Marbrume


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MessageSujet: Retour sur Marbrume [Pv Dan Sobre]   Retour sur Marbrume [Pv Dan Sobre] EmptyLun 26 Aoû 2019 - 18:41
Retour sur Marbrume
C

es derniers jours avaient été radieux. Du moins, autant qu’ils pouvaient l’être compte tenu de ce que la Fange avait fait du royaume. Compte tenu de la peur permanente qui vivait en chacun des habitants de Marbrume, qui empestait dans les bas-fonds de la ville. La mort régnait à ses côtés, en maitresse sulfureuse et insoumise. Curieux mélange. Mais dans l’ensemble, l’été avait été chaud et ensoleillée, aussi une grande part des habitants avaient pu profiter de l’extérieur et des festivités, le cœur un peu plus léger que durant la période sombre. Àliya la première, qui en avait profiter pour entretenir et faire son jardin. Repiquer, ébourgeonner, débourrer, éclaircir, arroser, récolter et entreposer. Dès que le magasin le lui permettait, et il fallait admettre que depuis l’arrivée de la Fange, il lui laisse amplement le temps, elle s’y adonnait avec un grand plaisir.

Mais les beaux jours commençaient à se voir entrecouper de jour de pluie, de ciel chargé et bientôt, la majeure partie des journées allaient se dérouler à l’intérieur des bâtiments. Petit à petit la jeune femme s’adonnait au fumage, salaison ou séchage des légumes et aromates qu’elle faisait pousser, dans l’espoir d’en avoir un stock assez conséquent avant l’arrivée de l’hiver, car même si l’automne leur promettait encore de très belles journées, il fallait se préparer. Cela devenait impératif. Une autre partie de son temps avait été de trier les plantes de la boutique, celles qu’il était préférable de jeter, celles qu’elle allait bientôt pouvoir remplacer et fatalement, celles qu’elle n’avait pas pu faire pousser. Après mûre réflexions, l’herboriste s’était finalement résolu à fermer la boutique durant quelques jours dans l’espoir qu’elle pourrait trouver à Marbrume, ce qu’il lui manquait. Elle avait également besoin de nouveaux bocaux en verre et d’un mortier supplémentaire. Quitte à se déplacer, autant ne pas y aller pour rien.
Habillé d’une robe de lin, teinté en un vert profond, elle commençait à s’user aux pieds, à force de frotter contre le sol. Un large et profond de panier au bras, elle avait sur le haut du corps, une petite capeline dont elle avait rabattu la capuche pour dissimuler sa longue chevelure blanche. Il est étonnant de constater à quel point un simple détail, comme des cheveux libres, peut attirer ou non l’attention. Elle avait un peu de chemin avant d’atteindre la ville, qu’elle n’avait plus revue depuis son retour à Salers. Marbrume ne lui avait pas manqué, symbole de peur et de perte, elle préférait de loin sa campagne, même si susceptible d’être plus sujet aux assauts de Fangeux, au moins, elle se trouvait loin de la politique et du Culte. Un frisson parcouru son échine à cette pensée. Voir à nouveaux les fidèles, entendre les psaumes pour ces divinités lâches et facétieuses lui faisait l’effet d’une douche froide. Mais il fallait faire avec, il ne s’agissait que de quelques jours, après tout.

Àliya avait chargé sa monture de sac de grain, de quelques pots de confitures et divers baumes de sa confection dans un sac de toile. Même s’il lui restait de l’or de son héritage, elle savait que tout le monde n’avait plus recours à cette monnaie, qui ne conservait sa valeur finalement, que parmi quelques rares commerçants. Il allait lui falloir parcourir prêt de 25 lieues, aussi n’avait elle eu d’autre choix que de prendre sa monture, qu’elle sollicitait le plus souvent pour l’aider aux travaux de labeurs et pour le plaisir de la compagnie et d’une monte régulière dans les marais. Guère rassurée à l’idée de partir seule avec autant sur elle, plus vite elle serait arrivée et mieux elle se porterait. Il lui fallu pas moins de trois jours pour se rendre à la capitale, éreintée par une ses journées physiques, sentant le cheval à plein nez et ne désirait dans un premier lieu, que pouvoir boire quelques choses de rafraichissant.

