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 Echange courtois au clair de Lune entre honnêtes gens. (pv Lyanna)

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Meser GlasobrinAssassin
Meser Glasobrin



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MessageSujet: Echange courtois au clair de Lune entre honnêtes gens. (pv Lyanna)   Echange courtois au clair de Lune entre honnêtes gens. (pv Lyanna) EmptyLun 29 Juil 2019 - 15:35
Juillet 1166

Les semaines qui suivirent l’invasion furent difficiles pour Meser. Les incidents ayant eu lieu durant le couronnement du Duc et leurs conséquences ont un impact direct sur la vie du charpentier. Les escapades nocturnes sont terminées, à moins d’avoir envie de finir attaché à un bûcher, un futur qui n’enchante guère l’homme aux yeux bleus, les brûlures imposées durant son éducation n’ayant pas laissé un souvenir très joyeux dans l’esprit de l’assassin. Certes l’homme a confiance en sa capacité à arpenter les toits de la ville en toute discrétion. Mais une erreur d’inattention, une paire d’yeux trop curieux, qui regardent au mauvais endroit, au mauvais moment…

La délation et la folie se sont par la suite emparées du cœur des hommes, tout un chacun dénonçant son voisin pour la moindre action suspecte, aussi Meser met-il un point d’honneur à paraître le plus commun et lambda possible auprès de son entourage proche. Arpentant les quais du port en pleine journée, proposant ses services de maîtrise du bois et ses diverses statuettes à la vente, l’homme aux yeux bleu dragée essaye de survivre comme il peut durant ses temps troublés. Celui-ci effectue des visites au Temple régulièrement, offrant à qui il croise sur place des statuettes pour honorer les Dieux, essayant de vendre les autres à qui le souhaite.

Cependant, l’assassin n’oublie pas certaines personnes rencontrées ce jour de cauchemar. Notamment une certaine rouquine, laquelle a laissé, sans le vouloir, hélas pour elle, un souvenir de qualité au porteur de mort. Une dague au pommeau sertie d’un rubis que l’homme aux yeux bleus ne manque pas de glisser dans ses bottes dès qu’il sort. Profitant du couvre-feu et de la propension des gens à donner des informations sur les uns et les autres, Meser utilise les petites économies que lui offrent ses sculptures pour arpenter différents bars, questionnant les soûlards du port et des environs sur la dénommé Lyanna, une rouquine à la chevelure de feu et à la poitrine aussi envoûtante que la courbure de ses hanches.

Après plusieurs journées à questionner tout un chacun sur cette mystérieuse rouquine, l’assassin doit bien se rendre compte que « Lyanna » n’est pas connue par le bas-peuple et le doute l’habite alors qu’il se rend compte que peut-être celle-ci lui a donné un faux nom. Un doute qui se fait rejoindre par un curieux sentiment, à la fois de choc, de béatitude et de colère mélangés. Après tout il n’est jamais agréable de se rendre compte que l’on s’est fait rouler par une personne que l’on essaye de tromper. Mais ce sont les risques du métier après tout.

Ne se démontant pas dans son enquête, Meser attrape le sac de nœuds de mystère de cette rouquine par l’autre bout, la dague. Celle-ci possède une histoire particulière et sans jamais, oh grand jamais, la montrer, l’assassin obtient des informations croustillantes rapidement. Rubis, une voleuse réalisant de bons casses et peut-être travaillant pour des nobles peu parfois être vu dans diverses tavernes, une dague ornée d’une pierre portant le même nom sur le manche.

Les petites gens du port ne sont pas avares de compliments vis-à-vis de la chapardeuse, bien que les conversations aient toujours lieu à voix basse, celle-ci semble avoir marqué les esprits, ce qui n’est pas pour déplaire à l’assassin. Une pointe de déception lui serre le ventre lorsqu’il demande des informations concernant sa propre double identité, les visages sont de suite plus sombres et moins à l’éloge.

De simples « on dit » ne pouvant permettre au porteur de mort un rapprochement, celui-ci garde cette information dans un coin reculé de sa tête, alors que les semaines passent. L’assassin arpente une nouvelle piste pour peaufiné sa traque, la domestique des Rougelac. Pour ce faire, Meser doit se rendre dans les bars des quartiers adjacents à l’Esplanade, questionnant ainsi les bonnes gens sur les rumeurs ayant cours dans la noblesse.

Il ne sort pas grand-chose d’intéressant de ces questionnements, sinon une perte d’argent dans les boissons et une rumeur selon laquelle ladite rouquine aurait une demeure sur le port qu’elle rejoindrait lors de ses rares moments de pause que lui accorde le couple Rougelac. Ce n’était pas une avancée pharamineuse, mais le porteur de mort espère encore progresser et c’est pour cela que Meser décide de guetter les rares chevelures de feu que les honnêtes gens croisent entre les débarcadères, les habitations et les entrepôts. L’apprentie enquêteur de l’ombre ne tarde pas à obtenir des informations disparates, une magnifique rouquine pouvant être aperçu de temps à autre dans le port.

Ne perdant pas patience, le porteur de mort décide de porter le stress de sa recherche aux oreilles de la voleuse, espérant que l’anxiété de la traque ne lui fasse commettre un impaire. Ainsi les rumeurs qu’un homme aux yeux bleus cherche une rouquine pour la revoir, se dénommant André, et celle qu’un contrat juteux attend Rubis dans le port, là aussi provenant d’un homme aux yeux bleu, mais se prénommant Pierre, parcourent les artères et les bars du quartier portuaire.

Aussi tenace que le venin du pire des serpents, l’assassin resserre peu à peu son étreinte sur la belle femme aux cheveux de feu, essayant de la pister dans les très rares occasions où il peut l’apercevoir errer dans les ruelles du quartier du port. Ses rencontres du regard n’étant pas nombreuses, la présence d’une rouquine dans ses environs tout autant et le temps passant, Meser réussit cependant à se rendre compte que sa proie revient sur son terrain de chasse de manière régulière quelques jours toutes les deux semaines. L’assassin se doute alors que peut-être la domestique des Rougelacs n’a que peu de repos, sa condition l’expliquant grandement, mais alors comment expliquer la dague ? Un cadeau des Nobles ? Non, de sa propre bouche cette dague provient d’un ami lointain et représente beaucoup.

Mais peut-elle représenter une identité ? Comme celle d’une voleuse par exemple ? Ce serait quand même un hasard cocasse, que l’une des plus grandes voleuses de la Ville laisse son arme entre les mains d’un assassin, à cause d’une bagarre dans un bar...

Les rares filatures que l’homme aux yeux bleus réalise se soldent par un échec, la rouquine et l’ombre qu’elle laisse dans son sillage disparaissant aux détours d’une ruelle, ne laissant derrière elle qu’un assassin dubitatif et le cruel vide puant des pavées du port. Le doute commence à percer son esprit le jour où, au détour à nouveau d’une rue où la rouquine s’est encore volatilisé, un bruit de tuile déplacée provenant d’un toit adjacent.

Le doute s’immisce alors dans l’esprit de l’assassin. Prenant conscience du chemin qu’emprunte sa proie pour lui échapper, le porteur de mort rentrera ce jour-là à sa demeure plus tôt que d’habitude. Après une bonne nuit de repos celui-ci se postera avant le lever du soleil sur son toit, guettant les premières lueurs du jour, à l’abri des regards, caché derrière une cheminée proche, celui-ci surveille les toits. La rouquine ne tarde pas à montrer le bout de son nez, prenant la direction de l’Esplanade rapidement, profitant visiblement à raison de son agilité, se faufilant sur les tuiles avec la grâce d’un chat.

Connaissant alors le moyen de déplacement de sa cible, l’endroit d’où elle en est sortie et la fréquence à laquelle celle-ci revient au port, l’assassin se rapproche rapidement de la planque de la rouquine découvrant que la bâtisse dont elle s’est échappée semble abandonné depuis des lustres, voire même presque abandonnée. Du moins vu du plancher des vaches, car depuis le toit le porteur de mort découvre une fenêtre menant sur le grenier, laquelle n’est pas fermée, sans doute sa propriétaire se croyant au-dessus des vols ?

Sa porte d’entrée étant assurée, l’assassin repère une armoire dont il vérifie rapidement l’espace, s’assurant qu’il pourra s’y faufiler le moment voulu. Sinon une armure de cuir, en très bon état et récente, les habits de la vie quotidienne de la voleuse sont présents. Ressortant après avoir vérifié tout ceci, Meser profite des deux semaines qui suivent pour continuer de faire circuler ses rumeurs.

Le piège étant en place, le jour où la rouquine retourne à son domicile caché, Meser s’y rend en fin d’après-midi. Se faufilant par les toits jusqu’à la fenêtre non verrouillée, revêtu d’une tenue sombre et du masque que lui a forgé une certaine blonde, la dague ornée d’un rubis à la ceinture ainsi que sa lame habituelle, transportant par-dessus son épaule un sac, dans lequel se trouvent des cordes, l’homme aux yeux bleus pénètre sans effractions dans la demeure d’une rouquine aux bien trop nombreux secrets.

Le porteur de mort prend donc la décision d’aller se cacher dans l’armoire repérée des jours plus tôt, laissant un pan de celle-ci à peine ouvert pour pouvoir surveiller l’entrée par laquelle lui-même est arrivé ici, attendant dans le plus grand des calmes et en silence que sa proie se présente.

Alors que la lune darde depuis quelques minutes maintenant ses rayons par l’ouverture dans le toit sur le plancher de ce grenier, Meser toujours posté dans son armoire peut apercevoir, à défaut de l’entendre, la cible de tous ses efforts se présenter. Une odieuse piqûre d’angoisse se forme dans sa gorge alors que celle-ci s’avance. Et si ce n’était pas la bonne ? Mais celle-ci lève rapidement le voile sur son identité alors qu’elle allume une bougie, dévoilant les traits de Lyanna.

L’assassin exulte, son masque toujours en place, alors qu’il la voit s’approcher de l’armoire, semblant hésiter en portant les mains sur les poignets. Mais alors qu’elle ouvre les battants, celle-ci sonne le glas de son propre avenir. Le tranchant de la main de l’assassin s’abat avec force entre la jointure de la clavicule et du cou de la rouquine, la faisant de force rejoindre le pays des rêves, la laissant s’écrouler au sol.

Ne perdant pas de temps par la suite, le porteur de mort va directement verrouiller la fenêtre par laquelle les deux acrobates sont rentrés, avant de soulever la sorcière pour la balance sur sa couche, utilisant par la suite les cordes qu’il a menées pour lui attacher solidement les mains dans le dos, avant de les lier à ses chevilles. Ainsi saucissonnée, le réveil risque d’être douloureux à cause des courbatures, mais au moins ne pourra-t-elle pas prendre la fuite. Prévoyant enfin les affres des femmes et des cris, Meser saisit un linge qui lui semble propre dans l’armoire de la voleuse pour lui enfoncer dans la bouche, limitant ainsi ses hurlements. S’installant ensuite dans le dos de sa victime, l’assassin patiente calmement son réveil, qui ne devrait pas tarder.

Une fois que Lyanna reprend connaissance, l’homme patientera quelques instants, observant ses premiers gestes avant de l'interpeller, de sa voix mielleuse déformée par son masque.
« Bonsoir Lyanna. » Un temps, toujours jouer avec les nerfs de sa victime, la laisser espérer, la voir se débattre dans les limbes de son esprit. « Tu n’es pas facile à trouver en ce moment... » Un autre temps, plus long cette fois. Dégainer une lame, glisser le tranchant métallique contre la peau douce de sa victime, sans inciser avant d’observer sa réaction et s’en délecter, avant de poursuivre sa pièce de théâtre. « Lyanna… Tu ne peux pas répondre à mes questions. Je peux régler ce problème. Mais pour cela tu dois comprendre ta situation. Si tu cries, tu rends ton dernier souffle et mes questions n’auront pas de réponse. Si tu as compris hoche la tête une fois. »

L’homme observe la réponse de la rouquine. Si elle se montre docile, il lui retirera son bâillon, sinon… Et bien celle-ci portera une légère entaille au cou désormais, mais ça ne sera pas suffisant pour qu’elle se vide dans le désintérêt de tout un chacun de son sang. Du moins pour l’instant.


Dernière édition par Meser Glasobrin le Mar 30 Juil 2019 - 22:45, édité 1 fois
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Lyanna DesrosesVoleuse
Lyanna Desroses



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MessageSujet: Re: Echange courtois au clair de Lune entre honnêtes gens. (pv Lyanna)   Echange courtois au clair de Lune entre honnêtes gens. (pv Lyanna) EmptyMar 30 Juil 2019 - 22:42
Lyanna était angoissée ces derniers temps.
D'un autre côté, qui ne l'était pas en vu des derniers événements en date dans la cité? Après le carnage causé par la Fange qui s'était introduite au sein des remparts fortifiés lors du couronnement du roi, tout les habitants de la ville restaient terrifiés au moins bruit, au moindre mouvement dans l'ombre. Un sentiment d'insécurité générale régnait dans l'esprit de tout à chacun. On craignait la nouvelle apparition d'un monstre, on se méfiait de ses voisins. Une ambiance pesante planait dans les rues et les chaumières. Marbrume peinait à se relever de sa catastrophe et de cette date tragique durant laquelle tant et tant d'entre eux avaient perdu vie... Il leur faudrait à tous beaucoup de temps pour se reconstruire. Et en ce point, Lyanna ne faisait pas exception.
Le traumatisme de cette journée avait causé chez elle une montagne de doutes. Si elle n'avait pas eu à croiser le fer avec les fangeux ni à subir l'un de leur terrible assaut, la cachette qu'ils s'étaient trouvé, elle et bien d'autres habitants, ne s'était pas montrée des plus accueillante pour autant. Durant bien des nuits suivants le drame, elle avait revu en cauchemar la taverne bondée et dévastée, en effervescence, où il régnait une odeur de sang et de mort, de sueur et de peur. Elle revoyait encore les regards haineux à son égard, entendait les insultes qui fusaient à son propos. Bien des fois, elle s'était réveillée en sursaut, persuadée de sentir encore l'étreinte fatale de deux mains sur sa gorge. Longtemps, elle avait instinctivement cherché son poignard pour tenir en haleine cet ennemi invisible. Puis elle s'était rappelée avec douleur qu'elle l'avait perdu lors de cette chasse aux sorcières qui l'avait prise pour cible. Elle qui se vantait d'avoir un courage sans faille, d'être forte et téméraire, de ne pas avoir froid aux yeux... Voilà qu'elle tremblait de peur comme tout le monde, peinait à trouver le sommeil, craignait pour sa vie... Elle remettait même en question certains aspects de celle-ci... Les épisodes angoissants de la Choppe avaient mis bien des choses en évidence : elle n'était pas invincible, pas assez forte, et un beau jour elle paierait le prix de cette vie solitaire, sans ami ni allié pour lui venir en aide. Et elle n'était de toute manière plus bien sûr de vouloir garder éloigné d'elle toutes les personnes qui auraient pu éventuellement partager sa vie.
Ça oui, Lyanna était cassée. Mais n'avait elle pas mûrie un peu aussi? Ces sentiments flous et contradictoires s'étaient doucement estompés, alors que le temps passait et que tous cherchaient à lentement se reconstruire. Il en était de même de la voleuse, qui retrouvait peu à peu de ses forces naturelles, de son instinct de survie. Pourtant, depuis quelques semaines, une angoisse croissante venait à nouveau de voir le jour en elle.

