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 Deux nébuleuses dans l'infinité du cosmos [Artorias]

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Joséphine ClaircombeMilicienne
Joséphine Claircombe



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MessageSujet: Deux nébuleuses dans l'infinité du cosmos [Artorias]   Deux nébuleuses dans l'infinité du cosmos [Artorias] EmptyMar 16 Juil 2019 - 17:49
- Sylvain de Gouge ?

Le coutillier se pencha sur un parchemin qu'il semblait déchiffrer avec peine. Après quelques secondes, il secoua légèrement la tête.

- Romain Langlois ?
- Disparu.
- Louis, Arnaud, Aldric ? Ils sont tous morts ? Toute la coutillerie y est passée ?
- Pas toute, vous êtes toujours vivante, vous.

Joséphine ouvrit la bouche mais ne sut quoi répliquer. La décence aurait exigée qu'elle meurt avec ses compagnons, vraisemblablement, pas qu'elle se terre au fond d'une taverne en attendant que d'autres jouent les héros. Elle avait la sensation qu'elle paierait cher sa survie dans les jours à venir, mais elle avait l'habitude : ne payait-elle pas déjà chaque jour le fait d'être une femme dans la milice. Elle salua son interlocuteur avec une certaine raideur avant de quitter la pièce, sans que ce dernier ne lui accorde un regard.

Les Trois avaient épargné sa sœur et son frère et c'était bien là tout ce qui comptait à ses yeux. La disparition de toute sa coutillerie n'était pas insurmontable, gênante mais pas insurmontable, probablement parce qu'elle ne s'était jamais sentie pleinement acceptée parmi eux. La décence aurait sans doute aussi exigée qu'elle soit bouleversée par la nouvelle mais elle ne ressentait pas grand chose, exception faite d'une trop grande lassitude.

Cette lassitude s'était révélée être sa meilleure alliée après l'attaque. Lorsqu'il fallut décapiter les corps qui ne l'avaient pas encore été, les empiler et y mettre le feu, elle s'exécuta comme un pantin. Ses gestes étaient mécaniques, ses pensées étaient ailleurs, bien loin de cet endroit maudit. Sa récompense fut une immense quinte de toux qui l'accabla plusieurs jours durant, l'empêchant de trouver le sommeil. On lui expliqua qu'elle, comme beaucoup d'autres, avait trop respiré la fumée des bûchés. Elle avait aussi l'impression que cette odeur épouvantable ne quitterait plus jamais sa peau, ni ses cheveux.

Les jours qui suivirent l'invasion furent aussi marquées par la sanction publique d'un traître parmi leur rang. Cette histoire fit couler beaucoup d'encre et fut le sujet de discussion préférée des miliciens, car c'était plus facile de parler de ça que de parler de ceux qui n'étaient plus. Le souci, avec les rumeurs et les bruits de couloir, c'est qu'on n'était jamais certain de connaître réellement les faits, tant ceux-ci étaient déformés, amplifiés, parfois même purement inventés. Ainsi tout le monde savait que le milicien Lautrec avait frappé un sergent durant la défense de la cité mais personne n'était vraiment capable de dire pourquoi.


- Qu'est-ce qu'on s'en fout ? Le type préfère frapper un sergent alors que la Fange nous menace, il mérite ce qu'il lui arrive, avait répondu un milicien lorsqu'elle lui avait posé la question.

Trente coups de fouet, c'était apparemment le châtiment pour avoir frappé un sergent. Ce jour-là, beaucoup de gens s'étaient amassés sur la place des Pendus -non, des Chevaliers devait-on dire à présent- mais pas Joséphine. Elle était restée à l'intérieur ; et pendant que la majorité se plaisait à assister au supplice du traître -car tel était devenu son nom- la milicienne essayait vainement de faire partir les traces de sang qui maculaient sa tunique. Lorsque ce fut terminé, elle constata -peut-être avec une pointe de sarcasme- que beaucoup des visages étaient revenus blêmes, même ceux qui avaient quelques heures plus tôt appelé à une sanction aussi ferme qu'exemplaire.

Elle aurait aimé que l'histoire s'arrête là, seulement le sergent ne semblait pas vouloir lâcher le morceau. Le supplicié avait été emmené au temple pour des soins, temple qui était bondé de blessés bien plus graves que son cas. Après avoir désinfecté les plaies, seul le temps pouvait améliorer son état. Ainsi les miliciens eurent la désagréable surprise de retrouver le corps mutilé du milicien dans leur dortoir, sur une couchette éloignée de toutes les autres. Des consignes avaient également été données : interdiction de l'approcher ou de lui adresser la parole, exception faite de la personne qui serait chaque jour mandatée pour lui approcher de l'eau et un morceau de pain sec -le plus sec qu'on pourrait trouver, de préférence. Quelqu'un devait changer ses pansements, personne ne savait qui. Le désigné s'était-il dérobé ? Avait-on réellement désigné quelqu'un ? Toujours est-il qu'une fois laissé seul, quelques sadiques en avaient profité pour s'acharner un peu plus sur lui. Les plaies s'étaient rouvertes. Désormais, son dos mutilé était maintenant laissé à la vue de tous, comme un rappel de ce que l'on encourait lorsqu'on humiliait le sergent Maillard.

Il était difficile de le regarder, tant la vue de ses blessures avaient de quoi vous soulever le cœur mais il était encore plus difficile d'ignorer sa présence. Et si on n'avait pas le droit de lui parler, avait-on au moins le droit de parler de lui, en baissant bien la voix, comme pour parler d'une personne très malade dont il ne faudrait pas troubler le sommeil ou alors d'une bête hideuse et repoussante dont on ne voudrait pas s'attirer l'attention.


