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 Une malle cabossée. [Pv- Alaïs Marlot]

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Héloïse CoutrierCouturière
Héloïse Coutrier



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MessageSujet: Une malle cabossée. [Pv- Alaïs Marlot]   Une malle cabossée. [Pv- Alaïs Marlot] EmptySam 12 Oct 2019 - 19:16
Une malle cabossée.
Alaïs Marlot x Héloïse Coutrier


Fin Juillet 1166.

Malgré le couvre-feu, Héloïse décide de se faufiler à travers les rues de la Cité pour observer la voûte céleste. Elle ne trouve pas le sommeil depuis quelques jours à cause des soucis financier liés à sa boutique et elle a besoin de changer d'air dans l'espoir de passer une nuit paisible. Depuis son enfance, elle adore dormir à la belle étoile. Elle se souvient, lorsqu’avec feu son époux, ils étalaient une couverture dans les champs et dormaient paisiblement l’un contre l’autre en observant les étoiles. Ce lointain souvenir lui inflige une vile piqûre dans le cœur, elle se masse le haut du sein, avec le poing, pour chasser cette douleur. Une fois prête, après une longue inspiration, elle quitte sa chaumière.

Une couverture sous le bras, Héloïse frôle les murs des habitations pour se rendre non loin du port. Il y a une maison inhabitée, dont la terrasse est accessible par un escalier extérieur et qui offre une vue splendide pour observer un ciel dégagé, comme ce soir. Peut-être aura-t-elle la chance d’apercevoir quelques étoiles filantes. Elle se fige lorsqu’elle entend du bruit, ce sont des voix d’hommes. Elle arrive à se dissimuler dans une ruelle étroite pour se cacher derrière un tonneau. Deux soldats passent, surveillent les rues, ils discutent sans prêter réellement attention aux alentours.

Elle attend encore quelques secondes pour être certaine que les deux gardes se sont assez éloignés et ainsi reprendre le chemin vers sa destination. En une vingtaine de minutes, légèrement essoufflée, elle arrive à destination. Elle grimpe les marches jusqu’à la dite terrasse en vérifiant qu’il n’y a pas une âme errante qui l’épie. Une fois en haut, elle pousse un banc pour s'octroyer un peu plus de place, d'étaler la couverture sur le sol et de s’y allonger.

Elle sourit. Les yeux grands ouverts, elle observe le ciel étoilé. Elle reconnaît rapidement la grande ourse, puis cherche à trouver les autres constellations avant de se perdre dans ses pensées. Cela fait déjà deux ans. Deux ans sans eux. Son père. Ses frères. Son mari. Il serait peut-être temps de tourner la page, définitivement. De se mettre en quête d’un homme, d’un futur époux et fonder une nouvelle famille, pense-t-elle, en posant les mains sur son ventre.

D’un coup, elle sursaute. Elle roule sur la couverture, s’agenouille et marche à quatre patte pour observer la rue qui mène vers la zone de pêche. Dissimulée derrière le petit muret qui fait office de rambarde, elle guette. Deux chevaux tirent une charrette qui est dirigée par deux hommes dont elle ne distingue pas le visage de sa position, ils chevauchent à vive allure et dans le tournant, une malle tombe, fait quelques tonneaux avant d’être stopper contre un mur.

Les deux hommes ne remarquent pas leur perte et continue leur course folle, sans-doute sont-ils suivis par la milice ? Héloïse tourne le regard vers la malle. Que contient-elle ? Elle saute sur ses jambes et dévale l’escalier et s’arrête en bas de la première marche. Elle regarde autour d’elle, aucun bruit, elle hoche la tête et court vers l’objet. Elle remet la malle à l’endroit avec la force de ses deux bras, puis prend une hanse sur le côté et la tire, difficilement vers le repli derrière les escaliers, assez sombre pour ne pas attirer l’attention. Du moins, l’espère-t-elle.

Elle s’agenouille devant la malle et essaie de l’ouvrir.


Dernière édition par Héloïse Coutrier le Mar 22 Oct 2019 - 14:53, édité 1 fois
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Alaïs MarlotVoleuse
Alaïs Marlot



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MessageSujet: Re: Une malle cabossée. [Pv- Alaïs Marlot]   Une malle cabossée. [Pv- Alaïs Marlot] EmptySam 12 Oct 2019 - 22:23




Quartier du port
Fin juillet 1166


Maudit couvre-feu. C’était vraiment un caillou dans la botte d’Alaïs alias la Vipère depuis qu’elle était revenue du Labret. Il fallait anticiper sans arrêt le moindre passage des patrouilles, connaître parfaitement les allers-venues des miliciens dans chaque quartier avant de pouvoir espérer profiter de la quiétude de la nuit et mener ses petites affaires. Et justement cette nuit là, La Vipère rendait service à une “connaissance” du port, qui l’avait chargée d’une livraison assez mystérieuse. Elle devait s’assurer du déchargement de quelques malles au contenu inconnu, dans les docks. On lui avait donné l’argent, et elle-même n’avait qu’à compter le nombre de caisses avant de s’en retourner en empochant un petit pourcentage avantageux pour elle-même. La première règle dans ce genre d’affaire : ne pas poser de questions inutiles.

Du reste, elle connaissait assez peu cette fameuse “connaissance”, un homme qui se faisait discret et qui ne tenait pas non plus à ce que ses partenaires l’aperçoivent. Eux ou la milice, si ça tournait mal. Aussi, c’était elle, la petite voleuse du Goulot, qui se tapait le boulot. Il fallait parfois savoir se salir les mains pour obtenir quelque chose, et Alaïs ne rechignait pas. A la moindre incartade, elle prendrait la tangente sans demander son reste. Elle avait déjà fait un petit tour en prison et ne tenait pas particulièrement à y retourner. Maintenant elle battait de la semelle sous les étoiles, et espérait en finir vite, réprimant quelques bâillements bien malgré elle. Elle jeta un oeil morne vers le ciel qu’elle aimait tant contempler d’habitude. Mais les étoiles lui semblaient plus fades dernièrement, comme si sa bonne fortune s’éloignait d’elle, sans qu’elle arrive à la rattraper.

Elle fut bien vite tirée de ses réflexions inopportunes au bruit d’un chariot qui grinçait plus fort qu’une grand-mère pleine d’arthrite. Deux hommes tenaient lieu de passager et de cocher, et le convoi s’arrêta dans un bruit d’essieu mal huilé. La voleuse grimaça, en observant les alentours.

