Marbrume


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 Suer pour mieux éponger, levons nos coudes et trinquons. (Pv Merrick).

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Dan SobreMilicien
Dan Sobre



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MessageSujet: Suer pour mieux éponger, levons nos coudes et trinquons. (Pv Merrick).   Suer pour mieux éponger, levons nos coudes et trinquons. (Pv Merrick). EmptyDim 25 Aoû 2019 - 20:30
Il ruminait depuis la salle affaire qu'il venait d'essuyer, toujours pas recruté dans une nouvelle coutillerie, le milicien errait sans convictions. Sa bourse s'amaigrissait, les jours passaient, les ressentiments se faisaient de plus en plus difficiles à contenir. La hiérarchie, les riverains, les fangeux et les nobles, aucuns sujets, ni aucunes castes ne parvenaient à l'attendrir. Il enviait les uns, méprisait les autres tant bien que mal. S'identifier devenait une véritable torture pour l’ego, pire que la flagellation, le doute travaillait sinueusement ses nerfs. Allait-il vraiment être condamné à vivre au jour le jour dans la misère et la fange humaine ? N'avait-il pas moyen de se faire valoir au prêt des grand de ce monde, sans ramper? Il avait tout de même réussit par le passé à tuer un fangeu, loin de lui l'envie de s'en attribuer tout le mérite, mais aucun des autres n'avaient survécu. Peut être que les rapports sur lui pouvaient se traduire par "poissard, bâtard mal dressé" et autres expressions dévalorisantes. Ce qui expliquerait son manque de réponses quant à ses demandes d'affectation. C'est pourquoi il se promenait seul en ce milieu d'après-midi routinier. Les miliciens patrouillaient, les marchands vendaient et les grouillots s'évertuaient à survivre. Certains en travaillant, d'autres plus frauduleusement. Il attendait que la nuit tombe pour pouvoir profiter pleinement du seul privilège que sa vocation lui apportait. Pouvoir se promener de nuit lorsque tout le monde était cloîtré chez soit, un paradis pour misanthrope. La loi avait beau être récente, il avait l'impression que ce n'était qu'un droit légitime et naturel.

Ses yeux allaient d'un visage à un autre, les mains sur les flancs sa mâchoire ne desserrait pas. Ca ne servait à rien de se mentir à sois même, il fallait trouver une solution. Il pouvait pousser aux culs des coutilliers qui réclamaient des recrues motivées, mais là plus part de ces derniers n'étaient que des tyrans en manque de larbins. Les têtes étaient connues, mais leurs méthodes peu dévalorisée. Les miliciens pas assez solides pour endurer la pression, n'avait rien à faire dans la milice, complétez ça avec l'argument du respect de la hiérarchie et vous aviez de parfaits petits représentants de la couronne en mal d'hommes forts. Ses idées étaient noires, le moral bas depuis l'affaire de la gamine mordue, il fallait se changer les idées. Il s'était repenti de bon matin, mais y retournerait encore plus nerveusement demain. L'heure était à la dégustation, quitte à dilapider sa bourse, autant qu'il la sente vraiment partir. On lui avait vanté les merveilleuses bières d'une certaine taverne place des chevaliers. La chope miellée ou quelque chose dans le genre.

Après un peu plus d'une heure de recherche, il trouva la Chope sucrée, un nom ayant au finale un peu plus de style que ce qu'il imaginait. Surprit en revanche par le style plus que banal de la chope après les multiples vanteries et compliments qu'on lui en avait fait il repoussa sa capuche sur ses épaules et inspecta les lieux. Promenant son regard d'une table à l'autre, il y avait deux dames, de beaux morceaux, coquettes comme il les aimait. La clientèle n'avait pas l'air aussi raffinée, bien que l'ambiance battait son plein pour une fin d'après-midi. Les inconditionnels leveurs de coudes avaient sûrement décalés leurs plages horaires, accélérant le rythme de leur consommation. Personne pour l’accueillir, vraisemblablement débordée, le milicien ne s'en formalisa pas. Un maigre sourire commençait à déformer son sinistre visage, il sentait qu'il allait enfin pourvoir décompresser. Il savait très bien que l'intuition qui lui soufflait à l'oreille qu'il allait pouvoir éclaircir ses idées, n'étaient qu'un sombre mensonge. Mais puisse les trois lui pardonner, il estimait mériter son moment de débauche. N'étant pas homme à faire les choses à moitié, il allait se faire péter le foi, s'engorger de bière jusqu'à la lie et se défaire des préjugés qui l'enchaîné.

Il s'accouda au comptoir, lorgnant toujours sur la clientèle, guettant une compagnie plus intéressante que l'autre. N'ayant toujours pas commandé, ses papilles et ses narines étaient en ébullitions, rien à voir avec les vapeurs des rues. Mille saveurs ambrées et sucrées venaient l'encourager et l'amadouer, l'incitant à laisser la pression redescendre avant même d'avoir trempée ses lèvres dans la moindre liqueur.
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Merrick LorrenCoutilier
Merrick Lorren



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MessageSujet: Re: Suer pour mieux éponger, levons nos coudes et trinquons. (Pv Merrick).   Suer pour mieux éponger, levons nos coudes et trinquons. (Pv Merrick). EmptyLun 26 Aoû 2019 - 19:23
Une question avait le mérite d’être posée; est-ce que Merrick Lorren fêtait sa promotion, ou bien tentait-il d’oublier et de repousser au loin les affres et maux que celle-ci allait lui faire vivre ? Dur à dire. De fait, l’ivrogne de milicien devenu piètre coutilier ne le savait lui-même aucunement. À juste titre le jeune homme était heureux de gagner en échelon, mais redoutait amèrement les contrecoups de cette montée en grade, notamment alors qu’il se retrouverait sous la tutelle directe de nul autre que Sydonnie de Rivefière, sergente guindé et au caractère acerbe, qui n’aurait de cesse de lui rendre la vie aussi infernale qu’insupportable. Dès lors, adieux les bons jours de calme, de quiétude et de paresse. Pour autant, pouvait-il réellement prétendre rester cloîtré dans ce passé de peu d’action et de laxisme, alors que tout avait changé ?

Une partie du Goulot était tombé, ne devenant rien d’autre que le Chaudron. La place des pendus était encore occupée par une masse importante de criminels suspendus par le cou, mais portait désormais le nom de place des chevaliers. La Chope Sucrée avait été saccagée. Son coutilier, Arthur, avait trouvé la mort comme une pléthore d’autres forbans, piétailles et miliciens, succombés sous les assauts de la fange. Ainsi, il était évident que l’ancienne réalité n’était plus, que Marbrume avait connu des changements inaliénables qui poussait à la transformation. Tous ceux encore en vie devaient se repositionner, se recentrer autour des nouvelles données qui rentraient en ligne de compte. Aussi bien la gueuse que votre fidèle serviteur; Merrick Lorren.

Ainsi donc, sans trop savoir s’il fêtait sa promotion ou tentait d’oublier sa sergente, le nouveau coutilier buvait à un rythme aussi effrayant qu’effarant. Ne cherchant lui-même pas à le savoir, l’ivrogne nageait comme un poisson dans l’eau, maître et habitué dudit environnement que représentait l’établissement de la Chope Sucrée. Déjà fragilisé par le perfide venin des boissons houblonnées ou avinées, le coutilier restait tout de même maître de ses sens, encore aptes à suivre le fil d’une conversation et réfréner ses ardeurs d’ivrogne. Du moins, pour un temps encore.

Alors que la journée s’étirait tristement pour arriver vers le milieu de l’après-midi, Merrick échangeait ragot et commérage avec la seule clientèle qui pouvait peupler son royaume en cette heure de mi-journée; les habitués et autres briscards de la bouteille. Faisant plus souvent silence que l'étalage de son franc parlé, le jeune homme se perdait bien souvent dans sa chope, dilapidant le contenu du contenant et n’esquissant qu’une brève moue intéressée lorsque les quidams et badauds s’adressaient à lui. Pour le reste, son esprit était bien loin, vers un passé tortueux, ou bien en direction d’un avenir fâcheux. L’unique chose qui eut le mérite de le tirer de sa rêvasserie fut le bruit de la petite cloche lorsque la porte s’ouvrit. Relevant les yeux, Merrick Lorren avisa le nouvel arrivant -ou intrus, allez savoir- qui mis les pieds dans l’établissement.