- Ils vont le laisser là longtemps ? Il remue à peine les orteils depuis qu'ils l'ont...
- Il est sûrement mort.
- Quoi ? Mais alors qu'est-ce qu'ils attendent pour l'enlever ?
- Il vient pas de bouger, là ? Et si on lui jetait un truc ?

Dans un coin éloigné, Joséphine soupira bruyamment et se releva de sa couchette prestement.

- Vous êtes pas croyables..., leur asséna t-elle en passant devant eux pour se diriger vers celui que tout le monde appelait désormais « le traître ». Couché sur le ventre, la tête dirigée vers le mur, il était impossible de voir s'il était conscient ou non. Tandis que les autres miliciens semblaient retenir leur souffle, elle approcha prudemment sa main pour la poser sur sa nuque. Pendant quelques secondes, elle-même arrêta de respirer... jusqu'à percevoir le battement distinct d'un cœur sous ses doigts. Ses yeux s'égarèrent malgré elle sur son dos et elle en eut presque le souffle coupé. Elle s'éloigna finalement pour rejoindre les autres, le regard dur. Il est vivant.

- Quelle soulagement..., répondit un milicien sur un ton qui se voulut à moitié ironique, mais Joséphine perçut un réel soulagement dans ses yeux. C'est vrai que personne n'était à l'aise à l'idée de voir un nouveau fangeux se relever parmi eux et les éventrer dans leur sommeil.

- Il est vivant mais il ne va pas le rester longtemps si personne ne s'occupe de ses nouvelles blessures.

C'était dit. Et la milicienne était surprise que personne autour d'eux ne se soucie de ce détail. La fierté de Maillard passait donc avant la prudence la plus élémentaire ? À croire que ce milicien avait fait bien plus que le frapper pour s'attirer une telle animosité. C'était parfaitement disproportionné... et de très mauvais goût, au vu des événements récents. Elle se demandait aussi si on avait agi sous les ordres du sergent ou si c'était les représailles de la part de miliciens zélés, déterminés à montrer qu'ils n'avaient rien à voir avec ce genre d'individu, ce genre de traître. Le temps était au deuil et à la reconstruction, pas à la rancœur et aux effusions de sang gratuite.

Une journée de plus passa sans qu'on s'inquiète de la situation. Et puisque personne ne voulait se mouiller, c'est elle qui s'en chargerait, comme d'habitude. On leur avait interdit de l'approcher mais on ne lui avait jamais rien dit à lui, il n'était pas en cellule donc il était libre d'aller et venir dans la caserne, tout du moins. Elle était allée au Temple ce jour là et avait demandé à ce qu'un guérisseur se rende à la caserne pour s'occuper d'un blessé qui ne pouvait se déplacer par lui-même.

Elle attendit ensuite une occasion d'être seule dans les dortoirs pour s'approcher du traître sans que qui que ce soit ne la voit. S'agenouillant vers de lui, elle remarqua que sa tête était maintenant tournée de l'autre côté, mais ses yeux restaient désespérément clos. Le pain qu'on lui avait apporté n'avait pas été touché, mais l'eau oui. Alors il était bien conscient de tout, peut-être même capable de se déplacer, et pourtant il restait ici, comme affligé par son sort.


- Tu m'entends ?, hasarda t-elle en guise de préambule. Une guérisseuse passera à la caserne dans la nuit. Vous pourriez vous voir dans un endroit plus tranquille, elle désinfectera tes blessures et pourra t'appliquer quelques baumes qui te soulageront. Est-ce que tu pourras te déplacer ?


Dernière édition par Joséphine Claircombe le Dim 8 Sep 2019 - 17:13, édité 1 fois (Raison : Post remanié)
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MessageSujet: Re: Deux nébuleuses dans l'infinité du cosmos [Artorias]   Deux nébuleuses dans l'infinité du cosmos [Artorias] EmptyMer 17 Juil 2019 - 13:07
Le châtiment terminé, Artorias le traître avait été amené amené au Temple pour qu’on soigne ses plaies. Combien d’heures, de jours, s’étaient passé avant qu’on ne le renvoie dans son lit ? Il n’aurait pas su le dire. Quelqu’un allait bientôt s'occuper de lui, mais pas de la façon qu’il espérait car le sergent avait une autre idée en tête. La coutillerie Tristefer fut donc envoyée en renfort à l'autre bout de la ville, contre toute attente Gauvain avait bien tenté de protester, mais remettre en cause les ordres n'étaient pas la meilleure chose à faire en se moment... était-ce lui qui avait retourné le soldat Lautrec contre la milice ? Sous des menaces à peine déguisées, Gauvain baissa les bras, comment lui en vouloir ? Qui prendrait le risque de recevoir la même punition après le spectacle qu’il avait animé ? Dès son retour du temple, on l’avait installé sur sa couchette avant de le laisser seul. Le laisser dans son propre dortoir était pendant que sa coutillerie n'était plus là pour lui venir en aide. Mais les autres personnes partageant son lieu de vie ne resteraient sûrement pas sans rien faire, non ils firent pire. Plusieurs brutes en avaient profité pour lui rappeler que sa sentence étaient loin d’être terminée. Ils avaient frappé dans son dos dans l’intention précise de rouvrir les plaies. Maillard avait-il lâché ses chiens sur lui, ou ces derniers cherchaient à ramener un bel os à leur mettre en espérant en être félicités ? Après deux ans à le côtoyer, beaucoup le connaissait, peu importe son crime, il ne méritait pas qu'on le laisse mourir comme ça...

