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 Princesse en détresse [PV Merrick]

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Idalie de BeauharnaisComtesse
Idalie de Beauharnais



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MessageSujet: Princesse en détresse [PV Merrick]   Princesse en détresse [PV Merrick] EmptyMer 25 Sep 2019 - 3:10
Il ne restait plus que quelques pâles couleurs rougeâtres dans le ciel lorsqu’Idalie retrouva les ruelles de Bourg-Levant. Comment le temps avait-il pu filer aussi rapidement? Elle savait que ses visites à l’atelier de la vieille Nanya avaient tendance à s’éterniser — il fallait dire que la pauvre femme manquait cruellement de compagnie depuis la mort de son mari et qu’elle radotait légèrement... un peu... beaucoup —, mais à ce point? La jeune noble plissa vaguement le nez. Elle aurait voulu vagabonder plus longtemps parmi les étals et les boutiques, mais la plupart des marchands avaient remballé ou fermé leurs portes pour la nuit. Tant pis. Au moins, elle avait pu égayer la journée de cette vieille femme seule au monde qu’elle avait rencontrée au temple et qu’elle allait toujours voir de temps en temps.

Même si le couvre-feu n’était plus en vigueur depuis quelques jours à peine, Idalie décida de ne pas s’attarder plus longtemps à Bourg-Levant. Elle s’était, comme bien souvent, aventurée seule en ville — chose qu’elle adorait particulièrement, mais que son frère n’adorait pas particulièrement, lui — et préférait éviter de s’attirer des problèmes en marchant seule la nuit tombée. Elle avait bien sa dague pour se défendre, mais elle n’avait pas l’envie irrépressible d’avoir à s’en servir.

Après avoir salué une dernière fois la vieille Nanya sur le pas de la porte, la noble s’engouffra dans la coquette ruelle pour emprunter le chemin qui la ramènerait sur la Grande Rue des Hytres, à partir de laquelle elle regagnerait ensuite l’Esplanade. D’un pas calme, mais rythmé, elle longea la ruelle, puis bifurqua à une intersection, frappant de plein fouet un homme plutôt corpulent, assez bien habillé, qui tenait entre ses mains un sac rempli d’objets quelconques.

« Pardonnez-m..., commença-t-elle après avoir repris contenance.

- Mais regardez où vous allez, petite sotte! », ragea le bourgeois avant de continuer sa route sans lui jeter un regard de plus.

Idalie cligna des paupières, surprise par cette agressivité et cette impolitesse gratuites.

« Je suis désolé de ne pas regarder où je vais non plus, Mademoiselle, j’espère que vous n’avez rien même si je vous ai pratiquement écrasée avec une masse de trois fois votre poids », marmonna-t-elle dans sa barbe — invisible — en imitant l’homme, non sans prendre la peine de s’excuser auprès des Trois de médire ainsi.

Elle allait poursuivre sa route lorsqu’elle entendit de nouveau la voix du bourgeois. Cette fois, par contre, il se lâchait et criait contre un pauvre homme qui l’avait – ou qu’il avait fort probablement – bousculé. La raison d’un tel drame? Le sac — bon sang, que contenait-il de si précieux? — était tombé sur le sol.

« ...mais ramassez, espèce de bouseux incapable!
hurla le désagréable personnage entre autres paroles. Qu’attendez-vous? Un signe divin des Trois?! »

À quelques mètres de là, Idalie observait la scène. L’homme était visiblement milicien, il saurait assurément gérer la situation. N’est-ce pas?

Spoiler:
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Merrick LorrenCoutilier
Merrick Lorren



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MessageSujet: Re: Princesse en détresse [PV Merrick]   Princesse en détresse [PV Merrick] EmptyMer 25 Sep 2019 - 6:23
Par la Trinité, pourquoi était-il déjà aussi tard ?

Plus vacillant que vaillamment, Merrick Lorren avançait. Au-dessus de lui, un spectacle grandiose se jouait, alors que le soleil déclinait au profit de l'astre lunaire et que ses derniers rayons peinturaient le ciel de couleurs chaudes et mordorées. Pourtant, l'ivrogne n'en avait cure. De fait, imbibé d'alcool et baignant dans une paresseuse ivresse, l'homme d'armes n'avait pas conscience dudit spectacle. D'ailleurs, son esprit embrumé occultait une infinité d'autres détails et éléments. Son corps ne faisait lui non plus guère le poids, trop occupé à mener une lutte aussi âpre que perdue d'avance en tentant de résister au ressac houleux de son estomac, alors que le perfide venin des boissons houblonnées revenait l'assaillir. À dire vrai, qu'importe. Lorren n'en avait cure et se complaisait dans cette habitude nocive. Après tout, il n'en était pas à ses premières passes d'armes avec l'ivresse. Cela continuerait encore longtemps ainsi, alors qu'il était prêt à tout pour oublier, tout pour ne pas ressasser le passer. Aussi bien les événements du Goulot maintenant devenu Chaudron que ceux en lien avec sa famille.

De plus, bien que son état fortement aviné n'avait rien d'anormal, aujourd'hui était un jour spécial. Dès lors, avait-il une raison pour déambuler aussi esquinté ! C'est-à-dire, le retour des soirées endiablées et des festivités nocturne alors que le couvre-feu venait d'être levé. Terminées les rondes interminables dans le noir, à surveiller la présence de badaud ébaubis ayant oublié l'ordre royal. Désormais, plus rien n'était en mesure d'occulter l'ébauche d'une débauche qui irait en s'aggravant. À y penser, un sourire prit racine sur son visage.

Ainsi donc, Merrick avançait. Ayant côtoyé une auberge de la Hanse, un nouveau territoire de chasse, le jeune homme avait dilapidé excessivement rapidement ses maigres économies pour s'offrir le luxe d'une consommation plus dispendieuse. Mal lui en prit, alors qu'il devait déjà rebrousser chemin, battre en retraite jusqu'à l'autre bout de la ville, et ce, avant même d'avoir assuré sa renommée en cedit lieu qu'il abandonnait aux autres quidams du quartier. Encore là, qu'importe. Ce n'était qu'un fâcheux contretemps pour celui qui se rapatriait à la Chope Sucrée, ou bien dans une autre taverne où il lui serait possible de mettre sa future consommation sur le compte d'une connaissance ou de son ardoise. Ou bien des deux.

Tanguant sans s'en rendre compte, Lorren se passa une main dans la chevelure pour replacer une tignasse déjà parfaitement en place. La proie du venin qui sapait ses sens, l'homme d'armes ne vit jamais débouler celui qui ressemblait à un nanti. Bousculant par mégarde le gros et gras quidam, Merrick réussit de justesse à se maintenir debout, écartant les bras comme s'il marchait sur un fil au-dessus d'un gouffre. Excessivement satisfait de n'avoir points chuté face contre terre, pensant ce sentiment partagé par son vis-à-vis, le stupide ivrogne offrit un grand sourire à celui qui était plus belligérant qu'allié. Bien évidemment, l'insipide noble prit cela comme un manque de respect de la part du coutilier.

« ...mais ramassez, espèce de bouseux incapable! Qu’attendez-vous? Un signe divin des Trois?! » Rapidement, d'un simple coup d'œil, ledit lascar avait jugé -avec raison- que la toilette du milicien faisait de lui un roturier. Loin d'être exécrable en soi, la tenue de Merrick était loin du faste onéreux de ce que les sangs bleus pouvaient s'offrir sur l'Esplanade.

Toujours est-il que ladite remarque fit disparaître le sourire de Lorren. "Pour qui vous prenez vous, foutu crétin ? Savez-vous qui je suis ?!" Le menaça un Merrick au doigt rageur et relevé au niveau du nez du lourdaud lui faisant face. L'espace d'un bref instant, ledit homme fut habité d'hésitation, perdant une part de sa morgue.

-"...Êtes-vous vraiment ivre à cette heure ?" Dit-il d'un ton calomnieux, réalisant que son opposant ne faisait pas le poids contre sa noblesse de titre.

-"Là n'est pas la question, infâme porc ! Je suis Merrick Lorren. Le héros du Gou...".


Difficile à dire si le sang bleu agissait toujours aussi violemment, ou si l'état de son opposant lui donnait des ailes. Toujours est-il que devant un manque de respect aussi flagrant, celui-ci envoya voler son poing en direction du visage du milicien. Plus surpris que blessé par cette attaque d'un être guère habitué aux risques de la rixe, le coutilier finit tout de même sur le sol, incapable de se maintenir sur ses deux jambes comme précédemment. Tombant sur les objets qui s'étaient échappés du sac, Merrick resta couché au sol. Cette fois-ci, il y avait du bon à s'être échoué ainsi. Ce ciel qu'il n'avait pas eu la chance de voir, trop ivre pour réaliser sa splendeur, s'offrait désormais à lui. Même pour son esprit embrumé, la vision en était absorbante.

