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 [Abandonné] Reconstruction pour la citée, mais pas seulement [Roland]

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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: [Abandonné] Reconstruction pour la citée, mais pas seulement [Roland]   [Abandonné] Reconstruction pour la citée, mais pas seulement [Roland] EmptySam 5 Oct 2019 - 11:51

8 mai 1166

[Abandonné] Reconstruction pour la citée, mais pas seulement [Roland] D92wka5-de923bea-7780-4e5c-8c17-34910c881c9b.png?token=eyJ0eXAiOiJKV1QiLCJhbGciOiJIUzI1NiJ9.eyJzdWIiOiJ1cm46YXBwOjdlMGQxODg5ODIyNjQzNzNhNWYwZDQxNWVhMGQyNmUwIiwiaXNzIjoidXJuOmFwcDo3ZTBkMTg4OTgyMjY0MzczYTVmMGQ0MTVlYTBkMjZlMCIsIm9iaiI6W1t7InBhdGgiOiJcL2ZcL2QxOGJhZWIxLTJkN2QtNDVkMS1hN2RkLTU5ZjlhMTlmYTdkMlwvZDkyd2thNS1kZTkyM2JlYS03NzgwLTRlNWMtOGMxNy0zNDkxMGM4ODFjOWIucG5nIn1dXSwiYXVkIjpbInVybjpzZXJ2aWNlOmZpbGUuZG93bmxvYWQiXX0

◈ ◈ ◈

La douleur était devenue une habitude, une compagnie de vie, une partenaire d’un jeu malsain qui animait régulièrement la totalité de son être. La sergente n’était devenue plus que l’ombre d’elle-même, une ombre qui se laissait petit à petit plonger dans les abysses des regrets, de la culpabilité. Sa survie, elle ne l’a tenait qu’à cette prêtresse aux yeux envoûtants, qu’à cet acharnement sur sa personne nuit et jour, qu’à toutes les nombreuses tentatives de soins qui se relevaient chaque fois un échec lamentable. Cependant, ce jour, celle qui avait le pouvoir de propager la parole des dieux avait décidé qu’il était grand temps de l’accompagner jusqu’à son époux. Étrangement, la nouvelle n’avait pas semblé apporter le moindre réconfort de la main armée du désormais Roi, non, craignait-elle de n’être qu’un poids, un vulgaire poids. Sydonnie ne c’était plus réellement exprimée, la parole semblait l’avoir quitté, alors la clerc parlait bien souvent pour deux. Comme convenu avec le comte, la mère d’une progéniture à venir ne fut pas informée qu’elle portait la vie. Les symptômes s’accentuaient pourtant, mais restait-elle convaincue que la mort ne tarderait pas à l’emporter. Il était rare de la voir ainsi, le mot abandonner n’avait jamais fait partie de son vocabulaire, pour autant, trop de morts, trop de catastrophes, trop de fange avaient semble-t-il eu raison de son optimisme et la plus forte de ses croyances : la vie reprenait toujours le dessus sur la mort.

- « Reposez-vous, c’est tout ce qui importe » souffla la voix douce de la petite dame, elle n’avait pas obtenu de réponse, comme bien souvent dernièrement « La plaie est moins intensive aujourd’hui, je ne vais pas y toucher. La mère de votre époux la lavera à l’eau salée demain matin, je reviendrai pour ma part dans l’après-midi. »

Les yeux inquiets, d’un bleu perçant avaient presque suppliés la clerc de ne pas partir, de ne pas la laisser dans ce lit trop grand pour elle, lit d’une chambre qui ne lui appartenait pas réellement à ses yeux. La pression des doigts de la gradée s’était presque immédiatement fait ressentir sur la main de la prêtresse, qui, dans un premier temps surprise ne sut pas comment réagir, avant de lui offrir un sourire compréhensif. Prenant un instant pour réfléchir à ce qu’elle semblait percevoir, la prêtresse se contenta d’être rassurante :

- « Votre époux sera là, la comtesse de Rivefière aussi, c’est votre famille désormais, c’est avec eux que vous devez être. Pour les soins, si cela vous inquiète, je passerai plusieurs fois par jour, mais vous devez rester ici encore un temps, le moindre déplacement vous épuisera plus que de raison et pour le reste, faites confiance à la Trinité, tout va s’arranger. »

Ne souhaitant pas davantage s’éterniser, elle s’éclipsa, laissant la rescapée dans cette solitude qui lui plaisait autant qu’elle la haïssait. Descendant les marches avec une lenteur préoccupée, elle s’arrêta un instant, avisant celui qui était responsable de ce déplacement un peu trop hâtif à son goût –même si elle avait réussi à repousser l’ensemble de plusieurs jours- celle à ses côtés, plus âgées lui semblait être sa mère, aussi, effectua-t-elle une révérence maîtrise, un sourire agréable sur les lèvres. Prenant une légère inspiration, elle s’autorisa une prise de parole, un résumé d’une situation qu’elle se voulait être moins alarmante bien qu’encore préoccupante.

- « Madame la comtesse, monsieur le comte. Madame votre épouse se repose, elle ne souhaite pour l’instant ne pas être dérangé. » une information qu’elle avait traduite sans avoir la certitude de l’exactitude de sa traduction « Je viendrais plusieurs fois par jour réaliser ses soins et l’aider à prendre un bain lorsqu’elle en sera capable. Son état s’améliore, même si… c’est loin encore d’être rassurant. » elle se pinça les lèvres avisant celle qui était mère et désormais veuve « Madame, votre compagnie lui ferait sans aucun doute le plus grand bien, la votre aussi monsieur même si je ne doute pas une seconde de vos occupations. » elle inclina poliment la tête « Je reviendrais dans la journée. »

Elle s’éclipsa sans plus attendre, sans trop attendre, ce n’était pas à elle d’annoncer ou d’amorcer les conversations. Tout du moins, le pensait-elle, la porte se referma simplement et derrière ce claquement ce fut un étrange silence qui planait désormais dans la demeure. Tout du moins dans la chambre de celle qui devait se reposer et qui pourtant se trouvait debout, immobile. Sydonnie détaillait le lieu avec cette colère inexpliqué, ce besoin de hurler, de pleurer, de renverser le moindre objet qui pourrait se retrouver entre ses doigts. La Rivefière ne voulait pas être là, non, elle aurait voulu être dans sa maison, dans sa chambre, là où les odeurs ne lui semblaient pas étrangères, là où elle se sentirait plus à même d’exprimer cette tristesse dévorante. S’appuyant contre la fenêtre, s’enroulant dans un drap chaud, elle avisa l’extérieur avec l’étrange sensation de ne plus faire partie de ce même royaume. Au loin pouvait-elle percevoir encore le drame et les souvenirs qui en découlaient. Ne se pardonnait-elle pas son incapacité à sauver l’ensemble du royaume, des amis, une presque fille. Sa lucidité n’était pas complètement revenue, non, mais elle était déjà plus à même de tenir une conversation. Avisant encore cette fenêtre, fut-elle surprise de voir deux sergents passer le seuil de la porte, fut-elle surprise d’entendre la main frapper sur la porte d’entrée. Non, jamais elle n’aurait souhaité revoir des collègues dans cet état, jamais.

