévère.

- Calmez-vous Mi... Elisabeth, vous devez vous reposer si vous voulez pouvoir les revoir. Vous avez dormi plusieurs heures et la Cité est désormais sauve, même si j'ai cru comprendre que l'on avait perdu une partie du Goulot malgré tout. J'ignore ce qu'ils sont en train de faire là-bas, je n'ai point quitté la Caserne et la plupart des valides qui sont venus n'avaient que le temps de déposer des blessés avant de repartir. Je ne connais pas votre Coutillerie, mais vous ne pourrez aller quémander de leurs nouvelles dans cet état.

Il l'aida à se rallonger convenablement, sentant la fatigue tirer sur chaque fibre de son corps, ses muscles notamment, mais aussi son cœur et ses yeux. Il n'avait aucune nouvelle de sa sœur et il ignorait où elle se trouvait au moment de l'attaque. Était-elle au Temple ? A l'Esplanade ? Par les Trois il espérait qu'elle ne se soit pas aventurée en ville toute seule sans prévenir personne comme cela semblait lui prendre l'envie ces derniers temps. L'attention que lui porta la Milicienne lui arracha une ombre de sourire au milieu de son expression inquiète.

- Je n'ai point eu de repos jusqu'à présent, mais si vous le permettez je vais vous laisser aux bons soins des soigneurs, si vous vous sentez suffisamment vaillante. J'ai...

Il inspira, chassant de son esprit l'image d'Idalie étendue dans une mare de sang.

- J'ignore où se trouve ma sœur ni si elle était en sécurité au moment de l'attaque. Peut-être même était-elle aux joutes...

L'angoisse monta de plusieurs crans dans le regard gris du Banneret qui inspira profondément et fortement pour chasser l'émotion, préférant espérer le meilleur bien que redoutant le pire. Il avait déjà tant perdu, tant perdu... Leur famille décimée, feu sa fiancée et même le domaine Ventfroid... Perdre Idalie serait le coup de grâce, il n'était pas certain de pouvoir demeurer le même si jamais elle devait disparaître. Il s'efforça pourtant de sourire, bien que sans joie ni force, ne voulant imposer une inquiétude de plus à la blessée au chevet de laquelle il se trouvait.

- Croyez-vous que cela ira si je vous laisse ?

On lui avait demandé de l'emmener et rien d'autre, mais Zephyr n'avait pu se résoudre à abandonner une blessée ayant eu visiblement besoin d'une présence pour endurer le pire. A présent qu'elle était réveillée et tirée d'affaire, son devoir l'appelait autre part et il ne pouvait demeurer ici plus longtemps.
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MessageSujet: Re: Les liens du fer, frères de bataille [Zéphyr]   Les liens du fer, frères de bataille [Zéphyr] EmptyMar 30 Juil 2019 - 13:27
Depuis son petit sommeil réparateur, la milicienne avait l’impression de s’être éveillée dans un monde nouveau. Ou bien tout du moins avec l’impression d’avoir dormi plusieurs années tant la caserne lui semblait différente, et tant elle était perdue vis à vis des derniers évènements. Beaucoup s’était passé en à peine quelques heures, et même Zéphyr qui était resté éveillé n’avait reçu que des bribes d’informations sur la situation à l’extérieur.

En tout cas, le noble avait raison : Elle ne pourrait plus tirer à l’arc tant qu’elle ne serait pas soignée. Elle allait donc être incapable d’effectuer son travail pendant sa convalescence. Cela encore soulevait un tas de questions chez la milicienne, mais elle se doutait obtenir une réponse de la part du noble qui n’était même pas milicien. C’était encore d’autres soucis mais à priori rien de dramatique. Un milicien blessé dans ses missions n’était rien de vraiment anormal, et, à priori, tant qu’elle pourrait tirer à nouveau à l’arc un jour elle n’avait pas de soucis à se faire... Mais le pourrait-elle?