-"Mais relevez-vous à la fin !" L'entendant à moitié, et de l'autre faisant fit de la parole de son violent homologue, Merrick Lorren sentit le sang commencer à s'échapper de sa narine droite. Reniflant pour éviter le déluge qui s'annonçait imminant, puis tournant un peu de la tête pour ne pas tacher ses frusques des conséquences de ses frasques, le jeune homme put découvrir la présence d'une tierce personne se dessinant au milieu de cette zone de guerre et devant les derniers rayons de l'astre solaire. Laissant son regard partir en quête de ses yeux, il lui offrit un bref hochement de tête en guise de salutation. Drôle de signe de politesse pour la jeune inconnue, tandis que le milicien se retrouvait sur le dos, saignant du nez et que le noble l'admonestait toujours.

-"Bonjour à vous, mademoiselle. Splendide temps, n'est-il pas ?" Peut-être qu'il avait mieux à faire. Comme se lever pour éviter la crise de son adversaire, par exemple... Toutefois, en étant ivre, il n'arrivait à aligner deux pensées logique à la suite l'une de l'autre.

Déjà qu'il était honteux d'être une princesse en détresse, n'était-il pas encore pire de n'être même pas en mesure de bien jouer son rôle ? Probablement. Mais ça, c'était Merrick Lorren.
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Idalie de BeauharnaisComtesse
Idalie de Beauharnais



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MessageSujet: Re: Princesse en détresse [PV Merrick]   Princesse en détresse [PV Merrick] EmptyJeu 26 Sep 2019 - 1:19
Idalie avait mal jugé la situation. Très mal, même. Plus elle regardait le milicien, plus elle réalisait qu’il n’était pas très frais, et plus elle comprenait qu’il allait hors de tout doute gérer l’altercation de façon catastrophique. Elle grimaça lorsqu’il cracha les mots « foutu crétin », encore davantage quand il les fit suivre d’un « infâme porc » bien senti. Elle avait envie de hurler à ce pauvre hère de se taire, de cesser de provoquer le riche bourgeois — ou noble, elle n’en savait trop rien, à vrai dire —, mais il était déjà trop tard : le vilain personnage réagit au quart de tour et donna tout son sens littéral à l’expression « toucher deux mots à quelqu’un ».

L’espace d’un instant, Idalie resta abasourdie par les manières déplorables et le caractère de merde immonde de l’homme. Pourquoi s’acharner sur ce pauvre milicien, qui, bien imbibé, était tombé à la renverse sous le coup de poing? Était-il si difficile de ramasser ses précieux objets par terre et de poursuivre sa route? Un coup d’œil au vilain bedonnant suffisait pour comprendre que se pencher lui était assurément plus ardu qu’au commun des mortels, mais bon...

N’en ayant pas terminé avec le milicien, le bourgeois lui intima de se relever, un ordre qui fut totalement ignoré. Idalie croisa alors le regard de l’ivrogne guerrier, qui, malgré sa narine ensanglantée et l’ensemble de la situation, jugea le moment idéal pour lui sourire et lui parler de la pluie et du mauvais temps. Ce nouvel affront ne tarda pas à provoquer de nouveau l’ire de l’antagoniste de la noble et du milicien, et ce dernier y alla cette fois d’un coup de pied dans les côtes du soiffard.

« Ramassez et relevez-vous, ordure! cria-t-il, le visage cramoisi.

– Mais laissez-le en paix! s’opposa finalement Idalie en approchant à bon pas, jetant un regard un brin inquiet en direction du milicien.

– Mêlez-vous de ce qui vous regarde, p... Mademoiselle! »

Moins pressé que lors de leur « rencontre » initiale, l’homme semblait cette fois avoir remarqué qu’il n’avait pas devant lui une vulgaire roturière et, peut-être dans un élan de présence d’esprit momentanée, avait choisi de troquer le « petite sotte » pour un terme plus approprié.

« Vous agressez un homme en pleine rue, je crois donc l'événement d’intérêt public, Monsieur », répondit Idalie d’une voix posée, mais sèche.

En faisant attention de ne pas abîmer sa tenue, une jolie robe d’un lumineux orangé, Idalie se pencha et, comme une mère qui réglait un différend entre ses enfants et nettoyait les dégâts après une dispute, commença à ramasser les objets éparpillés par terre. Il s’agissait principalement de flacons remplis de liquides étranges. Toute cette hystérie pour quelques remèdes de grand-mère!

– Cet imbécile est complètement ivre! écuma le vil personnage dans une pathétique tentative de se justifier.

– Et vous, qui avez l’esprit clair, agissez comme un véritable malotru. J’ignore honnêtement ce qui est pire, et vous devriez avoir honte. »

Après avoir rapatrié tous les flacons et les avoir rangés dans le sac de toile, à l’exception d’un qui s’était malheureusement fracassé contre la pierre, Idalie offrit son mouchoir en tissu au milicien.

« Pour votre nez », dit-elle doucement avant de se relever.

L’expression calme, mais les sourcils légèrement froncés avec sévérité, elle tendit le sac de toile au bourgeois, le plaquant sans violence contre son torse pour l’obliger à la prendre.

« Que les Trois vous pardonnent votre moment d’égarement », termina-t-elle, espérant que l'homme en resterait là.
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MessageSujet: Re: Princesse en détresse [PV Merrick]   Princesse en détresse [PV Merrick] EmptyMar 1 Oct 2019 - 0:30
Aussi bien victime du gros et gras nobliau que de sa propre incapacité à réellement endosser ce qui fait d'un homme d'armes un milicien, Merrick Lorren était avachi sur le dos, le regard tourné vers les cieux et le sang coulant de son nez meurtri pas une perfide agression. Loin de s'en émouvoir ou de pousser le même genre de bramement que le sang bleu en quête de ses objets disséminés sur le sol et sous le jeune homme, Merrick aperçut du coin de l'œil la présence d'une tierce personne, qui droite, digne et fière, ne se laissait pas aller au ressentiment ou aux élucubrations mortelles et meurtrières qui avait été proféré entre les deux hommes, entre le vainqueur de ce bien court duel et le vaincu de cette piètre rixe.

"Obligeamment", la jeune femme ne lui offrit aucune contrepartie à ses salutations distinguées. Était-elle, elle aussi, une mécréante de bas étage pour faire fi des convenances de la courtoisie et de la politesse ? Lui, Merrick Lorren, ne s'était-il pas fendu d'une dose de civilité que se devait de respecter un tant soit peu tout être d'exception comme eux? Par la Trinité, se pouvait-il qu'elle soit la suivante de ce salopard, la partenaire de cet être infâme ? Si tel était le cas, cela expliquerait son silence. D'ailleurs, si celle-ci faisait alliance avec le tempétueux obèse, le milicien en serait bon pour son compte...

Finalement, par chance, Merrick se détrompait. La jeune d'Auvray, encore inconnue sous ce diminutif, vola à son secours et haranguant à l'ordure en question de cessez ses jérémiades et son babillage intempestif à son égard. Hochant lentement la tête par deux fois pour donner plus de poids aux mots de sa sauveuse, l'ivrogne offrit un sourire crâneur au détestable personnage. Rien pour plaider la cause de la noble ou pour l'aider lui-même, il va sans dire. Mais alanguit par les effluves de l'ivresse, le coutilier était inapte assurer le retour du calme, à triompher des intempéries et du marasme violents de l'instant.

Même à l'intérieur de son esprit embrumé, les mots de la noble semblèrent trouver un certain écho. Ce qu'elle dressait était la logique même. Le coupable n'était autre que celui ayant levé le poing sur sa pauvre personne, voilà ! Commençant tranquillement à se relever, le jeune homme suspendit sa manœuvre à mi-chemin, alors que le monde tanguait et vacillait autour de lui. Restant assis au lieu de se retrouver debout, Merrick se maintient ainsi grâce au support de ses mains sur le crasseux sol de la Hanse. Restant quelques instants stupéfait devant pareille vision, Lorren fut arraché à sa lente inspection par l'approche de sa sauveuse. Se penchant vers lui elle se mit à rapatrier les flacons du salopard qui l'avait frappé. La regardant faire, écoutant de loin la suite de leur conversation et le calme revenir de plus en plus au premier plan de l'échange, Merrick prit -enfin- la parole lorsqu'elle lui présenta un mouchoir en tissu.

-"Merci mademoiselle. Vous êtes une véritable bénédiction pour moi !" De fait, il ne croyait pas si bien dire... D'ailleurs, si Idalie représentait une source de bienfait pour le coutilier, lui était à tout le moins l'instigateur d'une pléthore de calamité pour la sang-bleue. Mais ça, peut être qu'elle ne le réalisait pas encore. Se passant une main dans sa chevelure, pour être à son meilleur bien que le liquide carmin imbibant son faciès n'était guère flatteur, l'homme d'armes finit pas se relever. Sans s'échouer au sol de nouveau. Un haut fait que seuls les plus grands briscards de la bouteille comprendront. "Je me nomme Merrick Lorren, merci de votre aide." Dit-il en offrant son plus beau sourire à a la jeune femme.