Elle confia sa monture à une écurie plutôt propre, l’entrée de la ville permettait un certain rythme de vie et les montures, étaient des biens qu’il importait de choyer. Son sac chargé sur l’épaule, elle entreprit de trouver un endroit où se rafraichir et se reposer, les courses pouvaient éventuellement attendre le lendemain. Le soleil était encore haut dans le ciel, gageant d’un plein après-midi. La jeune femme regardait autour d’elle, s’émerveillant distraitement de la vie qui se déroulaient ici. Même si la Fange avait atteint Marbrume plus profondément qu’elle ne l’aurait souhaité, elle offrait quand même un jeu incroyable, demeurant capable de donner le changer sur l’horreur qui se déroulait presque tous les soirs. Prises dans ses réflexions, elle ne fit guère attention à un passant, qu’elle percuta de plein fouet, lâchant son sac et manquant de tomber. Légèrement paniqué, elle commença à rassembler ses biens un peu éparpillés tout en prenant soin de présenter ses excuses.

« - Ho pardonnez-moi ! Je ne vous avais pas vu ! J’avais la tête ailleurs, je suis profondément désolée ! »



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MessageSujet: Re: Retour sur Marbrume [Pv Dan Sobre]   Retour sur Marbrume [Pv Dan Sobre] EmptyMar 27 Aoû 2019 - 0:32
Soudainement une volée indescriptible flatta son visage dans un allé retour que ses joues enduraient. Ses yeux retrouvèrent une vision plus calme et centrée, discernant finalement les horreurs du monde réel qu'il avait cherché à fuir quelques heures plus tôt. Ses jambes, répondaient, fébrilement mais suffisamment pour le tenir debout. Ses vêtements humides le serraient, la camisole de fortune, avait pour effet d'alourdir ses membres, rendant ses mouvements encore moins fluides qu'ils ne l'étaient déjà. Les souvenirs d'une soirée mouvementée et bien arrosée lui revenaient douloureusement. Il maudissait son tempérament d'homme qui ne faisait pas les choses à moitié. Coupé dans ses pensées, par une voix autoritaire qu'il ne parvenait toujours pas à dissocier des bourdonnements incessants qui martelaient son crâne, il réalisait que la situation n'était peut-être pas si catastrophique. Trois poules l'encerclaient en caquetant, escortés par trois jeunes gaillards. Deux d'entre eux semblaient s'amuser de son sort, alors que le troisième, sans aucun doute possible, beaucoup plus âgé, s'énervait de plus en plus. Son visage était rouge, les veines parsemant les abords de son fronts gonflaient les unes après les autres. Alors qu'un filet de bave venait d'échouer sur le buste de Dan.

Les mains de se derniers se levèrent en signe d’apaisement, tournant les paumes vers l’extérieur, le milicien cherchait à articuler des excuses, mais ne parvint qu'à grommeler une sorte de yaourt. L'homme d'âge mûre, peu enclin à la diplomatie, lui asséna un coup de seau sur le haut du crâne, ce qui arracha un bref hurlement de douleur au milicien. Étonnamment, une fois la douleur estompée, les mots du contrevenant semblaient plus limpides, sa voix n'en était pas suave pour autant, mais au moins c'était audible:

"Je veux rien entendre! Mes fils et moi sommes assez sympas comme ça de ne pas réclamer plus, qu'une correction! Dégagez de mon poulailler espèce d'épave lubrique! "

Dan eut presque envie de le remercier, consterné par l'efficacité du coup de seau sur le crâne, il titubait l'air pensif hors du jardin de ce citadin aux ressources insoupçonnées. Pendant un instant, des sursauts d'impressions lui laissèrent imaginer si le vieillard avait été remplacé par un coutillier. Ce qui laissa une amère sueur froide lui glacer le sang. Ses poings se serrèrent, alors que son ventre gargouillait, l'obligeant à prendre la route de la caserne. Il s'égara plusieurs fois, ne retrouvant pas son chemin, ce qui le poussa à s'arrêter à la première auberge venue pour réclamer pitance. Après trois minutes de négociations, Dan parvint à forcer l'aubergiste à lui céder trois rations de viandes froides, contre un peu moins de la moitié de ce qu'il lui restait. En échange, il était prêt à nettoyer sa vaisselle en retard et passer un grand coup de balais dans l'auberge. Après une poignée de main corsée, ainsi qu'un regard soutenu les deux hommes s'afférèrent à leurs affaires respectives.

