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 Quand Contrebandiers Font la Course Contre Bandits (PV Alaïs Marlot, Karl Stanner)

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MessageSujet: Quand Contrebandiers Font la Course Contre Bandits (PV Alaïs Marlot, Karl Stanner)   Quand Contrebandiers Font la Course Contre Bandits (PV Alaïs Marlot, Karl Stanner) EmptyMar 10 Sep 2019 - 15:06


Elle évoluait de par les rues, flânant un peu selon envie en cette fin de journée. Un marron sucré dans la bouche, elle s'avançait, marchant lentement, consultant les étales, ou les devantures des magasins, des tavernes. Différentes odeurs venaient chatouiller son petit nez, parfums d'herbes odorantes et aromatiques, l'odeur des huiles de teintures pour vêtement, la fragrance de cageots de pommes et d'oranges.

Le goût sucré sur sa langue la mettait de bonne humeur. Au moins autant que l'idée de l'entretien qu'elle allait avoir dans peu de temps. Un entretien professionnel. une mission à lui confier. Et le commanditaire semblait aussi impatient que fortuné. D'habitude, pour qu'une mission remonte jusqu'à Maria, il fallait que son Oreille ; l'homme qu'elle payait pour entendre des affaires, se renseigner, convenir de rendez vous ; valide le client, qu'il le trouve crédible, et sérieux. Cela prenait environs trois jours.
Pour cette mission, c'était le matin même que son acolyte avait eu vent de l'affaire ! Et il était venu la réveiller en urgence !

Une mission à minimum UN ÉCU !
Un client en or.

Maria se pencha quelque peu pour jeter un œil par les vitre enflées et épaisses d'un bâtiment. L'intérieur lui paraissait déformé, floue. Mais à en voir les nombreuses tâches de couleurs dansantes, il y avait du monde!

C'était ici qu'elle devait rencontrer son commanditaire. 'Un homme âgé, soigné, l'air sévère, vêtu de bleu, bourgeois. Pour révéler son identité il faudrait sortir une tirade contenant les mots : Une éternité, Planche, et Inconnu.

Il était encore tôt avant l'heure de rencontrer le client. La jeune femme avait bien une demi heure d'avance. Mais c'était sa routine. Particulièrement méfiante, voir paranoïaque sur certains bords, elle avait pour règle d'arriver bien avant l'heure convenue pour prendre le pouls de la rue. L'ambiance.

Elle s'adossa au froid et inégale mur de grès, pliant une jambe pour poser son pied contre le mur. Croisant les bras sous la poitrine, elle prit le temps d'observer les alentours. La présence d'un homme épiant ? Une personne qui ferait tâche dans le décors ? Une embuscade possible ? De bonnes gens qui ne s'affaireraient à rien, simplement pour se fondre dans la masse ?

Ses iris noisettes parcouraient le monde, traquant le détail incohérent. Mais autant qu'elle chercha, rien ne vint heurter sa vigilance. Elle goba un autre marron sucré, la joue gonflée par la friandise. Puis elle entra dans l'établissement, poussant la porte avec assurance.
La salle principale contenait une bonne quinzaine de tables en bois massif. Les portes bougies dégoulinants de coulées cire séchée. Une tête de cerf ornait un coin à côté d'une vaste cheminée de pierre. Quelques serveurs et serveuses s'affairaient entre les tables, portant des plateaux remplies d'assiettes de hareng, de pois, de choux ou de carottes.
On buvait moins qu'on ne mangeait ici, l'endroit semblait respectable, et non prompt aux engueulades entre ivrognes pour de la triche aux dés, ou pour une paire de fesses.

Une main sur la hanche, elle chercha un homme en bleu, l'air aisé et autoritaire. Elle le trouva facilement, installé confortablement à une table contre l'un des murs de l'endroit, une fenêtre illuminant sa consommation, son visage aux pommettes seyante, sa barbe blanche peignée et entretenue.

Avec l'impertinence qui était la caractérisait, elle s'avança à grands pas, fit un joli sourire à un vendeur en passant, lui désignant la tablée où elle allait s'assoir. Puis elle alla se penchée au-dessus de la table de quatre pour poser délicatement son popotin sur la chaise de bois, face à l'homme. Un sourire allongea ses lèvres, un clin d’œil taquin suivit alors qu'elle croisait les jambe en s'éclaircissant la voix.

Elle leva la main, pour attirer une serveuse toute mignonne en disant à son attention :

-" Bonjour m'dame ! Je vais vous prendre une planche de charcuterie ! Ça fait une éternité que je n'en ai pas mangé. ... Oui, c'est cet inconnu qui va régler."

Je penchais la tête sur le côté, me penchais vers lui, les deux coudes sur la table, gonflant la poitrine, ouvrant de grands yeux mignons à son attention.

-"N'est ce pas monsieur ?"

L'autre porta sa fourchette à ses lèvres. Son ragout fumant sentait bien bon, ouvrant mon appétit. Il acquiesça doucement, plus absorbé par le goût de la viande en sauce plutôt que par le détail futile de payer un plat de viande à une inconnue, sans raison apparente.

La serveuse opina du chef et me dit qu'elle allait chercher cela et se retira.

L'autre resta silencieux quelques instants, yeux fermés comme savourant sa bouchée.

Je restais assise là, patientant calmement que ce patron ne me décrive ce qu'il désirait.
C'est alors qu'un inconnu fit son apparition. De taille moyenne, quoiqu'un peu au dessus, il avait une barbe fine et des cheveux coupés courts. Une bourse était maintenu à sa ceinture, ce qui fit pétiller mes yeux. Il semblait se diriger vers nous, ce qui me fit tiquer.

J'eus une expression scandalisée en me tournant vers le bourgeois, toujours impassible.

-"Hey ! Il y aura d'autres missionnés ?! Je ne bosse pas en équipe moi !"

Il consentit enfin à lever les yeux vers moi.

-"Il n'est nulle question d'équipe ici. J'entends bien que vous travaillez en opposition. Le ou la plus rapide à me ramener ce que je veux sera payé. Point barre."

Mais quel fils de pute !!




Dernière édition par Maria le Jeu 26 Sep 2019 - 21:31, édité 1 fois
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Alaïs MarlotVoleuse
Alaïs Marlot



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MessageSujet: Re: Quand Contrebandiers Font la Course Contre Bandits (PV Alaïs Marlot, Karl Stanner)   Quand Contrebandiers Font la Course Contre Bandits (PV Alaïs Marlot, Karl Stanner) EmptyMer 11 Sep 2019 - 12:05




Quartier de la Hanse
Premiers jours d’août 1166



"Bonjour m'dame ! Je vais vous prendre une planche de charcuterie ! Ça fait une éternité que je n'en ai pas mangé. ... Oui, c'est cet inconnu qui va régler."

Alaïs Marlot esquissa un sourire timide et humble de circonstance, essuyant ses mains sur son nouveau tablier de serveuse. Son regard passait de la jeune effrontée et son sourire taquin au vieil homme à la mine renfrognée. Une planche de charcuterie. Rien que ça. Elle fit mine d’hésiter, consultant le bourgeois du regard. L’homme ne broncha pas, manifestement, il avait les moyens. Intéressant. Qui pouvait encore s’offrir de la viande ces temps-ci ? La petite brune en faisait des caisses, papillonnant des cils vers sa nouvelle vache à lait. Elle n’avait pas l’air du genre à essuyer des refus, du moins pas sans insister lourdement, mais il n’y eut aucun combat entre les deux. L’homme avait autre chose en tête à n’en pas douter et la dépense ne faisait pas partie de ses préoccupations. Al’ esquissa un sourire vers l’effrontée et une petite courbette de circonstance vers le monsieur.

“Tout de suite, madame. Monsieur.”

Elle tourna les talons, alors que la porte s’ouvrait sur un homme à la silhouette familière et sombre, traînant avec lui l’odeur de son paletot de cuir et l’intensité de ses yeux trop clairs qui sondaient déjà la populace de la taverne. Elle lui adressa un clin d’oeil qu’il serait seul à percevoir, tandis qu’elle taillait la route vers les cuisines, comme si elle avait toujours travaillé là, abattant son plateau de bois sur le passe-plat.

“Eh Francis, une planche de charcuterie pour la poule aux oeufs d’or à la trois !”

Le cuistot tiqua et redressa la tête pour aviser sa serveuse :

“T’es qui toi ? Une assiette de charcuterie que tu dis ? T’es sûre que le client a demandé ça ?”

“Pour sûr ! J’remplace Lucie, elle s’sentait pas très bien, elle revient tout à l’heure. Je crois bien qu’elle a chopé du vilain, elle avait l’air toute prête à dégobiller sur le client ! Alors me v’la ! J’suis sa cousine, Joanna !”

Le cuistot fronça les sourcils, puis reconnut le tablier de la petite serveuse noué autour de la taille de la nouvelle recrue. Bah. Tant que le service était fait...

“Ouais ben, je m’appelle pas Francis, mais Jacques.”

Alaïs lui dédia un sourire enjôleur. Elle avait toujours cru que tous les cuistots du monde s’appelaient Francis. Une théorie qu’elle voulait éprouver. Comme quoi, on avait parfois des surprises.

“Pas de souci, Jackie ! Par contre, j’espère que t’as ce qu’y faut en réserve parce que le client là, il va pas attendre la nouvelle année pour le manger, son saucisson ! Il est avec une poulette, si tu vois c’que j’veux dire...”

Elle se penchait sur le passe-plat avec un sourire évocateur, laissant traîner la fin de sa phrase sur le ton de la confidence, ce qui n’était finalement pas pour déplaire au cuistot qui zieuta d’un air curieux vers le client en se penchant à son tour. Al’ saisit cette trop belle occasion de le faire causer un peu, parlant à l’oreille du cuistot comme deux conspirateurs.

“Il vient souvent ici c’ui là ? Non, parce qu’avec une bourse aussi fournie, c’est pas moi qui lui dirais non…”

Jackie roula des yeux, balançant son torchon sur l’épaule, avec un soupir désabusé.

“Vous avez que ça en tête, vous les filles, hein… Bah je vais te dire, c’ui là c’est pas un habitué, ça non. Alors te fais pas trop d’illusions… Il est là depuis trois jours et y’a tout un tas de types qui sont venus le voir là à sa table, on dirait un grand seigneur qui r’çoit sa cour, ou c'est tout comme, tu vois. Ils parlent d’affaires à voix basse puis les types repartent comme ils sont v’nus et ils z’ont pas tous l’air d’être en odeur de sainteté avec les Trois. Alors j’serais toi, j’m’irais pas coller aux basques de ce vieux barbon, si tu tiens à tes miches. Merde, y’a des manières plus honnêtes de gagner sa vie !”

Al’ avait écouté attentivement le petit récit du cuistot bavard et lui sourit avec autant d'espièglerie que d’attendrissement avant de piquer un baiser sur sa joue cramoisie. C’est qu’il devait faire chaud derrière les fourneaux.

“T’en fais donc pas mon Jackie, je serais sage comme une image ! Alors, ça vient ce plateau ?”

Le cuistot grogna et se détourna de la nouvelle serveuse :

“Bah ça vous fait causer puis après ça se plaint que le service va pas assez vite ! Les femmes !”

Al’ avait déjà porté son attention ailleurs, coudes sur le passe-plat, dos courbé contre le rebord, elle observait tête penchée la table plus loin où ils étaient désormais trois. Karl affichait son habituel air calme et consensuel. Elle s’arrêta un instant sur la cambrure des reins de la brunette avec un froncement de sourcils. Quelle aguicheuse celle-là. Et puis qu’est ce qu’elle foutait là, du reste ? Pas le temps de s’attarder sur cette pensée que le plateau revenait chargé de charcuterie, convenablement fourni. Al’ s’en empara d’un air absent et se fondit dans la ballet désordonné de serveurs et de clients, chipant seulement au passage une tranche de saucisson tout à fait prometteuse qu’elle engouffra discrètement. Elle savoura la texture grasse et la saveur fumée dans sa bouche avec un soupir d’extase. Bon sang que c’était bon. Une deuxième, personne n’y verrait rien. Et la voilà qui abordait de nouveau la tablée, posant précautionneusement le plateau au milieu des convives, qui ne semblaient pas même l’avoir remarquée.