Puis, comme si c'était la meilleure idée du siècle, le stupide et insipide ivrogne décida de racheter ses fautes. Oui, il se jugeait comme la victime et non le bourreau de cette histoire. Toutefois, la clairvoyance d'esprit et la bonté de sa sauveuse lui avaient fait relativiser les choses. Pour faire déguerpir ce mécréant, lui-même pourrait s'abaisser à quelques fadaises et marques creuses de politesse ! Oui, être bon serait l'arme fatale et ultime qui ferait disparaître ce rebut de l'humanité, il en avait la conviction. Dressant un sourire qui se voulait conciliant, mais qui était plutôt âcre, Lorren riva son attention sur l'être imbu des prérogatives de son rang. Ne sachant trop que dire, pour faire amende honorable sans se couvrir de honte, le milicien finit par trouver réponse à son interrogation en humant la fragrance qui embaumait les lieux. Le flacon brisé.

Reconnaissant l'odeur de l'aphrodisiaque entre mille, le sourire du coutilier s'agrandit, tandis qu'il offrait un clin d'oeil à son adversaire et belligérant. Confiant dans le dénouement de cette rixe et de ses risques en découlant, le jeune homme déposa ses mains sur ses hanches. "Je vous comprends parfaitement, monsieur ! Ne perdez plus votre temps avec nous, dépêchez-vous !" Proféra-t-il bon joueur, se croyant réellement bon prince en hochant la tête.

-"...Que ?" Le principal concerné se faisait hésitant. Était-ce un piège que lui tendait l'exécrable quidam et roturier ? Pourtant, il semblait si honnête...

-"Votre bonne dame doit attendre les services de ces mixtures, j'imagine !" Continua un Merrick qui n'avait pas conscience de faire une grosse erreur. "Ça ne doit pas toujours être facile d'être...incompét...Ahem. Voilà, quoi !" Termina-t-il en préférant ne pas formuler le dernier mot, bien qu'il dut être compris de tout le monde. Hochant la tête avec fermeté, pensant avoir été bien noble de laisser le malotru prendre son congé pour aller retrouver sa femme, le coutilier aviné n'avait pas conscience d'avoir insulté la virilité de cet être aux richesses nettement plus grande que ses propres émoluments. Offrant un sourire satisfait et confiant à son auditoire, le milicien ne comprit pas pourquoi la suite se dirigeait vers l'augmentation d'une violence bien inopportune...

-"Que...comment osez-vous, perfide et vil personnage ?!" Rouge, comme s'il était sur le point d'exploser, le noble déposa sa grosse patte sur sa petite dague d'appart. "Je vais vous rosser pour vos mensonges ! Un...du...duel devant témoin !" Quémanda-t-il.

Merrick Lorren aurait pu embrasser le combat avec une prise de position "classe". Or, incapable de comprendre où il avait fait une erreur il ne put que proférer un "hein" bien audible et révélateur de son incompréhension la plus totale. Glissant un regard vers Idalie, il cherchait à définir où il avait fauté. Trop ivre pour sentir le danger, l'homme d'armes ne s'était pas encore emparé de la poigne de sa lame courte. Après tout, son plus grand tracas et souci était plutôt d'essayer de lire la perception à son égard qui habitait le regard d'Idalie d'Auvray...
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Idalie de BeauharnaisComtesse
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MessageSujet: Re: Princesse en détresse [PV Merrick]   Princesse en détresse [PV Merrick] EmptyMar 1 Oct 2019 - 23:34
Le milicien était, sans doute au prix d’énormes efforts, parvenu à se redresser malgré son état d’ivresse avancé, et Idalie lui adressa un sourire en continuant de ramasser les fioles du noble éhonté.

« Ce n’est rien du tout », murmura-t-elle gentiment lorsqu’il la remercia.

Elle se releva ensuite et, contre toute attente, il réussit à l’imiter sans s’affaler contre le sol. Elle était plutôt étonnée de l’exploit vu l’état d’ébriété avancé dans lequel le dénommé Merrick Lorren semblait se trouver. Si elle s’était trouvée ivre dans une taverne — ce qui n’était jamais arrivé et n’arriverait probablement jamais —, elle aurait probablement félicité chaudement son vis-à-vis, impressionnée par une telle capacité à conserver un équilibre pourtant précaire jusque-là. Mais bon. La situation était toute autre, aussi se contenta-t-elle de se présenter brièvement à voix basse en retour :

« Idalie d’Auray. Nul besoin de me remercier. »

Idalie avait espoir que l’homme, confronté à son attitude déplorable, retrouverait son bon sens et en resterait là, partirait avec ses flacons sans plus songer au milicien. C’est sans doute ce qu’il aurait fait si le coutilier s’était gardé d’intervenir, semant d’abord la confusion en lançant une réplique inattendue, puis ravivant la flamme de l’ire du bourgeois en y allant de quelque sous-entendu graveleux ponctué d’une insulte. Idalie sentit ses épaules s’affaisser et se retint de justesse de porter une main désespérée à son visage. Elle jeta un regard désapprobateur au milicien qui, lui, semblait bien fier de son discours, comme certain d’avoir prononcé l’allocution de sagesse de l’année. Si le sens de sa propre énormité échappait à Merrick Lorren, il avait bien été compris de son antagoniste, qui menaçait désormais d’en venir aux poings et réclamait un duel devant témoin. Le « hein » confus du milicien trouva un écho disproportionné dans la ruelle et, cette fois, Idalie ne masqua pas son accablement.

Croisant le regard de Merrick, la noble secoua doucement la tête pour lui indiquer de ne pas en rajouter. Elle s’interposa alors calmement entre le coutilier et le bourgeois, dont la rougeur du teint commençait presque à être inquiétante.

« Il tient à peine debout, le pensez-vous réellement en mesure de se retenir d’émettre quelque plaisanterie déplacée, de celles que l’on lance sans réfléchir dans une taverne? dit-elle pour défendre le milicien. Soyez raisonnable. Qu’est-ce que vos pairs diraient de vous voir provoquer en duel un ivrogne au beau milieu de Bourg-Levant? »

L’homme, qui respirait comme un véritable bœuf, sembla pris d’un doute. Il n’avait visiblement pas envie de devenir la risée de tous les bourgeois... Il ne connaissait pas cette petite noble, peut-être était-elle importante, peut-être avait-elle des amis importants, peut-être allait-elle parler de cet événement peu important et qu’on donnerait à cet événement d’importance moindre plus d’importance qu’il le fallait. C’était un risque. Mais était-il prêt à le courir?

« Avez-vous envie d’être reconnu comme étant l’homme qui a attaqué un milicien ivre avec une dague d’apparat? ajouta-t-elle en voyant qu’il hésitait à présent. Je doute que ce soit avantageux pour vos affaires. »

Le bourgeois passa un regard mauvais d’Idalie à Merrick. Après un long silence plein de défi, il retira finalement sa main de sa dague et servit un regard hautain au coutilier.

« Protégé par une femme , fit-il, l’expression dédaigneuse. Pathétique... Absolument pa-thé-ti-que. »

Sans plus de cérémonie, il reprit sa route, non sans s’assurer de bousculer le milicien au passage. Comme craignant que ce dernier ne se mette dans l’idée de le poursuivre pour se venger de cette ultime provocation — ou de faire autre chose dans la liste des choses que les ivrognes faisaient pour se plonger dans les problèmes —, Idalie posa une main douce contre le bras de Merrick.

« Il n’en vaut pas la peine, dit-elle tout bas, au cas où le malotru était doté d’une ouïe particulièrement fine. Pardonnez-moi si mon intervention vous a semblé malvenue, mais vous sembliez en difficulté et sa rage à votre égard était absolument injustifiée malgré votre... état. Votre nez est-il douloureux? Il n’y est pas allé de main morte. »
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Merrick Lorren



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MessageSujet: Re: Princesse en détresse [PV Merrick]   Princesse en détresse [PV Merrick] EmptyMer 2 Oct 2019 - 4:36
Pour le meilleur, mais surtout pour le pire, Merrick Lorren n'avait pas encore réalisé qui était son interlocutrice. Trop occupé à faire face à leur opposant, toujours au prise avec les affres que les effluves des liqueurs avaient instiguées sur son corps, émoussant ses sens, le jeune homme n'avait pas pris conscience qu'il connaissait une autre personne portant ce noble nom. Certes, il ne la connaissait pas directement, mais tout de même. Inapte à supputer la réalité, le coutilier fit fi de cette donnée qui viendrait le hanter sous peu...mais ne brûlons point les étapes. En cette heure et en cet instant, le bourgeois aux aphrodisiaques était encore présent, encore plus rouge et rageur que jamais.