Il sortait à peine de l'auberge en cette douce après-midi, sa gueule de bois s'était arrangée, bien qu'il lui restait encore deux trois bourdonnements dans le creux de ses tempes, ainsi que quelques faiblesses au niveau de ses genoux. Le ventre était plein, les muscles s'étaient réveillés en remuant un peu au travail. Il remerciait les trois de lui avoir épargné l'humiliation de croiser une brigade de miliciens sur le chemin. Reprenant sa route l'esprit léger, il cherchait à se remémorer correctement sa soirée lorsque il sentit quelqu'un le heurter. Imaginant être encore victime des affres de l'alcool, Dan voulait s'excuser mais ce fut une dame paniquée qui la devança. Arquant un sourcil, il trouvait se comportement pour le moins suspect, avait-elle peur de lui car il portait l'insigne de la milice, ou bien parce qu’elle craignait à raison, les représailles d'un homme sentant sûrement le chien mouillé et l'alcool:

"Pas de soucis madame, je croyais être responsable."

Là ou une conversation normale s'achevait sur un sourire entendu, Dan n'e fit rien, il lorgnait depuis sa position sur et sous ce qu'il pouvait voir de la capuche de cette femme. Il lui en fallait peu, mais là quelque chose l'inquiétait, voir clochait dans le comportement de cette femme. Le panier semblait ne rien contenir, alors pourquoi s'inquiéter?:

"L'inquiétude que je lis dans vos yeux et bien plus blessante, que toute les bousculades que vous pourriez m'infligez. La milice est-elle crainte à ce point de nos jours?"
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MessageSujet: Re: Retour sur Marbrume [Pv Dan Sobre]   Retour sur Marbrume [Pv Dan Sobre] EmptyMar 27 Aoû 2019 - 12:20
Austérité de vie et rudesse d'âme
U
n milicien ? Je n’avais pas fait attention à son insigne au premier abord, trop occupé que j’étais, à sauver mes propres biens. Je ne saurais dire ce qui m’interpella chez cet homme, son attitude peu commune aux gens de la milice, cette mine si particulière d’homme sur lequel le monde semble peser un lourd poids ? Je clignais des yeux, passant une main dans mes cheveux dans l’espoir de me rendre vaguement plus présentable que je ne l’étais.

Mais c’était peine perdue pour la jeune femme. Sa mine déconfite, son air désolée, ajouté à ses derniers jours de chevauchée ne pouvaient être simplement mis de côté par un mouvement si banal. Un léger silence s’installa tandis qu’elle regardait le milicien et l’endroit d’où il était sorti. Elle qui cherchait une auberge, cette situation quoi qu’atypique et potentiellement problématique, pouvait lui être bénéfique. Elle inspira profondément avant de s’armer d’un sourire sincère quoi que léger.

« - N’y voyez pas une quelconque méfiance envers la Milice, je ne porte tout simplement pas la ville dans mon cœur. Je ne suis pas d’ici, et même si comme tout le monde, j’y ai vécu un temps, mais mon cœur appartient au marais. »

Elle frotta son bras de sa main, un peu gênée. Non, elle ne mentait pas. Mais il valait mieux éviter de dire à un inconnu qu’elle n’appréciait en rien les manœuvres politiques des hautes gens, la main mise du clergé sur l’ensemble des savoirs vaguement techniques auxquels elle rêvait d’avoir accès. Et puis c’était quoi, cette manie de ne jamais vouloir ouvrir de corps ?!

