Marbrume


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 De feu et de bois

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Cérène BoiserelSaltimbanque
Cérène Boiserel



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MessageSujet: De feu et de bois   De feu et de bois EmptyJeu 17 Oct 2019 - 12:39
On compte Guy de La Rouille comme les êtres les plus méfiants et anxieux de Marbrume. A ses yeux, le monde est plein d'embûches et les gens de mauvaise foi ; il s'attend à d’affreuses surprises à chaque coin de mots, de rues, de partout. Son attitude précautionneuse et paranoïaque est d'autant plus de rigueur qu'il a peur d'être emporté par la mort ; pire encore, par la Fange. Néanmoins, malgré cette angoisse boulimique et paranoïaque insatiable, Guy de La Rouille reste un homme au comportement calme et fier. Ses quelques sautes d'humeur sont un feu de paille, sans importance bien qu’explosive. Néanmoins, lorsqu'il se décide à piquer, ses propos sont aussi affûtés qu'une lame de chevalier et capables d'infliger des blessures non négligeables.

C’est à L’esplanade, en sa demeure, qu’une soirée se profile. Ô rien de bien important, Guy a toujours aimé vanter – exhiber cette richesse qui n’est désormais plus qu’une chimère. Un fantôme. Il n’a plus rien et seul le manoir maintient encore ce semblant de puissance qu’il protège comme un vautour avide et affamé sur une dépouille. Il se pavane comme un coq dans cette foule minuscule, prenant soin que le peu de ses invités soient confortablement installés.
A la vue de Victor de Rougelac, Guy s’adoucit presque instantanément ; c’est que la présence du noble est un faire-valoir d’importance bien que sa réputation sulfureuse puisse ternir l’ensemble. Mais qu’importe, Guy n’est pas regardant là-dessus. Chacun ses vices, n’est-ce pas ? Et si Guy s’adonne à la propension de son égo, Rougelac s’est abandonné dans le luxe de la chair.

Messire de Rougelac, je vous salue.Fait-il dans toute la bienséance mondaine. Je suis ravi de vous voir, c’est toujours un honneur, je veux dire, votre présence me fait honneur. Il plonge les lèvres dans une coupe qu’il trimballe avec lui. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, surtout, n’hésitez pas, je suis là pour ça.

Scannant le petit attroupement d'un regard, non loin d’eux, il aperçoit la jeune féline à la peau de miel, juste proche d’eux, prise dans une discussion visiblement sans importance – puisque Guy y coupe court.

Ah ! S’exclame le Noble, à mi-chemin entre l’étonnement et le ravissement, la couvant doucement du regard, te voilà donc… Approche-toi, j’ai quelqu’un à te présenter. Posant avec délicatesse sa main juste en bas du dos de Cérène, il l’encourage à s’avancer vers Victor en délaissant sa conversation. Monseigneur Rougelac, je vous présente la danseuse qui animera notre soirée ce soir.

Alors seulement, la panthère se tourne pour lui faire face. Ses yeux verts dans la lumière des bougies font comme deux trous lumineux sur un incendie qui brûle. Le sondant d’un air indéfinissable, sa tête se courbe poliment en sa direction.
Elle se joue d’eux sans insolence en les toisant d’un air insidieusement charmant.

Je vous en prie, appelez-moi Cérène. Répond-elle d'un air chaud mais distant, jouant les beautés insaisissables. Je suis enchantée. Elle décline doucement la tête vers le noble comme pour lui demander une autorisation muette. Si vous voulez bien m’excuser. Celui-ci accepte d’un léger balayement de la main, il l’observe s’éloigner tout en plongeant ses lèvres dans sa coupe.

Une saltimbanque dont on m’a vanté les talents. Il poursuit en haussant les épaules. Elle n’est pas spécialement avenante, ni même courtoise, à peine polie, mais incroyablement fine, rapide - d'un talent certain. Il se coupe net, avant de couler un regard curieux vers Victor. Mais ça, je vous laisserai le découvrir de vous-même.

