Marbrume


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 L'amertume du bonheur, l'ivresse de la souffrance. [PV Lyanna]

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Roland de RivefièreComte
Roland de Rivefière



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MessageSujet: L'amertume du bonheur, l'ivresse de la souffrance. [PV Lyanna]   L'amertume du bonheur, l'ivresse de la souffrance. [PV Lyanna] EmptyLun 16 Sep 2019 - 14:27
25 mai 1166



Foutu couvre-feu. Même s’il en comprenait les raisons, c’était bien contraignant. La journée, il demeurait occupé, mais le soir, Roland ne supportait pas de se retrouver enfermé au manoir. Il y avait pourtant de la place au domaine, il était loin d’être exigu. Mais le réconfort d’une bière ou deux, entouré de personnes qu’il ne connaissait pas, c’était ce dont il avait besoin en ce moment. Échapper à la réalité pesante, à ce sentiment d’étouffer et de s’enliser, toujours un peu plus. S’enivrer, sentir la chaleur de l’alcool monter peu à peu. Il allait boire, assis sur un rebord sous le grand hall d’entrée. Ici, s’il fermait les yeux, il pourrait imaginer être loin, être tout simplement ailleurs. l’air n’était pas frais en cette fin de mai, il faisait bon, même trop pour le soir. La fraîcheur aurait pu au moins provoquer une réaction, mais même pas. Pas de vent, pas de brise, aucune. Juste ce verre et lui, allié tant dangereux que nécessaire.

La lune éclairait faiblement le jardin, qui semblait plus sombre et inquiétant qu’il ne l’était en réalité. Les ombres de la nuit ne dansaient pas, elles restaient figées elle aussi, lasses. Le temps se suspendait parfois, laissant qu’une étrange impression de vide. Les pensées du noble ne divaguaient même pas, il se complaisait à ne penser à rien de particulier, à observer la nature silencieuse, à savourer le nectar empoisonné qui embrumait son esprit, le but étant de plonger peu à peu vers la déliquescence. Peut être alors rêverait-il d’ailleurs, de terres inconnues, sans ce mal qui rongeait les hommes. La fange disparue, les maux de l’humanité avec elle. Un repos, un goût d’éternel.

Il crut néanmoins apercevoir une ombre se balancer, sa boisson faisait-elle déjà des ravages, jouait-elle avec les méandres de ses pensées égarées. Possible. Il décida d’ignorer ce spectre, appartenant simplement à son imaginaire. La seule chose qui le dérangeait à cet instant, était que sa choppe était vide, désespérément vide. La domestique était couchée, comme le reste de la maison. Un petit tour dans les cuisines serait alors bienvenue, continuant sur sa lancée, depuis le début du souper, où il avait ingurgité bien plus que de liquide que de solide. Il buvait quasiment tous les soirs, sans même s’en rendre forcément compte d’ailleurs. C’était devenu une petite habitude, un rituel nécessaire, un mal pour un bien. Simplement, à cause de ces doses journalières, il commençait à s’y habituer. Lui qui avant cela, était ivre relativement tôt. Maintenant, plusieurs choppes ne suffisaient plus. Un pas vers l’alcoolisme, ou juste une fâcheuse tendance passagère, l’avenir le confirmera certainement. Force est de constater que les mauvaises habitudes restaient bien plus ancrées que les bonnes, le vice avait un goût agréable et tentant, difficile de le quitter lorsque les lèvres l’ont effleuré un instant.

Le comte entra dans la cuisine, afin de récupérer ledit poison, il fut troublé par le grincement de la porte d’entrée. Saleté de porte, il demanderait au garçon d’écurie de s’en charger demain, s’il y pensait. Il remplit sa choppe totalement, ce serait peut être la dernière et s’installa au petit salon. Le lieu demeurait toujours accueillant et chaleureux, il s’installa dans un fauteuil, peut être prendra-t-il un livre sur la petite bibliothèque à gauche, si sa vue le permettait, il était désagréable de lire lorsque l’alcool troublait la vue, évidemment. Il but simplement, sans se soucier du reste. Les vastes tapisseries colorées, sur les murs, se reflétaient et renvoyaient un aspect presque comique, dénaturé. Oui, sans aucun doute, l’alcool poursuivait son petit bonhomme de chemin. Il ferma les yeux un instant, le verre à moitié vide, posé au sol.
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Lyanna DesrosesVoleuse
Lyanna Desroses



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MessageSujet: Re: L'amertume du bonheur, l'ivresse de la souffrance. [PV Lyanna]   L'amertume du bonheur, l'ivresse de la souffrance. [PV Lyanna] EmptyMer 18 Sep 2019 - 0:00
Depuis la terrible attaque de la Fange, Marbrume semblait comme plongée dans une mélancolie perpétuelle. Si le jour tous s'afféraient à essayer de reconstruire la cité, leurs vies, de reprendre le dessus... La nuit, en revanche, chacun se retrouvait seul face au désespoir... L'horreur de ce jour maudit, où la Mort avait assailli la ville en répandant son sordide jugement au hasard dans un chaos des plus complet, avait marqué de manière ferme et définitive chaque rescapé, chaque âme survivante. On avait vu le sang, les cadavres déchiquetés, démantelés, dévorés à moitié par de cauchemardesques créatures. On avait ressenti la douleur de la perte d'un être cher, d'un morceau de soit même... On s'était blessé, on avait commit l'irréparable... On avait tant et tant perdu... Des parents, des enfants, des amis, l'amour... Son humanité.
La solitude était devenue le plus lourd de tout les fardeaux. La nuit ne faisait que creuser un peu plus les blessures du cœur et de l'âme. Les ombres attisaient toujours un peu plus la paranoïa des esprits...

Lyanna ne faisait pas exception. Si elle cherchait à tout prix à se convaincre du contraire, elle aussi se retrouvait affaiblie, craintive, meurtrie face à la si dévastatrice proximité qu'elle avait eut avec la Mort. Si elle ne s'était pas retrouver en proie directe des fangeux affamés, elle les avait vu de suffisamment prêt pour les revoir en détails dès lors qu'elle fermait les yeux. A cela s'ajoutait sa terrible expérience dans la Choppe Sucrée, alors qu'elle se cachait comme beaucoup d'autres des attaques des impitoyables créatures. Si elle s'était finalement remise physiquement, - tant de sa fuite que de la chasse aux sorcières - à l'intérieur, il n'en était rien.
Cela faisait bien longtemps que Lyanna n'avait plus passé une nuit entière à dormir. Ses rêves n'étaient désormais plus que de sordides terreurs nocturnes qui la réveillaient en un sursaut d'effroi, en sueur, pâle, tremblante... Elle errait dans sa chambre – qu'elle avait, depuis le couvre-feu, dans le manoir des Rougelac -, contemplait la nuit sombre et pleine de terreurs depuis sa fenêtre, se laissait enivrée par la douce mélancolie de la solitude, le désarroi, le chagrin... Même si elle le niait. Elle se refusait à l'idée d'être vulnérable, d'être sensible au point de regretter la présence de quelqu'un à ses côtés pour la rassurer... D'être humaine. Un vide terrible régissait sa vie. Elle sentait son étau, plus puissant encore que l'emprise qu'avait Victor sur elle. La voleuse se serait bien laissée aller à la boisson pour tromper sa tristesse et s’enivrer jusqu'à tout oublier de ce monde peuplé de monstres... et de fangeux.
Or, ce n'était pas ce que lui dictait sa conscience. Ce n'était pas là ce qu'elle imaginait de sa destinée. Pas ce qu'elle voulait donner comme sens à sa vie. Ce qu'elle voulait elle avant tout, c'était faire ce qu'elle avait toujours fait, ce pour quoi elle était si douée et grâce à quoi elle se sentait pleinement vivante.

Rubis

C'est derniers temps, son identité de voleuse avait décliné. Si Rubis avait connu un temps fort, où son nom courait dans les rues, la désignant comme étant la plus talentueuse d'entre tous, sa réputation faiblissait, s'amoindrissait. La légende se ternissait, suite à une absence trop prolongée de sa part. Aucun contrat accepté depuis plusieurs longues semaines. Aucun casse effectué, ou très peu... Et surtout, très peu brillant. Les Trois semblaient s'être détournés d'elle, lui retirant la grâce dont ils l'avaient doté jusqu'ici.
Si elle ne réagissait pas, bientôt, Rubis ne serait plus rien. On finirait par l'oublier et tout ses efforts pour faire naître la plus grande voleuse de Marbrume seraient alors réduit à néant. Des années et des années de dur labeur... Balayées...
Et ça, c'était hors de question pour Lyanna.

C'était décidé. Elle se consacrerait à Rubis. C'était bien là la seule chose qui la définissait. La seule chose qu'elle était et savait faire en ce monde. La seule chose qu'elle laisserait après sa mort : sa légende.
Mais pour cela, il lui fallait redresser le cap : faire parler d'elle. Il lui fallait un coup spectaculaire, un casse grandiose. C'est après plusieurs nuits d'insomnies que la voleuse trouva finalement la solution : la maison des Rivefière.
Quoi de mieux qu'un cambriolage dans une grande et respectée famille de nobles pour relancer les flammes de sa gloire?