Lyanna vivait désormais chez les Rougelac, la majeure partie du temps. Le couvre-feu ne lui avait guère laissé le choix en la matière et elle avait du apprendre à faire avec ce style de vie tout nouveau pour elle. Elle ne s'en plaignait pas. Elle avait guère le temps de le faire. Le travail de domestique occupait le plus clair de son temps, lui permettait de faire entré un peu d'argent dans ses caisses, et gardait son esprit occupé vers d'autres choses que les noirs souvenirs. Lorsque quelques jours de congés se présentaient, elle rentrait sans attendre au port retrouvé son chez elle : un grenier poussiéreux d'une vieille maison abandonnée, située sur le port. Elle se livrait alors à ses activités de l'ombre, ou profitait de ce répi pour se reposer et se ressourcer. Le couvre-feu avait ralentit Rubis. Difficile d’œuvrer aussi bien en pillage qu'en espionnage quand à la tombée du jour plus âme qui vive n'était tolérée hors des habitations. Mais elle ne s'en faisait pas trop : la rumeur à son propos courrait encore dans Marbrume. Ce n'était que partie remise. Elle se remettrait en scelle dès que les choses se seraient un peu tassées.
C'était justement sous son identité secrète que les premiers signaux d'alarmes retentirent pour elle.
C'était il y a quelques semaines tout au plus, dans la taverne des Eaux Troubles se trouvant dans le port, qu'elle réalisa que quelque chose se tramait contre elle. Le tenancier, vieille connaissance de la voleuse, l'avait prise à part, l'avertissant à propos d'un homme nommé Pierre qui la cherchait au sujet d'un contrat que l'on disait juteux. Il avait des yeux bleus. La jeune femme avait alors tiqué, alors qu'elle se remémorait avoir discuter avec quelques servantes dans la demeure des Rougelac, qui comméraient qu'il se disait dans les beaux quartiers qu'un certain André recherchait une rouquine dans le but de la revoir. Il avait lui aussi les yeux bleus. Sans crier au loup, Lyanna s'était mise à douter... Sans doute était elle un peu paranoïaque, mais il lui avait semblé, à plusieurs reprises, avoir été observée, peut être même suivit, lors de ses allés et venus entre son foyer de fortune et la maison des nobles qu'elle servait.
Qu'il était regrettable de ne plus avoir son légendaire poignard, dissimulé dans sa botte !
Au fil du temps, une terrible angoisse grandissait en elle. Ses sens en alertes, elle se sentait en danger. Comme si l'ombre d'une menace planait au dessus de sa tête...

C'était donc avec milles précautions que la rousse avait prit le chemin du retour jusqu'à son grenier, ce jour-là. Elle portait encore l'uniforme noir et blanc qui la désignait comme étant une domestique, et le chignon haut réglementaire à son travail. Ses pas étaient rapides, furtifs, et, aux aguets, elle guettait la moindre ombre, le moindre son pouvant trahir la présence d'un potentiel ennemi. Elle arriva pourtant jusqu'à sa cache sans encombre, et put avec aisance grimper jusqu'au sommet du toit avant de se glisser par la fenêtre qui était le seul accès dissimulé de son foyer.
Soulagement. Enfin en sécurité.
Son grenier avait toujours été le seul endroit au monde dans lequel elle se sentait tout simplement bien, tranquille et réconfortée. Elle était comme coupée du monde, dans un abri imprenable. On sentait d'ici aussi l'iode de la mer pas très loin, et le glissement des vagues berçait ses nuits d'une mélopée douce et ininterrompue. L'intérieur ne prêtait pourtant pas à se réjouir. Simple et pas très vaste, la pièce était sombre et poussiéreuse. Le bazar des anciens habitants de la maisonnée encombrait encore par endroit la surface du sol. En meuble, elle avait simplement une paillasse de fortune, une armoire dans laquelle elle rangeait soigneusement le peu de vêtements qu'elle avait en sa possession, et un petit tabouret. Le reste n'était qu'une accumulation de choses sans intérêt abandonnées là par des gens qui n'étaient désormais plus de ce monde.
En entrant, Lyanna eut un soupire de soulagement. Ce ne serait pas pour cette fois, qui que soit son mystérieux admirateur de l'ombre !
La nuit se couchait à peine... Peut être pourrait elle se risquer à un petit passage du côté de sa taverne favorite, dans son costume tout neuf de Rubis? Elle pourrait sans doute y apprendre quelques anecdotes intéressantes et peut être même décrocher un ou deux petits contrats, histoire de ne pas trop perdre la main ou en renommée.
Les premiers gestes de la jeune femme, alors qu'elle rentrait chez elle, furent de défaire sa coiffure pour laisser retomber à sa guise la cascade de cheveux sauvages à la couleur carmin qui ornait sa tête. Ses cheveux flamboyants retombèrent de manière désordonnée de part et d'autres, sur sa poitrine généreuse, ses épaules et dans son dos. Elle se baissa pour ramasser une bougie à peine consumée, ainsi que le petit nécessaire pour le feu qu'elle avait chapardé il y a longtemps déjà. Désormais habituée, elle ne mit pas longtemps à allumer la mèche qui rependit si tôt une douce lumière chaleureuse et intime qui dansait timidement sur les murs de la pièce.
La voleuse ne prit pas la peine de vérifier si elle n'était pas en présence de quelques indésirables. Fière et sûre d'elle, elle se croyait au- dessus de tout, et se pensait intouchable dans son petit donjon bien à elle. Qui aurait oser s'introduire dans l'antre de Rubis, après tout? Ce raisonnement était parfaitement illogique, étant donné que personne – à part Victor et Theodemar, bien sûr – ne connaissait la double identité de la jeune femme. Et aucun d'eux ne connaissait l'existence de ce grenier lui servant d'habitat, pour sûr. Mais parfois, on se berce dans de douces illusions qui nous permettent de nous sentir mieux... Et c'était sans doute – A tord ! - ce qui poussait Lyanna à ignorer les quelques indices laissés par l'individu bel et bien réel qui avait violé sa propriété.
Si elle y avait prêté ne serait ce qu'un petit peu attention, elle aurait pu voir les empreintes de pas laissées dans la fine couche de poussière, ci et là. Elle aurait remarqué que certains objets avaient légèrement changés de place et de position. Elle aurait également tout de suite vu que la porte battante de l'armoire était un tout petit peu entrouverte, ce qui ne ressemblait pas aux habitudes qu'elle avait lorsqu'elle quittait les lieux.
Mais non... Lyanna ne releva rien de tout cela... Et elle ne tarderait pas à s'en mordre les doigts.
Posant la bougie sur le tabouret pour libérer ses mains et de sorte que la lumière se diffuse dans la totalité du grenier, la rousse se dirigea à pas lents en direction de l'armoire. Son visage était détendu, serein, comme il était rare de le voir. Un léger sourire étirait ses lèvres roses, éclairant la pâleur ordinaire de sa mine. Alors qu'elle s'approchait avec légèreté et élégance, semblable à un chat, elle entreprit de déboutonner le haut de son corsage pour se dévêtir et changer par la suite de tenue. Elle n'avait défait que le premier cran de celui-ci, ne révélant que la naissance de son décolté, lorsqu'elle atteignit la porte du meuble et qu'elle posa les mains dessus pour l'ouvrir.
Heureux, dans son malheur...
Car à peine eut elle tiré les portes qu'un diable se jeta sur elle. Elle leva des yeux surpris, terrorisés, plantant son azur sur elle ne savait quoi. Elle n'eut le temps que d'ouvrir la bouche, dans l'intention de... Crier? Protester? Insulter? ... Car déjà une main s’abattait quelque part vers son épaule... Et tout devint noir.

Une furieuse douleur la lançait en bas de son cou, du côté de son épaule gauche. Ses muscles étaient endoloris, comme raides de crampes, et elle grimaçait, encore plongée dans un demi sommeil forcé. Elle avait mal, et c'était ce qui la réveillait en cet instant. C'était pénible, laborieux... Elle ne parvenait pas à ouvrir les yeux, comme prise d'une grosse fatigue sans en connaître nullement l'origine. De plus, elle avait un goût étrange dans la bouche, et une espèce de gène très présente à ce même endroit. Elle gigota, chercha à s'étirer pour soulager la douleur qui couvrait son corps. Et aussitôt, elle sut qu'il se passait quelque chose d'anormal.
Lyanna se fit violence, forçant ses yeux à s'ouvrir. Elle reconnue alors sa paillasse, ainsi que le plancher de son grenier. Mais quelque choses n'allait pas... C'était comme si elle ne pouvait pas bouger. Comme si une force étrange l'interdisait de se mouvoir à sa guise. Elle voulut se redresser. Impossible. En bougeant ses bras, ses pieds semblaient être entraînés avec eux. L'inverse était vrai aussi. Elle se retrouvait dans une position étrange, semblable à la position fœtale, à l'exception que ses mains étaient ramenés vers l'arrière, dans son dos. Elle réalisait avec horreur qu'elle était attachée et que ses poings avaient été reliés à ses chevilles, de sorte qu'elle ne puisse en aucun cas bouger.
Elle s'agita furieusement, prise d'une panique folle. Que c'était il passé? Combien de temps était elle restée inconsciente? Qui lui avait fait ça? Et pourquoi? Son cerveau allai à cent à l'heure, en parfaite confusion. La rousse voulut crier, mais quelque chose était solidement enfoncé dans sa bouche. Un linge, peut être? Au lieu d'un hurlement tant de peur que pour chercher de l'aide, se fut une flopée de gémissements et de plaintes qui s’échappèrent de son nez et de sa gorge. Elle secouait la tête, cherchant à recracher le bâillon de fortune dont on l'avait affublé, mais en vain. Des mèches de cheveux rebels et sauvages lui retombaient sur le visage.
Elle devait avoir une allure bien pathétique, en cet instant, en parfaite demoiselle en détresse à la merci d'on ne sait qui. Il lui semblait ne jamais avoir été en aussi mauvaise posture, ni aussi vulnérable qu'à ce moment précis. Ses traits d'ordinaires confiants et hautains avaient prit une tournure de supplication et de peur panique.
Une voix mielleuse, triomphante, s’éleva dans son dos. Soudainement, la voleuse se raidit, comprenant que son agresseur se trouve en vérité juste derrière elle. Elle chercha à se retourner, pour découvrir son visage. Mais impossible, ses liens l'empêchant de faire de réels mouvements sans se faire plus mal, et trop solidement attachés pour qu'elle puisse s'en défaire. Elle se concentra alors, tâchant d'analyser la situation comme l'individu. Sa voix lui disait vaguement quelque chose, mais impossible de la remettre – d'autant plus qu'elle avait perdue le faux accent dont avait usé l'homme lors de leur unique rencontre -. Ce ton ne présageait rien de bon... Pire encore, il l'appelait par son prénom. Ils se connaissaient donc? Ou du moins, lui la connaissait? Comment avait il fait pour les trouver, elle et son grenier? Qui était il, bon sang?
"Pas facile à trouver en ce moment"... Comment ça? Une nouvelle angoisse vint s'ajouter aux autres... Ce personnage, savait il pour sa double identité?
Son cœur battait fort. Une espèce de nausée et de boule lui retournaient le ventre. Elle respirait vite, fort, absolument terrorisée et impuissante, pourtant elle avait la terrible sensation de manquer d'air, comme si une énorme pierre lui écrasait la poitrine. Elle sentait qu'elle était à un rien de pleurer, mais les larmes se refusaient à sortir.
Le froid d'une lame se glissa alors sous sa gorge et elle cessa tout à fait de bouger en sentant le contact désagréable du fil tranchant du métal. Il semblait pouvoir entendre son cœur battre furieusement contre sa poitrine, si fort que son agresseur devait sans doute pouvoir l'entendre lui aussi. Tout semblait méticuleusement orchestré, presque théâtral, alors que son mystérieux agresseur poursuivait son bref monologue, lui exposant les termes d'un accord entre eux pour qu'il obtint ses réponses et qu'elle garda la vie sauve. La rousse balaya vivement le morceau de la pièce qu'elle pouvait voir sans bouger, calculant ses chances. Elle ne pouvait pas se libérer, elle ne pouvait pas bouger... Et pour l'heure, elle ne pouvait pas même parler. Personne ne viendrait la chercher ici... Personne ne la cherchait nul part, d'ailleurs. Elle était coincée, prise au piège, faite comme un rat... Pour le moment, du moins. Elle n'avait pas beaucoup d'option et surtout pas le choix si elle voulait restée en vie.
Après plusieurs secondes d'hésitation et de recherches d'alternatives, Lyanna finit pas se résoudre. Elle ferma les yeux un bref instant, alors qu'à contre cœur, elle faisait un tout petit mouvement de tête en signe d'acceptation. L'homme vint alors chercher le bout de tissu qui encombrait jusqu'ici sa bouche et l'en retira. La rousse toussa, la bouche sèche et pâteuse.
Et puis quoi maintenant? Crier? Pourquoi faire... Il faisait sans doute nuit à présent. Personne ne devait se trouver dans les alentours. Personne n'entendrait son crie. Et elle ne voyait pas pourquoi, même si cela avait été le cas, quelqu'un serait alors venu à son secours, alors que cette maison était normalement abandonnée depuis des lustres. Ils ne la trouveraient pas immédiatement, dans le grenier... Et elle était bien sûre qu'en moins de temps qu'il en fallait pour le dire, son agresseur aurait bien vite fait de la faire taire... Et ce pour l'éternité.
Aussi, opta-t-elle pour gagner du temps et des réponses. Des informations... Elles lui seraient peut être utile pour se sortir de ce calvaire.


- Mais enfin, ça va pas la tête?! C'est quoi ce cirque?! Qui tu es? Et qu'est ce que tu me veux?

Elle ne parlait pas très fort, pour ne pas inquiété son bourreau sur ses intentions, ni le faire sursauter. En plus, elle n'avait pas beaucoup de voix, à cause de son bâillon de fortune. Elle s'efforçait de paraître forte et confiante, mais un léger tremblement dans son timbre suffisait à trahir sa frayeur.
Lyanna chercha à tourner un peu la tête, pour essayer de voir par dessus son épaule le visage de l’intrus.


- Libère moi, et je te dirais ce que tu veux...

Elle tentait de négocier les termes de leur accord silencieux.
Sa voix se faisait légèrement plus douce, à cet instant. Comme si la jeune femme cherchait à apparaître en innocente, honnête et digne de confiance.
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Meser GlasobrinAssassin
Meser Glasobrin



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MessageSujet: Re: Echange courtois au clair de Lune entre honnêtes gens. (pv Lyanna)   Echange courtois au clair de Lune entre honnêtes gens. (pv Lyanna) EmptyLun 5 Aoû 2019 - 2:09
Des questions, toujours des questions. Pourquoi le premier reflex des victimes est-il toujours de questionner la situation dans laquelle elles se trouvent ? Pensent-elles être en mesure de négocier ? Essayent-elles de gagner du temps ? Mais pourquoi ? Pour que le malfrat qui décide sciemment de transgresser toutes les règles de la communauté soit pris de pitié ? La pauvre rouquine ne peut heureusement pas voir la flamme de haine qui illumine le regard de l’assassin devant ce comportement pourtant tellement humain.

Celle-ci cherche d’ailleurs rapidement à reprendre le contrôle sur l’échange, sur la situation, sur sa vie. Mais oublie-t-elle que plus rien ne lui appartient, qu’elle est à sa merci et surtout… Qu’elle est seule ? Ne répondant pas aux questions de la jeune femme aux cheveux carmins, l’assassin se contente de remonter lentement sa lame contre sa gorge. Un petit geste pour lui rappeler l’horreur de sa situation et sa position surtout. Le porteur de mort ne se permet aucun autre contact sinon celui-ci, il ne s’autorise d’ailleurs pas la moindre parole.

Le silence, plus que les menaces, est la pire des sanctions face à l’incompréhension. Laissant ainsi sa lame contre la peau nacrée de la victime des caprices de Rikni, Meser patiente de longues secondes, avant de lentement retirer sa dague. Profitant de ce qu’elle n’ait pas de visu direct sur lui, l’homme aux yeux bleu dragée s’accorde quelque temps pour glisser la dague ornée d’un rubis qu’il porte à la ceinture dans une de ses bottes, inutile d’utiliser toutes ses cartes dès le début.

Tandis que Meser reste toujours sourd aux jérémiades, protestations, questions et autres tentatives de séduction de sa victime si celle-ci s’y abaisse, et restant hors de portée du regard de la voleuse, le porteur de mort s’approche des sources de lumière. Saisissant les bougies en offrant son dos à sa victime, l’assassin éloigne la lumière, source d’espoir, de la couche occupée. Tel le metteur en scène s’occupe de sa troupe de théâtre, Meser organise son interrogatoire et sa vengeance. Faisant claquer ses talons sciemment contre le plancher alors qu’il s’avance à nouveau dans sa direction, venant se glisser dans son dos.

L’assassin vient par la suite placer ses pieds de part et d’autre de la tête de sa victime, la bougie étant de trois-quarts dans son dos, celle-ci ne lance que de faibles éclaires orangés sur son masque. Les reliefs de celui-ci prennent alors plus d’ampleur, dévoilant en demi-teinte cette vision digne des cauchemars que l’on raconte lors de la Nuit des Serpents. La parodie obscure de crâne humain semble détailler et dévorer du regard le corps de sa victime de ses orbites sombres, semblant aussi vides que les ténèbres d’un ciel nocturne sans étoiles, alors que le porteur de mort s’accorde un ricanement. « Appétissant tout ça. »

Une unique remarque, ramenant sa victime à sa condition et à l’horreur des services que de nombreux hommes demandent aux femmes dans des situations beaucoup moins dramatiques. Bien que sa victime soit très attirante, ce n’est pas pour ses chairs que l’assassin est venue jusque dans sa demeure ce soir, en tout cas pas pour les consommer. Du moins pas pour le moment. Après tout le viol est une torture comme une autre pour le porteur de mort.