La porte s’était ouverte et devant une révérence parfaitement maîtrisée, les deux hommes s’étaient exprimés –seule la présentation pouvait différencier en fonction de qui ouvrait la porte- :



- « Monsieur le comte, madame la comtesse, mademoiselle, nous sommes les sergent Malorot et Outrant, nous venons partager nos sentiments de tristesse avec la sergente et lui rapporter des affaires. » un des deux hommes sembla gêner, avisant ajoutant en direction du comte « Monsieur de Rivefière, nous avons reçu une commande de la sergente ce jour… » il se racla la gorge « Nous avons supposé qu’elle vous été destiné… » l’homme d’armes dégaina une épée longue à une main, dont la lame semblait briller avec le reflet du soleil, un serpent enroulé le pommeau avec que son rangement était gravé à l’ensemble des Trois dieux. Le long de la larme de chaque côté la devise de chaque famille, Rivefière et d’Algrange.

Une légère quinte de toux, conscient que la situation était étrange, les deux hommes d’armes avaient fini par confier l’ensemble à la domestique –et ou à celui qui récupérait l’ensemble- : des rapports, l’épée, également celle de Sydonnie, des petits présents de ses subalternes et surtout, surtout, les affaires de son précieux ami disparut et celle d’Anne, celle qui aurait du partager la vie du couple plus longtemps.

- « Nous ne vous dérangeons pas plus longtemps, sachez néanmoins que nous allons passer régulièrement. Votre épouse est héroïque, certainement pas autant que vous, mais les faits d’armes réalisés… Serait-elle une grande perte si la milice ne pouvait plus la compter parmi ses rangs… Pourriez-vous lui faire passer le message ? Nous donner des nouvelles… »

Ils inclinèrent la tête avant de disparaître, c’était à la fois étrange pour des hommes d’admettre la qualité d’une femme devant un noble, étrange de presque sous-entendre qu’il ne fallait pas prendre de mauvaises décisions… Le royaume évoluait grandement, l’événement du couronnement aussi dramatique soit-il appuyé sur cet état de fait… Maintenant, tout était une nouvelle fois à reconstruire.

A l’étage, la noiraude observait les deux collègues s’éloigner et prise de cette colère folle contre elle-même, contre les dieux, contre le royaume entier avait débuté sa démolition de la pièce. Chaque fois que son bras s’activait pour balancer un objet contre le mur, la porte, une nausée la prenait, un vertige, chaque fois chutait-elle sur le sol, refusant de laisser s’échapper la moindre larme et si l’ensemble de ses lancées ne semblaient pas voler plus loin qu’un minuscule mètre devant elle, ce ne fut que quand la porte s’ouvrit et au même instant que le plus violent des envois fut réalisé et que celui où celle qui s’y trouvait due recevoir le fameux objet. Relevant les yeux, perdus, assis au milieu de cette pièce qu’elle commençait à détester, elle détailla la silhouette qui venait de manquer de peu de se faire assommer, murmurant simplement :

- « Ce n’était pas toi que je visais » que visait-elle justement ? « Ça va… j’allais me recoucher… »



Dernière édition par Sydonnie de Rivefière le Sam 23 Nov 2019 - 10:59, édité 1 fois
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Roland de RivefièreComte
Roland de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Abandonné] Reconstruction pour la citée, mais pas seulement [Roland]   [Abandonné] Reconstruction pour la citée, mais pas seulement [Roland] EmptyLun 14 Oct 2019 - 22:20
Roland, assis dans le salon un verre à la main, se souvenait les paroles de la prêtresse qui soignait son épouse, elles trottaient dans sa tête. Il comprenait leur sens, bien sûr. Acceptait-il pour autant ? Pas encore. Il avait besoin de temps. Mais la soigneuse lui avait fait comprendre que du temps, il n’en aurait peut être pas. Les jours de sa bien-aimée étaient peut être comptés. Il était passé la voir au temple, son état semblait encore incertain. Elle était également fragilisée par cette grossesse, qu’elle ignorait toujours. Il avait demandé à la religieuse de ne rien dire à personne pour le moment, encore moins à la principale concernée. Tant qu’elle était dans ce terrible état et loin de lui, il préférait taire la nouvelle. Le blond aux yeux clairs avait tant espéré que cette nouvelle voie le jour. Mais il imaginait son annonce différente, très différente. Il l’avait appris alors qu’on lui disait également que sa femme était entre la vie et la mort, qu’elle lui révélait également un terrible secret. Ce n’était pas le moment rêvé et cela ternissait le moment, qui se voulait joyeux. Il se trouvait à présent tiraillé entre plusieurs émotions, c’était déjà le cas avant les aveux, mais là, tout devenait si compliqué, les souvenirs dansaient dans son esprit et s’amusaient à le rendre presque fou. Seul l’alcool parvenait à faire taire son ressenti pendant un temps.

Ce secret, il fallait maintenant apprendre à vivre avec. Il aurait préféré l’ignorer, ne jamais être au courant de cela… Serena s’était elle aussi bien gardée de le lui dire. Il comprenait à présent cette histoire de pacte de sang qu’elles avaient réalisé toutes les deux. C’était en ce temps bien au-delà qu’une simple amitié. Il n’aurait jamais dû passer outre. Même s’il s’est énervé et fâché avec Sydonnie sur le moment, puis le lendemain avec sa sœur, il ignorait encore la partie majeure de l’affaire. Elles s’étaient quand même bien moquées de lui. Les deux femmes qui comptaient le plus dans sa vie, hormis sa mère, quel outrage… Les autres évènements et la peur d’une mort imminente avait balayé l’acte. Mais il revenait à présent, il se le prenait en plein visage.
Sydonnie avait été rapatriée enfin au manoir. Elle vivait sous le même toit que lui, mais ils se comportaient presque en étranger. Il prenait de ses nouvelles auprès de la prêtresse, quant à l’avancée des soins et de son état, il passait la voir lorsqu’elle était endormie, il restait parfois quelques instants à la regarder dormir. Là où il pouvait la contempler, se rendre compte à quel point elle comptait pour lui, sans avoir besoin de parler, sans explications, sans disputes à craindre. Car de toute façon, il savait que des tensions ne seraient sûrement pas bonnes pour elle ni pour l’enfant qu’elle portait.