Ce soir-là, Lyanna se défit de son habit de domestique. A la place de son uniforme strict, coiffée de son chignon, elle enfila son ensemble en cuir sombre, composé d'un pantalon et d'un gilet, sous lequel elle ne portait qu'une simple chemise fine blanche. Elle laissa sa longue chevelure rousse retombée librement, avant de la dissimulée sous un capuchon assorti à ses vêtements. Un voile camouflait le bas de son visage, ne laissant voir que ses yeux d'une teinte azure. Si tôt, elle se sentit forte, grisée par le sentiment de danger à venir, excitée à l'idée de reprendre sa place sur le mur des criminels les plus recherchés de la cité.
Défiant le couvre-feu, la jeune femme emprunta la voie des toits, jusqu'à arriver aux abords de la demeure Rivefière, sa cible. Elle redescendit de son perchoir et passa le mur entourant le jardin pour se dissimulé dans la végétation un court moment. Il faisait bon ce soir-là... Pas un brin de vent ne secouait le décor. Tout était sombre, immobile, calme... Elle progressait dans le silence, s'approchant du perron pour pénétrer de front dans le manoir. L'heure tardive lui assurait que tout les habitants des lieux seraient depuis longtemps déjà assoupis, bercés par les bras de Morphée...
Et pourtant...
Un soupir dans l'ombre, sur l'un des rebords de l'entrée principal, trahit une présence inattendue.
Lyanna se raidit, immobile, tendant l'oreille. A part cette respiration, ce bruit de liquide tintant dans un verre qu'on porterait à sa bouche, pas un son. C'était un homme et il était seul. Se risquant à écarter une branche de feuillage du buisson dans lequel elle se tenait caché, elle observa avec surprise une scène à laquelle elle ne s'était pas préparée.
Le Comte, Roland de Rivefière, maître des lieux, était en la seule compagnie de son verre de boisson – qu'elle devinait être de la bière -. Sa mine était sombre, comme s'il était en proie à des tourments, à une tristesse insurmontable.

Ce ne fut même pas le premier objet de la surprise de la voleuse. Non, ce qui lui fit ouvrir de grands yeux ronds, d'abord, ce fut la longue cicatrice qui ornait désormais son visage.
Lyanna avait déjà eut l'occasion de croiser le Comte à quelques reprises. Non pas qu'elle lui eut parler, ou qu'elle l'eut côtoyé. En vérité, c'était le meilleur ami de Madame, son employeur en la personne d'Adelaïde de Rougelac, mais aussi son confident. Il était venu rendre visite à la Baronne de Nerra une ou deux fois, durant le temps où elle était encore une Rougesoleil, et plus récemment, quelques temps avant la Fange. Impossible d'oublier ce visage...
Oh bien sûr, Lyanna oubliait rarement les personnes qui pouvaient lui être utiles, ou qui avait un certain intérêt dans ses affaires. Mais à cela, il fallait ajouter – et se l'avouer – que le Comte de Rivefière était un homme tout particulièrement séduisant. Bien fait, avec un physique de militaire musclé avec harmonie, il avait de la prestance. Ses longs cheveux d'un blond très clair, coiffés en arrière, combinés à ses yeux bleus lui donnaient un charme certain. Mais c'était peut être surtout cette discrétion qu'il avait, cette part de mystère humble, qui provoquait l'attrait qu'il pouvait avoir chez la gente féminine.
Qu'on se le dise, Lyanna n'était du genre à céder aux coup de foudre. L'amour n'était, pour elle, qu'un frein, une illusion qu'on voulait bien se forger pour donner un sens à sa vie. Elle s'y était toujours refuser. Et si elle avait dévisager le beau Roland en le croisant dans les couloirs, elle ne se prenait pas à rêver d'une romance folle avec le Sang Bleu.
Lyanna n'était pas une femme stupide. Elle savait bien, outre ses principes, qu'ils n'étaient tout deux pas du même monde. Elle n'ignorait pas non plus que la petite domestique qu'elle était n'avait sans aucun doute pas même attirer un regard de la part du Comte.
Celui-ci, si elle avait bonne mémoire, s'était marié il y avait peu. Les détails de son alliance lui échappait, bien qu'elle eut entendu Adelaïde le mentionner quelques fois.
Aussi, la rousse ouvrit de grands yeux surpris. Si cette vilaine balafre n’entachait pas le charme du noble, il lui durcissait les traits, laissait deviner l'horreur qu'il avait vécu, il y a peu.

La jeune femme du avoir un faux mouvement, car subitement, le Comte sortit de sa torpeur pour lever des yeux las en sa direction. Elle s'enfonça prudemment dans les fourrées, priant pour ne pas être vu. Il s'attarda un bref instant sur le buisson, une expression de profonde mélancolie ancrée sur le visage, avant de se détourner en finissant son verre d'une traite. Il s'éloigna et entra dans sa demeure d'un pas lent et traînant, comme accablé de tristesse. Lyanna en resta un instant pétrifiée. Jamais elle n'aurait imaginé que l'homme puisse paraître si chagriné qu'en ce soir...
Elle secoua la tête. Allons, ma fille... Ce n'était pas le moment de flanché. Elle avait une mission à accomplir.
Silencieusement, elle emboîta le pas au Comte, tirant la porte avec précaution pour se glisser à l'intérieur. Alors qu'elle se refermait lentement, celle-ci émit un terrible grincement qui fit se maudire la voleuse. Tsss, voilà, elle avait été déconcentrée, et elle faisait des erreurs de débutante... Elle s'immobilisa, tendant l'oreille. Non, personne ne semblait s'être alerté de ce bruit d'intrusion. Voilà une bonne nouvelle.
Elle s'apprêtait à reprendre sa route, se disant qu'en toute logique il devait y avoir les chambres à l'étage, et dans ces chambres quelques bijoux et autres objets de valeur à chaparder, lorsqu'une porte plus loin grinça à son tour.
Zut... On allait entrée dans le hall et venir vers elle...
Ne réfléchissant pas plus longtemps au vu de l'absence de cachette de la pièce, elle s'engouffra avec viveté, s'efforçant de faire le moins de bruit que possible, par la première porte à sa portée. Un coup d’œil... Un joli petit salon, richement décoré avec goût. De belles tapisseries aux scènes savamment représentées ornaient les murs. Elle tendit l'oreille à nouveau, collée contre la porte. Elle distinguait nettement les bruits de pas... Ceux du Comte, elle le devinait à sa démarche défaite de conviction en ce soir. Ils s'approchaient... Dangereusement...
Dans un coin de la pièce, un long et épais rideau décorant le coin de la fenêtre rejoignait le sol. Contre le mur adjacent se trouvait une bibliothèque remplie d'ouvrages aux reliures soignées. C'était là la meilleure cachette qu'elle put trouver. Elle s'y rua, évitant de justesse de renverser un guéridon sur lequel reposait un bouquet de fleur. Le rideau se referma sur elle alors que la porte s'ouvrait à son tour.
Le Rivefière s'était servit un nouveau verre de breuvage. Une expression de profonde mélancolie toujours marquant son visage, il gagna un fauteuil sur lequel il s’installa, sirotant son verre avec les manières d'un homme habitué à la boisson. Lyanna, le cœur battant, le regardait faire par un interstice, retenant sa respiration, craignant qu'il ne détecte sa présence dans le recoin sombre de la pièce, éclairée seulement par les rayons de lune filtrant au travers les carreaux.
Après plusieurs minutes, le Comte reposa son verre au sol et ses yeux se fermèrent. Lyanna dut attendre un temps qui lui parut interminable avant d'en convenir qu'il s'était très certainement assoupi, grâce au pouvoir indéniable qu'avait l'alcool. Ce ne fut que là qu'elle se décida à glisser hors de sa cachette. Elle contourna le fauteuil, faisait le plus grand détour possible, ne le quittant pas des yeux. Ses pas étaient lents, et bien que silencieux, ils lui paraissaient faire un bruit de botte absolument assourdissant. C'était la première fois qu'elle se retrouvait dans une pareille situation... Elle n'aimait pas cela...
Dormait il? L'observait il? Il semblait calme, mais comment en être bien sûr, à cette distance? S'il ouvrait les yeux, alors s'en serait fini... Impossible de ne pas voir sa silhouette se découpée, dans la lumière qu'offrait les vitres...
Sa main se posa sur la poignée. Dans quelques instants, elle regagnerait le hall et pourrait alors se livrer à ses larcins en toute tranquillité, le maître des lieux étant endormi dans le petit salon du rez-de-chaussé...
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MessageSujet: Re: L'amertume du bonheur, l'ivresse de la souffrance. [PV Lyanna]   L'amertume du bonheur, l'ivresse de la souffrance. [PV Lyanna] EmptyLun 23 Sep 2019 - 14:32
Roland s’était assoupi, est-ce qu’il rêvait alors qu’une ombre, la même ombre qu’il avait cru apercevoir dans le jardin, après à cause du grincement de la porte, venait encore le hanter à cet instant. À demi conscient, il sentait une présence, un souffle, de l’air se brasser dans la pièce. Peut être oui, il rêvait. Ce n’était peu habituel pour lui, ses songes étaient depuis quelque temps agités, dénaturés. Il ne trouvait que rarement le sommeil et même lorsqu’il parvenait à somnoler, les cauchemars venaient le rattraper. Qu’est ce que cette ombre pouvait bien lui vouloir, qui était-elle, pendant combien de temps sera-t-il obligé de payer pour ses crimes. On ne le laissera jamais en paix… La paix. Oui, ou bien était-ce cela, l’ombre de la mort qui planait au dessus de sa tête, qui l’accompagnait. Venait-elle alors lui passer un message, lui faire comprendre qu’elle le prendrait très bientôt, peut être cette nuit. La mort avait revêtu son habit d’apparat, sous les traits d’un possible assassin. Avait-il accompli suffisamment de choses pour que la mort vienne le cueillir, que ses jours en soient à leur terme, le futur se rappellerait-il de lui, de son nom, de son image, de ses actes. Est-ce qu’il garderait le meilleur de lui ou le pire ? Est-ce que l’on présenterait les ratés de ce monde sous les traits de héros ? Tout était confus, brouillé.