Comment était-ce seulement possible ? Il y avait des miliciens tout autour de lui, mais aucun d'entre eux n'osait l'approcher. Son crime était-il si grand pour que personne ne le soigne ? Où était la cohésion envers un frère d'arme blessé ? Tous des lâches ! C'était lui le traître ? N'était-ce pas eux qui lui tournaient le dos ? Refuser la mise à mort d'une petite fille faisait-il de lui un tel monstre ? Se monde sombrait de plus en plus, à force de combattre et de subir des monstruosités, Marbrume changeait. Si la plus part s'adaptait s'en même se rendre compte du changement, d'autre par contre tentait de s'y opposer ! Et une action qui paraissait logique et rationnel à l'époque devenait une infamie aujourd'hui... du coup que faire ? Changer ou lutter ? Peu importe, de toute façon à se rythme, il allait simplement mourir de ses blessures.

La fièvre avait raison de lui, trop faible pour faire quoi que ce soit, il avait passé la première journée à dormir, se réveillant une seule fois pour réussir à boire une partie et à renverser le reste de l'eau que l'on avait bien daigné lui fournir. Puis il avait de nouveau sombré dans les limbes de l'inconscience. Artorias parcourait un camp qu'il connaissait que trop bien. Il cherchait Ulrich, mais pour qu'elle raison déjà ? Avec des hommes à lui, le dernier fils Lautrec se frayait un chemin à coup d'épée parmi les fangeux et les bandits. Il n'avait pas de temps à perdre, sa mère venait de partir pour retrouver son frère Ronan, mais les routes n'étaient pas sûr, il devait donc se dépêcher de retrouver Ulrich pour ensuite aider sa mère. Mais où pouvait-il bien être ? Arrivant prêt du feu principal, celui au centre du camp de bandit, il trouva enfin de l'aide ! A genou, Artorias demanda à Nyci qui était allongé par terre avec une jambe dans les flammes si elle pouvait l'aider. Quoi ? Nyci ? Réalisant seulement maintenant que c'était sa femme, Artorias l'attrapa par l'épaule... la douleur le ramena à la réalité. Il venait bien d’attraper une femme, mais ce n'était pas Nyci. Bien trop faible, il la relâcha avant même de réaliser. Elle lui parlait, une guérisseuse dans la nuit ? Pourquoi dans la nuit ? Qui étai-elle ? Artorias avait besoin de soin maintenant ! Se déplacer... ? Il n'avait même pas la force de se redresser ! Était-elle stupide ? Se moquait-elle de lui ? Non, elle devait être la pour le faire espérer... oui c'était sûrement ça, elle jouait avec lui. Rageur, avec le peu de force que son corps ne mobilisait pas pour survivre, Artorias balaya faiblement l'air devant elle comme pour lui dire de dégager !
Pourquoi sa coutillerie n'était pas présente ? Pourquoi il n'y avait personne pour l'aider ? Voulant la foudroyer du regard, à la place ses yeux se remplirent de larmes...


- Aide moi...


Elle était sûrement là pour se jouer de lui, mais c'était aussi la seule personne présente. La première à venir lui parler qu'on l'avait allongé dans ce lit. Il ne considérait pas son pasage à tabac comme une visite attentionnée. Artorias n'avait jamais été dans un état aussi lamentable, incapable de prendre soin de lui même et totalement seul, il ne voulait pas mourir... A cet instant, cette femme aux cheveux court et à l'air dur était la seule personne capable de l'aider. Peu importe que ce soit un piège, il avait besoin d'espoir.

- Je...


Mais à nouveau la fièvre l'emportait, ses yeux étaient bien trop lourd. « Nyci où est-il ? » Sa femme pointa du doigt une tente, celle du chef. Ne perdant pas de temps, le milicien s'engouffra dedans pendant que ses hommes formaient un arc de cercle autour du pavillon pour repousser les fangeux. A l'intérieur, seul l'obscurité régnait, Artorias ne distinguait absolument rien à part un épais brouillard ténébreux. Si seulement il avait pris une torche ! Il appela Ulrich, une fois, deux fois, mais rien. Non, il ne pouvait pas abandonner, pas cette fois ! Artorias marcha de longues heures dans l'obscurité à l'intérieur de la tente, plus il s’enfonçait dans les ténèbres, plus c'était compliqué d'avancer. Mais avec cette conviction qu'il arpentait le bon chemin, Artorias continua malgré les épreuves et les cauchemars qui l'assaillaient de toutes parts. Oui il était dans le juste et il ne pouvait pas baisser les bras, bientôt il verrait le bout du tunnel et Ulrich !