L’homme à l’allure patibulaire portait la livrée de la milice. Visage inconnu de Merrick, le nouvel arrivant ne devait donc pas être là depuis bien longtemps, ou plutôt occuper un rang de maigre importance. Comme lui, somme toute, bien qu’aujourd’hui le tout soit quelque peu différent. Fronçant les sourcils devant cette apparition aussi soudaine qu’impromptue, Lorren ne put s’empêcher de se questionner sur le pourquoi de la présence d’un homme qui devrait plutôt être en train d’effectuer son devoir. Après tout, lui avait une bonne raison d’être ici, de pouvoir boire en journée, tandis qu’il se trouvait cloîtré entre son ancien rôle de troufion et le commencement de sa nouvelle carrière de gradé. N’ayant encore aucun homme à guider, l’homme d’armes ne pouvait qu’attendre et noyer ses peurs et ses peines dans l’ivresse.

Le voyant s’installer au comptoir, au plus près de la cuisine d’où ressortirait Estelle de Chantauvent, la propriétaire des lieux et SA tenancière, le nouveau coutilier décida de se déplacer lui aussi. Sa chope était après tout vide et il pourrait “surveiller” ce drôle de malandrin qui ne lui inspirait pas le moins du monde confiance. “Sur l’départ Lorren ?”.

-”Je vais vers l’avant”. Sans un regard vers l’arrière pour les compagnons qu’il abandonnait, Merrick alla se jucher sur le tabouret qui juxtaposait la position du nouvel inconnu. “Première fois ici, “l’ami” ? Que venez-vous donc chercher ? Seriez-vous en train de faire votre devoir ? ” Le ton n’était pas cordial, c’était une évidence, mais loin d’être menaçant ou bien agressif. Une once de curiosité et de scepticisme ornementait cette brève allocution de celui qui avait déjà commencé son chemin vers l’ivresse. Était-il un espion de la Rivefière ?! Cherchait-il la présence féminine ? Auquel cas il ne l'accepterait pas, sachant que l’unique femme ne ce lieu était la dame de Chantauvent. Venait-il régler une vieille dette d’honneur contre quelqu’un en ce repère ? Créer une rixe et les risques en découlant ? Dur à dire, mais le fieffé personnage ne semblait pas être un enfant de chœur…

Sur ces entrefaites, que la réponse de l’énergumène ait eu le temps de parvenir ou non, la tenancière sortie des cuisines un plateau à la main. Avisant le fait que la rousse avait aperçu le nouveau client, Merrick décida de prendre les choses en main plus rapidement que cette dernière. “Je m’en occupe !” Si le milicien était là pour une femme, il repartirait bredouille, se fit la promesse l’idiot de Merrick Lorren ! Passant derrière le comptoir, faisant comme chez lui et allongeant le bras vers les bouteilles, le coutilier en tira un contenant de tord-boyaux aussi peu cher qu’horrible au goût. “C’est offert par la maison, “l’ami”.” Versant ledit liquide dans un godet, il le poussa d’un doigt en direction de son homologue. Puis, se faisant couler une chope mousseuse, sans un regard pour autrui, il reprit la parole.

-”Merrick Lorren, coutilier. Que venez-vous donc cherchez ici, milicien ?” S’accoudant à son tour au comptoir, bien que ce dernier sépare désormais les deux hommes, le petit gradé plongea dans le contenu de sa chope, laissant le temps à Dan Sobre de répondre ou bien de s'épancher dans l’horrible breuvage qui venait de lui être fournit. Était-ce le début d’une rivalité ? Car après tout, sobre et Lorren n’allait définitivement pas de paire…
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Dan SobreMilicien
Dan Sobre



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MessageSujet: Re: Suer pour mieux éponger, levons nos coudes et trinquons. (Pv Merrick).   Suer pour mieux éponger, levons nos coudes et trinquons. (Pv Merrick). EmptyMar 27 Aoû 2019 - 21:39
La bonne humeur de Dan n'était pas si fragile qu'on pourrait l'imaginer, cette dernière était rare, précieuse, mais surtout solidement nécessaire son hygiène mentale. Si il ne parvenait pas à respirer de temps en temps, ni même à éprouver du plaisir autrement qu'en découpant du manant, qu'adviendrait-il de ses ambitions? Si ce n'est un charnier de lugubres idées dégénérées par la complaisance et la soif de négation. Ses yeux cherchaient la tavernière du regard, espérant pouvoir quémander ce qu'il estimait être son dû. Il voulait vraiment prendre place à l'une des tables qui obstruaient les coins de la salle, pouvoir laisser planer son regard de rapace sur la clientèle. Laisser son imagination inventer leurs existences, déguiser leurs apparences, puis rire de leurs déboires imaginaires. Pour en revenir à la difficulté que représentait la dégradation de son humeur, en réalité, il ne fallait pas plus qu'un titre ou une raison antérieure à ce qu'il désirait fuir. Une grande bringue aux yeux clairs l'interpella, vue l'ambiance de la taverne, jusque-là rien d'inquiétant. L'inconnu est curieux, un trait de caractère aussi séduisant qu'une lame, dans le sens ou cette dernière sert à défendre comme à attaquer. Il suffisait maintenant de savoir où ce pâle bougre voulait en venir. Il voyait bien que ces deux orbites claires ne se figeaient pas dans les siens, l'individu l’inspectait de haut en bas, jaugeant un possible adversaire? Allait-il pouvoir évacuer sa frustration autrement qu'en noyant ses déboire?

Alors que son interlocuteur affichait un rictus indéfinissable, Dan esquissa un mouvement de lèvres qui s'apparentait à un sourire. Ou alors à un prédateur montrant progressivement les crocs, sa nuque laissait plusieurs courants électriques fouetter son échine. Ses épaules se contractaient au rythme de ses battements de coeur, alors qu'il laissait toujours ses mains en évidence sur le comptoir. Pour ne pas laisser l'étranger dans le silence, il se força à lui répondre, malgré le manque de convictions quant à l'intérêt de cet échange. L'haleine de se citoyen était aussi riche qu'un verre fraîchement servit:

"Peut-être ne suis-je qu'un humble serviteur cherchant du réconfort après une dure journée de labeur. "

Ou peut-être serait-il celui qui lui enfoncerait les doigts dans les yeux, pour tirer ses orbites au-delà des bordures que formaient les cernes du client. Au moment où on s'apprêtait enfin à la servir, l'individu eut le culot de renvoyer la tenancière, pour s'occuper de lui? Jusque-là, Dan n'avait laissé qu’apparaître un rictus d'excitation, désormais, c'était un bref ricanement effaré qui lui échappait. Que voulait-il à la fin? Finir dehors avec un règlement de compte d'homme à homme, il le dépassait peut être d’un demi front, mais il était loin de se douter à qui il avait à faire. Fermement décidé à laisser le cours des choses ce poursuivre, curieux lui aussi, après s'être vue offert un verre de tord-boyaux aux saveurs insoupçonnés. Les circonstances douteuses du service lancèrent ses réflexes paranoïaques en action, il lorgnait sur le verre, puis regarda l'autre servir une bière qui avait l'air fortement plus agréable. C'était décidé, il allait torcher ce verre puis lui éclater dessus pour lui prendre sa bière. Les réels problèmes se déclarèrent au moment où Merrick se présenta comme étant coutilier. Alors que Dan cherchait à engouffrait la substance d'une seule traite, il cracha l'intégralité de son contenu à la face de son supérieur hiérarchique:

"Merde!"

Honteux, Dan écarquillait les yeux, il s'était cette fois-ci gravement mis dans la bouse. Patauger ne suffirait pas, la nage crawlée requérait une grande dextérité, ainsi qu'une maîtrise de la respiration impeccable. Il devait se calmer, lorgnant sur son verre en le retournant mollement de la main gauche, Dan s'essuya la bouche vivement de la main droite:

"Mes plus plates excuses, Coutilier Lorren, mais vôtre titre m'a coupé le souffle. Je serais ravis de vous répondre, même de finir cul sec le tort boyaux si il le faut pour me faire pardonner."

Dan avait désormais le verre sur le cœur, et les yeux baissés vers le comptoir, une rage folle était en train de lui retourner l'estomac, alors qu'il cherchait en lui la force et la patience nécessaire pour se présenter. Ca ne dura pas plus de trois secondes en réalité. Mais une marée de rancœur et de biles était en train de submerger ses entrailles:

"Je me nome Dan Sobre, ne vous formalisez pas, ce n'est qu'un nom."
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Merrick LorrenCoutilier
Merrick Lorren



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MessageSujet: Re: Suer pour mieux éponger, levons nos coudes et trinquons. (Pv Merrick).   Suer pour mieux éponger, levons nos coudes et trinquons. (Pv Merrick). EmptyJeu 29 Aoû 2019 - 19:45
Aux yeux de Merrick Lorren, seulement trois types de personnes pouvait venir boire en plein milieu de l'après-midi, alors que la cité continuait à grouiller de vie. Les ivrognes, les désespérés et les salopards. Dan Sobre, sobriquet encore inconnu du coutilier, avait l'air de l'archétype idéal du parfait salop. En outre, le reste des piliers de comptoir, dont Lorren était le représentant, était tout un chacun d'entre eux des ivrognes hilares, affligés d'un désespoir qui allait grandissant à mesure que l'ivresse devenait maîtresse de leur sens. Roi sans couronne de cette assemblé d'être aviné, Merrick pouvait certifier que le milicien ne faisait pas partie de cette engeance. Dès lors, le doute était impossible.

