Marbrume


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 Chérie, je rentrerai tard ce soir

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Bérard d'ErgueilChevalier
Bérard d'Ergueil



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MessageSujet: Chérie, je rentrerai tard ce soir   Chérie, je rentrerai tard ce soir EmptyDim 21 Juil 2019 - 20:37
Lundi 8 Mai 1166


« Et ton nobliau de copain, il nous baillerait pas quelque carne, d'aventure ?
- Ça fait près de deux mois que tu crèches à ses frais, Ewald, ça te suffit pas ?
- Nenni, le Bastre! C'est de l'autre que je cause : le comtiau.
- Rougelac ? Je m'estime heureux qu'il me paye encore, après ce qui lui est arrivé. Il était salement amoché quand je l'ai vu.
- Pouah, tu l'auras rendu trop bravache!
- Aye, renchérit Erwin, le cadet, fallait y dire qu'il était point prêt pour affronter la Fange
- Quarante berges, trois leçons d'escrime et le voila qui singe les paladins! Arharharh, il l'aura pas volée, sa claque!
- Si au moins il s'agissait d'un dévoreur...
- Eh, quoi ? L'était pas avec toi ?
- Peste non, Ewald, tu confonds encore! Ulysse, le baron, était avec moi ; Rougelac, lui, resta sur la place. Enfin je crois.
- Qu'est-ce qui lui a valu de ramasser, adonc ? » À cette question, le bâtard d'Ergueil haussa les épaules avant de laisser échapper un gros soupir. « Ça n'a pas du être très glorieux, répondit le chevalier, il est resté plutôt évasif... mais...
- Jacte donc, le Bastre!
- J'ai ouï-dire qu'une rombière lui aurait fait ça. » Un nouveau silence s'ensuivit, mais rapidement interrompu par un éclat de rire commun et goguenard, de la part des frères Talhardt. « ARHARHARH, se gobergea Ewald, l'ainé, pour sûr que t'es minot! Une drôlesse! Sacré maître d'armes que tu fais, le Bastre! Arharharh. »

Sous prétexte de retrouver leur quatrième compère, l'archer Aymon, Bérard coupa court à la discussion - ce qui n'empêcha pas les deux frangins d'encore l'accabler de piques. Elles étaient certes légitimes, car après tout, l'échec d'un élève rejaillit sur le professeur. C'était précisément ce qui agaçait d'ailleurs le grand blond : conscient d'avoir proprement chié dans la colle, il se retrouvait à devoir ramasser les pots cassés. Assez fortuné pour ne pas finir chassé céans de la maison Rougelac, le chevalier avait donc écopé d'un nouveau rôle auprès du grand manitou : celui de veiller à la bonne tenue d'un chantier hors les murs pendant que le comte resterait cloué à son plumard.

D'une certaine manière, c'était là une aubaine : avec l'entrée en ville des goules, la sûreté de Marbrume devenait toute relative. Bérard ignorait bien ce que leur destination, le bourg de Sombrebois, leur réserverait à cet effet. Mais à la différence de la capitale du Morguestanc, le petit domaine ne devrait leur réserver un ennemi à chaque coin de rue ; car c'était cela que craignait désormais le bâtard d'Ergueil, lui qui s'était si bien illustré durant la percée des fangeux en se mettant à dos non pas un, mais bien deux comtes. Si l'on ajoutait à cela les diverses bisbilles qu'il trainait, ainsi que celles de ses compères (sans parler de leurs ardoises accumulées ça et là), cela faisait autant de raisons de mettre les voiles.

Mais d'un autre côté, le voyage demeurait précisément le principal soucis pour la coterie, tant il est vrai que depuis l'invasion fangeuse, la Guet s'était rabattu sur la cité elle-même et, par ordre directe de son Altesse royale, délaissait les routes. Or Sombrebois, tout sûr qu'il soit (ou qu'on l'espérait être), se trouvait à rien de moins que trois jours de voyage. Bérard et les siens avaient enduré cent fois pire, certes, durant leur douloureuse et sanglante fuite de Vauremas ; néanmoins c'était précisément par souvenir de ce sinistre périple, qui avait couté la vie à près de trente de ses compagnons, que le chevalier redoutait de prendre la route. Depuis son arrivée à Marbrume, l'homme avait peu à peu reconstitué une petite troupe ; ce n'était pas pour la perdre à nouveau dans quelque voyage hasardeux.