Ne souhaitant pas laisser sa mise en scène au hasard, Meser tourne autour de sa proie, ses bottes se déposant sur les planches les plus solides du parquet pour permettre à l’ombre menaçante de se déplacer sans un son hormis le bruissement du tissu de ses braies. L’assassin s’accorde quelques poses lorsque les bougies se trouvent dans son dos, profitant de ses instants pour détailler la silhouette au sol. Le porteur de mort a le plus grand mal à contenir les envies qui traversent son esprit, tandis qu’il continue sa ronde, laissant la rouquine à ses questions et ruminations.

L’envie de saisir une dague et de lacérer la peau de sa victime est bien présente. Laisser la lame baigner dans les minces flammes présentes avant de l’appliquer, brûlante, sur les chairs de sa proie, marquer ainsi la femme comme si elle n’était que du bétail. Ligoter encore plus la rouquine pour l’immobiliser davantage, avant de serrer sa gorge alors qu’elle reste sans défenses… Saisir les bougies et s’en servir pour lui brûler les yeux, afin de la plonger à jamais dans les ténèbres du désespoir. Utiliser sa lame pour lui sectionner les ligaments principaux pour la transformer en marionnette désarticulée…

Tant de possibilités, mais qui limiteraient l’utilité de la jeune femme à l'avenir, car Meser en est persuadé et c’est d’ailleurs la raison de sa présence ici, l’agilité dont a fait preuve la rouquine dans la taverne il y a quelques mois de ça et la dague qu’il a trouvée ce jour-là laissent présager que cette charmante femme aux cheveux de feu joue au même jeu que l’assassin. Un mélange subtil entre une façade socialement acceptable et un travail de l’ombre que tout le monde critique mais que nombreux fantasment ou craignent.

Alors que l’homme aux yeux bleu reprend sa place devant sa victime, les bougies éclairant son masque de côté, laissant grâce au caprice des flammes les ombres jouer sur la surface métallique et les orbites vides, celui-ci croise lentement les bras. Meser peut s’accroupir pour donner plus d’impact à sa mise en scène, afin de venir saisir le menton de la rouquine pour accentuer sa vulnérabilité, mais il devrait pour ce faire se mettre à sa hauteur. Or l’assassin tient à garder l’impression de dominer et d’écraser sa victime.

« Je sais déjà beaucoup. » Un temps. Laisser les secondes s’écouler avant de reprendre la parole, le masque ajoutant une légère teinte étouffé au mielleux de sa voix. « La première question est bien simple… Peux-tu m’être utile… ? » Le porteur de mort lève l’index, menant ainsi la danse de cette joute verbale en intiment le silence à sa victime. « Tu n’es pas facile à trouver. C’est un premier bon point. Mais, tel le héros des fables que l’on raconte aux enfants, tu sèmes derrière toi des objets nous ramenant ici... » L’assassin écarte grand les bras, comme pour embrasser l’air, avant d’incliner les mains dans sa direction, se présentant. « Et me voilà… Comme le veut Rikni. »
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MessageSujet: Re: Echange courtois au clair de Lune entre honnêtes gens. (pv Lyanna)   Echange courtois au clair de Lune entre honnêtes gens. (pv Lyanna) EmptyMer 14 Aoû 2019 - 16:53
Le froid de la lame glissant sur sa gorge, effleurant sa peau, cherchant le point où son impact aurait le plus de fâcheuses conséquences, arrachait à la malheureuse victime un terrible frisson d'effroi. Lyanna se raidit, immobile, retenant jusqu'à sa respiration et levant la tête à son maximum, comme si cela pouvait la tenir en sécurité du poignard sous son cou. Elle était terrorisée et peinait à ne pas donner le plaisir d'afficher sa peur à la vue de son impitoyable bourreau qui semblait quant à lui beaucoup s'amuser de la situation dans laquelle il les avait mis.
Finalement, le tranchant du couperet se retira. La jeune femme ne parvint pourtant pas à se détendre un tant soit peu, bien consciente que son calvaire était loin de prendre fin... Et que la fin en question était sans doute la mort.
Ce n'était pas comme ça qu'elle s'était imaginée périr, ligotée dans son propre grenier à la merci d'un malade, d'un parfait inconnu, sans personne pour lui venir en aide ou la pleurer. Elle s'était toujours figurée mourir lors d'un contrat aux dimensions gargantuesques, sous le feu des projecteurs, traquée par toute une meute de miliciens et qu'après une poursuite des plus épiques, la sauvageonne, acculée et pour ne pas se voir ôter sa liberté, déciderait elle même d'en finir, confortant sa légende à jamais de Rubis, la plus grande voleuse de Marbrume. Lyanna était fière de qui elle était, du chemin qu'elle avait parcouru... Si fière que ça en devenait une tare, un point faible. Être retenu prisonnière, piégée si bêtement, la rendait folle de rage autant que morte de peur.
Gagner du temps... Non pas pour être secourue - personne ne viendrait -, mais pour avoir plus de possibilités de réflexion. Se sortir de cette situation avec moindre mal. Analyser son agresseur... Trouver la faille. Comprendre son caractère et jouer avec ça, retourner ses faiblesses contre lui. C'était bien là sa seule chance...
L'homme reculait lentement, emportant avec lui la lumière pour l'éloigner un peu, plongeant leur scène dans une obscurité théâtrale. Son cœur battait à tout rompre contre sa poitrine à mesure de chacun de ses pas, légers et discrets, au bruissement de ses vêtements frottant l'un contre l'autre, du léger grincement des lattes du plancher sous son poids. Incapable de se tourner pour voir ce qu'il faisait, Lyanna était contrainte à se concentrée sur ses mouvements et gestes, cherchant à déterminer ses agissements, les prévoir... Comprendre.
Il se glissa vers elle, ses deux pieds de part et d'autre de sa tête, marchant légèrement sur ses cheveux qui traînaient sur le sol. Elle leva les yeux pour découvrir le visage de son agresseur et enfin remettre toutes ses idées en place, mais...
Elle fut aussi déçue que horrifiée.
Ce n'était pas une face humaine qu'il lui offrait, la dominant de toute sa hauteur, la méprisant - elle en était sure - impertinent et fort de sa position de mâle supérieur face à une victime impuissante. Non... C'était un masque... Un masque terrifiant qui ne laissait pas même voir ses yeux... Un masque de mort, insensible et inexpressif, qui la fixait comme une proie prise au piège, prête à être dévorée.
Quelques mots lui glacèrent le sang. C'était ça alors? Serait elle à nouveau cette fillette apeurée, prisonnière d'un bourreau à l'appétit bestial? Serait elle une fois de plus en proie aux envies viriles d'un homme qui s’approprierait son corps comme d'un simple objet de désir, un moyen d'assouvir ses pulsions masculines sans vergogne? Non... Plutôt crevée. Et crevée, elle allait l'être, qu'il en profite ou non. Autant partir avec dignité. À la peur succéda la colère, et bien qu'elle fut littéralement à ses pieds, la voleuse jeta sur lui un regard noir et assassin, qui semblait crier "N'essaie même pas de me toucher, ou je t'emporterai avec moi dans la tombe.".
Il reprit sa ronde, marchant avec un silence déconcertant. La pauvre jeune femme sentait sur elle son regard pervers qui détaillait sa silhouette sans gêne, elle se débattit une fois de plus, mise mal à l'aise par ses yeux courant sur elle dont émanait un désir certain. Un désir de quoi, elle n'aurait su le dire. Mais quelques furent ses ambitions, elle ne comptait pas le laisser triompher.
Cette nouvelle tentative fut sans succès, bien sur, et elle ne s'arrêtait qu'une fois son bourreau revenu face à elle.
Une belle mise en scène, pensa-t-elle. Théâtrale, angoissante. Il soignait sa prestance, s'enorgueillissait de ses peurs, de sa position inférieure et vulnérable. Cet homme était fier, calculateur, désireux d'imposer sa dominance sur elle... Et c'était une piste, l'ombre d'une solution... Une opportunité.
Il fallait jouer de ça... Le faire sortir de ses gonds... Le pousser à l'erreur... Et saisir l'occasion dès qu'elle se présenterait.
Prenant une grande respiration pour reprendre le contrôle de ses nerfs, Lyanna dévisageait le masque qui couvrait toujours le visage de son agresseur. Qui il était n'avait plus aucune importance... Du moins pour l'instant. Avant toute chose, elle devait regagner une position de force, ou revenir au moins à l'égal du fou qui lui tenait tête. Pour cela, il lui faudrait user d'un calme olympien. Elle ne devait pas céder à la panique, garder l'esprit clair. Car elle était presque sûr d'avoir saisi une faiblesse chez l'homme et elle se devait de l'exploiter, coûte que coûte.
Enfin, il reprit la parole et elle posait sur lui un regard méprisant, réprimant toutes expressions de peur ou d'inquiétude, tâchant de demeurer aussi forte et confiante qu'elle était capable de l'être. Ne pas céder. Ne pas s'écraser ni s'avouer vaincue. Mettre en doute l'assurance qu'il avait dans cette situation. Lui faire croire qu'il avait oublier quelque chose de capital.
Sa voix mielleuse irritait les oreilles de la rousse qui ne baissait pourtant pas le regard, mâchoires crispées, semblable à un animal prêt à se jeter sur le prédateur lui faisant face. Elle ne répondait rien, écoutant seulement. Plus il parlait, plus elle était sûr de sa vanité, de sa prétention. C'était trop évident pour être ignoré.
Beaucoup, disait il savoir? Beaucoup sur quoi? Ou plutôt sur qui? Il l'avait appelé Lyanna, non pas Rubis, cela laissait entendre qu'il ne connaissait sans doute pas sa double identité. Quant à Lyanna, en elle-même, il n'y avait pas grand chose à savoir à son propos. Elle vivait dans ce grenier, travaillait pour les Rougelac, rien d'autre n'avait la moindre importance dans sa vie de discrète citoyenne de Marbrume. Elle ne possédait rien, n'avait pas de famille, ni même aucun proche. C'était une femme célibataire et solitaire qui ne faisait en rien parler d'elle. Alors quoi? Pensait il vraiment que ce genre de bluff pouvait marcher sur elle?
Pouvait elle lui être utile? Drôle de question... Un instant, elle songea à répliquer, persuader qu'il faisait allusion à quelques faveurs d'ordre charnelles, mais d'un geste de la main il l'invita à garder le silence. Ce qu'elle fit. Non pas par simple obéissance, seulement parce qu'il n'était pas encore temps de mettre son plan à exécution. Autant le laisser cracher toutes les informations qu'il avait à fournir... Peut être en saurait elle alors plus sur l'ennemi qui lui faisait face...
Pas facile à trouver... Un premier bon point... Un héro de fables... Des indices... Elle serra un peu plus les dents. Faisait il référence à Rubis, cette fois? Avait il compris qui elle était réellement? Le lui avait on dit? S'il savait, il en devenait une menace d'autant plus grande. Elle devait se sortir de là, et vite.
Lyanna leva un sourcil étonné lors-qu’enfin il mentionna Rikni, non sans une gestuelle tout aussi théâtrale que le restant de sa mise en scène. Les pièces du puzzle se mettaient doucement en place... Et elle commençait à le cerner. Dans un souffle de surprise, elle lâcha...


- Un assassin...

C'était le moment.
La jeune femme eut d'abord un sourire, de ceux presque féroces, criants de mépris. Puis, elle s'esclaffa dans grand rire franc, sa voix résonnant dans l'entièreté du grenier. Elle paraissait sincèrement s'amusée de son discours et de ses constatations, comme quoi, elle aussi pouvait se montrer bonne actrice. La vérité, c'était qu'elle s'apprêtait à faire quelque chose de si risqué qu'elle sentait ses nerfs sur le point de lâcher, l'adrénaline courant dans chaque parcelle de son corps, la secouant d'un frisson sauvage et faisant flamber une volonté d'en découdre dans ses yeux saphirs.
Lyanna se calma finalement et posa un regard dédaigneux sur la face sans visage de son bourreau, un sourire ricaneur étirant toujours ses lèvres.


- Eh bien, voilà une drôle de surprise ! Qu'est-ce que tu espères, au juste? Que voudrais tu m'entendre dire? Je doute qu'une simple domestique comme moi puisse t'être utile à quoi que ce soit.

Elle n'en disait volontairement pas davantage. Dans l'éventualité où il n'avait pas fait le rapprochement entre elle et Rubis, mieux valait ne pas apporter d'eau à son moulin.
La rousse eut un nouveau ricanement, les yeux défiants toujours les orbites vides du masque crane, puis elle reprit d'une voix sans tremblement, presque amusée, dans tout les cas dépourvue de craintes.


- Alors, qui t'envoie me chercher? Tu peux me le dire... Tu me dois bien ça, vu ton sale coup fourré. Ce qui est sûr, c'est que ça ne doit pas être quelqu'un de bien fortuné... Vu que cette personne t'a choisis, toi.

Sa voix se fit cassante, semblable à une flèche envoyée en plein centre de la dignité de l'homme qui se croyait fort et puissant face à une pauvre demoiselle en détresse. Elle avait soigneusement choisit ses mots, se montrant volontairement vexante, impertinente, provocatrice. Elle laissa s'échapper quelques secondes, avant de porter ce qu'elle pensait être le coup de grâce, les mots qui feraient déborder le vase.

- Toi, plutôt qu'un assassin digne de ce nom.Toi, qui a préféré assommer et ligoter une simple femme frêle et faible de mon genre, qui plus est sans défense, plutôt que de lui faire face comme un vrai homme...

Son sourire s'étira un peu plus, cruel, dénigreur, condescendant...

- Pathétique.

Si d'apparence il n'en fut rien, son coeur battait la chamade, si fort qu'il lui en faisait mal. Elle craignait finalement qu'il ne réagisse pas de la manière à laquelle elle s'attendait... Qu'il s'emporte... Et un doute éclair gagnait son être alors qu'elle s'apprêtait, sous peu, à récolter le fruit de sa défiance.
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MessageSujet: Re: Echange courtois au clair de Lune entre honnêtes gens. (pv Lyanna)   Echange courtois au clair de Lune entre honnêtes gens. (pv Lyanna) EmptyJeu 15 Aoû 2019 - 2:45
Plus le temps passe, plus l’échange avance, malgré le fait que Meser reste au point mort concernant ses soupçons sur l’identité de celle qui lui fait face, plus l’assassin est déçu. Bien sûr le venin que crache la rouquine au sol fait mal à son ego, ravivant les envies malsaines du porteur de mort que celui-ci met un point d’honneur à calmer. L’huile de la provocation que la suspectée voleuse ajoute à grand renfort de piques bien placées sur l’incendie de violence que ressent Meser ne l’aide pas.

Cependant, cette réaction l’attriste plus qu'elle ne le courrouce. Les hommes sont tous égaux face à la mort et la main armée de Rikni le sait plus que quiconque. L’assassin ne peut donc pas blâmer la rouquine d’essayer de sauver sa misérable existence, par des moyens bien illogiques selon lui, mais qu’elle choisit d’utiliser. Lui faire face ? Comme un vrai homme ? Une réflexion qui laisse silencieux d’incrédulité l’assassin durant quelques secondes.

C’est ça, la supposée Rubis ? Certes sa langue semble affûtée tout autant que son esprit, pour réussir à formuler de telles piques qui mettent à mal la dignité de l’assassin, mais c’est ainsi qu’elle voit les gens de sa profession ? Des gens honnêtes qui se battent face à face… ? Un lent tressautement secoue les épaules de l’assassin, avant que celui-ci ne souffle un rire amer. Si cette simple domestique est la fameuse voleuse, alors celle-ci s’est bien trop gavé de roman ou d’histoires alliant honneur et princesse.