Dan Sobre se devait d'être un salopard.

Toujours est-il que sous cette réflexion pleine de suffisance et guère de sens, le jeune homme commençait à voir sa certitude confirmée par les réactions et les mimiques du faciès de l'inconnu qu'il venait d'apostropher sur son territoire. Visage grinçant et sourire carnassier s'alternaient sur ce faciès qui lui faisait face. En contrepartie, Lorren n'était pas en reste, y allant de ses propres réactions pour démontrer et montrer le peu d'estime que le bagout du troupier lui inspirait. Loin d'être agressif, vilipendant ou harassant, l'ivrogne laissait tout de même transparaître une attitude loin d'être avenante. Oui, Merrick n'était pas un être courageux. À dire vrai, il était même un couard. Or, ici et en ce lieu, supporté aussi bien par un début d'ivresse que son grade supérieur, l'ivrogne se sentait maître.

-"Peut-être..."

Ce fut l'unique réponse qu'il offrit à la répartie de son homologue, penchant la tête, analysant tout ce que son regard pouvait capter, l'ensemble des non-dits qui flottaient toujours entre eux, se regardant en chien de faïence. Laissant place à la trogne irritante, ce fut au tour d'un rictus de venir crever l'abcès du silence. Ce n'était en aucun cas un quiproquo; les deux hommes n'étaient guère partis sur des bonnes bases, et le risque de la rixe allait grandissant. Un frisson glacial courra le long de l'échine de Lorren. Il voyait bien où ils se dirigeaient tous deux s'il ne désamorçait pas la situation. Toutefois, impossible de se rétracter, de courber et ployer cette échine qui était traversée d'un frisson, couverte d'une sueur froide encore invisible. Non. Il en allait de son ego, de sa renommé et réputation. À lui de trouver une échappatoire, de s'émanciper de cette situation conflictuelle avec la victoire, le triomphe.

Lui offrant le pire tord-boyaux de l'établissement gratuitement, tandis que pour montrer la différence, qu'il estimait énorme entre eux, le coutilier se coulait une bière mousseuse à souhait, Merrick dévoila son identité pour enfoncer le clou dans le cercueil de son opposant. S'attaquer à un coutilier le forcerait à y réfléchir à deux fois, non ? pensa le couard effrayé et aviné qui ne cherchait qu'à vaincre sans péril. Bien évidemment, le rang supérieur du jeune homme était en soi très minime. En outre, un coutilier n'avait pas réellement un pouvoir sur les sous-fifres d'un autre de ses collègues. Les miliciens répondaient de leur coutilier et des sergents. Pas d'un autre chef d'escouade. Toutefois, les nouvelles pouvaient aller vite. Merrick pourrait très bien s'assurer que son collègue administre une punition en conséquence à ce troupier si celui-ci dépassait les bornes. Fallait-il encore que Dan en est un et que ce dernier ne soit pas en mauvais terme avec le nouveau promut... mais ça, c'était une autre histoire.

Se penchant vers l'avant, appréciant la réaction qui commençait à se faire sentir chez l'inconnu, Merrick dressa un sourire triomphant avant de perdre de sa superbe, aspergé et attaqué par le liquide qui s'échappa de la bouche de son vis-à-vis. Fermant les yeux sous la surprise de cet assaut, fermant la bouche pour ne pas avoir à goûter à cet alcool de très piètre qualité, Lorren resta silencieux durant quelques instants, interdit et indécis quant à la marche à suivre. Pour autant, c'est la suite des mots du milicien qui désarmèrent la situation. Il ne semblait pas avoir fait cette attaque de façon volontaire, porté par la surprise plutôt qu'autre chose. Essuyant son visage du revers de sa manche, puis récupérant une serviette traînant derrière le comptoir pour effacer les dernières traces et stigmates, Lorren écouta d'une oreille attentive les dires de celui qui se faisait appeler Dan Sobre.

-"...Ça peut arriver à tout le monde, milicien Sobre." Dit-il en souriant, plus amicalement que la dernière fois, bien que son regard restait de marbre. "Allez, pour vous faire pardonner j'ai la solution..." Continua Merrick en s'activant. "Vous payerez notre prochaine tournée, l'ami." Sortant une bouteille d'hypocras, en l'occurrence le spiritueux le plus cher de la Chope Sucrée, le coutilier remplit le verre vide de son comparse, s'en permettant un lui aussi. "Merci à vous, Dan Sobre !" Continua-t-il en levant le contenant et contenu nouvellement rempli pour saluer la "générosité" du milicien qui venait de "l'inviter". Vidant d'un trait ledit breuvage, Merrick continua : "J'espère que vous êtes en fond ! Sinon, il y a toujours moyen d'ouvrir une ardoise..." Termina-t-il avec un hochement de tête satisfait, tenant finalement sa vengeance pour l'attaque au tord-boyaux qu'il avait subit.

Rapprochant sa bière qui l'attendait toujours, délaissant le spiritueux qui était beaucoup trop dispendieux pour être consommé à satiété, le jeune homme continua sur sa lancée. "Alors, Dan. Êtes-vous réellement ici sur votre temps de repos ? Cherchez-vous simplement et seulement la compagnie de l'alcool, bien que votre sobriquet laisse croire que vous êtes un partisan de la sobriété ?" Puis, se passant une main dans la chevelure, Merrick paracheva sa courte période de questions : " Si vous me le permettez, pouvez-vous me dire qui est votre coutilier, soldat ?" Toujours avenant, le sourire dressé et le regard moins froid et distant qu'au départ de leur rencontre sur fond d'altercation, Merrick n'en restait pas moins direct, en quête de réponse à sa pléthore d'interrogation.

Car à ses yeux, une constante restait en place; Dan Sobre était potentiellement un salop.
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Dan SobreMilicien
Dan Sobre



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MessageSujet: Re: Suer pour mieux éponger, levons nos coudes et trinquons. (Pv Merrick).   Suer pour mieux éponger, levons nos coudes et trinquons. (Pv Merrick). EmptyDim 1 Sep 2019 - 16:06
Alors qu'il versait de l'hypocras dans son verre, le visage de Dan se décrispait, compressant un soupir de soulagement dans les tréfonds de sa gorge. Il sentit son buste se gonder un bref instant, alors que ses yeux plongeaient dans ceux du coutillier. Il en était sûr, cet homme était plus une nuisance qu'un danger, l'un n'empêchait pas l'autre. Mais les officiers de ce genre, il en avait connu des moins raffinés et des plus stupides. Déjà Dan lui devinait une certaine bonté pour ne pas abuser d'avantage de son statut, réclamer une tournée n'était pas abusif, ni cruel. Soulagé par la tournure que prenaient les événements, le milicien hocha la tête en souriant plus naturellement. Suivant le mouvement il ingurgita le contenu de son verre lui aussi d'une traite, laissant une partie de sa bourse sur le comptoir. Il n'était pas pauvre, il s'était préparé à boire, comptant bien briser les entraves qui pourrissaient ses journées de procrastination. Démotivé par les gardes gratuites, ainsi que les conversations et missions aux limites de la criminalité et de l'incompétence. Il s'empêcha de lui rétorquer qu'il était prêt à en payer d'autres s’il le fallait. Puis continua d'écouter méticuleusement les propos de Merrick. Le vin était très bon, même excellent, c'était dommage de l'avoir ainsi gaspillé d'une traite. A tel point que Dan décida de s'emparer de la bouteille que le coutillier délaissait. Se contentant de maintenir son sourire, il invitait le gradé à le suivre à une table en coin de salle:

"Je suis congédié, ma coutillerie n'a pas survécus à l'invasion des fangeux. On est que trois miliciens désormais et on nous fait cavaler seuls en attente d'une réaffectation qui tarde."

Il laissa un bref moment de silence peser sur leurs caboches respectives. Ils avaient sûrement tous les deux beaucoup de choses à ressasser, mais l'un comme l'autre préféraient probablement amorcer la beuverie qui se profilait d'une manière moins amère. Dan tira une chaise, puis se vautra dessus en soufflant, il pouvait enfin reposer ses jambes et attaquer les choses sérieuses. Après le vin il passerait sûrement à la bière, mais qu'importe, il désirait vraiment profiter de cet alcool au parfum si raffiné. Ses papilles juraient du cul sec qu'il venait de faire, son ventre en revanche n'éprouvait pour l'instant pas la moindre difficulté technique. Son visage était chaud, ses yeux lucides et clairs. Les festivités pouvaient enfin commencer. Reprenant la conversation sur un ton neutre sans transpirer la joie, il n'en était pas moins avenant:

"Je sens que quelque chose vous importune. Je ne sais pas si ma réputation me précède, mais je n'ai absolument pas l'intention de vous nuire. Je suis ici, car je ne peux plus me contenir. J'ai été économe, dévoué à mon boulot et désormais je suis en train de travailler gratuitement pour cette ville de clampins. J’ai besoin d'évacuer..."