Il entendit un bruit de porte à l’étage, il se leva alors, se dirigeant vers l’escalier. La prêtresse signalait que Sydonnie ne voulait pas recevoir de visite. Il la laisserait se reposer si tel était son souhait, peut être fuyait-elle aussi une confrontation ou qu’elle lui en voulait… Pourtant, il faudrait bien qu’ils parlent. Laisser passer les jours, sans un mot, ne ferait qu’amplifier le malaise.

- « Merci pour votre aide. » Répondit-il de manière assez solennelle. Il lui était reconnaissant de tout ce qu’elle faisait pour sa femme. Et aussi rassuré de savoir que son état s’améliorait. Seulement, il trouvait parfois ses prises de position et ses conseils un peu trop familiers. Il n’avait pas l’habitude de cela. En d’autres circonstances, il aurait trouvé une formulation polie pour la remettre à la place qui était la sienne. Mais sans doute son absence de beaucoup de paroles et son attitude froide et distante faisaient déjà bien le travail. Et qu’elle se contentait de passer outre, tranchant tout de même de son avis.
Il était plus morose et de plus mauvaise humeur, il essayait donc de prendre sur lui, en ayant conscience de cela. La petite prêtresse ne cherchait pas à mal loin de là, mais il supportait difficilement qu’on lui dicte ce qu’il avait à faire.

« Je peux aller la voir, Roland. Si tu... »
- « Non, laissez la. » Coupa le comte. « Laissons la dormir, mère. J’irai la voir plus tard, seul. » Ajouta-t-il avec moins de fermeté.

Le calme fit alors de nouveau place dans la demeure, avant que celui-ci ne soit troublé par le bruit de la porte d’entrée. Margareth, la domestique, avait appelé le maître de maison. Il se dirigea alors vers la porte, après que la domestique l’ait averti de quoi il retournait.
Deux sergents s’étaient déplacé à leur domicile, pour prendre des nouvelles et déposer des affaires personnelles.
La domestique prit les présents et les affaires, Roland s’occupa des épées. Il observa celle qui avait été faite pour lui un instant, avant de reporter son attention sur les deux hommes, afin de les remercier. Ils ajoutèrent eux aussi un petit mot, à l’attention de son épouse.

- « Je lui transmettrai, merci messieurs. Mais ne comptez pas revoir madame de Rivefière trop rapidement. Elle a besoin de repos. »

Il disparut de l’ouverture de la porte, suite à ces quelques mots. Margareth se chargerait du reste. Il était bien conscient que les personnes l’appréciant à la caserne aimerait avoir de ses nouvelles, la voir et qu’elle retrouve rapidement le chemin du travail. Mais dans son état, il en était totalement hors de question. Il la savait têtue parfois et savait aussi combien son métier et sa carrière comptaient pour elle. Mais prendre des risques et se fatiguer alors qu’elle tenait encore difficilement stable sur ses pieds et qu’en plus elle portait un enfant, c’était totalement déraisonnable.

Le comte de Rivefière demanda ensuite à Margareth de l’accompagner, c’était le moment de rejoindre la chambre où devait se reposer son épouse. Il prit soin de regarder de plus près l’épée et de la ranger soigneusement avec celle de Sydonnie. Mieux valait peut être pas apporter d’armes tranchantes dans la pièce, il ne savait pas très bien encore comment il allait être reçu !
Et visiblement, il ne se trompait pas. Il dû faire un écart et failli renverser un vase posé sur une étagère à côté de lui. Un objet venait de foncer droit sur lui, lancé par la femme qui, normalement, aurait dû être allongée en cet instant. Au lieu de cela, elle se trouvait là debout, au milieu de la pièce, l’air furieux et contrarié. La pièce était parsemée de divers objets, plus ou moins cassés. Pas de bris de verre, heureusement. Mais il semblerait avoir eu une scène de combat ici… Assez troublant. Roland se retourna vers la domestique, qui était restée derrière lui dans le couloir.

- « Posez tout cela sur la commode ici et laissez nous je vous prie Margareth. »

La petite domestique s’exécuta rapidement et quitta les lieux sans demander son reste. Dans un même temps, Sydonnie avait prit la parole. Plus que ses mots, ce fut son expression qui le brisa, à l’instant où il posa son regard clair sur son visage. Elle semblait en proie à une réelle tendresse. Il fut instantanément attristé par ce regard qui en disait long, ce regard qui l’avait déjà touché à plusieurs reprises. Il se rendait compte à cet instant, qu’indéniablement il l’aimait toujours, il ferait tout pour la protéger elle, avant tout.
Il se dirigea alors vers elle, doucement.

- « J’espère bien que tu ne me visais pas, je suis venu en paix. » Tenta-t-il de plaisanter, même s’il en avait pas réellement le cœur.
« La prêtresse m’a dit que ton état s’améliorait un petit peu. Je me doute que tu manques d’activité physique, d’où ton entraînement au lancer de divers objets, je suppose ? Je n’en parlerai pas à ma mère, je pense qu’elle y tient un peu à ses bibelots... » Il lui sourit, s’approchant davantage, esquissant un geste vers elle. Il prit sa main dans la sienne, caressa son visage de l’autre, en venant lentement déposer un baiser sur ses lèvres. « Même si ça me rassure de te voir debout, j’aimerai en effet que tu retournes au lit, s’il te plaît… Ne joue pas avec ta santé. Te perdre n’est vraiment pas quelque chose que j’envisage. » Il l’accompagna alors au lit, au moins pour l’asseoir, puis il reporta son regard vers la commode. Il s’en approcha afin de lui apporter les divers paquets.
« Deux sergents sont passés pour prendre de tes nouvelles, je n’ai pas retenu leur nom. Mais ils semblaient bien te connaître et apprécier tes qualités. Ils ont déposé cela pour toi. » Il lui déposa les différents paquets sur le lit. « Et ton épée aussi, je l’ai rangée… Ainsi que… la mienne. Elle est vraiment magnifique et bien travaillée, l’idée me plaît beaucoup, merci pour ça. »

Il la laissait évidemment réagir à l’ensemble des informations et au contenu des divers paquets, lui laissant ce petit moment de découverte, s’écartant un peu vers la fenêtre.
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Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Abandonné] Reconstruction pour la citée, mais pas seulement [Roland]   [Abandonné] Reconstruction pour la citée, mais pas seulement [Roland] EmptySam 26 Oct 2019 - 18:34