« - Je… j’avais un frère dans la milice. C’était mon aîné. Il est mort maintenant. Croyez-moi j’ai beaucoup de respect pour la milice et ce que vous accomplissez en général. C’est très courageux. Je ne voulais pas vous manquer de respect, ce n’était vraiment pas intentionnel. »

Àliya lui sourit, un peu timidement, puis son visage se découpa en quelque chose de plus franc et de plus naturel. Elle prit les bords de sa jupe pour faire une légère révérence avant d’incliner la tête, et de lui tendre la main.

« -Je m’appelle Àliya Aiguemortes. Je suis ici pour affaire, je tiens un commerce sur Salers. La route à été longue et éreintante, je crois que je suis un peu à côté de ce que les conventions sociales attendent de moi. C’est peut-être idiot, mais je ne m’attendais pas à rencontrer qui que ce soit. Depuis…Enfin, ça n’est pas arrivé depuis longtemps. »

La jeune femme espérait de tout cœur ne pas s’être attiré d’ennuis. Elle ne savait pas si bousculer un membre de la milice était un crime, mais elle savait qu’aussi qu’il jouissait d’une force de parole qu’elle-même, simple roturière, ne possédait pas. Finissant de serrer le nœud qui protégeait symboliquement ses affaires qu’elle avait pu rassembler, elle fit sauter l’ensemble sur son épaule, désignant de sa main de libre, l’auberge dont sortait le milicien.


« - Vous en sortez manifestement…Mais peut être puis je vous offrir un verre ou un repas, pour me faire pardonner ? J’aurais grand besoin d’un repas également et d’un endroit pour passer la nuit. J’ai l’impression d’avoir tout oublié de cette ville et je ne sais pas vraiment où aller. Peut être qu’après m’avoir dit votre nom, vous me feriez part de votre avis sur l’endroit ? »


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MessageSujet: Re: Retour sur Marbrume [Pv Dan Sobre]   Retour sur Marbrume [Pv Dan Sobre] EmptyMer 28 Aoû 2019 - 0:01
La gestuelle de cette femme ne lui inspirait pas confiance, elle n'était pas désagréable à regarder, mais sa méfiance était plus forte que ses instincts. Le doute ne l'emportait pas souvent sur le désir. Mais cette fois-ci, les soupçons de Dan s'alimentaient à travers les regards changeant, la peine qu'elle avait à camoufler sa gêne. Il n'était pas né de la dernière pluie, il remarquait bien à son allure et ses habits qu'elle n'était pas du coin. Les tuniques étaient variables d'un quartier à l'autre, mais cette manière d'être habillée simplement, mais subtilement et impeccablement ne trompait pas. Certes elle avait quelques traces de boues et de poussières, mais qui n'en avait pas ? Se concentrant sur ses interrogations, il chassa l'inspection physique de ses pensées, se reportant plus sérieusement sur ces propos. Celà faisait bien longtemps depuis qu'il n'avait pas mis un pied dehors, les marais lui semblait une zone interdite. Bien qu'il ait eu vent des reconquêtes, ainsi que des réhabilitations des territoires bordant la ville. Une sensation désagréable, le ramenant à sa propre lâcheté l'humiliait péniblement. Un malaise qu'il sut enfouir du mieux qu'il pouvait sous un regard impérieux. Il n'était plus affilié à une quelconque coutilierie et passait la plus part de ses journées à vagabonder. Il réalisait l'âme coupable, qu'il n'était pas digne des propos qu'il avait tenu quelques instants plus tôt. Malgré la simplicité de cette villageoise, cette dernière avait le courage de se tenir dehors à la portée des griffes et des crocs des fangeux. Là où lui s'était enfermé derrière des murs, des lois et des codes routiniers qui lui permettait d'obstrué le passé.

