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| Waran, la Ferveur ardente [Validé] | |
| InvitéInvité
| Sujet: Waran, la Ferveur ardente [Validé] Mar 9 Juil 2019 - 23:46 | | | Waran, la Ferveur ardente
◈ Identité ◈ Nom : Tongrave
Prénom : Waran
Age : 22 ans – selon le registre du Temple
Sexe : Masculin
Situation : Célibataire
Rang : Prêtre d’Anür
Lieu de vie : Temple de la Trinité
Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs :
Carrière du prêtre +2 HAB +2 CHAR
Compétences et objets choisis :
Compétences:
-Chirurgie -Doctrine du culte -Pyrophilie -Traumatologie
Objets :
-Une lanterne dont il ne se sépare jamais -Un masque en cuir abimé -Des gants en cuir abimé -Des vêtements de prêtre aux couleurs et symbole d'Anür, ainsi qu'un capuchon -Un baluchon de soin/chirurgie mis à sa disposition et soumis à son entretien rigoureux
◈ Apparence ◈
Waran est un grand gaillard assez large d’épaules mais relativement maigre. Ses yeux marrons presque orangés et son air bienveillant et propre sur lui contrastent avec le masque en cuir qu’il ne quitte jamais en public. On voit rarement ses cheveux courts, couleur nuit, qui restent fourrés dans un capuchon. Il aurait tout l'air d'un voleur, fort heureusement, le reste de sa tenue, aux couleurs d'Anür, fait davantage étal de sa condition de prêtre.
Il a une allure mesurée, appliquée et la silhouette d’un jeune homme dans la « force de l’âge », autant qu’on puisse l’être dans ces temps troublés. L’état de ses vêtements rappelle que, si la Trinité l’a pris sous son aile et proprement habillé, il reste une branche cassée au pied de son arbre généalogique.
Fait important, il se balade toujours muni d’une lanterne, dont il garde la flamme scrupuleusement allumée. Avec son penchant grandissant pour la mort, certains prêtres le surnomment péjorativement "le Passeur".
◈ Personnalité ◈
Waran est quelqu’un d’altruiste. Prévenant, il n’est pas de ceux qui tournent le regard à la misère, à la souffrance, à la maladie. Après tout, il aurait pu en être. Il est généralement suivi d’une bordée d’orphelins du Temple, dont il est un mentor. Il ne fuit pas devant le danger et, sans être spécialement combattif ou courageux, fait ce qui doit être fait. Tout simplement.
Pourtant, il bouillonne d’une aura trouble et sombre. Son âme tourmentée plonge occasionnellement dans une folie digne d'un cauchemar Rikniesque. Il a dessus un contrôle modéré qui lui donnent généralement le temps de s'isoler, sans qu'il puisse faire bien mieux que retarder l'échéance.
De plus, la mort, omniprésente dans la ville, a pris une place d'autant plus importante dans sa vie. Les fangeux sont pour lui des "mal morts", des égarés. Son obstination à s'assurer que nul - croisant sa route - ne perde son chemin dans le dernier voyage font de lui, dans un inconscient collectif naissant, un présage de mort imminente.
◈ Histoire ◈
L’enfance de Waran fut pour le moins troublée. Agé d’une poignée d’ans à peine, au sein même de Marbrume, il fut abandonné en pleine ruelle, au froid, à la solitude. Son corps meurtri portait les stigmates de la main leste d’une mère qui, dit-on, ne l’avait pas voulu, sans pour autant se résoudre à le tuer. Elle ne s’était pas contentée de mots pour le dire. De Serus à Anür, le chemin eut été court. Mais une ombre le porta au Temple. La Miséricordieuse, Rikni – qui d’autre ? – venait de sauver ce pauvre enfant. Il fut accueilli, non par pitié, mais parce qu’il avait survécu – et comment sinon par la volonté des Trois, vu son état !
On lui trouva un nom : Tongrave, car ses pleurs, nourris, étaient presque rauques et il avait du souffle dans la respiration – la faute aux coups reçus sans doute. Et comme prénom, Waran. « Cela sonnait bien » lui répétait-on à chaque fois qu’il demandait.