En quête d'un soutien auprès d'Idalie, coulant un regard vers elle en ne comprenant guère où il avait fait une erreur, il la vit secouer doucement la tête. Était-ce par dépit pour son cas ?! Se n'était pas lui qui serait en mesure de le dire. De fait, il voyait même un peu flou. Son esprit vacillant imputait la faute au coup du salopard sur son nez plutôt qu'à l'alcool. Mais au fond de lui, l'ivrogne savait précisément qu'elle était la cause de cette vision brouillée. Se faisant aussi sage que possible, chose peu aisée, Lorren resta muet et tenta vainement de réfréner l'apparition d'un sourire sur ses lèvres. Le bougre en face de lui continuait à s'égosiller, virant de plus en plus rouge. Peut-être que sobre, Merrick aurait ressenti un maigre sentiment d'inquiétude et d'indécision. Après tout, le quidam voulait mener la lutte jusqu'au sang à l'intérieur d'un duel. Or, pour le moment il n'en avait rien à faire. Tout ne semblait être que des facéties. Par chance, la jeune d'Auvray avait encore la tête sur les épaules.

Faisant jouer un discours intelligent, cette dernière réussit dans une dernière joute verbale à les débarrasser du menaçant mécréant. Hochant la tête à l'ensemble de ses mots, ne les comprenant pas tous, Merrick fit preuve de la même politesse jusqu'à la toute fin. "Bonne route, messire ! Puissiez-vous bien vous amuser !" Merrick aurait mis sa main à couper que ledit homme venait de s'arrêter durant un infime instant. Mais au final, ce dernier reprit sa route sans redemander son reste, si ce n'est en percutant le milicien qui réussit à conserver son équilibre en déposant une main sur l'épaule d'Idalie. Par chance, il ne s'affala point sur elle, alors que les doigts de son autre main libre venaient aussi s'appuyer sur la devanture de la bâtisse qui se trouvait derrière eux.

- "Victoire !" Conclus un Lorren fier d'avoir triomphé, surtout grâce à son alliée, en hochant la tête avec fierté. Regardant la noble, il afficha un sourire de circonstance en écoutant ses dires. Lorsque ceux-ci furent terminés, Merrick se passa une main dans la chevelure avant de répondre. " Je n'ai que de bons mots à offrir à votre intervention. Merci encore, mademoiselle." Puis, crânement et offrant un mensonge éhonté. "Évidemment, j'aurais pu m'en tirer seul. Je ne suis pas n'importe qui, après tout ! Merrick Lorren, héros du goulot pour vous servir !" Continua-t-il dans une mimique de révérence bien audacieuse pour ses jambes vacillantes. Pour autant, il réussit à se maintenir debout. Loin d'être droit et fier, avait-il au moins le mérite de ne pas trop baragouiner. "Mon nez se porte à merveille. Ce n'est vraiment rien ! D'ailleurs, tenez, je vous le rends." Termina-t-il en lui tendant son tissu couvert de sang, un plus grand sourire dressé sur son faciès. Par malchance pour le milicien, ce dernier n'avait pas conscience que le sang maculant sa lèvre supérieure lui donnait un air plutôt... stupide en pareille circonstance.

-"Merci, Idalie d'Auv. D'auveray... Eh merde." La réalité le frappa dès lors de plein fouet. Ou du moins, une partie de celle-ci.

Les récents événements ayant transformé le Goulot en Chaudron avaient énormément fait parlé. En bien ou en mal, les histoires et ragots véhiculaient sur toutes sortes d'aléas de cet événement tragique. Une histoire qui avait le mérite d'être souvent rappelée, aussi bien dans les auberges qu'au sein de la milice, était celle du noble d'Auvray qui était devenu sergent dans la milice intérieure, c'est-à-dire dans la même affectation que le coutilier Merrick. Ainsi, sans connaître Zephyr, Lorren réalisait que la femme devant lui avait un lien avec ledit gradé. Mauvaise nouvelle au vu de son état d'ébriété fortement avancé. Si cela remontait aux oreilles de sa propre sergente, Sydonnie de Rivefière, l'homme d'armes était fait.

-"D'Auvray comme le sergent ?!" Réalisant que c'était probablement le cas, le jeune homme enleva sa main de l'épaule d'Idalie. "...Ahem. Navré !" Puis frottant légèrement l'épaule de sa vis-à-vis, il tenta d'effacer des saletés imaginaires de là où il avait posé les doigts. "...Rendez-le-moi, je vais...je..." Dit-il en lui volant le mouchoir qu'elle lui avait prêté -si elle l'avait repris- des mains. Le frottant pour tenter d'effacer les traces carmine de son sang, retentissant échec, Lorren n'abandonna pas. Son sourire chavirait et son bagout périclitait alors que son regard fuyait les prunelles de la jeune femme. "Je ne pensais pas que vous étiez une proche du sergent, madame..." Puis après un bref moment d'hésitation, il redressa la tête et croisa son regard. "Vous ai-je dit mon nom, madame d'Auvray ?" Il n'en était plus certain. Saloperie d'alcool ! En un sens, il espérait que non. Ainsi, son prénom ne pourrait remonter jusqu'aux oreilles du gradé.

Mais Merrick Lorren étant Merrick Lorren, il reprit bien vite contenance et pied dans son idiotie. Soufflant par la bouche et prenant une profonde respiration par le nez, le coutilier tenta d'amener le tout sur un terrain moins dangereux pour lui-même...

-"Excusez-moi pour tous les tracas occasionnés, madame. Permettez-moi de vous ramener auprès de votre époux le sergent. Je vais vous servir d'escorte pour éviter les mauvaises rencontres que vous pourriez faire, comme le précédent mécréant à avoir croisé votre route." Oui, il pouvait être un crétin. De fait, le narcissique et puéril milicien arrivait presque à présenter Idalie comme la victime de l'altercation et lui comme son sauveur, alors que les rôles avaient été inversés. En outre, stupide, Merrick Lorren pensait qu'Idalie d'Auvray était la femme du sergent portant le même nom plutôt que sa sœur...
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MessageSujet: Re: Princesse en détresse [PV Merrick]   Princesse en détresse [PV Merrick] EmptyJeu 3 Oct 2019 - 0:30
L’espace d’un instant, Idalie craignit que l’ultime boutade lancée par Merrick au bourgeois frustré ne donne à celui l’envie de revenir régler son compte au coutilier une bonne fois pour toutes. Fort heureusement, les Trois semblaient avoir décidé d’exaucer ses prières, et le vilain poursuivit sa route en se contentant d’une bousculade pour se venger du dernier affront en date. Le milicien, dont l’équilibre était précaire, parvint à conserver celui-ci en posant une main contre l’épaule d’Idalie. La jeune femme, plutôt menue, vacilla légèrement, mais sut malgré tout conserver son ancrage et permettre à son interlocuteur de ne pas aller câliner le sol une nouvelle fois.

La noble rit un peu lorsque le milicien cria victoire, se demandant vaguement s’il allait un jour retirer sa main de son épaule ou si cet appui était réellement tout ce qui le gardait d’une nouvelle chute. Elle ne chercha pas à le savoir, l’idée de devoir l’aider à se relever alors qu’il paraissait nettement plus lourd qu’elle ne l’enchantant pas plus qu’il le fallait. Elle s’enquit plutôt de son état, et il ne tarda pas à la remercier de nouveau, non sans préciser qu’il aurait très bien pu se tirer lui-même de ce faux pas parce que, voyez-vous, il était le héros du Goulot.

« Oh? Oh, bien sûr », dit-elle, même si elle ignorait totalement de quoi il parlait.
Idalie gardait évidemment en tête que son vis-à-vis était totalement ivre et que les probabilités qu’il raconte n’importe quoi étaient plutôt élevées. Mais, puisque cela semblait lui faire plaisir, il pouvait bien être le héros du Goulot le temps de décuver... Il se sentirait peut-être moins héroïque dans quelques heures, lorsqu’il réaliserait pleinement avoir été sorti d’affaire par une petite demoiselle. Enfin, s’il se rappelait des événements.

Merrick, qui semblait avoir la parole facile, lui indiqua que son nez se portait à merveille et jugea approprié le mouchoir qu’elle lui avait tendu quelques minutes plus tard. Dubitative, Idalie regarda le morceau de tissu maculé de sang et le saisit du bout des doigts. Elle ne souhaitait pas réellement le récupérer vu son état pour le moins douteux, mais le coutilier, qui lui souriait jusqu’à s’en fendre la mâchoire, paraissait tant vouloir le lui rendre qu’elle le prit dans un automatisme poli. Il aurait pourtant pu s’en servir pour essuyer le sang qui maculait sa lèvre et lui donnait un air un brin simplet. Au risque de le répéter : mais bon.

« Je... Merci? », lâcha-t-elle en tentant de ne pas toucher au sang imbibé.