— Vous devriez faire encore plus de bruit, les gars, des fois que la milice vous ait pas encore repérés…

Elle grommelait tandis que les deux gus ainsi interpellés descendaient rapidement de leur chariot. Elle contourna le véhicule, et n’attendit pas le salut des deux compères à la mine patibulaire avant de grimper à l’intérieur d’un bond souple. Plus vite on en finirait, mieux ça serait. Elle commença à compter les malles en désordre et s’arrêta dans son calcul, sourcil haussé. Non, elle avait dû faire une erreur. Elle recompta de nouveau, puis encore une fois, et cette fois elle en était certaine : il en manquait une. Elle maudit son commanditaire intérieurement. C’était censé être une tâche simple et voilà que pour une malle, l’affaire se compliquait singulièrement. Elle descendit et toisa les deux hommes qui n’avaient pas l’air bien fin sous leurs chapeaux.

— Dites, c’est moi ou il manque une malle ?

Les deux hommes se tournèrent l’un vers l’autre avec des mines interloquées et dénièrent aussitôt :

— On a chargé ce qu’on nous a dit, Dix malles en tout !
— Eh ben y’en a plus que neuf.

Silence gêné, ça démarrait fort. L’humeur d’Alaïs n’allait pas en s’arrangeant. Ni ses affaires. Elle pointa un index vers les deux lascars :

— Va me falloir une réponse rapidement, les petits génies ! Il me faut dix malles. Alors elle est où la dixième ? C’est pas le cheval qui l’a mangée que je sache !

Les deux se défendirent à tour de rôle :

— On a rien pris ni rien touché, nous…!
— On a fait le boulot, on veut être payés !


Al’ leva un index et se prit à inspecter rapidement le chariot, comme si celui-ci pouvait lui donner la solution à ce mystérieux problème mathématique. Quelque chose attira alors son regard. La porte arrière du chariot était cassée, le battant de bois pendant mollement au bout d’une charnière métallique des plus fatiguées.

— Elle était comme ça à votre départ ?

Le chauffeur se pencha sur le chariot et suivit le regard de la voleuse.

— Ben merde alors… La porte a lâché… Faut dire que la route est drôlement arrangée pour venir jusqu’ici…

Al’ ferma un instant les yeux pour se donner un peu de courage et de patience. Puis elle vrilla du regard le chauffeur qu’elle avait sous la main.

— Quelle route vous avez suivie pour venir jusqu’ici ?

Le chauffeur lui indiqua l’itinéraire rapidement et elle hocha de la tête en réfléchissant de plus belle. La malle devait être tombée sur le chemin et les deux n’avaient rien remarqué. C’était toujours mieux que de devoir se battre avec des escrocs. Elle se demanda un instant si retrouver la malle était si important que ça. Elle pourrait très bien partir avec l’argent de la livraison et ne plus donner suite. Mais ça mettrait sa réputation en péril, et elle pouvait redouter quelques représailles pour plus tard. Peut être que la malle n’était pas si loin. Ca valait le coup de vérifier. Elle se tourna vers les deux compères qui attendaient, dans l’expectative.

— Vous me déchargez le reste comme convenu. Je vais chercher la malle. Si je la trouve pas, vous pouvez dire adieu à votre argent.
— Eh ! Il reste les neuf autres hein…

Al’ avisa les deux lascars, poings sur les hanches.

— C’est bibi qui va chercher ce qui reste dans la nuit avec les patrouilles de miliciens et le couvre-feu, alors je crois que vous garderez vos réclamations pour plus tard. Je vous donne la moitié maintenant, mais si je trouve rien d’ici trois heures, pas la peine de revenir ici. Compris ?

Elle affichait une assurance qu’elle était loin de ressentir dans le fond, parce que les deux pourraient tout à fait décider de l’attraper maintenant et de la dépouiller pour récupérer l’argent, et à voir leurs regards, ils hésitaient clairement à choisir la facilité.

— Si vous me dépouillez maintenant, vous pouvez être sûrs que mon patron vous retrouvera et vous fera bouffer vos dents. C’est vous qui voyez.

Petit coup de bluff qui eut le mérite d’être efficace. Les deux lascars se dépêchèrent de mettre le reste des malles en sécurité, et la Vipère ne s’attarda pas sur place. Elle rabattit son capuchon et son foulard sur le bas de son visage et fila à travers la nuit, refaisant le trajet en sens inverse. Elle avançait prudemment, sans hésiter à grimper sur les toits lorsqu’elle entendait du bruit dans une rue adjacente et parcourut ainsi tout un quartier, puis un autre. Elle commençait à désespérer un peu quand elle entrevit une masse noire en plein milieu de la route. Heureusement, personne ne semblait l’avoir remarquée. Elle s’apprêtait à fondre sur la malle lorsqu’elle se ravisa vivement. Une silhouette venait de traverser la chaussée et se précipitait à son tour sur l’objet de ses convoitises. La Vipère prit le temps d’analyser à quoi elle avait à faire et distingua finalement une jeune femme qui n’avait pas l’air d’être une milicienne ou une collègue des Bas Fonds. Elle portait des vêtements simples sans être miteux, sûrement une habitante du coin. Restait à savoir ce qu’elle foutait là, en pleine nuit. Et récupérer son bien. Al’ se faufila dans l’ombre derrière la jeune femme alors que celle-ci s’agenouillait pour ouvrir la malle, toute à sa curiosité.

— Tu ferais mieux d’oublier ça, si tu veux garder tes doigts.

Le ton n’était pas réellement menaçant, se voulant plutôt léger au contraire, et du reste, la Vipère n’avait pas encore dégainé sa dague. Elle voulait seulement tâter le terrain, tout en bénéficiant de l’effet de surprise. Elle se permit seulement d’ajouter avec un sourire qu’elle dissimulait sous son foulard.

— Cela dit, c’est gentil d’avoir retrouvé ma malle.



Dernière édition par Alaïs Marlot le Lun 14 Oct 2019 - 20:40, édité 1 fois
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Héloïse CoutrierCouturière
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MessageSujet: Re: Une malle cabossée. [Pv- Alaïs Marlot]   Une malle cabossée. [Pv- Alaïs Marlot] EmptyDim 13 Oct 2019 - 10:41

Elle tente d’ouvrir cette malle mais Héloïse remarque que le verrou est bloqué, non pas par un, mais par deux cadenas. Elle trifouille l’un des loquet, le tire dans tous les sens, dans l’espoir, de peut-être, le décrocher. En vain. Cette situation commence à devenir dès plus étrange, deux bandits qui chevauchent dans la Cité à vive allure, une malle mystérieuse fermée à double tour. Elle ne peut s’empêcher de s’efforcer, une nouvelle fois, sa chance mais une voix dans son dos lui coupe littéralement l’envie. Elle ne semble pas pour autant menaçante, mais être prise la main dans le sac fait, peut-on le dire, son effet. Elle lève lentement les deux mains, retirant ses doigts de la serrure, se sentant comme acculée dans une ruelle sans issue, un guet-apens.