« Pas besoin d’avoir un nom pour interroger… Ou tuer. » L’assassin croise les bras, s’amusant de l’effet des flammes lointaine sur les reflets de son masque avant de continuer. « Le plus grand guerrier, tout autant que le pauvre pouilleux du goulot, ou la plus agile des voleuses… Tous meurent lorsqu’une flèche les frappes en plein cœur. » Tapotant l’une des poches de sa tenue, l’assassin penche la tête sur le côté, pointant de son index sa bouche imaginaire. « Ou qu’ils consomment du poison. »

Un temps, souriant sous son masque, Meser perd peu à peu patience mais celui-ci reste cependant bien droit, maintenant sa posture pour dominer de sa hauteur sa proie. Elle lutte, à raison d’ailleurs, personne n’a envie de voir sa vie s’échapper et sa destinée dictée par autrui. Mais hélas pour la rouquine, l’une comme l’autre ne lui appartiennent plus cette nuit. Ce que la jeune insolente semble oublier d’ailleurs, mais le porteur de mort ne s’abaissera pas à de vulgaires menaces verbales, celles-ci n’ayant pas suffisamment d’impact. Non, celui-ci se mure dans le silence en restant bien droit, observant sa victime.

L’homme soupire longuement, ayant pris sa décision. Si cette femme n’est pas Rubis et bien l’assassin lui retirera quelques appendices, afin de satisfaire ses pulsions et de rentabiliser sa perte de temps. Avant de la liquider sommairement. Inutile de s’encombrer d’une victime partielle pouvant témoigner de l’échec de son enquête. « T’imagines-tu périr de manières héroïques ? Au détour d’un contrat juteux par hasard ? Dans les bras d’un époux aimant ? De vieillesse entourée de petits-enfants peut-être… ? » Un silence. Meser n’attend pas de réponse. L'intonation de l'homme se veut toujours mielleuse, bien que plus sérieuse.« Tu vas mourir ici. Une disparition de plus dans les ruelles de cette grande ville. Une âme de plus que les Dieux rappellent auprès d’eux. » Un temps, un silence à nouveau. Loin de menacer ou d'essayer de provoquer une quelconque réaction, le masque aux orbites vides se tourne en direction de la rouquine au sol. Meser se contente d'énoncer la vérité.

L’assassin toujours caché derrière son masque hausse lentement les épaules, tournant son visage aux orbites vides en direction de sa victime. L’honneur des assassins ? Une invention des esprits utopiques ayant lu trop de livres ou écoutés trop d’histoires, mais puisque c’est le cas, pourquoi ne pas lui raconter la sienne ? «Toi qui sembles aimer les histoires, l’honneur, laisse-moi t’en conter une...» Un temps, que l'assassin utilise pour prendre une inspiration. «Une vie de plus ou de moins... Une rouquine. Une sorcière qui plus est. Acculée par la peur... » L’assassin soupire à nouveau, s’amusant à tourner autour de sa proie, se cachant dans son dos, gardant toujours sa hauteur. « Un accident dans une taverne… Il y a quelques mois. » Un temps, ne pas rentrer dans le jeu des provocations de la rouquine, mais juste lui démontrer le sérieux de la situation.

« Une rouquine dans une taverne, brutalisé pour la simple raison qu’elle est rousse le suppose-t-elle ... » Meser s’en souvient bien, il était là et compte bien récupérer cet accident à son avantage. « Mais celle-ci était-elle déjà repérée et traquée à l’époque ? Qui sait ?» Un simple rire, alors que l’assassin s’éloigne dans son dos. « Quel étrange hasard n’est-ce pas… ? Des assaillants étant au bon endroit au bon moment pour mettre la main sur toi. » Un temps, la voix provenant d’encore plus loin. « Quel dommage que ces sous-fifres ne sachent maîtriser une simple femme… Oh ! Mais que dis-je… Une simple domestique bien entendu... » Un temps à nouveau, avant de s’approcher à nouveau devant elle, offrant à la voleuse le regard vide de ces orbites métalliques. « Une domestique avec une dague très particulière paraît-il... »

L’assassin se pointe à nouveau du doigt, soupirant, mimant une certaine lassitude. « Et me revoilà. Donc je voudrais savoir comment une femme à la beauté rivalisant avec celle d’une pierre précieuse peut m’être utile? »

Beaucoup trop de mots pour l’assassin, mais celui-ci n’en a cure. Il espère avoir été suffisamment précis sur ses intentions, sur le pourquoi de sa venue dans ce grenier. Dans le cas contraire… Et bien, cette domestique fera le ménage avec des doigts en moins jusqu’à ce qu’il soit satisfait. De toute manière, si celle-ci s’entête à nier tant et plus, le porteur de mort pourra toujours utiliser sa propre dague pour mettre fin à sa vie. Ainsi la prétendue Rubis périra par une dague portant une pierre précieuse carmin sur le manche, alors que la lame se tintera d’un liquide de la même couleur.
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MessageSujet: Re: Echange courtois au clair de Lune entre honnêtes gens. (pv Lyanna)   Echange courtois au clair de Lune entre honnêtes gens. (pv Lyanna) EmptyLun 26 Aoû 2019 - 1:19
Cruelle déception !
De ses mots tranchants et froids, Lyanna avait espéré qu'il morde à l'hameçon. Peut être que si elle le provoquait, si elle remettait en doute sa virilité et sa force, l'assassin se déciderait il à la détacher et à lui faire face pour lui prouver sa supériorité. Ainsi, elle aurait eut loisir de s'échapper ou au moins de se défendre. Certes l'épisode à la Choppe lui avait que trop prouvé qu'elle était loin d'égaler un homme en combat. Mais au moins aurait elle été libre de mouvement, au moins aurait elle pu tenter quelque chose, n'importe quoi, au lieu de rester là, allongée sur sa couche, sur le flanc, à ne pouvoir se mouvoir que de sa tête, et encore...
Mais il se révéla bien vite que son invité indésiré était de la pire espèce de sa profession : un assassin sans scrupule, sans honneur, qui se fichait bien de se voir insulté par sa victime avant d'accomplir sa besogne sans éprouver une once de compassion, de pitié ou de remord.
Si elle ne le voyait pas physiquement, elle commençait à découvrir son vrai visage. Cet homme était un malade, un fou sanguinaire, et il avait jeté son dévolu sur elle pour ce soir. Voilà quelle était la vérité... Quoi qu'elle put dire ou faire n'y changerait rien. S'il avait décidé de faire d'elle son exutoire, elle n'échapperait pas plus à sa fureur qu'à sa folie. Voir même venait elle d'accélérer le processus... Ses piques lancées avec bravoure, dans la force du désespoir, achèveraient peut être de le décider à passé à l'offensive et à commencer son oeuvre.
Un bref silence... Elle appréhendait chaque microscopiques mouvements de son corps. Elle se préparait à tout instant à recevoir un violent coup de pied dans les côtes ou au visage, à le voir bondir sur elle pour y planter sa dague jusqu'à la garde, à se voir mutilée, meurtrie, passée à tabac. A subir milles supplices jusqu'à ce qu'elle le supplie de mettre fin à ses souffrances. Le pire, dans tout cela, c'était l'attente, l'incertitude. C'était de ne pouvoir voir dans ses yeux ou sur son visage ce qu'il comptait faire d'elle... Les quelques secondes qui s'écoulèrent lui semblèrent interminables, affreuses, insoutenables...
Mais finalement, ce ne fut qu'un rire amer qui secoua l'assassin qui campait sur sa position, debout, face à elle, la dominant de toute sa hauteur et de sa carrure impressionnante vu de cet angle. Ses bras désormais croisés ne faisaient qu'ajouter un peu plus à sa stature, les flammes de la bougie posée plus loin opérant un jeu d'ombres et des lumières sur son masque des plus glaçants.
Certes irritée, tant par le fait de n'avoir aucune emprise sur la situation que par sa réaction des plus stoïques, Lyanna le dévisageait, perplexe, et arrondis les yeux dans une expression de surprise effrayée à mesure qu'il lui laissait entendre quelques informations des plus perturbantes.
Déjà, il fit comprendre à la rousse qu'il était là en son propre nom. Aucun commanditaire n'était à l'origine de cette mise en scène, ni de sa potentielle exécution. C'était inquiétant, ça... Ça signifiait que ce parfait inconnu masqué était à la fois son bourreau et son ennemi. Mais contre qui en avait il? Contre Lyanna ou contre Rubis? Bêtement, la jeune femme se prenait encore à espérer qu'il n'avait fait aucun rapprochement entre les deux, toute persuadée que seul trois hommes dans ce monde connaissaient sa double identité : Victor, Theodemar et son complice tavernier. Elle serait vite détrompée...
"La plus agile des voleuses"... Elle se raidit, cessa tout mouvement. Sa respiration fut coupée, son cœur manqua un battement. Ce ne pouvait pas être une coïncidence, qu'il utilisa ces quelques mots. Il savait. Cette fois, elle en était bien sûr. Ce n'était ni Lyanna, ni Rubis, qu'il était venu chercher... Mais elle toute entière, dans son intégralité, sous toutes ses facettes. L'expression de son visage et de son corps ne détrompaient pas sur les sentiments qu'éprouvait désormais la voleuse : elle était terrorisée, purement et simplement. Elle crevait de peur désormais alors qu'elle comprenait qu'elle n'avait plus aucune issus, plus aucune carte dans sa manche... Que cet homme savait tout d'elle alors qu'elle ignorait encore jusqu'à son visage. Une larme perla au coin de ses yeux alors que son cœur s'accélérait, battant si fort dans sa poitrine qu'il lui en faisait mal, qu'il semblait résonné à ses oreilles et dans la totalité de la pièce. L'espoir semblait s'éteindre...
Du poison... Alors, c'était ainsi qu'il prévoyait de faire son coup? Ne pouvait il pas lui planter une dague dans le cœur ou lui trancher la gorge, comme tout le monde? Pourquoi tant de mise en scène, pourquoi tout ce théâtre et ce dramatisme? Et qu'avait elle bien pu faire pour causer du tord à un assassin de son espèce? A moins que, peut être, il n'y eut aucun rapport avec elle... Peut être ce cinglé voulait il simplement se lancer un défi : démasquer, retrouver et massacrer la très recherchée voleuse qui sévissait dans Marbrume.
Le silence est la pire des tortures... Lyanna ne parvenait pas à le briser, ne parvenait pas à se décider à le faire. Tant et tant de questions se bousculaient dans sa tête douloureuse. Sa vision vacillait sous l'effet de la peur. Et bien qu'elle ouvrit plusieurs fois la bouche dans l'intention de dire quelque chose, sa voix semblait s'être éteinte, ses mots restaient bloqués, et aucun son ne franchit ses lèvres tremblantes, jusqu'à ce que, finalement, c'était à peine quelques syllabes, d'une voix basse, aiguë, dépourvue de toute confiance, qui finirent par sortir.


- Que... Comment?

Pas très clair, comme question? Oh que si... Comment avait il pu savoir? Comment l'avait il trouvé? Comment avait il pu la mettre dans une pareille position?
Mais ce n'était pas des aveux... Pas encore. Imaginez un instant que ce fut une ruse? Peut être un mauvais tour, jouer par Victor, pour lui rappeler qui était le chef, juste pour la voir supplier et se soumettre...
Des menaces... Même si Lyanna en avait eut parfaitement conscience depuis le début, les entendre à voix hautes lui donnait l'impression qu'une grosse pierre venait de tomber sur son ventre, l'étouffant, l'écrasant... Elle déglutissait avec peine, sans ne rien trouver à répondre. Sa respiration avait quelque chose d'affolé, loin du contrôle de soi dont elle avait l'habitude d'user.
Puis, l'assassin prétendit qu'il allait lui conter une histoire. Elle gardait ses yeux rivés sur lui, craintive, à l’affût... Il lui porterait le coup de grâce bientôt, elle en était persuadée... Au détour de son récit, il tirerait sur elle le fil de sa lame et s'en serait fini de Lyanna, s'en serait fini de Rubis...
Mais très vite, la rousse se rendit compte qu'il ne s'agissait pas d'une histoire ordinaire, là pour lui faire peur avant l'heure de sonner le glas... Non... C'était une histoire bien plus effrayante encore.
C'était un fragment de la sienne.
Alors qu'il tourne autour d'elle à pas lents, appliqué à ne rien laisser au hasard dans sa mise en scène théâtrale, la voleuse accuse le coup, écoutant le récit de sa mésaventure dans la Choppe, quelques mois au part avant, avec un point de vue nouveau. Un point de vue glaçant, terriblement inquiétant.
Oh oui, il savait. C'était absolument certain. Et il jouait, la torturait, sans le lui annoncer, purement et simplement.
Sa panique la fait déraisonner. Et s'il disait vrai? Si ce n'était effectivement pas un hasard, cette attaque sournoise, cette chasse aux sorcières? Si finalement, tout ceci avait été savamment orchestré pour elle... Pour l'éliminer...
Il revenait face à elle et reposait sa question. Quelle utilité pourrait elle avoir, pour lui?
C'est alors qu'un éclair de lucidité traversait l'esprit de la pauvre rousse. Il ne la tuait pas. Il cherchait même à ce qu'elle s'offre – ou tout du moins mette ses talents à son profit – contre une promesse de lui laisser la vie sauve. Constat : il avait besoin d'elle. Ou alors, il pensait qu'il pourrait un jour avoir besoin d'elle. C'était un avantage considérable... Ça signifiait que l'assassin n'était pas venu ici pour répandre la mort... Mais plutôt pour chercher une aide, des capacités qu'il ne possédait pas lui même. C'était une chance.
Dans un deuxième temps, elle réalisait autre chose... Quelque chose qui la mettait mal à l'aise, qui attisait sa paranoïa, et qui faisait carburer ses méninges comme jamais. Cet homme... Il était dans la Choppe. Il avait assisté à la scène... Et il avait su déjà à ce moment-là qui elle était... Et elle, pourtant, ignorait tout à fait qui se cachait derrière ce masque effroyable.
Forte de ces nouvelles informations, la respiration de la voleuse se calma quelque peu. Son regard se durcit sur son bourreau. Elle serra les dents un petit moment. Si elle n'avait pas d'autre choix que de se montrer coopérative, il fallait néanmoins envisager toutes les options, décider de chaque mots qui seraient alors employé.
Avec force et agilité, Lyanna utilisa ses coudes, se donna de l'impulsion, dû gigoter en tout sens. Mais finalement, elle parvint à se mettre assise, face à son tortionnaire. Certes, elle ne pouvait pas bouger d'avantage. Elle ne pouvait toujours pas se lever ou se mouvoir, ni se défaire des attaches que lui avait imposé l'assassin. Mais au moins retrouvait elle un minimum de prestance face à l'inconnu, qui la dominait toujours. Ses cheveux, flamboyants à la lueur dansante de la bougie, retombaient de part et d'autres de son corps : le long de ses épaules et de son dos, sur sa poitrine, au milieu de son visage. Combinés à la manière dont elle était ligotée, elle donnait l'impression d'être une petite sauvage gardée captive. Ses yeux bleus lançaient des éclairs en direction de l'homme sans visage.
Elle laissa s'écouler un bref moment, avant de reprendre d'une voix fâchée.


- Je te le redemande : qui es-tu?

Elle laissa passé quelques secondes. Dans le fond, elle savait dors et déjà qu'elle n'aurait pas plus de réponse qu'un peu plus tôt. Un profond soupire s'échappa de ses lèvres.
Puisqu'il souhaitait imposer ses règles, soit. Elle jouerait à son jeu jusqu'à ce qu'il commette une erreur dont elle pourrait profiter. L'essentiel, c'était de gagner du temps, trouver une faille... Se sortir de là vivant, qu'importait le prix.
Elle détourna le regard, d'un air faussement las, réussissant au prix d'un grand effort à retrouver un calme déconcertant. Ses yeux se baladaient sur la pièce, sans vraiment y chercher quoi que ce soit. Elle voulait simplement paraître détachée, comme habituée à ce genre de situations morbides et étranges. Même si en vérité, il n'en était rien du tout. Au plus profond d'elle même, elle crevait toujours de peur à l'idée d'avoir déjà croisé cet homme... Qu'il sache son sombre secret... Qu'il soit là pour mettre fin à son existence...
Sa voix ne trahissait pas sa terreur et ses craintes.


- Je ne possède plus aucune dague, depuis l'attaque de la Fange. Je l'ai égaré lorsque ces "sous-fifres", comme tu dis, s'en sont pris à moi. Aussi, si c'est elle que tu es venu chercher, je suis au regret de t'apprendre que je ne suis plus en sa possession.

Mollement, elle retourna son regard azuré vers son agresseur. Toujours feingant avec brio, Lyanna cherchait à lui faire croire que la situation devenait particulièrement pénible pour elle, et que Rubis n'appréciait pas vraiment qu'on la traite de pareille façon.