Quelqu'un tentait de le relever, la douleur dans son dos était insoutenable et il laissa un gémissement sortir. Ça devait être courant car aucun des dormeurs ne fit attention à son cri de douleur. Cette femme qui était venu lui parler plus tôt... aujourd'hui ? Hier ? Bref, cette femme venait de le prendre sous son épaule pour le soutenir et l'aider à se déplacer. Elle n'était donc pas ici pour se moquer de lui ? Vraiment ? Artorias fit de son mieux pour marcher, mais c'était uniquement grâce à elle si il ne tombait pas. La milicienne l'emmena dans les couloirs sombres de la caserne, il était perdu et luttait pour ne pas sombrer à nouveau. Il n'avait aucune idée d'où ils allaient, mais à nouveau, il marchait avec conviction. Oui elle était là pour l'aider. Après un interminable trajet pour lui, il arriva enfin dans une pièce où une bougie éclairait une table sur laquelle une guérisseuse venait de déballer son matériel. En les voyants, elle s'approcha rapidement pour aider la milicienne à le porter. Les deux femmes parlèrent tout bas sans qu'il ne saisisse quoi que ce soit à la conversation. L'effort de venir jusqu'ici lui avait fait tourner la tête et il sentait du sang coulait à nouveau le long de son dos...
« Pourq... » mais il tomba à nouveau. Cette fois, il revint à lui presque aussi tôt puisque quelqu'un venait d’appliquer un produit sur ses plaies, quelque chose qui avait l'air de brûlait et Artorias hurla de douleur, mais une main vint se positionner sur sa bouche. Il ne devait pas faire de bruit car ce n'était pas censé se produire... Tremblant de douleur, Artorias observa la milicienne avec rage. Il avait cru qu'elle allait l'aider, mais en fait elle ne le torturait que plus ! La douleur lui fit perdre le contrôle de sa vessie, détournant le regard de honte, il se mit à gémir. Ça n'allait donc jamais s'arrêter ? Pourquoi s'acharner sur lui ? N'avait-il pas été suffisamment humilié ? Et où était Ulrich ?


Dernière édition par Artorias le Dim 8 Sep 2019 - 16:05, édité 1 fois
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Joséphine ClaircombeMilicienne
Joséphine Claircombe



Deux nébuleuses dans l'infinité du cosmos [Artorias] Empty
MessageSujet: Re: Deux nébuleuses dans l'infinité du cosmos [Artorias]   Deux nébuleuses dans l'infinité du cosmos [Artorias] EmptyMer 17 Juil 2019 - 19:24
Il avait de la fièvre et voilà qu'il délirait complètement, ce qui n'était pas le cas la veille : elle n'avait senti aucune chaleur particulière en le touchant. Son état se dégradait rapidement et elle se félicita intérieurement de ne pas avoir hésité plus longtemps à faire appel à quelqu'un, quand bien même cette action déplairait certainement au sergent Maillard. Et peut-être à deux ou trois autres personnes, en y réfléchissant.

Elle battit en retraite lorsqu'il fit mine de la chasser. Maintenant qu'il en était là, impossible d'espérer qu'il se déplace par lui-même. Et porter un tel morceau à elle seule... Autant dire que ça n'allait pas être une partie de plaisir. On lui avait dit un jour qu'aucune bonne action ne restait impunie, et elle commençait à croire que c'était vrai.

Le soir venu, c'est donc seule qu'elle aida le pauvre milicien à s'extirper de sa couchette et faire l'interminable trajet jusqu'à un lieu plus calme. Elle avait beau faire attention à le toucher le moins possible pour éviter de réveiller la douleur, ce dernier avait gémi tout le long, ce qui contraint Joséphine à faire le deuil de la discrétion dans cette affaire. Au point où nous en sommes...

Elle avait naturellement choisi son ancien dortoir comme point de chute car il alliait deux points très positifs : il était d'ordinaire occupé par des personnes sans doute mieux disposées à son égard et il était complètement vide en ce moment. La guérisseuse était déjà là, préparant tout le nécessaire pour le soin. Voyant Joséphine s'épuiser avec son fardeau, elle vint prestement l'aider à déposer le milicien sur la couche la plus proche avec toute la douceur que réclamait son état.

Cette dernière s'approcha ensuite de son nouveau patient et son froncement de sourcils s'accentua à la vue de ses blessures.


- Quand vous m'aviez dit qu'on ne pouvait pas le déplacer jusqu'au Temple, j'avoue que je ne m'attendais pas à ça...
- Merci d'être venue. Est-ce que vous avez tout ce qu'il vous faut ?
- J'ai de quoi nettoyer, lui appliquer un cataplasme... Sa main s'attarda sur le front du milicien. Et il faut faire tomber cette température.
- Je ne pense pas pouvoir vous être utile alors... je vais vous laisser vous en occuper. Je serais dans le couloir si vous avez besoin de moi, je veillerai à ce que personne ne vous dérange.

Joséphine quitta la pièce sans demander son reste. Là, dans le noir, elle s'appuya contre le mur et soupira. Elle était loin d'avoir l'estomac sensible mais elle devait reconnaître qu'elle avait un peu de mal avec ce type de blessures. Ou alors elle avait simplement du mal avec la situation, difficile à dire.

- J'en connais qui vont avoir des problèmes.

Elle releva la tête et constata qu'elle n'était pas seule, un autre milicien était dans le couloir. Plutôt que se montrer directement agressive, Joséphine eut l'air plutôt ennuyée.


- Ah bon ? Et qui donc ?

- Le traître a disparu.
- Il est peut-être allé se dégourdir les jambes dehors...
- C'est ça, fais la maligne. Si le sergent l'apprend...
- Tu vas me dénoncer ? Et si le sergent l'apprend alors quoi ? Qu'est-ce qu'il va faire ? S'il avait voulu le tuer, il lui aurait mis une corde autour du cou, mais il ne l'a pas fait. Le châtiment a été donné, fin de l'histoire.

Un hurlement de douleur s'échappa de la porte derrière elle, lui glaçant subitement le sang.

- Merde..., marmonna t-elle entre ses dents avant de se précipiter à l'intérieur, sans plus se soucier du milicien dans le couloir. Une fois dans la pièce, elle s'écria : Qu'est-ce qu'il se passe ?
- Il se passe que certaines chairs sont trop endommagées et infectées pour que je les laisse là. Je suis désolée mais je dois en retirer certaines. La guérison n'en sera que plus rapide. Cependant c'est... ça va être extrêmement douloureux.