“Pour vous servir. Laissez moi vous débarrasser, monsieur.”

Elle profitait de la proximité pour observer la mise du vieux et tourna autour de la table pour ramasser son assiette de ragoût vide, réorganisant ses couverts comme une vraie professionnelle. Probablement pas un noble avec un titre, il y avait peu de chance qu’il se laisse voir en public avec de la racaille. Plutôt un riche négociant ou un artisan, mais ses mains avaient l’air trop blanches et douces pour avoir manié autre chose que la plume. Une fois son office accompli, elle ne chercha pas à s’attarder. Une excessive lenteur la ferait sans nul doute soupçonner, et ils avaient payé assez grassement la serveuse dont elle avait pris la place pour qu’elle évite de ruiner sa couverture par une imprudence. Du reste, elle avait un service à terminer.

Al’ reprit sa route, déposa la vaisselle sale en cuisine et retourna au charbon, gardant un oeil sur le dos du contrebandier.




Dernière édition par Alaïs Marlot le Dim 6 Oct 2019 - 19:16, édité 1 fois
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Karl StannerContrebandier
Karl Stanner



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MessageSujet: Re: Quand Contrebandiers Font la Course Contre Bandits (PV Alaïs Marlot, Karl Stanner)   Quand Contrebandiers Font la Course Contre Bandits (PV Alaïs Marlot, Karl Stanner) EmptyDim 22 Sep 2019 - 14:34
Le contrebandier observait tour à tour ses deux compagnons de tables de ses yeux bleus, il avait pris l’une des dernières chaises libres se retrouvant avec à sa gauche une jolie créature énervée et à sa droite son commanditaire qui ne cherchait nullement à calmer la femme en face de lui.
Il faut dire que cela l’avait surpris lui aussi, son client n’entendait pas la jouer franc-jeu avec lui ni avec personne d’autres car sa manière de faire était aussi simple que tordue : Donner la mission à plusieurs personnes pour être sûr que l’une d’entre elle réussisse, sans tenir compte qu’elles pouvaient très bien se tirer dans les pattes pour être sûr de toucher la récompense.
L’homme, habillé de bleu, avait expliquer calmement qu’il ne souhaitait pas d’équipe mais juste le meilleur. Sans doute pour ne pas payer une équipe complète tout en offrant une récompense assez forte pour que certains envisage de le faire malgré le danger.
Dans un sens, Karl comprenait, car même si la méthode manquait d’une certaine morale il s’assurait un résultat quasiment certain et au vu de son attitude, il ne comptait pas refaire avec eux et n’avait donc pas besoin de construire un semblant de confiance avec eux.
Non, dans cette situation Karl était un outil tout comme sa future concurrente.

Il posa son regard sur la brune qui ne cachait pas son mécontentement d’être en compétition, en rentrant dans la taverne Karl avait d’abord cru voir en elle une fille qui cherchait à s’attirer les faveurs d’un bourgeois qui traînait dans une taverne.
Il s’était bien vite ravisé en arrivant à la table de son client, son homologue féminin n’avait rien à envier aux femmes qu’il avait connus, une musculature fine déterminante pour l’agilité sans perdre de sa féminité. Son regard d’automne avait analysé le contrebandier de pied en cap et son sixième sens lui disait qu’elle avait déjà repéré un ou deux points faibles si les choses devaient mal tourner.
Il avait tiré la chaise pour prendre place, laissant ses deux compagnons de tables s’expliquer sur le pourquoi du comment.
Un détail lui attira l’œil, le tatouage sur le bras de la femme n’était pas qu’une simple décoration pour les yeux. Même si il ne pouvait pas lire, le contrebandier reconnaissait là un homme à la déesse de la malice, Rikni. Il se permit un bref sourire avant de retrouver son visage dénuée d’expression et d’attendre son tour, la femme venait de gagner un peu de son respect.
Du coin de l’œil, il chercha son joker roux qui attendait bien sagement non loin du comptoir, son éternelle sourire aux lèvres.

Il reconnaissait volontiers qu’il appréciait la savoir proche, elle était un atout non négligeable pour récupérer de l’information, voir venir le danger et même pour lui servir d’éclaireur avant qu’il ne rentre dans la taverne.
Alors que les deux compères marchaient dans la Hanse, Karl expliquant à Alaïs tout ce qu’il savait sur son client et l’objet de cette rencontre, c’est à dire pas grand-chose car tout ce qu’il savait c’est qu’un homme était prêt à payer au moins un écu pour récupérer un objet.
Une belle somme dans Marbrume néanmoins le contrebandier cherchait à se faire connaître plus qu’il n’avait besoin du salaire d’un riche marchand qui attendait le cul sur une chaise dans une taverne de Bourg-Levant.
Alors qu’ils s’approchaient du bouge en question avec une bonne heure d’avance, la rouquine le stoppa en désignant une femme avant de lui glisser quelques mots au creux de son oreille. Alaïs voulait prendre la place de serveuse pour explorer le terrain avant que son contrebandier ne rentre, de plus elle pourrait toujours lui venir en aide si ça dérapait car personne n’attendrait quelque chose d’une frêle et innocente serveuse comme elle savait si bien le jouer.
Leur cible était bien une serveuse, la voleuse avait l’œil, qui ne fût pas bien difficile à convaincre avec quelques pièces c’était plus qu’elle ne pouvait gagner en une journée et Karl pouvait se permettre cette petite dépense. Sa voleuse lui déroba un baiser avant de prendre son rôle à cœur disparaissant dans cette taverne animée alors qu’il restait dans un coin occupé à observer la foule qui passait dans la rue.

Le bourgeois vêtu de bleu venait de tourner la tête vers lui, le sortant de ses pensées.

« Maintenant que vous êtes tous les deux là, voilà ce que j’attends de vous. Des personnages peu recommandables m’ont subtilisé un bien en profitant du chaos de l’invasion de la Fange dans les bas-quartiers. »

Il prit son temps, comme s'il voulait s’assurer que ses deux interlocuteurs comprennent bien ce qu’il voulait dire. Karl nota tout de même un brin de mépris dans son attitude, pouvait on vraiment en attendre autrement d’un bourgeois ?

« C’est un coffret en bois, de la taille d’un avant bras. Vous le reconnaîtrez facilement, il a un cerf dessiné sur l’avant et dans aucun cas vous ne devez l’ouvrir. Je me fiche de comment vous le récupérez, sachez néanmoins qu’ils ne l’abandonneront pas sans se battre. J’ai ouïe dire qu’ils avaient un passé de pirate. »

Le contrebandier jaugea son commanditaire avant de déposer son regard sur la brune observant sa réaction. Le marchand de grain n’avait encore jamais traité avec des pirates et il n’aimait pas comment sa première interaction risquait de commencer avec eux.
Le bourgeois avait sorti une carte et l’avait déplié sur la table, c’était une carte du quartier du Port. Il désigna un endroit du bout du doigt dans la partie Est du quartier, Karl connaissait bien l’endroit et la mission lui paraissait de plus en plus fumeuse.
Là où le client pointait du doigt, on trouvait des entrepôts à l’abandon rapidement devenu le repaire de la racaille du Port dans ce coin, pas étonnant que des pirates prennent quartier là-bas.

« Vous avez l’endroit et l’objet. Vous pouvez vous retirer. »

Il avait parlé d’un ton impétueux alors qu’il ramassait sa carte après avoir donné un bref coup de main dessus pour en chasser la poussière.
Karl, lui, n’en avait pas terminé.

« Vous savez à combien d’hommes on peut s’attendre ? »

L’homme l’avait regardé d’un mauvais, de celui qui n’aime pas les questions et encore moins qu’on n'obéisse pas rapidement à ses ordres.

« Je vous paye pour un travail pas pour vous le mâcher. »


Le contrebandier ne baissa pas les yeux et tout en gardant son calme, il continua.

« Alors, parlez moi de cette paye. »

« Le premier qui me ramène le coffre repart avec un écu. Et j’offre 50 pistoles à celui qui me la ramène avant demain dans la soirée. Je vous attendrais au même endroit, même table.»

Le bourgeois ramassa ses affaires et se leva pour partir ne voulant sans doute pas répondre à plus de questions. Karl lâcha un soupir sans chercher à l’arrêter, il hésitait à abandonner cette mission bien que les talents de la rouquine jouait grandement en sa faveur. Elle pourrait facilement se glisser dans les grands entrepôts à la faveur de la nuit pour subtiliser le coffret.
Il observa la réaction de la contrebandière alors qu’idée opportuniste lui traversa l’esprit.

« Je ne suis pas contre partager la récompense pour un peu moins de risques. »

Il avait laissé échapper cette phrase sur un ton plat et neutre. Cette histoire pouvait être le début d’une rivalité ou le début d’une entente cordiale car Karl n’était pas un guerrier et il préférait avoir plus d’amis que d’ennemis. Or quelque chose lui disait que cette femme pouvait lui poser des problèmes.
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MessageSujet: Re: Quand Contrebandiers Font la Course Contre Bandits (PV Alaïs Marlot, Karl Stanner)   Quand Contrebandiers Font la Course Contre Bandits (PV Alaïs Marlot, Karl Stanner) EmptyVen 27 Sep 2019 - 14:35


Yeux plissés jetant des éclairs marrons, sourcils froncés comme jamais, les coins des lèvres tombant pratiquement en forme de U inversé, la jeune femme avait la mine boudeuse. Le dos rond dans son siège, bras résolument croisés sous sa poitrine, la jambe gauche croisée sur la jambe droite battant l'air d'énervement.
Elle n'était pas contente la Maria d'être ainsi traitée, mise en compétition avec un concurrent. Malgré le côté enjoué et le joli sourire de la serveuse, la promesse d'une pièce d'or prochaine, la contrebandière sentait sa colère gronder comme l'orage.

Et son humeur ne fit que se détériorer en écoutant les détails de la mission qui leur serait confiée.
Une infiltration de lieu, destruction de personnel, et capture d'un objet encombrant à rapporter.
Ça promettait d'être coton. Un groupe d'hommes unis pour défendre un objet mystérieux, voilà qui l'intriguait cependant. Qu'est ce que ce coffret pouvoir contenir de si important ?
Si cela avait été de l'or, il aurait déjà été dépensé, et les ennemis n'auraient nul intérêt à défendre l'objet.
Alors quoi ? Une relique liée au Trois ? Possible...
Ou alors un bien matériel, comme un titre de propriété important?

Elle alimenta sa réflexion en s'alimentant, se servant dans le plat que ramena la serveuse.
Une tranche de saucisson au poivre ! Un met qu'elle n'avait pas mangé depuis si longtemps ! Le sel et le gras emplir sa bouche délicieusement, ne suffisant cependant pas à lui arracher sa mine bougonne.

Maria secoua a tête pour chasser ses pensées superflues alors que le commanditaire de la mission se levait pour prendre congé. Elle n'avait pas besoin de savoir ce que contenait le coffret. Juste de le rapporter et d'obtenir sa paie.
Il était plutôt temps de songer à comment subtiliser son objectif et de le ramener avant le lendemain à la brune.

Son esprit cavalait déjà lorsqu'elle releva les yeux de ses bras croisés. Elle observa l'homme qui lui proposait de partager la mise d'un ton neutre. Se redressant dans son siège d'un coup de rein, elle garda un bras barrant son ventre, l'autre rejetant d'un geste gracile ses cheveux fins en arrière. Elle pencha la tête sur le côté, décortiquant sa phrase mentalement.