L’orphelin vécut dans une étrange dualité. Calme, obéissant, il passait le clair de son temps à s’imbiber de la Foi. Il apprit les dogmes et les rites, s’éprit d’amour pour les Trois. Malheureusement, il avait des crises de folie aussi fréquentes qu’incontrôlées, principalement la nuit. Des crises si intenses qu’on l’enfermait à l’écart à la nuit tombée, jusqu’à y installer durablement sa paillasse. Et, de l’autre côté du loquet, on se demandait parfois s’il valait mieux qu’il passe les nuits ou qu’il y passe. Au bout d’une nuit d’hiver où il hurla à en faire trembler les murs, on le retrouva sanglotant, recroquevillé, les joues et le front griffés jusqu’au sang, le corps martyrisé. Plus un jour ne passa alors sans qu’on lui lime scrupuleusement les ongles. On lui donna également un masque en cuir à porter en public, pour ne pas ajouter au scepticisme qui entourait la présence du jeune fou dans le Temple.
Le Salut vint par la Foi. On pria Rikni qu’Elle apaise son âme, le libère de ses démons et de ses cauchemars. Puis on le Lui offrit. Il eut pour tâche de servir tant la Déesse de l’obscurité que ses plus dévoués représentants. Et il s’y donna tout entier. Il était préposé aux corvées et tâches ingrates, répétitives, salissantes, bien sûr, mais assistait aussi parfois les rites et suivait un prêtre ou l’autre dans leur quotidien animé. Les journées n’étaient pas toutes faciles mais elles étaient formatrices – Ô combien !
Un jour, alors qu’il suivait l’un des guérisseurs du Temple, on amena un pauvre bougre qui, semble-t-il, venait de perdre une main. Son sang s’échappait de manière continue, si bien que Waran pensa qu’il allait s’en vider entièrement. Le guérisseur, invitant l’enfant à présenter sa lanterne, s’en servit pour allumer une torche pour cautériser la plaie. Les hurlements du malheureux n’attinrent même pas l’enfant : il était captivé par la « magie » des flammes et du guérisseur. C’était décidé : lui aussi soignerait les gens. Lui aussi dompterait le feu, plus que quiconque.
Le temps passant, il devint clair que l’enfant portait un œil captivé au feu sous toutes ses formes. Et un jour, alors qu’une énième crise se déclarait, on le porta devant la cheminée et, tant bien que mal, il s’apaisa. Etrange passion pour un enfant dédié à la Sainte Obscurité même !
Avec l’âge, les crises se firent moins nombreuses. Il apprit à se contrôler, autant que faire se peut. Pourtant, comme les cicatrices sur ses joues, le spectre de la folie ne disparaitrait qu’au-delà de la mort. Il le savait. Et il apprit à vivre avec cette idée.
L’année de son passage à l’âge adulte, au sortir de la cérémonie du Voyage – de loin sa fête préférée, on lui offrit une lanterne. On le chargea, en plus de ses autres tâches, de ne jamais la laisser s’éteindre, ni s’en séparer. Ce qu’il fit avec la plus grande application. Cette lanterne devint sa relique, son bien le plus précieux. C’était au fond le reflet même de son âme. Il débuta l’année suivante en tant que dévoué à Anür. A la grande surprise, d’ailleurs. Sa relation avec Rikni ne s’affaiblirait jamais, trouble et complexe. Mais c’était personnel. En tant qu’homme, il serait toujours profondément lié à l’Obscurité. Mais, pour les autres, il se devait d’être cette lanterne, capable d’éloigner la Mort ou de l’accompagner. C’était en tout cas son vœu le plus cher.
Waran ne sut même pas réellement à quel moment tout bascula. Il était habitué à tendre l’oreille lors de ses errances hors du Temple, jouant avec les orphelins, bavardant avec les citoyens affairés, accourant à l’appel de blessés ou malades – pour les aider ou, parfois, simplement les accompagner au trépas. Calmant certains esprits agités, il ne s’attarda pas pourtant sur leurs racontars parlant de bêtes humanoïdes, puis de morts se relevant. D’abord murmures, ces balivernes prirent de l’ampleur, le temps passait. « Ce qu’Anür prend, jamais Elle ne rend ! » répétait-il. Et pourtant…
Il fut forcé, comme tout le monde, de se rendre à l’évidence. Les fangeux – car tel deviendrait leur nom - existaient bien, et de plus en plus. Des âmes troublées échappaient à leur dernier voyage. Et les vivants, eux, voyageaient pour leur échapper. En nombre. C’est le moins qu’on puisse dire.
Etait-ce la faute de la Sublissime ou des Trois, de manière globale ? Certains le suggéraient. Sans trop oser, d’abord. Puis ils se mirent à le lui demander avec pudeur ou inquiétude. Et finalement, parfois, à le lui reprocher, dans la supplication ou la véhémence.