- Si c'est l'autre pierre que tu viens trouver, alors permet moi te rappeler qu'il y a normalement un autre protocole que celui-ci pour rentrer en contact avec elle. Un rubis, au fond d'une taverne du port... Je suis sûre que tu en as déjà entendu parler...

C'était ainsi que tout ses clients en étaient venu à la trouver pour requérir ses services. Pour qui se prenait son bourreau pour passer outre les usages qu'elle avait établie?

- Pourquoi ne pas avoir suivit la consigne, comme tout le monde? De quel droit t'es tu soustrait à la règle?

Si elle n'avouait pas très clairement, Lyanna ne cherchait pourtant plus à cacher sa double identité. A quoi bon? Puisqu'il savait déjà qui elle était vraiment...
Un nouveau soupire de lassitude. Elle étirait légèrement son dos endoloris, soufflait sur ses cheveux qui passaient au devant ses yeux. Puis la voleuse posa un regard serein, indéchiffrable, qui se voulait confiant et professionnel sur son bourreau. Si c'était juste un contrat qu'il voulait se voir offrir... Il y avait toujours moyen de trouver un compromis.


- Bien... Arrêtons de tourner autour du pot. Je ne vais pas te vanter mes mérites, tu sais déjà de quoi je suis capable. Alors viens en aux faits : qu'est-ce que tu veux?

Entre lassitude et témérité, Lyanna savait jouer la comédie, elle aussi.
Il n'en était pas moins que son cœur tambourinait dans sa poitrine et que l'adrénaline combinée à l'effroi lui arrachaient des frissons qu'elle s'efforçait de réprimer.
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Meser GlasobrinAssassin
Meser Glasobrin



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MessageSujet: Re: Echange courtois au clair de Lune entre honnêtes gens. (pv Lyanna)   Echange courtois au clair de Lune entre honnêtes gens. (pv Lyanna) EmptyLun 2 Sep 2019 - 4:23
L’envie de meurtre est présente au cœur de l’assassin depuis les premiers mots de la jeune rouquine qui lui fait face. Mais cette nouvelle remarque, ce nouveau sursaut d’ardeur cette énième provocation est celle de trop. Bien sûr, l’assassin éprouve une certaine fierté à avoir réussi à retrouver cette femme, une suffisance agréable de savoir qu’en plus il s’agit de la fameuse Rubis, cette voleuse dont les talents sont dépeints dans de nombreuses tavernes du port. Mais si son agilité, sa faculté à être discrète et sa capacité à se faufiler chez les un et les autres pour dérober leurs valeurs sont des qualités importantes, son assurance et son caractère sont très certainement ses défauts. A se demander comment celle-ci a pu survivre jusqu’ici.

L’énervement gagne peu à peu le porteur de mort alors qu’il dévisage sa prisonnière avec un regard où sont visibles un certain ahurissement et une profonde lassitude. Meser sait que sa couverture est en sursit à cause de cette femme face à lui et des personnes ayant servies à sa venue ici. Ces gens connaissent son visage et peuvent donc mener la rouquine à son signalement, celle-ci pouvant alors essayer de le retrouver pour le faire tomber, ou pire, le faire chanter à son tour.

Un nouveau soupir, de frustration cette fois, alors que l’assassin observe la voleuse avec un certain regret. Tant d’effort, pour si peu de résultats au final. Meser est pourtant persuadé d’avoir bien orchestré sa mise en scène, l’angle des bougies doit normalement offrir des reflets effrayants à son masque, dont l’imagerie morbide peut impressionner les plus influençables. Un effroi inefficace sur la voleuse, comme l’a espéré le porteur de mort. Après tout, ne côtoie-t-elle pas les hommes de l’ombre dans son activité secondaire ? Le vol, parfois punis davantage que le meurtre par les autorités, n’est-ce pas là une occupation démontrant une prise de risque importante ?

Une prise de risque que l’assassin admire depuis longtemps. Là où le porteur de mort joue de sa dague pour nettoyer les regards indiscrets, les personnes comme Rubis n’ont que leur agilité, la maîtrise du camouflage et du jeu des ombres pour se substituer aux regards des un et des autres. Un travail d’une infinie précision et requérant une intense préparation, démontrant un niveau de discrétion que Meser se sait loin d’avoir atteint. Il est plus facile de tuer un gardien, que de voler le trésor sans l’alerter, il est plus facile d’organiser un assassinat à distance que d’aller au contact pour dérober un objet de valeur. Le voleur est-il meilleur que l’assassin ? Deux activités pour deux manières de pensées et de travailler différentes.

L’homme masqué dévisageant toujours sa victime pense avoir été clair, pourtant on le provoque à nouveau. Encore et toujours ses victimes se rebiffent, lèvent la voix à son encontre, l’insultent et le provoquent. A se demander si par ces actions et ces comportements, les Dieux ne précipitent pas la mort de leurs enfants. Aux derniers instants de leurs existences, les hommes sont capables des pires bassesses, certains peuvent aller jusqu’à vendre père et mère, frères et sœurs, enfants et proches, pour survivre. D’autres encore, inconscient de leur situation, ne pouvant se résoudre à la fatalité de leur sort, s’offusquent. Insultes et menaces pleuvent alors sur le bourreau de la volonté divine, des provocations vaines dans l’espoir d’atteindre la corde sensible de celui qui nous fait face. Espérant ainsi faire ressortir la parcelle d’humanité de l’homme qui leur fait face alors, souhaitant désespérément avoir un sursis, une chance, même infime, de s’en sortir.

Certains, et c’est d’ailleurs le cas de cette rouquine, appellent à l’honneur, au duel, un combat loyal entre l’un et l’autre à armes égales, invoquant ainsi la sélection divine au sein d’une passe d’armes. Mais c’est oublié la cruelle fatalité de la présence de l’assassin face à eux. Aucun porteur de mort ne prendrait le risque d’échouer dans sa tâche sacrée à cause d’une fierté mal placée. Les duels sont le lot des chevaliers et autres nobles, des bonnes gens, les personnes désirant mourir « avec honneur » disent-ils, l'assassin lui, n'a rien à prouver. Mais la mort ne reconnaît que les siens, tous sont égaux devant-elle et les Dieux, envoyant la Fangue purger l’humanité, prouvent à tout un chacun que les plus riches comme les plus misérables ont le même avenir.

L’assassin rumine sa mise en scène, a-t-il laissé transparaître une faiblesse ? A-t-il trop parlé peut-être ? Comment peut-il en être réduit à nouveau à cette situation ? Pourquoi, par les Trois, pense-t-elle réellement être dans une situation d’échanges et de partages mutuelles ? Pense-t-elle être au milieu d’un échange courtois au clair de lune entre honnêtes gens ? Le porteur de mort a bien vu l’effroi traverser ses traits pendant quelques instants, mais sa question provoque un nouveau sursaut d’orgueil à la jeune femme. Sûrement l’a-t-il mal formulé, l’assassin n’offre pas un échange équitable à la voleuse, comme celle-ci semble le croire, mais un choix de vie ou de mort. Après la satisfaction de l’effroi que Meser semble lui instiller, celui-ci déchante lorsqu’il la voit essayer piteusement de se redresser, avant de s’adresser à lui.

Le choc de la question se répercute dans l’esprit de l’assassin. Celui-ci est tellement abasourdi durant quelques instants que ses bras se décroisent et que ses épaules s’affaissent. Et-elle donc si bête ? Cette simple question, ce sursaut de bonne conscience, cette envie d’offrir à sa victime un soupçon d’espoir réel, pour une fois, vole en éclat avec la réaction que lui offre la rouquine. Quel piètre assassin fait-il. Ne pas s’être renseigné suffisamment sur sa victime provoque cette situation infernale.

« Excuse-moi, je n’avais pas compris à qui j’avais à faire. » Ses bras ballants s’écartent alors que le porteur de mort penche légèrement la tête en avant. Se redressant il s’approche alors de Rubis, ses pieds essayant de manière discrète de trouver les parties dures du plancher, empêchant ainsi celui-ci d’émettre le moindre son. L’homme au masque suspend son avancé à quelques mètres de la rouquine, croisant à nouveau les bras, Meser s’emploie à essayer de rester neutre, l’excitation de cette rencontre et de son déroulement ayant du mal à être contenue.

« Je vais donc te détacher et nous pourrons ainsi discuter des termes de notre contrat. » Un hochement de tête, alors que l’homme fait le tour de la rouquine, déposant sa main sur son épaule tandis qu’il se trouve à ses côtés. « C’est un nœud compliqué, je vais te demander de ne pas bouger. » Un rire simple. « Où avais-je la tête avec toute cette présentation, dire que j’aurais pu te trouver simplement en allant au port dans une taverne. » Un autre rire franc, alors que le porteur de mort se trouve désormais dans le dos de la rouquine. « Je vais faire ça au plus vite. »

Tandis que sa main gauche est toujours posée sur l’épaule de Lyanna pour la maintenir droite, favorisant ainsi l’accès aux nœuds pour l’assassin, celui-ci laisse glisser sa paume gauche contre la colonne de la jeune femme, atteignant le nœud de cordes, avant de s’en éloigner. Le bruit d’un froissement de tissu se fait entendre dans le dos de la voleuse, tandis que son bourreau demande le plus simplement du monde. « Ça fait longtemps que tu travailles pour Rougelac ? »

La pauvre rouquine n’aura pas le temps de donner sa réponse. Sa bouche à peine entre-ouverte pour répondre que l’assassin y enfoncera de force à nouveau son bâillon, la main présente sur son épaule venant saisir la gorge nue pour la serrer férocement, sans chercher à broyer sa trachée, avant de la lâcher, cherchant à l'étouffer par la surprise. Avant de se redresser, l’homme administre un coup de poing violent dans le bas du dos droit de la jeune femme, visant un point névralgique douloureux, les reins.

Balançant par la suite sa victime face contre la couche où elle se trouvait quelques minutes plus tôt, l’homme masqué vient se positionner à nouveau dans son dos, son genou venant se loger contre sa colonne en son centre, exerçant alors une mince pression pour la maintenir ainsi allonger. De sa main droite Meser saisit fermement les cheveux de la rouquine pour les tirer en arrière, la forçant alors à pencher la tête pour suivre le mouvement, ne souhaitant pas que celle-ci s’étouffe dans le tissu de sa propre couche. Avant de se redresser le porteur lui donne une ample gifle sonore, dont le claquement résonne dans le grenier.

S’éloignant alors, Meser avise les bougies un peu plus loin, un seau d’eau de moyenne contenance, mais plein, non loin de l’armoire à linge contenant toujours la dague de Rubis. Saisissant le seau et un tissu choisit à la va-vite dans le meuble avant de les déposer proche de la couche, Meser s’en va par la suite rapprocher les bougies, soupirant en se craquant les doigts. « Je n’ai pas besoin de toi. » Un silence alors que l’homme s’arme de sa dague, avant de s’accroupir devant le visage de Lyanna, décalant les bougies légèrement. Suffisamment proche pour gêner sa vue, sans la rendre aveugle, avant d’utiliser une table de chevet pour suspendre la lame de sa dague contre la flamme des sources lumineuses. Un haussement d’épaule. L’homme tapote la base de son masque de sa main libre, soupirant en avisant le métal.

Un énième soupire, l’homme se redresse avant de venir saisir les poignets de la voleuse, détachant ainsi son bras droit qu’il maintient fermement, les autres membres toujours liés entre eux. En restant dans son dos, saisissant le bras à d'une main fermement, l'autre maintenant l'épaule, le porteur de mort demande simplement. « Mais dis moi Rubis… Que serait une voleuse sans son outil de travail… ? » D’un geste sec et d’une torsion du bras, Meser déboîte alors l’épaule de la voleuse, le simple raclement de l’os contre l’os entre les chairs résonnant dans le grenier.

Saisissant par la suite le poignet du membre démis, Meser approche la main devant le visage de sa victime. Déposant celle-ci sur le plancher, l’homme saisit alors la lame, légèrement rougie par les flammes. « Elle serait... Pathétique. » L’assassin place alors le fil de la lame chaude à quelques centimètres de l’index. Un silence, une remarque cinglante à offrir ? Ça serait s'abaisser à son niveau. La lame traverse les chairs, faisant claquer l’articulation de la phalange, tandis que le métal se fige dans le plancher, sa chaleur cautérisant la plaie, avant que l’assassin ne la replace sur le feu.

Un temps, un regard vague dans la direction de la voleuse mutilée. "De nombreux voleurs moins connus attendent de travailler avec moi. Mais mon caprice se porte sur toi." L'assassin attend donc que la voleuse se calme, patientant le temps nécessaire avant de lui retirer son bâillon. "Tu acceptes maintenant ?"
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Lyanna DesrosesVoleuse
Lyanna Desroses



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MessageSujet: Re: Echange courtois au clair de Lune entre honnêtes gens. (pv Lyanna)   Echange courtois au clair de Lune entre honnêtes gens. (pv Lyanna) EmptyLun 16 Sep 2019 - 1:33
Il fallait se montrer forte, ne rien laisser paraître de son doute ou de ses peurs. Elle devait à tout prix rester fidèle à elle même. Fière... Lui tenir tête... Sans lui faire offense. Se montrer aussi professionnelle et courageuse que possible, malgré ces circonstances sordides et tordues...
Lyanna parvenait petit à petit à se convaincre qu'elle pouvait s'en sortir. Après tout, n'avait elle pas plus de valeur, d'intérêt, vivante que morte? Pour l'heure, sa tête n'avait pas été mise à prix de cette manière du moins. Elle avait des talents indiscutables : elle excellait dans son domaine. Si c'était bien Rubis qu'il était venu chercher, ses services qu'il voulait s'offrir par des moyens détournés et musclés, alors il ne serait pas déçu du voyage. Quoi qu'il ait à lui demander, elle était certaine de pouvoir combler ses attentes sur ce point. Si en revanche c'était pour tout autre chose qu'il était venu...
Elle réprimait cette pensée. Oh, bien sûr, ce qui ne tue pas rend plus fort... Elle était bien placée pour le savoir. Mais même si ces moyens pouvaient lui permettre de garder la vie sauve et retrouver sa liberté, la jeune femme préférait ne pas y penser, tant ces possibilités la répugnaient.
Mais heureusement pour elle, les précédentes paroles de l'assassin lui laissaient entendre que c'était bien pour ses talents de voleuse qu'il l'avait coincé en pareille position. Sans doute ne voulait il pas avoir à délier le cordon de sa bourse. Ou croyait il, tout bonnement – hélas ! Comme beaucoup d'hommes -, que tout lui était dû. La raison de ses manières, elle l'ignorait. En soit, elle n'était pas très importante dans l'immédiat. Elle aurait aimer en savoir plus, la connaître, mais elle sentait bien que ce cher monsieur ne serait pas disposer à en dire plus. L'essentiel, dans l'immédiat, c'était de se le mettre dans la poche et se sortir de ce calvaire. Et pour cela, elle devait savoir ce qui l'avait amené ici, face à elle...