Grimpant avec l’agilité d’un singe sur l’estrade, Cérène, s’enfile d’artifices. De sa robe rouge qui se joue des regards, accentuant le contraste de sa peau de miel à la lueur des bougies. Dans un élan de tambour, elle se met à bouger langoureusement des hanches en rythme comme les cours d’un ruisseau, tournoyant souplement sur elle-même. Elle danse, la Sirène, dévisage d’un sourire fauve. Elle est belle, de ses yeux verts qui déversent une foudre d’émeraude autour d’elle comme une sphère de pouvoir. C’est une panthère sauvage et sublime qu’on ne possède pas, quand bien même on le voudrait. Elle joue pleinement son rôle en charmant la foule de quelques pas de danse teintés de sensualité. Prenant soin de défaire son chignon pour laisser descendre sa chevelure sombre en cascade jusqu’à la chute de ses reins. Sa nonchalance reptilienne, mâtinée de lascivité ne manque pas d'attirer quelques regards sur ses hanches qui serpentent comme les flammes indomptables d’un incendie assoiffé de destruction. Qu’elle est belle, cette sirène de feu, quand elle balaie la foule d’un regard félin et d’un air de braise. Elle prend de l'élan et bondit dans un grand écart gracieux, montant comme la lune, comme une petite virgule foncée de lumière dans le ciel.

Ne vous l’avez-je pas dit ? Murmure Guy de La Rouille, visiblement appréciateur du spectacle.


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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: Re: De feu et de bois   De feu et de bois EmptySam 19 Oct 2019 - 13:53
Guy de La Rouille comptait toujours parmis ces gens de la Haute qui ne lésinait pas sur les moyens pour afficher son rang et ce malgré les difficultés financières qui le frappait. Tout comme Rougelac, ce personnage était aussi apprécié que détesté par ses semblables et pourtant ses soirées étaient toujours prisées. Il était impensable d'ailleurs pour Victor de ne pas s'afficher ce fameux soir au Manoir de la Rouille, surtout avec la promesse faite par son propriétaire d'y apprécier des spectacles hors du commun.

Ainsi, drapé de riches apparats comme à son habitude, le velours prenant toute sa place dans les tissus qu'il avait soigneusement choisit de porter, le Comte fit son apparition dans la grande salle de réception. Sa présence était effectivement un faire-valoir de choix si ce n'est d'importance car cela permettait de mesurer la cote de popularité de l'hôte. Dès les premiers pas, Victor fut naturellement dévisagé par bon nombre de ses semblables, beaucoup venant le saluer quand une poignée lui roulait des regards méfiants. Mais qu'importe, cela faisait partie du jeu, le jeu de la Haute aussi sournois qu'illusoire. Car oui, tout était illusion et apparence et d'ailleurs s'il se fit interpellé bien rapidement par Guy, cela était loin d'être anodin.

L'air adoucit du bourgeois n'était que calcul et courtoisie d'usage, en cela, Victor le savait mais comme tout a chacun, offrit-il en retour la plus parfaite bienséance que l'on puisse exprimer à autrui. Flatteur, Guy l'était sans l'ombre d'un accroc, sa mécanique bien huilée caractérisait ses hommes mondains dont faisait parti Rougelac.

- Mon très cher Guy, vous me flattez. Mais, comment ne pourrais-je manquer les fantastiques réceptions de l'illustre de La Rouille. Votre Manoir et vos soirées sont incontournables, c'est sans conteste LE lieu où il faut se montrer par excellent.


Échanges de bons mots se faisant, l'hôte semblait déterminé à en mettre plein les yeux à son noble invité sujet de bien des controverses. Il n'était pas dans ses habitudes d'ailleurs de faire languir le Comte de Rougelac et lui présenta rapidement un étrange personnage, une femme à l'attrait certain dans sa robe rouge, mais il était encore bien loin de savoir quelle surprise l'attendait. S'armant d'une coupe de vin, le quadragénaire suivi du regard Guy qui semblait fort stimulé par la présence de cette inconnue qu'il s'empressa de présenter à ce dernier.