Il osa alors ouvrir les yeux, doucement. Se confronter à cette mort irrationnelle ou constater que son esprit embrumé lui jouait encore des tours. La mort était là, devant lui, vêtue de sombre. Simplement, elle n’était pas si grande et imposante qu’il ne l’avait pensé. Elle avait une forme presque humaine, oui humaine. L’apparence d’un homme en réalité. La mort n’aurait pas envoyé un assassin à ses trousses ? Pourquoi ? Quelqu’un peut être lui voulait du mal ou voulait du mal à sa femme, à sa sœur, sa mère, ses autres frères. Il voulait s’accaparer ses proches et les biens de sa famille… La mort du comte avait été annoncée, évidemment, les opportunistes pouvaient alors s’en donner à cœur joie, pour venir le piller dans sa propre demeure. Un voleur, sans doute n’était ce que cela et non la mort.

L’aîné des Rivefière reprenait peu à peu constance, il sortait de ses songes et de ses écarts de lucidité. Il avait devant lui un voleur, qui s’apprêtait à poser sa main sur la poignée, quitter la pièce et commettre ses larcins. Il ne pouvait pas le laisser faire. Cependant, il ne portait pas son épée à la ceinture, le blond aux yeux clairs était totalement désarmé, il ne savait pas à quel genre de voleur il avait en face de lui, est-ce qu’il serait capable de le tuer, pour aller au bout de son idée et accomplir son œuvre. Il aurait très bien pu l’égorger dans son sommeil, sans doute l’avait-il observé depuis longtemps. Il n’avait pas rêvé alors avec cette maudite ombre, il était là depuis un instant, profitant de la faiblesse du noble pour frapper, pour s’introduire chez lui en toute impunité.

- « Vous auriez mieux fait de me tuer lorsque vous en aviez la possibilité. » Déclara Roland, tout en s’étant levé pour s’approcher de l’homme qui lui tournait le dos.
« Rendez ce que vous avez pris et déclinez votre identité, où je vous promets que vous ne quitterez pas les lieux vivant. »

Il bluffait, évidemment. Il n’était pas armé. Mais le voleur n’était pas censé le savoir. Lui-même n’était peut être pas armé, impossible à déterminer d’emblée. Alors qu’il fit un pas vers lui, il donna un coup de pied dans le verre posé au sol, le liquide se renversa et le bruit eut le mérite de détourner l’attention du compte une seconde. Temps qu’il fallut pour laisser la possibilité au voleur de filer. Roland ne perdit guère plus de temps, il se mit à courir à sa suite. Il emprunta la porte d’entrée, là où il s’était déjà tranquillement introduit chez lui pour foncer vers les jardins, Roland sur ses talons. Il tenta d’escalader le muret, afin de possiblement s’enfuir par les toits.
Le sang-bleu attrapa alors avec force la cheville de l’intrus, dans le but de ne pas le laisser filer et le faire chuter, ce qu’il se produit, il retomba sur lui et roula un peu plus loin. Roland se releva d’un bond, l’alcool un tant soit peu absorbé par l’adrénaline, bien que ses réflexes soient quelque peu ralentis.

Il se jeta alors sur l’homme à terre, qui tentait déjà de se relever et de fuir, il le retourna de face et s’apprêtait à lui décocher une droite en plein visage. Il retint alors son geste, ce qu’il vit l’empêcha alors de frapper. Cet homme qui s’était introduit chez lui, ce voleur ignoble était en réalité une femme. Cela changeait quelque peu la donne, il ne se voyait pas cogner ainsi le visage d’une femme. Même si depuis la fange et l’exode, elles accomplissaient des travaux d’homme, s’habillaient comme eux, parlaient comme eux et se battaient comme eux, cela lui faisait mal quand même de devoir la frapper. Elle profita alors de cette confusion pour se débattre et essayer de s’enfuir. Il la maintenait toujours au sol, resserrant son emprise sur elle, il fallait qu’il obtienne des explications sur sa présence à son domicile, femme ou pas, elle devait répondre de ses actes.

- « Je ne compte pas vous faire de mal, d’accord ? Cessez donc de vous débattre ainsi, expliquez moi votre présence chez moi ! »

Le ton n’était pas menaçant, mais il n’avait rien de calme et de rassurant pour autant. Il restait autoritaire, il était bien décidé à tirer cette histoire au clair.
Il cherchait des réponses, les deux grands yeux bleus, eux aussi azur, qui le regardaient, ne semblaient pas vouloir lui accorder cette vérité. Il arracha alors le voile qui cachait tout le bas de son visage.

- « Peut être que tu arriveras mieux à parler sans ceci » Dit-il en le jetant à terre. Son visage était celui d’une poupée, fin et délicat comme de la porcelaine, pâle aux joues légèrement teintées de rose. Comment une telle femme avait pu en arriver là, à venir voler ainsi.
« Je t’écoute ! Tu n’as pas l’air d’une fille des bas-fonds vu ton allure… » était-il possible que quelqu’un la paye pour venir l’espionner lui et sa famille. Une autre idée qui venait germer dans l’esprit torturé du comte de Rivefière. La paranoïa hantait parfois les esprits fragiles. Mais si c’était bien le cas, pour quel motif et qui était son potentiel commanditaire…
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MessageSujet: Re: L'amertume du bonheur, l'ivresse de la souffrance. [PV Lyanna]   L'amertume du bonheur, l'ivresse de la souffrance. [PV Lyanna] EmptyMer 25 Sep 2019 - 0:08
Lyanna posait déjà sa main sur la poignée. Bientôt, elle pourrait s'échapper de cette pièce et poursuivre la mission qu'elle s'était fixée elle-même. Pillée la maison des Rivefière était sa meilleure chance pour redorer le blason de Rubis. Que le Comte soit éveillé, à se saoulé sous le perron et qu'elle se soit retrouvée piégée dans ce salon qui devait d'ordinaire servir à accueillir les invités n'étaient en fin de compte qu'un bref et insignifiant contre-temps. Voir même une meilleure opportunité encore ! D'une part, elle savait où se trouvait l'un des habitants de la demeure désormais. D'autre part, le bruit n'en serait que plus grand lorsque l'histoire de son casse se propagerait le lendemain, disant qu'ils avaient subit un cambriolage et que le voleur avait eu le culot de sévir alors que le maître des lieux errait encore dans les couloirs, victime dont ne sait quel type d'insomnie.
Si Lyanna compatissait à la douleur du Comte? Elle en était affectée, bien sûr. Roland n'était pas de ces Sang-Bleus méprisants, traînant dans la boue le petit peuple, se pavanant comme des paons au milieu de la basse-cours. Malgré tout, il n'en était pas moins un noble. Et la voleuse voyait mal quel genre de mal avait bien pu l'affecter à ce point. Au moins, lui vivait sous un toit, à l'abris de la famine, et il n'avait, à sa connaissance, connu aucune perte sérieuse durant l'attaque de la Fange. Mais peut être était elle mal renseignée... Toujours était il qu'elle doutait qu'il soit affublé de problèmes aussi graves que les gens vivant hors de l'Esplanade.
Oh, bien sûr, elle y vivait elle aussi désormais. Mais il ne fallait pas tout mélanger... Elle, elle travaillait ici. Il lui fallait gagner sa pitance, mériter sa chambre de bonne, se plier aux exigences et caprices de quelques nobles... Ce n'était donc pas pareil... C'était même en tout point différent...
Du moins, c'est ce qu'elle se répétait pour se réconforter...