Laissant échapper un petit soupir, elle porta sa main valide au niveau de son épaule meurtrie. Le simple effleurement de ses doigts fins sur sa blessure bandée lui arracha un petit rictus de douleur. « J’espère pouvoir à nouveau tirer à l’arc un jour. Sinon je peux dire adieu à mon statut de milicienne, et à ma paye. Je ne pense pas qu’ils continuent de payer les blessés qui ne peuvent plus se battre... » répondit-elle en pensant à voix haute plus qu’elle ne s’adressait réellement à Zéphyr. « Sinon, je suis à la rue sans rien. » continua-t-elle alors. Enfin, peut-être pouvait-elle encore tenter d’aller au Labret et mettre à profit ses compétences agricoles mais là encore, des travaux de ferme avec un bras handicapé, cela n’allait pas être facile. Pas de famille chez qui se réfugier, elle allait juste finir en tant que mendiante si jamais sa blessure l’empêchait à tout jamais de tirer. Voulait-elle vraiment une vie pareille? Enfin, elle ne faisait que supposer, beaucoup trop supposer, il n’y avait pas de raisons de paniquer pour le moment.

« On dirait que les Trois n’en ont pas fini avec nous si l’invasion a été contenue... » réagit-elle à mi-voix aux propos du brun. Une partie du Goulot perdue, d’inombrables morts. Combien de temps avant que la fange ne se répande à nouveau en ville avec tous les blessés et mordus? Maintenant, elle aussi allait se relever si jamais elle mourrait. Etait-elle alors damnée par les Trois? Ou bien condamnée à une errance éternelle? Et puis combien de gens avaient péris dans ce drame? Son ancienne famille allait-elle bien ou s’était-elle faite dévorer? Tant de questions qui se bousculaient, si peu de réponses. Elle aurait pu assaillir Zéphyr encore plus mais n’avait pas envie de l’accabler non plus. Il l’avait dit lui-même : il était resté dans la caserne.

Pourtant, la suite étonna la jeune milicienne. Il avait déclaré vouloir retrouver sa soeur, faisant peut-être partie des victimes de cette noire journée. Pire, il demandait même sa bénédiction. La brune cligna des yeux à ces mots, pas certaine de les avoir correctement entendus. Rien ne l’avait forcé à rester ici à s’occuper d’elle pendant si longtemps et à veiller sur elle ainsi. Même si les soigneurs avaient besoin d’aide et de surveillance, il aurait très bien pu s’éclipser avant. Surtout pour retrouver sa famille à laquelle il tenait certainement plus qu’Elisabeth ne tenait à la sienne.

Mais cela voulait surtout dire qu’il avait été assez bienveillant pour veiller sur une milicienne de bas étage comme elle pendant tout ce temps, alors qu’il avait bien mieux à faire. Cette pensée l’aurait certainement fait prendre quelques couleurs s’il lui restait assez de sang pour qu’il puisse lui monter aux joues. A la place de cela, c’est un petit sourire gêné qui se dessina sur les lèvres de la milicienne. Elle s’en voulait, de l’avoir retenu ainsi loin de sa soeur qui avait peut-être été en danger, encore plus qu’elle.

« Je suis une grande fille, vous savez, je pense que je saurai me débrouiller maintenant. De tout de façon mon programme de la journée n’implique plus de fangeux, je l’espère. Et votre place est bien plus aux côté de votre soeur que d’une simple milicienne comme moi. » répondit-elle alors simplement. Avec une telle excuse, elle ne lui en aurait pas voulu s’il s’était éclipsé avant son réveil. « J’espère de tout coeur qu’elle va bien. » ajouta-t-elle ensuite en le regardant de ses yeux verts fatigués. Ses paroles étaient sincères, et surtout, si jamais il lui était arrivé quelque chose, elle ne pourrait que se le reprocher. Si elle n’avait pas été dans un état si pitoyable, peut-être que Zéphyr aurait alors pu la sauver? Mais là encore, son imagination partait trop loin.