S'il y avait foule ce soir et que les étoffes se froissaient subtilement les unes aux autres, l'espace pourtant réduit ne semblait pas porter le moindre préjudice aux mouvements de la jeune femme qui se fit rapidement présenté au Comte. Ainsi, il s'agissait de la fameuse danseuse qui animerait les festivités du soir... intéressant. Et pour renforcer ce début d'intérêt, cette "Cérène" se voulait à la fois chaude et distante, un savant mélange qui ne pouvait que nourrir la curiosité. Victor n'eut d'ailleurs le loisir de lui répondre, un simple hochement de tête de convenance et la féline s'en retourna, de quoi frustrer dans le bon sens du terme.

Serrant sa coupe non sans jamais quitter du regard cette femme aussi étrange que déroutante, Victor inclinait légèrement la tête sur le coté pour mieux écouter son interlocuteur qui lui donnait quelques éléments de réponses fort appréciable. L'interruption soudaine du Guy força le mondain à quitter son attention de la fuyarde pour aviser ce dernier d'un haussement curieux de sourcils.

- Comment puis-je ne pas m'impatienter à découvrir ce que cette belle effrontée est capable de faire, surtout après que vous m'ayez vanter ces talents, mon cher.


C'est alors que la magie opéra sur scène alors que Victor restait côte à côte avec le Sieur de La Fouille. Tout du long de la prestation de Cérène, Victor en restait pantois et interdit de porter sa coupe à ses lèvres au risque de manquer un mouvement de corps, un aperçu de ses courbes, un regard envoûtant. Rougelac n'était évidemment pas le seul à s'en retrouver subjugué, ensorcelé, envoûté par la saltimbanque dont le numéro qu'elle entreprenait électrisait la foule. Un spectacle plein d'ivresse et de sensualité s'offrait aux yeux du Comte qui s'en retrouvait autant charmé que pouvait l'être ses semblables. Il fixait rêveur son regard félin, son déhanché ravageur. Ses lippes intensifiait l'expression d'un visage a la fois doux et effronté.

Finalement, Rougelac fut tiré de quelques fantasmes par la voix de Guy venant lui murmurer sa vantardise qu'il n'avait point voler. Alors, sans quitter le spectacle dont il se délectait, Victor vint murmurer en retour avant de s'offrir un gorgée vin tandis que devant lui, la saltimbanque venait offrir quelques prouesses acrobatiques et corporelles.

- Par tous les Trois, Guy, vous frappez fort ce soir. Vous nous faite l'honneur d'un spectacle hors norme. Quelle... artiste venez-vous de dégoter.

Le vin coulait dans sa gorge mais c'était comme si rien ne venait désaltérer sa soif.

- Un prodige ! Tout simplement. Pourrais-je continuer à vanter vos soirée dans mon entourage, assurément.

Son regard se perdit volontiers sur cette gracieuse longueur de jambe qui s'affichait à ses yeux et il se délectait sans retenu du rôle qu'offrait Cérène et qui ne tarissait pas d'éloges. Mais à mesure de cette prestation, Victor ressentait le besoin de ne pas rester qu'un spectateur lambda parmis les autres et vint rajouter dans le creux de l'oreille de son hôte.

- J'imagine qu'elle vous a coûté cher. Peut-être me montrerais-je bon mécène si durant la soirée, vous seriez enclin à me laisser l'exclusivité d'une de ses prestation.

Il lui adressa un sourire léger mais entendu. Victor laissait clairement sous entendre qu'il serait prêt à alléger les dépenses de Guy de la Rouille pour cette coûteuse soirée.

- Une offre a prendre ou à laisser mon ami. Mais je vous laisse le temps de réfléchir, la soirée ne fait que commencer après tout. Prenez-en seulement bonne considération. En tout cas, vous voilà bien avisé de nous offrir ce divertissement.


Acheva-t-il en vidant d'une traite sa coupe et reportant alors son attention sur cette sirène à la fois à portée de doigts et pourtant si inaccessible.
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Cérène BoiserelSaltimbanque
Cérène Boiserel



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MessageSujet: Re: De feu et de bois   De feu et de bois EmptyDim 22 Déc 2019 - 11:29
Les jeux de manipulation.
Guy sourit.
Victor en est un des pionniers. Sa subtilité, sa finesse d’esprit se traduisent dans les mots qu’il choisit et dans le ton dont il les habille. Ebloui par la piquante Saltimbanque, Guy l’écoute en portant un verre à ses lèvres.