Ce qui se passa ensuite laissa Idalie perplexe. Merrick la remercia de nouveau, puis sembla alors frappé par la révélation : elle était liée au sergent d’Auvray, chose qu’elle confirme en hochant la tête. Tout se déroula alors rapidement : il retira prestement sa main de son épaule, puis l’épousseta pour une raison obscure, reprit le mouchoir et tenta de le nettoyer en le frottant (?...) et se perdit dans une suite de paroles confuses où il l’appela « Madame », où il s’inquiéta de lui avoir dit son nom, où il... la prit pour l’épouse du sergent. Zephyr. Son frère.

Par les Trois.

Idalie resta quelques secondes interdite et fixa le pauvre milicien qui ne semblait plus savoir où se mettre. Ses épaules se mirent finalement à tressauter, puis un rire clair s’échappa de ses lèvres.

« Merrick Lorren..., commença-t-elle, laissant le nom en suspens par simple envie de jouer un peu. J’ai bien retenu votre nom. N’êtes-vous pas, après tout, le héros du Goulot?... »

La noble n’était pas bête : elle se doutait à présent fortement que le milicien craignait que le récit de sa mésaventure se rende jusqu’aux oreilles de Zephyr. Peut-être était-il sous son commandement — ou pas. Peut-être était-il en service — ou pas. Peut-être craignait-il simplement de l’avoir offusquée — ou pas. Idalie n’en savait rien, mais elle n’avait pas envie d’apporter des problèmes au coutilier. Il ne lui avait fait aucun mal et, en fait, il semblait déjà assez doué pour s’attirer des ennuis sans qu’une force extérieure ait à agir de quelque façon que ce soit.

« J’accepte que vous m’escortiez un moment », accepta-t-elle, se disant qu’il pourrait en profiter pour décuver et s’éviterait de nouvelles altercations en l’accompagnant. Elle ne savait pas qui protégerait qui, mais cela n’avait pas réellement d’importance. « Il commence à faire sombre, et mon frère le sergent vous sera sans aucun doute reconnaissant de vous assurer ma sécurité. »

Idalie pouffa un peu, puis fit signe à Merrick de la suivre, empruntant le chemin du retour.

« Nous garderons ce petit événement entre nous, qu’en dites-vous? proposa-t-elle gentiment. Je ne dis rien et, en retour, vous ne dites rien non plus. »

Il s’agissait d’un marché plutôt gamin, mais il n’était pas si mal, en fait. Zephyr n’aurait sûrement pas aimé qu’elle s’interpose entre deux grands gaillards en pleine rue, encore moins entre un milicien ivre et un bourgeois aux prises avec des problèmes de gestion de colère...

« Cela nous évitera des ennuis à tous les deux. J’ai l’impression que vous vous en attirez souvent malgré vous, je me trompe? »

Elle le regarda avec bienveillance. Même si l’homme devant elle était bien imbibé, il lui était sympathique. Elle avait l’impression qu’il était de ces combattants qui étaient miliciens sans l’avoir vraiment voulu et qui, par conséquent, faisaient au mieux, se perdant de temps en temps — ou souvent — dans l’alcool pour oublier les horreurs. Mais peut-être avait-elle tort...
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MessageSujet: Re: Princesse en détresse [PV Merrick]   Princesse en détresse [PV Merrick] EmptyJeu 3 Oct 2019 - 17:35
Ainsi, la vérité fut dite. Idalie d'Auvray connaissait son nom, mais en plus ses faits d'armes ! Stupide et ivre, Merrick Lorren avait oublié qu'il s'était présenté, estimant que la noble le connaissait uniquement de par sa "réputation". Après tout, la jeune femme se devait de l'avoir aperçu, lui, le parangon de beauté et de justice qui s'était tenu devant le roi. Roi qui s'était d'ailleurs agenouillé devant lui ! Oui, ce devait être ça. Encore plus, et elle se serait probablement pâmé devant ses charmes lors de cette fatidique journée de deuil, non ? Hochant la tête pour lui même, baignant entre le plaisir de cette fantaisie complètement farfelu, et la honte de s'avoir son anonymat éventé, le coutilier décida de souffler de ne pas trop s'épancher sur son identité ni sur ses faits d'armes. Peut-être que la sang-bleue oublierait son nom s'il ne déblatérait pas trop sur son compte...non ?

-"Évidemment que vous me connaissez, suis-je bête ! " Dit-il en souriant timidement, préférant ne rien ajouter de plus incriminant. En disant ces mots, l'une de ses mains vint inconsciemment se perdre sur sa nuque.

Bien que l'ivresse le protégeait des aléas de la honte et du désarroi, Lorren ne voulait en aucun cas ressasser les événements qui avaient transformé la place des pendus en celle des chevaliers et le goulot en chaudron. Loin de se percevoir lui-même comme un héros, l'homme d'armes se caractérisait infiniment plus comme le bourreau de la plèbe ayant vécu sur les lieux de l'attaque. Loin de les sauver, il les avaient condamnés, abandonnés à leur triste sort pour sauver une pléthore nettement plus importante. Non, il n'était pas un héros. Loin de là d'ailleurs. L'alcool était un lieu sûr pour ne pas ressasser ces événements aussi morbides que macabres. Il se devait dès lors d'oblitérer de son esprit ce marasme houleux et tortueux qui l'égratignait en cet instant.

Ainsi, se concentrant sur son interlocutrice, la regardant des pieds à la tête, en se pensant subtil, mais ne l'étant guère, Merrick se permit de juger celle qu'il pensait être la femme d'Auvray. Le sergent avait du goût, il fallait le reconnaître. Malins, ces gens de la haute ! " ...Tant mieux !" Dit-il en relevant les yeux et en revenant croiser ceux d'Idalie. Loin d'être libidineux, ses yeux s'étaient faits scrutateurs, alors que son front s'était plissé, comme s'il jugeait la qualité d'une nouvelle arme. Rien de plus, rien de moins. " Évidemment que votre mari sera reconnaissant !" Évidemment, Lorren entendait un peu ce qu'il voulait entendre. Le sous-entendu de la nantie à propos du "frère" et non de "l'époux" était trop subtil pour son esprit engourdit et alourdit des effluves de l'alcool. Puis, réajustant, ne pensant pas réellement que le gradé apprécierait de devoir quoique ce soit au simple coutilier qu'il était: "Enfin, il n'a pas besoin de l'être...je fais ça de bon cœur, madame !"

La suivant obligeamment, se faisant sérieux un instant en scrutant les ombres des ruelles et venelles qui croisaient leur passage, tenant son arme de sa poigne, Merrick dut suspendre sa surveillance excessivement rapidement. Vacillant, il avait besoin d'un point fixe à contempler à l'horizon pour ne pas chuter. Dès lors, impossible de surveiller plus longtemps les quelconques mécréants qui pourraient leur tomber dessus des zones d'ombres autour d'eux. Et puis, ce n'était pas comme s'ils couraient un réel danger ! Haussant les épaules pour lui-même, Lorren se décida à "surveiller" seulement en direction du chemin qu'il empruntait. Au moins ce chemin serait dégagé de tout tracas... en pensant cela, le milicien faillit chuter à cause d'un pavé déchaussé. Restant debout grâce à une sorte de gigue aucunement maîtrisée, l'homme d'armes grogna de dépit. Finalement, les dangers pourraient aussi venir de devant...

-" Je pense que c'est une excellente idée !" Répondit-il à Idalie lorsqu'elle lui présenta le fait que tout devrait rester entre eux. Sa bonne humeur revint en galopant lorsqu'il apprit cette "honnête" et parfaite proposition. " Je serais muet même sous la torture !" Oui, non. Peut-être pas. Encore moins, lui, le couard invétéré. Puis riant à la suite de ses mots, continuant à se concentrer sur leur marche et sa propre démarche, Merrick se passa une main dans les cheveux. " Quelques fois, je dirais..." Puis pouffant pour lui-même en se rappelant la pléthore d'événements fâcheux et malencontreux dans lesquelles il baignait bien souvent, il décida de jouer franc jeu pour une fois. Le ton plus calme et en n’exagérant point son allocution, il souffla sa réponse : "Non, il m'arrive bien souvent d'être enfoncé jusqu'au cou dans les ennuis." Puis, fataliste en secouant la tête. " Je ne m'aide guère, il faut dire..." Termina-t-il d'un geste évasif en faisant référence à son ivrognerie.

Puis retrouvant aussi rapidement son bagout et son masque, Merrick Lorren dressa à nouveau un sourire taquin sur son visage. L'alcool protégeait ses sentiments et cette joie excessive le protégeait des autres. "Mais par chance, j'ai trouvé une âme charitable pour me protéger en ce jour, mademoiselle d'Auvray !" S'était ce qui se rapprocherait le plus de remerciements pour l'incapable milicien.