[Abandonné] Reconstruction pour la citée, mais pas seulement [Roland] D92wka5-de923bea-7780-4e5c-8c17-34910c881c9b.png?token=eyJ0eXAiOiJKV1QiLCJhbGciOiJIUzI1NiJ9.eyJzdWIiOiJ1cm46YXBwOjdlMGQxODg5ODIyNjQzNzNhNWYwZDQxNWVhMGQyNmUwIiwiaXNzIjoidXJuOmFwcDo3ZTBkMTg4OTgyMjY0MzczYTVmMGQ0MTVlYTBkMjZlMCIsIm9iaiI6W1t7InBhdGgiOiJcL2ZcL2QxOGJhZWIxLTJkN2QtNDVkMS1hN2RkLTU5ZjlhMTlmYTdkMlwvZDkyd2thNS1kZTkyM2JlYS03NzgwLTRlNWMtOGMxNy0zNDkxMGM4ODFjOWIucG5nIn1dXSwiYXVkIjpbInVybjpzZXJ2aWNlOmZpbGUuZG93bmxvYWQiXX0

◈ ◈ ◈

Immobile, la noiraude détaillait celui qui s’approchait, avant de détourner le regard pour suivre les mouvements de la domestique qui disparaissait à son tour de la pièce. Disparaître, voilà bien une chose qui traversait régulièrement l’esprit embrumé de la jeune femme, sans qu’elle n’ose véritablement ni le formulé auprès de son mari, ni même de sa prêtresse. Affaiblie, épuisée, la désormais de Rivefière ne semblait pas réellement comment se positionner ni se comporter auprès de Roland, de cette demeure et de ce nouveau titre. Propulsé par blessure, mise en échec et mat par les dieux eux-mêmes avait-elle la désagréable sensation qu’ils se jouaient tous d’elle, s’amusaient-ils comme ils pourraient le faire avec une poupée de chiffons, un pantin fait de bois. Le soupir qui avait fini par s’échapper de ses lèvres devait en dire long, tout comme cette excuse sincère, celle qui évoquait le fait qu’elle ne voulait aucunement le blesser, le toucher. Il était là, alors que dernièrement son absence était plus soulignable que sa présence, lui en voulait-elle sans aucun doute pour ça aussi.

- « Si la prêtresse le dit » il était juste devant elle, Sydonnie semblait le redécouvrir, comme pour la première fois avec cette étrange émotion, cette étrange sensation « Tu m’excuseras auprès de ta mère je ferais rempla… » elle n’en ferait rien, c’était lui désormais, lui qui gérait l’ensemble de ses biens « Si tu le permets, évidemment. »

Docile, voilà bien une chose dont la noiraude n’était pas habituée, voilà bien une chose qui devait encore justifier ses états d’âme, cette difficulté d’adaptation. Convaincue qu’elle allait mourir, en avait elle-même presque fini par se satisfaire avant de devoir faire face à sa survie. Les dieux avaient un drôle d’humour, oui, qui ne semblait définitivement pas partager par la désormais comtesse. Reprenant quelques couleurs, l’ensemble avait semblé disparaître alors qu’un contact chaud se faisait sur sa main, puis sur ses lèvres, alors qu’un simple geste de tendresse sembla lui faire oublier tout le reste. Son cœur, son esprit avaient fait silence, le temps de l’échange aussi furtif pouvait-il être. Signe, confirmation que Roland de Rivefière était bien trop important dans sa vie, était-elle devenue sans aucun doute, dépendante à cet homme qui ne devait pas le réaliser.

- « Je pensais que tu me fuyais… » un murmure, un aveu, sans qu’elle ne comprenne réellement la raison « Je ne t’en veux pas, je comprends… voir son épouse dans un mauvais état… » en réalité, Sydonnie lui en voulait pour son absence, tout en l’acceptant et le comprenant « Je sais que tu es occupé. »

Oui, elle savait. Jamais l’idée d’une autre femme ne lui avait traversé l’esprit, Sydonnie n’était définitivement pas épouse jalouse, bien au contraire, avait-elle promis de lui faire confiance, promesse qu’elle respectait avec application. Nouveau soupir, alors qu’elle accepte de retourner s’installer au bord du lit, alors que ses prunelles avisent avec cette inquiétude nouvelle son mari. La dame semble avoir besoin de réponse, sans parvenir à formuler les questions sans oser le questionner sur la véracité de ses souvenirs, des discussions. Il s’était éloigné, sans qu’elle ne cherche à le retenir, avisant simplement les mouvements avec une curiosité mêlée à de l’incompréhension, aucun paquet ne fut ouvert, simplement déplacé et déposé à côté d’elle. Un instant son visage exprima cette confusion étrange alors qu’il évoquait son épée, aurait-elle apprécié sans aucun doute l’avoir auprès d’elle, la regarder, ressentir l’illusion d’être encore en mesure de l’utiliser. L’évocation de son cadeau lui tira une grimace, elle aurait préféré que cela se déroule autrement, être en mesure de lui offrir, pouvoir aviser sa surprise, son plaisir ou non plaisir… Elle eut de nouveau la sensation qu’on le lui avait retiré, privé de ce droit et ce ne fut qu’un fin sourire un peu forcé qui se déclara comme unique réponse. À peine revenu que le comte s’éloignait déjà, laissant cette épouse seule sur son lit, avec sa fatigue et ses multitudes de questions. Ses lèvres avaient fini par s’entrouvrir, avant de se refermer dans cette résignation désagréable. Attrapant un paquet, elle eut un début de courage et d’envie de l’ouvrir, avant de l’abandonner de nouveau sur le bas-côté, avant de se glisser sur le lit, dos contre le lit, les yeux rivés vers un plafond dont elle connaissait par cœur la moindre imperfection.

- « Si tu ne l’aimes pas… » petit pincement au cœur « Tu peux l’offrir en don au temple, ou à la milice… Cela sera utile » détournait-elle la conversation, sans oser affronter directement la future tempête « Je ne m’en offusquerai pas, je ne m’offusquerai pas non plus de ton absence si c’est ce que tu décides, je sais que tu es… occupé. »

Elle se répétait, oui, mais parce qu’elle se refusait de rentrer en conflit et semblait pour la première fois être dans la capacité de le rassurer, d’être celle qui était forte, non, à son tour la noiraude avait besoin qu’on prenne le relais, sans le demander, sans forcément le montrer. Avait-elle la sensation d’être une miette parmi un tas de poussière, tout juste bonne à être soufflée par le vent. Ce fut finalement cette étrange constatation qui l’obligea à sortir de cette réserve, toujours allongée sur le dos, les yeux se fixant dans la continuité de son regard sur le plafond.