Toujours assise sur les genoux, elle tourne et lève lentement la tête vers la personne qui se trouve dans son dos. Au son de sa voix, Héloïse sait être en tête-à-tête avec une femme qui, de constat, dissimule son visage sous une capuche et un foulard, ne captant que le brillant de ses pupilles. Héloïse reste un moment à la scruter avant de lentement se lever, sans gestes brusques. Elle se retourne pour lui faire face, gardant toujours les mains bien en vues pour ne pas se retrouver dans une lutte qu’elle ne gagnerait certainement pas.

La couturière plante son regard dans celui de sa vis-à-vis, elle la jauge rapidement, est-elle une criminelle ? Loin d’être en confiance, déconcertée et nerveuse, Héloïse laisse tout doucement retombée ses bras le long de son corps.

- Par simple curiosité… Que contient cette malle ? Ose-t-elle demander d’une voix crispée.

Elle se trouve bien trop proche de cette voyouse et se recule d’un petit mouvement pour sa propre sécurité. Elle cogne son talon contre la malle et on entend un gémissement, plus proche d’un râle, d’un grognement, que d’une plainte ou de pleurs. Héloïse sursaute, bascule et se retrouve à gesticuler des bras pour ne pas tomber en arrière, malheureusement, elle se retrouve les fesses les premières sur la valise. Ce choc fait grincer la malle sur le sol et un autre grondement sourd se faufile au travers du bagage.

- Dites-moi que.. que... c’est votre ventre qui gargouille.. Dit-elle d’une voix mal assurée en levant les yeux vers la gredine tout en sachant pertinemment que le bruit venait de la malle. Elle se lève prudemment et s’éloigne de deux pas.

Héloïse regarde la jeune-femme avec suspicion et se demande si elle n’est pas une traîtresse à faire déplacer des fangeux au sein de la Cité. La couturière ne souhaite pas faire de conclusion hâtive mais les faits ont l’air d’être sans équivoque.

Doit-elle hurler pour prévenir des soldats ? Qui doivent faire, espère-t-elle, leur tour de garde.

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Alaïs MarlotVoleuse
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MessageSujet: Re: Une malle cabossée. [Pv- Alaïs Marlot]   Une malle cabossée. [Pv- Alaïs Marlot] EmptyDim 13 Oct 2019 - 11:32




Quartier du port
Fin juillet 1166


La Vipère observa avec satisfaction la jeune femme lever les mains de sa précieuse malle, fanfaronnant intérieurement sur cette entrée sans faute. Elle ne la lâchait pas du regard tandis qu’elle se retournait et Al’ glissa sa main près de sa ceinture, où se cachait sa dague, en laissant paraître le manche afin d’assurer à la maraudeuse nocturne qu’elle ne plaisantait pas. Un petit geste qu’elle avait toujours rêvé de faire, il faut bien le dire. La Vipère ne boudait pas son plaisir ce soir. Jusqu’à ce que la jeune femme se mette à parler. Elle aurait espéré s’en débarrasser rapidement, pas que cette dernière se mette à poser mille questions. Si elle était tant impressionnée du reste, oserait-elle ainsi la questionner sur le contenu de la malle tout en la fixant dans les yeux ? La voleuse s’esclaffa :

— Non mais tu manques pas d’air, toi ! Crois-moi… T’as pas envie de savoir !

Elle regardait ses mains tendues vers elle en signe de paix et ajouta tout en la détaillant :

— Avec des mains aussi délicates, ça serait dommage de perdre quelques doigts pour avoir eu la langue trop bien pendue. Maintenant, tu ferais mieux de rentrer ch…

Elle ne termina pas sa phrase, car la jeune femme venait de faire un pas ou deux maladroitement en arrière et elle avait atterri les fesses sur la malle. Et ce qui se produisit fit agrandir les yeux de surprise de la Vipère. Elle n’aurait pas eu son foulard que sa bouche serait restée grande ouverte à gober des mouches. La malle avait gémi et soupiré si bien qu’elle la fixait maintenant avec horreur. Se pouvait-il… Son cerveau s’activa à la vitesse d’un cheval lancé en pleine course. Elle s’avança vers la jeune femme et lui intima le silence d’une main tendue alors qu’elle se redressait vivement.

— Tu cries, on est mortes. Tu crois que la milice va faire dans la dentelle si elle nous trouve ensemble pendant le couvre-feu ?

Elle ne souriait plus. Elle regardait désormais l’énorme malle sur la chaussée. Elle ne s’était pas formalisée de sa taille jusque là. C’était une sacrée grosse malle de cocher pourtant, à la forme parfaitement rectangulaire bien que cabossée. Et elle était en plein milieu de la route, à la vue de tous. La Vipère évalua ses gains en poche, les deux types qui attendaient, la malle, puis la jeune femme. Les deux lascars avaient chargé les malles. Ils savaient ce qu’elles contenaient forcément. Ils la savaient à la recherche de la caisse manquante. S’ils ne la revoyaient pas revenir avant trois heures, ils trouveraient le commanditaire, et d’une façon ou d’une autre, ça allait lui retomber dessus. Non, elle était trop engagée désormais. Elle le sentait comme un piège qui se referme lentement sur sa proie. La jeune maraudeuse n’avait pas encore bougé. La Vipère saisit l’opportunité qui se présentait. Elle n’y arriverait jamais seule.

— Aide moi à pousser la malle hors de la route.

Comme pour devancer la moindre hésitation, elle grogna en levant les yeux au ciel :

— Si c’était un Fangeux, on serait pas là à discuter tranquillement, tu crois pas ? Par contre, ça pourrait bien arriver si on vient à manquer d’air là dedans. Alors tu m’aides ?

Elle s’était déjà penchée sur la malle en attrapant une extrémité et commença à tirer, s’usant les reins sous le poids bien trop important pour ses petits bras. Bon sang, dans quelle galère s’était-elle encore fourrée ?