Lui ne se posa pas la question. Pas plus qu’il ne jugeait ceux en proie au doute ou au rejet de la Foi. « Dans l’obscurité, l’homme errant blâme la chandelle. Le sage, lui, l’allume ». Ces gens ne s’interrogent que parce qu’ils ont faim, qu’ils ont peur, qu’ils ont mal. Ni les armées, ni le roi, ni les Dieux n’entravaient la marche des fangeux. Le peuple n’avait, semble-t-il, que lui-même - pas sûr qu’il fut son propre allié. Et l’hiver, pointant au loin, ferait bientôt un nouvel ennemi. Waran comprit que ceux-là n’entendraient plus tant le Divin dans son verbiage que dans les miches de pain, les bandages propres et serrés, la quiétude des rues. Le scepticisme, la foule grouillant dans les rues, la misère omniprésente, tout cela lui semblait autant d'obstacles à ses œuvres. Mais leur tourner le dos ne constituait pas une option, quand bien même eux le feraient.
Le Temple avait donc fort à faire en ces temps troublés - plus encore qu'avant. Le jeune prêtre ne manqua pas de faire sa part, sans rechigner, tirant parfois sur les limites de sa santé – physique et mentale. Il prenait sa part d’offices et tenait sa place dans les rites et la vie du Temple. Il portait assistance en ville, autant qu’il le pouvait, à grands renforts de bandages, de prêches et de quignons de pain, quand il arrivait à s’en procurer quelques-uns. Et tant que possible, il tentait d’amuser les enfants et orphelins, pour les éloigner d’une froide réalité dans laquelle, malheureusement, ils baignaient tous durement. C’était une épreuve divine, pour sûr, que le monde traversait. Et lui, dans ses moments d'épuisement, retournait aux crises qui revenaient plus nombreuses, aussi caché et isolé qu'il le pouvait. Devant le Divin, il se devait grand d’âme et de cœur.
Les Trois sont insondables. Leur Volonté fait loi. Mais Anür, sembla-t-il, ne tarda pas à lui faire signe.
Furent décrétés les bûchers funéraires et il fut des plus... intéressés. Le feu purificateur, celui qui guide les âmes, sans détour, à la Guide suprême, vint illuminer sa Vie - et la ville. Autant de chandelles de chair et de bois que de morts, innombrables. La famine avait frappé, en plus du reste. Et elle frappa dur. Mais pour Waran, la ville trouverait dans le feu un allié, une lumière dans l’obscurité. Et maintes fois, il se chargea lui-même de l’allumer, pour libérer les âmes piégées avant qu’elles ne putréfient et ne rejoignent la horde. De sa lanterne, il se devait d'orienter les trépassés vers les bras de sa Toute Puissante et d'attirer Sa bienveillance sur leur carcasse léchée par les flammes. Il se voulait le Gardien du feu sacré, le Passeur. Dans le respect – toujours – des lois des Dieux et de la Cité.
Il ne voulait pas y faire attention mais nombre de regards envers lui changeaient, bûcher après bûcher. On l'y associait, de plus en plus. Bien sur, les gens restaient reconnaissants des soins et attentions qu'il prodiguait. Mais à son arrivée, les badauds se demandaient si le prêtre de la Mort venait les trouver. Il incarnait, avec sa lanterne, les ultimes sacrements et l'érection des bûchers. Il était devenu un mauvais présage.
Le représentant d'Anür et l'enfant de Rikni. La mort et les mauvais présages.
Il était obsédé par les flammes. Il avait appris, au fil des ans, à les apprivoiser, apprenant même à calmer la douleur de certaines brulures. A soigner avec, facilitant les amputations et les cicatrisations. A jouer avec, également, se muant en cracheur de feu pour faire sourire les enfants, dont il s’entourait dès qu’il le pouvait. A ne plus le craindre, enfin. Car, à force de jouer avec de ses doigts, ceux-ci n’avait plus la moindre sensibilité au feu – à fort peu de choses, en fait. « Tu n’as plus de doigts, mon pauvre enfant ! C’est du roc. De la roche guérisseuse ! ». Cela l’amusait. Ses paumes portaient donc dix « roches guérisseuses ». Il développa même, lui semblait-il, des facultés plus étranges. Comme si les flammes lui parlaient, il percevait, dans leur danse délicate, des messages troubles et indéchiffrables. Le spectre de la folie se jouait-il de lui ? Il préférait y voir la marque du Divin. Néanmoins, il se garda bien d’en parler à quiconque. Un liseur de feu, dont les messages, vide de mots et de sens, ne mèneraient à rien ? La bonne affaire…
Au fil du temps, il montra son potentiel de prêtre de la Vie et de la Mort. Appliqué dans les soins, bienveillant dans les derniers sacrements et les rites funéraires. Au point qu’on le forma, s’il fallait partir porter assistance à l’un des villages aux avant-postes ou en soutien à la milice, ou assister médicalement des convois. On sortait à peine d'une invasion. Mieux valait être prêt aux troubles qui, inexorablement, les attendaient tous.