- « J’aimerai sortir Roland, j’étouffe ici… Cette chambre n’est pas la mienne, je voudrais être dans notre chambre… » ou rentrer chez elle, dans sa maison « N’était-ce pas nos vœux… J’ai l’impression qu’ils sont si loin désormais… sommes-nous amenés à nous comporter comme des étrangers ? » et puis elle osa, elle osa sans réellement le faire « Je sais que tu ne pourras pas me pardonner, suis-je sans aucun doute indigne des Trois, de toi, sans quoi auraient-ils pu au moins m’accueillir dans leur royaume, cela aurait sans aucun doute été plus simple pour toi. » C’était tellement dur, mais tellement sincère qu’elle dû faire des pauses pour terminer entièrement ses phrases « Tu es mon mari, j’ai choisi de t’épouser, je t’ai choisi… Et… » elle ne le regrettait pas une seule seconde, un seul instant « Tu es la personne la plus précieuse à mes yeux, je me suis engagée et je n’ai jamais dérogé à notre engagement depuis que nous sommes ensemble… »

Cela ne la dédouanait pas du reste, Sydonnie le savait, était-ce moins douloureux de le formuler comme ça, d’espérer que tout n’était pas brisé, terminé, balayé. Silencieuse, aurait-elle pu se relever, venir chercher un peu de tendresse, mais cette crainte grandissante d’être repoussé avait raison de la totalité de son ambition, sa flamme avait fini par s’éteindre, ne restait-il que cette colère, cette incompréhension, cette résignation.

- « Je comprends » conclut-elle finalement la voix nouée par un chagrin qu’elle ne s’autorisait pas à ressentir, exprimer « C’est toi le décisionnaire de toute façon » souffla-t-elle « Si mon état s’améliore je ne te ferai pas ombrage dans tes décisions, laisse-moi juste au moins sortir un peu, je me ferais accompagner par la personne de ton choix… » elle avait fini par fermer les yeux « Je ne suis pas certaine des compétences de notre prêtresse… Elle dit que mon état s’améliore, mais… j’ai toujours des nausées, des douleurs et des nouvelles qui apparaissent… J’ai du mal avec des odeurs que j’appréciais pourtant… Ne voudrais-tu pas faire venir un autre guérisseur, juste au cas où ? »

◈ ◈ ◈

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Roland de RivefièreComte
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MessageSujet: Re: [Abandonné] Reconstruction pour la citée, mais pas seulement [Roland]   [Abandonné] Reconstruction pour la citée, mais pas seulement [Roland] EmptyMar 5 Nov 2019 - 15:04
Faire remplacer les objets cassés, même la mère Rivefière s’en moquait sans doute à présent. Les choses n’avaient plus la même valeur, même les nobles en devenaient beaucoup moins matérialistes. La veuve avait perdu son époux, la vie était devenue bien triste pour elle aussi. Il fit un geste, faisant comprendre à Sydonnie que tout cela n’avait plus vraiment d’importance. Ce qui l’inquiétait davantage concernant sa mère, c’était qu’il la voyait dépérir de jour en jour, ne sachant pas quoi faire pour changer cela. Elle semblait se laisser mourir aussi, n’ayant plus de goût à la vie, déjà en oubliant presque celle qu’elle était auparavant, puis en perdant une part d’elle même, avec le décès du père de Rivefière. Elle restait là pour ses enfants, en n’étant plus que l’ombre d’elle-même. Voir sa mère dépérir à ce point, se sentir impuissant était douloureux pour Roland. Et ce, même s’il n’avait pas réellement eu d’affection dans son enfance, qu’elle était bien trop occupée avec ses affaires et son rôle. Son titre et son apparence avaient toujours compté plus que tout, quitte à cacher les sentiments, les émotions et tout ce qui rendait une personne humaine et intéressante. Le blond aux yeux clairs avait été élevé ainsi, en apprenant à ne jamais montrer ce qu’il ressentait, à devenir un homme très tôt, à s’occuper d’affaires d’adultes qui ne le concernaient pas. Il avait appris à se forger cette image d’homme fort et impassible. Depuis plusieurs mois, l’image s’était brisée, entraînant presque sa chute. Il ne savait pas quoi faire de ce trop plein d’émotions, il ne savait pas les gérer, il avait des problèmes avec les relations humaines et ne comprenait pas toujours les choses de la bonne façon. Pourtant, à ce stade, il ne réussissait pas à en vouloir trop à ses géniteurs. Son père n’était plus là, il garderait néanmoins un profond respect pour l’homme qu’il était, il a su tout de même garder sa famille à l’abri. Et sa mère, il l’aimait évidemment et ne voulait pas la perdre à son tour.

Tout comme la brune en face de lui, qui était devenue son épouse. Comme il le lui avait dit, la perdre n’était pas quelque chose d’envisageable. Il avait besoin d’elle à ses côtés, de son soutien, de son appui. Il resterait fort, pour elle, il essaierait. Il lui en avait fait la promesse. Mais pourquoi avait-il l’impression qu’elle tentait de lui dire adieu, pourquoi avait-elle à ce point envie de renoncer à la vie, ne croyait-elle pas en un avenir possible ? Un avenir heureux, c’était difficile de l’imaginer, mais au moins essayer, faire en sorte que ce soit réalisable, ne pas renoncer à la vie.

Elle acceptait de se poser sur le lit, simplement elle ne touchait pas aux paquets qui avait été apportés pour elle. La sergente semblait pensive, troublée. Il se doutait bien qu’il était difficile pour elle de rester au repos, mais il était loin d’imaginer qu’elle lui en voulait réellement. Il avait essayé de faire au mieux, de la protéger, de la tenir à l’écart. L’écart de quoi, l’écart de qui ? De son métier ? De Serena même ? Peut être bien. Il avait été vexé, il ne savait pas très bien comment réagir à cela, peut être avait-il inconsciemment envie de la punir, en la retenant presque en otage ici, sans venir la voir. Lui laisser le temps de réfléchir à ses actes. C’était peut être un peu cruel dit comme cela, mais non forcément prémédité. Il se laissait du temps et lui en laissait aussi. La rancœur d’un homme était difficilement palpable, sa réaction assez aléatoire et imprévisible. Il avait des raisons lui aussi de lui en vouloir, mais il préférait réagir à sa manière, en fuyant simplement. Ce qui expliquait son absence de ces derniers jours, alors qu’il aurait dû être à son chevet, plutôt que de laisser la prêtresse et sa propre mère s’occuper d’elle.
D’ailleurs, à deux reprises, Sydonnie lui fit remarquer qu’il devait être occupé. Il commençait à connaître ses reproches, à les visualiser, dissimulés dans ses paroles. Oui, elle était contrariée et lui en voulait pour son absence.