Fronçant les sourcils, Merrick se questionna lui-même. Pourquoi venait-il de l'appeler "mademoiselle" ? Erreur égarée au détour de la conversation, ou vérité qu'il avait occulté ? "Mais vous l'avez appelé votre frère !" Enchaîna-t-il tout surpris, mais heureux de l'avoir remarqué, souriant à pleine dent. Suspendant sa déambulation sur le coup de la stupeur, le coutilier finit par froncer les sourcils. "...C'est possible de faire "ça" avec son frère quand on est noble...?" Continua-t-il tout bas, hésitant un instant sur la possibilité de lien aussi proche avec un membre direct de sa parenté. "...Non." Finit-il par trancher lui-même. "Vous n'êtes pas marié à lui ! D'ailleurs, je vous trouvais un peu trop jeune pour le sergent...enfin ! Pas qu'il ne peut pas être apprécié par la jeunesse !" Merrick ne voulait pas qu'elle pense qu'il discréditait son frère pour sa "vieillesse" ou bien à cause des stigmates des prédateurs de l'humanité. " C'est juste que vous êtes... et qu'il est... bref. Je ferais mieux de me taire, je pense." Conclut-il en pinçant les lèvres.

Reprenant la marche dans un silence contrit, Merrick Lorren se concentra à marcher sans tomber. S'était mieux ainsi pour tout le monde, non ? Qu'avait dit Idalie d'Auvray à propos des ennuis ? Il les attiraient ? Pas tout à fait. Le coutilier les créait, plutôt...
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MessageSujet: Re: Princesse en détresse [PV Merrick]   Princesse en détresse [PV Merrick] EmptySam 5 Oct 2019 - 4:31
Idalie avait beau avoir insisté sur le mot frère en répondant à Merrick, celui-ci persistait à parler de Zephyr comme s’il était son mari. Elle n’avait sans doute pas été assez directe... Après tout, l’homme était particulièrement ivre et, par conséquent, la moindre once de subtilité devait lui échapper. Elle songea à le corriger une nouvelle fois, puis abandonna, se disant que c’était inutile et qu’elle serait bien capable de le rendre encore plus confus qu’il ne l’était déjà.

La noble prit ainsi la route de l’Esplanade avec son « protecteur », qui s’était mis à scruter les alentours, chose qu’il cessa bien vite de faire, tout vacillant qu’il était. En le regardant tanguer ainsi, elle hésita à lui proposer d’aller s’asseoir un instant, de peur qu’il se blesse en tombant une nouvelle fois ou qu’il perde pied et l’entraîne avec lui dans sa chute. Il sembla se stabiliser, mais cela ne dura pas très longtemps : il trébucha dans un morceau de pavé. Alors qu’il tentait de retrouver son équilibre à l’aide d’une sorte de danse maladroite, Idalie tenta de le retenir, l’aida peut-être un peu, même, tout en fermant à moitié les yeux et en attendant le pire. Les Trois leur offrirent néanmoins un miracle et Merrick reprit tant bien que mal sa position initiale.

« Prenez garde, il est difficile de voir les irrégularités dans le pavé à la noirceur », le prévint-elle, plus par réflexe que par réel espoir que le milicien retienne son avertissement bienveillant.

Ils poursuivirent leur chemin et Idalie ne put s’empêcher de rire un peu en entendant Merrick déclarer qu’il ne dirait rien de leur petit affrontement avec le bourgeois même sous la torture. Elle avait quelques légers doutes là-dessus, mais elle ne les lui partagerait pas. Il semblait se plaire à fanfaronner un peu. Pourquoi le priver de ce bonheur d’ivrogne qui ne faisait de mal à personne, au fond? De toute façon, ce fut un plaisir de courte durée, car il admit rapidement, dans une attitude bien différente de celle qu’il avait adoptée jusque-là, être souvent plongé dans les ennuis. Il avoua également ne pas faire grand-chose pour s’aider, se désignant dans un geste vague qui paraissait désigner l’état dans lequel il se trouvait actuellement. Le regard d’Idalie se fit encore plus bienveillant. Merrick semblait pris dans une sorte de cercle vicieux dont il n’était visiblement pas fier, mais dont il ne parvenait pas à sortir. Elle ne connaissait pas les détails, mais elle se disait qu’il devait avoir ses raisons pour boire autant. Peut-être pas des raisons qui paraîtraient bonnes aux yeux des autres, mais des raisons suffisantes pour qu’il ait envie de perdre la maîtrise de lui-même et d’oublier la réalité telle qu’elle se présentait normalement sous ses yeux.

« Je comprends », offrit-elle simplement en l’observant tranquillement tandis qu’ils marchaient.

Elle aurait voulu dire davantage, tenter de comprendre plus, en fait. Elle n’en eut cependant pas le temps, car Merrick renfila son masque aussi rapidement qu’il l’avait laissé tomber, retrouvant son sourire taquin, son air désinvolte. Ce fut alors la révélation : de façon complètement inattendue, il sembla enfin réaliser que Zephyr était son frère et non son mari (à elle... pas à lui, évidemment). Non... Pas tout à fait... Il pensait que... Par les Trois.

Face aux suppositions de Merrick, Idalie eut les yeux ronds.

« Mais non! s’exclama-t-elle. Non, nous ne... Non! »

Merrick retrouva finalement son bon sens — ou, du moins, autant de bon sens qu’il pouvait avoir dans un pareil état. Il tenta de rattraper de coup avec toute la maladresse du monde, ce qui finit par faire pouffer la noble.

« Je crois qu’il vaudrait effectivement mieux que vous cessiez de parler de mon état matrimonial et de celui de mon frère... Mon frère qui est exclusivement mon frère. Mon frère. Rien d’autre. »

Elle le regarda, puis secoua la tête.

« Je ne lui dirai pas non plus que vous l’avez traité d’ancêtre, de parti périmé pour les jeunes demoiselles. »

Idalie rit un peu plus. Merrick se mettait peut-être dans les ennuis jusqu’au cou, mais une chose était certaine : il était loin d’être ennuyeux.

« Plutôt que de vous risquer à parler du sergent d’Auvray, vieillard émérite, et de sa femme-sœur, dites-m’en donc plus sur vous, réclama-t-elle. Que faut-il savoir sur Merrick Lorren, le héros du goulot, l’homme aux mille ennuis et, sans doute, aux mille aventures? »
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MessageSujet: Re: Princesse en détresse [PV Merrick]   Princesse en détresse [PV Merrick] EmptyVen 11 Oct 2019 - 4:38
-"L'avertissement survient un peu tard, mademoiselle d'Auvray". Lui répondit bien rapidement un Merrick Lorren tout en sourire lorsqu'elle sous-entendit que le sol sur lequel tous deux évoluaient n'était guère égal et difficilement perceptible en ces heures de crépuscules. Bien évidemment, le coutilier se devait de le savoir, alors qu'il déambulait sur ses principales artères de jours comme de nuit lors de ses patrouilles. En outre, l'ivrogne aurait dû s'en rappeler, tandis que l'ingrat et insipide lourdaud l'avait jeté sur ledit sol d'une vile attaque. Dès lors, l'ayant côtoyé de si près quelques instants plutôt, comment Lorren pouvait-il oublier que ce dernier était semé de trou, d'impair et d'embûche pour l'ivrogne qu'il était ? Et bien, justement parce qu'il avait du mal à penser...

Or, avant que la discussion puisse s'arrimer autour de ces élucubrations plus joyeuses de son incompétence à marcher droit, aussi bien métaphoriquement que littéralement parlant, leur échange les mena sur le sentier tortueux de sa tendance à se plonger dans les ennuis. Grimaçant devant pareil sujet, mais faisant tout de même l'effort, et non l'affront, de répondre, l'homme d'armes fut heureux de voir que la nantie n'élaborait pas plus longuement sur le sujet. Pleine de compassion, élément distinctif qu'elle avait déjà fait percevoir en volant à son secours, la jeune d'Auvray y alla d'un simple assentiment verbal. En quelque sorte, bien qu'heureux de ne pas la voir s'éterniser sur le sujet, Merrick Lorren ne put s'empêcher de relativiser les dires de son interlocutrice. "Je doute que vous compreniez réellement, mais merci." Dit-il dans un sourire doux, mais sans joie. D'ailleurs, ce dernier, loin d'être en coin et crâneur était plus franc, montrant qu'il ne cherchait aucunement à la froisser ou la repousser.