Ses yeux ne quittaient pas ceux du coutillier, quelques minutes auparavant il lui aurait bien cassé le menton, mais il n'aspirait plus qu'à s'en faire une simple connaissance. Il voulait effacer cette animosité qu'il lui portait au plus vite, histoire de pouvoir repartir l'esprit léger, après avoir étanché sa soif bien sûr. Dan commençait à se servir, ayant au préalable pensé à prendre le verre que merrick avait vidé, il lui servit aussi un verre. Reposant délicatement la bouteille, il commençait à humer la boisson tout en s'empêchant de la consommer d'une traite. Avant d'entamer subtilement le liquide rougeâtre, les lèvres du milicien essuyèrent les bords de son verre qu'il inclinait, laissant un petite lampée dessécher sa langue. Il ne put contenir un son de satisfaction, l'encourageant à poursuivre:

"Et vous Coutillier Merrick, à quel quartier êtes-vous affectés et quels hauts faits avez-vous accomplis jusqu'ici? N'y voyez là qu'une simple curiosité de ma part bien sûr, mais pour être aussi méfiant que vous, il est naturel d'imaginer qu'on vous convoite quelques lauriers n'est-ce pas?"
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Estelle LorrenAubergiste
Estelle Lorren



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MessageSujet: Re: Suer pour mieux éponger, levons nos coudes et trinquons. (Pv Merrick).   Suer pour mieux éponger, levons nos coudes et trinquons. (Pv Merrick). EmptyLun 2 Sep 2019 - 0:03


Cet après-midi avait été calme, trop calme au goût de celle qui quelques mois avant le tragique événement avait l’habitude de ne plus savoir où donner de la tête. Son établissement n’avait jamais été aussi proche, aussi calme. Les quelques clients qui osaient encore sortir pour venir consommer n’étaient pas aussi joyeux que par le passé et l’ambiance morose avait le don de contaminer légèrement la flamboyante tenancière. La Chantauvent s’était pourtant fait une promesse : la joie resterait maîtresse à la chope sucrée. L’événement du Roi était derrière eux, ils étaient en vie et plutôt que de s’apitoyer sur la tristesse de la fin, fallait-il se satisfaire d’être en vie. La responsable de l’établissement usait donc de tenue plus colorée les unes que les autres, faisaient entendre sa voix chantante et pleine d’entrain aussi régulièrement que possible et s’appliquait à être la plus dynamique et agréable possible. Laissant le bruit de ses petits talons –ne fallait-il pas exagérer, elle était loin d’être doué avec ce genre de chaussures- sur le plancher, elle alternait entre large sourire, discussion avec quelques habituées, rire parfois un peu forcé.

Son regard scrutait chaque nouvel arrivant, s’essayait-elle-même à quelque manœuvre pour réussir à vendre davantage. Si elle positivait, elle essuyait néanmoins les conséquences de la présence de la fange, de l’attaque et les finances étaient en chute libre. Quoi qu’il en soit, la rouquine ne pouvait s’empêcher de servir avec cet entrain habituel, laissant les plis de sa jupe virevolter au gré de ses mouvements. Sa chemise était déboutonnée sur les premiers boutons, non pas dans un quelconque élan de séduction, mais plutôt par facilité pour ses mouvements et pour soulager les vagues de chaleur qui semblaient l’envahir par moment. Plateau en main, jouant de cet équilibre qui n’était que le fruit que des années d’expérience, elle passait de cuisine à salle, de salle en cuisine sans jamais sembler s’épuiser même pas un peu. Malgré la délicatesse de la période, ne pouvait-elle s’empêcher d’offrir quelques petites choses à manger, à boire, gratuitement. Non, malgré tout Estelle de Chantauvent semblait avoir conservé son altruiste presque naïf.

- « Ne dites pas ça » fit-elle dans un large sourire « La fange est maintenue derrière d’imposantes barricades, la vie va reprendre désormais et les coupables seront rapidement arrêté ! »
- « T’seuh, tu es bien marrante toi et si notre maison était du mauvais côté hein ?! »
- « Eh bien, eh bien, il ne vous reste plus qu’à recommencer du bon côté ! »

Si sa phrase aurait pu être mal interprétée, outrée même, les yeux pétillants de malice et le sourire appuyé et presque contagieux qu’elle parvenait à offrir finissait toujours par avoir raison du client. La boisson offerte finissait souvent par achever la conversation, le tout s’accompagnant souvent d’un remerciement ou d’une promesse de revenir. Plus que jamais les dons réalisés vis-à-vis des pauvres étaient appréciés, plus que jamais Estelle cuisinait toujours un peu plus pour ramener les fonds de potages dans les quartiers les plus malfamés.

- « Tiens, Estelle, tu l’entends toi ?! Non, mais tu l’entends, la milice a retourné la maison de ma voisine, elle a été accusée d’avoir aidé des bannis à rentrer »
- « C’est dramatique Myriam, DRA-MA-TI-QUE » rajouta-t-elle d’un air horrifié « Et tu ne sais pas ce que j’ai perçu moi… La mère Michelle qui courrait derrière son chat, il lui avait emprunté un dessous et si vous voulez tout savoir, c’était certainement le plus affriolant qu’elle possède »

Les yeux de la cliente s’étaient dans un premier temps plissés, avisant celle qui s’appliquait à détourner le sujet de conversation, à faire preuve de légèreté. Un véritable rire de la tablée avait fini par se faire entendre et si quelque indélicat s’était aventurer à questionner la gérante sur ses propres pratiques, avait-elle finalement le mot pour tout, la réponse parfaite :

- « Allons, allons messieurs, il y a des secrets qu’il vaut mieux continuer à imaginer… Si mon presque mari vous entendez… je passe pour cette fois, restez concentrer sur ceux de la mère Michelle »

Un clin d’œil, un sourire et la petite dame disparaissait, non pas sans porter son attention sur Merrick Lorren…. Qui… s’occupait d’un client ? Forcément son attention fut comme subjuguée soudainement. Le désormais coutilier n’était pas connu pour être inactif dans l’établissement –contrairement à dans la milice diront les mauvaises langues-, pour autant, cette fois-ci, quelque chose chiffonnait la maîtresse de maison. Récupérant une commande au passage, s’engouffrant dans l’arrière-salle pour réaliser le potage et servir l’hydromel, elle avait rajouté sur son plateau : deux verres et une moitié de bouteille. Difficile d’identifier l’inconnu en ressortant, néanmoins ne put-elle qu’offrir un sourire à son milicien, ainsi que le même à son interlocuteur. Il était important de fidéliser les nouveaux venus, surtout durant cette période délicate.

- « Voilà, monsieur Maurice, navrée, madame Lamer n’a pas encore pu faire sa livraison de viande… Mais dès qu’elle arrive, je vous fais prévenir et vous réserve le plus beau morceau »
- « C’toi le plus beau morceau Estelle, je te l’ai toujours dis, il a de la chance le bougre ! Ça sent bien bon, merci. »

Un nouveau clin d’œil, un petit rire qui devait paraître naturel, mais qui ne l’était pas réellement. D’ordinaire, Brigitte aurait sans aucun doute fait partie de la discussion, juste au cas où, histoire de faire un petit rappel à l’ensemble… Mais avec les difficultés, la faiblesse des clients et la fermeture chaque soir à cause du couvre-feu… La dame devait s’accoutumer à ce nouveau type de discours flatteur, mais peu agréable. C’est tout naturellement qu’elle avait rejoint le duo au comptoir, essuyant une main humide par l’alcool sur son tablier avant de déposer les deux verres devant Merrick et son inconnu de possible amie.

- « Bonjour, bonjour, excusez-moi pour le retard c’est que les clients son bavard » fit-elle dans un très large sourire, scrutant de son regard gris bleuté l’étranger du lieu « Je suis Estelle la gérante de l’établissement, je vois que Merrick vous a déjà servis, mais si vous avez besoin de quoi que ce soit il ne faut pas hésiter, je suis à votre service ! » poussant du bout des doigts vers eux les boissons, elle se contenta d’ajouter « C’est offert par la maison, pour m’excuser de mon impolitesse. Vous êtes un collègue de Merrick peut-être ? Sous les ordres de cette horrible sergente ? »

C’était la supposition la plus juste qu’elle pouvait faire, que l’homme soit un collègue, sinon pourquoi Merrick resterait à lui tenir compagnie et faire la conversation ? Comme pour avoir sa confirmation à lui, avant le principal intéressé, Estelle l’avait observé un instant. Attrapant un morceau de tissu ainsi qu’une chope vide, la dame s’était mise à astiquer quelques éléments de vaisselles, toujours aussi curieuses et en apparence enjouée.