Quand ils trouvèrent finalement Aymon, ce dernier semblait s'écharper quelque peu avec le gros Nizier. L'ancien boulanger s'était retrouvé, avec les semaines, à gérer l'intendance du groupe. Il n'était pas véritable maître queux mais sa bectance avait jusqu'à présent fait l'unanimité. C'était du reste tant que les victuailles abondaient (si tant est que ce soit possible par ces temps de géhenne), par la grâce de leur hôte le baron de Sombreval. Dès lors que les préparatifs venaient à poindre, cependant, les dissensions, elles, apparurent. Par le passé, il avait échu à l'archer Aymon de régler tout le toutim, mais Nizier lui contestait désormais ce rôle. Or s'ils ne désiraient nullement faire à mal, un détail les distinguait tous les deux : là où l'archer était plus grêle qu'une cigogne, le gros Nizier, lui... eh bien ne portait pas son surnom par hasard. De là découlait des préoccupations significativement différentes quant aux rationnement, objet même de la controverse.

Il appartiendrait inévitablement à Bérard de trancher ; nolens volens, le grand blond demeurait le chef de cette petite troupaille hétéroclite, et bien qu'il n'en eu jamais exigé le commandement, restait celui vers lequel on se tournait en cas de bisbille. Il s’immisça silencieusement dans la conversation entre ses deux compères, tâchant de séparer le bon grain de l'ivraie. D'instinct, Bérard eût donné raison à Aymon, son compagnon de toujours et homme de confiance ; néanmoins, fort était de réaliser qu'en matière d'intendance, le gros Nizier s'y entendait.

L'affaire devait cependant être suspendue, quand sans ménagement aucun, le cadet des frères Talhardt vint tapoter le flanc du chevalier, attirant son attention. « Çui-là, vers le drapier. Eul'grand avec l'estramaçon ; v'la qu'il nous zieute un peu trop.
- T'es mignonne, Erwin, qu'est-ce que tu veux ?
- Pouah, je badine pas, parole. Il nous mire depuis plus long je gage.
- Tu prends un regard pour une offense ; tranquillise toi morbleu. » Et notre héros de se reporter sur la controverse de l'intendance. Cependant, ayant à peine quitté Erwin des yeux, Bérard s'aperçut que ce dernier filait droit sur l'inconnu. « Pute borgne! » cracha le chevalier en s'élançant. Connaissant l'humeur de son bousier, point n'était besoin d’expliquer pourquoi le grand blond lui marcha après à grandes enjambées.

Il rattrapa presque le cadet Talhardt avant que ce dernier n'ait pu héler l'inconnu : presque. « Qu'est-ce que tu reluque, le gandin ? lança Erwin à brûle pourpoint. C'est ma trogne qui te débecte ? » Intervenant à temps, Bérard glissa un bras entre les deux hommes, aboyant sur son comparse. « La paix, corniaud! Tu crois pas qu'on a assez d'emmerdes ? »