La rousse s'apprêtait à tourner le bouton de porte lorsqu'un bruit l'alerta. Elle se figea, mais n'eut pas le temps de réagir d'avantage que la voix menaçante du Comte s'élevait déjà dans son dos. Elle releva les yeux, fixant le bois de la porte. Son cœur battait à tout rompre, sa respiration quant à elle semblait comme coupée. Il était parfaitement réveillé et à présent il se levait, à en juger par le bruit de froissement que produisait son fauteuil. Il grondait, l'invitant à se rendre et à restituer tout ce qu'elle avait bien pu prendre – c'est à dire rien, pour l'instant –, sans quoi il se chargerait de la réduire une bonne fois pour toute au silence.
Les menaces, Lyanna y était accoutumée. Le couperet de la Mort planant au dessus de sa tête, aussi. Ce à quoi elle ne s'était pas préparée, en revanche, c'était le fait d'être coincée, prise la main dans le sac. Et cette idée était bien la plus angoissante. Elle qui voulait redonner toute sa gloire à la voleuse qu'elle incarnait, voilà qu'elle risquait plus que jamais de la couler pour de bon. Sans parler que la dernière fois qu'elle s'était fait attraper par un noble, elle l'avait payé cher, et le payait toujours, soit dit en passant.
Aussi, la voleuse saisit la première occasion qui se présenta. Alors que le Comte s'avançait d'un premier pas décidé en sa direction pour l'interpeller, il renversa son verre qu'il avait heurté de son pied. Elle le devina au tintement si distinct du verre. Un coup d’œil par dessus son épaule lui apprit que cette piètre diversion était sa chance. Roland baissait les yeux, constatant les dégâts qu'avait eu le restant de liquide sur le tapis. Il était comme ralenti, hébété par la boisson. Le verre ferait l'affaire.
Sans attendre d'avantage, elle tourna la poignée, ouvrit grand la porte et se jeta à l'extérieur avant d'entamer sa course avec toute la rapidité dont elle était capable. Elle glissa presque sur le sol du hall d'entrée, dépassant la porte qu'elle ouvrit à la volée. Pressée de distancer son poursuivant, qu'elle devinait sur ses talons au bruit de pas et à la respiration forte derrière elle, la voleuse sauta par dessus la balustrade, atterrissant dans le jardin avec une roulade agile. Il n'était plus temps de se soucier du déroulement de son casse. Mieux valait renoncer, repartir d'où elle venait et surtout se mettre en sécurité. S'il l'attrapait et comprenait à qui il avait à faire, alors elle serait dans de beaux draps... Ou plutôt, elle était bonne pour un allé simple en prison.
Aussi, se jeta-t-elle sur le mur, attrapant d'un geste plus qu'habitué les prises qu'elle trouva alors avec aisance. Ça allait allé, elle y était presque. Quelques mouvements encore, et elle serait en haut, hors de porté. Il faudrait que le noble fasse le tour pour espérer la suivre... Mais lorsqu'il l'aurait fait, elle serait déjà loin, empruntant les ruelles avant de regagner la hauteur sécurisante des toits.
Mais c'était sans compter sur la rapidité du Comte. Un petit excès de confiance en elle, sans doute... Elle avait bêtement pensé pouvoir le distancer avec aisance, étant douée dans le domaine de la fuite... Elle avait sans doute oublié que c'était un militaire, qui recevait un entraînement régulier... Mais même là, on aurait pu espérer que l'alcool l'aurait freiner dans sa course. Mais il semblait qu'il était plus résistant qu'il ne voulait bien le laisser croire, aux premiers abords...
Lyanna en paya bien vite les frais... Car déjà, une main agrippait sa cheville. Roland la tira en arrière, et la seule prise de ses doigts ne suffirent pas à la retenir sur le mur. Elle tomba en arrière, sur lui, le jetant au sol. Tout deux eurent alors le même réflexe, roulant de côté pour se remettre sur leurs pieds. Dans ce même geste, Lyanna réajusta son capuchon qui avait eu tendance à glisser et avait été proche de dévoiler sa chevelure rousse. Le voile, lui, restait bien en place sur son visage. Un bref coup d’œil à son opposant... Zut, il était endurant et agile, le Sang-Bleu... Et réactif par-dessus le marché... Ça n'allait pas. Il lui fallait absolument le semer dans la végétation du jardin, sans quoi il lui referait le même coup, mais ne la lâcherait pas cette fois.
Lyanna s'apprêtait à repartir - elle avait déjà fait deux pas pour reprendre sa course - mais l'homme lui n'avait pas prit autant de temps qu'elle à réfléchir à sa stratégie. Répondant à son instinct, il lui sauta dessus, la jetant face contre terre. Elle eut une petite exclamation de surprise et de contrariété. Ses doigts cherchèrent immédiatement une prise au sol, tant pour s’échapper d'en-dessous du Comte que pour l'empêcher de la retourner. Peine perdue, là-encore, il avait bien plus de force qu'elle n'en avait elle-même. Elle se figea, découvrant qu'il levait déjà le poing, prêt à la frapper en plein visage. Aïe... Ça risquait d'être difficile à esquiver ça... Et ça allait faire drôlement mal. Plissant les yeux, comme une personne appréhendant la douleur du coup, elle les ferma tout à fait. Mais...
Mais... Aucun coup.
Lyanna ouvrit un œil craintif, pour découvrir avec surprise que l'homme s'était arrêté dans son geste. Il la fixait, comme s'il découvrait quelque chose à laquelle il ne s'attendait pas. Peut être... Ses yeux? Non, c'était peu probable... Plutôt que sa peur l'avait attendrit? Là encore, elle doutait...
Quoi qu'il en était, il fallait qu'elle se sorte de là. Elle gigota de toutes ses forces, se débattant avec toute la rage dont elle était capable. Mais se tortiller, le repousser de ses mains, ne suffirent pas à l'ébranler d'une once. Il l'a maintenait fermement, à califourchon sur elle, l'écrasant légèrement de son poids, solidement planté sur ses appuis. Et elle, faiblarde comme elle l'était, était impuissante dans cette situation. Mais l'énergie du désespoir, l'adrénaline, elle continuait autant qu'elle pouvait à essayer de s'extirper de son emprise.
Le Comte reprit la parole et immédiatement, Lyanna saisit une nuance dans son intonation. Si plus tôt il se montrait menaçant, colère de voir un intrus chez lui, à présent, il se contenait bien plus, bien que l'on sentait encore une volonté d'être autoritaire dans son ton. Bien malgré elle, elle lui jeta un regard méprisant, furieux, continuant de se débattre comme une diablesse. Non non, elle ne se laisserait pas faire. Il avait beau se montrer conciliant, lui assurer qu'aucun mal ne lui serait fait, elle n'en croyait plus un mot. Les enjeux étaient bien trop grands...
Cette absence de réponse ne sembla pas plaire à Roland, qui lui arracha alors d'un seul coup le voile qui couvrait encore son visage. Lyanna s'immobilisa subitement, après avoir attraper son poignet d'une main pour chercher à l'arrêter dans son geste, fixant l'homme avec de grands yeux ronds. Elle se rappela alors une nouvelle menace, autrement plus grande... Ils s'étaient déjà croisé, par le passé. A plusieurs reprises même. S'il la reconnaissait... S'il se souvenait son lien avec Adelaïde... Elle aurait beau s’échapper de cette demeure, elle ne serait alors plus en sécurité nul part. Elle serait fini... Rubis deviendrait Lyanna Desroses... Son visage serait alors connu de tous...
Bouche entrouverte, la rousse respirait fort et vite. Leur course-poursuite, leur combat au sol, la peur et l'adrénaline avaient grandement accéléré les battements de son cœur. Elle plantait ses yeux dans l'azur de ceux du Comte. Allait il la reconnaître? Lui avait il seulement prêté une seule fois attention?
Fort heureusement... Il semblait que non.
Il se montrait insistant, haussant la voix. A part détaillé son visage, il ne sembla pas un instant réagir. C'était dont bien un ça... Pas un regard pour la domestique qu'elle était. C'eut pu être vexant... Mais ce fut en vérité un soulagement pour la voleuse qui demeurait anonyme jusqu'ici.
Lyanna se mordit la lèvre inférieure. Dans l'immédiat, pourtant, elle n'était pas plus avancée...


- Lâchez moi !

Elle sifflait entre ses dents, comme une sauvageonne qu'on viendrait de capturer, mais pas trop fort pour ne pas alerter plus de monde. Ses ongles s'enfoncèrent dans la peau du poignet qu'elle tenait encore. Une dernière fougue pour essayer de se libérer... Non, impossible... Elle tira sur son bras, remua les jambes, le bassin, se cambra... Rien n'y faisait. Lyanna laissa retomber ses efforts, gardant son emprise sur son poignet pourtant.

- Je ne vous ai rien prit, d'accord ?! Vous pouvez vérifier, je n'ai rien du tout sur moi... Laissez moi partir !

Ce qui était vrai d'ailleurs... Décidément, elle n'avait vraiment pas de chance dans ses cambriolages, ces derniers temps... Elle provoquait ou subissait des catastrophes à peine les casses commencés... Pourquoi les Trois lui tournaient ils le dos ainsi? Pourquoi se jouaient ils d'elle? Quels étaient leurs plans, la concernant? Ce ne pouvait pas être de simplement tomber dans les griffes d'un noble... De simplement se faire coincer, par un homme presque ivre... Qui plus est, par un homme qu'elle avait déjà rencontrer, contempler, détailler... Et qui lui, ne se souvenait pas même de son visage...
C'était injuste.
La jeune femme soupira, et ce souffle sembla presque être celui d'un chat pestant son ennemi. Elle baissa les yeux, la mine quelque peu boudeuse. Sa voix se fit bougon... Si la force et la rapidité n'y suffisait pas, il fallait user d'autres stratèges pour que le Comte se décide à lui rendre sa liberté...


- Vous savez très bien ce que je faisais ici... Il faut bien manger...

L’apitoyer? Est-ce qu'au moins cela suffirait? Lyanna était fine, naturellement mince et athlétique grâce à ses activités de l'ombre. Néanmoins, ses derniers temps, elle mangeait à sa faim, suivait un rythme de vie plus confortable... Elle n'était plus fébrile, le teint malade d'une femme souffrant de repas trop souvent manqués... Et puis, son habit de cuir sombre était encore en parfait état. Il était pour ainsi dire neuf... Et n'importe qui ne pouvait pas s'offrir le luxe de pareils vêtements... De plus, elle avait déjà fait preuve d'agilité et de savoir faire... Et elle ne s'était pas non plus attaquée à n'importe qui...
Mais peut être que le beau Comte n'y prêterait pas attention. Peut être que pour cette fois, ses beaux bleus seraient tout rivés sur les siens, l'esprit brouillé par la boisson. Dans le doute, elle jouait la pauvre femme innocente, papillonnant de ses longs cils, faisant une moue désolée de ses lèvres.
C'était sans son rendre compte qu'elle gardait pourtant ses ongles enfoncés dans sa peau, ses jambes prêtes à bondir au premier relâchement de la part de l'homme. Dès qu'elle en aurait l'occasion, elle le renverserait et repartirait au galop pour s'enfuir loin de lui...
Parce que, soyons honnêtes... Il y avait peu de chance qu'il la laisse repartir impunie... Ou du moins, pas sans une escorte musclée, direction un geôle...
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Roland de RivefièreComte
Roland de Rivefière



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MessageSujet: Re: L'amertume du bonheur, l'ivresse de la souffrance. [PV Lyanna]   L'amertume du bonheur, l'ivresse de la souffrance. [PV Lyanna] EmptyMer 2 Oct 2019 - 15:09
Il devenait vraiment difficile d’essayer de maintenir l’intruse au sol, tant elle se débattait, elle était comme possédée. Elle s’attendait à quoi, à ce qu’elle s’introduise chez lui et qu’il la laisse bien tranquillement partir ? Roland détestait par dessus tout qu’on s’en prenne à ses proches et à ses biens. Sans être totalement matérialiste, on ne touchait pas à ce qui était à lui, tout ce qui lui appartenait. Il était possessif, pour les êtres et les choses. Et devenait vite colérique lorsque quelqu’un se permettait de remettre en doute son autorité. Parce qu’il s’agissait de cela aussi, la jeune femme pensait alors qu’elle pouvait pénétrer chez lui en toute impunité, qu’elle pouvait vaquer à ses occupations. Il se retenait maintenant pour ne pas lui flanquer une dérouillée, grande chance pour elle que c’était une femme, il ne supportait pas qu’on lui manque ainsi de respect dans sa propre demeure.