'Partager la récompense' ; 'Moins de risques'.

Le petit nez de Maria se plissa à l'idée de partager un pistole. Déjà parce que si le noble donnait une pièce d'or comme elle s'y attendait, elle et l'inconnu ne pourraient chacun en profiter. Et elle se refusait catégoriquement à laisser échapper pareille richesse pour se contenter des cinquante pistoles.
La première idée qui lui venait à l'esprit, spontanément, était de proposer de l'aide, de recevoir son écu, et de planter là le partenaire pour se satisfaire seule de la récompense. Et elle s'imaginait bien que si elle y songeait, c'est que l'autre devait aussi bien pouvoir avoir pareille entreprise.
Sans compter qu'un seul d'eux deux pourrait porter le coffret, sans doute pendant que l'autre assurerait les arrières. Bref, l'un gardait l'initiative, l'autre aurait le travail ingrat, et de surcroit ne serait pas sûr d'être payé...

La contrebandière se saisit de salami et le mangea en silence, appréciant le goût.

En revanche, l'idée de travailler avec l'autre pour pouvoir diminuer le danger qui les guettait, restait tentante. Maria voulait inspirer le respect et la crainte chez les concurrents, ou ses hommes de main. Mais pour cela, il fallait agir de telle sorte d'obtenir pareils sentiments.

De plus il avait dit qu'il 'n'était pas contre'.
Et elle n'aimait pas cette négation d'entrée. Pour une ouverture de dialogue, l'autre avait déjà un ton fermé. Du moins sa tournure de phrase indiquait qu'il n'y aurait pas beaucoup de marge de manœuvre par la suite.

C'était à toute vitesse que son esprit avait analysé tout cela, et elle ouvrit des yeux innocents. vers son interlocuteur, curieuse d'obtenir quelques informations sur son potentiel rival ou arnaqueur.

-"Il va falloir m'en dire plus, ô sinistre inconnu. J'apprécierais de savoir avec qui je m'entretiens. Comment vous appelle t-on dans le métier ? Quel est votre domaine d'activité ? Ou votre spécialité? Comprenez qu'il est difficile pour une femme dans ma position de me lancer dans une alliance avec si peu d'éléments."

Elle employait un ton léger, presque ironique, comme si rien de tout ce qui les attendait ne l'impressionnait. En fait, comme si elle n'était que la jeune femme qu'elle prétendait être. Comme si elle ne partait pas pour tuer et voler, mais plutôt comme si elle ne prévoyait rien d'autre qu'une future balade aux champs de fleurs.
En vérité, elle était tendue. L'esprit fonctionnant à toute allure, elle réfléchissait sur plusieurs choses en parallèle : Son plan pour s'approcher du lieu de la mission, l'inconnu, le timing qu'elle allait employer.
Ils savaient que leur objectif se trouvait dans un quartier de Marbrume, très bien ! Mais un quartier, c'est grand ! Il faudrait encore diminuer le périmètre de recherches. Connaitre les rondes des ennemis, leur disposition. Leur nombre. Leur rythme. Elle ne pourrait y aller à l'improviste. Au moins une nuit d'observation s'imposerait.

Maria tourna son regard vers le reste de l'établissement. On se restaurait calmement au gré des plats servis, des rots lâchés. Nul ne semblait faire attention à ce qu'il se disait ici. Tant mieux.

Elle écouta la réponse de l'homme, le parcourant totalement des yeux. Ses expressions, sa voix, sa posture.

Elle trouvait déjà assez étonnant que lui ne fusse surpris par le fait qu'elle était dans le métier. Elle n'était pas encore connue, et les femmes d'arme, ou d'affaire ne courraient pas les rues. Donc soit il connaissait d'autres femmes de sa trempe, soit cela ne le dérangeait guère, ce qui n'était pas commun chez les hommes de la cité.

Focalisée sur l'inconnu, elle n'avait absolument rien remarqué concernant la jeune serveuse infiltrée.
D'ailleurs, pingre, mais néanmoins mise en joie par la perspective d'une paie conséquente, elle avait laissé cinq sous sur la table comme pourboire...

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Karl StannerContrebandier
Karl Stanner



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MessageSujet: Re: Quand Contrebandiers Font la Course Contre Bandits (PV Alaïs Marlot, Karl Stanner)   Quand Contrebandiers Font la Course Contre Bandits (PV Alaïs Marlot, Karl Stanner) EmptyDim 6 Oct 2019 - 15:18
La proposition n'était pourtant pas compliquée et Karl soutenait le regard de son homologue féminin sans chercher à l'éviter. Elle piochait dans le plateau de charcuterie sans vergogne, il faut dire que le contrebandier n'avait pas mangé de viande depuis un moment, il se laissa donc tenter.
Attrapant un morceau de saucisson au poivre, il apprécia sa texture entre deux doigts rescapés de sa main mutilée avant de le porter à sa bouche. Le marchand afficha une légère moue de satisfaction, brisant son masque vide d'émotion pendant un bref instant.

Le barbus reporta ensuite son attention à la contrebandière, cette dernière lui avait répondu sur un ton léger et moqueur, se faisant passer pour une simple femme et lui un sinistre personnage. Rikni en soit remerciée, Karl avait passé assez de temps dans les Bas-Quartier pour savoir que les femmes s'étaient adaptées au nouveau monde et que beaucoup d'entre elles étaient devenue aussi dangereuses et roublardes dans un milieu plutôt masculin.
Il suffisait d'observer l'évolution de la Milice et son nombre de femmes croissant, combien de fois il avait retrouvé la Murène en train de cogner un pauvre bougre qui ne s'était pas méfié ou observer Alaïs faire les poches d'hommes qui n'auraient fait qu'une bouchée d'elle.
Non, la carte de la fiable femme ne fonctionnerait pas avec lui surtout quand on porte son allégeance à Rikni sur une partie de son corps, il se pencha à son tour au-dessus de la table en croisant les mains devant lui, posant son regard sur la tatouage.

« Ne faites pas l’innocente, voulez-vous ? On perdra juste du temps tous les deux et je ne sais pas pour vous, mais j’ai horreur de ça. »

Le contrebandier parlait de son ton calme, continuant à répondre à la brune en observant ses réactions. Il n’avait pas encore décidé de son approche finale avec Maria.

« On nous propose un objectif et un salaire, je vous propose une association. Je connais un peu l’endroit et sa population, ça ne sera pas une partie de plaisir alors je ne suis pas contre partager la récompense pour un peu moins de risques. »

Le négociant réutilisait sa dernière phrase car sa proposition n’avait pas changé, certes il n’appréciait pas le côté ironique de la contrebandière mais son sixième sens lui soufflait de ne pas douter des capacités de la femme.
Il attrapa un nouveau de morceau de saucisson qu’il mâchonna. Le barbus enchaîna après avoir avalé la tranche.

« Ma spécialité c’est de ne rien laisser au hasard pour éviter trop de travail à Rikni.»

Il laissa sa phrase en suspend, le temps de chercher du regard son joker roux. Il l’aperçut, entre deux tablées, occupée à jouer son rôle. D’un geste discret propre aux deux amants, Karl lui fit comprendre qu’elle pouvait venir chercher son pourboire, offert gracieusement par la contrebandière.

« Je pense que l’on peut se rendre service et poser les bases d’une entente future, car je reconnais du talent quand il se trouve devant moi. Je vous laisse le choix, la compétition ou la collaboration. »

Le contrebandier aperçut la voleuse du coin de l’œil et en profita pour conclure.

« Dans le milieu comme vous dites, on m’appelle Chef. »
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Alaïs MarlotVoleuse
Alaïs Marlot



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MessageSujet: Re: Quand Contrebandiers Font la Course Contre Bandits (PV Alaïs Marlot, Karl Stanner)   Quand Contrebandiers Font la Course Contre Bandits (PV Alaïs Marlot, Karl Stanner) EmptyDim 6 Oct 2019 - 19:07




Quartier de la Hanse
Premiers jours d’août 1166


“Et moi, Vipère.”

Elle s’était coulée jusqu’à la table au signal de son contrebandier, son indécrottable sourire aux lèvres, avant de se pencher sur sa cliente et souffler son nom à son oreille, tout en récupérant le généreux pourboire qui disparut dans l’une des poches de son tablier d’emprunt.

“Merci bien, madame.”

Elle avait également pris grand soin d’assurer sa répartie par l’appui discret mais indéfectible de sa lame contre les côtes de la contrebandière. Juste de quoi dévoiler son curriculum vitae sans en révéler trop, comme on aguiche son employeur afin de l’inciter à signer. Ou le dissuader de refuser. Néanmoins, en toute chose, il faut savoir faire bonne mesure et elle poursuivit tout en susurrant à son oreille :

“Tu devrais réfléchir à la proposition, il n’en fait jamais de deuxième.”

Elle coula une oeillade complice en direction de Karl, peu soucieuse de l’effet qu’elle aurait sur le commanditaire non loin qui ne devait pas rater une miette de leurs échanges, sauf peut être la dague discrète placée contre le flanc de la brunette. Non, le vieil homme semblait toujours aussi impassible et il attendait visiblement qu’ils déguerpissent, comme il avait terminé de donner ses conditions et les dernières précisions de ce travail. Al’ finit par relâcher la pression de sa dague sur sa généreuse cliente et désormais collègue.

“Mais après tout, que le meilleur gagne, pas vrai ?”

Elle piqua ce qui restait sur le plateau de charcuterie, la viande disparaissait à vue d’oeil, comme le butin, s’ils ne se décidaient pas rapidement à s’allier ou se détester. Restait à voir si Maria avait pris en compte leurs arguments. Rien n’était moins sûr, à voir la mine obstinée qu’elle avait affichée pendant l’entretien et ce sourire arrogant qu’elle arborait fièrement. Et puis, peut être qu’elle-même avait quelques sbires sous la main pour l’aider dans sa tâche... Peut être avait-elle encore quelques cartes dans ses manches qu’elle gardait pour plus tard. Eux venaient déjà d’en dévoiler certaines, et Al’ espérait que Karl ne s’était pas trop précipité pour le faire. En tout cas, elle s’en remettait à son jugement et son sens de la négociation et le laissait guider la danse des premiers échanges, une danse déterminante pour la suite. C’était son boulot, comme c’était son boulot à elle d’assurer discrètement leurs arrières.

Elle prit le temps de détailler la jeune femme devant elle et compta les armes qu’elle possédait, tâchant de deviner celles qu’elle dissimulait. Elle ne ferait pas l’erreur de la sous-estimer. Al’ ne savait trop bien ce que c’était d’être une femme qui essaie de survivre dans un milieu hostile. Après l’avoir jaugée comme il fallait, elle fit un signe de l’index à Karl en direction de la sortie, silencieuse, tandis qu’elle laissait une occasion à la contrebandière de conclure la proposition de la manière qui lui seyait. Elle fit un petit geste de salut un brin effronté en direction du commanditaire, et se faufila vers la sortie en lançant un joyeux “Salut Jackie !” sans même se retourner.

Une fois dehors, elle se débarrassa du tablier sans oublier le pourboire qui s’y cachait encore et scruta les environs de la taverne, afin de s’assurer qu’aucune mauvaise surprise n’attendait son contrebandier à la sortie. Le port était son domaine, mais pas les rues trop propres de ce quartier bourgeois, et Al’ était bien décidée à ne rien laisser au hasard. Elle avait désormais plus qu’elle-même à protéger, les affaires de Karl prenaient une allure différente, le vent changeait de direction. Il n’était plus seulement question de faire ses coups en douce, la nuit, dans les Égouts, ils devaient s’adapter à ce nouveau terrain, le jeu de la surface et des pièges placés en plein jour, et la voleuse se demandait vaguement comment on pouvait se cacher sous les rayons du soleil.