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MessageSujet: Re: Chérie, je rentrerai tard ce soir   Chérie, je rentrerai tard ce soir EmptyDim 28 Juil 2019 - 11:16
Les choses étaient des plus compliquées depuis l'attaque des Fangeux sur Marbrume. La Compagnie avait perdu l'un des leurs, hélas il avait fallu de surcroît que cela soit l'un des frères de Aeryn qui se trouvait affligée d'un deuil qu'elle portait pourtant avec force et vaillance, faisant de son mieux pour continuer malgré le chagrin qui s'était mué en rage passé quelques jours. Peut-être n'était-ce pas la meilleure chose à faire que d'aller courir après les sectaires du culte du quatrième dieu, mais chacun gérait son chagrin à sa façon et Finn savait qu'il serait présent lorsqu'il n'y aurait plus d'ennemi à traquer et à arrêter, lorsque la jeune femme flancherait enfin et évacuerait sa peine. De son côté il s'était ouvert à elle et, bien que cela soit loin d'être évident, il ne comptait pas renoncer bien qu'il ne lui imposerait jamais rien. Ce n'est qu'après plusieurs jours de réparations et de consolidations du quartier général de la Compagnie des Lames que le Second s'était enfin autorisé à quitter la bâtisse pour aller se changer les idées au Vieux Marché. Les étals étaient relativement bien fournis, la vie continuait malgré tout et déambuler ainsi au milieu de la foule vivace et agitée lui fit du bien, même s'il croyait par moment percevoir encore les hurlements de l'attaque d'il y a une semaine. Ce fut dans ce contexte, alors qu'il s'était arrêté devant un étal d'étoffes, que son regard fut été attiré par des éclats de voix, rien de bien méchants en soit, mais avec ce qui était arrivé tout bruit suspect ou anormalement fort avait le don d'attirer le regard du Mercenaire qui se sentait encore particulièrement à cran sous la surface, bien qu'en apparence il sembla aussi calme que d'ordinaire. Ne s'attardant guère à observer le groupe, il avait reporté son attention sur l'étal devant lui, jetant parfois malgré tout quelques regards curieux sans insister pour autant, le plus gros de son attention se portant sur les draperies proposées et la qualité du tissu. Les missions seraient peut-être plus nombreuses désormais, sans doute pouvait-il se permettre d'acheter quelque chose qu'il pourrait offrir à celle qui occupait ses pensées. Oui mais... comment le prendrait-elle ? C'était une femme d'arme tout comme lui, une femme forte et indépendante, préférant l'action aux discussions de salon, d'ailleurs elle n'était pas son bras droit pour rien et il préférait l'avoir à ses côtés avec une épée à la main que vêtue d'une robe. A bien y penser d'ailleurs, il ne l'avait jamais vue vêtue autrement que pour le combat, mais avec sa silhouette et sa chevelure, nul doute qu'elle serait sans doute impressionnante, quand bien même elle avait de longues cicatrices ici et là, cela pouvait se dissimuler sous une robe appropriée si elle le désirait et... Le flot de ses réflexions fut interrompu par un mouvement vif venant par le côté et Finn releva la tête à temps pour voir une silhouette foncer droit vers lui, laquelle fut interrompue dans son élan par une autre, deux hommes d'armes à première vue, un blond qui tentait de retenir un homme qui l'apostropha sans salutation ni politesse, bien au contraire.

« Qu'est-ce que tu reluque, le gandin ? C'est ma trogne qui te débecte ? »

« La paix, corniaud! Tu crois pas qu'on a assez d'emmerdes ? »

En un autre temps et un autre lieu, le Mercenaire aurait pu prendre mal cette agression, mais aurait tenté de calmer le jeu pour éviter tout problème, après tout la Cité se remettait à peine et n'avait guère besoin d'un esclandre au marché... Mais vu la hargne de l'autre imbécile, l'aubaine était trop belle pour ne pas en profiter, d'autant que sa propre humeur était des plus fluctuantes depuis l'attaque et qu'il était encore dans un flot tumultueux d'émotions contradictoires. Non, vraiment, l'autre type n'avait pas choisi le bon jour ni la bonne personne pour passer ses nerfs. Un large sourire étira les lèvres de Finn qui délaissa les étoffes pour pivoter face au duo situé à quelques mètres de lui.

- Plutôt ton odeur vu ce que tu craches par ici. Va donc te défouler sur les fangeux et laisse-moi en paix, il y a eu bien assez de sang versé.

Et le Second de lever la main jusqu'au pommeau de la large épée située dans son dos, avisant d'un air plus grave le blond qui retenait son agresseur verbal.

- Qu'est-ce qu'il a votre ami ? Il veut rejoindre ses ancêtres ? Je préfèrerais lui offrir une chope, mais c'est comme vous préférez.