Elle lui ordonnait à présent de la lâcher, elle ne perdait pas de son impétuosité en continuant à bouger dans tous les sens pour se défaire de son emprise. Elle affirmait ne rien lui avoir dérobé, peut être était-ce vrai, elle n’avait pas eu le temps de se faufiler à l’étage, ou alors elle mentait, elle avait déjà eu le temps de ramasser des objets de valeur… mais en l’observant un tant soit peu, elle n’aurait pas pu prendre grand-chose, où aurait-elle dissimuler de grand objets, peut être quelques pièces et bijoux à la rigueur. Elle avait même le culot de lui demander de vérifier.

- « Je ne m’abaisserai pas à vous fouiller, mais les hommes de la milice seront très certainement enchantés de le faire… Je suis bien curieux de savoir quel sort réserveront-ils aux voleuses de votre genre... »

Des menaces, évidemment. Il n’était pas assez cruel pour livrer une femme si faible aux miliciens, les Trois lui en soient témoins, il espérait ne pas devoir aller jusque là. Mais peut être cette menace suffirait-elle à la faire abdiquer.

Mais au lieu de cela, voilà qu’elle tentait de le manipuler, avait-il l’air aussi stupide et naïf que ça ? Il observait son visage, certes angélique, mais toute cette machination ne le trompait pas. Elle battait des cils, jouait à la pauvre femme qui avait juste besoin de manger… Mais elle semblait propre, bien habillée, soignée même. Puis, pénétrer dans l’esplanade n’était pas donné à tout le monde, tout était très bien gardé et plus encore depuis l’invasion. Une femme du bas-peuple ne pouvait pas passer la porte des anges aussi facilement.

- « Dites-moi déjà comment avez-vous fait pour passer la grande porte ? Vous avez aussi battu des cils pour tenter de charmer les gardes ? Pardonnez-moi de remettre en doute vos talents, mais je ne suis pas certain qu’ils vous aient laissé passer... »

Il continuait de l’observer, alors qu’elle laissait ses ongles s’enfoncer encore un peu plus dans sa peau. Il réfléchissait…
- « à moins que... »

Mais elle avait profité qu’il relâche son attention pour battre des jambes un grand coup et le déséquilibrer, elle s’était alors agilement retournée, son capuchon glissa en arrière, dévoilant une chevelure de feu. Il n’y avait plus de doute, il se rappelait à présent. Il avait déjà vu cette femme, ce n’était pas la première fois qu’il avait affaire à elle. Il devait alors l’empêcher à tout prix de s’enfuir, afin de tirer cette histoire au clair. Qui était-elle et que faisait-elle ici, ce n’était sans doute pas anodin qu’elle choisisse la maison des Rivefière. Il fit alors un geste qui ne lui ressemblait pas auparavant, mais sa récente paranoïa le poussait à en apprendre davantage, il frappa la jeune femme à la tête et la porta jusqu’à l’entrée de la maison, il descendit alors les marches menant à la cave et l’attacha solidement à une chaise à l’aide de cordage épais.
Il la laissa inconsciente un instant, puis remonta l’escalier, en direction des cuisines. Il ôta sa veste, desserra le col de sa chemise et passa de l’eau sur son visage. Ses mains tremblaient légèrement, il était anxieux, énervé et un peu abasourdi par la situation et les vapeurs d’alcool toujours présentes.
Il faisait alors les cent pas dans la cuisine, se tenant la tête. Comment cette soirée avait-elle pu autant dériver, comment s’était-il retrouvé avec une bonne femme ligotée dans sa cave, c’était insensé, fou. Il avait l’impression de devenir fou lui-même.

Il fallait qu’il se ressaisisse. Réfléchir. Il avala un grand verre d’eau et en remplit un autre pour apporter à la jeune femme. Il n’était pas un tortionnaire, il ne voulait pas lui faire de mal… Bien sûr difficile pour elle de le comprendre, alors qu’elle va se réveiller attachée et prisonnière. C’était ridicule, il allait descendre, la libérer et aller tout simplement voir la milice, c’était la plus sage décision à prendre.

Mais alors qu’il revenait vers la voleuse, il constata que cette dernière était finalement réveillée et semblait bien embêtée…

- « Je… Je suis désolé, je ne voulais pas en arriver là. Je vais vous détacher. »

Puis là, en s’approchant d’elle. Il compris, tout lui revenait à présent, il savait où il avait vu la jeune femme, il s’agissait de la servante de sa meilleure amie et confidente, Adélaïde de Rougelac. Comment cela était possible ?
Il stoppa son pas alors que ses pensées s’éclaircissaient, puis reprit la marche vers elle, lui tendant le verre d’eau vers la bouche.

- « Navré pour le coup sur la tête, buvez ça vous fera du bien. Je vais vous détacher, mais nous avons besoin de parler. Je suis pratiquement certain que vous n’allez pas vous enfuir parce que je sais une chose sur vous qui vous en empêchera... »

Il restait quelque peu mystérieux, cherchant à faire monter la pression dans le cœur de la voleuse, ou de la servante, il ne savait plus tellement…

- « Je pense que vous savez très bien qui je suis et que votre venue chez moi n’est pas anodine. Je sais très bien qui vous êtes également.  Vous êtes la servante d’Adélaïde de Rougelac. » Ajouta-t-il, il mentait légèrement. Il n’avait pas retenu son nom, mais qu’importait il pourrait très bien le savoir, par Adélaïde elle-même, ou bien par Victor, qu’importait !

Sur ses paroles, il prit le risque de la détacher. Peut être aura-t-elle envie d’en apprendre plus. Dans tous les cas, il avait maintenant un avantage sur elle et il n’en resterait pas là. Même si elle décidait de s’enfuir au lieu de négocier pour sa liberté ou que savait-il d’autre, il irait voir les Rougelac et la milice. Elle serait coincée.
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Lyanna DesrosesVoleuse
Lyanna Desroses



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MessageSujet: Re: L'amertume du bonheur, l'ivresse de la souffrance. [PV Lyanna]   L'amertume du bonheur, l'ivresse de la souffrance. [PV Lyanna] EmptyLun 7 Oct 2019 - 15:18
Le Comte jetait sur elle un regard scrutateur. L'observant de haut en bas, sans relâcher sa poigne sur elle, il semblait être suspicieux. Il était plutôt évident qu'il ne croyait pas un mot de ce qu'elle avait bien pu lui dire. Sa colère semblait réelle, bien qu'atténuée depuis la découverte de son visage. Pas de doute : les mensonges ne prenaient pas sur lui.
Néanmoins, tout n'était pas perdu. Il ne la reconnaissait pas. Ce qui signifiait qu'elle pouvait se risquer à d'autres stratégies jusqu'à ce qu'il relâche son attention et filer à toutes jambes. Il lui suffirait par la suite de longer les murs comme une petite souris, cachant son visage à chaque fois qu'il rendrait visite à Adelaïde et Victor, et il finirait bien par oublier l'existence de la voleuse qui s'était engouffrée dans sa maisonnée. Et par dessus le marché, il était ivre – ou tout du moins déjà bien imbibé -... Peut être oublierait-il tout de cette histoire ou penserait-il que l'alcool l'avait fait délirer?
Enfin, tout ça était bien beau... Des plans idéalistes, une forme d'espoir... Mais lorsque Roland lui annonça d'une voix dure qu'il confirait le soin de sa fouille aux autorités compétentes, l'inquiétude et le stress de la rousse montèrent d'un cran.
Il était quand même remarquable de constater que le Comte ne profitait pas de la situation pour en tirer avantage. Il n'en aurait pas été de même avec le Rougelac, elle en était bien persuadée. Victor aurait sans doute saisi l'occasion pour se rincer l’œil et ne se serait pas fait prier pour examiner chaque recoins de ses vêtements à la recherche d'on ne savait quoi. D'ailleurs, il n'avait pas attendu son autorisation pour le faire, la dernière fois... L'homme qui se tenait devant elle – ou plutôt, sur elle – n'était pas de la même trempe que son bourreau. Même face à une criminelle, il restait respectueux. Ou peut être n'avait il pas d'intérêt pour ce genre de choses? Quoi qu'il en fut, et sans qu'elle s'en rendit réellement compte, Lyanna fut soulagée qu'il décrète ne pas vouloir la fouiller lui-même et qu'il se contenta de la maintenir au sol. La compassion qu'elle avait brièvement ressentit pour lui plus tôt, son faciès et physique séduisants, combinés à ce respect qu'il conservait pour elle malgré leur situation délicate, faisaient sans doute de lui le noble le moins détestable de l'Esplanade, aux yeux de la voleuse.
Toujours était il qu'elle devait vraiment se sortir de là, avant qu'il n'appelle effectivement la milice à sa rescousse. Si les soldats venaient à la saisir, elle serait alors définitivement perdue... Et elle doutait que Victor lui viendrait alors en aide. Le sort des voleurs, elle le connaissait que trop bien, et elle n'avait pas franchement envie de croiser la route de la justice de Marbrume...
Quelques battements de cils, pas tant pour le charmer que pour plutôt l'attendrir. S'il la pensait innocente, une pauvre femme sans défense ayant commit une regrettable erreur, peut-être la laisserait il partir alors, impunie, avec pour seule sanction une bonne remontrance? Mais là encore, le Sang-Bleu demeurait insensible. Son regard se durcit immédiatement sur elle, comme si l'agacement commençait à entamer sérieusement ses nerfs. En vérité, il n'était pas dupe à son petit jeu. Il l'annonça sans détour, sans laisser de réels temps morts à la jeune femme pour qu'elle essaie de se justifier. Ce qui l'intéressait d'abord, c'était la manière dont elle avait user pour pénétrer dans l'Esplanade. Il semblait du genre à ressentir le besoin d'analyser, de comprendre. Lyanna, malgré des yeux quelque peu irrités d'être impuissante face à lui, même dans un petit jeu de séduction, ne put s'empêcher d'afficher un petit sourire amusé. Oh, le pauvre Comte ! Il était bien loin de se douter qu'elle n'avait pas eu besoin de passer les gardes pour se rendre dans les beaux quartiers de la ville... Puisqu'elle y résidait en toute légalité.
Roland semblait néanmoins sur la bonne voie. Il lâcha un petit "à moins que..." qui lui fit perdre tout sourire. Décidément, même alcoolisé, ce Roland était bien futé... Il était temps de se sortir de là, avant qu'il ne comprenne toute l'histoire de lui-même.
Profitant de son temps de réflexion, Lyanna remonta ses jambes entre elle et le corps du Comte et, sans lui laisser le temps de réagir, poussa de toutes ses forces dans un grand coup pour qu'il soit poussé vers l'arrière, la libérant de son étreinte. Avec hâte, elle se retourna et se redressa en trombe, prête à repartir et se perdre dans la végétation du vaste jardin, creuser la distance entre eux et escalader à nouveau les murs entourant la propriété pour filer pour de bon.
Mais elle n'en eut pas le temps... Alors que son capuchon glissait de sa tête en dévoilant sa chevelure sauvage, elle ressentit une vive douleur derrière la tête...
Puis, tout devint noir.