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MessageSujet: Re: Quand Contrebandiers Font la Course Contre Bandits (PV Alaïs Marlot, Karl Stanner)   Quand Contrebandiers Font la Course Contre Bandits (PV Alaïs Marlot, Karl Stanner) EmptyMer 9 Oct 2019 - 18:49


Maria n’aimait décidément pas du tout le ton qu’employait l’homme.
Ça pour sûr, il n’avait aucun talent pour mettre ses interlocuteurs à l’aise.
Maria se prit même à se demander comment il pouvait avoir des clients avec pareil froideur dans la conversation.

C’était bien simple, en dehors de sa tentative timide de parler d’équipe, tout son enrobage n’était que négativité ou semi agressivité.
Il devait bosser de près ou de loin dans l’univers du meurtre et du crime avec violence pour inspirer une telle antipathie, et que cela fasse ses affaires.

Certes Marbrume et ses alentours n’étaient pas des lieux de rêve, mais la vie y était plus douce que dans les marais par exemple. Les citadins n’avaient au fond pas tant de soucis, en dehors du manque d’argent, des privations de nourriture, des maladies, des poux… Et des autres humains.

Si elle avait essayé de relancer le dialogue sur un terrain plus propice aux affaires, elle sut que c’était râpé. L’autre n’avait aucune intention de se montrer souple ou avenant.

Selon elle, un très mauvais allié de mission, du coup. Elle voyait venir gros comme une maison le genre de gus qui voudrait imposer sa vision de l’opération à venir, qui ne changerait pas d’idée, même si elle lui en soumettait une autre. Être buté n’allait pas aider.

Et c’était précisément l’image qu’elle se faisait de lui. Un type buté, forgé dans le métal par quelques mystérieuses expériences dont elle se fichait totalement.
Car son propre savoir-faire serait assurément meilleur ! Elle, elle avait vu des choses ! Elle, elle avait entrepris, échoué, recommencé, amélioré jusqu’à parfaire son talent. Jusqu’à réussir ses méfaits brillamment, sans accroc aucun.

La joue appuyée contre sa main, le coude contre la table, légèrement penchée en avant, elle écoutait avec de plus en plus d’impatience, ne trouvait nulle information intéressante, sinon son petit nom de ‘Chef’, qui lui semblait bien générique.

Elle allait appliquer une réplique plutôt tiède, ne parvenant plus à vouloir réchauffer la discussion. Le côté glacial de son interlocuteur avait gelé les quelques braises de l’esprit d’équipe qui aurait pu naitre en elle.

Maria allait donc répliquer, lorsque l’innocente et mignonne serveuse vint en remettre une couche. Si la pointe d’une lame vint appuyer contre elle, les paroles de la femme, son attitude transpercèrent le cœur et l’esprit de la jeune contrebandière comme d’un rien.

Une décharge de peur, de colère, de sentiment d’humiliation, déferla en bouillonnant dans le corps de Maria alors qu’elle ne parvenait pas à réprimer un hoquet de surprise.

Elle tourna de grands yeux vers ceux de l’infiltrée, passant d’une surprise, à la peur, pour finir sur une note de haine abominable.
Si Maria n’était pas une brave, elle parvenait toujours à se contrôler et ne rien laisser paraitre. 
Mais l’attaque avait été trop bien orchestrée, et la contrebandière savait que ce simple reflet de peur qu’elle avait laissé échapper pourrait lui être fatal par la suite. Pour son image, sa réputation, sa vie.

Les yeux marrons de la jeune femme s’étrécirent alors que les coins de sa bouche se tordirent en une grimace qui aurait pu être dissuasive, si seulement elle n’avait pas un tel visage de poupée.

Maria se leva subitement, prenant appui d’une main sur la table. Elle désigna l’homme, impassible, en face de lui d’un doigt rageur, le pointant par deux fois avec hargne !

-« Allez-vous faire foutre ! Allez bien vous faire foutre toi et ta gueuse ! J’me casse d'ici !!! »

Cracha-t-elle avec fougue, les yeux embués par des larmes de colères, une haine dévorante et la honte se mêlant et lui empourprant plus ou moins les joues.

Quelques visages outrés se tournèrent vers elle. Quel langage pour une femme ! Quel scandale, enfin ! Il n’était point concevable de s’exprimer en ces termes ! Voyons !

Se dirigeant vers la sortie à grands pas furibonds, la petite dame hors d’elle n’accorda aucun regard par-dessus son épaule. Son esprit l’assaillait de pensées effrayantes et violentes.
Comment avait-elle pu se montrer aussi conne ! Se relâcher à ce point ?!

Un point pour cet enfoiré et sa cruche !

Et quel point ! Il était décisif et elle devait absolument offrir une contre-attaque de même acabit ou elle pouvait dire au revoir à la pièce d’or.
Rouge de honte, la tête dans les épaules, la femme athlétique poussa la porte d’un coup de pied rageur et disparu dans la rue, se mêlant aux badauds, la tête pleine de plans pour évincer, écarter, ses rivaux.

Et elle ne doutait pas qu’eux-mêmes tenteraient de la faire quitter le jeu par tous les moyens. Tueur comme il en avait l’air, ce ‘Chef’ ne tarderait pas à lui envoyer des scélérats et des meurtriers aux trousses.
Elle devrait être à la hauteur, sinon sa vie s’échapperait doucement de son corps alors que son sang se répandrait autour d’elle comme une corolle cuivrée…

Elle ne rentrerait pas chez elle ce soir, de peur de montrer où elle vivait, où on pouvait la cueillir aisément.
Non. Elle se rendrait à la caserne, visiter son frère, et sans doute le milicien au teint maladif avec qui elle s'était entendu pour partager quelques informations.
Malgré l'impression qu'il renvoyait de vous claquer entre les pattes à tout moment, il savait se renseigner et se battre.

Lui saurait sans doute lui rapporter des éléments susceptibles de l'intéresser...


Dernière édition par Maria le Dim 27 Oct 2019 - 9:28, édité 1 fois
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Karl StannerContrebandier
Karl Stanner



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MessageSujet: Re: Quand Contrebandiers Font la Course Contre Bandits (PV Alaïs Marlot, Karl Stanner)   Quand Contrebandiers Font la Course Contre Bandits (PV Alaïs Marlot, Karl Stanner) EmptySam 19 Oct 2019 - 17:49
Sa proposition n’avait pas convaincu sa belle interlocutrice, elle ne semblait pas avoir accroché aux arguments qu’il lui avançait et pour la défendre, il n’en avait pas beaucoup. Karl voulait simplement s’éviter une concurrente et pourquoi pas trouver une future alliée, la contrebandière semblait avoir du talent.
Sa compagne infiltrée n’avait pas fait dans la dentelle non plus, elle était apparue derrière l’autre femme pour la surprendre, il se doutait qu’elle avait utilisé sa lame pour la menacer sans parler.
Ils avaient fait leur petit effet, le contrebandier devait reconnaître qu’il avait apprécié cette entourloupe, leur petite équipe commençait à avoir une certaine gueule et ce n’était vraiment pas pour lui déplaire, sentiment sans doute partagé par sa compagne.

Chef et Vipère, les présentations étaient faites.

La réaction de la victime de cette scène ne se fit pas attendre, une foule d’émotions traversa son visage alors qu’elle se rendait compte du tour que lui jouait le barbus, ce dernier lui faisant une démonstration des moyens à sa disposition. La réalité, c’est que Karl bluffait en partie, il avait simplement de la chance de s’être entiché d’une voleuse aussi agile que téméraire, des fois les choses sont bien faites.
C’était pragmatique de voir Alaïs comme une paire de main gratuite, mais c’était tristement le cas quand il laissait sa mentalité d’homme d’affaire prendre les rênes. Et l'acrobate avait parfaitement joué son rôle, c’est plutôt les conséquences sur Maria qu’il n’avait pas prévu.

Certes, l’acte n’était pas des plus noble mais les deux contrebandiers étaient loin d’être des enfants du Temple. La surprise et la réalisation de n'être passé à rien de rejoindre les Trois expliquaient sans doute la colère qui explosa au visage des deux compères alors qu’elle le pointait d’un doigt mauvais et menaçant. Pourtant, le marchand trouvait ce déballage d’émotions et d’injures bien peu professionnel, lui qui voulait rester discret s’était complètement raté.
Il regarda autour de lui, les dizaines de paire d’yeux qui regardaient la scène et leva les deux mains en l’air pour calmer la contrebandière furieuse alors que sa comparse d’infortune éclipsait d’un pas rapide ponctuant sa sortie théâtrale d’une salutation à un dénommé « Jackie ».

La brune ne lui laissa pas le temps de parler, sortant d’un pas rageur de la taverne, suivant le même chemin que la voleuse et Karl se retrouva seul à la table dans une atmosphère plus que tendue.
Il épousseta son manteau, vérifia ses gants et sorti à son tour sans demander son reste, cette histoire avait déjà fait bien trop de bruits à son goût et surtout il venait de compliquer son affaire. Il n’avait plus une concurrente, il avait un problème en colère or il ne savait rien de cette femme. Il se retrouva dehors et marcha quelques pas en direction de la rue pour descendre au Port, retrouvant son air calme habituel donnant le change alors que son esprit bouillonnait.


L’acrobate le retrouva bien rapidement et ils empruntèrent le chemin du retour ensemble, Karl en profita pour expliquer la suite à sa garde du corps.

« Je ne pensais pas qu’elle réagirait comme ça. Soit elle n’est pas stable, soit elle est pleine d’orgueil. Dans tous les cas, on aurait eu du mal à lui faire entendre raison sans parler qu’elle aurait pus nous jouer un mauvais tour. »

Il souffla un bref instant avant de tourner dans une ruelle, caressant la blessure de sa main mutilée, songeur.

« On a une difficulté de plus avec maintenant, si l’orgueil n’est pas son seul défaut on peut s’attendre à un retour de flamme de sa part. On est sur le même objectif, elle a une occasion rêvée. Je vais devoir me renseigner sur elle, j’ai quelques contacts qui, j’espère, ont quelques choses à m’apprendre. »

Il finit par quitter son masque neutre pour offrir un bref sourire à Alaïs, elle avait fait son travail et avec la manière. Le contrebandier en était sûr, un jour l’ensemble de Marbrume apprendrait le nom de la rousse. Continuant à redescendre en direction sur Port, Karl s’arrêta pour en revenir au plan.

« Je vais aller dans le Goulot et trouver mes informations, pendant que toi tu vas te reposer à la boutique...Non ne commence pas à rechigner, je ne fais pas ça pour te ménager. Pendant la nuit, j’ai besoin que tu commences à observer notre cible, ronde, nombre d’occupants, difficultés de la mise en œuvre...Tu connais ton boulot. Je viendrai te relever à l’aube. »

A l’aide de geste et d’indications, il lui décrivit l’emplacement des entrepôts où se trouvait la bande de pirate et le précieux coffret. Après être sûr qu’elle pouvait trouver son chemin, il fit une rapide prière à la déesse malicieuse pour la réussite et pour veiller sur son Grimpeur, il lui vola un baiser pour satisfaire son envie comme pour finaliser sa prière.
Il se mit ensuite en route vers le Goulot abandonnant sa compagne pour le moment. Il devait retrouver les bonnes personnes capables de lui en dire plus sur sa concurrente.
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Alaïs MarlotVoleuse
Alaïs Marlot



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MessageSujet: Re: Quand Contrebandiers Font la Course Contre Bandits (PV Alaïs Marlot, Karl Stanner)   Quand Contrebandiers Font la Course Contre Bandits (PV Alaïs Marlot, Karl Stanner) EmptyDim 20 Oct 2019 - 12:22




Quartier du Port
Premiers jours d’août 1166



Elle observait, tapie sur le toit d’un entrepôt, couchée à même les tuiles crasseuses et humides du port. Ca sentait les algues et l’eau saumâtre, mais la Vipère en faisait abstraction. Karl comptait sur elle pour noter chaque détail de leur objectif et chaque ronde et elle s’y employait de tout son art. La nuit tombait et lui faisait une couverture confortable. Elle avait eu du mal à “se reposer” seule dans la boutique du port, alors que lui courait les rues du Goulot pour dénicher quelques informations sur la contrebandière qui était devenue leur adversaire. Elle était excitée comme une puce et n’aimait pas attendre. Elle avait tourné en rond un moment avant de finalement s’enrouler dans une chemise du contrebandier et de fermer les yeux quelques moments. N’y tenant plus, elle s’était finalement forcée à avaler un peu de gruau et s’était mise en route vers l’endroit qu’il lui avait indiqué. Et cela faisait maintenant une heure qu’elle observait l’activité des docks. Le navire était bien là.