«— Elle vous a donc intrigué. » Oui, évidemment, quelle logique, c’est qu’elle est intrigante cette sirène de braise – irrésistiblement distante selon ses humeurs, follement enjôleuse dans ses courbes qui affolent et hurlent un appel aux sens. “Une prestation privée, Messire ?” Pourquoi une pointe de jalousie, d’envie peut-être, flotte dans l’air tout à coup.

Il se reprend.

Guy a déjà perdu, Victor a visé juste et fort, assez pour ouvrir les blessures béantes de sa trop grande avidité insatiable. La membrane de cette avidité, sensible, vibrante et délicate. En cas de choc, elle reste meurtrie, marquée et hantée par la peur d'être fauchée par ce chaos purulent des marais. Guy est un matérialiste, un passionné de fortune qui n’est plus que factice, illusoire. Il trouve la sécurité dans la puissance de l’argent, entre les murs et les parures. Il n’est rien d’autre qu’un homme angoissé par son âge et la peur d’être dévoré et trouve son réconfort dans les mots de Rougelac.
Et que les Trois le pardonne mais dans le jeu de la Haute, tous les coups sont permis.
Mais c’est un paranoïaque et il n’a pas pour habitude de se plier sans rendre la pareille.
Son attention s’éveille vers Victor et il hoche avec nerf la tête.

«— Je vais voir ce que je peux faire » Laisse-t-il suspendre avec un sourire mystérieux et une lueur étrange brille dans le coin de ses yeux. Ne pas montrer que tout est acquis pour le maintenir dans une espèce d’attente où Guy sera le fervent salvateur.

Mais si Guy est un matérialiste il n’est pas idiot grâce à cette paranoïa carnivore et agressive. Sous sa pseudo apparence bouffi, ses traits appâtés avec l’âge, étire son air aristocrate et renforce son autorité naturelle. Avec l’âge et l’expérience, son intelligence stratège l’a permis de toujours retomber sur ses pattes quand bien même s’il n’est qu’un homme dépouillé de richesse, un fantôme rongé par l’âge dont la puissance n’attire plus personne. Il n’est plus qu’une vulgaire carcasse qui un jour se fera dévorer par les vautours.
Mais dans le jeu de manipulation, il suffit de tout savoir camoufler. Et si Guy se laisse tenter par Victor, lui a appuyé sur la faiblesse des femmes pour également le faire plier. Victor aime la chair de la femme, s’y perdre, il aime la séduction autant que Guy raffole de l’argent.

Finalement, qui tient l’autre ?

Laissez-moi voir ça avec elle.” Il lui accorde un demi-sourire en réponse. Se sont-ils compris ? Ont-ils compris qu’ils viennent tous les deux de se mettre à terre en même temps. Si vous permettez. D’un hochement de tête poli, il laisse sous-entendre que la conversation est finie et se retire.

Une domestique – une poignée de longues minutes après s’avance vers Victor, mal à l’aise.

« — Messire, excus-… Elle se reprend. Permettez-moi de vous déranger ; pouvez-vous me suivre, s’il vous plaît ? »

Une bouteille de vin entre ses mains, elle se met à quitter l’effervescence et les voix de la soirée ne sont plus que des échos lointains dans le château. Là où la lumière avide éblouissait la salle principale, les couloirs ne sont plus que timidement éclairés par quelques bougies éparpillées çà et là. Elle le fait rentrer dans une salle isolée, où quelques coussins sont disposés, des fruits aussi et surtout faiblement éclairée.
Guy ne plaisante pas quand il faut gâter ses invités

«— Je vous en prie, prenez place Messire » Encourage la domestique, disposant la bouteille juste sur la table, le plus proche de lui. « Je vous souhaite une bonne soirée. » Achève-t-elle dans une courbe polie, signe de sa soumission à son rang. Elle s’éclipse timidement, presque d’une manière précipitée.