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MessageSujet: Re: Une malle cabossée. [Pv- Alaïs Marlot]   Une malle cabossée. [Pv- Alaïs Marlot] EmptyDim 13 Oct 2019 - 17:32

Héloïse s’apprête à crier, elle prend une grande respiration pour hurler à plein poumon avant d’être stoppée par un geste de la main. Elle plisse les yeux vers la malfaitrice qui lui fait comprendre que sa vie est autant en danger que la sienne. Celle-ci marque un point non négligeable, elle ne doit effectivement pas se trouver-là, en plein milieu de la nuit tandis qu’un couvre-feu est instauré. Elle se contente de lâcher un soupire mêlé entre frustration et inquiétude. Elle baisse les yeux vers cette malle, se mord l’intérieur de la joue et fixe le problème qui est comme une petite épine plein de désagréments qui s’enfonce dans la plantaire d’un pied. Pourquoi n’est-elle pas partie en courant lorsqu’elle en a eu l’opportunité ? Non, bien-sûr, sa curiosité mal placé a prit le dessus face à son instinct de survie.

Hum..

Elle n’a pas spécialement envie de l’aider, elle ne souhaite pas collaborer à ce projet qui n’a rien de bien honnête ! Toutefois, cette jeune voyouse aime marquer des points, il se peut qu’aucun fangeux ne se trouve à l’intérieur de cette malle. Peut-être est-ce une femme droguée, ou pire, un enfant ! Certaines personnes sont sans scrupules et sont prêtes à tout pour remplir leur bourse, même vendre des enfants.

- Jusqu’où voulez-vous la pousser ?

La couturière prend place de l’autre côté de la valise, se saisit du manche métallique, légèrement arrondie et tire à son tour. Elle n’a pas l’habitude de traîner autant de poids et à peine a-t-elle reculé de quelques pas, qu’elle se redresse et se masse le bas du dos.

- On ne va jamais y arriver.. Soyons lucide ! Dit-elle d’une voix basse mais quelque peu animée. Elle passe une main derrière sa nuque et observe tout autour d’elle à la recherche de quelques choses qui pourrait… D’un geste spontané, la couturière vient donner plusieurs petites tapes, avec le revers d’une main, le bras de la loubarde pour attirer son attention.

- Regardez.. ! Chuchote-t-elle en montrant du doigt ce qui semble être une brouette, parfaitement rangée, adossée contre le mur d’une maison. Héloïse sourit, ravie de cette trouvaille qui à n’en point douter, tombe à pic !

Sans plus attendre, la couturière remonte sa robe dévoilant ses chevilles et court à petits pas rapides vers la brouette. Elle ralentit le rythme lorsqu’elle se rapproche de la maison et termine sa course sur la pointe des pieds comme si elle craint de réveiller les occupants de cette bicoque. Elle remet lentement la brouette sur sa roue et d’un sourire victorieux revient vers la malle.

- La roue me semble chancelante mais.. ça devrait être suffisant ! Dit-elle en plaçant au mieux leur remorque avant de se placer à coté de la malle, prête à la soulever.

Elle regarde la délinquante pour communiquer sans parler, prend une grande respiration et accumule toute sa force dans ses bras et ses jambes pour soulever la valise.

- A la une.. à la deux… A la trois! Souffle-t-elle avant de soulever, du moins essayer, ce poids mort.
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Alaïs MarlotVoleuse
Alaïs Marlot



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MessageSujet: Re: Une malle cabossée. [Pv- Alaïs Marlot]   Une malle cabossée. [Pv- Alaïs Marlot] EmptyLun 14 Oct 2019 - 20:12




Quartier du port
Fin juillet 1166



Les deux créatures de la nuit avaient finalement fait cause commune. On discuterait des détails plus tard, le plus urgent était de ramener cette caisse dans l’ombre rassurante d’une ruelle étroite qui descendait vers les quais du port, que la voleuse indiqua de la main à sa compagne d’infortune. La maraudeuse ne semblait pas en reste puisqu’elle repéra assez rapidement une brouette qui pourrait faciliter le transport de la malle encombrante à tous points de vue. Al’ scrutait les alentours tandis que la jeune femme revenait triomphante avec son carrosse emprunté. Elle se mirent aussitôt à l’ouvrage, chacune attrapant une extrémité de la malle et la Vipère, pressée, y mit toute la force de ses petits bras, s’arqueboutant sur ses jambes pour la hisser sur la brouette. L’autre ne dut pas ménager ses efforts mais que ses bras lui aient fait défaut ou qu’elle trébucha sur sa robe ou bien que la brouette chancela sous le poids, la malle partit de côté avant d’avoir été entièrement hissée, renversant la brouette dans un fracas de bois non sans tirer de nouveaux râles à la malle.

Al’ en demeura un instant interdite, La situation devenait critique et à ce stade, il aurait peut être été préférable de tirer sa révérence sans demander son reste. Rikni semblait se rire des efforts des deux hors la loi en herbe, Et la Vipère commençait à perdre son sang froid. Néanmoins, elle renouvela ses efforts, redressant la brouette sur sa roue, et soufflant fort entre ses dents serrées pendant qu’elle y mettait tout son entrain.

— Allez, allez, c’est pas le moment de flancher !

C’était peu de le dire, et elle s’encourageait autant qu’elle transmettait sa détermination à la jeune femme aux mains si délicates. Elle s’y reprirent à plusieurs fois mais parvinrent finalement, avec la force du désespoir à trainer la malle dans la brouette puis la brouette dans l’obscurité, jusqu’à ce qu’Al ne souffle un instant dans un recoin sombre, délaissant une minute seulement leur imposant bagage. Elle regarda sa compagne qui ne devait pas en mener large et ajouta :

— Je connais un endroit.

Foutue pour foutue, elle venait de prendre la décision à l’instant même où elle avait retrouvé les ombres. Elle aurait pu renvoyer la malle à son destin, mais le fait qu’elle soit bien vivante, ou du moins ce qu’elle contenait, venait de remettre sérieusement son plan en question. Non, il y avait des limites à ce que la Vipère pouvait permettre et endurer, et clairement, passer des humains dans des malles à l’intérieur de Marbrume n’en faisait pas partie. Du reste, elle venait de comprendre qu’elle n’était clairement pas assez payée pour ce boulot. A force de côtoyer un certain contrebandier aux yeux trop clairs, elle avait fini par connaître quelques planques dans le port et l’une d’elle ne se trouvait pas si loin. La brouette suffirait à leur faire franchir la distance qui les en séparait encore, mais la Vipère ne pourrait à la fois trimballer la malle et repérer le chemin. Aussi, elle délaissa l’honneur de pousser leur fardeau à sa camarade. Une façon aussi de s’assurer qu’elle n’allait pas filer au premier coin de rue. Elle la scruta dans l’ombre, évaluant ses chances et la fiabilité de sa nouvelle complice.