Lorsqu'elle reprit connaissance, Lyanna sentait une féroce mal à la tête. Elle peinait à ouvrir les yeux, la douleur derrière son crâne lui rendait la tâche complexe alors qu'elle se réveillait à peine. Elle ne se souvenait d'abord pas de ce qui avait bien pu se passer et ne s'expliquait pas cette drôle de situation qu'elle allait découvrir.
Levant péniblement les paupières, la rousse découvrit autour d'elle des murs faits de pierre, une pièce fraîche et sombre qui lui sembla alors – à juste raison – être une cave. Fronçant les sourcils, elle chercha à bouger et comprit bien vite qu'elle était attachée à la chaise sur laquelle elle se trouvait. D'un coup, les souvenirs semblèrent fuser. Elle s'était défait du Rivefière mais avant d'avoir pu filer, elle avait reçu un coup violent à la tête et après... Plus rien.
Le salaud ! Il l'avait assommé ! Et à présent, elle se retrouvait dans une situation critique. Où était elle au juste? En prison? Dans une cellule? Enfermée dans un cachot prêt à recevoir son châtiment? Ou alors, le Comte cachait il des penchants morbides, et c'était un tout autre sort qui l'attendait, retenue captive de sa cave personnelle sans moyen de se défaire de son joug?
La réponse ne tarda pas à arriver, car quelques minutes à peine après son réveil, des bruits de pas survinrent dans l'escalier. La voleuse cessa de se débattre, observant avec inquiétude le bourreau qui ne tarderait pas à faire son apparition. Allez savoir si elle fut déçue, soulagée ou choquée de découvrir que son ravisseur n'était qu'autre que le bel homme qu'elle avait cherché à fuir... Toujours était il que la jeune femme parut aussi embêtée qu'hébétée par la drôle de scène dans laquelle ils se trouvaient alors.
Plus surprenant encore, le Comte ne semblait plus énervé, mais au contraire contrarié, comme regrettant son geste. Si tôt, il s'excusa de son comportement, promettant de la détacher. Lyanna se détendit, sentant ses angoisses se dissipées quelques peu. Bon, certes, les choses n'avaient vraiment pas tournées comme elle l'avait imaginer... Mais tout ceci aurait pu être bien pire.
Accompagnant les gestes à la parole, Roland s'approcha d'elle et elle le suivit du regard. Elle ne semblait pas rageuse ou dangereuse, elle se préparait juste à prendre les jambes à son cou dès qu'il aurait défait les liens qui la maintenaient prisonnières. Mais alors, drôle d'expression... Le Comte se figea un court temps, l'observant, comme surpris et dérouté par quelque chose qui échappait alors à la jeune femme qui cligna des yeux d'incompréhension. Mais finalement, il revint vers elle, approchant un verre d'eau de sa bouche. Si la rousse rêvait d'en prendre un gorgée, éprouvée par sa course ainsi que la douleur qui diminuait que trop doucement, elle n'en fit rien et détourna la tête. Allez savoir si l'homme n'y avait pas glissé quelques drogues susceptibles de la mettre ko jusqu'à l'arriver des gardes. Il garda le verre en suspend devant elle alors qu'il lui présentait des excuses. Ce qui suivit réanima les peurs de la malheureuse à une vitesse vertigineuse.
" je sais une chose sur vous qui vous en empêchera... "
Elle ouvrit de grands yeux ronds, fixant les beaux yeux bleus du noble comme si elle était capable d'y déceler la vérité. Non... C'était impossible qu'il comprenne qu'elle était Rubis... Elle n'avait aucunement brillé dans cette affaire, elle n'était pas digne de la légende qu'elle s'était construite.
Il reprit, et ce fut une plus grosse pierre encore qui tomba dans le ventre de la demoiselle.
" Vous êtes la servante d’Adélaïde de Rougelac. "
Lyanna devint livide et un sévère trouble passa dans ses yeux. Elle crut qu'elle allait de nouveau perdre connaissance, tant elle voyait tout ses espoirs tombés à l'eau, son identité volé en éclat. Roland l'avait reconnu, finalement... Il ne savait peut être pas qu'il avait à faire à l'une des plus grandes voleuses de la ville, mais il savait néanmoins quelque chose de terriblement important : qui elle était, elle, en tant que citoyenne lambda, une petite domestique discrète et sans histoire... Il savait qui étaient ses employeurs, et qui de surcroît étaient des amis proches à lui. Désormais, elle était piégée... Son destin était scellé. Tout était fini.
Le choc fut tel qu'elle ne parvint pas à bouger lorsqu'il la détacha finalement. Lyanna demeurait perplexe, scrutant le visage du Comte avec une expression d'horreur. S'il ne se chargeait pas lui-même de son compte, ce serait la milice qui le ferait. Et si ce n'était pas la milice, ce serait Victor, pour la punir d'avoir compromis leurs arrangements et s'en être prit à des proches de sa Maison. C'était sans parler de cette chère Adelaïde, qui ne se priverait pas de se venger de son odieux mensonge, lorsqu'elle l'avait regarder droit dans les yeux en lui affirmant qu'elle n'était qu'une simple jeune femme cherchant un travail...
Il s'écoula plusieurs minutes de silence, avant que la jeune femme ne retrouve finalement une voix, et celle-ci manquait désormais cruellement d'assurance.


- Com... Comment? Comment le savez vous? Comment l'avez vous deviné?

Inutile de chercher à le nier plus longtemps. Il ne pouvait pas bluffer à ce sujet. S'il l'avait dit, c'était bien parce qu'il en était convaincu...
Lyanna se releva doucement, tremblante. De peur? Ou parce que son coup à la tête la laissait encore un peu sonnée? Elle contourna la chaise, la plaçant entre eux deux, un peu craintive de ce qui allait suivre cette déclaration dévastatrice.
Sans bien s'en rendre compte, elle reculait de quelques pas. Ce genre de situations ne lui avaient jamais vraiment réussi par le passé. Et très clairement, elle était en position de faiblesse face au Comte, qui la dominait de bien des manières.


- Qu'est-ce... Qu'est-ce que vous voulez? Qu'est-ce que je fais ici?

On lisait parfaitement sur son visage qu'elle avait peur. Un sentiment qu'elle avait en horreur. Horreur qu'on soit capable d'avoir de l'emprise sur elle.
Elle reculait encore, cherchant discrètement des yeux si quelques choses autour d'elle serait susceptible de lui servir de moyen de défense, ou de riposte... Mais il faisait terriblement sombre, ici, et ses yeux ne s'était pas encore habitués à l'obscurité.


- Puisque vous savez qui je suis... Qu'allez vous faire à présent? Me livrer aux autorités? Me dénoncer à mes employeurs?

Victor, dans tout cela, était encore sa meilleure chance de s'en sortir... Ce qui n'était pas bien réjouissant, ni même très rassurant. Le Comte de Rougelac avait juré lui faire connaître quelques vilains sévices si elle venait à compromettre son identité et ses plans... Mais peut être au moins lui accorderait il de garder la vie sauve?
Mais en vérité, ce qui l'inquiétait le plus, c'était que le noble qui lui faisait face veuille se faire justice soit même. L'idée d'être retenu captive dans cette cave, de subir milles tortures avant d'être tout bonnement exécutée, lui était tout bonnement insupportable...
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Roland de RivefièreComte
Roland de Rivefière



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MessageSujet: Re: L'amertume du bonheur, l'ivresse de la souffrance. [PV Lyanna]   L'amertume du bonheur, l'ivresse de la souffrance. [PV Lyanna] EmptyJeu 17 Oct 2019 - 11:23
C’était à prévoir, la rousse rechignait à boire le verre d’eau que Roland lui avait tendu. Si un homme t’assomme et te ligote dans sa cave, évidemment ce n’est pas forcément la meilleure chose à faire de consommer ce qu’il te tend, sans se poser des questions. Il posa simplement le verre plus loin, il ne la retiendrait pas prisonnière de toute façon, elle aurait tout le loisir d’aller boire plus tard. Mais avant cela, ils avaient encore des choses à se dire.