Soudain, le silence est brisé par la porte qui s’ouvre délicatement.

Cérène est là.

Le bruit de la soirée réduit à néant, ne reste que l’aura embrasée de Cérène qui rampe au sol comme un océan de feu menaçant avant de remonter le long des murs. Le fracas des vagues de flammes pourpre et les pulsations démentes ondule dans l'air comme un incendie invisible. D’une main nonchalante et féline, elle la glisse dans sa chevelure sombre qui ondule dans son geste comme un ruisseau d’ébène, avant de saluer Victor de Rougelac.

Bonsoir à nouveau, messire. Ronronne-t-elle, distante et pourtant si enflammée à la fois, alternant la glace et le feu. Vous avez demandé mes services ? S’asseyant à ses côtés, d’un geste d’une nonchalance sensuelle, elle lui sert un verre de vin qu’elle lui tend ; retenant ses doigts entre les siens. Il y a néanmoins une condition, j’imagine que Guy ne vous en a pas parlé. Le scannant doucement du regard en attendant sa réponse, elle reprend d’une délicate fermeté. Aucun contact physique sinon la danse s’arrête. Avertit-elle, charmante et joueuse, presque défiante en relâchant sa prise autour de la sienne tandis qu’elle se redresse.

Elle se place face à lui ;
Son visage assombri par l'ambiance tamisé attise la braise verdoyante dans la courbe de ses yeux, mais au moindre sourire son expression prend la beauté ambigüe d'une lame prête à s’enfoncer dans la chair.

« Souhaitez-vous que je chante ou que je danse ? »

Un musicien arrive doucement et se place silencieusement à l’abri des yeux de Victor dans un angle.

Cérène, reprend, un brin lascif. Balançant doucement son bassin Comme une panthère endormie qui s’apprête à s’éveiller dès que les notes chanteront dans cette salle.

« Ou préférez-vous vous laisser surprendre ? »

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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: Re: De feu et de bois   De feu et de bois EmptyMer 1 Jan 2020 - 10:59
Intrigante n'était qu'un euphémisme car depuis que le Comte de Rougelac avait posé son regard sur cette danseuse, tout chez elle le fascinait. Comment diantre pouvait elle dégager un tel pouvoir d'attraction ? Ses hanches se mouvaient dans un rythme endiablé, son regard était hypnotique et il n'était pas surprenant qu'elle captive l'ensemble des invités de sa prestation.

Cupide, avare, orgueilleux, Victor ne pouvait vouloir que posséder un tel joyaux et au fond de lui, il jalousait son hôte d'avoir dénicher avant lui un tel trésor. Alors lorsque le mondain sollicita un divertissement privé, Guy laissa entretenir un suspens pourtant feint. Evidemment, il ne pouvait refuser à l'illustre Rougelac une telle sollicitation et finalement qui de l'un ou de l'autre avait ployer le genou ? Était-ce d'ailleurs important ? Alors même que cela satisfaisait chacune des partie ?

La Rouille s'en retira non sans lâcher un demi sourire entendu à son invité de marque. Tout était dit, laissait à présent a organiser cette prestation privé, Victor en était convaincu même si chacun minute d'attente parurent représenter des heures. Mais tout tout venait à point à qui savait attendre, ainsi lorsque le Gouverneur de Sombrebois fut finalement interpellé par une domestique, il comprit immédiatement que sa présence dans la salle de réception touchait à sa fin.

Avisant du regard quelques compagnons de discussion, il inclina légèrement la tête avant de prendre congé et suivre la femme qui portait une bouteille. Très vite, le brouhaha des festivités ne fut qu'un lointain souvenir alors que Victor arpentait les couloirs du domaine de la Rouille, impatient d'obtenir enfin l'exclusivité de cette être aussi charismatique qu'envoutant. Le cocon que lui offrit Guy semblait être à la hauteur des espérances du Comte de Rougelac qui s'engagea bien volontiers dans la pièce avant de s'installer massivement sur le tapis de coussin jonchant le sol. Guy n'avait pas lésiner sur les moyens assurement pour combler son invité qui lui promettait une bonne bourse.