Il devait pouvoir aider la Cité où elle aurait besoin de lui et ferait ce qu’il faut. Selon la Sainte volonté de la Trinité. Au nom de l’Infinie Anür.
◈ Derrière l'écran ◈ Certifiez-vous avoir au moins 18 ans ? Oui! Comment avez-vous trouvé le forum ? Par root-top Vos premières impressions ? Hâte de m'en faire de plus précises! Des questions ou des suggestions ? Aucune, je trouve que tout est (étonnamment) clair et bien expliqué Souhaitez-vous avoir accès à la zone 18+ ? Oui, merci! - fiche avant modif.:
Waran, la Ferveur ardente
◈ Identité ◈ Nom : Tongrave
Prénom : Waran
Age : 22 ans – selon le registre du Temple
Sexe : Masculin
Situation : Célibataire
Rang : Prêtre d’Anür
Lieu de vie : Temple de la Trinité
Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs :
Carrière du prêtre +2 HAB +2 CHAR
Compétences et objets choisis :
Compétences:
-Chirurgie -Doctrine du culte -Pyrophilie -Traumatologie
Objets :
-Une lanterne dont il ne se sépare jamais -Un masque en cuir abimé -Des gants en cuir abimé -Des vêtements de prêtre aux couleurs et symbole d'Anür, ainsi qu'un capuchon -Un baluchon de soin/chirurgie mis à sa disposition et soumis à son entretien rigoureux
◈ Apparence ◈
Waran est un grand gaillard assez large d’épaules mais relativement maigre. Ses yeux marrons presque orangés et son air bienveillant et propre sur lui contrastent avec le masque en cuir qu’il ne quitte jamais en public. On voit rarement ses cheveux courts, couleur nuit, qui restent fourrés dans un capuchon. Il aurait tout l'air d'un voleur, fort heureusement, le reste de sa tenue, aux couleurs d'Anür, fait davantage étal de sa condition de prêtre.
Il a une allure mesurée, appliquée et la silhouette d’un jeune homme dans la « force de l’âge », autant qu’on puisse l’être dans ces temps troublés. L’état de ses vêtements rappelle que, si la Trinité l’a pris sous son aile et proprement habillé, il reste une branche cassée au pied de son arbre généalogique.
Fait important, il se balade toujours muni d’une lanterne, dont il garde la flamme scrupuleusement allumée.
◈ Personnalité ◈
Waran est quelqu’un d’ouvert et altruiste. Prévenant, il n’est pas de ceux qui tournent le regard à la misère, à la souffrance, à la maladie. Après tout, il aurait pu en être. Il est généralement suivi d’une bordée d’orphelins du Temple, dont il est un mentor. Il ne fuit pas devant le danger et, sans être spécialement combattif ou courageux, fait ce qui doit être fait. Tout simplement.
Pourtant, il bouillonne parfois d’une aura trouble et sombre. La marque d’une âme tourmentée qui, mise à rude épreuve, pourrait perdre la raison et le sens commun, à la guise des Trois. A nouveau.
Sa foi est inébranlable et sa ferveur infinie. Et, s’il est lié corps et âme avec Rikni, il a étonnamment pris la voie d’Anür, dont il est un jeune prêtre dévoué.
◈ Histoire ◈
L’enfance de Waran fut pour le moins troublée. Agé d’une poignée d’ans à peine, au sein même de Marbrume, il fut abandonné en pleine ruelle, au froid, à la solitude. Son corps meurtri portait les stigmates de la main leste d’une mère qui, dit-on, ne l’avait pas voulu, sans pour autant se résoudre à le tuer. Elle ne s’était pas contentée de mots pour le dire. De Serus à Anür, le chemin eut été court. Mais une ombre le porta au Temple. La Miséricordieuse, Rikni – qui d’autre ? – venait de sauver ce pauvre enfant. Il fut accueilli, non par pitié, mais parce qu’il avait survécu – et comment sinon par la volonté des Trois, vu son état !
On lui trouva un nom : Tongrave, car ses pleurs, nourris, étaient presque rauques et il avait du souffle dans la respiration – la faute aux coups reçus sans doute. Et comme prénom, Waran. « Cela sonnait bien » lui répétait-on à chaque fois qu’il demandait.