Non pas qu'il soit du genre à débourser pour qu'on le laisse en paix, mais si l'autre individu pouvait comprendre qu'il n'avait rien contre lui, cela lui éviterait de devoir le blesser ainsi en pleine rue, d'autant que si une patrouille de Miliciens passait par là -ce qui était un risque certain vu les rondes désormais permanentes à toutes heures du jour et de la nuit- ils risquaient d'avoir tous les trois des ennuis. Pour autant Finn ne comptait pas se laisser provoquer sans réagir, il n'avait que trop besoin d'une excuse pour se défouler un peu, même si c'était loin d'être une bonne idée.
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MessageSujet: Re: Chérie, je rentrerai tard ce soir   Chérie, je rentrerai tard ce soir EmptyLun 29 Juil 2019 - 18:17
Peut-être Erwin ne s'y était finalement pas trompé, pensa Bérard en découvrant une belle rangée de dents blanches apparaître sur la trogne narquoise du nouveau venu. Voilà que l'autre, à qui le grand blond venait d'épargner quelque algarade, semblait en redemander et étalait même toute sa crânerie. C'était un curieux numéro que celui-là, et à n'en pas douter un fieffé gandin : tout en prêchant le besoin de paix après le tumulte de la semaine passée, voilà que le drôle provoquait son contempteur. Peu judicieux, me direz vous, pour un seul homme se trouvant face à deux ; cela n'empêcha pas le faquin de surenchérir, la retenue n'étant visiblement pas son fort. Lentement et ostensiblement, il monta même la main au pommeau de l'énorme brette qu'il portait dans le dos, occasionnant là une prompte réaction des deux compères. On se fût accommodé de bravades et on y eût volontiers répondu par d'autres quolibets, mais les gestes appelaient une réponse idoine : avec la prudence que leur avaient enseigné des années de campagnes, Erwin et Bérard reculèrent tout-deux d'un pas et portèrent chacun la main à la garde.

L'inconnu, cependant, semblait de nouveau préférer la parlotte - peut-être comprenait-il maintenant les conséquences de son geste. Prêtant peu d'attention aux dires du gandin, Bérard, de son côté, envisageait la manière dont il l'aurait terrassé, dût-on en venir là. Avec son estramaçon, l'homme jouissait d'une allonge certaine, mais fort heureusement sa lame reposait encore, engoncée dans son fourreau - et les Dieux savent comment il est malaisé de déloger une brette d'un de ces baudriers-là. Le temps de procéder à cette fastidieuse extraction, la distance qui séparait les trois hommes ne serait plus et Bérard, pour qui dégainer la lame pendant à son côté n'était qu'une formalité, serait déjà sur son adversaire pour lui faire regretter d'avoir choisi cette arme de con.

Ça mériterait d'être plumé à l'arbalète rien que pour ça, pensa Bérard, mais les préoccupations du chevalier furent cependant interrompues par le cadet des Talhardt, qui, probablement par esprit de contradiction plus que par soucis d'apaisement, voulu rétorquer quelque chose à l'inconnu. « Plutôt boire ma propre pisse », cracha le routier plein de verve, brisant par là même la détermination de son compère à ferrailler. Avec un peu de chance, on se sortirai de ce mauvais pas sans heurt. « Comprend le, reprit ainsi Bérard. Tu nous offres à boire autant que tu nous menaces. À quoi doit-on se fier ? » Au moins le doute ne serait plus permis.
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MessageSujet: Re: Chérie, je rentrerai tard ce soir   Chérie, je rentrerai tard ce soir EmptyLun 29 Juil 2019 - 19:45
Dire qu'il avait besoin de se défouler était un euphémisme, néanmoins dans le cas présent il s'agissait davantage de ne pas baisser sa garde que de chercher véritablement querelle, sans quoi les insultes auraient déjà plu et les épées seraient déjà en train de s'entrechoquer. Non, le mouvement de recul des deux hommes avait fait frémir la bête assoiffée de sang qui se terrait sous la surface de la volonté de Finn, lequel nota très clairement les mains posées sur les gardes, prêtes à réagir. Bien, au moins ces deux-là n'étaient pas de simples hères et l'autre chien enragé n'était pas aussi stupide qu'il avait pu le laisser croire au premier abord. La réponse provocante évoquant l'urine ne manqua pas de faire s'étirer le sourire du Second qui écouta le blond expliquer la réaction de son ami, gagnant de ce fait un point qui fit se baisser la main qui s'était auparavant levée. Il y eut un bref rire amusé, avant que le Mercenaire ne semble se détendre.