— Ecoute, c’est simple, tu pousses la brouette et je repère le chemin. C’est pas bien loin. On avisera ensuite. Mais pas de coup fourré, hein, c’est pas le moment ! Allez suis-moi, faut pas rester ici !

Elle ne laissait aucunement de place pour un refus. Elle avait désormais besoin de l’inconnue pour espérer s’en tirer, et elle ferait tout pour que celle-ci pense qu’elle n’avait d’autre choix que de s’y plier. Du moins, elle priait intérieurement pour qu’elle le fasse, ne laissant percer aucune incertitude dans sa voix. Si l’autre sentait qu’elle pouvait se défiler, elle saisirait la première opportunité pour se carapater. La Vipère le savait : elle aurait fait de même à sa place. Et elle n’aurait certainement pas la force de faire tout ce trajet seule avec cette brouette grinçante. Elle s’avança donc dans la nuit, et jeta un coup d’oeil vers les étoiles. C’était le moment ou jamais de croire en sa bonne fortune.


Alaïs Marlot a écrit:
Une petite épreuve de force pour Al' et Héloïse... Vont elles réussir à porter la malle dans la brouette sans la renverser ?

Al' (FOR 9) : 4 (succès)

Héloïse (FOR 10) : 17 (échec)
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Héloïse CoutrierCouturière
Héloïse Coutrier



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MessageSujet: Re: Une malle cabossée. [Pv- Alaïs Marlot]   Une malle cabossée. [Pv- Alaïs Marlot] EmptySam 19 Oct 2019 - 9:08

Héloïse a mal aux doigts, la anse lui strie les articulations et d’un faux pas, elle se prend les pieds dans sa robe. Elle chancelle manquant de peu à se tordre la cheville et lâche presque le bagage. La douleur dans ses mains s’accentue l’empêchant d’aider au mieux à soulever cette maudite malle. Heureusement, la voyouse arrive à supporter une partie du poids et à hisser le tout dans la petite carriole. Le poids de la malle fait chavirer le brouette dans une secousse abrupte et un nouveau râle s’élève, les figeant toutes deux. La couturière lance un regard alarmé à, bien malgré-elle, son acolyte tout en calmant son souffle saccadé. Pourquoi a-t-elle cru bon d’aller chercher cette valise ? Pourquoi ne s’est-elle pas juste contentée du plaisir des étoiles dans les cieux ? Un jour, sa curiosité et son insouciance lui feront tourner l’arme à gauche. Peut-être qu’inconsciemment.. La voix de la brigande la rappelle à l’ordre et effiloche ainsi ses pensées.

- Oui.. Dit-elle simplement tout en l’aidant à mieux placer la malle dans la brouette.

Elle frotte ses mains sur sa robe, puis masse rapidement le bas de son dos. Elle observe les alentours et par un coup de pot hasardeux, elles ont réussi à ne réveiller ou n’alerter personne. L’idée de fuir lui traverse la tête, elle peut courir et se cacher dans la pénombre d’une ruelle. La perspective est plutôt attirante mais elle doute d’arriver à semer la voleuse. Elle soupire de son manque d’adresse puis s’imagine courir, se prendre un pied dans un trou entre deux pavés et se retrouver dans une fâcheuse situation.

- Et maintenant ? Dit-elle d’une voix basse, jetant le plan de se carapater dans les oubliettes.

Aux injonctions de la jeune-femme masquée, Héloïse se place derrière la brouette, se saisit des deux poignées et commence à la suivre à distance de sûreté. La voyouse fait un repérage du chemin à emprunter, la couturière n’est pas loin derrière elle. Tout se passe bien, elles ne croisent aucune âme errante jusqu’à entendre le bruit d’un vase qui roule.

Héloïse lâche la brouette et sursaute. La malle est légèrement secouée et un nouveau gémissement, moins distinct que les précédents, s’en échappe. La couturière regarde autour d’elle à la recherche du bruit avant de fixer la brigande.

- Qu’es-ce.. que.. c’était ? Lui demande-t-elle d'une voix basse, de moins en moins rassurée.

Puis contre le rebord d’une fenêtre, on aperçoit un regard perçant, curieux, qui fixent les deux jeunes-femmes. Installé entre deux pots de fleurs, dont le troisième se trouve être tombé sur le chemin, le fouineur au pelage noir, maigrelette, se lèche la patte avec nonchalance avant de miauler comme pour les prévenir qui les surveille.

- Par Serus... Baragouine Héloïse en lançant un regard sévère au petit chat.

Elle reprend le contrôle de la brouette, la soulève de ses petits bras pour la pousser jusqu’à l’endroit prévu. A partir de cet instant, elles ne rencontrent personne sur leur trajet, la voie toujours libre. Une fois arrivée à bon port, la couturière n’en peut plus et lâche gauchement la brouette dans un souffle.

L’ébranlement fait surgir un nouveau geignement dans le petit habitacle.

- Que fait-on ? Dit-elle à la hâte pour recouvrir la lamentation qui commence à la troubler et à lui donner des sueurs froides.

Derrière elles, le chat est toujours-là, à les suivre et les observer.
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MessageSujet: Re: Une malle cabossée. [Pv- Alaïs Marlot]   Une malle cabossée. [Pv- Alaïs Marlot] EmptySam 19 Oct 2019 - 11:32




Quartier du port
Fin juillet 1166



Les rues étaient calmes, le silence régnait autant que l’obscurité. La Vipère avançait précautionneusement, longeant les murs, suivie de sa complice improvisée qui poussait la brouette grinçante. On approchait et heureusement on ne croisa pas un chat. Ou presque. La Vipère sursauta de concert avec la porteuse de la charrette quand elle entendit le pot se briser. Son regard remonta aussitôt vers le mur, et elle perçut avec soulagement son confrère nocturne. Pas très furtif, le bougre. Elle souffla un peu et lança à voix basse indiquant une nouvelle rue traversante.

— On traverse cette chaussée et on y est. C’est l’entrepôt un peu plus bas.