L’orphelin vécut dans une étrange dualité. Calme, obéissant, il passait le clair de son temps à s’imbiber de la Foi. Il apprit les dogmes et les rites, s’éprit d’amour pour les Trois. Malheureusement, il avait des crises de folie aussi fréquentes qu’incontrôlées, principalement la nuit. Des crises si intenses qu’on l’enfermait à l’écart à la nuit tombée, jusqu’à y installer durablement sa paillasse. Et, de l’autre côté du loquet, on se demandait parfois s’il valait mieux qu’il passe les nuits ou qu’il y passe. Au bout d’une nuit d’hiver où il hurla à en faire trembler les murs, on le retrouva sanglotant, recroquevillé, les joues et le front griffés jusqu’au sang, le corps martyrisé. Plus un jour ne passa alors sans qu’on lui lime scrupuleusement les ongles. On lui donna également un masque en cuir à porter en public, pour ne pas ajouter au scepticisme qui entourait la présence du jeune fou dans le Temple.
Le Salut vint par la Foi. On pria Rikni qu’Elle apaise son âme, le libère de ses démons et de ses cauchemars. Puis on le Lui offrit. Il eut pour tâche de servir tant la Déesse de l’obscurité que ses plus dévoués représentants. Et il s’y donna tout entier. Il était préposé aux corvées et tâches ingrates, répétitives, salissantes, bien sûr, mais assistait aussi parfois les rites et suivait un prêtre ou l’autre dans leur quotidien animé. Les journées n’étaient pas toutes faciles mais elles étaient formatrices – Ô combien !
Un jour, alors qu’il suivait l’un des guérisseurs du Temple, on amena un pauvre bougre qui, semble-t-il, venait de perdre une main. Son sang s’échappait de manière continue, si bien que Waran pensa qu’il allait s’en vider entièrement. Le guérisseur, invitant l’enfant à présenter sa lanterne, s’en servit pour allumer une torche pour cautériser la plaie. Les hurlements du malheureux n’attinrent même pas l’enfant : il était captivé par la « magie » des flammes et du guérisseur. C’était décidé : lui aussi soignerait les gens. Lui aussi dompterait le feu, plus que quiconque.
Le temps passant, il devint clair que l’enfant portait un œil captivé au feu sous toutes ses formes. Et un jour, alors qu’une énième crise se déclarait, on le porta devant la cheminée et, tant bien que mal, il s’apaisa. Etrange passion pour un enfant dédié à la Sainte Obscurité même !
Avec l’âge, les crises se firent moins nombreuses. Il apprit à se contrôler, autant que faire se peut. Pourtant, comme les cicatrices sur ses joues, le spectre de la folie ne disparaitrait qu’au-delà de la mort. Il le savait. Et il apprit à vivre avec cette idée.
L’année de son passage à l’âge adulte, au sortir de la cérémonie du Voyage – de loin sa fête préférée, on lui offrit une lanterne. On le chargea, en plus de ses autres tâches, de ne jamais la laisser s’éteindre, ni s’en séparer. Ce qu’il fit avec la plus grande application. Cette lanterne devint sa relique, son bien le plus précieux. C’était au fond le reflet même de son âme. Il débuta l’année suivante en tant que dévoué à Anür. A la grande surprise, d’ailleurs. Sa relation avec Rikni ne s’affaiblirait jamais, trouble et complexe. Mais c’était personnel. En tant qu’homme, il serait toujours profondément lié à l’Obscurité. Mais, pour les autres, il se devait d’être cette lanterne, capable d’éloigner la Mort ou de l’accompagner. C’était en tout cas son vœu le plus cher.
Waran ne sut même pas réellement à quel moment tout bascula. Il était habitué à tendre l’oreille lors de ses errances hors du Temple, jouant avec les orphelins, bavardant avec les citoyens affairés, accourant à l’appel de blessés ou malades – pour les aider ou, parfois, simplement les accompagner au trépas. Calmant certains esprits agités, il ne s’attarda pas pourtant sur leurs racontars parlant de bêtes humanoïdes, puis de morts se relevant. D’abord murmures, ces balivernes prirent de l’ampleur, le temps passait. « Ce qu’Anür prend, jamais Elle ne rend ! » répétait-il. Et pourtant…
Il fut forcé, comme tout le monde, de se rendre à l’évidence. Les fangeux – car tel deviendrait leur nom - existaient bien, et de plus en plus. Des âmes troublées échappaient à leur dernier voyage. Et les vivants, eux, voyageaient pour leur échapper. En nombre. C’est le moins qu’on puisse dire.
Etait-ce la faute de la Sublissime ou des Trois, de manière globale ? Certains le suggéraient. Sans trop oser, d’abord. Puis ils se mirent à le lui demander avec pudeur ou inquiétude. Et finalement, parfois, à le lui reprocher, dans la supplication ou la véhémence.