- « Il paraît qu’elle est devenue hystérique depuis son mariage, une véritable folle furieuse votre responsable » ajouta-t-elle en astiquant plus fermement « Oser rabaisser un héros comme ça, le sauveur de la ville, où va le royaume je vous le demande ?! » rajouta-t-elle toujours active dans ses gestes « La noblesse, ça fait perdre la tête c’est une évidence et si je vous l’accorde il faut bien des femmes pour augmenter les rangs, on ne peut pas être à la fois milicienne et noble ! Il faut choisir ! Non, c’pas vrai ? » elle insista sur l’inconnu toujours inconnu « Vous aussi vous avez fait partie de la sécurité ? Ça s’voit à votre tête, mais vous savez, comme je dis toujours à Merrick, si l’arme ne suffit plus il faut sortir Brigitte ! »

Là comme ça, ça ne devait absolument pas parler au milicien, qui loin d’être habitué n’avait donc jamais pu voir la tenancière se servir de sa casserole pour calmer tout individu suspect et/ou désagréable dans son établissement. Soudainement, son regard sembla s’illuminer un instant, comme une révélation. Si elle voulait que son établissement retrouve sa joie d’antan, il fallait l’animer comme avant… Avisant Merrick Lorren avec un petit sourire en coin –qui ne présageait rien de bon généralement-, elle poursuivit simplement :

- « Je sais exactement ce qu’il vous faut pour vous remonter le moral ! » sortant une panoplie de minuscule petit récipient sur la totalité du long du comptoir –ce qui en faisait une sacrée quantité- elle ajouta tout en remplissant l’ensemble « Celui qui termine le plus de verre le plus rapidement possible gagne la récompense de son choix, sortie, repas, alcool gratuit, discussion… Cela ne se refuse pas, n’est-ce pas ? En plus vous pouvez être en bonne compagnie »

Elle parlait de l’alcool, certainement pas d’elle, ou de Merrick à la rigueur. Roulant une épaule, elle parle d’une voix légèrement plus forte :

- « Deux concurrents vont s’affronter pour la tournée du comptoir, venez miser sur le vainqueur et encourager nos valeureux candidats ! À ma droite, Merrick Lorren, l’habituée, nouvellement coutilier dont l’endurance n’est plus à prouver ! À ma gauche -ayant oublié son nom elle le laisse le répéter pour le redire- Dan Sobre, nouvel arrivant tout aussi redoutable ! QUI remportera ce duel de boisson, je vous le demande ! »

Un clin d’œil à l’un, puis à l’autre et la dame s’était glissée dans la foule, elle devait continuer à servir ce qui était tout à fait normale, mais au moins, l’ambiance venait de changer et quelques curieux venaient déjà mettre une tape amicale sur l’épaule des concurrents, chacun encourageant son « poulain » à sa façon


[Voilà pour mon petit passage, si besoin vous me faites signe ♥ ]

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Merrick LorrenCoutilier
Merrick Lorren



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MessageSujet: Re: Suer pour mieux éponger, levons nos coudes et trinquons. (Pv Merrick).   Suer pour mieux éponger, levons nos coudes et trinquons. (Pv Merrick). EmptyJeu 5 Sep 2019 - 20:13
Bon vivant, Merrick Lorren avait fait fi de la hache de guerre qui semblait se dresser peu à peu au début de leur échange houleux avec le milicien Sobre. Ne la rangeant pas pour autant, attendant de voir l'évolution de la chose, mais prenant tout de même ses distances avec une potentielle rixe verbale, le coutilier décida de laisser une chance au nouvel arrivant. Tout d'abord, son acceptation de payer l'hypocras réussit à l'attendrir, lui, l'ivrogne invétéré. Dès lors, le crachat du précédent tord-boyaux à son visage fut rapidement oublié, mis de côté. Il y avait des choses plus graves et plus importantes dans la vie, non ? Cette nouvelle bouteille de qualité était l'une de cesdites prérogatives supplantant tout le reste.

Lorsque Dan expliqua pourquoi, il était libre de presque toutes fonctions en ce milieu de l'après-midi, Merrick ne fit que grogner sa compréhension de la chose. Après tout, il vivait lui-même une situation semblable, tandis qu'il était chef d'une coutelerie fantôme, gradé d'une troupe en manque cruel d'homme d'armes. "Les temps sont durs." Parole creuse, mais bien réelle. Énoncé fade, mais cruellement véridique. Sans plus s'apitoyer sur les sorts respectifs, sachant que ni l'un ni l'autre ne voulait cela, le jeune homme suivit son comparse en direction d'une table un peu plus en retrait que les devants de la scène que représentait le comptoir du bar. Sans plus de manière et faisant comme son compère, Lorren se laissa choir sur la seconde assise, déposant son bras sur le support de la chaise et croisant la jambe droite pour plus de confort.

À la prise de parole de son homologue, Merrick haussa les épaules d'un geste lent, morne et las. Plongeant son regard au fond du contenant dans lequel il sapait le contenu, le milicien fit tourner son breuvage tout en réfléchissant à la suite de ses dires. "Je ne vous connaissais nullement avant votre venue ici. Pas même de réputation." Dit-il tout d'abord, résistant à l'envie de sous-entendre que cela n'avait même pas été nécessaire pour s'inquiéter de sa mine patibulaire, de son air pénard. Peut-être qu'au final qu'il était trop à fleur de peau, voyant des êtres nocifs, calamiteux et dangereux un peu trop vite... plongeant son regard dans celui de Dan Sobre, il renouvela ce lent haussement d'épaules, l'agrémentant tout de même d'un sourire. "Je n'ai rien contre vous, Sobre. Vous êtes le bienvenu en ces lieux si vous respectez l'établissement, sa clientèle et son personnel, évidemment..." Paracheva-t-il, traçant une ligne de civilité à ne pas franchir. Cela pouvait sembler affreusement fantasque et courtois de la part de Merrick. Toutefois, la Chope Sucrée était ce qui s'apparentait le plus à sa demeure. En outre, la tenancière lui "appartenait" et il n'escomptait pas partager le moins du monde. Se perdre dans l'ivresse, évacuer dans l'alcool était quelque chose qu'il pouvait accepter. Chasser sur son territoire, aucunement.

La suite de la conversation s'articula plutôt autour de lui qu'auprès de son vis-à-vis. Le sourire vacillant, le teint blêmissant à la mention de ses "hauts faits" d'armes, Merrick tenta de garder son calme, tandis que les visions d'horreur de l'attaque sur le Goulot revenaient le hanter. Oui, cette offensive contre la fange faisait de lui un héros pour les petites gens. Pour lui, il n'était qu'un bourreau, ayant sacrifié pléthore pour sauver la majorité. "Milice de l'intérieur. J'ai participé à l'offensive contre la fange dans le Goulot. D'où mon titre." S'épanchant d'une longue lampée de son breuvage houblonné et ambré, il continua lentement pour maîtriser sa voix. " Ma coutelerie est décimée. Je suis en attente d'affectation de nouvelles recrues pour me faire donner mes ordres de mission. Voilà." À plus d'un titre, leur destin était plus que semblable au sein des forces armées du Roi nouvellement couronné.

Se penchant pour finaliser sa prise de parole, pour définir les "lauriers" qui lui étaient convoités et qu'il ne voulait pas partager, Merrick fut forcé au mutisme par l'apparition de nul autre qu'Estelle de Chantauvent. Se replongeant au fond de son assise, la couvant d'un regard surprotecteur, tout en analysant les réactions de son homologue d'un œil torve, le coutilier attendit que les présentations soient faites. "...Estelle." Tenta-t-il de la couper lorsqu'elle parla en mal de Sydonnie de Rivefière, sa supérieure hiérarchique qui lui menait la vie dure. Incapable de la forcer au mutisme, alors qu'elle s'épanchait de mot guère flatteur à l'égard de la noble gradée, le coutilier resta muet. Le mal était fait. Tant pis...

-"Voici Dan Sobre. Une nouvelle connaissance que je viens tout juste de rencontrer. Estelle est ma..." promise n'eut-il pas le temps de proférer, alors que la propriétaire des lieux repartait de son babillage intempestif. Soupirant, mais la laissant faire, bien qu'il ait personnellement conscience que la jeune femme à la chevelure de feu s'efforçait dans faire plus que nécessaire pour s'assurer d'un climat guilleret et sain à l'intérieur de la Chope Sucrée, l'ivrogne continua à la regarder déballer son numéro. Derrière ce masque de paraître, cette façade de jovialité et d'extravagance, tout n'était pas aussi positif, calme et bénéfique. Mais couard comme il était, le jeune homme laissait couler, déchiré entre agir ou ne rien faire, ne sachant aucunement ce qui serait le mieux pour la dame de Chantauvent.