Ses poings se serraient et desserraient machinalement sans qu'il ne le remarque. Son regard sans s'adoucir, se faisait au fil du discours de l'herboriste de moins en moins menaçant et soupçonneux. Non pas qu'il s'attendrissait, mais la légitimité lui glissait entre les doigts, cette jeune femme était désarmante. Ses paroles semblaient déjà plus franches et directes, le stress qu'il pensait discerner auparavant s'était peu à peu dissipé. Les origines de ce dernier résidaient logiquement dans le fait qu'elle n'habitait plus cette ville. La curiosité incisive de Dan, se transformait lentement en quelque chose de plus innocent, une partie de lui-même tenait à savoir à quoi ressemblait l'autre côté des murs désormais. Avant que les remords ne l'étouffent pour de bons, sa mâchoire se délia après qu'elle se soit pleinement excusée, en évoquant son frère:

"Mon tempérament méfiant me fait encore une fois défaut. Pardonnez mes soupçons, je viens de fauter en vous accablant de la sorte. Que puis-je faire pour aider une résidente des marais à faire en sorte qu'elle se sente chez elle ?"

Une main sur le cœur, ses yeux s'étaient clos un bref instant, cette dernière lui rendait désormais une révérence, pour ensuite lui tendre la main. Passablement surprit par la spontanéité de Àliya, il ne put s'empêcher d'avoir des regains de souvenir provenant de son enfance. Il se revoyait rêver dans son ancien village, loin, très loin dans des contrées perdues et obscures qui appartenaient désormais à la fange. Un pincement au coeur aussi bref qu'éphémère, ne l'empêcha pas de saisir la main de la jeune femme. Dan lui rendait sa révérence avec courtoisie, sans baiser le dos de sa main, puis écouta ce qu'elle avait à dire en reprenant une posture plus aimable. Finalement ce n'était pas l'alcool, ni les labeurs qui vinrent à bout de ses idées noires. Mais une simple révérence, couplée d'un sourire timide qui lui laissa une impression agréable. Celà faisait des années qu'il n'avait pas pensées positivement à son village natal.

Lorsqu’elle lui expliqua d'où elle provenait, ainsi que l'intention qu'elle ait de se faire pardonner, Dan eut un sursaut. Un rire décontracté, lui échappa brièvement des lèvres, alors qu'il se tournait vers l'auberge:

"Sans parler de payer mon repas, je serais ravis de vous servir de guide. Que ça soit en planifiant vôtre journée, ou en vous aidant à vous installer. Après, si la faim vous taraude, rien ne vous empêche de manger devant moi, pour ma part je suis encore en train de digérer. Ho, et je me prénomme Dan, Dan Sobre."

Alors qu'il terminait sa phrase en se présentant, il l'invitait Àliya à le suivre, repoussant de nouveau la porte de l'auberge, il ne se formalisa pas en voyant l'expression interloqué de l'aubergiste. Sans même lui laisser le temps de l'interroger, ni même de soupçonner ses intentions, Dan lui demanda simplement une table pour deux. Sans oublier de demander si ce dernier avait encore des chambres de libres. Le maître des lieux haussait les épaules dans une allure désinvolte, puis passa derrière son comptoir pour y ouvrir son registre. Le milicien était sûr que ce dernier savait parfaitement combien de chambres il lui restait, ainsi que l'état de ces dernières, mais il préférait laisser le vieil homme faire son cirque:

"Pouvons-nous nous installer, le temps que vous puissiez nous renseigner et peut être nous aporter de quoi sustenter cette gente dame qui nous vient de Salers?

-Bien entendu, mais les prix n'ont pas changé mon garçon, vous vous en doutez?

-Ne vous en inquiétez pas, je n'ai pas perdu ma bourse sur la route.

-Pour ce qu'elle contient, ça m'est bien égale, vôtre fendoir en revanche, pourrait en dissuader plus d'un de quelques larcins...

-On en rediscutera hein?"


Le ton de Dan s'était fait plus ferme, il n'avait pas perdu le sourire, mais ses yeux en revanche s'était légèrement noircit. Pas qu'il en avait personnellement après l'aubergiste, mais il n’aimait pas l’insinuation que ce dernier venait de faire. Il avait parfaitement de quoi se payer au moins un mois dans cette gougnotte. Il ne se trimbalait tout simplement pas avec la totalité de ses sous sur lui. De plus où était le mal à savoir négocier les prix et vendre des services honnêtes en écharnage de procédé honnêtes ? De plus madame Aiguemortes avait suffisamment piqué sa curiosité, pour qu'il en éprouve de l'impatience. Il voulait savoir à quoi ressemblaient sa vie, les habitations, les forêts et les lieux sauvages ? Les fangeux attaquaient souvent ? Les gens racontaient quoi à l'extérieur de ces murs?