Encore une fois, les dérives de la conversation les menèrent au déboire de son incompréhension lorsqu'il comprit qu'Idalie était la soeur de Zephyr et que son esprit se permit pendant un bref instant d'imaginer une relation incestueuse. Revenus à la raison, bien aidé par la sang-bleue qui faisait preuve d'une patience à toute épreuve, Merrick hocha plusieurs fois et très rapidement de la tête. "Je comprends. Vous êtes sa soeur. Il est votre frère. Vous l'aimez...enfin,je pense. Mais pas comme... pas d'une façon...enfin. Voilà, nous sommes d'accord !" Qui pouvait réellement l'être avec une allocution aussi empreinte d'hésitation, de truchement et de silence ? "Je n'ai pas vraiment dit qu'il était périmé...!" Puis n'étant plus réellement certain si tel était le cas, il préféra demander à la principale concernée; "...non ?" Au final, préférant ne pas le savoir, il partit dans une autre direction pour éloigner ce sujet plus que pointilleux. "Dans tous les cas, merci pour votre promesse de silence, mademoiselle."

Le suivant dans sa démarche de fuite, la noble lui posa une question le concernant. L'homme d'armes se passa une main dans la chevelure avant de poursuivre. Sobre, il en aurait probablement profité pour se faire bien voir. Ivre et tentant d'oublier ses déboires de toujours, il préféra rester évasif. " Je pense que vous avez plutôt bien cerné le personnage." Commença-t-il en haussant les épaules. " Je suis coutilier dans la milice et je tente simplement de survivre dans cette époque tourmentée. Comme tout le monde, j'imagine...". Restant quelques instants silencieux, ressassant ses réponses aussi creuses que ternes, Lorren s'en voulut de ne pouvoir lui offrir plus. Mais encore là, cela aurait été trop douloureux. Comment s'ouvrir sur son passé qui le minait, ou bien sur son incompétence qui faisait de lui bien plus un bourreau qu'un héros ?

Se raclant la gorge, il pointa du menton la porte des anges. "Nous arrivons dans votre monde, mademoiselle." Dit-il avec un petit mouvement de tête pour montrer qu'il ne cherchait aucunement à être offensant. "Me permettriez-vous de faire preuve de curiosité à mon tour ?" Avant qu'elle ne puisse répondre, s'offrant ladite prérogative, l'homme d'armes lui posa une question. "Alors que vous avez eu la chance de voir plusieurs...facettes, si j'ose dire, de ma personne, moi, je ne sais presque rien de vous. Qui êtes-vous donc, mademoiselle d'Auvray ?" Demanda-t-il en mimant une piètre révérence bien bancale et chancelante tout en continuant à avancer. "Qui se cache derrière ma sauveuse, l'héroïne de Bourg-Levant ?" Termina-t-il en reprenant en quelque sorte ses propres mots alors qu'elle l'avait décrit comme le héros du Goulot.

En quelque sorte, l'un et l'autre pouvaient avoir raison. Si il était un "héros", s'était bel et bien de la partie la plus miteuse et calamiteuse du dernier bastion humain, là où la lie de l'humanité croupissait; le Goulot. En un tel cas, Idalie d'Auvray méritait elle aussi ledit titre, mais pour un quartier nettement plus prestigieux; Bourg-Levant. Souriant avec dérision devant pareille analogie, le coutilier secoua la tête pour lui-même. Son ivresse le faisait réfléchir à tort et broyer du noir.

Pour autant, lorsqu'il passa en dessous des murailles séparant l'Esplanade des quartiers populaires de Marbrume, le jeune homme eu réellement l'impression d'entrer dans un Nouveau Monde, de ne pas être à sa place, alors que l'ombre de la fortification semblait lui tomber dessus...
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MessageSujet: Re: Princesse en détresse [PV Merrick]   Princesse en détresse [PV Merrick] EmptyVen 11 Oct 2019 - 18:00
Merrick Lorren paraissait maintenant bien embarrassé et, pour le rassurer, Idalie secoua doucement la tête à sa question, non sans accompagner le geste d’un sourire. Non, il n’avait pas traité son frère de parti périmé; il pourrait dormir sur ses deux oreilles. De son côté, elle s’abstiendrait de faire de nouvelles blagues, car ces dernières semblaient à présent perturber le coutilier, qui craignait visiblement d’être pris en faute et d’avoir des problèmes avec les autorités de la milice.

« Ce n’est rien du tout, dit-elle lorsqu’il la remercia. Je n’ai nulle intention de vous causer des problèmes. »

Sans malice, curieuse d’en savoir plus sur son interlocuteur et de lui éviter de se mettre de nouveau les pieds dans les plats en parlant d’elle, Idalie lui demanda ensuite de lui en dire un peu plus sur lui. Comme il l’avait fait quelques minutes auparavant, il lui répondit calmement, d’un air désabusé qui trahissait une certaine tristesse. Il resta évasif, se contentant de lui présenter les faits les plus évidents. Elle aurait pu être frustrée de cette réponse, mais ce ne fut pas le cas. Comment lui en vouloir de ne pas se révéler davantage à elle ? Ils ne se connaissaient pas réellement et son frère était une figure d’autorité dans la milice. Ils venaient de deux mondes complètement différents, étaient deux personnes que tout semblait opposer. Non, elle ne pouvait pas lui reprocher de demeurer vague. Elle espérait seulement que, d’une façon ou d’une autre, Merrick Lorren parviendrait à se libérer du poids qui semblait lui peser. Bien qu’elle ne puisse en avoir l’absolue certitude, Idalie devinait que le cœur de coutilier était lourd de tourments et de secrets qui, un jour ou l’autre, risquaient de devenir pesants au point de l’immobiliser, de le paralyser. L’idée l’attrista; elle demanderait à la Trinité de l’aider.

« J’ai effectivement cerné le personnage, convint-elle en regardant tranquillement Merrick. Je n’ai pas cerné la personne, par contre. »

Idalie lui sourit, n’insistant pas, puis porta son regard sur la porte des Anges. Ils s’apprêtaient à entrer dans « son monde », et le milicien s’intéressa alors à elle, prétendant ne rien savoir de sa sauveuse, l’« héroïne de Bourg-Levant ». Le surnom l’amusa, et elle rit un peu.

« L’héroïne de Bourg-Levant, répéta-t-elle. Vous m’accordez bien plus de crédit que j’en mérite, mais ce surnom sonne plutôt bien. »

À son tour, elle secoua la tête, puis, tandis qu’ils s’engageaient dans les rues mondaines, elle réfléchit, cherchant quoi dire à Merrick.

« Je suis une noble de l’Esplanade et je tente simplement de faire au mieux dans cette époque tourmentée, répondit-elle finalement, offrant un petit sourire en coin à Merrick. Et je ne sais pas toujours comment, pour tout vous dire. »

Elle haussa les épaules et ajouta :

« Je crois que nous ne sommes pas si différents, au fond, Merrick Lorren. J’ai peut-être seulement un goût moins prononcé pour l’eau-de-vie. »

Idalie fit quelques pas en compagnie de Merrick dans les rues de l’Esplanade, puis s’arrêta un instant pour le regarder.

« La vérité est que l’héroïne de Bourg-Levant ne cache pas grand-chose, pas à l’instant, à tout le moins. Elle est telle que vous la voyez, assez consciente de sa place pour offrir l’image que l’on attend d’elle en général, mais assez inconsciente pour se jeter entre deux hommes sur le point d’en venir aux poings parce cela lui semble être la chose juste à faire, quitte à s’attirer quelques problèmes. C’est une héroïne hautement imparfaite. »

La jeune femme sourit avec simplicité.

« Comme elle est imparfaite, malgré sa bonne volonté, elle ne peut s’empêcher de se demander ce qui se cache derrière le masque du héros du Goulot. Elle sait cependant que cela ne regarde que lui et qu’il n’est de toute façon pas rare pour les héros d’être masqués. Et, qui plus est, ils n’en sont qu’à une première aventure en tant que duo. Mais qui sait ? Peut-être qu’une prochaine fois, les masques tomberont. »
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MessageSujet: Re: Princesse en détresse [PV Merrick]   Princesse en détresse [PV Merrick] EmptySam 9 Nov 2019 - 16:38
-"Sachez que c'est réciproque. Je ne cherche aucunement à vous nuire d'une quelconque façon...ou bien à vous manquer de respect à vous ou à votre frère !" Affirma-t un Merrick Lorren, toujours aussi vacillant sur ses jambes, lorsqu'Idalie d'Auvray mentionna qu'elle n'ourdissait aucune velléité aussi pugnace que néfaste contre sa personne.

Continuant à avancer cahin-caha auprès de la nantie, le coutilier n'était plus très scrutateur des environs. Noyé sous une nappe de brouillard qui obscurcissait son esprit, l'ensemble de ses sens émoussés se focalisait sur deux choses uniquement; mettre un pied après l'autre et poursuivre cette conversation, qui bien qu'ayant tendance à aller de digression en digression, notamment et surtout à cause de lui, n'en restait pour le moins très intéressante. La suite des mots de sa partenaire le fit sourire. Marque de plaisir tirant à la fois sur le rictus. Ainsi, le coutilier représenterait à la fois un personnage et une personne ? Il ne pouvait lui donner tort. À ses yeux, c'était plus que fâcheux de voir quelqu'un comprendre et réaliser que tout n'était que façade dans son bagout et son baratin. Bon sang, était-ce parce qu'il était ivre que ses faiblesses inhérentes étaient aussi apparentes ou Idalie était-elle omnisciente ?