Joséphine resta un instant désemparée, comme si elle ne savait pas très bien quoi faire. Elle n'était certainement pas la plus à plaindre dans l'histoire, mais elle ne pouvait s'empêcher de pester silencieusement contre les Dieux qui semblaient vouloir la bousculer un peu trop ces derniers temps. Elle s'accroupit près du milicien et plaqua sa main sur sa bouche pour étouffer ses cris. Son regard la figea sur place, comme s'il était à moitié fou et à moitié conscient de tout ce qui se passait. Réalisant qu'elle ne s'y prenait sans doute pas de la bonne façon, elle retira doucement sa main, aussi par peur qu'il ne finisse par la lui mordre, il fallait l'avouer.

Mordre... D'un geste, elle défit sa ceinture en cuir et lui tendit pour qu'il la prenne entre ses dents.


- Mord ça si c'est trop douloureux.

Peut-être que la meilleure chose à faire était de lui expliquer les choses, tout simplement. Il était fiévreux et un peu délirant mais il n'était pas devenu complètement débile, si ?

- Il faut qu'on soigne ton dos. Tes blessures commencent à s'infecter. Je ne vais pas te mentir, ça va être douloureux, mais je te promets que ça ira mieux après. Encore un peu de courage, tout sera bientôt fini.

Elle leva les yeux vers la guérisseuse qui avait stoppé son geste, celle-ci hocha la tête et reprit son œuvre. Les cris reprirent de plus belle mais avec un peu moins d'intensité. Joséphine resta plantée là ; elle se savait démunie mais elle se dit qu'à sa place elle aurait doute apprécié que quelqu'un reste près d'elle dans un moment comme celui-là. Ou peut-être pas en fait. Elle plaça une main dans les cheveux du milicien, murmurant des paroles rassurantes qui avaient assez de sens pour elle à ce moment précis. Et elle pria, elle pria pour qu'il s'évanouisse bientôt, ce qui fut le cas après un temps qui lui parût interminable.

Après avoir ôté les chairs qu'elle estimait trop abîmées, la guérisseuse nettoya le tout et déposa une pâte épaisse et argileuse dans tout son dos, ce qui eut au moins le mérite de le rendre un peu moins épouvantable à regarder.


- Voilà qui calmera la douleur, ça lui fera office de seconde peau en attendant que les chairs se reforment. La convalescence va être longue mais ça devrait aller. Il faudra nettoyer tous les jours et remettre un cataplasme ensuite. Puisqu'il n'y a plus d'infection, il ne devrait plus y avoir de fièvre non plus, mais je vais vous laisser quelque chose si elle revenait malgré tout.

- Vous... n'allez pas revenir ?
- Pourquoi ? Ce sont des soins très basiques, n'importe qui peut s'en charger. Vous ou quelqu'un d'autre. Nous avons énormément de blessés au Temple, dans des états autrement plus critiques...

Elle n'aurait pas eu une autre tête si on lui avait annoncé que c'était à son tour de se faire fouetter.

- Aucune bonne action ne reste impunie...

- Pardon ?
- Aucune importance. Ce sera fait.
- Bien.

La guérisseuse lui expliqua brièvement ce qu'elle était censée faire avec ce qu'elle lui avait laissé puis rangea ses outils, lui souhaita bonne chance et la laissa là, dans le silence de la pièce. La milicienne, toujours assise au sol, la tête posée contre un meuble, resta hagarde un long moment et réalisa qu'il ne lui restait plus la moindre énergie. C'est dans cette position fortement inconfortable qu'elle finit elle aussi par sombrer dans un sommeil sans rêve.