Lui ne se posa pas la question. Pas plus qu’il ne jugeait ceux en proie au doute ou au rejet de la Foi. « Dans l’obscurité, l’homme errant blâme la chandelle. Le sage, lui, l’allume ». Ces gens ne s’interrogent que parce qu’ils ont faim, qu’ils ont peur, qu’ils ont mal. Ni les armées, ni le roi, ni les Dieux n’entravaient la marche des fangeux. Le peuple n’avait, semble-t-il, que lui-même - pas sûr qu’il fut son propre allié. Et l’hiver, pointant au loin, ferait bientôt un nouvel ennemi. Waran comprit que ceux-là n’entendraient plus tant le Divin dans son verbiage que dans les miches de pain, les bandages propres et serrés, la quiétude des rues. Le scepticisme, la foule grouillant dans les rues, la misère omniprésente, tout cela lui semblait autant d'obstacles à ses œuvres. Mais leur tourner le dos ne constituait pas une option, quand bien même eux le feraient.
Le Temple avait donc fort à faire en ces temps troublés - plus encore qu'avant. Le jeune prêtre ne manqua pas de faire sa part, sans rechigner, tirant parfois sur les limites de sa santé – physique et mentale. Il prenait sa part d’offices et tenait sa place dans les rites et la vie du Temple. Il portait assistance en ville, autant qu’il le pouvait, à grands renforts de bandages, de prêches et de quignons de pain, quand il arrivait à s’en procurer quelques-uns. Et tant que possible, il tentait d’amuser les enfants et orphelins, pour les éloigner d’une froide réalité dans laquelle, malheureusement, ils baignaient tous durement. C’était une épreuve divine, pour sûr, que le monde traversait. Et lui, dans ses moments d'épuisement, retournait aux crises qui revenaient plus nombreuses, aussi caché et isolé qu'il le pouvait. Devant le Divin, il se devait grand d’âme et de cœur.
Les Trois sont insondables. Leur Volonté fait loi. Mais Anür, sembla-t-il, ne tarda pas à lui faire signe.
Furent décrétés les bûchers funéraires et il fut des plus... intéressés. Le feu purificateur, celui qui guide les âmes, sans détour, à la Guide suprême, vint illuminer sa Vie - et la ville. Autant de chandelles de chair et de bois que de morts, innombrables. La famine avait frappé, en plus du reste. Et elle frappa dur. Mais pour Waran, la ville trouverait dans le feu un allié, une lumière dans l’obscurité. Et maintes fois, il se chargea lui-même de l’allumer, pour libérer les âmes piégées avant qu’elles ne putréfient et ne rejoignent la horde. De sa lanterne, il se devait d'orienter les trépassés vers les bras de sa Toute Puissante et d'attirer Sa bienveillance sur leur carcasse léchée par les flammes. Il se voulait le Gardien du feu sacré. Dans le respect – toujours – des lois des Dieux et de la Cité.
Il ne voulait pas y faire attention mais nombre de regards envers lui changeaient, bûcher après bûcher. On l'y associait, de plus en plus. Bien sur, les gens restaient reconnaissants des soins et attentions qu'il prodiguait. Mais à son arrivée, les badauds se demandaient si le prêtre de la Mort venait les trouver. Il incarnait, avec sa lanterne, les ultimes sacrements et l'érection des bûchers. Il était devenu un mauvais présage.
Le représentant d'Anür et l'enfant de Rikni. La mort et les mauvais présages.
Il était obsédé par les flammes. Il avait appris, au fil des ans, à les apprivoiser, apprenant même à calmer la douleur de certaines brulures. A soigner avec, facilitant les amputations et les cicatrisations. A jouer avec, également, se muant en cracheur de feu pour faire sourire les enfants, dont il s’entourait dès qu’il le pouvait. A ne plus le craindre, enfin. Car, à force de jouer avec de ses doigts, ceux-ci n’avait plus la moindre sensibilité au feu – à fort peu de choses, en fait. « Tu n’as plus de doigts, mon pauvre enfant ! C’est du roc. De la roche guérisseuse ! ». Cela l’amusait. Ses paumes portaient donc dix « roches guérisseuses ». Il développa même, lui semblait-il, des facultés plus étranges. Comme si les flammes lui parlaient, il percevait, dans leur danse délicate, des messages troubles et indéchiffrables. Le spectre de la folie se jouait-il de lui ? Il préférait y voir la marque du Divin. Néanmoins, il se garda bien d’en parler à quiconque. Un liseur de feu, dont les messages, vide de mots et de sens, ne mèneraient à rien ? La bonne affaire…
Au fil du temps, il montra son potentiel de prêtre de la Vie et de la Mort. Appliqué dans les soins, bienveillant dans les derniers sacrements et les rites funéraires. Au point qu’on le forma, s’il fallait partir porter assistance à l’un des villages aux avant-postes ou en soutien à la milice. On sortait à peine d'une invasion. Mieux valait être prêt aux troubles qui, inexorablement, les attendaient tous.