Le changement de couleur et l’expression qu’afficha son regard la trahissaient. Il ne s’était donc pas trompé, elle était bien la femme qu’il avait croisé quelque fois chez les Rougelac, leur servante. Mais comment pouvait-elle se retrouver chez lui à présent, dans cette tenue et avec l’agilité et la rapidité dont elle avait fait preuve. Elle ne pouvait pas être qu’une simple domestique.
Elle restait totalement figée, interdite. Son attitude rendait le comte perplexe. Elle n’essayait pas de se défendre, de filer coûte que coûte ou de le couvrir de divers mensonges. Elle ne semblait pas sûre d’elle et prête à tout, mais comme résignée, terrifiée. Ce fut ce sentiment perçant au-delà de ses prunelles bleutées qui troubla le noble. Bien plus que lorsqu’elle essayait de l’amadouer en battant des cils précédemment… Il ignorait si cela faisait partie d’un quelconque plan tactique, d’une ruse et qu’il se faisait tout simplement manipulé. Mais là, en cet instant, le trouble de la jeune femme semblait sincère, elle restait immobile comme s’il lui avait infligé un coup de massue, et bien plus fort que le coup derrière la tête qui l’avait assommé tout à l’heure. Il s’en voulait tout de même un peu pour ce geste. Mais il ne fallait pas oublier qu’elle s’était tout de même introduite chez lui, dans le but de le voler, si tel était bien ses intentions.
Elle reprit enfin la parole, sa voix encore troublée par l’émotion. Roland restait également de marbre, il la scrutait, le visage moins sévère.

- « Je me souviens vous avoir vu chez eux, Je crains que ce ne soit votre chevelure flamboyante qui vous ait trahie. Puis… Votre regard. Je me rappelle très bien, je n’oublie pas un visage. Je suis certain que c’est bien vous. »

Le doute n’était plus permis, sa réaction le démontrait bien de toute manière. Il l’observa dresser une barrière entre eux. Il sentait qu’elle se protégeait, elle semblait craintive.

- « Comme dit précédemment, je ne cherche pas à vous faire de mal. J’ai eu une réaction sur l’instant. Et je m’excuse de vous avoir frappée. Mais comprenez que je ne peux pas en rester là. »

Il essayait de se montrer rassurant, il lui fallait gagner la confiance de la jeune femme s’il avait envie qu’elle se livre à lui. Dans la plupart des cas, les gens en général n’avaient pas trop de mal à se confier au sang-bleu, il avait un caractère naturellement protecteur et rassurant, à l’écoute et désireux d’aider. On sentait qu’il n’était pas mauvais, la douceur de son regard le trahissait certainement, sa maladresse parfois aussi. Cela lui conférait un côté touchant, et sa naïveté paraissait presque enfantine.
Dans ce cas précis, il voulait à tout prix que la rousse le perçoive, pas pour qu’ils deviennent amis et complices, simplement pour qu’elle ait confiance et parvienne à se livrer à lui. Afin qu’il comprenne réellement sa présence ici et démêle cette histoire.

Tandis qu’elle reculait, l’aîné des Rivefière s’avançait, il ne voulait pas prendre le risque qu’elle lui file entre les doigts, en cherchant à récupérer un objet pour le frapper à son tour. Il ne savait pas du tout de quoi elle était capable. Peut être même elle pourrait chercher à le tuer, pour cacher son identité et ses plans secrets… Maintenant qu’il avait décidé de la libérer, seuls les Trois savaient la suite de leur mésaventure.
Puis, à cette façon de s’avancer vers elle, sa stature lui faisant face, il comprenait que cela la rendait quelque peu vulnérable et mal à l’aise. S’il continuait à asseoir son autorité vis à vis d’elle et la gardait sous son joug, peut être ne retrouvait-elle pas son assurance et se mettrait à faire des aveux.

- « Ce que je vais faire en fait dépend vraiment de vous. Toute cette histoire peut très bien rester entre nous, sans faire intervenir la milice. Mais pour cela, il faut tout me dire. Et croyez-moi bien, je ne suis pas dupe. Je sentirai si ce que vous me racontez n’est pas sincère. Alors répondez sans tarder à mes questions. » Il s’avançait encore un peu plus vers elle, laissant son regard acier pénétrer le sien. Il restait cependant à une distance respectable, pour ne pas non plus la bloquer complètement, puis aussi pour anticiper un éventuel coup de genou ou n’importe quoi d’autre.
« Dans un premier temps, dites moi si ma demeure a été choisie par hasard ou si vous saviez parfaitement où vous mettez les pieds ? Vous m’avez vu aussi chez les Rougelac n’est ce pas ? Vous savez qui je suis ? » Son ton restait naturellement ferme, mais sans animosité. Il n’aimait pas brusquer les femmes et les interrogatoires ce n’était vraiment pas son domaine de prédilection…
« Puis, soyez honnêtes, je n’ai encore jamais vu de petite domestique avec une agilité comme la votre. » Dit-il, se rappelant avec quelle facilité elle avait tenté de s’échapper par les toits, ou alors comment elle s’était défaite de son emprise, alors qu’il la maintenait au sol. « Puis, avec une telle tenue de cuir, non plus... » Ajouta-t-il en s’attardant davantage sur sa silhouette, qui restait somme toute plutôt agréable à l’œil, mais là n’était pas le sujet.
« Alors qui êtes vous, d’où vous vient vos talents et pourquoi travaillez-vous chez les Rougelac ? »

Cela faisait alors un grand nombre de questions, il en était bien conscient. Si elle n’avait pas tout bien assimilé ou si elle omettait sciemment de répondre, il saurait bien lui rappeler. Là étaient les conditions de sa potentielle liberté. Il fallait qu’elle se montre honnête. Évidemment, elle pourrait avoir tout le loisir de lui mentir. À lui de déceler les signes de nervosité, dans son verbe et son geste. Il serait attentif, méticuleux, tout en continuant de jouer avec cette pression, cette atmosphère lourde. Il voulait qu’elle ne soit concentrée que sur lui et sur ses questions, il ne lâchait pas des yeux, ne lui donnait pas de possibilité de fuite, ni physiquement ni mentalement.
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Lyanna DesrosesVoleuse
Lyanna Desroses