Dernière édition par Joséphine Claircombe le Dim 8 Sep 2019 - 17:18, édité 1 fois (Raison : Post remanié)
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ArtoriasMilicien
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MessageSujet: Re: Deux nébuleuses dans l'infinité du cosmos [Artorias]   Deux nébuleuses dans l'infinité du cosmos [Artorias] EmptyVen 19 Juil 2019 - 0:01
La douleur était insoutenable, ou du moins elle en donnait l'image, mais après quelques minutes sa tortionnaire arrêta de lui charcuter le dos. Avait-elle terminé ? Il semblerait que non que la milicienne lui tendit une ceinture pour pouvoir mordre dedans. Elle donnait d'une main et reprenait de l'autre ? Non, elle lui expliqua que son dos avait besoin de soin et que ça allait être très douloureux, vraiment ? Et la douleur reprit de plus belle. Mordant le morceau de cuir entre ses dents, chacun de ses muscles étaient crispés sous les doigts experts de la guérisseuse. Artorias tenta de se focaliser uniquement sur cette femme blonde au carré court, sur la main dans ses cheveux et sur les paroles rassurantes qu'elle lui confiait doucement à l'oreille. Sa voix fut une berceuse et la douleur la fatigue, il sombra après un certain temps.
A nouveau Artorias se retrouvait dans les ténèbres à la recherche d'Ulrich, mais l'obscurité était de plus en plus oppressante et il n'en pouvait plus. Combien de temps encore allait-il devoir marcher ? S’efforçant d'avancer encore et toujours, il se laissa guider par une voix douce et apaisante. Son étoile lui indiquant la direction à prendre sur cet océan d'encre. Et alors qu'il n'y croyait plus, Artorias crut apercevoir une lumière dans le lointain. C'était infime, comme une étincelle d'espoir, mais plus il se rapprochait et plus la lumière grossissait. Lorsqu'elle fut face à lui, elle était suffisamment grande pour qu'Artorias puisse la traverser sans avoir à se baisser. Se protégeant les yeux à cause du soleil, le milicien arriva en plein centre de la citée. Le croisement n'avait pas changé et les barricades étaient toujours présentes. Ulrich était partout, mais lequel était le bon ? Artorias s'avança donc entre les différents Ulrich, quand il verrait le bon, il le saurait.
Se réveillant en pleine nuit, il était à nouveau seul dans l'obscurité, la lune avait remplacé la bougie éclairer la pièce. Sous les rayons lunaires, il observa la jeune femme avec plus de calme. Sa fièvre commençait à redescendre tranquillement et la douleur s'était atténué un peu pour le moment, il pouvait donc à nouveau réfléchir. Pourquoi l'aidait-elle ? Artorias ne se souvenait pas l'avoir même déjà rencontré, elle ne lui devait donc rien... alors pourquoi prendre le risque de lui tendre la main ? Il y avait forcement quelque chose derrière tout ça ! Il l'observa entrain de dormir pendant un moment avant de lui même la rejoindre.
Ulrich était devant lui, il tenait la main d'une petite fille blonde. Artorias aurait aimé la prévenir de ne pas suivre cet homme, mais il ne connaissait même pas son nom pour l'appeler... Il se mit à courir pour l’empêcher de disparaître avec elle, mais tous les autres se jetèrent sur lui. Artorias tenta bien de se défendre et réussi même à en envoyer un au tapis, mais comme des fangeux se lançant sur une proie sans défense, il se fit submerger en un rien de temps. Les miliciens s’amassaient sur lui en une pyramide de corps. Chacun des Ulrich se mit à lui hurler dessus.
« Il est trop tard pour la sauver ! Tu as échoué ! » En boucle et en boucle. Se débattant comme il pouvait, frappant avec ses poings et ses coudes, il faisait de son mieux pour remonter vers la surface. Quel était cet enfer encore ? Les miliciens s'accrochaient à lui avec force et en lui hurlant son échec. Et alors qu'il n'avait plus d'air dans les poumons, il remonta à la surface, d'abord une main, puis la tête ! Tout en haut de cette pyramide de corps, Artorias se retrouva face à cette petite fille. « Pourquoi tu m'a abandonné ? Tu étais le seul à pouvoir m'aider... » Artorias tomba à genou et prit la petite fille dans ses bras, il la serra doucement en pleurant. «  Je suis désolé, j'aurais du faire plus ! » Les deux petites mains de l'enfant entourèrent son visage avec douceur pour le forcer à la regarder dans les yeux. Elle souriait doucement. « Tu ne pouvais rien faire de plus... mais merci d'avoir essayé » Elle déposa ensuite un baiser sur ses lèvres et soudain, des bras l’attrapèrent pour le tirer dans les profondeurs de la pyramide. La petite fille lui fit un coucou et alors qu'il descendait à une vitesse folle dans les ténèbres, Artorias réussit à lire un dernier mot sur les lèvres de l'enfant « Merci ».
Le traître se réveilla en sursaut et trempé de sueur, la douleur dans son dos l’empêcha de se redresser. Il prit quelques secondes pour lui avant d'ouvrir à nouveau les yeux, la milicienne commençait elle aussi à émerger.

- Hey...


Que pouvait-il dire dans cette situation ? Qu'il avait envie d'aller au toilette ? Qu'il mourrait de faim et de soif ? Qu'il se demandait pourquoi elle prenait un tel risque... ? Merci ? Il était loin d’être sorti d'affaire, mais rien que pour l’arrêt des douleurs, elle méritait des remerciements.


- Je ne sais pas pourquoi tu fais ça... mais... merci, vraiment !

Aucun mot ne saurait la remercier suffisamment, comment exprimer toute sa gratitude ? Il lui devait la vie.

- Artorias.


Et tout doucement, en faisant la grimace et en grognant, il se redressa de moitié, mais l'effort était trop important et il se laissa retomber. Pour l'instant Artorias était trop faible pour faire quoi que ce soit seul. Quelle honte, il avait espéré pouvoir s'en sortir maintenant que sa fièvre était suffisamment redescendu, mais il allait être un simple boulet pour... elle ? Il avait beau retourner la situation dans sa tête, il ne voyait pas comment s'en sortir seul. Mais allait-elle seulement accepter... ? Oui elle prit le risque de le faire soigner, mais veiller sur lui et l'aider quand il en aurait besoin était une toute autre tache.

- Pourquoi m'aider... ? Je... je suis le traître non ? J'ai l'impression que la milice entière m'a tournée le dos, alors pourquoi prendre un tel risque ?

Oui, pourquoi ?
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Joséphine Claircombe



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MessageSujet: Re: Deux nébuleuses dans l'infinité du cosmos [Artorias]   Deux nébuleuses dans l'infinité du cosmos [Artorias] EmptyDim 21 Juil 2019 - 1:34
Pendant un court instant, elle semblait avoir oublié où elle s'était endormie, c'est la douleur dans son coccyx qui le lui rappela. Clignant des yeux pour en chasser les dernières traces de sommeil, elle se redressa doucement, ramenant toute son attention sur le mourant qui ne l'était plus tant que ça. Il avait repris quelques couleurs -pas beaucoup, mais un peu malgré tout- et surtout, il s'exprimait maintenant de façon tout à fait intelligible. Artorias... Ça sonnait mieux que « le traître ».

- Je ne pense pas que toute la milice t'ait tourné le dos. C'est sûrement l'impression qu'on veut te donner pour que tu te sentes le plus isolé possible, et ça fait probablement parti de la punition.