Détaillant la domestique alors qu'elle déposait la bouteille sur une table basse, Victor fut amusé de la trouver timide et ne manqua pas de la taquiner lorsque cette dernière s'éclipsa.

- Tu remerciera ton maître et que personne ne me dérange, mit a par toi et toi seule.

Ce faisant, lorsque porte fut close, Victor n'eut pas le loisir de profiter de quelques sucrées victuailles que déjà la créature fantasmatique fit son apparition dans une mise en scène qui émoustilla sans complexe le riche mondain de l'Esplanade. Cette arrivée, digne d'une créature de l'au-delà, d'un rêve ou d'un plaisant cauchemar, tétanisa presque le sang bleu qui ne perdit pas une miette des moindre mouvements qu'offraient cette silhouette tentatrice.

La sulfureuse et enflammée féline vint alors saluer son exclusif spectateur en venant s'asseoir tout à côté de lui, prenant la peine de lui servir une coupe du précieux nectar carmen mit à sa disposition avant d'énumérer ses conditions ou tout du moins une condition et pas des moindre. Alors qu'elle sondait son regard, il secoua la tête.

- En effet, Guy s'est bien réserver de cela.

C'est alors que Cérène, qui retenait ses doigts entre ceux du Comte, averti avec autant de douceur que de fermeté qu'il lui était interdit de la toucher au risque que la prestation s'en retrouve écourté. Se saisissant de la coupe, il fixa la panthère de feu droit dans les yeux avant de lui répondre avec une assurance faussement décontractée, finissant sur une note taquine.

- Il sera fait celon votre bon plaisir. Même si... mieux vaudrait il me lier les mains pour éviter toute ardante tentation car vous savez faire tourner les têtes ma chère.

Ce faisant, le sang-bleu prit une gorgée de vin avant l'entrée du musicien et l'invitation quand à la tournure des réjouissances par cette créature venant de la Mère Tentatrice, si cette dernière pouvait exister. Il hocha de la tête lorsque Cérène, lascive ondula a nouveau du bassin. A cet instant, Rougelac luttait pour ne pas accompagner le tempo de se corps se trémoussant suavement devant lui et invitant à la luxure. Il posa alors sa coupe, gardant tant bien que mal le contrôle de son esprit.

- Surprenez moi. Laissez libre cours à vos talents. Je n'ai point sollicité auprès de Sieur la Rouille votre exclusivité pour que je vous dicte vos démarches. Mais sachez que si vous tenez vos promesses, je ferais en sorte que cette interlude ne soit point le dernier.

Il lui adressa un sourire à la commissure de ses lèvres avant de s'enfoncer dans les coussins, prenant une pose bien moins altière et plus décontractée.
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Cérène BoiserelSaltimbanque
Cérène Boiserel



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MessageSujet: Re: De feu et de bois   De feu et de bois EmptyJeu 12 Mar 2020 - 19:19
Cérène affiche alors un léger sourire amusé en arquant un sourcil incrédule, à peine perceptible, s’interrompant doucement, ses yeux se plissent d’un air malicieux.

« — Réellement ? Vous désirez être surpris ? » L’interroge-t-elle railleusement. « Si ce n’est que ça, alors ça peut s’arranger. » Ronronne-t-elle d’une voix traîtreusement calme.

Et pour lier l’acte aux paroles, elle dénoue négligemment le foulard enlaçant sa taille marquée avant de l’enrouler avec lenteur autour de sa main, juste entre le pouce et l’index. S’avançant comme un chat paresseux jusqu’à Victor, elle se retrouve rapidement proche de lui et le domine de sa hauteur, s’étirant face à lui comme une grande flamme brune désordonnée et malicieuse. Du bout de son index, Cérène redresse le menton du noble. L'homme, un quadragénaire, portait sur les traits labourés de son visage l'histoire de sa vie : des rides bordant le coin de ses yeux, approfondissant le bleu électrique de ses iris, le targuant d’un regard intelligent qui ne se détourne pas. Pourtant, au fin fond du creux de ses pupilles brillent comme une pulsion sauvage qui attire l’attention de Cérène.
Ses doigts fins courent des paumes de mains de Victor jusqu'à ses poignets.