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MessageSujet: Re: L'amertume du bonheur, l'ivresse de la souffrance. [PV Lyanna]   L'amertume du bonheur, l'ivresse de la souffrance. [PV Lyanna] EmptyJeu 7 Nov 2019 - 21:59
Le Noble ne sembla pas s'offusquer de son refus à boire le verre qu'il lui avait tendu. Sans réagir outre-mesure, il le reposa simplement. Son regard bleuté ne la quittait pas une seconde. Et bien qu'il ne sembla plus aussi en colère qu'il ne l'avait été plus tôt, alors qu'il la maintenait au sol dans le jardin de sa propriété, Lyanna continuait de ressentir une angoisse insoutenable, déchirante, affolant son cœur. Il lui avait assuré qu'elle pourrait repartir. Il lui avait promis qu'il ne lui ferait plus aucun mal. Mais il était un homme, et il était l'un de ces Sang-Bleu qui ne se privaient jamais de rien. Tout ce que la voleuse craignait et méprisait. La vie lui avait que trop appris à se méfier de ceux qui ont plus de force, plus d'argent, plus de pouvoir... De surcroît, il semblait malin, déterminé, et il possédait des informations qu'elle aurait préféré qu'il ignore. Il serait difficile pour elle de se sortir de cette situation, maintenant que le Comte avait pleinement conscience de son identité officielle, et de ses fonctions dans la maison des Rougelac.
La rousse était livide, plus blanche encore qu'elle ne l'était d'ordinaire. L'azur de ses yeux, affolés, allait du Rivefière au décor sombre et aussi glaçant que glacé qui les entourait. Elle furetait, cherchait une échappatoire, un moyen de renverser la situation pour la mettre à son avantage. L'affolement évident de la jeune femme ne devait pas échapper à son ravisseur, car celui-ci la dévisageait d'un air perplexe. Ses traits s'étaient adoucis, le rendant moins impressionnant, mais son expression indéchiffrable ne permettait pas à la voleuse de se rassurer pour autant.
Il s'expliquait sur le comment il en était venu à la reconnaître. Sa chevelure, ses yeux, furent les éléments qu'il cita. La domestique se mordait la lèvre inférieure. Il était vrai que des rousses, aux pupilles bleutés, ça ne couraient pas les rues. Surtout sur l'Esplanade... Peu de nobles – voir aucune – répondaient à cette description. Parmi le personnel de toutes ces bonnes gens, là encore, il n'y avait pas foule de filles comme elle. Disons que la nature ne l'avait pas pourvu d'un physique passe-partout, et s'il était avantageux dans pas mal de situations, pour son métier, il était un véritable handicape. C'était entre-autre la raison pour laquelle Rubis n'apparaissait jamais à visage découvert. Depuis de longues années, on ne devinait de la grande voleuse que les pupilles claires, et elle avait toujours prit soin de camoufler le restant de son visage ainsi que sa chevelure de feu lorsqu'elle apparaissait face aux gens, pour ses contrats. Ses derniers temps, de petites erreurs avaient poussé la milice à croire – à raison – que Rubis était rousse. Mais outre cela, personne qu'elle n'eut choisi – à l'exception de Victor -, ne savait réellement quel était le visage de la travailleuse de l'ombre.
Le Noble était loin de se douter qu'il venait de faire mouche, et de démasquer une criminelle recherchée dans toutes la cité. Il pensait sans doute qu'il venait de coincer une petite voleuse, certes agile et dégourdie, mais qui n'avait pas à son actif un casier long comme le bras d'infractions et délits en tout genre.
La jeune femme, vexée et paniquée d'être ainsi reconnue, ne s'enorgueillit pas même de penser que le Comte avait garder son visage en mémoire. Après tout, ça n'avait rien pour lui plaire ou l'arranger dans cette situation.
A nouveau, Roland s'excusa du geste qu'il avait eu plus tôt. La voleuse répondit à ses excuses d'un regard réprobateur et fâché, venant masser légèrement l'arrière de sa tête encore douloureuse, qui restait sensible sous ses doigts. Pour sûr, ça ferait mal encore longtemps. Enfin... Longtemps, si sa tête restait bien attachée à son corps, bien sûr... Et ça, c'était loin d'être une certitude.
Il s'avançait vers elle et Lyanna reculait, s'enfonçant dans les entrailles de la cave, le gardant à bonne distance. L’inconvénient, dans cette manœuvre, était que ce faisant, elle s'éloignait irrémédiablement de la sortie. Mais pour l'heure, fuir n'aurait même pas été la meilleure des options. Maintenant qu'il connaissait son visage et son poste, il n'aurait aucun mal à apprendre son nom. Il s'en suivrait une nouvelle chasse aux sorcières, et la rousse doutait pouvoir en supporter davantage, si tant est qu'elle parvenait à trouver un endroit sûr où se réfugier.
Il continuait d'avancer, la toisant de toute sa hauteur. S'il lui barrait le passage et la contraignait à reculer, son regard n'avait pourtant rien d'hostile et il ne semblait en vérité ne lui vouloir aucun mal. Mais ce joli visage désolé pouvait tout aussi bien cacher de vilaines intentions, et Lyanna était bien trop perturbée et paniquée pour réussir à démêler le vrai du faux dans le discours de son interlocuteur. Il lui assurait qu'ils pourraient tout deux trouver un terrain d'entente, et qu'elle pourrait sans doute sans sortir sans qu'aucun nom ne soit révéler au près de la milice. Mais était il sincère? Se jouait il d'elle? Ça n'aurait pas été la première fois... Il affirmait pouvoir deviner si elle mentait. Et sur ce point... Elle ne doutait pas de sa capacité. Ne l'avait il pas reconnu, sur une couleur de cheveux? N'avait il pas deviné qu'elle le baladait un peu plus tôt, en jouant la pauvre demoiselle affamée? Pourtant, elle ne pouvait pas lui dire toute la vérité... Ce aurait été creuser sa propre tombe.
Reculant encore, elle vint heurter un meuble servant de garde-mangé en douceur. Tournant la tête, cherchant quoi que ce soit à attraper pour être en mesure de se défendre, elle fut bien déçue de ne trouver rien d'autre qu'une toile d'araignée à l'ouvrage impressionnant, dont les fils luisaient discrétement à la lueur de la bougie qui trônait plus loin, et dans laquelle une grosse spectatrice à huit longues pattes et à une multitude d'yeux de plus observait la scène sans vraiment s'en inquiéter. Lyanna jura à voix basse, avant de retourner les yeux vers le Sang-Bleu qui commençait ses questions. Restant silencieuse, elle regardait Roland avec intensité, peu désireuse de répondre, mais à la fois, dans son regard, on lisait une sorte de petit "A ton avis?" qui ne se voulait pas blessant, mais apeurée. Souhaitait il juste tester son honnêteté? Car la réponse semblait des plus évidentes. Elle restait en silence, le laissant poursuivre.
Lyanna ne put retenir un haussement de sourcils en l'entendant souligner l'agilité dont elle faisait preuve. S'il y avait bien une chose à savoir, aussi bien sur la domestique que la voleuse, c'était qu'elle avait une très grande fierté. Sans doute était-elle trop zélée, d'ailleurs, car elle avait plus souvent tendance à lui attirer des ennuis qu'un réel respect de la part des autres. Toujours était il que la jeune femme ne put contenir un petit sourire en coin, presque imperceptible, en se voyant involontairement complimentée par le Sang-Bleu. Dans d'autres circonstances, sans doute aurait elle répliquée "Et encore ! Tu n'as rien vu !", mais mieux valait s'en abstenir pour l'heure. La lueur de fierté de la rousse s'évanouit presque aussitôt, alors que le noble s'intéressait cette fois-ci à sa tenue, promenant ses yeux sur elle pour souligner son propos. S'ils lancèrent des éclairs un instant, les yeux de la demoiselle s'adoucirent bien vite, constatant qu'il n'avait pas sur elle un regard fiévreux et de désir, mais simplement un air curieux, cherchant a déceler des indices qui se refusaient à sa vue. Et finalement, la question fatidique : qui était elle, en somme? Que faisait elle, que voulait elle?
Lyanna laissa un long silence plané. Ses yeux étaient plantés dans le bleu des yeux de son geôlier, son visage, bien que blême et trahissant une nervosité évidente, s'efforçait de conserver un air de mystère, un calme relatif. Elle jugeait et jaugeait son adversaire, cherchant à lire en lui les signes d'une faiblesse, une corde sensible, un petit rien lui permettant d'esquiver ses questions dangereuses... Mais elle n'en trouvait pas. Durant les longues secondes qui séparaient sa prise de parole, elle réfléchissait, révisait ses plans, décidait de son attitude. Il ne fallait rien laisser au hasard, calculer ses chances à mesure qu'elle avancerait.
D'ailleurs, avancer, elle ne le pouvait pas. Du moins, pas physiquement. Il n'était pas sur elle, mais il lui barrait clairement le passage. Si le visage de l'homme n'était pas dure ou cruel, il trahissait néanmoins une volonté certaine, une détermination contre laquelle elle ne pouvait rien. Il l'avait l'autorité, le pouvoir, la force... Il était un homme, un militaire, face à une femme qui, malgré de bien étranges aptitudes, n'était rien de plus qu'une domestique dépourvue de force et de stratégie martiale. Il avait toutes les cartes en main, et elle n'avait d'autre choix que d'obéir docilement... Enfin, c'est ce qu'il semblait croire.
La jeune femme se laissa aller, s'adossant au meuble contre lequel elle se retrouvait relativement coincée. Elle poussa un long soupire, exaspérée, voulant y faire passer un message de rédition à son bourreau qui patientait pour avoir des réponses. Finalement, c'est d'une voix presque boudeuse qu'elle consentit à prendre la parole.


- Mon nom est Lyanna. Lyanna Desroses. Et en effet, je travaille pour Madame Adelaïde de Rougelac. Je suis l'une de ses suivantes.

Demi mensonge... Si en effet elle travaillait pour la Baronne, c'était nul autre que Victor son véritable maître.
Un petit moment de flottement. Un instant de réflexion. Elle reprit, sans quitter le beau jeune homme qui se tenait face à elle.


- Je vous connais, en effet. Vous êtes le Comte Roland de Rivefière. Et oui, je savais que cette maison était la votre. Quant aux raisons de ma présence ici... Ça semble relativement évident... Vous ne trouvez pas?

Conservant un calme relatif, elle observait le blond, penchant la tête légèrement sur le côté, laissant ses cheveux venir pendre dans le vide. Cette mine lui donnait un petit air étrange, qui eut pu être espiègle si elle avait sourit ne serait ce qu'un peu. Ce n'était ici pas le cas.
Détournant les yeux de sa cible dans un nouveau soupire, elle laissa son regard vagabonder dans la pièce, à nouveau à la recherche d'une échappatoire, d'un moyen de renverser les forces, de n'importe quoi, lui permettant de se sortir de cette situation inconfortable. C'était aussi par pudeur, peut être par honte, qu'elle ne gardait pas les yeux sur le Sang-Bleu, car ce qu'elle s'apprêtait à dire n'était pas le reflet de la période la plus glorieuse de sa vie... Loin de là... Si elle n'entrerait pas dans les détails, les quelques mots qu'elle prononça d'une voix faussement détachée pouvait trahir toute la douleur, la peine, la difficulté qu'elle avait vécu, si tant est que le noble y prête un petit peu d'attention. Comme à chaque fois, et en un éclair, la maison close lui repassa en mémoire, suivi du visage de Dic, et du sang...


- Je vécue dans la rue toute ma vie... Ca explique sans doute pourquoi je me débrouille de la sorte.

Elle restait vague, volontairement. De mauvais souvenirs... Et puis, elle ne désirait pas que Roland sache qui elle était vraiment. Restée évasive lui semblait être la meilleure des solutions.
Elle ne répondit volontairement pas aux quelques mots sur ses vêtements. Le faire aurait été avouer qu'elle trouvait rentable d'investir ses gains chez les Rougelac dans une tenue de voleuse. Donc, avouer en être une. Avec un petit peu de chance, le Comte n'y prêterait pas plus grande attention.
Les yeux bleutés de la rousse tombèrent sur l'araignée qui se mouvait lentement sur sa toile. La discussion devait lui paraître ennuyeuse... Ou peut être avait elle faim. La voleuse l'observa un instant danser sur les fils invisibles de sa toile, regagnant l'un des bords pour venir s'y dissimuler, attendant que la proie ne finisse pas tomber dans ses filets.
Puis finalement, Lyanna tourna de nouveau son regard vers le noble, clignant lentement des yeux, observant ses traits. La croirait il? Douterait il? Difficile à savoir... Elle baissa les yeux sur les pavés de la cave.
D'une voix sans doute un peu froide, pour cacher le tourment qu'elle ressentait alors, elle acheva son propre discours.


- Je travaille chez les Rougelac, parce que je préfère ça à une chambre répugnante où se succéderaient les hommes.
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