A cause de son masque, semblable au visage d'un squelette, impossible pour Lyanna de deviner les pensées et réactions de son interlocuteur qui demeurait toujours anonyme. Pas un indice sur son identité, ou ses intentions. Si seulement elle avait pu voir ses yeux... Tout aurait été plus facile, pensait elle. Et comment... Si elle avait su que les deux yeux dragés qui se cachaient là derrière ne lui auraient alors pas été inconnus... Seuls, ces yeux ne lui auraient sans doute pas permis à deviner qui était cette personne qui lui faisait face. Mais combinés à cette révélation à propos de la Choppe Sucrée... Lyanna aurait eu une chance de reconnaître Tony. Même si, là encore, ça ne l'aurait pas avancé à grand chose, d'autant que ce pseudonyme était loin d'être la véritable identité de l'assassin...
En attendant, il était compliqué de voir ce que pensait l'assassin de ses questions et propositions, de son comportement... D'elle, même tout court.
Malgré son sursaut de confiance, Lyanna continuait de sentir l'angoisse lui serrer la poitrine. Toute cette mise en scène participait un peu plus au mystère inquiétant qu'incarnait son terrible bourreau. Mais ses convictions, sa volonté de survivre, prenaient le pas sur sa peur et, par habitude, elle se montrait forte et courageuse en toutes circonstances. Elle raisonnait, cherchait à deviner les intentions de l'assassin, sa manière de procéder, de réfléchir. Les gens de sa profession étaient très différents de celle de Lyanna. S'ils n'éprouvaient aucun remord, les voleurs, eux, étaient susceptibles d'être prit de pitié face à leurs victimes. Inutile d'essayer de l'amadouer avec des larmes de supplications : il n'aurait aucune pitié pour elle. Ce n'était d'ailleurs surement pas ce qu'il attendait d'elle. C'était la talentueuse et fabuleuse Rubis qu'il voulait... Pas une domestique épleurée. Cela, elle n'avait aucun mal à le comprendre. Ce qui était plus complexe en revanche – et qu'elle peinait à comprendre -, c'était l'honneur, l'orgueil, qu'ils manquaient aux assassins comparés aux voleurs. Oh, bien sûr, c'était deux professions lâches, où l'on sévissait dans l'ombre sans laisser le temps à quiconque de répliquer. Mais Lyanna, elle, était fière. Elle se félicitait des rumeurs courant à son sujet, de ses réussites, de ses coups de maître. L'inconnu, quant à lui, semblait se fiche complètement de la renommée que la capture de la recherchée voleuse aurait pu lui apporter. Il l'avait coincé dans le noir, sans aucun spectateur pour s'émerveiller de sa mise en scène, sans personne pour savoir que Rubis était finalement tomber dans ses filets. Il n'y avait pas d'honneur chez les assassins... Pas d'orgueil ou de gloire... Pas de légende... Pas de compromis...
Elle le comprendrait que trop vite... Malheureusement.

Même si tout du visage de son geôlier restait invisible, la rousse remarqua tout de même un changement considérable, ses remarques et questions faites. Ses bras retombèrent, ballants, ses épaules s'affaissèrent. Les yeux perçants de la voleuse observaient ces changements avec un intérêt soudain, comme un fin rayon de lumière dans l'obscurité. Eh bien? Ce cher Monsieur avait il bâcler ses recherches? Ne savait il dont pas qui elle était vraiment? Par quels moyens ont s'offrait ses services? Était il déstabiliser par son assurance, par cette fierté et cette force qu'elle s’efforçait de faire paraître? Peut être était ce là sa chance... Peut être avait elle trouver la solution.
Il s'approchait... Et si elle pensait à l'instant qu'elle avait sans doute des cartes à jouer, elle sentait pourtant monter en elle une panique affreuse à mesure que ses pas – silencieux au point d'en être déroutants – l'amenaient vers elle.
Son cœur manqua un bond alors. Il parlait de la détacher... Il allait le faire d'ailleurs : il tournait déjà pour venir s'en prendre au cordage qui liait ses poings à ses chevilles. Retenant sa respiration, Lyanna se dit alors que le plus dur était fait... Il ne restait plus qu'à négocier les termes de leur accord... Ou profiter de la première occasion pour fuir ou l’assommer... L'arroseur arrosé, elle se débarrasserait de lui d'une manière ou d'une autre... Mais ce qui était sûr, c'est qu'elle serait libre de ses faits et gestes, et ne serait alors plus à sa merci. Un soulagement phénoménal la submergeait, lui coupant la respiration, et elle le laissait s'afférer avec une soupçon d'impatience mal contenu.
Alors qu'il semblait lui faire des excuses, elle balbutiait, peinant à contenir le torrent d'émotions qui sévissait en elle :


- Détache moi, et nous oublierons toute cette histoire et mise en scène...

Ne pas paraître rancunière... Ne pas laisser deviner qu'elle le poignarderait elle même à la première occasion...
L'assassin posa un main sur son épaule et aussitôt la voleuse fut parcourut d'un violent frisson d'effroi. Elle n'aimait pas ce contact... Mais elle devait se faire violence. S'il faisait cela, c'était pour la libérer plus facilement, non? Allons, un peu de patience... Tout allait bien se passer...
Nouveau frisson, plus fort encore, alors que l'autre main de l'homme se glissa dans son dos, effleurant la partie inférieur de celui-ci. Elle s'agita légèrement, avant de se raidir à nouveau pour le laisser opérer. La rousse ferma les yeux et serra les dents. Allez Lyanna, encore un peu de patience... Ce n'était rien... Rien du tout...
L'assassin, alors, s'intéressa à sa vie professionnelle "officielle". Peut être cherchait il à la détendre, à la mettre en confiance. Cela marchait partiellement, pas assez pour qu'elle ne se sentit plus angoissée, mais suffisant pour qu'elle abaissa sa garde, quelques fractions de secondes. Et là fut sa plus grande erreur...


- Seul...

Pas le temps de finir ne serait ce que le premier mot que déjà, un bâillon vint à nouveau s'enfoncer sans ménagement dans sa bouche. La voleuse, prise par surprise, eut tout juste le temps d'hôqueter avant de se retrouver une main sous la gorge, exerçant une pression suffisante pour la privée de la majeure partie de son air. Impossible de se débattre. Elle leva néanmoins des yeux furieux vers son agresseur qui la dominait de sa taille, dans son dos.
La demi strangulation ne dura heureusement pas bien longtemps. Il la relâcha alors, et si elle crut que le pire venait de se produire, il la détrompa bien vite. Une violente douleur survint dans le bas de son dos : un coup de pied, cruel et froid, venait de la propulser face contre sa couche, lui arrachant une terrible exclamation de douleur. Certes, le bâillon en étouffa l'intensité, mais le couinement fort et strident suffisait à laisser deviner le mal de chien qu'elle ressentit alors. Son visage se crispa de douleur et si elle rêva de ramener ses jambes contre son ventre, comme si cela pouvait la soulager du mal, elle ne put rien y faire. Déjà parce qu'elle était toujours attachée, ensuite parce que l'homme ne tarda pas à poursuivre sa petite démonstration de force. Un genou dans son dos, il agrippa ses cheveux, relevant brutalement sa tête. Si la douleur n'avait pas complètement brouiller le cheminement de ses pensées, sans doute la jeune femme aurait alors penser qu'elle vivait là sa dernière heure : une lame sous la gorge aurait eu vite fait de la vider de tout son sang, sans un bruit ou un effort de plus. Mais au lieu de cela, c'était une gifle forte, mise avec amplitude et élan, qu'il lui administra. Sonnée, la tête de Lyanna retomba mollement sur le côté, ses yeux roulants légèrement, la vision brouillée. L'oreille du côté où il l'avait frappé sifflait furieusement. Tout ses sens furent perdus, durant plusieurs longues secondes, ce qui permit à l'assassin d'orchestrer toute sa nouvelle mise en scène.
Lorsqu'elle retrouva la presque totalité de ses esprits, l'homme s'afférait déjà à faire on ne savait quoi. La courte - et dévastatrice – phrase qu'il prononça alors la glaça comme rien ne l'avait encore fait jusque là. Elle sentit, pour la toute première fois de sa vie, une larme roulée sur sa joue alors qu'elle comprenait avec horreur qu'elle allait mourir. Il allait la tuer... Il n'avait fait que jouer avec elle, s’amusant de la brève lueur d'espoir qu'il lui avait donné. C'était fini. Il n'y avait plus aucun coup à jouer. Dans quelques minutes, elle quitterait ce monde...
Mais elle se trompait en vérité... Là encore... Et la monstruosité de l'assassin ne faisait en fait que commencer.
Il vint placé la bougie devant elle, s'accroupissant. Si sa vision fut brouillée par l'éclat de la flamme dansante, la voleuse discernait pourtant parfaitement le masque lugubre de son bourreau. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine, alors qu'elle pensait le voir rendre son dernier jugement sur elle en l'instant. Mais une fois encore, il se détourna d'elle et la jeune femme ressentit un étrange fardeau tomber dans son ventre. Une forme d'impatience... Ce suspens était insoutenable... S'il voulait en finir, qu'il le fasse vite... C'était une torture de la faire ainsi espérer, puis la détromper... Elle tremblait de peur, de douleur, se sentait fiévreuse, malade... Si son heure était venue, soit... Mais que la mort vienne rapidement la libérer de toutes ses souffrances.
Les Trois seuls savaient ce qu'il trafiquait. Il tapotait, soupirait... Et Lyanna gémissait, le dos endolori, comme parcouru de chocs électriques qui remontaient le long de sa colonne vertébrale. Sa tête aussi était douloureuse. Un arrière goût de sang, combiné à la désagréable sensation du bâillon, dominait sa bouche.
L'homme au masque de squelette s'approchait à nouveau. D'un coup net, il trancha l'un des liens. SCRING. Le bruit arracha un gémissement apeuré à la pauvre rousse. Puis il se saisit de son poignet et sa voix, aussi menaçante que terrifiante, reprit sa petite rengaine terrifique...


- HMMM !

Hurlement de souffrance – ou du moins, ça aurait été le cas si le bâillon le lui avait permis -.
Jamais, de mémoire, Lyanna n'avait eut aussi mal. Un craquement affreux résonna dans le grenier alors que la douleur explosait dans son bras, son épaule, descendant dans son omoplate et sa clavicule. C'était insoutenable... Elle crut défaillir. Si elle roula des yeux et qu'une nausée infernale la gagnait subitement, elle ne perdit pourtant pas connaissance. De ses yeux s'échappaient des premiers torrents de larmes et elle gémissait de douleur, voulait se débattre, mais chaque mouvement, chaque tentative, ne faisait que lui arracher une nouvelle plainte à la jeune femme. Elle leva sur lui des yeux supplicateurs.
Mais il ne sembla pas y être sensible...
D'un coup, il abattit sa main devant elle. Un nouveau cri résonna alors que son épaule désormais démise était manipulée sans ménagement aucun. Elle posa son regard azuré sur sa main inerte, avant de les relever avec une terreur évidente sur son bourreau. Du coin de l’œil, elle le vit se saisir d'une dague dont la lame avait été rougit par le feu...


- Nhm ! Nhm ! Nhm !

S'il se stoppa temps insignifiant au dessus de son doigt...
Il abattit sa lame.
Aucun mot ne pourrait décrire alors la douleur mordante qui la poussa à un cri aiguë et strident, qui malgré le bâillon résonna dans tout le grenier, comme un brouhaha glaçant de salle de torture. L'odeur de la chair brûlée... La vision d'horreur de ce petit bout d'elle séparé du reste de son corps, de manière ferme et définitive... Cette furieuse envie de vomir ses tripes, de mourir sur place... La souffrance à l'état pure, tant physique que psychologique... Ses gémissements aussi paniqués que de supplice, ses pleurs bruyants et abondants, la brève agitation qui l'avait gagné et qui avait cessé immédiatement, alors qu'il la privait de la phalange de l'index de sa main droite...
Rien. Rien ne saurait expliquer dans quel état se trouvait la pauvre Lyanna...
Elle n'avait jamais autant souffert qu'en cet instant. Elle n'avait jamais eu aussi peur. Elle n'avait jamais pleurer, du moins autant, que comme elle était entrain de le faire.
Elle n'était plus résignée... Elle ne voulait plus souffrir...

Il fallut un long moment pour que ses cris se calment, que le doigt cesse de la lancer comme plongé en plein dans un brasier. Oh, certes, elle souffrait toujours le martyr... Mais la douleur s'était comme mise en sourdine... Elle s'était estompée... Ou peut être était ce sa tête qui tournait, comme si elle était prête à tomber dans l'inconscient, qui lui faisait cet effet. Ou encore... L'état de choc.
De grosses larmes continuaient de rouler sur ses joues, alors qu'elle regardait ce petit morceau de doigt détaché, en respirant avec peine, un gémissement s'échappant de son nez.
Quand elle fut relativement calme, l'assassin reprit là où il s'en était arrêté. Elle tourna des yeux larmoyants vers lui, cherchant ses yeux dans son masque sans les trouver.
"Tu acceptes maintenant?"
L'homme lui retira son bâillon et elle se laissa faire d'une manière si docile qu'elle ne se reconnut pas. Ses lèvres restèrent entrouvertes alors qu'elle ne parvenait pas à réfreiner ses pleurs. C'était bien l'unique fois dans sa vie où elle se retrouvait dans un pareil état... Il fallait dire que c'était bien la première fois aussi qu'elle se trouvait dans une pareille situation... Pour résumé... Elle était à sa merci. Elle le comprenait pleinement...
Et l'accepterait pleinement.
Lyanna lui adressa un petit signe de tête, minuscule. Sa respiration était entre-coupée de sanglots, et elle ne bougeait plus d'un pouce, obéissante, soumise, faisant passée par son attitude corporelle qu'elle se pliait à sa volonté. Il ne semblait pas réagir... Il tenait toujours son poignet et sa lame – elle le devinait – avait retrouvé sa place dans le feu de la bougie, en prévision d'une réponse qu'il ne trouverait pas acceptable.
Sa voix était faible, aiguë, suppliante. Il n'y avait dedans plus un seul soupçon d'assurance... La forte et fière voleuse avait cédé sa place à une jeune femme brisée, terrifiée, sanglotante.


- Oui... Oui, j'accepte...

Lyanna ne put retenir un violent sanglot, bruyant, plaintif, fixant l'endroit où elle pensait être les yeux de son ravisseur.

- Je ferais tout ce que tu veux... Ne recommence pas... Ne me fais plus mal...

Elle se rappela toutes les douleurs de plus tôt... Revit son doigt séparé de sa main... La lame chauffée à blanc... La puanteur de la chair tranchée et grillée... Ses perspectives de survies amenuis... Son avenir de voleuse compromis...
Ses yeux, d'ordinaire charmeurs, jouant de leurs longs cils et de leur éclat bleuté, implorait son bourreau d'arrêter ses supplices.
Et comme si ça ne suffisait pas... Comme si elle n'avait pas déjà été suffisamment dénaturée, humiliée, mutilée... Elle prononça alors ces quelques mots, qu'elle n'aurait jamais cru avoir à dire un jour :


- Je t'en supplie...
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MessageSujet: Re: Echange courtois au clair de Lune entre honnêtes gens. (pv Lyanna)   Echange courtois au clair de Lune entre honnêtes gens. (pv Lyanna) EmptySam 21 Sep 2019 - 1:43
Le masque de métal, figé dans la lumière vacillante des bougies disposées à portée de main, reste horriblement inexpressif alors que la victime gémit et implore, comme d’habitude. Les Trois ont ainsi forgé les Hommes, véhéments et fiers, insignifiants pourtant devant les cruelles affres de la vie. Un revirement horrible de situation tandis que l’assassin observe la rouquine ainsi attachée, laissée au sol. Meser hausse légèrement les épaules aux suppliques de la voleuse avant de soupirer en secouant la tête.

« Non... ?»

Bien évidemment le porteur de mort ne souhaite pas tuer sa victime, celle-ci est trop précieuse maintenant que celui-ci sait tout ce qu’elle représente. Cependant l’homme au masque ne peut pas se contenter de la simple parole de la rouquine quant à sa soumission totale et entière. Celle-ci cherche sûrement encore à se venger et tout ceci n’est qu’une ruse, une poudre qu’elle lui jette aux yeux pour le détourner de ses projets véritables. Mais l’assassin ne peut que comprendre les ressentiments de la voleuse à son égard, après tout ne vient-il pas de lui ôter une phalange gratuitement après lui avoir démis l’épaule ? Par simple caprice ? Dans la même situation lui-aussi aurait chercher à punir l’auteur de ces méfaits, à lui rendre la monnaie de sa pièce. A moins que cette recherche ne puisse être plus délétère encore pour lui que la simple acceptation des horreurs vécues.

L’horreur de la situation peut en rebuter plus d’un mais la Sainte Trinité représentée par le Grand Serpent a décidé de placer cette femme entre les crocs de l’assassin. Acceptant son office depuis sa sortie des limbes de la torture, le porteur de mort s’emploie à mériter sa place parmi les vivants, offrant ainsi les épreuves de la déesse reptilienne à qui se trouve désigné. Bourreau mais aussi sauveur, libérateur, n’est-il pas celui qui envoi les âmes égarées dans l’au-delà ? Dans cet après où la vie sera certainement plus belle que celle qui consiste à lutter contre un cauchemar vivant au jour le jour.

Les cicatrices marquant sa peau et les douleurs associées sont un cruel rappel à l’ordre de la déesse lors des rares moments d’égarement de l’assassin essayant de retrouver un semblant de vie normale. Ce plaisir lui a été arraché et celui-ci se voit désormais contraint dans sa tâche macabre de requérir l’aide d’un autre. Une autre. Elle ne le sait pas, comment peut-il lui en vouloir ? Les choix et décisions des Trois sont indiscutables.