- Quand on m'agresse, je ne suis pas du genre à me laisser faire, mais tu peux te fier à ma parole : je veux bien vous offrir une chope à chacun si ça peut calmer ton ami.

Il ne voyait guère ce qui pouvait avoir déplu à l'autre énergumène pour qu'il lui fonce dessus et l'apostrophe de la sorte. Probable que sa tête ne lui revenait pas, à moins qu'il ne soit du genre particulièrement susceptible ? Difficile à dire, mais Finn n'était pas non plus un mauvais bougre et il pouvait passer l'éponge là-dessus si l'autre était prêt à le faire aussi.

- Sinon vous pouvez aussi vous en retournez d'où vous venez. Je suis là pour trouver un cadeau, pas pour me battre, encore que je ne dis jamais non à un affrontement à l'amiable.

Même si présentement il songeait surtout aux étoffes présentées sur le stand, encore que le marchand semblait quelque peu refroidi par ce qui venait de se passer -et qui aurait pu encore s'aggraver- aussi le Second espérait-il pouvoir encore lui acheter quelque chose.

- Alors ?

Questionna une dernière fois le mercenaire pour savoir une fois pour toutes ce qui allait être décidé par les deux hommes.
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MessageSujet: Re: Chérie, je rentrerai tard ce soir   Chérie, je rentrerai tard ce soir EmptyMer 31 Juil 2019 - 17:58
La tension retomba quelque peu et les langues plus que les armes parlèrent, néanmoins il était encore trop tôt pour classer l'affaire sans suite. Tenant mordicus à trinquer avec ceux qu'il avait manqué de combattre, voila que l'inconnu leur proposait à nouveau une bibine, tout en rebattant son goût pour la castagne qu'il estampilla "amicale". Et quoi, désirait-il se faire ouvrir les entrailles amicalement ? Curieux concept aux yeux des deux compères, que les années passées à ferrailler ça et là dans le royaume de Langres avaient rendu plutôt parcimonieux quant à l'emploi de la brette. Qu'on ne se méprenne pas : ils ne rechignaient pas à sortir leur outil (surtout pour les dames, honhonhon), mais se gardaient bien de le faire pour une cause qui ne soit ni gagnée d'avance ou profitable. À force de se faire trouer la peau, on apprenait vite ces choses là : l'inconnu, quant à lui, semblait encore tout en ignorer.

Quoiqu'il en soit, l'homme était persistant, et à défaut de savoir s'il les avait bel et bien observé tantôt, on était désormais à peu près sur de ne pas s'en débarrasser de sitôt. Si cela importait bien peu au cadet des Talhardt, qui cracha tout bonnement en réponse à la proposition de son contempteur, Bérard, quant à lui, se fit plus diplomate. Rendu soupçonneux par ses précédents déboires auprès de la noblesse, il en était venu à s'imaginer que l'inconnu n'était nul autre qu'un homme d'un des comtes qu'il s'était mis à dos : Rivefière, Beauharnais, un de ceux-là. Pêchant sûrement d'orgueil en s'imaginant être l'objet de tant d'attentions, fussent-elles néfastes, le grand blond se figura dès lors avoir affaire à un mouchard. Fort heureusement, ce bouvier d'Erwin l'avait débusqué et l'opportunité s'offrait au chevalier de dérouter l'intriguant. « Aye, je boirais avec toi! », lui lança ainsi Bérard en ôtant sa main de la garde de son épée. « Va donc dire à Aymon de poursuivre sans moi pendant que j'emberlificote ce fâcheux, confia-t-il tout bas à l'oreille de son comparse, avant de se tourner vers le concerné et de lui présenter sa main. Bérard, qu'on m'appelle! lança-t-il vivement. Et toi, mon hardi ? »