La jeune femme ne semblait pas vouloir s’enfuir et elle avait accepté sans broncher de pousser la brouette. Ce qui démontrait soit une incroyable docilité - ce dont la voleuse doutait - soit un sens de la curiosité un peu trop marqué. Ou une forme d’inconscience ? Les deux allaient bien ensemble. Elle la suivit encore pour franchir les quelques mètres qui les attendaient encore avant de trouver un abri. Ce fut fait en silence, seulement suivies de ce drôle de chat. Peut être un signe de la malice de Rikni ? Al’ secoua la tête et elle alla chercher la clé de l'entrepôt dissimulée dans une trappe non loin des quais. L’endroit n’était pas bien grand, mais elle le savait vide pour l’heure et il les mettrait à l’abri des regards et des oreilles indiscrètes…

Elle parvint rapidement à ouvrir la porte un peu rouillée et laissa passer sa compagne et la brouette à l’intérieur. Elle trouva une bougie fixée à la cire sur une table branlante qu’elle savait pas là par habitude et l’alluma. Elle s’appuya ensuite sur ladite table pour souffler un instant. Elle n’aurait pas songé que cette nuit trouve une telle issue. Sans parler du temps qui passait encore. Dans deux heures, ses comparses reviendraient chercher leur argent et cette foutue malle qu’elle ne pouvait plus décemment leur rendre… Elle avisa sa compagne puis se mit à fouiller dans une vieille caisse non loin de la table à la recherche d’une sorte de pied de biche, ce qu’elle ne tarda pas à dégoter au milieu d’autres outils divers et variés.

— On va l’ouvrir. Mets-toi de côté, on sait jamais.

Cette fois, elle s’y colla d’elle-même, repoussant la jeune femme vers le mur, dès fois que ce qui se tint dans la malle ne leur bondisse dessus par frayeur ou par volonté explicite de leur nuire. Elle-même déglutit en glissant le pied-de-biche derrière les premières attaches de la malle. Elle cala la semelle de sa botte dessus pour y prendre appui et appuya de tout son poids sur le levier ainsi formé jusqu’à ce qu’un petit “clic” métallique se fasse entendre, cédant sous la pression. Elle renouvela l’opération sur la suivante puis se tourna un bref instant avant de se charger du troisième.

— Tiens toi prête.

Et elle ouvrit la dernière attache. Rien n’en bondit, la malle demeurant parfaitement silencieuse pour une fois. Al’ donna un coup de pied dans la partie supérieure, afin de l’ouvrir, tenant fermement son pied de biche entre ses mains. Elle fit signe à sa compagne d’approcher la source lumineuse de l’ouverture ainsi créée et découvrit une jeune femme crasseuse et malingre au fond de la malle, tremblant de tous ses membres. Elle était en vie néanmoins, se redressant doucement les mains en l’air, la mine effrayée.

— Pitié… Ne me tuez pas...

Al’ en restait comme deux ronds de flan, muette sur l’instant, décontenancée, et le coeur brutalement serré. Son regard parcourait la silhouette miteuse de la malheureuse, avant de s’attarder sur ses bras dégagés de ses manches alors qu’elle tenait ses mains devant elle. La marque des bannis.




Citation :
Le personnage se tenant dans la malle est :

Jet 1 à 5 : un pauvre homme
Jet 6 à 10 : une femme cherchant sa progéniture à Marbrume
Jet 11 à 15 : un vieillard exploité
Jet 16 à 20 : un bandit faisant partie d'un groupe
Résultat : 10
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Héloïse CoutrierCouturière
Héloïse Coutrier



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MessageSujet: Re: Une malle cabossée. [Pv- Alaïs Marlot]   Une malle cabossée. [Pv- Alaïs Marlot] EmptyDim 20 Oct 2019 - 10:39

Héloïse observe la devanture, l’endroit ne lui inspire pas tellement confiance mais se tait de tout commentaire. Le chat est toujours-là, derrière elles, à quelques mètres à les épier. La couturière observe un instant l’animal, peut-être que la Trinité les surveille, offrant leur protection. Si elle sort indemne de cette soirée, elle se promet de se rendre au Temple dans les prochains jours pour déposer quelques offrandes et prier.

Elle reporte son attention sur la voyouse qui tire sur le levier de la porte qui s’ouvre dans un crissement sourd. Héloïse crispe la mâchoire sous le bruit grinçant avant de regarder autour d’elle et de pousser la brouette à l’intérieur de la pièce. Elle n’a pas le temps de s’habituer à cette nouvelle pénombre que la flamme vacillante d’une bougie éclaire le local. Elle pousse la petite carriole au centre de la pièce et cette fois-ci, la repose avec délicatesse.

Héloïse se rapproche de la jeune-femme en train de fouiller dans une vieille caisse et termine par dégoter un outil pour ouvrir la malle. La couturière se saisit d’un vieux marteau, dont l’angrois ne tient plus aussi solidement le manche défraîchit, mais si elles sont attaquées, ceci devrait faire l’affaire, du moins, l’espère-t-elle. La couturière se laisse placer vers le mur prête à jeter son marteau vers la chose qui se trouve dans le compartiment confiné tout en observant sa comparse essayer d’ouvrir la malle.

Elle hoche la tête, se tient prête, tenant fermement le manche de son arme, le levant au-dessus de son épaule prête à agir mais lorsque le couvercle s’ouvre dans un fracas, il n’y a rien, à part un silence inquiétant. Ont-elles rêvés les gémissements dans la malle ? Elle jette un regard interloqué à la brigande qui lui fait signe d’aller chercher la bougie. Elle garde le marteau dans sa main droite et revient en quelques secondes tenant le socle du bougeoir dans l’autre main. Elle s’avance prudemment pour éclairer la profondeur du bagage et découvrir une jeune-femme tremblante, les mains en vue, les suppliant de ne pas la tuer.

Héloïse est aussi décontenancée que sa voisine, silencieuse, elle observe la jeune-femme dont la marque des bannis est inscrite sur son poignet. La couturière vient ensuite croiser le regard apeuré de la femme et laisse tomber son marteau sur le sol provoquant un fracassement entre la pierre et le métal.

- Ne vous inquiétez pas, Madame. On ne va pas vous faire de mal. Dit-elle aussitôt avant de porter un regard en coin à la brigande pour être certaine de ses propres dires.

Héloïse aide la bannie, elle lui offre la main pour l’aider à sortir de cette claustration.

- Vous êtes enfermée depuis combien de temps... là-dedans ? Questionne-t-elle en s’assurant que la femme tient sur ses jambes avant de la relâcher. Celle-ci prend appuie sur la malle encore ouverte et se permet de souffler à pleins poumons.

-Quelques heures. Répond la bannie dans un chuchotement.

Héloïse tient toujours la bougie, les éclairant toutes trois. Elle jette un regard interrogateur à la voyouse attendant des explications.

- Pouvez-vous me dire ce qu’une bannie fait dans une malle ? Pose-t-elle tout de même la question dans le cas ou son regard n’est pas été assez explicite.