« Rikni nous regarde... » L’homme masqué écarte lentement les bras, paumes ouvertes vers le ciel avant d’observer le plafond du grenier. « Rikni nous juge… » Un temps. Avant d’observer à nouveau sa victime gisant au sol comme le chat observe la souris condamnée. « Me prends-tu pour un fou ? Je le suis sûrement. Heureux sont les dérangés dans un monde où les Trois donnent le pouvoir à de simples hommes de faire traverser leurs semblables dans l’au-delà. » Un ricanement amer, alors que l’homme tourne autour de sa proie ses pieds cherchant les planches solides de la pointe avant de s’y déposer avec douceur.

« Tu souffres, tu as peur. » Ce n’est pas une question, Meser énonce simplement des faits. « D’autres ont dû le faire avant moi. Des hommes, des femmes, des nobles, des pouilleux. » Revenant devant sa victime, l’homme s’accroupit pour venir lui saisir délicatement le menton. « Tous, sûrement, vendeur de rêves et de gloire. » L’assassin hoche à nouveau lentement la tête. Oui celle-ci sera la bonne personne pour l’aider dans son œuvre macabre.

« Oserais-je te faire devenir comme moi ? » L’homme penche la tête sur le côté venant tapoter de son index le bord métallique de son masque. « Ce serait tellement long. Tellement douloureux pour toi. » Un temps, avant de secouer la tête et de soupirer. « Mais ne te méprend pas sur mes intentions, je ne cherche pas à m’excuser d’une quelconque manière. Ni même à justifier mes actes. Non, je suis ici tu le sais désormais pour t’obliger à un marché. »

L’homme se redresse lentement avant d’écarter les mains, se reculant de sa victime. « Je ne suis pas ton propriétaire, je ne suis pas ton patron, je ne suis pas ton père, je ne suis pas ton amant. Je ne demande que des informations et des portes ouvertes lorsque j’en ai besoin. » Un doigt est pointé dans sa direction. « Tu as des relations parmi la noblesse qui pourraient m’être utile un jour. »

« Tout travail mérite salaire, lorsque ton aide est requise, mes hommes négocieront le prix pour que ta part puisse y être prélevé. » Un temps, avant de reprendre. « Je t’offre par la même mes services. Si tu as un contrat où mes talents peuvent t’être utiles... » Un haussement d’épaule, avant de joindre les mains. « Comme tu l’as compris. Tu n’as pas le choix. » Un temps avant de lever l’index, secouant l’index en s’approchant à nouveau de sa victime. « Oh mais je vois déjà tes pensées. Tu cherches à obtenir un moyen de me joindre, pour ainsi mieux réussir à me coincer, et donc obtenir ta vengeance. »

L’homme souffle alors un rire sans joie, tandis qu’il s’accroupit face à sa proie, venant saisir son épaule encore entière par la main droite, celle-ci venant se glisser sur le point de pression à la base du cou. Resserrant sa prise de plus en plus fermement pour que celle-ci devienne douloureuse, l’homme incline alors la tête en direction de la rouquine. « Lyanna. Rubis. Ou peu importe le nom que tu te donnes. » La pression se fait plus fort encore. « La Fange n’est pas si horrible, comparé à la cruauté des hommes. » La pression se fait alors plus féroce, l’assassin maintenant celle-ci de longues secondes, avant de relâcher sa victime.

« Ton doigt n’est pas réparable. Mais ton épaule peut être remise. Pour cela il faudra aller au Temple. Tu peux y croiser un froussard qui vient y offrir des statuettes de bois régulièrement. » Se redressant, l’homme hausse les épaules. « Il fait partie de ceux qui peuvent te signaler si j’ai besoin de toi. Ou si tu as besoin de moi. » Le porteur de mort lève un index, avant de souffler un rire. « Si quelqu’un te cherche querelle et que tu souhaites le voir disparaître… Voilà le moyen de me contacter. Du moins celui que je te donne. »
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MessageSujet: Re: Echange courtois au clair de Lune entre honnêtes gens. (pv Lyanna)   Echange courtois au clair de Lune entre honnêtes gens. (pv Lyanna) EmptyLun 30 Sep 2019 - 19:53
Son cœur manqua un battement, et ce fut comme si une grosse pierre tombait au fond de son ventre alors que l'assassin prononçait ce simple – et pourtant si destructeur – mot : "Non". Non quoi? Non pour l'épargner? Non pour cesser de la faire souffrir? Était-ce là la sinistre vérité? L'avait il réellement torturée que pour son simple plaisir, son sordide divertissement? Lui avait il permis quelques espoirs pour mieux les détruire, avant de lui ôter la vie d'une toute autre odieuse façon? De cette simple syllabe, elle s'imaginait encore d'autres sévices qu'il s'apprêtait sans aucun doute à lui faire subir. D'autres tourments qu'elle se devrait d'endurer, aussi tordus seraient ils, avant qu'il ne l'achève finalement, une fois son intérêt pour sa victime retombée, son appétit sanglant assouvie.
Lyanna ne put retenir une nouvelle flopée de larmes, ainsi qu'un gémissement supplicateur. Non, elle ne voulait pas ressentir encore la morsure du métal dans sa chair. Non, elle ne voulait plus sentir ses os frottants l'un contre l'autres avant de se démettre. Elle ne voulait plus sentir la brûlante sensation de ses coups. Plus s'imaginer encore quelles idées macabres pourraient traverser son esprit. S'il la tuait au final, elle préférait encore qu'il le fasse toute suite... Qu'il la libère d'une manière ou d'une autre de son joug.
La rousse levait sur lui ses yeux azurés et embués de larmes. Elle ne le répéterait pas une seconde fois. A quoi bon? Il l'avait très bien entendu au premier coup. Son air hautain, son assurance, sa verbe de femme forte et sauvage, avaient été brisés en même temps que son bras, tranchés en même tant que la phalange de son index qui jonchait désormais le sol. Il ne restait plus qu'une jeune femme seule face à la Mort, apeurée, souffrant le martyr, implorant pour connaître encore quelques jours heureux en ce monde avant de gagner l'au-delà. Il ne restait plus qu'une victime face à son bourreau, une faible femme face à un homme la dominant en trop de domaine. Le silence pesant l'écrasait et il lui semblait que les battements de son cœur, sa respiration emplie de douleur et d'angoisse, retentissaient dans le grenier comme une fanfare sinistre.
L'assassin brisa le calme affublant de la pièce. Soignant sa mise en scène, comme précédemment, il entama son monologue, prenant des poses théâtrales, tournant autour d'elle comme un prédateur observe la proie vulnérable. Il parlait de Rikni, et à sa voix comme à ses mots, l'on devinait qu'il se prenait pour une sorte de messager, envoyé par la déesse pour répandre la Mort. Il l'observait comme un prêtre le ferait avant de rendre son jugement. Et à cela, elle s'était préparée toute sa vie, sans pour autant n'avoir jamais réaliser toute l'horreur que cette situation provoquerait chez elle. A toutes les questions, elle était coupable. Oui, elle avait volé son prochain. Elle avait menti, avait escroqué autrui. Oui, elle n'était plus une pure demoiselle, alors qu'aucune alliance et aucun sacrement ne lui en avait permis. Qu'elle ait provoqué ce déshonneur ou non n'entrait pas en ligne de compte. Oui, elle avait tourné le dos à la Trinité, s'était jouée de leurs préceptes. Elle avait vécu dans le pêché, sans jamais se repentir, s'enorgueillissant de ses méfaits et de ses transgressions, autant à la loi qu'à la religion. Le jugement était simple : coupable. Mais quelle en serait la sentence? La déesse se vengerait elle des terribles affronts commis par la voleuse? Le ferait elle par la main de cet inconnu, dont l'étau se resserrait toujours un peu plus sur elle?
Lyanna le suivait des yeux, sanglotant dans un semblant de silence. Son épaule lui provoquait comme des décharges électriques, terriblement douloureuses et fortes. Son doigt la lançait, la brûlure lui arrachait des gémissements à intervalle régulier.
Oui, elle souffrait. Oui, elle avait peur.
Les larmes roulèrent sur ses joues pâles avant de venir s'écraser sur le gant de cuir de l'assassin qui, accroupit face à elle, lui soulevait délicatement le menton. L'heure du verdict sonnait...
... et ne fut pas du tout ce à quoi elle s'était attendue.


<< Oserais-je te faire devenir comme moi ? >>

Lyanna ouvrit de grands yeux ronds, le visage toujours maintenu entre les deux doigts de l'homme. Elle... Une assassin?
Par le passé, la jeune femme avait ôté la vie à un homme. Elle en avait souffert longtemps, prise de terribles remords, se dégoûtant d'avoir ainsi tuer un autre être humain alors qu'au dehors, la colère divine se chargeait déjà d'éradiquer leur espèce. Mais en faisant bien les comptes, il lui était apparut évident que Dic n'était pas quelqu'un de bon. Il avait mériter son châtiment. Le monde se portait bien mieux depuis qu'il l'avait quitté. De cela, elle tirait désormais une grande satisfaction : elle avait rendu le monde meilleur. Mais surtout, elle avait brisée ces chaînes invisibles qui l'avaient entravées depuis sa plus tendre enfance. Si elle n'avait jamais plus tué, elle savait pourtant qu'elle en serait encore capable, si aucune autre possibilité venait à se présenter.
Mais de là à devenir comme "lui"... Ne serait elle pas à son tour le monstre? Serait elle réellement capable d'abattre quelqu'un, juste sous prétexte d'un stupide contrat? Ces victimes, seraient elles toutes de la même espèce que Dic? Ou dans le lot, y aurait il des âmes innocentes, torturées juste pour le plaisir?
Était-ce vraiment là la raison de toute cette mascarade? Était-ce réellement ce qu'il attendait d'elle?
C'était comme si elle ne comprenait plus où il venait en venir et ses yeux cherchaient la réponse sur son masque, à l'endroit où auraient du se trouver ses yeux...
L'homme sembla deviner son trouble et il reprit son monologue, lui présentant les choses sous un angle des plus clairs. Non, elle ne tiendrait pas la dague porteuse de Mort... Elle serait seulement la complice de l'ombre tendant le piège aux malheureuses victimes. "Seulement"...
Il précisa. Elle ne lui appartenait pas, elle était libre. Seulement, elle serait obligée de répondre sagement à chacun de ses appels, à chacune de ses missions, et d'accéder à toutes ses requêtes le plus docilement au monde. Cela lui rappelait étrangement le discours que lui avait servit Victor, le jour où il l'avait surprise et piégée dans sa chambre, dans le manoir Rougelac. Elle était libre, mais sous son joug. Elle était sauve, mais le couteau sous la gorge. Elle pouvait aller et venir, mais était épiée dans l'ombre. Tout était relatif...
Et elle serait rémunérée contre son "aide forcée". Faible compensation à ses déboires, les sévices subis durant cette soirée, et la culpabilité qui la submergerait bientôt. L'assassin lui offrait même son aide, si cela pouvait être nécessaire dans ses propres affaires. Étrangement, à côté de ce bourreau-ci, Victor passait pour un véritable enfant de cœur, et alors que quelques temps plus tôt elle aurait livré son nom sans scrupule au premier criminel venu, là, elle se gardait bien ne serait ce que d'y songer. La simple idée de faire affaire avec cet inconnu lui donnait la nausée, même si elle y serait que trop tôt contrainte, par la suite. Enfin, jusqu'à ce qu'elle trouve un moyen de se débarrasser de lui...
Là encore, l'assassin sembla lire dans ses pensées, la devançant dans ses plans. Il poussa un rire qui lui glaça le sang et la voleuse sentit un frisson d'effroi parcourir son dos jusqu'à sa nuque. Il passa dans son dos et vint chercher son épaule encore valide, avant de la remonter, lui arracha un terrible gémissement de douleur et de peur, qui se prolonge à mesure que la pression s'intensifie.


<< La Fange n'est pas si horrible, comparé à la cruauté des hommes. >>

Une phrase qu'elle garderait sans doute toute sa vie en mémoire...
Jetant un regard suppliant à son bourreau, elle s'empressa de répondre d'une voix aiguë qu'elle ne se reconnaissait pas.


- Non non ! Pitié ! Arrête ! J'ai compris, c'est promis ! Je ferais ce que tu désires et je ne chercherais pas à te la faire à l'envers ! Je t'en supplie, ne fais pas ça !

Un silence s'en suivit, brisé uniquement par un presque cri de douleur mêlé aux sanglots bruyants de la jeune femme brisée. Il la relâcha finalement et elle laissa retomber son épaule endolorie sur la couche, sans rien tenter, sans même se redresser, poursuivant ses pleurs qu'elle chercha à étouffée dans son matelas de fortune.
Quelle honte, Lyanna... Toi qui t'étais jurée de ne jamais t'abaisser à cela...
Il se redressa et lui résuma la situation dans laquelle elle se trouvait. Sa phalange était perdue, son épaule démise... Il lui faudrait des soins pour en retrouver l'usage. Au Temple, l'un de ses contacts offrait des statuettes en bois. Il serait leur relais, s'il faisait appel à ses services, ou si elle avait besoin des siens...
La rousse mit un certain temps à calmer la vague de pleurs qui la submergeait. Quand elle parvint à la surmonter, elle posa sa main entière sur le matelas et poussa dessus pour se redresser. Elle procéda lentement, d'une part pour qu'il n'y voit aucune offense ou tentative de rébellion, d'autre part car même si elle n'avait subit aucun dommage, son bras demeurait toutefois douloureux. Elle s'assit sur ses genoux, écrasant d'un revers de mains les dernières larmes roulant sur ses joues, et constata avec dégoût l'état de son bras qui pendouillait inutile. Sa main avait désormais un drôle d'aspect, son index nettement raccourcit par rapport aux autres doigts. La phalange demeurait sur le sol, aux pieds de l'assassin, sur qui elle leva un regard soumis.


- Bien... C'est entendu... Mais que devrais je lui dire, si je souhaite faire appel à toi? Saura-t-il qui je suis? Et lui d'ailleurs, qui est il?

Aucune tentative de rébellion, par là. Le fait était que l'inconnu à toujours un aspect effrayant... Et si le tailleur de bois était lui aussi un dérangé, et que petit à petit elle se retrouva à la merci d'encore un autre homme?
Même si elle se soumettait aux bons vouloirs de l'assassin, Lyanna espérait secrètement ne jamais être appelée à rencontrer l'homme dont il lui faisait mention. Sans quoi, la Mort viendrait à frapper quelque part... Et elle en serait en partie responsable.
La rousse repoussa les mèches de cheveux folles et sauvages qui étaient retomber sur son visage. Le sel de ses larmes lui brûlait les yeux, et elle avait la sensation d'avoir de la fièvre, le tournis. Combinée à cette douleur récurrente, sa bouche était sèche comme jamais.


- Est-ce que je peux aller boire un peu d'eau et me rincer le visage? Ou est-ce que tu prendras ça comme un nouvel outrage qu'il faudra me faire payer?
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MessageSujet: Re: Echange courtois au clair de Lune entre honnêtes gens. (pv Lyanna)   Echange courtois au clair de Lune entre honnêtes gens. (pv Lyanna) EmptySam 19 Oct 2019 - 14:07
L’assassin dodeline de la tête aux questions de la rouquine avant de se redresser, arpentant en silence le grenier, ses pieds ayant eu à loisir le temps de repérer les planches solides permettant de supporter son poids sans faire grincer le bois. Meser déambule ainsi quelques instants, tournant de temps à autre son masque de métal en direction de la voleuse, les mains croisées au niveau de son ventre, avant de simplement hausser les épaules à sa dernière question, lui indiquant lentement d’un geste de la main le sceau d’eau le plus proche.

« Bien sûr. Fait à ton aise... » L’homme s’approche alors du récipient, saisissant celui-ci pour le tendre à la jeune femme, maintenant ses mains deux fermement sur les rebords. « Tu n’aurais pas osé essayer de m’assommer avec… ? » L’homme s’approche alors, repoussant légèrement la rouquine, celle-ci séparée de lui uniquement par l’objet de bois. « Hein Lyanna… ? Tu n’oserais pas trahir ma confiance… ? » Penchant alors la tête sur le côté, l’assassin suspend sa progression pour laisser le temps à la voleuse de se dégager. « Non je suis certain que non. Après tout, la vie en ce bas-monde, c’est ici que tu peux devenir… Reconnue par nos pairs. »

Reposant alors le sceau au sol, l’assassin récupère sa dague, dégageant celle-ci du feu, avant de s’approcher de sa nouvelle partenaire. La lame ardente en main gauche est pointée en direction de l’estomac de la rouquine tandis que le porteur de mort vient saisir le bas de la mâchoire de Lyanna avec sa main droite. Penchant alors lentement la tête sur le côté gauche, son pied droit en avant, Meser fait lentement coulisser ses doigts sur la joue de sa victime.