« — Vous permettez, sire ? »

Enroulant lentement le foulard autour des poignets de Victor sans ne serait-ce dévier le regard du sien. Ses yeux langoureux, d'une profondeur insondable s'étire dans une jungle de vert menaçant, un linceul de satin vert. Brillant d’un farouche et étrange lueur à la lumière d'une bougie vacillante, son regard sonda celui de Victor dans une cruelle mais subtile provocation. Qu'il le voie ce corps dont la flamme le brûle, que ses artères bouillonnent et que son désir lui embrase et lui consume les entrailles.

Il devait ne voir qu’elle, ce soir-là.
Il devait ne vouloir qu’elle, ce soir-là.
N’était-ce pas ce qu’il avait réclamé ?

Terminant de lui lier les poignets, elle se recule lentement de quelques pas adroits.
La lumière semble diminuer d'elle-même, tous les angles de la pièce et les bibelots furent comme plongé dans l'obscurité et bientôt, dans la pénombre, Cérène se hissait royalement à la portée du regard de Victor.
Ses hanches se mirent à onduler comme un océan déchaîné, les rouleaux des vagues se fracassant contre les écueils projetant des trombes d'eau brûlante. La lumière des myriades de bougies illuminant la pièce dansante ondule sur les murs, y projetant l'ombre sensuelle de Cérène. Soudainement la musique se tut, entrainant un silence aussi lourd qu'inattendu dans la salle, seulement comblé par le frottement timide des cordes. L'ombre de Cérène s'étirait maintenant jusqu'à Victor et ondulait dans une danse hypnotique, quasi reptilienne. La musique reprenant avec plus d’intensité, les yeux fermés, Cérène faisait l'effet d'une redoutable et séduisante sirène. Elle ouvrit enfin les yeux, faisant doucement danser autour ses bras qui émergeaient de son dos, louvoyant comme de superbes pythons, insolents et pleins de souplesse. Ses mains ondulant avec délicatesse dans le vide et caressant un ciel étoilé invisibles de ses doigts agiles.
Ses gestes devinrent plus contrôlés, mieux maîtrisés tandis que la musique semble s’étouffer derrière elle. Terminant dans une pose gracieuse, elle affiche une légère révérence pour souligner la fin de sa danse en accompagnant d’un léger mouvement de bras. Le laissant plongé dans un silence un instant, Cérène distingue sa silhouette faiblement éclairée par les bougies, comme une ombre.

« — Messire » Tranche-t-elle, écartant le silence à nouveau. Un sourire malicieux vient étirer doucement ses lèvres. « J’espère que tout ceci a comblé vos envies. »

Était-il conquis ? A vrai dire, la pénombre l’empêchait de trancher réellement. Elle percevait toujours le bleu électrique de ses yeux mais n’arrivait pas y lire la lueur indéchiffrable qui y dansait.
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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
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MessageSujet: Re: De feu et de bois   De feu et de bois EmptySam 14 Mar 2020 - 8:12

Prenant au mot son unique spectateur d'un soir, Cérène s'employa à le satisfaire derechef. Toujours féline non sans user d'une fausse paraisse pour accentuer ses mouvements très certainement, la saltimbanque offrit au Comte de Rougelac une parade sensuelle qui se solda par une domination physique ne laissant Victor insensible. En émoie, il se dandinait nerveusement sur son assise faite de coussin, se délectant des formes, des courbes, du moindre mouvement qu'exécutait la diablesse face à lui avant qu'elle ne le surplomb pour enfin lui demander la permission ni plus ni moins de lui lier les poignets.