Le fait que toute sa coutillerie ait été appelée ailleurs n'était pas anodin, à son sens. Et puis, qu'avait-il fait de si terrible pour mériter le titre de « traître » ? Était-ce lui qui avait introduit les fangeux dans la cité ? Improbable, sinon il serait mort à l'heure qu'il est, ou, plus justement, torturé jusqu'à ce qu'il crache le nom de ses complices. Alors quoi ? Il avait simplement frappé à haut gradé et fin de l'histoire ?

- Ce qui ne joue pas en ta faveur, ajouta t-elle après un instant de réflexion, c'est que personne ne sait vraiment ce qu'il s'est passé, là-bas. Et ceux qui étaient présents gardent tous le silence, comme si c'était un secret honteux. Tout ce que les autres savent, c'est que t'es retourné contre l'un des tiens alors que la Fange vous menaçait tous.

Son regard était inquisiteur, comme si elle essayait de sonder ce que ses paroles pouvaient déclencher chez lui. De la colère ? De l'injustice ?

- Ajoute à cela que nous n'avons personne à condamner pour toute cette tragédie. Les coupables courent toujours et nous, nous brûlons les corps des disparus, hommes, femmes, enfants... Des gens que nous connaissions très bien parfois, des gens que nous aimions. J'imagine qu'avoir un « traître » sous la main à blâmer de tout et n'importe quoi soulage la douleur de certains. C'est stupide, mais c'est humain.

La question demeurait néanmoins : avait-elle affaire à un idiot qui avait choisi le moment le moins opportun du monde pour jouer les rebelles ou y avait-il une raison plus profonde à son geste ? Non pas que cette information changeait quoi que ce soit pour elle : petit rebelle ou non, on ne laissait pas un homme mourir de ses blessures comme un chien. Et elle avait l'espoir -plus que la certitude en réalité- que quelqu'un d'autre aurait réagi si ça n'avait pas été elle.

Elle finit par secouer la tête.


- Mais ce n'est peut-être pas le meilleur moment pour parler de ça. Tu n'as toujours pas l'air... très en forme. Besoin de quelque chose ?
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MessageSujet: Re: Deux nébuleuses dans l'infinité du cosmos [Artorias]   Deux nébuleuses dans l'infinité du cosmos [Artorias] EmptySam 27 Juil 2019 - 15:09
Il ne la quitta pas des yeux une seule seconde alors qu'elle parlait. Cette femme n'était pas comme les autres, elle avait un cerveau qui avait l'air de cogiter d'une façon cohérente et ne semblait pas suivre les directives sans réfléchir, si non elle ne serait pas là à l'aider. Elle disait vrai, on essayait de l'isoler le plus possible, mais ça voulait dire que son châtiment n'était pas terminé. Artorias se mordit les lèvres en imaginant la suite. Il n'était pas en mesure de se défendre et il voyait déjà des miliciens venir « jouer » avec lui... chassant cette idée de son esprit, il se concentra sur elle.

- Juger sans savoir, à quoi bon avoir un cerveau si c'est pour croire absolument tout se que l'on nous dit sans jamais rien remettre en question... Tsss. Je suis rentré dans la milice pour aider la citée, pour protéger le peuple, pour tendre la main aux personnes dans le besoin, pour combattre les fangeux... j'avais l'impression d'améliorer un petit peu les choses en étant milicien... mais cet idiot ! je... j....

Bordel, pourquoi il lui racontait ça ? Artorias ne la connaissait même pas, mais il avait besoin d'elle, de cette inconnue qui semblait le juger de son regard dur. Et d'un autre coté, il avait besoin de parler, de vider son sac une bonne fois pour toutes !

- Il a ordonné d'abattre tous les blessés... peu importe que l'on puisse les sauver ou non, on devait les tuer. Et une petite fille est arrivé avec sa mère, une griffure profonde au bras, mais avec des soins, elle aurait survécu sans aucun doute ! Mais non... ils... ils ont promis à la mère de bien s'en occuper puis ils ont... emmenés la petite dans un coin pour...


Il tremblait légèrement de rage et des larmes commençaient à s'accumuler à nouveau dans ses yeux. Artorias n'avait plus autant pleuré depuis son enfance, pourquoi ne pouvait-il pas simplement passer à autre chose ? Quelque chose était cassé en lui ?

- Des nobles, des hommes de foi, des miliciens... tous à mentir en souriant pour... pour quoi ? je... je ne pouvais pas simplement fermer les yeux et accepter la situation... j'ai donc mis mon poing dans la gueule de se connard de sergent, puis je suis monté à l'assaut du fangeux blindé, mais il était plus important de m’arrêter moi que le monstre, donc les autres me sont tombés dessus avant d’affronter le mort. Voila, tu connais ma vérité maintenant, c'est idiot n'est-ce pas ? Si j'avais accepté comme les autres, je serais un héros aujourd'hui...


Pour lui ce n'était pas stupide, il était convaincu d'avoir fait le bon choix même si il regrettait amèrement les conséquences... mais au moins, Artorias pouvait continuer de se regarder dans un miroir sans avoir honte de lui et il savait qu'au moment du jugement face aux Dieux, il serait du bon coté. Aucun regret du coup ! Oui, il devait maintenant serrer les dents le temps de s'en remettre, puis il verrait pour la suite, chaque chose en son temps. Dans un premier temps, survivre.


- Je ne sais pas comment demander... j'aimerais manger et boire, mais avant... je...


Quelle honte que de demander à une inconnue de l'aide pour pouvoir faire ses besoins. Artorias dut prendre sur lui même pour oser lui demander, il ne connaissait même pas son nom et ce n'était normalement pas son rôle...