La bannie tousse doucement et intervient dans la conversation : Je peux tout vous expliquer.
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Alaïs MarlotVoleuse
Alaïs Marlot



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MessageSujet: Re: Une malle cabossée. [Pv- Alaïs Marlot]   Une malle cabossée. [Pv- Alaïs Marlot] EmptyDim 20 Oct 2019 - 16:47




Quartier du port
Fin juillet 1166



Al’ se remettait tout juste du choc de sa découverte que la jeune femme qui l’accompagnait et dont elle ne connaissait même pas le nom l’interpellait pour lui demander des comptes. Elle planta son regard dans le sien pour lui répondre :

— Si je le savais, je serais pas là.

A vrai dire ça allait sévèrement chauffer pour son matricule, et elle prenait désormais conscience de l’énormité de la chose, comme un gros nuage noir qui passe au dessus de votre tête et menace d’y déverser un véritable déluge. Qu’allait-elle donc pouvoir faire, maintenant ? Elle finit par soupirer avant que la bannie n’entame son histoire, s’appuyant contre la table branlante.

— J’étais payée pour vérifier la livraison des malles, pas pour poser des questions. Il en manquait une, alors je suis partie la chercher. Comment je pouvais savoir qu’il y avait des êtres humains là dedans ?

Elle s’en révoltait elle-même. Bordel de… Elle se tut, préférant ne pas trop révéler de ses activités devant sa complice de circonstances. La tentation était grande de tomber le masque, de quitter son identité de voleuse et de passeuse d’être humains malgré elle. Elle n’aimait plus tellement son rôle à ce moment précis. Elle laissa finalement la bannie raconter son histoire, c’était plus confortable que de devoir se justifier elle-même sur les raisons de sa présence ici. La femme semblait un peu moins effrayée, sans doute rassurée sur les intentions des deux autres qui l’avaient libérée.

— Je… je m’appelle Isabeau. J’ai été bannie après l’attaque du mois de mai… J’ai été…

Elle ne pouvait visiblement pas terminer sa phrase, serrant ses bras contre elle, le regard fuyant. Il n’était pas difficile de deviner ce dont il s’agissait. Elle avait été mordue et avait été expédiée manu militari hors des murs. Elle ne ressemblait pas vraiment à une horrible criminelle de toute façon. Al’ l’invita à continuer d’un geste. Elle avait croisé trop de choses ces derniers temps pour s’offusquer encore des mordus. Du reste, elle connaissait même une milicienne qui l’avait été et elle l’avait protégée mieux que quiconque. Elle ne s’était pas transformée en Fangeux subitement dans son sommeil pour l’attaquer. Isabeau, encouragée de la sorte, poursuivit :

— Mon fils s’appelle Balor. Il est resté ici… Je l’ai perdu pendant l’attaque, mais quelqu’un au Labret m’a dit qu’il avait survécu, qu’il avait été recueilli au temple ! Il n’a que moi… Je ne pouvais pas le laisser croire que j’étais morte. Alors j’ai rencontré un type dans une taverne, un banni de la première heure. Il m’a dit qu’on pouvait rentrer à Marbrume, si on payait le prix. Alors j’ai payé mon passage et on m’a fait grimper dans une malle jusqu’ici… Et puis j’ai senti tous ces chocs… J’ai cru que… que la milice allait m’attraper. Vous n’allez pas me dénoncer, pas vrai ?

Alaïs écouta ce récit déchirant avec une mine indéchiffrable sous son foulard. Elle entendait le récit inversé de sa propre histoire ou presque. Sauf que son père n’avait pas tenté de revenir à Marbrume pour la chercher. Il était resté sur son lopin de terre pour servir le roi. Et il n'était même pas banni. Quelque part, elle admirait le courage de cette femme prête à tout pour retrouver son enfant. Sa propre mère l’avait abandonnée à son père alors qu’elle était encore nourrie au sein. Elle soupira finalement.

— Aucun risque avec moi. Je ne suis pas vraiment… En très bons termes avec la milice, de manière générale.

Elle conclut, pince sans rire :

— Bon retour à Marbrume, Isabeau.



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Héloïse CoutrierCouturière
Héloïse Coutrier



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MessageSujet: Re: Une malle cabossée. [Pv- Alaïs Marlot]   Une malle cabossée. [Pv- Alaïs Marlot] EmptyMar 22 Oct 2019 - 10:58


Héloïse jette rapidement un œil circulaire autour d’elle, le lieu actuel doit-être loin de réconforter la bannie, il n’y a qu’une vieille porte dans la pièce sans aucune fenêtre aux murs moisis et au plafond bas. Seul, la bougie qu’elle tient dans la main à la mèche courte crachote une lumière jaune pâle, la couturière prie pour qu’elle restent allumée, redoutant de se retrouver dans le noir complet. La bannie plisse les yeux pour observer la pièce, il n’y a rien à part des caisses fermées, sans-doute vides et une chaise bancale. Héloïse suit le regard de la femme et se garde de dire à voix-haute que cet antre ne doit jamais voir la lumière naturelle et que, sans certitude, des gens doivent-être morts dans cette salle.

- Hum... Héloïse reste septique des aveux de la brigande mais elle veut bien lui donner le bénéfice du doute, vu qu’effectivement, elle se trouve-là à découvrir la vérité. La bannie s’interpose prête à tout leur expliquer.

La commerçante a déjà tremblé pour sa vie par le passé, elle connaît la frayeur et la terreur, cela lui permet de pouvoir aisément lire la véritable peur, simple, brute et terrassante sur le visage de la bannie. La pauvre femme doit avoir l’estomac retourné d’être trimballée comme une vulgaire marchandise dans cette malle.

- Enchantée Isabeau. Dit-elle dans un sourire qui se veut rassurant. Continuez donc votre histoire, je ne voulais pas vous couper.. La couturière peut comprendre que se confier à deux étrangères ne doit pas être chose aisée, mais la jeune-femme, après avoir reprit un long souffle, plissant le nez sous la poussière et l’odeur de pourriture des lieux, reprend la parole.

Héloïse écoute attentive la triste vie de cette femme, elle n’ose imaginer sa souffrance d’être ainsi séparée de son enfant. Le monde est cruelle, les jours sont dures et les éclaircies sont si rares. La couturière tapote amicalement l’épaule de la bannie pour la tranquilliser.

- Ne vous en faites pas, si vous ne dites rien, je ne dirais rien. La bannie peut-être capturée par la milice et elle peut se résoudre à livrer les faits de cette drôle de soirée et vendre la mèche et décrire les deux femmes qui se trouve devant elle.