« La reconnaissance… Tu sembles la vouloir… La désirer plus que tout… » Un temps, l’homme souffle un rire amer avant de s’éloigner de la jeune femme. Sa main gauche balance doucement le manche de l’arme en l’air, celle-ci pivotant avant de s’y reloger docilement. L’assassin reproduit alors ce mouvement régulièrement. Meser apprécie toujours grandement de sentir le poids de sa lame en main, mais cette fois-ci, la chaleur dégagée par la lame chauffée lui provoque un certains bien être qui s'y ajoute.

« Ne t’inquiète pas pour notre contact désormais commun. Comme toi il n’a pas d’intérêt à jouer l’ignorant… » Un temps, le porteur de mort penche à nouveau doucement la tête sur le côté, sa dague venant se loger dans sa paume comme la ponctuation de sa phrase. « Je me suis assuré personnellement de sa… Comment pourrait-on dire… Ah oui ! De son obéissance. » Un léger rire grave ponctue cette affirmation, l’homme masqué se penchant légèrement en avant dans un simulacre de révérence. « C’est un menteur, un froussard, mais ne t’inquiète pas… Il n’est pas méchant… Dans le pire des cas, dis-lui simplement que le Serpent doit mordre à nouveau. »

Un haussement d’épaule, Meser souriant largement sous son masque. « Je suis certains qu’il comprendra. » Reprenant alors sa déambulation dans le silence, l’homme s’approche de l’armoire petit à petit, dans laquelle il a entreposé la fameuse dague au rubis quelque temps plus tôt. Continuant de tourner autour de sa proie, l’assassin brise finalement la glace, dévisageant la rouquine de ses orbites vides. « Une autre question…  Comment vas-tu descendre d’ici avec un bras en moins… ? »

Le porteur de mort a déjà sa petite idée en tête, mais elle risque de ne pas plaire à la voleuse, aussi se garde-t-il bien de lui en faire part.
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MessageSujet: Re: Echange courtois au clair de Lune entre honnêtes gens. (pv Lyanna)   Echange courtois au clair de Lune entre honnêtes gens. (pv Lyanna) EmptyJeu 24 Oct 2019 - 23:39
Lyanna observait d'un œil craintif les faits et gestes de son interlocuteur. Avec agilité, il se mouvait sur le plancher du grenier sans un bruit. C'était étonnant, car le sol était fait d'un vieux bois qui couinait sous les pieds à de multiples endroits. Il tournait en rond, tournant par instant son masque dans sa direction. Il était toujours impossible pour la malheureuse de deviner ce à quoi pensait l'assassin, ni ce qu'il projetait de faire.
La jeune femme restait donc assise, le suivant d'un regard larmoyant. Les sillons de ses pleurs sur ses joues brillaient légèrement à la lumière dansante de la bougie. Sa vision était brouillée, tant par le sel qui embuait ses yeux que par la douleur vive et insoutenable que lui produisaient son bras et son doigt raccourcit. L'horreur de la situation, ce cauchemar qu'il lui faisait vivre, cela aussi n'aidait pas à demeurer consciente. Elle s'attendait à tout moment à se réveiller dans son lit, chez les Rougelac, en sueur, pâle, au beau milieu de la nuit, et totalement seule. De ce scénario, il ne restait que la lune, qui restait timidement cachée derrière d'épais nuages.
Finalement, l'inconnu lui désigna le seau d'eau qui demeurait un peu plus loin. S'il lui donna la permission, pourtant, il semblait bien déterminé à asseoir, une fois de plus, sa dominance sur la voleuse déjà en bien piteux état. Se relevant tant bien que mal, prenant appui sur sa main valide, elle se hissa sur ses pieds et chancela légèrement. La tête lui tournait, une nausée violente remontait dans sa gorge. Bien qu'elle n'usa pas de la partie blessée de son corps, celle-ci sembla se réveiller avec rage, lui arrachant un lamentable gémissement plaintif. Elle aurait eut toutes les peines du monde à traverser la pièce pour aller jusqu'à la bassine. Ce n'est pas pour autant qu'elle se réjouit de voir qu'en vérité, c'était la bassine qui venait à elle.
L'homme s'en était saisit et s'approchait à présent d'elle, à pas lents, la fixant au travers le noir de son masque de métal. Par réflexe – et car il la terrorisait tout à fait, comme personne ne l'avait jamais fait au part avant -, Lyanna recula de deux pas, et poursuivit sa lente fuite alors qu'il continuait d'avancer vers elle.
L’assommer, disait il? L'idée ne lui avait pas même effleurer l'esprit. Elle n'y voyait pas clair, avait très clairement de la fièvre – à cause du coups et des sévices que l'on connait qu'il lui avait fait endurer -, et elle était de toute manière blessée. L'une de ses mains était incomplète, et le bras servant à manier celle-ci était de toute manière inutilisable.
Il parlait désormais de confiance. De confiance? Vraiment? Comme si elle avait eu le choix... Il savait pertinemment qu'outre sa fidélité, la jeune femme devant lui était à sa merci, affaiblie, terrifiée, brisée... Il lui aurait été chose aisé de la malmener un peu plus, de l'entendre pleurer et gémir comme une misérable enfant aux griffes de son ravisseur, de la tuer, de lui faire accepter tout et n'importe quoi juste pour pouvoir vivre et cesser d'avoir mal... Et il le savait. Mais il voulait aussi qu'elle sache qu'il en avait parfaitement confiance. Qu'il ne doutait pas un seul instant, ni de lui, ni de la dominance qu'il pouvait avoir sur sa victime.
Un autre pas en arrière... Et son dos rencontrait le mur. Il s'approchait encore d'un pas, et désormais, le rebord de bois qu'il soutenait, contenant l'eau, effleurait son ventre. Il la dominait de toute sa hauteur. Inutile pour lui d'user d'une verbe assassine ou d'une voix dure... Même jouant son petit rôle, il était effrayant. Scrutant le masque sans yeux de son bourreau, Lyanna ne parvint à souffrir cette position. D'un pas chancelant et hésitant, elle se dégagea sur le côté, baissant les yeux qui s'étaient dors et déjà remis à pleurer en silence. Elle fixait le sol, la mine abattue, blanche comme si Rikni en personne se tenait devant elle, entrain de lui faire un sermon.
Sa voix faible, tremblante de peur et de pleurs, n'avait plus rien de l'assurance et du suave qu'elle usait à l'ordinaire. Car face à lui, elle n'était rien. Rien de plus qu'une petite souris suppliant le féroce félin de lui laisser la vie sauve.


- Non. Je te jure que non... Je te le jure sur les Trois.

Par les dieux, que ça faisait mal d'être réduite à cela...
Lui, il semblait satisfait. Il savait qu'il la tenait, qu'elle n'avait pas d'autre choix. Était-ce pour lui remonter le moral qu'il parlait d'être reconnue? Pensait il que la potentielle renommée de Rubis, remise au goût du jour, pouvait lui redonner un semblant d'espoir et de joie? Si oui... Il n'avait pas tout à fait tord... Même si pour l'heure, la voleuse demeurait affligée, fixant la pointe de ses bottes avec un air meurtrie de captive souffrant le martyr.
Il s’éloigna après avoir posé la bassine. Si la rousse fut tentée de se baisser pour profiter de son eau, elle demeurait bien trop inquiète par les gestes de son interlocuteur. Celui-ci tira sa lame chauffée et s'approcha d'elle. Si elle eut un mouvement de recule, il fut trop rapide à réduire la distance les séparant. Sans qu'elle ne put réagir, il agrippa d'une main à la mâchoire. Sa poigne était ferme, mais n'avait pas la volonté d'être douloureuse. Le couteau pointée sur son abdomen, lui en revanche, avait tout du menaçant. La jeune femme couina :


- Pitié...

Encore... Encore elle se rabaissait à ça...
Il la relâcha après un rire et reprit sa petite ronde. Il soignait toujours sa prestance, sa mise en scène théâtral. Et elle, elle restait l'unique spectatrice impuissante d'une pièce qui la prenait pourtant pour victime.
Finalement, il reprenait sur leur contact... L'homme devant le Temple. Selon les dires de l'assassin, le malheureux était lui aussi contraint à l'obéissance, obligé d'obéir au cruel messager de Rikni. Lui avait il fait enduré des tourments, à lui aussi? L'avait il menacé, brisé, comme il venait de le faire avec elle?
Lyanna releva son regard azuré vers l'acteur qui faisait la révérence. Elle nota dans un coin de son esprit, malgré le mal de crâne et la fièvre qui gagnaient du terrain, la petite phrase magique par laquelle elle ferait comprendre le calvaire dans lequel elle se trouvait à ce mystérieux tailleur de bois : "Le Serpent doit mordre à nouveau".
Suite à cela, l'assassin reprit sa ronde, tournant autour d'elle, frôlant l'armoire dans laquelle il s'était dissimulé pour la surprendre plus tôt. Il resta silencieux un moment. Aussi, après un petit hochement de tête pour signifier qu'elle avait bien compris, la voleuse se laissa tomber à genoux devant le seau d'eau. Elle commença par boire, utilisant sa main valise comme coupelle pour apporter le liquide jusqu'à ses lèvres tremblantes. Elle en but plusieurs gorgées ainsi, sentant sa gorge se dénouée, sa nausée redescendre. Puis, elle apporta de l'eau à son visage. Elle essuya les pleurs qui ruisselaient encore de ses yeux, ainsi que les sillons salés sur ses joues. Elle passa aussi un peu d'eau sur son front, qui lui sembla bien étonnement chaud. Des gouttelettes roulèrent sur son visage, dévalant son cou, et venant se perdre dans ses vêtements de domestique bien débraillés à présent. D'un geste de la main, elle rejeta les folles mèches carmins loin de son visage. Ca faisait un bien fou... Elle se sentait quelque peu calmée. Sa respiration avait reprit une allure moins soutenue, ses gémissements lors d'un pic de douleurs se firent plus discrets, son esprit semblait retrouver un certain cheminement. Et ses yeux y voyaient surtout un peu plus clair, bien que toujours rouges et gonflés de larmes.
Ses yeux saphirs se posèrent à nouveau sur l'assassin. Que voulait il encore? Le contrat n'était il pas scélé? Pourquoi restait il là, à l'observer, alors que tout avait déjà été dit?
La question la frappa de plein fouet. Voilà qui était des plus pertinents... Se redressant, la demoiselle posa son regard sur son bras droit, ballant à son côté, douloureux et inutilisable, au bout du quel, en plus de cela, il manquait une phalange à l'index.
Impossible pour elle de repasser par les toits... Ou tout du moins, ce serait très compliqué et risqué. Au vu de sa douleur, mieux valait qu'elle ne perde pas de temps à rejoindre le Temple. En restant dans cet état pour la nuit, elle risquait d’aggraver son état. Et descendre par la maisonnée abandonnée depuis de nombreuses années, en plus de la mettre mal à l'aise, était tout bonnement inenvisageable. Le couvre-feu était tombé depuis un moment déjà, et s'aventurer seule dehors signifiait s'attirer de gros ennuis. En plus de cela, imaginez qu'une de ces odieuses créatures rôde là en bas...
La rousse fit une grimace, contrariée... Puis releva les yeux sur son bourreau. La même voix incertaine passa ses lèvres :


- Je ne sais pas...

Elle l'observa un instant, se demandant si ce n'était que la curiosité qui le poussait à poser cette question. A moins... A moins qu'il ne chercha une fois de plus à s'assurer qu'elle avait bien compris les termes de leur accord. A moins qu'elle ne soit prête à jouer le jeu et à se soumettre. A se plier aux exigences voulues, et à céder à leur collaboration pleine et totale...
La voix tremblante, craintive, répugnant à en venir à ce qu'elle n'avait pourtant pas d'autre choix à faire, tant physiquement que moralement, elle acheva sa phrase dans un quasi murmure cassé...


- Tu... Tu as une idée? Ou peut être... Peut être que tu pourrais m'y aider?

Son cœur se serra. Oh non, elle n'avait aucune envie qu'il l'aide. Non, elle n'avait aucune envie de s'abaisser à ça. Pourtant, elle répondait pas instinct, comme en situation de survie, et elle eut beau hurler de l'intérieur, son corps ne répondait plus à ses désirs. Elle restait plantée là, anxieuse, craintive, détruite, se demandant ce qu'il allait advenir de ses questions...
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Meser GlasobrinAssassin
Meser Glasobrin



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MessageSujet: Re: Echange courtois au clair de Lune entre honnêtes gens. (pv Lyanna)   Echange courtois au clair de Lune entre honnêtes gens. (pv Lyanna) EmptyDim 3 Nov 2019 - 14:11
Meser observe sa victime en souriant sous son masque, celui-ci restant impassible, figé dans le métal en une expression neutre, l’apparence de crâne qu’il possède suffisant à faire l’effet souhaité. L’homme aux yeux bleus souffle un rire sinistre à la question de la rouquine, les parcelles de son plan se mettant petit à petit en place, alors que l’assassin écarte les bras en un geste théâtral, jubilant sous son masque, se forçant néanmoins à garder ce ton monocorde, mielleux, déformer par le tissu et le masque recouvrant son visage. De l’aide, bien sûr que le porteur de mort peut lui en procurer, mais à quel prix.

L’acrobate de la nuit se voit déjà, parcourant les toits à la lueur blafarde de la Grande Blanche, sous l’œil vigilant de Rikni, la voleuse sur son dos. Ou contre son torse, il ne sait pas encore de quelle manière celle-ci comportera le moins de risque, pour la mener au Temple. L’assassin y voit ici un moyen de lui prouver sa bonne fois, mais hélas ce serait certainement réduire la distance les séparant bien trop vite et celle-ci ne tombera pas dans le piège si facilement. Après tout il est encore le bourreau face à sa victime, il ne peut pas devenir le sauveur de cette demoiselle en détresse dans la même soirée. Quoique, sa connaissance des assassins semblant être tirée de livres pour jeunes nobles, peut-être la rouquine y serait sensible ? Cette pensée arrache un demi-rire à l’homme masqué.

« Mon aide ? Oui bien sûr. Je peux te la vendre… » Hilare, l’homme croise les bras sur son torse, penchant la tête doucement sur le côté droit, son pied droit en avant, comme si son appui était sur le gauche. « Parle-moi de Rougelac. » La tête se penche de l’autre côté, ses doigts gantés venant tapoter le menton masqué lentement, du bout de l’index, alors que l’assassin patiente quelques instants, laissant à sa victime le temps de comprendre sa requête, son exigence. « Une voleuse aussi célèbre que toi… Soubrette à son service… ?» L’homme croise les mains contre son ventre en garde voilé, arpentant lentement le grenier, avant de se retourner à nouveau en direction de sa victime.

Reculant lentement, l’assassin vient buter contre la table basse de la voleuse, sa jambe droite se replie pour que sa semelle se pose sur le meuble, talon contre fesse, penchant la tête en attendant la réponse de la rouquine. L’explication la plus plausible, et qu’elle offrira certainement, serait la préparation d’un gros coup dans sa demeure, du moins l’assassin le présuppose. Cependant le monde de la noblesse n’est pas si loin de celui de l’ombre, Rougelac aurait donc pu entendre parler de la fameuse voleuse et quémander ses services ? Les rapports au sein de la haute entre sang-bleu ne sont pas toujours cordiaux, peut-être un vol d’informations auprès d’un adversaire ?

L’assassin penche la tête en imaginant toutes les possibilités qu’offre la présence de cette voleuse dans les quartiers des nobles. Souriant largement, Meser détaille la rouquine, son masque sinistre éclairé par la lueur blafarde des bougies disposées dans la pièce, l’assassin remarque avec un certain amusement que celles-ci sont bientôt totalement consumées. Quelle chance pour lui que cette rouquine aperçue dans la taverne ce fameux jour de cauchemar s’avère si intéressante. Comment aurait-il pu deviner que cette dague le mène à cette situation.

Écoutant les explications de la voleuse d’une oreille attentive, le porteur de mort observe la lueur laiteuse de la lune passer par la lucarne du toit, éclairant faiblement une faible zone du sol.

Coucou:
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