Il devait pouvoir aider la Cité où elle aurait besoin de lui et ferait ce qu’il faut. Selon la Sainte volonté de la Trinité. Au nom de l’Infinie Anür.
◈ Derrière l'écran ◈ Certifiez-vous avoir au moins 18 ans ? Oui! Comment avez-vous trouvé le forum ? Par root-top Vos premières impressions ? Hâte de m'en faire de plus précises! Des questions ou des suggestions ? Aucune, je trouve que tout est (étonnamment) clair et bien expliqué Souhaitez-vous avoir accès à la zone 18+ ? Oui, merci!
Dernière édition par Waran Tongrave le Dim 21 Juil 2019 - 15:20, édité 9 fois (Raison : 21/07: modification de la partie personnalité pour refléter l'obsession grandissante pour la mort déjà transcrite dans l'histoire!) |
| | | Roland de RivefièreComte
| Sujet: Re: Waran, la Ferveur ardente [Validé] Mar 9 Juil 2019 - 23:50 | | | Bonsoir et bienvenue à toi parmi nous ! o/ |
| | | Merrick LorrenCoutilier
| Sujet: Re: Waran, la Ferveur ardente [Validé] Mer 10 Juil 2019 - 1:43 | | | Bienvenue à toi par ici ! |
| | | EdmurMilicien
| Sujet: Re: Waran, la Ferveur ardente [Validé] Mer 10 Juil 2019 - 3:35 | | | Bienvenu homme de foi. Bonne chance pour ta fiche. Il y a de bonnes idées ici. Ça va être sympa d'échanger avec toi.
Bonne chance pour la validation. |
| | | Zephyr d'AuvraySergent & Modérateur médiateur
| Sujet: Re: Waran, la Ferveur ardente [Validé] Mer 10 Juil 2019 - 6:16 | | | Bienvenue parmi nous. :-D La fiche était captivante, la plume légère comme une brise, un régal ! A très bientôt sur le forum. |
| | | Séraphin ChantebrumeAdministrateur
| Sujet: Re: Waran, la Ferveur ardente [Validé] Mer 10 Juil 2019 - 7:17 | | | Je te souhaite la bienvenue parmi nous! Et ça fait plaisir de voir un prêtre! L'un de nous deux va s'occuper de ta fiche aujourd'hui, encore un peu de patience En attendant si tu as la moindre question, n'hésite pas à me mp moi ou Sydonnie |
| | | Isaure HildegardeBannie
| Sujet: Re: Waran, la Ferveur ardente [Validé] Mer 10 Juil 2019 - 7:33 | | | Bienvenue parmi nous ! Courage pour la petite attente de modération jusqu’a ce soir ! |
| | | Élisabeth BlanchevigneCoutilier
| Sujet: Re: Waran, la Ferveur ardente [Validé] Mer 10 Juil 2019 - 7:45 | | | Bienvenue parmi nous ! \o/ |
| | | Cassandra VitalisGuérisseuse
| Sujet: Re: Waran, la Ferveur ardente [Validé] Mer 10 Juil 2019 - 10:18 | | | Bienvenue! Bonne chance pour la modération de ta fiche! |
| | | Sydonnie de RivefièreSergente
| Sujet: Re: Waran, la Ferveur ardente [Validé] Mer 10 Juil 2019 - 12:51 | | | Bonjour Waran,
Bienvenue parmi nous \o/
Alors, je n'ai absolument rien à redire sur ta fiche, cependant, j'ai besoin que tu approfondisses beaucoup plus l'aspect fangeux. Je m'explique, la fange est désormais là depuis presque deux ans (nous sommes mai 1166). Elle a chamboulé absolument tout le quotidien, surtout au niveau du clergé. J'ai besoin de savoir comment ton personnage la visualise (punition divine ? faute à pas de chance ? ...), j'ai besoin également que tu fasses ressortir le chamboulement du tout au tout.