- « Ton cadeau me plaît beaucoup, ne dis pas de bêtises. Et je suis là maintenant. »

Elle était allongée, il se rapprocha alors du lit, devant s’y asseoir près d’elle. La laissant dire ce qu’elle avait sur le cœur. Cependant, il l’écoutait, mais il ne comprenait pas où elle voulait en venir exactement. Elle parlait de leurs vœux de mariage, de leur engagement l’un à l’autre. Est-ce qu’elle prenait son absence pour une volonté de sa part de la quitter, de mettre des barrières entre eux ? Il vint alors s’allonger à son tour, à côté d’elle, prenant sa main dans la sienne.

- « J’avais juste besoin d’y voir un peu plus clair, c’est difficile pour moi de te voir dans cet état, je ne peux pas te le cacher. Puis, oui tout ça a beaucoup pesé dans ma tête. » Dans ce ‘ça’, il englobait beaucoup de choses, son état de santé à elle, celle de sa mère, de Serena, l’histoire avec Serena, cette invasion et ce qu’il avait fait, la mort de son père et tant d’autres choses encore. Cela formait un tout, une explosion, un besoin de faire le vide, pour ne se concentrer que sur le principal. « Puis, je suis revenu, comme dit, je suis là maintenant. Je n’ai pas l’intention de partir, de te quitter. »

Puis cette phrase finale vint le chambouler à nouveau, ce malaise qu’elle ressentait, bien sûr, il savait maintenant d’où cela venait. Il se devait de lui dire.

- « Je comprends parfaitement que tu aies envie de sortir, nous irons ensemble, j’y tiens. Je veux être là pour toi, pour nous. Tu sais que tu pourras toujours compter sur moi. » Il lui sourit, comprendrait-elle sa sincérité, son besoin de présence, cette envie de la rassurer. Ils avaient encore des épreuves à traverser, mais il ne la laisserait pas seule pour le faire. « Je sais que je ne suis pas non plus l’époux parfait, j’ai mes défauts, je ne réagis pas toujours de la meilleure des manières. Je t’aime peut être d’une façon imparfaite, mais c’est ma manière à moi de le faire. » Il passa la main sur le visage de la brune, venant parcourir d’un doigt son nez, le faisant glisser doucement vers ses lèvres. Puis vint l’embrasser de nouveau, appuyant plus longuement le baiser cette fois. Enfin, en rompant ce contact, rouvrant les yeux, il se releva quelque peu sur le lit, se tenant plus droit, appuyé contre l’oreiller. Il ne lui faisait plus totalement face, mais restait attentif à sa réaction.
« La prêtresse est une très bonne soigneuse, elle a toute ma confiance. Ce qui explique tes nausées, tes malaises, c’est… parce que tu es enceinte. Tu attends un enfant Sydonnie, notre enfant. »

L’annonce avait peut être été un peu directe, mais il n’y avait pas mille façons de le dire. Il était près d’elle, il pouvait l’aider à encaisser le choc que cela pourrait être pour elle. Il espérait tout de même que ça l’a rende un peu heureuse, qu’elle ne se braque pas. C’était un cadeau des Trois, signe qu’ils avaient encore foi en eux, en leur couple et leur offrait la possibilité de devenir une famille. Est-ce qu’elle se sentait prête pour cela ?
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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Abandonné] Reconstruction pour la citée, mais pas seulement [Roland]   [Abandonné] Reconstruction pour la citée, mais pas seulement [Roland] EmptyJeu 7 Nov 2019 - 22:19


[Abandonné] Reconstruction pour la citée, mais pas seulement [Roland] D92wka5-de923bea-7780-4e5c-8c17-34910c881c9b.png?token=eyJ0eXAiOiJKV1QiLCJhbGciOiJIUzI1NiJ9.eyJzdWIiOiJ1cm46YXBwOjdlMGQxODg5ODIyNjQzNzNhNWYwZDQxNWVhMGQyNmUwIiwiaXNzIjoidXJuOmFwcDo3ZTBkMTg4OTgyMjY0MzczYTVmMGQ0MTVlYTBkMjZlMCIsIm9iaiI6W1t7InBhdGgiOiJcL2ZcL2QxOGJhZWIxLTJkN2QtNDVkMS1hN2RkLTU5ZjlhMTlmYTdkMlwvZDkyd2thNS1kZTkyM2JlYS03NzgwLTRlNWMtOGMxNy0zNDkxMGM4ODFjOWIucG5nIn1dXSwiYXVkIjpbInVybjpzZXJ2aWNlOmZpbGUuZG93bmxvYWQiXX0

◈ ◈ ◈

Maintenant. Le mot avait dû se répéter dans son esprit, comme une boucle d’incompréhension, comme un poignard qui s’enfonçait dans une plaie pour mieux en ressortir et y repénétrer par la suite. Allongée, la sergente s’immobilise dans le moindre de ses mouvements, se concentrant sur une respiration qui reste douloureuse, sifflante, presque dérangeante. Le bruit du plancher grinçant sous le poids du comte ne semble pas l’affecter, tout du moins suscité suffisamment d’intérêt pour la faire se redresser. Les yeux de celle qui est devenue comtesse reste fermés, les émotions la submergeant étant un peu trop puissante, incompréhensible pour lui permettre de conserver son impassibilité habituelle, préférait-elle comme bien souvent la fuite. Ses lèvres s’étaient entrouvertes pour permettre une inspiration bruyante, alors que la silhouette masculine se retrouvait à ses côtés, que le corps d’homme s’allongeait si proche de son propre corps. Un œil seulement avait fini par s’ouvrir, afin de détaillant celui qui venait d’entrelacer ses doigts dans les siens, son cœur s’était inévitablement mis à battre plus fort, espérant que cette conversation qu’elle redoutait autant qu’elle était nécessaire n’arrive vraiment. Maintenant. Oui, ce mot était cruel, comme si elle pouvait effacer l’absence, comme s’il pouvait provoquer le pardon. Je suis fidèle maintenant, est-ce que ça signifiait qu’avant, l’erreur n’avait pas de valeur ? Je suis là maintenant. Oui, maintenant.

Serrant doucement sa main dans la sienne, conservant cette incertitude et de marche sur une corde raide suspendue dans le vide, l’ancienne d’Algrange ne savait trop quoi, dire, formuler sans avoir cette crainte au ventre de ne pas choisir les bons mots et de provoquer une nouvelle tempête. Attentive, Sydonnie ne pouvait qu’entendre, traduire ce qui lui semblait être à la fois une perche de secours et une pelle pour creuser son propre trou, se mordant l’intérieur de la joue, elle sentit une nouvelle fois son ventre former un nœud, alors qu’une nouvelle nausée menaçait déjà de poindre. Sa dernière phrase provoqua une vague de soulagement, si intense, qu’elle avait fini par rouvrir les yeux pour le détailler lui, cet homme qu’elle avait choisi d’épouser, celui qui lui avait passé la corde au cou et inversement.