La voyouse lui souhaite la bienvenue à Marbrume mais on peut sentir la moquerie dans sa voix. Héloïse se contente de doucement hocher la tête pour lui souhaiter également un bon retour.

- Comment comptez-vous… vous y prendre ? La couturière ne désire pas lui briser ses espoirs mais il risque d’être difficile pour la bannie de retrouver son enfant surtout s’il est dans la sécurité du Temple.

La bannie triture sa jupe.

- L’homme qui devait me réceptionner… je comptais lui demander son aide contre quelques pistoles. Elle hausse les épaules, l’air désarmé par les circonstances. Elle n’a aucun plan pour retrouver son fils.

Héloïse darde un regard sur la brigande et la questionne silencieusement : Cet homme va-t-il pouvoir, mais surtout vouloir, aider cette pauvre femme ?

- Je ne veux vous causer aucun.. problème.. Je veux juste voir mon enfant, lui dire que je suis toujours en vie.. Je sais.. Je sais que je ne peux le prendre avec moi.. Il est en sécurité ici.. Dehors.. C’est.. difficile, je ne veux pas.. mon enfant.. je ne veux pas qu’il vienne vivre là-bas avec moi.. Je veux juste le voir. Lui parler.. Le prendre dans mes bras.. Elle essuie les larmes sur ses joues d’un revers de main. Héloïse est touchée en plein cœur par cette femme qui veut juste rassurer son enfant, mais son fils voudra, tout naturellement, suivre sa mère.

Et maintenant… Que faire ?

- Souhaitez-vous terminer votre… voyage dans... cette malle ? Demande-t-elle à la bannie car finalement, ni la voyouse, ni la couturière, ne peuvent prendre cette décision, cela reste le choix de cette femme qui est prête à tout pour revoir son enfant.
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Alaïs MarlotVoleuse
Alaïs Marlot



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MessageSujet: Re: Une malle cabossée. [Pv- Alaïs Marlot]   Une malle cabossée. [Pv- Alaïs Marlot] EmptyJeu 24 Oct 2019 - 9:54




Quartier du port
Fin juillet 1166



Isabeau se mordit la lèvre. Peut-être la douceur de la jeune femme qui lui faisait face lui donnait-elle des hésitations. Mais elle se reprit bien vite. Elle avait fait tout ce chemin pour retrouver son fils, et s’en tiendrait au plan qui était le sien, bien que dérisoire. Et puisque l’argent ou le profit faisaient tourner le monde depuis toujours, elle comptait jouer son va-tout sur ce pari risqué. Et puis, un autre problème risquait de s’interposer si elle venait à dévier de ce qui était prévu.

— Je dois retourner là bas… Je… Si je ne paie pas, ils me retrouveront… Et j’ai besoin de Louis, je ne sais même pas si c’est son vrai nom… Mais il parait qu’il peut… Il faut que je le retrouve, que j’essaie !


Malgré tout, elle n’avait pas l’air très assurée dans ce discours confus, mais l’angoisse se lisait dans son regard. Alaïs le connaissait bien ce regard. Celui de la proie qui sait que son prédateur n’est pas loin, et qui rôde dans l’obscurité prêt à récupérer son dû. Isabeau était une bête traquée. Et si comme elle le disait, elle devait de l’argent au gros Louis, alors oui, elle était dans de sales draps. La voleuse aussi par la même occasion. Elle bossait pour Louis, elle aussi, et le regrettait à chaque minute qui passait. Nul doute qu’il ne serait pas ravi de voir l’une de ses “protégées” s’envoler on se sait où sans payer la dernière part de son passage. Ainsi allait le trafic. On payait une première moitié d’avance, le reste à la fin du contrat. En cela, Louis était tout à fait conventionnel. Il l’était également en ce qui concernait les châtiments réservés aux mauvais payeurs et aux escrocs.

Quelque part, la Vipère était égoïstement satisfaite de cette réponse. Elle ne tenait pas à se faire de nouveaux ennemis. Le temps pressait, d’ici peu, le délai qu’elle s’était donné pour retrouver cette fameuse malle et revenir au point de rencontre serait écoulé. Les deux nigauds avaient sûrement profité de son absence pour prévenir Louis qu’il y avait eu du grabuge, et ce dernier, s’il était aussi malin que la Vipère le supposait, exigerait que tout le monde soit présent à l’appel. De fait, il n’aimerait sûrement pas savoir qu’une bannie se baladait en liberté dans Marbrume, prête à le balancer à la moindre arrestation de la milice. Quand bien même la bannie ne l’avait jamais vu, elle connaissait son nom, et cela fit grimacer la voleuse. Elles étaient dans les ennuis jusqu’au cou. Moins on en savait, mieux on se portait, dans ce milieu.

Elle se mordit la lèvre sous son foulard. Au moins, personne ne pouvait lire le trouble qu’elle exprimait à ce moment même. Elle s’avança vers la bannie, lui tendit une main secourable pour quitter le fond de la malle et reprit :

— Je peux te mener là bas, mais il faudra être très discrète et faire exactement ce que je te dis sur le chemin. Paie ce que tu dois à Louis, c’est le mieux à faire.

Elle se tourna ensuite vers la jeune femme qui était devenue sa comparse en quelques minutes et affirma :

— Tu devrais partir, maintenant. Tu n’as pas envie de te retrouver mêlée à ça. Rentre chez toi, et oublie ce que tu as vu ce soir.

Le ton était ferme mais l’expression de ses yeux témoignaient davantage du souci d’épargner la jeune femme que d’un autoritarisme mal placé. Elle ne pouvait aider la bannie, pas tant qu’elle avait une dette envers Louis. Mais elle pouvait encore épargner sa complice qui s’était trouvée au mauvais endroit au mauvais moment. Aussi, elle espérait de tout son coeur que cette dernière saurait contenir sa curiosité ou elle ne savait quel autre sentiment qui la poussait à rester là et qu’elle ferait le meilleur choix pour sa propre sécurité.




Jets de dés effectués a écrit:
Dans le rp avec Héloïse, la bannie :

jet 1 à 3 : doit de l'argent au passeur
jet 4 à 6 : a déjà payé son passage en entier
Résultat : 2

Elle n'a qu'une envie :

jet 1 à 3 : aller au point de rdv pour demander de l'aide au passeur
jet 4 à 6 : préfère demander de l'aide aux deux jeunes femmes qui l'ont tirée de la malle
Résultat : 2
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MessageSujet: Re: Une malle cabossée. [Pv- Alaïs Marlot]   Une malle cabossée. [Pv- Alaïs Marlot] Empty
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