-"Je ne pense pas que..." Ce soit une bonne idée. Mais encore une fois, trop tard. La rousse venait d'installer les verres et d'ameuter la foule pour que le combat soit vu et su de tous et par tous. Soupirant et levant les mains en signe de reddition et d'excuse pour Dan Sobre, Merrick l'invita à se diriger le premier vers le bar, tandis que la rouquine continuait de déblatérer le but et la récompense du jeu. Lui connaissait suffisamment la rixe en venir pour qu'il fasse fit des énoncer. Face à son opposant et aux verres, entouré des partisans ignares et hilare, le jeune homme contempla son adversaire fixement. "Il est évident qu'Estelle n'est aucunement un prix ou bien une récompense que vous pouvez vous accaparer." Il était l'heure de mettre les choses au clair. Laissant un silence planer durant quelques instants, il finit par retrouver son sourire une fois convaincu que le message était passé -mais peut-être pas accepté-. "De toute façon, faudrait-il encore que vous ayez réellement une chance de gagner.

-"Prêt, Dan Sobre ? "
-"Alllllez, Lorren !"
Un autre poussa une chansonnette drastiquement différente: "Eh, le nouveau ! Battez-le pour moi, ce salop !" Éructa un inconnu dans la masse anonyme, tandis qu'un certain nombre y allait d'un rire gaillard et de hochements de tête encourageants.

Une fois que l'aval du milicien fut acquis, la compétition put débuter. 20 verres chacun. Ce n'était pas un maigre chiffre. Estelle désirait réellement une véritable lutte, un combat jusqu'à l'ivresse. Ah, cette femme qui le poussait dans le vice, vers ses pires carences sous l'idéal de dresser un jeu... elle était adorable pour ça. Le tout commença plutôt tranquillement. Convaincu de sa victoire, Merrick regardait son vis-à-vis et la descente de ce dernier. Les prémices étaient toujours rapides pour ceux ayant l'envie de triompher. Ainsi, le coutilier n'était en aucun cas troublé que l'un et l'autre se talonnent godet après godet. Au final, il savait s'était l'endurance qui ferait défaut. Comme pour tous les autres auparavant.

Toutefois, vers le dixième verre, Merrick commença à froncer des sourcils, tandis que la foule acclamait et prenait de plus en plus le parti du prétendant au titre qui talonnait effroyablement le champion qu'il était. Se pouvait-il que Dan Sobre triomphe...?! Impossible ! Accélérant le rythme pour le semer, faisant subir même à son foie entraîner une lutte âpre et ardue, le jeune homme tenta de prendre l'avance qui lui offrirait la victoire. Mais encore là, Dan suivit, réajustant son rythme ou continuant sur sa lancé éclaire. Au coude à coude, parfois même dépasser, Lorren s'accrocha. 15 verres. Puis, 16 et enfin 17. C'est à ce chiffre faramineux qu'un maigre écart commença peu à peu à se creuser. Prenant la tête, Merrick se savait proche du sacre, de la consécration.

Le dernier verre en main, Merrick se permit d'ouvrir la bouche pour glisser quelques mots avant de se préparer à l'avaler tout rond. "Échec et mat, Sobre !" Son regard pétillait et son sourire démontrait l'amusement qui découlait du concours. Loin d'être crâneur, le coutilier respectait plutôt la descente infernale de celui qui l'avait envoyé jusqu'à ses derniers retranchements. Sans l'ombre d'un doute que l'alcool s'abattrait sur lui avec force et fracas. Mais pour l'heure, il n'y pensait pas, à un verre de la victoire.
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Dan SobreMilicien
Dan Sobre



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MessageSujet: Re: Suer pour mieux éponger, levons nos coudes et trinquons. (Pv Merrick).   Suer pour mieux éponger, levons nos coudes et trinquons. (Pv Merrick). EmptyDim 8 Sep 2019 - 17:55
Alors qu'il espérait simplement se vider l'esprit en s'imbibant stupidement d'alcool, un flux d'informations plus que cruciale venaient de lui tomber droit dans le bec. L'homme qui se tenait devant lui était probablement un héros des temps modernes, ayant une réelle raison de s'automutiler à coup d'houblon. Quant à sa supérieure hiérarchique, savoir que cette dernière avait un caractère comparable à son fendoir, confirmait ses soupçons vis à vis de la hiérarchie. Ces enflures pouvaient se permettre ce qu'on lui interdisait, sous menaces de le punir de multiples manières. Marié avec un noble, hystérique, capable d'insulter un héros sans s'inquiéter de perdre sa position. Un rêve qu'on lui refusait depuis bien des années.

Le regard de Dan se promenait de Merrick à la serveuse, il n'avait pas grand-chose à dire, ni vraiment le temps d'en placer une pour être honnête. Se contentant d'hocher la tête, en soufflant ses humeurs et impressions il ne descellait pas les lèvres. Il gardait en tête que Merrick allait peut être pouvoir le tirer de sa torpeur actuelle, lui donner accès à un poste fiable et honorifique, servir sous les ordres d'un héros ayant fait face à la Fange alimentait le brasier d'ambitions qu'il contenait depuis trop longtemps. La tenancière était agréable à regarder, bien que les regards que lui jetaient Lorren et Estelle en disaient bien long sur leur relation. Du moins il supposait, car il devait être difficile autant pour la réputation de Merrick que celle d'Estelle d'assumer une relation ouverte. Que ça soit être le compagnon d'une tenancière de bar reconnu, ou bien femme d'un milicien fraîchement promu. Ils devaient s'en voir pour se supporter mutuellement, voir même se trouver.


Réalisant que ses pensées s'égaraient dans des drames indécents qui ne le concernait pas, le levage de mains de Merrick et la joie qui rayonnait à travers le visage d'Estelle le sortir de sa torpeur. Qu'est-ce qu'il venait de faire ? Pourquoi s'était-il retrouvé au milieu d'un concours de beuverie? Et pourquoi s'en inquiétait-il? Un attroupement d'ivrognes s'étendaient derrière eux, supportant chacun leurs poulains respectifs, misant des misères sur le déroulement le plus probable. Dan n'était pas vraiment inquiet, confiant en ses capacités d'ingurgitations, il s'inquiétait beaucoup plus quant au contre coup que cela allait lui infliger. Il n'avait pas vraiment l'alcool mauvais, enfin, mauvais était un bien grand mot. Mais désinhiber à l'extrême, Dan était effectivement un potentiel danger pour la populace, comme pour lui-même. Le milicien était venu pour boire, mais la conversation que les deux oiseaux venaient d'entretenir lui avait passé cette envie, désormais ce qu'il désirait c'était rejoindre la coutillerie de Merrick et gagner une solde. Si cet homme était réellement le héros qu'Estelle prétendait, il pourrait s'en servir comme d'une estrade pour à son tour gérer sa propre coutillerie.

Une fois les deux concurrents prêt, Dan ne pouvait plus reculer, ils étaient chauds, les verres étaient servi, les pensées étaient trop confuses et nombreuses pour ne pas craquer sous la pression. Il se contenta de sourire, puis d'enclencher les hostilités en descendant le premier verre. Il n'avait pas l'intention de ménager Merrick, il aimait aussi jouer, mais il supportait encore moins de se laisser perdre. les verres s'enchaînaient, les regards des deux concurrents s'entrecroisaient lorsque ils lorgnaient sur ce qu'il restait. Les yeux de Dan ne parvenaient pas à comptabiliser avec exactitude le nombre de verres qu'il restait à son adversaire, il sentait sa gorge se dilater, puis se contracter dans une doucereuse dance. Il ne s'était pas livré à ce genre de beuverie depuis trop longtemps, ses sens commençaient dès le dixième verre à le trahir. N'écoutant que son courage, ainsi que son sens de la compétition plutôt diminué pour reprendre la course. Plus de regards furtifs sur la consommation de son adversaire, plus d'intérêt à essayer de trouver du réconfort dans les encouragements de la foule, plus de pensée négative. Juste lui est les cinq derniers verres avant la victoire. Ah, peut être six finalement, ça devenait difficile à dire, mais il n'avait pas l'intention de s'arrêter là. Il continuait de boire, ses lèvres avaient disparu, son visage se contractait de plus en plus fortement alors que son estomac cherchait un échappatoire.