- « Ce n’était pas évident dernièrement… » souffla-t-elle sans réellement oser, sans aller jusqu’au bout « Mais nous allons, reconstruire, ensemble, essayer, n’est-ce pas ? La comtesse, comment… comment elle avance ? »

Sa main encercle davantage la sienne, ses doigts remontent le long de son avant-bras, alors qu’elle s’est mise sur le côté, pour mieux l’aviser, le regarder. Doucement, elle s’approche, tout en conservant cette distance imaginaire, ce mur qui semble encore présent malgré les efforts mutuels du couple. Ses lèvres se pincent alors qu’elle perçoit la paume de sa main sur sa joue, sa chaleur, ses paroles ne peuvent que la toucher, lui tirer ce sourire tendre, doux, amoureux. Naturellement les épaules de la noiraude se roulent, se haussent puis retombent ou plutôt frotte le tissu qui se trouve sous elle. Sortir, elle en rêve désormais, même si ce n’est que pour ressentir un peu de chaleur, ou de fraîcheur, du vent et de la pluie.

- « Cela me ferait plaisir, oui, j’aimerais voir de mes propres yeux comment tout ça évolue, pourrais-tu me raconter ? Comment vas Marbrume Roland, comment va notre cité ? »

Elle aurait pu lui demander, comme ils allaient eux, si ce vide, ce gouffre qu’elle percevait finirait par se résorber. Pour autant sa bouche était venue capturer la sienne, chastement, tout en douceur. Ce fut tout, avant qu’une nouvelle séparation s’installe qu’il reste contre son oreiller rempli de plumes, pas complètement vers elle, pas complètement dos à elle. Si l’hésitation de se redresser avait du poindre, si un mouvement physique allant dans ce sens avait dû se faire voir, tout fut rapidement anéanti, absolument du tout, envolé, balayé, submergé par un seul mot aussi irréaliste qu’indéfinissable. Enceinte. La crispation était réelle alors qu’elle repoussait l’idée sans aucune hésitation. Comment pourrait-elle être enceinte, elle qui ne l’avait été jusque-là, elle dont la mère avait eu tant de difficulté à avoir une fille, elle qui faisait partie de ceux maudits par Serus lui-même dans l’art de la procréation. Enceinte. Ce fut d’abord un rire, alternant entre humour sincère et angoisse nerveuse parfaitement dissimulée. Enceinte. Comment une sergente pourrait l’être, comment une femme passant la plupart de son temps une lame à la main pourrait l’être.

Comment était-ce possible ?! Enceinte. L’écho se faisait de plus en plus violent, de plus en plus étouffant, elle suffoquait sans même en avoir conscience. Ce n’était pas possible, pas envisageable, c’était trop tôt simplement. Sa main avait abandonné la proximité de la silhouette de son mari, sa peau c’était mis à perler de sueur ou bien avait-elle la sensation d’avoir soudainement excessivement chaud. Le mariage était encore si récent, si… Son regard fixait ce plafond, vibrant, scrutant, se mouvant au grès de réflexions qu’elle ne formulait pas oralement. Il se trompait, il se trompait c’était une évidence et cherchait à se raccrocher à un espoir qu’elle n’était pas en mesure de lui offrir. Comment un enfant aurait-il pu survivre à l’attaque qu’elle avait essuyée ? Comment le monstre aux mains recouvertes de sang pouvait-elle porter la vie ?


- « Roland, je viens de manquer de rejoindre le royaume des Trois » fit-elle pragmatique en se redressant dans une lenteur qui ne lui ressemblait pas « Comment veux-tu, comment veux-tu qu’un enfant survive à ce qui a manqué de me faire succomber, comment… Comment veux-tu que je sois enceinte ? » et si c’était le cas, comment allait être l’enfant, lui qui avait déjà tant subit, sa blessure provoquerait-elle une contamination… ses sourcils se froncèrent, alors que sa respiration s’accélérait déjà « Ce n’est pas possible tu entends, ce n’est pas possible, nous n’avons pas beaucoup et… nous sommes mariés depuis peu… et tu es occupé et je suis occupé et ce royaume ce royaume se meurt et…. Ce n’est pas possible. »

Ce n’était pas possible, c’était comme manquer soudainement d’art, comme être proche d’un feu brûlant, comme se noyer en pleine mer. Elle s’était redressée entièrement fixant ce vide, ce mur avec une incompréhension poignante, avec un refus, une impossibilité de croire, d’accepter. Tout semblait se mélanger dans son esprit, inquiétude, réalité, refus, espoir et perdition. Puis cet étrange sentiment de peur, de peur si profonde, si déroutante, si grandissante. Puis cette question, pourquoi le savait-il ? Comment le savait-il ? Se trompait-il ?

- « Je sais, je sais Roland que c’est ce que tu attends… ce dont tu as besoin, mais je doute que Serus se montre si généreux aussi rapidement, je ne veux pas que tu sois déçu, nous avons déjà… tant de choses à surmonter… Roland, ce n’est pas.. Regarde-moi, mon état, mon ventre est plat, rempli de cicatrice…. »

◈ ◈ ◈

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Roland de RivefièreComte
Roland de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Abandonné] Reconstruction pour la citée, mais pas seulement [Roland]   [Abandonné] Reconstruction pour la citée, mais pas seulement [Roland] EmptyLun 11 Nov 2019 - 21:21
Il se doutait que les jours précédents n’avaient pas été évidents pour elle. La difficulté de ressentir cette douleur, cette blessure et ce repos forcé, dur à accepter pour elle qui était toujours très active. Il le comprenait très bien. Puis, elle était aussi restée dans cette incompréhension, devant subir l’indifférence de son mari. Alors qu’il n’en était rien, ce n’était pas de l’indifférence. Il avait eu ce besoin d’air, cette envie égoïste de prendre un peu de temps pour lui, pour réfléchir. Il l’avait déjà fait dans le passé, et cette maladresse avait déjà bien failli causer la fin de leur couple. Il n’avait, semblerait-il, pas vraiment compris la leçon. Dorénavant, les choses étaient complètement différentes. Ils n’étaient plus un jeune couple qui se tournait autour et surmontait mal les difficultés, quitte à tout envoyer valser. Non, ils étaient devenus mari et femme devant les Trois. Il fallait réapprendre à communiquer, à se faire confiance, à avancer l’un avec l’autre, surtout pas l’un envers l’autre. Sur ce point, ils se rejoignaient tout à fait.