C'est à dire : - A partir de la chute du premier Roi (avec l'armée), tout est refait, la milice apparait, les gens ont très peur, une quantité astronomique d'étranger (mais appartenant au royaume), arrive à Marbrume pour essayer de survivre. On s'entasse, on meurt de faim, de froid, y a plus de violences forcément au niveau des bas quartiers, plus de personnes qui vont douter des trois, prétendre qu'Anür elle même cherche à condamner l'humanité. Tu comprends que dans cette ambiance le clergé à énormément à faire.
Du coup, je te laisse juste faire un petit ajout dans son histoire à ce niveau. Rajouter un peu le quotidien, en deux ans il c'est passé beaucoup de choses, pense à regarder la chronologie du forum !
Attention également à la taille de ton vava qui n'est pas à la bonne taille. N'hésites pas à demander si besoin (celui de ta fiche me semble bon en revanche!)
Même si ça m'a l'air acquis pour les soins, je préfère préciser au cas où :
- Marbrume n'est pas au niveau du soin du moyen âge, il est bien arriéré à ce niveau. - Le corps étant un sacré, on ouvre pas un corps, jamais, du coup aucune chirurgie invasive, ou à l'intérieur du corps, pas d'opération tout ça.
Bon courage pour ce petit ajout et félicitations pour ta fiche !!
Sydo' |
| | | Ambre Rosélia
| Sujet: Re: Waran, la Ferveur ardente [Validé] Mer 10 Juil 2019 - 13:31 | | | Bienvenue et bon courage pour tes modifs ! o/ |
| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: Waran, la Ferveur ardente [Validé] Jeu 11 Juil 2019 - 3:18 | | | Merci à tous! J'ai hâte de partager quelques lignes avec vous tous (et les autres). Mais en attendant: merci Sydonnie pour les conseils. - Je vais rajuster l'avatar oui, j'avais redimensionné pour qu'il fasse moins de 64ko - J'ai bien pris note pour la "médecine", oui. Saignées, amputations, cautérisation, onguents pour les brulures et traumatologie "simple" type immobilisation des membres et bandages (+ purifier les âmes par le feu des buchers funéraires). Rien de plus au programme de mon côté! (éventuellement des diagnostics un peu farfelus type "présages de mort par divination des flammes" trainent dans un coin de mon esprit)- J'ai ajouté un développement assez détaillé dans l'histoire en suivant tes conseils et j'ai essayé d'être moins vague dans la question du quotidien, de manière globale. EDIT: en réfléchissant, j'ai décidé d'insister un peu plus sur le côté "prêtre de la mort", qui colle bien à l'idée de la lanterne permanente, des étranges présages de mort (j'achèterai la compétence divination du feu quand je pourrai), des buchers funéraires et du prêtre d'Anür. J'ai fait les modifs correspondantes dans l'histoire |
| | | Sydonnie de RivefièreSergente
| Sujet: Re: Waran, la Ferveur ardente [Validé] Jeu 11 Juil 2019 - 19:57 | | | Bonsoir, bonsoir Félicitations, l'ensemble de tes modifications me permettent de t'ouvrir les portes de notre magnifique forum De ce fait, je t'ouvre les portes de nos terres et d'un coup de baguette non magique je t'offre une belle couleur aussi bleu qu'un ciel agréable à l'oeil. Pour le petit tour de la maison, tu peux commencer par faire une demande de RP en passant cette porte ou aussi répondre à une demande évidemment. En continuant la visite, tu peux si tu le souhaites créer un journal d'aventure à ton personnage, ou consulter celui de tes futurs partenaires. Par la suite, une fois plus à l'aise dans ton nouvel environnement de jeu tu peux faire un tour dans les quêtes et les missions. Enfin, ce qui doit, j'en suis convaincue t’intéresser le plus, tu peux retrouver ta jolie carrière comprenant ta réputation, ton tableau de HF et la répartition de tes compétences et points de compétences. C'est ici que tu pourras faire tes achats avec l'XP durement gagné. (Chaque achat coûte 25XP -que tu gagnes en votant, participant aux concours/animation du forum, ou en participant à des missions/quêtes.N'oublie pas que toutes tes compétences débutent au niveau 1 et peuvent être augmenter jusqu'au niveau 3. (1 étant le niveau d'apprentissage, 3 la maîtrise complète de la compétence) Pense également à mettre tes liens importants dans ton profil (Fiche, journal et carrière) J'ai fais le tour, je te laisse découvrir l'ensemble tranquillement, si tu as des questions il ne faut pas hésiter à passer sur la CB ou à MP Seraphin ou moi même. Bon jeu parmi nous et puisses ton personnage parvenir à ramener les âmes perdues sur le droit chemin :colgate: |
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| Sujet: Re: Waran, la Ferveur ardente [Validé] | | | |
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