Subitement amical, il posa sa seconde paluche sur l'épaule de l'inconnu et entreprit de tourner ce dernier vers la plus proche gargote qu'on eût trouvé dans la direction à l'opposé de sa bande.
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MessageSujet: Re: Chérie, je rentrerai tard ce soir   Chérie, je rentrerai tard ce soir EmptyJeu 22 Aoû 2019 - 18:32
Finn avait bien sûr trouvé les deux hommes fort tendus et prompts à réagir mais, tout entier à ses affaires et nullement soupçonneux de ce qu'ils auraient pu avoir à faire de leur côté, il ne s'était nullement inquiété d'avec qui il discourait, si bien que lorsque le second venu accepta de boire une chope avec lui, ce fut un sourire ravi qui étira les lèvres du jeune homme qui y voyait là une bonne occasion de décompresser un brin, lui qui n'avait ces derniers temps à l'esprit que le devoir et une belle rousse farouche.

- Tu peux m'appeler Finn. Amusante rencontre que la nôtre bérard.

Répondit-il en laissant l'autre fâcheux s'éloigner et se laissant guider vers la plus proche taverne à deux pas de là, ôtant malgré tout gentiment la main de son épaule en expliquant vouloir demeurer libre de ses mouvements. Ils pénétrèrent dans l'endroit convenablement famé et s'installèrent à une table libre non loin du comptoir, mais dans un coin de sorte qu'ils puissent embrasser la pièce d'un seul regard. Prudence était mère de toutes les sûretés et si le Second de la Compagnie des Lames pouvait bien accepter de ne pas se montrer spécialement méfiant envers le blond, il avait toujours à l'esprit qu'un ennemi pouvait surgir de n'importe où et s'en prendre à eux pour quelque obscure raison.

- Deux chopes de ta meilleure bière patron !

Commanda le grand jeune homme avec un sourire qui semblait à toute épreuve, avant de reporter son attention sur celui dont il ne connaissait pour l'instant que le nom.

- J'espère que ton ami ne me tiendra pas rancœur trop longtemps. J'ignore pourquoi il m'a sauté dessus de la sorte, mais tu lui diras que je ne lui en veut point de sa méprise quelle qu'elle soit.

Nullement rancunier quand il ne s'agissait que de sa propre personne, le Mercenaire vivait en général paisiblement hors du cadre de son travail et on le connaissait suffisamment désormais ici et là pour savoir qu'il n'était pas du genre à chercher les ennuis. Certains se rappelaient même de l'avoir vu cavaler partout dans Marbrume durant les festivités d'Anür, quand il participait aux épreuves en équipe. Son sens de l'orientation avait été catastrophique, mais au moins avait-il eu le mérite de se faire plutôt bien voir par les quelques commerçants à qui il avait demandé son chemin. La foule, ça n'avait jamais été son truc.

- Je ne te retiens pas au moins ? Je ne voudrais pas t'empêcher de poursuivre tes affaires si tu es attendu ailleurs.
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MessageSujet: Re: Chérie, je rentrerai tard ce soir   Chérie, je rentrerai tard ce soir EmptyMer 9 Oct 2019 - 21:21
La bonne foi professée par le nouvellement baptisé Finn n’émut guère son commensal, pas plus que la subite prodigalité d'un homme qui l'instant d'avant s'était mis bille en tête à l'idée de ferrailler, là dehors. Voilà qu'il se souciait des sentiments d'Erwin, maintenant : la belle affaire! D'autant plus que s'il connaissait le drôle, pensa un Bérard haussant les épaules, ce drôle d'oiseau ne chercherait pas plus que cela à amadouer pareil bouvier. Autant se demander pourquoi un dogue aboie lorsqu'on se porte à la grille ; de ce genre de mystère, mieux valait ne pas s'occuper.

Fort heureusement, le singulier Finn (qu'on nommera dès lors simplement Finn, pour faire court), sembla vite oublier les soucis de son précédent contempteur, pour mieux s'occuper de ceux qu'aurait pu, ô malheur, éprouver son nouveau compère (qui n'était nul autre, suivez bon sang, que Bérard). Et l'homme de jouer à nouveau les affables! Deux minutes plutôt, l'un d'entre eux finissait tripes à l'air, mais céans, c'était désormais sollicitude et bienveillance. Bientôt Finn s'enquerrait du goût de la bière (était-elle assez fraiche ?), du confort des coussins ou de la musique - même qu'à ce rythme là, dans une heure les deux gagnaient une alcôve pour s'endauffer.