- « Oui, c’est effectivement dans mes projets. » lui répondit-il, d’une voix douce et rassurante. Il avait ce désir d’avancer malgré tout, malgré les épreuves. « Même si les choses sont quelque peu différentes, parce que je me sens différent, pas à cause de toi. Mais… à cause de tout ça, tu sais… » Cette invasion et tout ce qu’elle a causé. « Pour la comtesse, c’est pareil, j’ai l’impression qu’elle ne se remettra pas de la mort de mon père. J’ai beaucoup de mal à la voir dans cet état, je ne la reconnais pas… Comme je ne me reconnais pas. »

Il souffla cette dernière phrase d’une voix très basse, là n’était pas le sujet, ce n’était pas de lui dont il était question. Puis de toute façon, il n’avait pas envie de s’étendre maintenant sur le sujet. Il avait envie d’être là pour elle, comme il l’avait dit, de s’occuper de son épouse, comme il aurait dû le faire déjà, sans la laisser durant plusieurs jours. Il espérait qu’elle lui pardonnerait son manque d’attention. Ce n’était plus seulement de la maladresse, comme par le passé. Cette fois, il en avait été conscient, de cette absence.
Il ne répondit pas tout de suite à ses interrogations concernant la cité. Il avait son idée en tête et l’inquiéter face au drame qu’était devenue cette partie close du goulot n’en faisait pas partie pour l’instant. Il rompit ce silence par ce baiser qu’il déposa lentement sur ses lèvres. Il aimait la façon qu’elle avait eu de le regarder, de lui sourire. Il sentit à cet instant que la flamme n’était pas éteinte entre eux, qu’il y avait toujours de l’espoir pour leur couple. Que pas à pas, peut être, ils sauraient reprendre le cours de leur vie, ensemble. Il était parfois étrange que deux êtres continuent d’être liés l’un à l’autre, alors que tout ou presque, semble vouloir les séparer. Les personnes, les actes, la mort elle-même. Mais ils avaient pour l’instant tout surpassé, il ne fallait pas laisser tomber maintenant, ne pas lâcher. Leur amour était encore présent, dans cette étincelle dans leurs yeux, dans ces battements de cœur s’accélérant.

La révélation que le blond venait de faire à son épouse la fit avoir un rire, qu’il jugea nerveux. Même s’il espérait secrètement une réaction de joie sincère, il savait pertinemment au fond de lui que ce ne serait pas le cas. Il connaissait Sydonnie, il se doutait que cette perspective n’allait pas la réjouir de prime abord. Surtout, dans l’état actuel des choses. Mais peut être, avec le temps et l’acceptation, elle prendrait la nouvelle beaucoup mieux, il l’espérait en tout cas.

Pour l’heure, il l’observait se relever, il observait sa réaction, son ressenti. Il s’était lui aussi quelque peu relevé, n’ayant plus la tête qui reposait sur l’oreiller. Il se tenait assis sur le lit.

- « Notre royaume ne se meurt pas. Enfin… Les choses vont mal, je ne peux pas dire le contraire… Mais il y a encore de l’espoir. La preuve, les Dieux ne sont pas contre nous. Cet enfant est un cadeau de la part de Serus, j’en suis convaincu. »

Il essayait de la rassurer, en même temps que lui. Bien sûr que tout cela le faisait énormément cogiter aussi. La peur d’élever un enfant dans ce monde apocalyptique, la peur qu’il leur soit arraché à quelques jours de vie, si bien sûr la grossesse parvient jusqu’à son terme. Tant de questions qui resteraient sans réponse, pour le moment.

- « C’est aussi une immense incertitude pour moi. Mais les Dieux ne nous auraient pas offert le privilège de créer la vie, s’ils nous en jugeaient pas dignes. Je crois en toi et je crois encore en nous. J’imagine que ça ne sera pas facile pour toi. Mais tu n’es pas seule. »

Il se releva un instant, ne sachant pas réellement de quoi elle avait besoin, de temps pour accepter ? Lui le savait déjà depuis qu’elle était au temple, il avait eu plusieurs jours pour accepter et se faire à l’idée. Cet enfant qu’il avait tant désiré, il était à quelques mois de faire enfin sa connaissance, de devenir père. Oui, il le voulait, plus que tout maintenant. Transmettre sa connaissance et son nom à sa descendance, en faire très certainement le nouvel héritier de la famille. Cela lui tenait à cœur, savoir qu’il laisserait une trace de son passage sur le royaume et la pérennité de sa lignée. Cet état de fait était encore plus parlant à présent que son père n’était plus de ce monde.

- « J’imagine que ton ventre est encore plat parce que c’est encore récent. Mais la prêtresse a été formelle. Peut être aussi ceci explique qu’elle était tant aux petits soins pour toi, outre le fait qu’elle t’apprécie. »
Il se rapprocha d’elle, ne souhaitant plus rétablir cette distance qu’il avait causé. Il a dit qu’il serait là, il n’était pas le temps de fuir.
« La cité a été fort endommagée, il y a beaucoup à reconstruire. Et pas seulement niveau matériel. Attaquer derrière les remparts de la ville, c’était un gros coup… La population est touchée. Mais comme toujours, elle saura se relever, grâce à l’entraide, au soutien, aux soins. Ce n’est pas la première bataille qu’on perd, tu le sais aussi bien que moi. Mais l’humanité n’a pas dit son dernier mot. » Il vint alors poser doucement la main sur son ventre, qu’il mit à nu au préalable. Il caressa sa peau, ce ventre contenait désormais une autre petite vie, malgré le mal, malgré comme elle le disait, les cicatrices qui le recouvraient. « Tu en es bien la preuve. Je pense que c’est la meilleure chose qui pouvait nous arriver, qui nous soudera. Acceptes-tu toi aussi d’y croire avec moi ? » Il plongea son regard bleuté dans celui de sa femme, il reflétait un espoir et une envie sincère. Mais il n’y parviendrait pas seul. Il fallait qu’elle accepte.
« Ta vie aussi, forcément, va en être impactée. Je parle surtout de ton travail. Tu sais, je ne veux pas être cet époux trop possessif et t’interdisant tout un tas de choses. Je ne t’empêcherai pas de retourner à la caserne. Mais j’insiste sur le fait qu’il est pour l’heure beaucoup trop tôt pour le faire, tu n’es pas encore complètement guérie. Puis, il faudra bien évidemment freiner le rythme, ne pas prendre de risques inconsidérés et... » Il s’emballait, il prenait déjà ses responsabilités à cœur. Il était protecteur après tout, c’était dans son tempérament. « Enfin, on verra, on avisera, ensemble. Tu ressentiras certainement les choses au fur et à mesure de l’avancée… Tu sauras certainement mieux que moi quoi faire. »
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