« Peut-être que l’on se reverra un jour. Sergent? Ou non? » continua-t-elle après avoir laissé planer un petit silence. Après tout rien n’en était plus certain. Marbrume était une grande ville. Mais elle se rappelait de la proposition qui lui avait été faite. Allait-il donc choisir de devenir sergent? S’il se retrouvait à ce poste, elle avait bien plus de chances de le croiser à la caserne. C’était ainsi presque certain qu’ils se reverraient. Sinon, cela allait sûrement se passer au petit bonheur la chance, elle supposait.

Juste avant qu’il ne parte retrouver sa soeur, néanmoins, elle l’interpella une dernière fois. « Sieur d’Auvray? » dit-elle alors en cherchant à nouveau son attention. « Soyez prudent. Les rues ne sont peut-être pas encore totalement sûres et je n’ai pas envie de vous revoir dans un état pire que le mien. » lui souhaita-t-elle ensuite. Même si le pire était arrivé, il ne devait pas non plus perdre les pédales et se rejeter à corps et âme perdus contre la fange.

Ce jour, Marbrume, bastion imprenable et inexpugnable, avait été blessé en son coeur. Les murs synonymes de sécurité étaient-ils devenus une prison pour ses habitants? Comment le peuple allait-il réagir à ces tragiques évènements. La milicienne soupira. Des jours difficile l’attendaient, elle, et la ville toute entière.
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MessageSujet: Re: Les liens du fer, frères de bataille [Zéphyr]   Les liens du fer, frères de bataille [Zéphyr] EmptyJeu 22 Aoû 2019 - 15:53
Même si Zephyr n'aurait pas eu le culot de qualifier la jeune femme de "simple milicienne" comme l'on parlerait d'une personne sans importance -ne s'étaient-ils pas sauvé la vie respectivement à tour de rôle ?- le fait était que la priorité allait désormais à sa cadette à présent que la Milicienne était définitivement sauve et qu'elle avait pu reprendre connaissance vivante et non fangeuse. L'homme eut un sourire sincère de remerciement quand il l'entendit espérer que Idalie aille bien, acquiesçant d'un signe de tête reconnaissant avant de se lever de son chevet alors que Elisabeth lui demandait s'il serait ou non Sergent lors de leur prochaine rencontre.

- Qui sait ? Je me dois d'y réfléchir à tête reposée.

Il lui sourit gentiment et tourna alors les talons, s'arrêtant moins de deux secondes plus tard quand la femme d'arme l'interpella une dernière fois. Il pivota sur ses jambes, portant sur elle un regard intrigué.

« Soyez prudent. Les rues ne sont peut-être pas encore totalement sûres et je n’ai pas envie de vous revoir dans un état pire que le mien. »

Un sourire éclaira le visage du Banneret qui inclina la tête en guise de remerciement, appréciant l'intention sincère qu'il percevait chez la Milicienne blessée.

- N'ayez crainte, je survivrais. Quant à vous Elisabeth, remettez-vous au mieux. Que je devienne ou non Sergent, je reviendrais prendre de vos nouvelles alors ne faites pas d'excès.

Il lui fit un signe de la main puis tourna définitivement les talons pour s'éloigner entre les brancards de fortune et les gisants agonisants tout autour d'eux. La caserne n'était plus que chaos organisé et plaintes sonores diverses et variées, mais l'homme repartait sur ses deux jambes et il mesurait la chance qui avait été la sienne. Les Trois l'avaient gardé de tout mal, son sang n'avait pas même coulé une seule fois et à la place c'était une Milicienne qui avait souffert. Alors même qu'il passait les portes de l'endroit, il se mit à courir à toutes jambes, prenant la direction de l'Esplanade sans ralentir une seule seconde sa foulée. Idalie avait besoin de lui, et il n'avait que trop tardé.

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