- J'aimerais pouvoir le faire seul... je ne sais même pas comment tu t’appelles, mais... j'aurais besoin de toi pour... tu sais... quelle honte...


Il ne savait toujours pas pourquoi elle l'aidait, elle avait esquivé la question de façon habile, pourquoi pas, mais en tout cas il espérait qu'elle ait une raison suffisamment forte pour accepter de l'aider dans la pire des situations...

- Je comprendrais que tu refuses... je... je me débrouillerais...


Comment ? En se faisant dessus et en attendant que ça passe ? Il n'avait la force de rien pour l'instant. Dire qu'auparavant il était un homme qui attirait les femmes, plutôt beau gosse, il savait comment charmer et comment se mettre en valeur, mais maintenant... elle avait mal choisi son moment pour le rencontrer. Mais au moins elle voyait le pire d'Artorias, elle allait pouvoir le juger pleinement et se faire une idée de lui, de qui il était vraiment et si il méritait son aide ou non !


Citation :
Aide moi ♥



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MessageSujet: Re: Deux nébuleuses dans l'infinité du cosmos [Artorias]   Deux nébuleuses dans l'infinité du cosmos [Artorias] EmptyMer 9 Oct 2019 - 23:26
Quelle noblesse d'âme ! Une qualité -ou un défaut- très peu répandue parmi leurs semblables en uniforme. Joséphine était la première à le déplorer, et pourtant, face à cet homme brisé, elle ne ressentait nulle admiration, peut-être même tout l'inverse. C'était donc à cela que l'on ressemblait lorsque la dure réalité rattrapait les rêves imbéciles des ingénus encore trop peu malmenés par la vie pour croire encore à la justice ? On ne pouvait pas dire que c'était très beau à voir.

- Oui, c'était idiot, commenta t-elle sans détour lorsqu'il lui posa la question.

C'était une question rhétorique, bien sûr, mais elle n'avait pas pu s'en empêcher. Il avait juste besoin de vider son sac, et elle, elle l'enfonçait un peu plus. Mais que pouvait-elle faire d'autre ? Oui, il avait agi stupidement, parce que c'était ce que faisaient tous les héros, tous les gens dont le sens de la justice n'était pas encore perverti. C'était étonnant qu'il ne le soit pas, d'ailleurs ; à elle, on avait brisé les espoirs dès le début. Alors comment expliquer qu'un grand garçon comme lui, plus âgé encore qu'elle ne l'était, n'avait pas appris cette leçon ? Peut-être parce qu'il était un homme. Il est vrai qu'ils n'étaient pas tout à fait traités de la même façon à la caserne que les femmes...

Joséphine avait appris de nombreuses choses qui l'auraient bien aidé à gérer cette situation : ne jamais s'en prendre ouvertement à ses collègues, ne jamais contrarier un supérieur. La plupart du temps, elle fermait sa gueule, parce que c'était la seule chose à faire. Et puis un jour, se présentait une occasion de nuire, de remettre certaines personnes à leur place, sans trop se mouiller. Témoin d'horreurs, elle aussi avait agi avec impulsivité parfois. La violence était bien souvent nécessaire, mais toujours par derrière, et jamais devant témoin. Toujours s'assurer également de frapper suffisamment fort pour que la victime ne se relève pas. Tout l'inverse de ce que ferait un vrai héros. Mais les héros ne vivaient jamais bien longtemps.

Consciente qu'elle le jugeait sans doute un peu trop durement du regard, Joséphine s'obstina un long moment à trouver le dallage du dortoir particulièrement fascinant. Après un instant d'hésitation, elle articula :


- On vit une époque particulièrement troublée, les gens qui savent encore faire la différence entre le bien et le mal deviennent plus encombrants qu'utiles, surtout ici. Je dois être, moi-même, assez encombrante.

Elle avait beau le trouver d'une naïveté incroyable, elle n'était pas si différente de lui. Peut-être avait-elle été seulement « cassée » plus tôt. Peut-être ne se faisait-elle tout simplement plus d'illusions. Le regarder, c'était un peu comme regarder dans un miroir, d'une certaine façon. Et c'était une sorte d'aveu de faiblesse.

Et elle aurait voulu que son aide s'arrête là mais c'était sans compter le sens de l'humour dont faisaient preuve les Trois avec elle depuis un bon moment. Alors c'était ça, sa récompense ? Non pas qu'elle en attendait une, mais elle avait espéré qu'on lui épargnerait la basse besogne d'aider un homme à... chier dans un seau, puisque c'est ce qu'il avait l'air de demander.

Elle soupira, peu désireuse de faire comme si cette tâche ne lui coûtait pas énormément, puis s'éclipsa le temps d'aller chercher ce qu'il fallait. On l'avait chargé de corvée de latrines plus souvent qu'à son tour, bien entendu : une femme dans la milice était une candidate idéale pour ce genre de choses. Mais là, c'était un peu différent, tout de même. Elle revint à lui quelques minutes après son départ, les bras chargés d'un seau qui avait connu des jours meilleurs.

Lourd silence. Elle le brisa finalement d'un raclement de gorge.


- Jusqu'où mon aide est-elle utile ? Je veux dire... Est-ce que je dois aussi déboucler ta ceinture moi-même ou ça ira ?

Si elle tentait d'avoir l'air parfaitement détachée, le léger rougissement de ses joues trahit quelque peu sa gêne. Elle n'avait jamais envisagé qu'une telle proximité puisse être atteinte... dans des circonstances pareilles. Il ne manquerait plus que quelqu'un entre dans la pièce au moment où elle l'aiderait à maintenir son équilibre au dessus de ce truc et ce serait officiellement la meilleure journée de son existence.
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