Il s’agissait d’une petite frégate, comme un oiseau fin et élancé, armé de quelques canons, mais Al’ avait été bien incapable d’en déchiffrer le nom inscrit sur sa coque. Il semblait un peu à l’écart des autres et une grande animation régnait sur place. Ca chargeait plus que ça ne déchargeait, pour la plupart. Ils s’apprêtaient à partir. Al’ avait du mal à distinguer pirates et employés du quai, les deux se confondant dans un ballet routinier mais tout de même pressé. Ca s’échangeait des ordres et ça s’invectivait. Elle remarqua cependant que le nombre de caisses s’amenuisait et elle se sentit soudain prise d’une appréhension. Le jour était loin d’être arrivé et à ce rythme, ils seraient partis avant que Karl ne vienne prendre la relève. Pouvaient-ils partir à l’obscurité ? Al’ doutait que ce soit très réglementaire, mais elle savait pertinemment que les pirates se passaient bien de ce genre d’autorisation.

Ils allaient partir. Avec la boîte. Grognant, elle se décida soudainement à se glisser de sa planque en douceur. Elle aperçut un homme plus richement vêtu que les autres passer sur le pont, il observait le déroulement des opérations sans prêter main forte aux hommes. Ce devait donc être l’ennemi de leur commanditaire, ou le capitaine. Il promena un moment son regard, donna quelques ordres à un homme à sa droite et repartit vers l’intérieur du navire. Al’ prit une inspiration, noua son foulard autour de sa tête, laissant sa besace dans un coin. Karl la trouverait certainement s’il venait à la chercher. Elle ne pouvait guère lui laisser davantage. Elle souffla du nez. Il n’allait pas aimer ça. Mais elle ne pouvait pas rester les bras croisés en voyant leur magot leur filer sous le nez.

Elle s’avança d’un pas souple et assuré vers le navire, attrapa un sac de jute qui devait contenir de la farine, au vu de son poids et le cala sur son épaule en sifflotant, et se joignit au ballet des marins et des employés. Elle eut beau prendre un air dégagé et nonchalant, son arrivée ne passa pas inaperçue. Elle sentait les regards glisser sur elle, et quelques ricanements ne tardèrent pas à ponctuer l’inspection dont elle était le sujet. Cependant, personne ne cherchait à l’arrêter.

— Bah alors ma jolie, tu t’es perdue ?
— Depuis quand on embauche des crevettes pour charger la cale ?
— Moi c’est bien aut’ chose que je chargerai...

Al’ ne se démontait pas, gardant son air assuré et son regard gouailleur. Le moindre faux pas l’enverrait au fond des eaux sombres du port, un boulet accroché aux chevilles. Aussi, elle se contenta d’abord de sourire en coin aux moqueurs, poursuivant sa route avant de commenter :

— Salut les gars ! C’est que je voulais pas faire de l’ombre à des gaillards aussi solides que vous…

Le ton était volontiers narquois, mais Al’ savait aguicher les hommes d’une oeillade, pour contrebalancer l’affront qu’on pouvait y trouver, provoquant quelques nouveaux rires, avant qu’un imprudent lui pince le postérieur sans aménité.

— Visez moi ce petit lot, par Anür !

Elle se retourna aussi vive qu’un chat, faisant montre de ses talents en la matière, et attrapa un paquet bien plus sensible dans son poing, serrant juste assez fort pour tirer une expression ébahie à son maladroit captif. Al’ planta son regard dans le sien, alors qu’il restait docile un instant, pas fou, les parties les plus sensibles de son anatomie à la merci de la voleuse.

— Si tu veux, je m’occupe de tes bijoux de famille.

Le sourire était carnassier, et d’autres rires vinrent accompagner sa répartie. Le type grimaça un peu levant une main en l’air en signe d’apaisement.

— Nan, nan c’est bon hé !

La Vipère afficha un brusque et large sourire tout en relâchant sa prise sur le malotru, avant de lui tapoter la joue d’une main et de placer son propre sac dans la main qui l’avait saisie.

— Comme tu veux. Maintenant, sois gentil. Porte ça à l’intérieur, tu veux ?

Le bougre ne se fit pas prier, soit qu’il s’y sentait forcé soit qu’il n’était pas tout à fait insensible au charme de l’insolente. Un marin qui s’était posté sur une caisse et semblait flâner alors que les autres étaient au travail, siffla en direction de la Vipère.

— Quel caractère, madame. Est-ce que tu maltraites toujours autant tes camarades pendant le service ?

Il semblait avoir atteint la trentaine, le visage mangé par une barbe de trois jours, et le teint buriné par les embruns. Il avait le poil et les cheveux délavés par le soleil. Probablement un des membres de l’équipage. Le sabre à sa ceinture vint confirmer l’impression de la voleuse qui se coula dans sa direction de son allure de vipère des sables.

— Ca dépend.

Elle laissa planer un peu de mystère, tout en faisant mine de détailler l’inconnu de la tête aux pieds d’un air intéressé, tandis qu’il renchérissait.

— De quoi ?

Elle sourit finement.

— Si c’est un camarade. Et si c’est pendant le service.

Elle le dévisageait d’un air moqueur, insinuant qu’il n’était ni l’un ni dans l’autre cas. La réponse parut plaire au marin qui éleva les mains d’un air gaillard.

— Moi je suis qu’une honnête matelot m’dame, me faites pas de mal !

Elle plissa le front, une de ses mains prenant appui sur l’une de ses hanches, prenant la pose, avec l’air de réfléchir.

— Je sais pas. Il va me falloir des preuves. Mon papa m’a toujours dit de ne pas faire confiance aux inconnus.


Le marin sourit, mis en confiance, et bondit de son perchoir pour venir tendre une main malicieuse à la voleuse qui ne bougeait pas d’un pouce, toujours aussi effrontée.

— Moi c’est Ezra. On va bientôt mettre les voiles, tu me paies un verre ?

Al’ empoigna la main, tête penchée, avec une moue malicieuse.

— Meera. Et ta maman ne t’a jamais dit que c’était malpoli de réclamer un verre à une fille ?
— Je sais pas. Je l’ai pas connue.

Il prenait une expression attristée qui ne laissa pas la voleuse très dupe de ses intentions. S’il cherchait à l’apitoyer, c’était raté. Elle sourit en coin.

— C’est ça ton excuse ?
— T’es vraiment cruelle, toi.
— Plus cruelle que Rikni.
— Un homme ne peut pas chercher un peu de réconfort auprès d’une femme avant de se perdre en mer ? Qui sait si je reviendrai...
— Je pourrais peut être faire un effort…

Le pirate haussa un sourcil et la Vipère désigna le bateau derrière lui.

— Tu me fais faire un tour et je te le paie, ton fameux verre. J’ai toujours rêvé de voyager. Et puis eh, une femme à bord d’un navire à quai, ça peut pas vraiment porter malheur, non ?


Le marin inspira, frottant sa barbe d’une main avant de hausser une épaule, trop intéressé par la proposition pour refuser, offrant son bras à sa nouvelle conquête.

— Il parait même qu’on invite les prêtresses pour bénir le bateau qui part au large, pour éloigner les tempêtes. T’es pas prêtresse par hasard ?

Il souriait en coin, tout en la menant à bord du bateau et la Vipère sourit finement en retour, promenant son regard sur le pont.

— Nope. Mais j’ai plus d’un tour dans mon sac.



Résumé des actions et jets de dés effectués:
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MessageSujet: Re: Quand Contrebandiers Font la Course Contre Bandits (PV Alaïs Marlot, Karl Stanner)   Quand Contrebandiers Font la Course Contre Bandits (PV Alaïs Marlot, Karl Stanner) EmptyDim 27 Oct 2019 - 14:08


Fulminante, les poings serrés, se sentant prête à exploser la face de n’importe qui, et rêvant que l’occasion se présente, Maria avançait à grands pas dans la rue. Elle avait du pain sur la planche, trop peu de temps, et au moins deux miliciens à voir.

Et elle devait aller d’autant plus vite qu’elle savait qu’en face, la concurrence avait au moins deux fois plus de moyens qu’elle. Et elle ajoutait à cela quelques hommes de mains qu’il avait bien pu se garder sous la main pour un effet de surprise maximal.

Tout cela ne sentait pas bon. C’était bien la première fois qu’elle devait faire face à situation qui lui paraissait si cauchemardesque au préalable. La meilleure façon de sans sortir vivante restait encore de se barrer fissa, et de ne plus songer à cette affaire.

… Oui mais une pièce d’or !
… Une pièce d’or n’est d’aucune utilité à un mort, ma fille…
Oui mais une pièce d’or à une vivante, qui en plus a ridiculisé un chef en faisant mieux que lui toute seule, ça en jette !

Et ainsi elle aurait la vengeance à l’affront qu’on lui aurait fait. Bouffer ou être bouffé.
Vivre pour bouffer les autres, ou crever en essayant de le faire.

_______________________________________________

Caserne de la milice
Plus tard dans l'après-midi

Edmur frappait avec une épée massive une grosse souche de bois. Du bloc d’entrainement jaillissait des copeaux de bois et des échardes en tous sens. Son corps musculeux devait travailler depuis un moment car malgré la fraicheur de l’air, le frère de Maria avait la peau moite d’effort.

La jeune contrebandière croisa une jambe devant l’autre et appuya son épaule contre une poutre de la cour intérieur. Sa petitesse, sa fragilité ressortait toujours tellement quant elle était en présence du gros tas d'muscles. Elle remercia évasivement le type qui l’avait emmené là, observant la force brute faire de la charpie du bois, pourtant résistant.

Dans le fond, c’était un peu une métaphore de la vie…
La force écrasait tout. Même ce qui était assez solide pour résister à l’âge, au froid, aux coups.

Elle avait pu parler avec Dan Sobre, le milicien bizarre. C’était un homme étrange dont elle ne cernait ni les humeurs, ni les motivations. Elle lui avait évoqué ce qu’elle cherchait, un coffret, des pirates, les bas-quartiers. L’homme d’arme avait eu vent d’une affaire similaire. En écoutant ses copains les milichiens, il avait pu tirer quelques informations intéressantes Comme un départ prochain. Ce soir, en fait. Les types semblaient avoir le feu au cul ! Elle ne savait pas pourquoi, mais cela n’arrangeait pas ses affaires. Un bateau ! Un bateau, quoi !

La jeune contrebandière fronça les sourcils. Pas bon ça. Il fallait agir ce soir ou jamais.
Et les affaires dans la précipitation, ça n’avait rien d’excitant. Sauf quand c’était bien fait…

La petite femme avait d’abord songé à se faire inviter sur le navire des pirates en tant que consultante lors d’une ‘descente de routine de la milice’. Mais elle était tombée d’accord avec Dan sur le fait que ça éveillerait trop les soupçons et rendrait tout le monde tendu.
Ce qui n’était pas intéressant.