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MessageSujet: Re: Retour sur Marbrume [Pv Dan Sobre]   Retour sur Marbrume [Pv Dan Sobre] EmptyDim 8 Sep 2019 - 16:45
Austérité de vie et rudesse d'âme
J
’offris à celui qui venait de se présenter, un autre sourire. Nous étions tous, non par nature, mais par obligation, devenu des individus méfiants et taciturnes. Chaque être humain que nous croisions, pouvaient par essence ou principe, nous vouloir du mal. C’était peut-être ce qu’il y avait eu de pire finalement, dans l’arrivée de la Fange : l’expression sincère, véritable et implacable de la véritable nature humaine. La violence. Et qu’Etiol était la seule réponse possible à ce monde. Du moins, c’est ce que je pensais.

Et ce genre de pensée, Àliya savait pertinemment qu’il fallait qu’elle les garde pour elle. Rien que pour ça, sa vie était également en danger. Aussi se contentait elle de suivre dans le plus grand souci de neutralité possible, le prénommé Dan Sobre. Cette ville aussi pieuse que crasse, était dangereuse pour elle, il fallait absolument qu’elle se préserve. Avoir rencontré quelqu’un la mettait dans une étrange posture. Mais pouvait potentiellement lui être bénéfique, aussi, se laissait elle le bénéfice du doute. La jeune femme se laissa guider, se contentant de demeurer dans un silencieux retrait, pendant que son compagnon s’occupait des formalités. Observant l’endroit, elle détaillait avec une rare intensité tout ce qui composait la pièce, jusqu’à l’aubergiste. De l’activité, du bruit, un endroit qui apparaissait vaguement convenable, c’était bien plus que ce qu’elle n’avait pu espérer. Bien plus que ce qu’elle avait vécu quand sa famille et elle avait fui.

Tandis qu’ils prenaient place après quelques échanges assez instructifs avec l’aubergiste, la jeune femme se délesta de son barda, appréciant d’être enfin assise, lissant autant que possible sa chevelure et ses vêtements qui trahissaient poussières, brin d’herbes et longue chevauchée. Mais son apparence fut rapidement le dernier de ses soucis lorsqu’une assiette fumante arriva sur leur table ainsi que deux chopes remplit, supposons-le, d’un alcool frelaté. Tout son corps se détendit, tant par le soulagement d’être arrivé à bon port, de pouvoir partager un instant avec un étrange mais néanmoins agréable, individus. Et son expression se fit aussi plus douce, plus légère. Elle leva ses yeux aussi noirs que l’étendu d’un marais par une nuit sans lune vers son nouvel acolyte.

« - Vous savez, je ne vous laisserai pas cet aubergiste aux manières quelques peu douteuses vous ôtez votre fendoir. J’ai largement de quoi subvenir à ce repas et aux prochains. J’ai bien conscience que je ne suis qu’une femme, mais tout de même. Mieux vaut être une femme avec un peu d’argent et quelques provisions à troquer qu’un homme sans arme, dans ce monde étrange. »

Un voile passa sur ses yeux. La mort. Toujours la mort. Fatale, implacable et intrinsèquement lié à la vie. Elle porta doucement la large cuillère en bois à sa bouche, soufflant sur son plat, appréciant pleinement le bouillon gras qu’elle savourait. Le plus souvent, la base de son alimentation se faisait à base de tubercules et d’orties. Tapotant du bout des doigts la chope qu’elle avait devant elle, Àliya détailla avec plus d’attention Dan. Il n’était pas ce qu’on pouvait qualifier, de charmant ou d’agréable. Plus que des traits, c’était surtout son attitude prédatrice et presque revancharde qui lui conférait une apparence des plus austères. Mais c’est ce qui faisait de lui, quelqu’un qui pouvait potentiellement en imposer, sans oublier une stature charpentée, très certainement lié à sa profession.