Des planches bien imbriquées, pas une seule toile d'araignées, que cela soit dans les arêtes ou les coins, le plafond de cette auberge avait quelque chose de tranquillisant. Il sentait une force improbable et chimérique décupler ses muscles, alors qu'un sourire balafrait son visage dans une mimique qui contraignait ses airs de dur à cuir. Il n'était plus réellement là, ni même ailleurs, il s'absentait et revenait quand bon lui semblait, pouffant comme un gamin de onze ans qui aurait vu un dessous de jupe. Il cherchait instinctivement le dix-huitième verre, mais ne trouva que des récipients renversés ainsi qu'un comptoir humide:

"Échec et mat, Sobre !"

"Merde...ça veut dire que j'ai encore perdu hein? "


Des rires éclatèrent derrière eux, piquant un brin d’orgueil, ses sens reprirent conscience dans une bousculade interne qui lui incendiait les tripes. Il ne supportait pas qu'on se moque de lui, qu'on le rabaisse. Ils se prenaient pour qui ses pauvres témoins de la fatalité à lui rire au nez? Ses dents se serrèrent brièvement, alors qu'il se retournait en égouttant sa main droite, certains félicitaient merrick, alors que d'autres commençait à taper l'épaule de Dan, en le félicitant malgré son échec. Ils lui expliquaient brièvement qu'il avait à faire à un gros morceau, mais que cela n'excusait pas le gâchis des trois derniers verres qu'il lui restait:

"Tu aurais simplement pus dire que tu n'en pouvais plus mon gars, pas la peine de feinter l'ivresse aussi rapidement haha!

-Si tu ne veux pas te retrouver à feinter autre chose dans les minutes qui suivent, tu me lâches l'épaule et tu dégages."


Il lui avait murmurer ça dans le creux de l'oreille, certains pouvaient sûrement témoigner de l'action, sans pouvoir affirmer ce qu'ils s'étaient dit. Mais la jovialité du client avait disparue, il avait rebroussé chemin en dégageant vivement son bras de l'épaule de Dan. S'excusant dans un sourire forcé, sans lâcher sa chope il s'en retourna à une table plus loin. Laissant ce dernier à ses bourses frelatées, le milicien se frappa le buste en expirant. Il n'était pas encore tout à fait ivre, mais cela ne serait tarder, il se retourna vers Merrick puis le félicita:

"Je salue bien bas vôtre descente Lorren, vous m'avez mouché... Est-ce qu'on pourrait s'isoler quelques instants, j'aimerais décuver au calme. "
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Merrick LorrenCoutilier
Merrick Lorren



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MessageSujet: Re: Suer pour mieux éponger, levons nos coudes et trinquons. (Pv Merrick).   Suer pour mieux éponger, levons nos coudes et trinquons. (Pv Merrick). EmptyLun 23 Sep 2019 - 4:11
La lutte avait commencé tambour battant, résonnant sous les vivats et les cris des ivrognes hilares venus encourager les deux belligérants se faisant face. Ici, nulle arme blanche ou mortelle à même de se blesser l'un et l'autre. De fait, plus course que rixe, le duel qui opposait Dan Sobre et Merrick Lorren s'inscrivait dans l'âpreté d'un perfide spiritueux qu'ils se devaient d'ingurgités excessivement rapidement pour triompher. Pourquoi s'étaient-ils embarqués là-dedans ? Probablement qu'aucun des deux lascars en question n'avait la réponse. Et dans le fond, qui s'en souciait réellement, là, en cet instant et au milieu de cette foule en liesse, au centre de la cour qui faisait du coutilier un roi aussi puissant que celui siégeant dans son château sur l'Esplanade ? Toujours est-il que pour rester l'empereur de cette masse de gueux et de badaud ébaubit par le perfide venin du houblon, il fallait vaincre. Car en cas de défaite, il serait destitué au profit de celui qui se faisait passer pour un fervent partisan de la sobriété avec son nom.

Toujours est-il qu'aux prémices de la lutte, Merrick n'était pas inquiet. Il ne l'était pas plus après les premiers verres. Il le devint pourtant excessivement rapidement vers la fin, alors que le milicien enchaînait à un rythme équivalent la descente d'alcool de celui qui lui était supérieur de rang, mais rien d'autre. Décuplant les efforts pour éviter les affronts de la défaite, l'ivrogne réussit à pousser dans ses derniers retranchements pour accélérer la manœuvre et l'opération de descente du coude. Grand bien lui en prit, alors qu'il put annoncer sans autre forme de procès, ni sommation, la défaite de son rival d'un "échec et mat" bien audible pour tous.

-" Tu ne peux pas voir ça comme une défaite, l'ami !" Répondit un Merrick Lorren bon joueur dans la victoire. Bien évidemment, mauvais perdant, le jeune homme était en mesure et apte à faire preuve de retenue une fois couronnée des lauriers. Sans eux, il pouvait se transformer en un véritable salopard dans ses propos. "Ta descente est... admirable !" Dit-il après pris le temps de respirer un bon coup. Son estomac se rappelant à lui, criant de désarrois devant le traitement qu'il avait subit. Par la Trinité que ce n'était pas saint ! Mais après tout, le coutilier était bien loin d'en être un, alors...

Trop occupé à rester droit et fier, à lutter contre ses nouveaux ennemis qu'étaient ses organes internes, Merrick ne vit pas la petite scène qui se joua entre Dan et l'un des spectateurs de la joute. À dire vrai, même en l'ayant vu, il n'aurait su quoi en penser. Et puis, il n'était pas le père -ou le responsable- de l'un ou de l'autre, après tout ! "Comme je vous l'ai dit, vous avez été un adversaire plus qu'admirable, Sobre." Puis souriant malicieusement. "Foutu nom trompeur !" L'invitant à se retirer à leur table qu'il avait quittée: "Je vous suis."

S'affalant en tombant dans la chaise qu'il avait quittée, l'Homme D'armes retrouva la chope à peine touchée qu'il avait laissée en partant en "guerre". L'attrapant d'une main, s'épanchant d'une gorgée pour soulager son estomac qui était ballotté en tout sens par le ressac inattendu de l'ivresse le guettant, Lorren soufflant avant de redéposer le contenant et son contenu sur la table. Croisant les doigts derrière sa tête et déposant cette dernière dans ses paumes de main, qui formait un filet pour lui offrir un support, le coutilier égara son regard sur le visage de son homologue. "Première fois que vous participez à ce genre de combat ? Si oui, j'avais un méchant avantage, il va sans dire !" Souriant et attendant la répartie de son vis-à-vis, l'ivrogne continua par la suite dans un registre complètement différent.

-"Je vais être particulièrement honnête avec vous, Sobre. À première vue, je ne vous aimais pas beaucoup. Mais maintenant...maintenant, c'est derrière nous !" Dit-il en se penchant vers l'avant. Était-ce l'alcool qui le rendait joyeux et guilleret, le faisant s'affranchir de son premier sentiment d'inquiétude en ayant vu Dan apparaître sur son "territoire" ? Dur à dire. Pour autant, pour le moment, une certaine dose de respect semblait s'être créée entre les deux lascars. Serait-elle là pour durer ? Difficile à savoir. Mais sur le coup, il semblait évident pour Merrick Lorren qu'il lui fallait corriger et rectifier sa vision erronée de son comparse de profession. "Pour tout vous dire, je vous aime bien, l'ami ! Allez, santé !" L'invita-t-il ainsi à trinquer avec lui.

L'alcool commençait à frapper, à se faire ressentir après leur jeu peu judicieux. Sous peu, l'ivresse prendrait le pas sur sa conscience encore quelque peu claire et non ternie par les brumes des spiritueux. Sous peu, Merrick Lorren pourrait s'égarer dans ce sentiment d'abandon que lui procurait les flots tumultueux de l'ivresse, pourrait oublier ce pour quoi il se détestait. Héros du Goulot ? Plutôt bourreau du Chaudron, vous voulez dire... toujours est-il que pour le moment, ces tracas ne torturaient pas son esprit aviné qui s'amusait de la présence de Dan Sobre.
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Dan SobreMilicien
Dan Sobre



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MessageSujet: Re: Suer pour mieux éponger, levons nos coudes et trinquons. (Pv Merrick).   Suer pour mieux éponger, levons nos coudes et trinquons. (Pv Merrick). EmptyMar 24 Sep 2019 - 0:37
Ils étaient finalement bien posés dans leurs sièges de fortunes, trinquant comme de vieux amis. Trompeur, l'ambiance et la fluidité avec laquelle ils enchaînaient la conversation en laisserait personne imaginer qu'ils venaient à peine de se rencontrer. Sans aller jusqu'à se prendre dans les bras, Merrick comme Dan s'étaient décrispés. Il n'était plus question d'égorger l'un pour une phrase mal placée, ni de fracasser l'autre pour préserver sa réputation. Ils n'étaient que deux simples guerriers ayant essuyés un défis dont Lorren était sorti victorieux de quelques coudes. Le milicien sous l'effet de l'alcool, prenait avec d'avantage de plaisir les compliments modestes du coutillier. Sa descente était en effet quelque chose dont il était fier, bien que ce ne fût en rien sa spécialité, il avait toujours sus vider les gourdes et fêter les heureux événements. De pénibles souvenirs revenaient brusquement le hanter. Comme des interférences brutales cillant sa vision, il revoyait des visages échanger des sourires et de verres avec lui. Puis il entendait des hurlements et des plaintes dans la même foulée. Bien que cela n'ait durée qu'une fraction de secondes, cela commençait déjà à le titiller. Reprenant contenance en buvant, il s'empressait de répondre à la question de Merrick:

"En effet je n'avais jamais eu autant de verres à descendre aussi vite. J'ai pourtant torché plus d'un tonneau, mais là j'ai faillis me noyer derrière vous!"