-" Impossible de comprendre un être aussi charismatique que moi en une rencontre aussi brève." Vide de sens et quelque peu creuse, sa prise de parole ne faisait que meubler le silence, éloigner la déclaration de la noble de sa conscience. Se passant une main dans sa tignasse, soupirant pour la forme, l'homme d'armes s'en sortit en renvoyant l'interrogation à Idalie. Qui était-elle, elle, sa sauveuse, l'héroïne de Bourg-Levant ? Écoutant attentivement -tentant surtout de le faire- l'ensemble des dires de la jeune femme, Lorren ne la coupa pas, rentrant sur l'Esplanade en compagnie de l'une de ses résidentes. La laissant mener aussi bien l'échange que la marche, alors qu'il ne savait aucunement où ils devaient se diriger pour la "raccompagner" en "sécurité" chez elle, le coutilier eu quelques secondes de retard lorsqu'Idalie décida de s'arrêter. Réalisant que la sang bleu n'était plus à ses côtés, l'ivrogne se retourna pour lui faire face.

-" Je ne pensais pas de vous que vous étiez une juge si critique, mademoiselle d'Auvray." Commença un Merrick sans l'once d'un sarcasme, sans l'ombre d'une ironie. "Probablement à tort, vous étiez en mesure de ne pas me juger trop négativement malgré les frasques et les vices qui m'incombent." À mesure qu'il parlait, son débit s'accélérait et inconsciemment, ses mains s'agitaient pour accompagner ses mots. " En plus, avec votre frère, vous aviez le modèle parfait pour pouvoir comparer l'élite à la lie..." Et voilà, une énième digression. Secouant la tête, il tenta d'en revenir au principal. "Bref. Vous vous présentez comme imparfaite ? Et bien moi je dis que vous faites erreur et que vous avez tort." Vivant avec danger, Lorren reprit la marche en restant face à l'héroïne de Bourg-Levant, reculant lentement. " J'aimerais nettement plus être le genre de héros que vous êtes, en mesure d'agir en son âme et conscience sans masque. En mesure de sauver autrui plutôt que de les condamner et les sacrifier." Secouant la tête, Lorren se retourna pour poursuivre leur pérégrination vers l'avant. Ce bref mouvement lui permis de masquer son visage suffisamment longtemps pour reprendre contenance.

-" Vous êtes plutôt une héroïne hautement admirable."

Lorsqu'il fut question de la chute des masques, de la découverte de qui pouvait se cacher derrière cette façade qu'il dressait de lui-même, Merrick Lorren sourit doucement. "Peut-être la prochaine fois, en effet..." Aucunement avec aigreur, le coutilier avait simplement conscience que cette "seconde aventure" était plus qu'hypothétique. Ils n'avaient rien à faire ensemble. Il représentait la Basse-Ville et elle la haute. Il était bien plus bourreau et elle véritablement héros. Douce, calme et sereine. Lui ? Ivre, stupide et insipide. Devant cette réflexion pleine de ressentiment contre sa propre personne, il grogna. L'ancien milicien n'aurait pas été aussi critique. Mais l'ancien lui n'avait pas sacrifié des personnes par deux fois, tuant femmes, enfants et famille pour la survit d'autrui.

-" Je suis de bien mauvaise compagnie ce soir !" S'entendit-il proférer en se rabrouant et se secouant. L'alcool triste, il semblerait... "Navré de ne pas être le chevalier servant parfait pour vous, gente dame." Affirma-t-il en offrant une brève courbette, aussi bien pour éviter de chuter que pour continuer à avancer. Après tout, ce n'était pas le souvenir d'une âme en peine, d'un coutilier ivrogne et meurtri dans son âme et conscience qu'il voulait laisser à Idalie d'Auvray. Oui, c'était ce qu'il était. Non, personne n'avait besoin de le savoir. Jamais.

-"Charmante bicoque...!" Leur route semblait arriver à sa finalité, alors que devant eux se dressait probablement la demeure des d'Auvray. Qu'elle soit en bon ou mauvais état, grande ou petite, l'endroit où résidait son accompagnatrice n'en restait pas moins impressionnant et splendide pour celui qui ne côtoyait jamais telles opulence et richesse. "C'est ici que nos chemins se séparent, j'imagine..." Faisant face à la jeune femme, Lorren lui offrit un sourire. " Vous voilà en sécurité grâce à moi, évidemment. N'oubliez pas de le mentionner à votre frère, que je vous ai protégé tout ce temps durant, histoire qu'il intercède en ma faveur avec ma sergente." Dit-il en plaisantant. Puis, après quelques instants de silence, et son sérieux retrouvé :

-"merci pour tout, Idalie."
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Idalie de BeauharnaisComtesse
Idalie de Beauharnais



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MessageSujet: Re: Princesse en détresse [PV Merrick]   Princesse en détresse [PV Merrick] EmptyVen 15 Nov 2019 - 2:03
« Impossible de comprendre un être aussi charismatique que moi en une rencontre aussi brève. »

Les paroles tirèrent un léger sourire gentil à Idalie. Elle n’aurait peut-être pas attribué cette impossibilité de comprendre Merrick Lorren en une brève rencontre au « charisme » de celui-ci — quoiqu’il était plutôt charismatique lorsqu’on considérait son état d’ébriété —, mais elle ne contredit pas le coutilier, qui semblait parfois parler plus par principe, pour ne pas laisser de réplique se perdre dans le silence, que pour véritablement dire quelque chose.

Tout en parlant à son interlocuteur, la jeune femme se dirigea tranquillement, mais sûrement vers la demeure qu’elle occupait avec son frère à l’Esplanade, avant de s’arrêter brièvement pour poursuivre ses explications. Le coutilier s’immobilisa à retardement, mais finit tout de même par pivoter vers elle pour l’écouter, puis lui répondre, non sans avoir l’air de s’agiter quelque peu. Il n’était pas d’accord avec ce qu’elle avait avancé, et il osait le lui dire en vivant dangereusement, c’est-à-dire en reprenant leur route sans regarder où il allait... Craignant le pire, Idalie reprit également la marche, s’assurant de rejoindre Merrick plutôt rapidement pour éviter une nouvelle chute. Lorsqu’il la qualifia « d’héroïne hautement admirable », elle secoua doucement la tête en souriant quelque peu, sans fausse humilité.

« Vous exagérez, et de nous deux, je crois que vous êtes le juge le plus critique, répondit-elle. Surtout envers vous-même. »

Ils poursuivirent leur route et, pour une raison obscure, Merrick grogna. Idalie le regarda un instant, jetant un vague coup d’œil aux alentours pour voir ce qui avait pu lui tirer une telle réaction, mais force était de constater que ce qui le dérangeait devait être dans sa propre tête. Il dit être de mauvaise compagnie, sans doute parce qu’il avait eu certains propos moins joyeux que d’autres au cours de leur rencontre.

« Personne n’est parfait et j’ai apprécié votre compagnie, même si notre rencontre est survenue en des circonstances des plus particulières. Et puis, regardez : je suis arrivée saine et sauve chez moi. Qu’aurait pu faire de plus un supposé chevalier servant ‘parfait’? »

Elle lui sourit, le regard doux et un brin rieur, espérant pouvoir l’égayer quelque peu. Leur séparation était désormais inévitable : elle devait rentrer et, lui, de son côté, aurait intérêt à faire de même avant de s’attirer d’autres ennuis.

Le coutilier plaisanta brièvement et Idalie rit un peu à sa demande. Il n’était visiblement pas sérieux — quoique... –, aussi se permit-elle de froncer les sourcils et de prendre un air des plus solennels pour répondre à la plaisanterie :

« Je n’y manquerai pas, il serait dommage qu’elle ne sache rien de tous les périls que vous avez bravés pour que j’arrive à bon port ce soir. »

Elle reprit son expression aimable, puis regarda Merrick Lorren dans les yeux lorsqu’il la remercia. Elle laisse un silence planer entre eux, un silence chaleureux, où elle sembla, sans pourtant dire quoi que ce soit, souhaiter du bien à l’homme qui se trouvait devant elle.

« Nul besoin de me remercier », répéta-t-elle.

Posant une main sur le portillon qui la mènerait chez elle, Idalie sourit une dernière fois à Merrick.

« Tentez d’éviter les ennuis... et songez à retirer votre masque de temps à autre. La vie de héros est épuisante. Et même les héros ont besoin de repos. »

Sur ces mots, elle ouvrit le portillon, puis inclina légèrement la tête pour saluer le coutilier.

« Au revoir, Merrick Lorren. »

Après un dernier regard au jeune homme, Idalie emprunta un petit chemin et, quelques secondes plus tard, disparut derrière la porte de la demeure d’Auvray.

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