« - Et bien…Si ce n’est pas trop vous demander ni empiéter sur votre temps, peut être pourriez-vous m’accompagner dans mes diverses recherches ? Voyez-vous, je suis herboriste à Salers, et ce que je ne peux pas faire pousser, je le récolte. Ce qui n’est pas une mince affaire dans le Labret. Je cherche quelques plantes que je n’ai pas pu me procurer, et un peu de matériel également pour la boutique. En soi, ce n’est pas énorme, seulement je n’avais pas vraiment eu l’occasion de visiter…la dernière fois. »

A nouveau le voile. Mais bien plus fugace. Elle était en vie. La mort lui avait ravi énormément, mais lui avait également conféré pouvoir et liberté. Etiol lui en était reconnaissant.

« - Mais j’imagine qu’en tant que Milicien, vous n’avez peut-être pas que ça à faire que d’accompagner une simple femme du peuple au travers de cette ville. Je ne voudrais pas vous faire perdre votre temps ni même vous manquer de respect avec cette requête un peu…disons, insignifiante par rapport aux restes de vos attributions.

HRP:



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MessageSujet: Re: Retour sur Marbrume [Pv Dan Sobre]   Retour sur Marbrume [Pv Dan Sobre] EmptyLun 16 Sep 2019 - 0:59
Ils prirent leurs chaises respectives puis commencèrent à parler, la jeune femme gardait avec elle son air charmant et bienveillant. Si on en croyait des vieilles légendes, elle avait quelques traits communs avec les sorcières d'antan. Des créatures capables de faire miroiter insidieusement mille et un fantasmes dans le coeur des hommes les plus pieux, sans trahir le moindre vice sur elles. Que cela soit dans la diction ou bien la gestuelle, tout était parfaitement calculé et adapté à la situation. Il était pris par son sens du devoir, ce dernier était certes relatif, mais tout de même suffisamment consistant pour l'empêcher de raisonner froidement comme à son habitude. Son regard avait de nouveau sondé la salle qu'il commençait à connaître. Les quelques paroles qu'elle adressait à Dan avant d'entamer le repas eurent le malheur de le faire rire, enfin sa main se posa inconsciemment sur la garde de son arme. Il était vrai qu'il lui serait difficile de se séparer d'elle. Cette arme lui tenait à coeur, aussi forte et fragile que sa sérénité en ce bas monde amplis de fanges et d'ignominies. Son fendoir était l'un des meilleurs remparts derrière lequel il pouvait se réfugier, physiquement parlant bien entendu. En revanche, il était un peu facile de penser être en sécurité grâce à un brin de monnaie, ou même une petite fortune. Les vivres et les services avaient bien plus de valeurs aux yeux des gueux, que le fer et l'or. Trop précieux pour être longuement conservé, trop brillant pour rester discret. La moindre distinction pouvant s'avérer être un fardeau mortelle, si cette dernière ne portait pas la force de l’autorité. la plus part de leurs contemporains délaissaient de plus en plus la monnaie. il en faisait lui même les frais lors des prélèvements de taxes.

Il n'en disait rien, préférant boire une gorgée d'alcool aussi frais qu'on pouvait le faire. Àliya lui avoua qu'elle désirait profiter de sa compagnie, non pas de manière romantique, ni même affective. Là formalité, ainsi que la précision de sa requête plurent de nouveau à Dan qui désirait toujours en apprendre autant sur le monde extérieur. Inconscient qu'il désirait vaincre sa peur du dehors, ses idées allaient dans le sens de l'herboriste. Escorter une femme en visite était facilement attribuable à sa longue liste de fonctions. Il hochait la tête, acquiesçant sans chercher à faire des pieds et des mains pour se mousser il cherchait une manière d'amener son sujet. Ayant peur de la brusquer, voire de paraître intrusif ou soupçonneux. Le milicien cherchait ses mots, quelques arrières pensées tentaient de le prévenir qu'il ne la connaissait pas, qu'elle pouvait représenter un danger grave autant pour lui et sa carrière que pour la citée toute entière. Mais sa curiosité soufflait toutes ces malices, balayant le doute et les remords dans un vent d'espoir et de courage qu'il désirait trouver dans les dires de cette bonne femme:

"Je ne peux vous promettre d'être bons conseillers en matières de qualité, en revanche je peux très certainement vous guidez à travers la ville et vous trouvez des informations. Je n'ai pas eu l'occasion d'offrir la moindre visite à qui que ce soit depuis mon engagement dans la milice... hum. A ce propos j'ai quelques questions à vous poser."

Ses deux mains se resserrèrent autours de sa chope, ses yeux se perdaient dans les remous de son breuvage. Il ne voulait pas trahir ses pensées, ne pas témoigner de sa faiblesse, ni même de sa haine envers le bas peuple, sa hiérarchie et de lui-même. Il n'était généralement pas mauvais avec les mots, mais l'expérience lui avait toujours appris qu'être trop rapidement en confiance avec quelqu'un pouvait floutés les vrais objectifs. Il voulait monter en grade, devenir important, gérer des gens et surtout s'extraire de la masse grouillante qu'était le commun des mortels de Marbrume. Pour ça il devait réussir à vaincre ses peurs, il devait en savoir plus que tout le monde. Rationnel, savoir se courber face au vent et puiser plus d'eau que les autres en étendant ses racines. Il ne voulait pas de mal à cette femme, ni l'utiliser à des fins sordides, mais leurs destins s'étaient entremêlés, c'était une occasion que les trois lui avaient généreusement apporté. Délaisser cette chance était renier ses fondements ainsi que l'intégralité de son être. Coupant les brèves secondes de silences qu'il laissa peser sur la conversation, il reprit sur un ton franc et ouvert:

"Pouvez-vous m'expliquer comment ça se passe de l'autre côté des murs? Comment survivez-vous à la fange? Le quotidien, l'air est-il respirable? Les animaux, le temps et les saisons? Est-ce qu'il y a encore de la vie?"

Il se força à boire un coup noyant ses dernières plaies dans une bonne rasade, maintenant qu'il s'était grillé, il devait aller jusqu'au bout. Si une si belle femme parvenait à survivre derrière ses murailles sans armes, juste en cultivant des herbes, il devait en être capable. Il devait savoir ce qu'il en était:

"Je veux dire, ne me sortez pas le ramassis de connerie que la propagande nous déballe chaque matin au petit déjeuner. Ca ressemble à quoi là-bas? Ça ne fait que deux ans et quelques mois et j'ai déjà l'impression d'oublier le reste du monde. Je veux dire, c'est comme si tout ce que j'avais vécus jusqu'ici était morts après avoir franchis les murs."

Il surveillait que personne n'osait les écouter, ni même les approcher tout en discutant. Il gardait ses mains sur son verre, portant ses yeux sur ceux d’Àliya. N’étant pas beau, il ne lui tiendrait pas rigueur ni la moindre rancune à ce qu'elle détourne le regard. En revanche, toute sa volonté trahissait un besoin oppressant de savoir la vérité. Il avait besoin de revivre, elle lui avait apportée des souvenirs qu'il pensait morts et enterrés sous des trombes de malheurs et de cadavres. La pourriture, la décomposition des corps ainsi que le mépris des masses avaient submergés ses convictions et son passé. Il était devenu une ombre qui esquivait le danger et la vérité, il était un emblème un symbole d'autorité et de maintien de l'ordre. Il était responsable de l'hygiène dans une porcherie fermée au reste du monde, cernée par des loups aux crocs acérés et aux ventres abyssaux. Il était certes capable, fort et téméraire, mais ce n'était qu'une illusion. Car face aux regards des dieux et du réel. Il n'était qu'un enfant tremblant qui refusait de lâcher ses jouets, sous peine de devoir affronter la vérité, cette fameuse créature qui ne se lassait jamais d'attendre qu'on la remarque.

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