Il essuyait ses lèvres, puis recommençait à boire modestement, étant encore sur le spiritueux, il fallait calmer le jeu. Son ventre gargouillait passablement bien, sa tête était prise par des bouffées de chaleur qu'il mesurait de moins en moins bien. Alors qu'il commençait à hésiter sur la prochaine mixture qu'il allait ingurgiter, Merrick lui confiait le fond de sa pensée. Laissant une impression étrangement satisfaisante, Dan se sentait soulagé. Il n'était pas ému, mais savait qu'il pouvait désormais compter sur cet homme pour passer une bonne soirée. Le sentiment était partagé, maintenant il ne restait plus qu'à conclure en festoyant! Un rire roque lui échappa, alors qu'il balayait l'air devant lui en signe d’indifférence:

"Il en va de même pour moi, comme vous dîtes c'est derrière hic, pardon! Derrière nous! Heureusement, les trois nous ont laissés un apaise cœur infaillible pour ce genre de rencontre."

Il retournait son verre vide, montrant ce dont il parlait bien que l'évidence même parlait pour elle-même. Son regard se promenait évasivement sur la clientèle, sans chercher les ennuis, son instinct restait primaire. Il se surprenait à ne pas aimer les frusques d'un tels, ou bien le rire d'un autre, ne s’en privant pas pour le faire remarquer avec quelques commentaires qu'il s'adressait pour lui-même. Balayant sa chevelure vers l'arrière en soupirant, il opta pour conserver un peu de vin et préféra se faire servir une bière lorsque la serveuse passa prêt d'eux. Il complimenta le vin, ainsi que le sourire de cette dernière, puis s'en retourna vers Merrick. La curiosité était un vilain défaut avec lequel Dan luttait sans combattre. Il aimait bêtement, savoir qu'il discutait avec quelqu'un de plus haut gradé que lui, surtout que ce dernier venait de lui témoigner de la sympathie. Chose suffisamment rare pour le pousser à discuter:

"Loin de moi l'envie de plomber l'ambiance en parlant boulot. Mais de ce que je comprends, vous êtes en recherche de recrues et je suis en attente de recrutement... on pourrait peut-être s'arranger non? "

Il jouait avec son verre, le faisant désormais tournoyer du pied sur la table en regardant directement Merrick. C'était une approche directe, sans honte ni ni regret l'alcool ainsi que la soif de pouvoir parlaient en son nom. Il était ambitieux, mais surtout vénale sur les bords et en avait marre d'attendre une lettre affectation qui ne cessait de tarder. Si ce coutillier était un héros en manque d'homme serviable, Dan se ferait un plaisir de se dévouer à sa cause. On ne pouvait pas simplement monter en grade sans raisons valable. Cet homme, bien qu'il fût tôt pour en juger, semblait désintéressé par la gloire. Il n'était pas imbu de sa personne, savait plaisanter et prendre du bon temps. Alors autant en profiter et chercher à se positionner à ses côtés plutôt que d'attendre et se laisser affecter sous les ordres d'un vieux pince maigre. Sa bière arrivait, alors qu'il laissait Merrick lui répondre, il toisait de loin un trio mal vêtus, qui semblait le dévisager depuis quelques secondes maintenant. Rien d'anormal, puisque Dan avait préalablement renvoyé paitre l'un des membres de leur petit groupe. L'échange de regard fut bref mais suffisamment intense, pour évacuer les vapeurs d'alcool qui embrumait sa méfiance naturelle. Ses sens bien qu'amoindris commençaient à resurgir de manières vives.
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MessageSujet: Re: Suer pour mieux éponger, levons nos coudes et trinquons. (Pv Merrick).   Suer pour mieux éponger, levons nos coudes et trinquons. (Pv Merrick). EmptyLun 30 Sep 2019 - 23:14
L'alcool commençait à se faire ressentir, étrillant les palabres de Merrick Lorren du poison qui commençait à se rependre dans son organisme, embrumant son esprit et engourdissant ses sens. Pour autant, lui l'ivrogne, ne le regrettait aucunement. Après tout, n'était pas le genre de sentiment qu'il recherchait habituellement ? Toujours est-il qu'heureux de voir qu'il était sur la même longueur d'onde que Dan Sobre au niveau du renouveau de leur relation, c'est-à-dire de l'enterrement de la hache de guerre au profit d'une camaraderie dans la beuverie, le coutilier était fort aise sur l'instant. Envoyant sourire et hochement de tête satisfait en direction de son comparse, le jeune homme continuait à s'abreuver du liquide qui baignait au fond de sa chope.

Alors que son regard ne quittait quant à lui pas le moins du monde la table et son homologue, le coutilier ne remarqua pas qu'il en était complètement différent pour Dan. "Je reviens, je vais pisser." Se levant, tanguant modérément sur ses jambes plus faibles que d'ordinaire, l'homme d'armes se dirigea vers l'extérieur. De fait, Merrick n'avait pas réellement mal jugé Sobre à son arrivée dans l'auberge. C'est plutôt désormais qu'il prêchait l'erreur en le voyant comme un être plus qu'honnête et bienveillant. L'excès de spiritueux et de houblons ne l'aidait guère, mais le nouvel arrivant à la Chope Sucrée n'avait pour autant pas perdu sa mine patibulaire et son air pendard. Toutefois, l'alcool avait oblitéré ce tracas de l'esprit de l'ivrogne. Le regretterait-il à l'avenir ? Tout dépendrait de la conduite du principal concerné.

Revenant après s'être soulagé, retrouvant l'assise qu'il avait quittée, Lorren écouta la suite des dires de son vis-à-vis. Au départ, les propos de Dan éveillèrent un sursaut d'inquiétude chez Merrick. Parler boulot ? Pourquoi ? Là, maintenant ? Est-ce que ce mécréant était finalement un espion de la Rivefière, de cette foutue sergente qui lui cherchait noise sur noise ?! Pour autant, la suite eu le don de le rasséréner, et même de l'enchanter grandement. Alors que sa bouche s'était ouverte sous la stupeur, le jeune homme finit par se pencher vers l'avant, s'appuyant sur la table, et offrant un sourire de confident à son homologue.

-"Je n'aime généralement pas parler de boulot, Sobre, mais là..." là s'était différent, pensa-t-il en haussant les épaules. "Je serais stupide de refuser cette offre si généreuse ! Je serais encore plus stupide de me passer d'un milicien aux compétences si prometteuses !" Poussa-t-il l'audace à formuler en offrant un clin d'œil à Dan, parlant de la descente d'alcool de ce dernier. Est-ce que le principal concerné comprendrait de quoi voulait parler le coutilier ? Dur à dire, difficile à savoir... "Bref, les portes de ma coutelerie vous sont ouvertes si vous le désirez, Dan Sobre !" S'était dit, l'offre était faite. Tout était désormais entre les mains du milicien en lui-même.

Tout était dit en ce jour. Non pas que la conversation n'était pas hautement attrayante, intéressante et importante, mais simplement que l'ivresse rattrapait le sérieux au grand galop, oblitérant pour un temps ce sujet de dialogue au profit de chose plus futile et triviale. Les verres s'enchaînant pour Merrick, difficile d'imaginer un retour en arrière possible, alors que l'alcool continuait à miner et saper ses dernières bribes de conscience encore claire. Clairsemé par cette ivresse, l'esprit épars par l'embrun des effluves des boissons, le jeune homme n'en menait plus large et ne retrouverait aucunement une clarté d'esprit suffisante pour continuer sur les aléas des conversations concernant le travail.

Évidemment, il n'oublierait pas l'offre -et la possible acceptation- faite à Dan. Or, si jamais le duo voudrait approfondir cet échange, il faudra attendre en un autre jour et un autre temps. Car en cet instant, il était l'heure de lever le coude et de trinquer, tout simplement.
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