Et c’est d’ailleurs l’entrainement de son grand frère qui fit jaillir en elle une idée qu’elle apprécia tout de suite. Elle se mordit la lèvre et un sourire vint éclairer son visage alors qu’elle bénissait intérieurement Rikni, la sainte patronne de son frère, et qui lui avait accordé une malice qui arrangerait bien certains de ses ennuis.

Et si cette bûche fendue de partout, c’était le bateau ?

L’idée lui plaisait. Et les conséquences heureuses qu’elle pourrait observer à l’exécution du plan qui commençait à se former dans sa tête.

Maria voyait déjà devant ses yeux l’image de la fausse serveuse au poignard, flottant à la surface, prêt des docs, les poumons pleins d’eau, les cheveux épars, la robe gonflée autour d’elle, de grands yeux ouverts par la douleur de mourir noyée.

Un plaisir intense gagna la jeune femme à l'image.
Oui, ça lui plaisait décidément. D’autant qu’infiltrer un bateau, c’était coton. Le faire couler aussi, mais ainsi, les marchandises viendraient à elle, sur les quais. D’autant qu’elle ne savait pas nager.

Et puis elle se sentait excitée à la seule idée qu’on associe son nom à pareil exploit.
Une fois toutes ses idées trouvées, une fois qu’elle eut réfléchit au matériel à prendre avec elle, songea qu’il était temps d’aller prendre des informations fraiches du terrain.

La question restait : Comment faire couler un bateau ? Elle se voyait bien entailler la coque avec du pointu sous de la ligne de flottaison… Mais les planches étaient épaisses. Une simple dague ou un sabre ne suffiraient jamais à créer une voie d’eau.
Il lui faudrait du matériel. Matériel facile à trouver dans son environnement direct. Déjà, un briquet, un silex, et un bout de tissu bien sec, le tout gagna sa bourse de cuir à sa taille. Il lui faudrait aussi un tisonnier, ou une barre de fer.

Maria se rendit donc aux docs en reconnaissance. Elle passa la seconde partie de l’après-midi, et le début de soirée à observer ce qu’il se passait autour du bateau ciblé, acceptant de jouer aux dés à une table non loin avec un vieux type au chapeau délavé et à la barbe blanche fournie. Elle jeta son postérieur rebondit au contact d’un tabouret de bois et joua, relevant les yeux pour observer les mouvements des matelots.
Elle chercha tout d’abord à trouver une corde qui joignait l’arrière du bateau et le quai. C’était le chemin qu’elle avait décidé d’emprunter, mais ne trouva aucun lien qui suivait le chemin qu’elle désirait.
C’est avec une mue boudeuse qu’elle sut qu’il faudrait bien y aller au culot.
La jeune femme se leva, contrite. Elle se préparait à rentrer chez elle afin de se préparer lorsqu’elle assista à un drôle de manège. La pseudo serveuse de tout à l’heure venait de se faire coincer et ameutait un groupe de gens autour d’elle.

C’était sa chance !

Maria marcha d’un pas souple en direction des quais et se saisit elle aussi d’une caisse, grommelant sous le poids. Elle tenait la caisse devant elle, espérant ainsi camoufler sa condition de femme au groupe de pirates, déjà plus intéressé par la présence de Vipère.
Elle avançait donc ainsi sur le ponton, se rapprochant à chaque pas un peu plus de la passerelle qui donnait accès au pont du bateau. La petite femme avait repéré qu’un contremaitre surveillant les actions des uns et des autres. Il faudrait bien que Maria rende compte de sa présence ainsi que de son chargement.
Mais elle savait bien ce qu’elle pourrait dire pour tromper la vigilance de l’homme.
Le groupe derrière elle s’exclamait et poussait des jurons. Un homme semblait surpris, avait la voix exagérément aiguë. Et il semblait à Maria que la Vipère prenait l’avantage.
Le visage de la jeune contrebandière s’éclairait d’un sourire mauvais. Si la garce échappait aux viols et aux tournantes, elle subirait le feu, et le sel.

Maria s’arrêta sur le pont, alors que le gros contremaitre vérifiait une liste dans sa main.

-« Chargement ? »

Maria sentait une forte odeur de hareng qui montait de sa caisse.

-« Des provisions pour l’équipage m’sieur. »

L’autre passa la tête, surpris de la voix de femme qui émanait de la caisse. Les sourcils froncés, il parut méfiant. Pas bon signe.

-« Non non et non ! Je ne te connais pas toi ! Qui es tu ? Pas de femmes à bord la gueuse ! Dégage de mon pont ! »

Maria qui sentait ses bras flageoler sous le poids de la caisse de poissons séchés la posant dans les mains de l’homme, ébahis. Elle lui fit un clin d’œil taquin et un sourire ravageur ourla ses lèvres pulpeuses.

-« Pauvre capitaine. Lui qui voulait si ardemment connaitre la chaleur d’une femme avant le grand départ… Bien, je vais repartir alors. Mais je veux être payée. Ma nuit a été réservée. Imagine un peu ma tristesse sinon...»

L’autre balbutia quelques mots, imaginant ce qui pourrait lui arriver si le capitaine était mis de mauvaise humeur parce qu’il n’avait pas tiré son coup.

Maria se pencha sur le pauvre homme alourdit du chargement, n'hésitant pas à lui saisir le poignet et caler le bras de l'homme entre ses seins. Elle lui caressa la joue d’un geste tendre, n’hésitant pas à passer son pouce à la commissure des lèvres de l’homme, tout en se passant elle-même la pointe de la langue sur sa lèvre supérieure.

 Je vais aller voir qui va me filer mes pièces. Reste là chou, je reviens. »

Et après lui avoir lancé un dernier regard de braise, la femme tourna les talons et s’avança sur les planches du navire, cherchant les escaliers menant vers les ponts inférieurs.
Quelques témoins lui jetèrent es regards de convoitise dont elle n’avait cure. Personne-là ne la toucherait si c’était la catin du capitaine.

Maria descendit un pont, puis un autre. Dans les allées étroites et arrondis elle prit une bouteille de rhum posée dans une réserve. Elle croisa des travailleurs, des hommes étonnés de la voir ici. Elle leur demanda où était le capitaine avec des sourires enjôleurs. Son « cadeau de départ » était arrivé, avec de quoi boire un coup. Voulait on taper dans la bouteille du chef ? Oui ? Une gorgée alors ! Une seule, il fallait qu’il en reste pour elle, et pour le supérieur. On lui donna les informations qu’elle voulait. Le capitaine, un coffret qui devait rejoindre un trésor sur une île à l’est de Marbrume. Sacrément important !

Maria ne posa pas de question, restant dans son rôle de gourdasse là pour faire de l’amusement. Elle prit congé quand certain commençaient à devenir tactile et lorgner de façon trop appuyée sur son corsage. Elle descendit aux cales. Mince, une cabine était fermée à clé. Le coffret devait être dedans.

Mais ici. La jeune femme était sous la ligne d’eau. Vérifiant par-dessus son épaule que personne ne la suivait, elle choisit la cloison qu’elle allait esquinter avant d’y mettre le feu…

Le bateau sombrerais bientôt, les flammes illumineraient la nuit et ne s’éteindraient que lorsque la mer prendrait le dessus, emportant les butins, les mystères, les pirates, et avec un peu de chance une Vipère…

Les dés Ici


Dernière édition par Maria le Mar 12 Nov 2019 - 14:13, édité 1 fois
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Karl StannerContrebandier
Karl Stanner



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MessageSujet: Re: Quand Contrebandiers Font la Course Contre Bandits (PV Alaïs Marlot, Karl Stanner)   Quand Contrebandiers Font la Course Contre Bandits (PV Alaïs Marlot, Karl Stanner) EmptyMer 6 Nov 2019 - 4:27
Les rues du Goulot avaient l'avantage de n'avoir que peu de secret pour le Contrebandier, bien qu'il ne soit pas un natif du quartier mal-famé, il travaillait encore dans ces allées sombres. C'était bien pour ça qu'il espérait un retour sur ce labeur, cette femme ne devait pas être passé inaperçu car de ce qu'il avait vu pour le moment la discrétion n'était pas le point fort de cette nouvelle rivale.
Karl traversa une ruelle puis emprunta une autre plus étroite aux allures de coupe-gorge, d'ailleurs deux hommes se redressèrent à sa vue, le barbus dirigea instinctivement sa main dans son manteau pour en chercher le pommeau de sa dague sans pour autant arrêter son pas.
La vie dans les bas quartier avait ses règles, l'une d'elle était de ne montrer aucune faiblesse pour ne pas se faire bouffer par un plus gros poisson. Les deux truands se regardèrent tout en jetant des regards à leur potentielle victime, peut-être connaissait-il Karl où que le la déesse malicieuse sourit au contrebandier qu'importe, ils décidèrent que ça n'en valait pas la peine.
Gardant un calme relatif, l'enquêteur d'un jour ne manqua pas de remercier Rikni d'une petite prière mais il avait encore besoin d'elle, en effet il arrivait à destination. L'estropié n'avait pas eu le choix d'emprunter ces chemins peu sûr et manquer de faire une mauvaise rencontre car pour le genre d'information qu'il cherchait, des risques s'imposaient.
Il tomba enfin sur la rue qu'il cherchait, un signe gravé sur une porte indiquait le début du territoire d'un gang du Goulot avec qu'il avait déjà fait affaire ces derniers temps. Empruntant la rue, il laissa défiler les boutiques et les taudis pour déboucher sur un bouge comme il n'en existait que dans les bas-quartiers, le genre qui respire les ennuis pour la clientèle honnête. Un gros-bras le fouilla à l'entrée de la taverne et Karl lui abandonna sa dague sans remords, il ne risquait rien s'il ne contrariait pas le chef des lieux et de toute façon ce n'était pas une petite lame qui allait le sauver là dedans.

L’ambiance était digne de ce qu’on pouvait attendre d’un repaire de malfrat qui avait le vent en poupe : Une bande de lascars dispersé sur diverses tables jouant aux dés, partageant de l’alcool ou des filles faciles sur un fond de musique entraînantes, cela avait son charme quand on n’était pas un type habitué au calme de sa petite boutique.
D’un pas assuré, il se dirigea vers la table centrale. Sur son chemin, plusieurs têtes se retournèrent mais personne n’accosta le barbus au contraire certains même le saluèrent pour avoir reconnu l’homme avec qui le groupe faisait des affaires. De toute façon, Karl n’avait rien du combattant et encore moins de l’assassin, la plupart des hommes présents pouvaient le tuer sans réel difficulté.
Néanmoins, une armoire à glace qui dépassait le contrebandier d’une bonne tête, l’arrêta avant qu’il puisse rejoindre son objectif. Les bras croisés, l’homme de main tourna la tête vers la table dans l’attente d’un ordre et l’hôte du gang patienta.

« C’est bon, Riks . Laisse passer notre honnête marchand. »

Dans un sourire édenté, le gros fit un pas de côté pour retourner sur sa table, retrouvant une chope sans quitter le contrebandier des yeux. L’accès au centre étant libre, Karl se déplaça jusqu’au drôle de sommet pour en constater les participants : Joshua, le chef de cette clique bruyante et propriétaire de la voix narquoise qui donnait les ordres, à sa droite une fidèle amante la tête posée sur l’épaule de son homme et à gauche, ironiquement, Marte le bras droit.

« Tire donc une chaise, Karl même si j’aimerais bien savoir ce que tu fous là, toi qui es d’habitude si à cheval sur les rendez vous. »

Joshua n’était pas un homme avare de sourire encore moins d’une parole joyeuse et c’était pour ça qu’on le craignait, il fera son sale boulot avec le sourire et oubliera la pire atrocité sitôt le travail terminé.
Marte était plus austère ce qui ne manquait pas d’un certain charisme et souvent il réglait avec Karl les détails des affaires, il n’avait pas la passion des chiffres mais l’expérience des transactions pour lui. C’était un duo qui fonctionnait bien,  le chef s’assurait du prestige et son bras droit affinait les angles, pour le reste il ne connaissait la femme que de visage, rien de plus.
Le contrebandier s’installa et déposa son regard bleu sur le seigneur des lieux.