« Fouah, penses-tu! croassa Bérard en dévoilant une rangée de dents pas si blanches, tant que tu raques, je reste! » Un instant pris de remord en ne se figurant que trop tard la portée de ses mots, le bâtard fit cependant presque aussi vite la grimace, peu désireux de trop prodiguer d'avances à portée enculatoire envers celui qu'on nommerait finalement "ce gros pédé de Finn". « Euh, ouais, bredouilla donc le chevalier, je dis ça hein, mais que tu sache, je suis pas de ce bord. »

La chose aurait le mérite d'être claire.
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MessageSujet: Re: Chérie, je rentrerai tard ce soir   Chérie, je rentrerai tard ce soir EmptyDim 20 Oct 2019 - 16:18
Si un autre aurait pu s'inquiéter d'une telle réponse, Finn pour sa part éclata d'un rire franchement amusé et secoua la tête, comprenant parfaitement qu'il soit question de ne pas refuser de se faire offrir un verre et non de profiter d'une largesse quelconque -comprenez là une largesse de bourse bien remplie et... non, pas cette bourse-là, celle de l'argent sonnant et trébuchant voyons !- bref, le jeune homme ne le prit nullement mal et s'amusa même davantage encore de la précision que cru bon d'apporter le blond qui l'accompagnait à sa table. Avait-il quelque chose qui puisse laisser à penser qu'il était d'un autre bord ? Par les Trois, il faudrait qu'il pose la question à... à qui d'ailleurs ? Peut-être à Aeryn, encore qu'elle ne soit pas particulièrement au fait de ces choses. Hum... Peut-être à Strakhov, le vieil homme le connaissait suffisamment pour savoir qu'il s'agirait de curiosité et rien d'autre, qu'on aille pas se méprendre à son propos non plus.

- Ouhla non ! Par les Trois, celle que j'aime est une belle rousse au regard furieux, et elle a tout ce qu'un homme peut rechercher chez une femme, sois donc tranquille à ce sujet !

Et le Second de rire de bon cœur, alors qu'on leur apporte leur commande et qu'il reçoit son paiement. Le Mercenaire était ainsi, il n'était guère du genre à se faire des inimitiés sans raison, même s'il appréciait croiser le fer pour le plaisir, sans chercher spécialement à tuer autrui, juste à se mesurer à un nouvel adversaire pour s'entraîner. Trinquant avec Bérard, il soupira un coup avant de boire une première gorgée.

- Amusante rencontre que voilà non pas ? Je cherchais un cadeau pour une femme et je me retrouve à boire un verre avec un presque inconnu, on dirait le début d'une histoire drôle.

Histoire qu'il se garderait bien de commencer à narrer afin d'éviter toute mésentente ou mauvaise compréhension entre eux. Buvant une nouvelle gorgée, Finn savoura la qualité de la bière pas si dégueulasse que ça et porta sur le blond un regard curieux.

- Et toi donc ? Quelque chose à acheter à une belle ou bien ?
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MessageSujet: Re: Chérie, je rentrerai tard ce soir   Chérie, je rentrerai tard ce soir EmptyLun 21 Oct 2019 - 12:26
Le désormais estampillé 'gros pédé de Finn' tenta bien de s'escrimer pour tuer dans l’œuf les soupçons de Bérard quant à son goût pour les fondements, mais rien n'y fit. À peine avait-il évoqué la supposée donzelle qui hantait tout aussi supposément ses nuits, que le drôle se félicitait de trinquer avec le bâtard d'Ergueil, lequel se méfiait de son interlocuteur comme de la peste. Une histoire drôle où tu finis par m'endauffer, sale giton, pensa d'ailleurs le chevalier, rendu encore plus farouche par la dernière question de ce gros pédé de Finn. Sérieusement, qui demandait ainsi, à brûle pourpoint et à un inconnu, s'il baguenaudait dans les étals pour trouver quelque colifichet destiné à sa rombière ?