« J’ai une affaire en cours et j’ai besoin d’un service, des renseignements pour être exact. Je me suis laissé dire que tu pourrais m’aider. »

Le second regarda son capitaine de bande pendant un bref instant avant de reposer son regard sur le barbus.

« Demande toujours, Stanner. On verra si ça rentre dans tes honoraires. »

Pour l’instant ça se passait bien, Karl se cassait le cul à bien faire son travail dans une maniaquerie parfois un peu dérangeante mais qui lui donnait certain passe droit dont celui là. Si le contrebandier n’abusait pas dans son besoin, il pourrait sans doute récupérer de précieux indices sur cette nouvelle épine dans le pied.
Le marchand exposa sa situation sans trop donner de détails sauf en ce qui concernait l’apparence de Maria bien que l’absence de nom n’aidait pas vraiment Marte et après plusieurs échanges ce dernier leva une main pour clore le sujet.

« Écoute, Stanner. Tout ce que je sais, c’est que l’un de nos gars a déjà parlé d’une cinglée aux courbes aguicheuses qui porte un masque de bois. Elle n’hésite pas à jouer de la lame pour se faire entendre, si c’est ta cible tu devrais te méfier. Je n’ai rien d’autres qui me vient à l’esprit. »

Tout cela était affreusement maigre mais cette histoire de masque était un début de piste à ne pas ignorer, il hocha la tête pour Marte avant d’incliner la tête pour Joshua. Ce dernier lui offrit un sourire et balaya l’air de sa main, lui accordant le droit de partir, il était un homme occupé.

« Évite de trop te balader dans le coin, Karl. J’ai besoin de ta couverture. »

Il n’avait fait que quelques pas avant que la voix auparavant narquoise ne prenne un nouveau ton, plus sobre et moins légère. On le rappelait à l’ordre, on lui rappelait sa place et que ce genre de demande ne devait pas devenir une habitude, il tourna la tête pour regarder le chef de bande en gardant son calme habituel et il inclina la tête en guise de seule réponse.



Il n’avait trouvé que son sac, le masque neutre du contrebandier c’était brisé pendant quelques secondes alors qu’une vague d’inquiétude affirmait ses traits sur son visage. Non, elle ne l’aurait pas laissé comme ça sans raison, elle lui laissait un indice. Bordel, Alaïs ne pouvait pas s’empêcher de prendre des initiatives ! Un jour, elle devra apprendre à suivre un plan...
Il n’eut même eu le temps de râler un peu plus, déjà son œil était attiré par autre chose et que ses oreilles reprenaient le pas sur la colère . Des cris et des flammes, un bateau prenait feu au loin...Trop de coïncidences pour un simple hasard et déjà son cerveau fonctionnait à plein régime car il avait une certitude, sa voleuse était à bord de ce navire en flamme.
La Milice allait rappliquer et si son Grimpeur s’en sortait, il n’échapperait pas un interrogatoire en règle. De toute façon, comment approcher le navire avec cette foule qui se pressait pour voir le bâtiment brûler ? La réponse se trouvait sous son nez sous la forme d’une chaloupe et d’un vieux marin qui regardait le spectacle au loin.
Une bourse en moins et une rame en plus, il se dirigea vers le spectacle flamboyant...
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Alaïs MarlotVoleuse
Alaïs Marlot



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MessageSujet: Re: Quand Contrebandiers Font la Course Contre Bandits (PV Alaïs Marlot, Karl Stanner)   Quand Contrebandiers Font la Course Contre Bandits (PV Alaïs Marlot, Karl Stanner) EmptyMer 6 Nov 2019 - 16:43




Quartier du Port
Premiers jours d’août 1166


Ezra attira la voleuse par la taille. C’était probablement son soir de chance, et il se sentait définitivement en veine. Sa prise ne broncha pas, une lueur malicieuse dans le regard et le laissa la conduire dans le carré, l’endroit où les marins se réunissaient pour boire un coup, échanger des histoires, jouer aux dés et parfois se reposer dans un hamac. Pas un chat dans les parages, tout le monde était occupé à lever l’ancre et le brave Ezra vérifia par dessus son épaule qu’aucun contre-maître n’était là pour l’enguirlander de bayer aux corneilles pour fricoter avec la petite blonde. Arrivés près du bar, elle se détacha de lui pour fouiller dans la réserve comme si elle avait toujours été de l’équipage et dégota une bouteille de rhum un peu trouble et déjà entamée, avant de lui lancer une petite pièce qu’il attrapa vivement, ravi.

— Et voilà pour ton verre matelot. Alors c’est ici que se réunit la fine fleur des représentants d’Anür ?

Le marin ouvrit la bouteille, s’en versa une bonne lampée dans le gosier, appréciant la chaleur du breuvage qui descendait dans ses entrailles comme une caresse brûlante et tendit la bouteille en retour à l’effrontée qui le jaugeait.

— Eh oui. C’est ici qu’on entend les meilleures histoires, ma chère, alors ne te moque pas. Peu ont eu la chance de découvrir l’intimité des marins comme tu le fais.

Al’ ne se fit pas prier et descendit une gorgée de rhum. Beaucoup plus calculée que celle du marin. Elle lui rendit sa bouteille en l’encourageant du regard, avant de se couler vers lui, son éternel sourire aux lèvres.

— L’intimité, hein ? argua-t-elle en jouant avec un pan de sa tunique de matelot.
— Tout à fait. Et comme tu vois, tous mes camarades sont très affairés, le bateau ne va pas tarder à partir… Qui sait quand je recroiserai ta frimousse… J’y songerai quand je n’aurai que les tristes mines de matelots malodorants à contempler pendant des semaines.

Elle étira un sourire en coin en passant ses bras autour de son cou, faisant mine de compatir à son sort. Le temps passait dangereusement vite, à bord.

— Où est-ce que vous allez comme ça ? Des semaines, c’est une éternité…

Le marin qui ne quittait pas sa bouteille se laissait faire, l’oeil pétillant, tout en avançant sa main libre et hardie vers les reins de la voleuse.

— Oh ça oui. On va approcher des récifs et affronter maints dangers pour rejoindre une grotte qu’on connaît bien pour décharger, plus au nord. Tu sais, les affaires…


Il poussa un bref soupir avant de se pencher vers la voleuse qui se contorsionna habilement pour échapper à un baiser volé, et se saisir de la bouteille qu’il tenait à la main. Elle lui piqua une bonne gorgée, le regard toujours aussi insolent et bien que proche, elle semblait vouloir demeurer inaccessible. Ce jeu là n’était pas pour déplaire au marin cependant, et elle se dit qu’il était temps de pousser son avantage.

— Les affaires, hmm. J’ai toujours adoré les histoires de pirates. Des îles cachées, des trésors disparus… Mais tout ce que j’ai croisé jusqu’à présent, c’est des marins qui transportent du grain et du poisson. Rien de très palpitant.

Elle le narguait du coin de l’oeil et Ezra, un peu échaudé par l’alcool qu’il tentait de récupérer d’une main, se sentit quelque peu malmené dans sa fierté.

— Me prendrais-tu pour un vulgaire pécheur, Meera ? Que nenni ! Nous transportons bel et bien un trésor… Mais ce ne sont pas toujours d’énormes coffres comme on en entend parler dans les histoires. Non. Notre capitaine possède un coffret dont personne ne doit connaître le contenu, et c’est là bas qu’on l’emmène. Il est si précieux qu’aucun marin n’a le droit d’y toucher, et il le garde dans sa cabine…


L’oeil de la voleuse s’illumina à cette histoire, elle le laissa engloutir encore un peu de rhum avant de lui reprendre la bouteille des mains et de la finir, tant bien que mal, d’un cul-sec courageux.

— Toutes mes excuses, noble pirate. Je ne ferai plus l’erreur de te sous-estimer… Mais j’ai un petit problème… Ma bouteille est vide.


Elle effectua une petite moue attristée tout en l’effleurant juste du bout des lèvres, secouant sa bouteille vide d’une main qu’elle se gardait bien de lui rendre, déviant son attention une nouvelle fois. Le pirate sentit qu’il était sur la bonne voie et se vit accéder à sa demande, se détachant de la voleuse pour se diriger une nouvelle fois vers le bar. Il se penchait en avant, tout en tâtonnant pour dégoter une bouteille et en gentilhomme qu’il se devait d’être se retourna juste un instant pour demander :

— Rhum blanc ou…

C’est là qu’il vit la bouteille vide brandie au dessus de sa tête, s’en approchant bien vite et beaucoup trop dangereusement à son goût. Dans un réflexe aguerri par des années de pratique des tavernes les plus mal famées, il écarta brutalement la menace d’une main vive et on entendit ses rêves se briser en même temps que la bouteille dans un coin de la pièce. La petite blonde si pétillante avait bien failli lui éclater la tête ! La garce ! Il jura, vite dégrisé et déjà la Vipère tentait de s’échapper par l’une des portes. Mais le bateau eut un mouvement impromptu, sur le départ, et l’élan de la voleuse vacilla assez pour qu’Ezra ait le temps de l’attraper d’une poigne solide avant qu’elle atteigne les escaliers.

— Oh que non, ma jolie…

Elle se débattit mais Ezra bondit sur elle, en la faisant chuter dans les marches. Elle poussa un cri de douleur en heurtant le bois durement et il eut un petit sourire satisfait. C’était déjà assez douloureux de se savoir embobiné si facilement, au moins pouvait-il goûter cette ultime victoire sur son arnaqueuse.

— Tu me brises le coeur, chérie… Mais réjouis-toi, tu vas officiellement prendre la mer.

Et il empoigna de nouveau la voleuse, un bras tourné dans le dos et la poussa en avant vers le pont supérieur où l’équipage s’animait encore.

***

Elle avait tout foiré, dans les grandes lignes. Tandis qu’Ezra lui tordait le bras en la forçant à avancer sur le pont, Al constata avec une inquiétude grandissante qu’ils n’étaient plus à quai mais bel et bien sur le point de prendre la mer. L’étendue noire entourait le bateau et elle se sentit soudain prise d’une vague nausée. Elle n’aimait pas du tout ça. Il avait suffi d’une seconde, qu’il tourne la tête et qu’elle manque son coup. Si proche du but. Elle jeta un regard réprobateur vers le ciel et les étoiles qui semblaient se moquer d’elle à présent. Elle était vraiment dans la merde. Elle était désormais cernée par une dizaine de marins, et un type qui semblait être le contre-maître à bord la jaugeait d’un oeil sans aménité, comme si elle était du bétail prêt pour l’abattoir.

— Ezra, qu’est ce que le capitaine a dit à propos des filles ?

La voix d’Ezra lui parvint par dessus son épaule alors qu’il réaffirmait encore sa prise sur elle.

— J’ai merdé, je sais. Mais elle a touché à rien, je le jure. Elle sait rien !

Etait-ce une pointe d’angoisse dans sa voix ? Elle savait qu’il mentait. Il en avait révélé assez pour qu’elle décide de l’assommer et de se passer de sa compagnie. Mais peut-être risquait-il gros lui aussi, sur ce coup là. Que pouvait donc contenir ce maudit coffret à la fin ? On la fouilla sans ménagement sans rien trouver sur elle, évidemment. Le contremaître s’approcha d’elle. Il sentait l’ail et le mauvais vin, et son souffle près de sa joue lui tira une grimace.

— Désolé, ma jolie. Mais les femmes à bord, ça porte malheur.

Il détourna les yeux d’elle et avisa son geôlier.

— Balance-moi ça par dessus bord, on a du boulot.

Al’ se débattit de nouveau, tant bien que mal. Il n’avait jamais été dit que les vipères savaient nager. Oh que non. Et apprendre maintenant en pleine nuit, si loin du port, voilà qui ne la tentait pas du tout. Elle implora, elle gesticula, elle tenta de négocier, de mordre, de menacer, rien n’y fit. Ezra la poussa jusqu’au bastingage sans un mot, le visage dur, sous les rires et les sifflets de ses camarades, et sans plus d’égards, il la poussa durement en avant, lui faisant quitter le navire de la manière la plus expéditive qui soit. Une jolie offrande pour Anür.

***

L’eau salée et noire l’engloutit toute entière dans les abysses. A peine avait-elle eu le temps de prendre une rapide inspiration, qu’elle plongeait dans une grande éclaboussure, aveugle et sourde, le nez et la bouche pleins de sel. Elle battit des bras et des jambes frénétiquement, vigoureusement, et soudain sa tête affleura la surface de l’eau. Elle prit une grande goulée d’air avant de perdre pied de nouveau. Aucun appui, aucun repère, et ses yeux la brûlaient affreusement. Le froid lui mordait la peau et les membres, mais en cette saison, elle se fit rapidement à la température et l’eau ne semblait plus si glaciale tout à coup. Elle tenta d’ajuster sa vision pour trouver le port du regard entre deux brasses coulées et de calmer un peu le battement frénétique de son coeur. Mais alors qu’elle cherchait les lueurs du port, elle sentit une grande chaleur dans son dos.

Elle se tourna juste assez pour sentir une explosion, probablement due à un baril d’alcool enflammé, et constata ébahie le navire qu’elle venait de quitter prendre feu, telle une torche gigantesque sur les flots. Malgré la précarité de sa situation, elle ne put s’empêcher de jurer. Voilà une mission qui avait peu de chances d’être menée à bien désormais. Non seulement elle avait tout foiré, mais voilà que le coffret allait partir en fumée. Pensée fugace qui fut rapidement effacée par une nouvelle tasse d’eau salée qu’elle cracha dans quelques hoquets étouffés. Si elle ne sortait pas de l’eau rapidement, elle risquait sérieusement de nourrir les poissons. Elle battit donc des bras et des jambes, encore et encore sans parvenir à avancer réellement, mais au moins, en dépit de la fatigue que l’effort générait, elle arrivait un peu à garder la tête hors de l’eau. Elle commençait quelque peu à désespérer quand elle aperçut une forme sur l’eau avancer dans sa direction. Une barque !

Elle se surprit à gueuler de toutes ses forces pour attirer l’attention, se risquant même à quelques gestes des bras pour se faire mieux voir de la surface et en fut quitte pour une nouvelle tasse de sel. Toussant, crachant, elle continua néanmoins à gueuler, jusqu’à apercevoir un visage bien connu, et deux yeux de glace qui avaient l’air noirs dans l’obscurité. Il l’avait trouvée. Nul doute que le contrebandier allait lui en faire voir. Mais toute piteuse et à demi-noyée qu’elle était, elle sourit.

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MessageSujet: Re: Quand Contrebandiers Font la Course Contre Bandits (PV Alaïs Marlot, Karl Stanner)   Quand Contrebandiers Font la Course Contre Bandits (PV Alaïs Marlot, Karl Stanner) EmptyMar 12 Nov 2019 - 21:40


Maria repoussa une mèche de cheveux gênante derrière son oreille. Il lui paraissait une éternité qu'elle récoltait des copeaux de coque du bout de son arme. Mais elle avait terminée maintenant. Elle avait creusé un mignon petit trou qui enverrait tout le bâtiment par le fond. Son regard s'embrasa à la satisfaction de faire tomber à l'eau les plans du 'Chef' et de sa catin.

La bateau tanguait mollement d'un côté à l'autre, et la jeune femme insérait dans le trou traitre un chiffon trouvé plus avant et s'envoya une lampée du rhum obtenu pendant qu'elle vagabondait dans les entrailles du bateau. Elle imbiba ensuite le tissu d'alcool, le fourrant d'une partie des copeaux de coque qu'elle avait débités.

Paaaaarfais ! Voilà de quoi lancer un beau bucher !

Pour plus de sûreté à parvenir au chaos, la jeune femme s'éloigna ensuite de son piège en reculant et déversa à belles rasades le reste de la bouteille de rhum au sol, et contre la porte de la pièce verrouillée.

La pyromane fléchie les jambes sans poser les genoux au sol, écrasant sa poitrine contre ses cuises. Ainsi ramassée sur elle-même, elle tira de sa bourse son nécessaire à feu et plaça dans le liquide répandue le reste du bois venu de la paroi du bateau.
Elle gratta quelques instants sa pierre à feu et la tige de fer l'un contre l'autre au-dessus de son combustible.. Des étincelles voltigeaient en tout sens.
Un sourire ourla les lèvres pulpeuses de la femme totalement absorbée par la joie qu'elle ressentait à l'idée de la suite des évènements.
Après quelques essais infructueux, une petite braise gagna enfin un bout de bois. Elle voulu souffler dessus, ou l'aider un peu à partir, mais les émanations d'alcool s'en chargèrent très bien. Une grande flamme jaillie soudain et Maria tomba en arrière, cherchant à s'éloigner de la lumière éblouissante et de la chaleur subite qui avaient explosées juste devant elle.

La femme surprise, sur son postérieur qu'elle avait conséquent, posa une main sur son cœur. Quelle trouille !
Devant elle, des flammes voraces léchaient l'alcool et remontaient vers le trou qu'elle avait produit dans la coque. Une fabuleuse lumière était projeté sur les alentours et la chaleur grimpait rapidement.
C'est alors que la jeune femme entendit les marches de bois de l'escalier craquer. Seul point de passage pour arriver ici, il était tout autant son seul échappatoire. La femme se redressa d'un bon, mais déjà un matelot portant un lourd tonneau arrivait. Il sentit tout de suite qu'il y avait un problème te abaissa sa charge pour voir au-delà. Sa lourde charge lui échappa des mains. La petite catin à la recherche du capitaine n'avait rien à faire là... Et... ET LE FEU !! AU FEU !!

Maria n'eut pas même le temps de mentir, ou de tirer son arme que déjà l'autre s'était armé d'un coutelas et attaquait vivement la femme peu aguerrie au combat.
Par réflexe, elle se ramassa sur elle-même et tenta de lui passer sous le flanc pour gagner l'escalier. L'arme s'abattit en un coup en diagonal ! Alors que la jeune femme se jetait au-devant de l'attaque, l'autre lui frappa cruellement l'omoplate, tranchant chair et vêtements !

La morsure de l'acier dans le dos de Maria causa une douleur qu'elle ne soupçonnait même pas.
Elle laissa échapper un cri de douleur, de surprise aussi. Heureusement pour elle, l'os de l'omoplate avait dévié une partie de la puissance du coup, empêchant la lame de sérieusement s'enfoncer dans son corps.
Maria tira son sabre à la fin de son mouvement. Du côté de l'escalier elle avait maintenant l'avantage.

Elle n'avait pas le cul collé au brasier, elle !

De la fumée lui brouillait la vue. A moins que ça ne soit les larmes qui avaient perlées devant ses yeux.
Tirant son sabre, la jeune femme, guidée par un instinct vengeur attaqua l'homme qui toussait, coutelas sanguinolent enfermé dans le poing.
Maria saisit sa chance, elle arma un coup vers le matelot, hurlant sa rage ! Elle voulait le voir mort !

Raté. Le coup s'abattit et il s'esquiva en retrait. En revanche, la lame percuta le tonneau de bois, l'ébréchant d'une longue estafilade d'où fut régurgiter de l'alcool.

Plus d'alcool pour le bûcher qui viendrait dévorer tous les espoirs de ses adversaires de parvenir à leur fin.
Les flammes s'étendirent aussitôt alors que le ventre du bateau voyait sa température devenir insupportable !

Maria recula dans l'escalier. Celui qui l'avait poignardé voyait maintenant son audace récompensée ! Sa peau se couvrait de cloques alors qu'il s'embrasait, tournant en tout sens, cherchant un échappatoire qui n'existait pas en hurlant.
Sur les ponts au-dessus, on prenait conscience de ce qu'il advenait du pont inférieur. Ça ne faisait pas les affaires de la jeune femme blessée. Elle voulait que ça chauffe encore. Que le fond soit trop abimé et que l'eau s'engouffre pour couler le navire. Il fallait gagner du temps.

Les pirates avec qui elle avait bu il y a moins d'une demi-heure avant avaient disparus. Sans doute pour chercher des sceaux d'eau ?
La femme ne le savait pas, mais elle ne leur rendrait pas la tâche facile. Dans un grognement, elle prit les chaises autour de la table pour les envoyer dans l'escalier menant au pont du dessous. Un filet de pêche trainait ici aussi, et elle l'envoya dans l'enchevêtrement qui gênait le passage.

Puis elle remonta. Elle croisa deux hommes avec des sceaux qui ne lui jetèrent un regard stupéfait avant de descendre, des sceaux dans les mains.
Maria n'était pas à l'aise du tout. Si elle jubilais de réussir l'exploit d'empêcher un départ, si elle empêchait le duo de lui voler sa paie, si elle prenait sa vengeance pour l'humiliation qu'elle avait connue, elle n'en menait pas large avec son dos blessé.
Se mordant la lèvre, elle tâchait de présenter comme si tout allait bien. Mais sa chemise, dans le dos pesait du poids du sang qu'elle perdait, et elle savait qu'elle devrait faire quelque chose pour sa blessure.

Dans l'air frais de la nuit, le vent agitait les fins cheveux de la jeune femme, emportant des étincelles éphémères. Sous ses pieds, le bâtiment de bois gronda longuement, il y eu une secousse.

Maria chancela. Elle ne parvint pas à retrouver son équilibre et alla tomber dans les bras d'un homme solidement bâtit. Il avait une barbe drue, de longs cheveux huilés et retenus en arrière par des lanières de cuir. Son manteau pourpre à large col était illuminé de la lumière des flammes. Il tenait sous son bras, contre lui un coffret de bois verni fermé d'un verrou.

Maria se détourna aussitôt, se servant du contact pour rebondir sur la poitrine de l'homme au lieu de se laisser lascivement contre le large torse de l'homme barré d'une ceinture à boucle. De toutes les manières, il ne semblait pas lui accorder grande importance. Il devait cacher son trésor ailleurs. Et il avait perdu son navire. Sa valeur, les biens qu'il contenait, la liberté qu'il représentait... Tout cela disparaissait sous ses yeux, et il n'y pouvait rien maintenant.

La contrebandière qui pensait juste avant simplement échouer dans sa mission et emporter dans sa chute les autres avec elle se rendit compte que la partie n'était en fait pas du tout jouée ! Elle pouvait encore s'en sortir en suivant l'homme.

Oui mais pour le dos ma chérie ? Tu ne peux pas le suivre jusqu'à ce que tu crèves sur le bas côté à cause de ta blessure !

Elle aviserait. Il faudrait le suivre et voir où il va. Quitte à l'intercepter si les choses échappaient à son contrôle.

Il y avait foule sur les quais. Les matelots servants sur la bateau l'observaient se fendre en deux par le milieu et glisser doucement sous le niveau de la mer. D'autres, travaillant sur les bateaux avoisinants se demandaient simplement ce qu'il se passait. Il y avait aussi du monde aux fenêtres des bâtiments alentours. Tavernes et troquets, cabanes de pêcheurs, comme petites résidences, tout le monde regardait les derniers efforts du navire pour rester entier alors que son mat était maintenant gagné par les flammes.

Le capitaine fendit la foule, tournant le dos à ce fier vaisseau qui lui avait tant apporté. Il s'avança dans les rues, profitant que les yeux ne le suivaient pas.

Il aurait fallu être très attentif pour voir que pourtant, trois paires d'yeux ne quittaient plus le long manteau pourpre...


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