On l'aura compris, Bérard craignait désormais pour son trou du cul. Point n'était cependant question de l'admettre ou d'en faire montre ; tout au contraire. Puisque les premiers soupçons du bâtard s'étaient établis quant à l'obédience de Finn, qu'il soupçonnait d'être la créature d'un de ses ennemis de l'Esplanade, Bérard battrait sa coulpe et avalerait quelques couleuvres céans afin de séparer le bon grain de l'ivraie. Il serait affable envers ce Finn pour mieux lui sortir les vers du nez.

« Nenni, répliqua-t-il donc, ça sert à rien tout ça. » Il se pencha un peu vers la table, singeant la confidence. « Oublie un peu les cadeaux et écoute, reprit Bérard, ce soir, tu rentres chez toi, guilleret, tu mets les pieds sous la table, tu dines avec elle, tu la fais sourire.. tu la baises à mort. Ouais, à mort, veinard. Et si elle veut pas, tu lui mets une grande baffe dans sa gueule. » L'air satisfait, Bérard se redressa et s'étendit de toute sa longueur sur son dossier, avalant une grande lampée de bière.
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MessageSujet: Re: Chérie, je rentrerai tard ce soir   Chérie, je rentrerai tard ce soir EmptyDim 10 Nov 2019 - 9:26
Loin de se douter un seul instant de l'incongruité des pensées de l'homme qu'il avait invité à boire une bière en réparation de l'incident précédant, Finn était de fort bonne humeur grâce à cette journée de repos durant laquelle il ne songeait qu'à trouver le cadeau le plus adapté à celle qui occupait depuis un certain temps déjà son cœur et son esprit. D'un naturel bavard et avenant, il se confiait ainsi à Bérard qui semblait d'un tout autre avis, se penchant vers le jeune homme qui l'imita pour mieux l'écouter, amusé par la façon qu'il avait de faire des mystères avant de lâcher soudain des propos qui, si sa mère les avaient entendus, l'aurait fait sortir de ses gonds et pas qu'un peu. Clignant des paupières sous le coup de la surprise, le Mercenaire se redressa, puis éclata de rire, légèrement gêné par les propos crus ainsi tenus, mais également aussi par l'idée de forcer la main à une femme. Ce n'était pas ainsi qu'on l'avait éduqué, quand bien même il venait d'un simple village, mais chacun avait sa façon de procéder n'est-ce pas ?

- Je ne me risquerais pas à une telle chose ! Si jamais j'essaye de l'aborder autrement que convenablement, tu peux être certain que ma belle va me trancher la gorge avec le fil de son épée. C'est que c'est une mercenaire elle aussi, comme moi ! Et une fine lame de surcroît !

Il bu une bonne gorgée de bière et soupira fortement, souriant malgré la difficulté évidente qu'il avait à trouver la meilleure façon d'approcher le cœur de sa rousse.

- Son caractère est à l'image de ses cheveux, incandescent, et son efficacité au combat est aussi glaciale que ses yeux sont bleus ! J'utilise les mots pour l'amadouer, je la traite comme mon égal aussi parce que, sincèrement, elle pourrait me tuer dans mon sommeil ou même un de ses frères.

Il bu une autre gorgée, jouant un peu le jeu du benêt alors qu'en vérité il songeait surtout au fait qu'il n'avait pas envie de mal la traiter. Elle était bien trop différente des quelques femmes qu'il avait connu dans sa vie pour qu'il prenne le risque de la voir s'enfuir. Sa voix se radoucit en se remémorant leurs moments en tête à tête.

- Mais c'est vrai que je tiens vraiment à elle, alors je préfère lui offrir un gage d'abord, on verra plus tard pour la mener devant les Trois puis dans mon lit.

Un léger sourire en coin, puis il bu de nouveau une gorgée de bière, voyant d'ailleurs descendre le niveau dangereusement. Quel buveur il faisait, il ferait bien de se modérer un peu, il n'était même pas encore midi.
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