En temps normal, le mondain aurait certainement refusé, craignant une machination contre lui, mais le pouvoir hypnotique de Cérène semblait avoir raison de toute forme de retenue. Son coeur semblait palpiter, battre la chamade, même si aucun sentiment amoureux n'était présent. Non, il y avait cette excitation clairement palpable qui envahissait et lorsqu'il senti ces mains liés par le bout de tissu, le quadragénaire sentait pulser son sang dans ses veines. Les moindre contact avec la délicieuse créature aux allures aussi félines que reptiliennes étaient jouissif, Victor gagnait une étrange ivresse qu'on ne pouvait décrire par des mots.

La pénombre ré-haussait la prestation exceptionnelle de cette danseuse qui fascinait et qui semblait convoité par ses talents multiple. Au rythme de la musique, Cérène s'évertuait à faire languir l'homme qu'elle venait de ligoter pour son bon plaisir personnel. Sa souplesse déconcertait Rougelac qui semblait conscient de jouer et c'était paradoxal, avec le feu. Peu habitué à offrir la moindre faiblesse, Victor n'avait jamais été aussi vulnérable de toute sa vie de noble influent. Si Cérène avait été mandé pour éliminer l'intriguant personnage, il aurait été alors aise d'utiliser le moyen de son choix pour ôter la vie au sang-bleu. Ce sentiment de danger, mêlé à l'aphrodisiaque qu'incarnait cette Sirène aux notes tantôt féline, tantôt reptilienne, galvanisait Victor qui dévorait du regard la sulfureuse brunette.

A n'en point douter, malgré la pénombre, elle pouvait voir l'azur du regard de Victor, entièrement conquis sans qu'elle puisse sembler le déchiffrer. En cet instant, elle semblait le posséder corps et âme et l'expérience plaisait au Comte. Tout du long, Vitor n'avait su ou pu sortir la moindre syllabe, au mieux il avait pu entre ouvrir les lèvres sans que rien ne s'en échappe. La danse prit fin de manière extraordinaire, Cérène offrant une pause qu'on pouvait qualifier de divine.

- Ne bougez plu... Si j'avais sous la main le plus Grand Peintre de Marbrume, je ferais coucher cette pose sur une toile.

Les mains toujours liées, il scruta la demoiselle, reprenant peu à peu une once d'esprit qui l'avait quitté depuis bien longtemps ce soir.

- Vous avez bien plus que comblé mes envies. Vous êtes une artiste... je n'ai pas les mots pour qualifier vos talents. Je pourrais applaudir la performance si mes mains n'étaient plus liées.

Dit-il avec un soupçon d'amusant mêlé à l'inquiétude de réaliser qu'il n'était effectivement pas libre de ces mouvements. Cherchant à ne rien faire paraître, il continua de deviser.

- Je crois que vous pourriez faire fortune avec ce genre de prestations et j'aurais bien un carnet d'adresse assez fourni pour vous satisfaire et arrondir nettement vos fins de mois ma chère.
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Cérène BoiserelSaltimbanque
Cérène Boiserel



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MessageSujet: Re: De feu et de bois   De feu et de bois EmptyLun 20 Avr 2020 - 12:58
Les yeux de Victor s’étirèrent dans la pénombre comme ceux d’un faucon, et dont le regard clair semblait se parer de flammes bleues. Elle s’est enivrée de ses flatteries et de ses yeux qui la caressaient sans la toucher. Sa voix, grave et légèrement tremblante, résonna longuement dans la salle, prenant le temps d’installer sa toute puissance. De simples mots, il transperça Cérène et cette dernière déclina aussitôt les yeux au sol pour résister à cette lueur illusoire. Elle ne voulait pas qu’il voit que la puissance de ses mots venait d’éveiller un désir vif et violent chez elle, celui de ne plus manquer. Le désir se distille comme un poison et étouffe, il prend insidieusement l’ascendant sur l’esprit et le corrompt. Cérène désire fort, si fort qu’elle désire posséder avec violence et déraison.
Sans le savoir, Victor venait de trouver une faille, une étroite fissure dans cette muraille qu’elle se voulait insaisissable.

Son instinct lui hurlait de fuir, Victor lui faisait miroiter des choses dangereuses, et elle ne voulait pas perdre l’ascendant ni se montrer gourmande ; il fallait y aller doucement, réfréner les pulsions.

« Je vous remercie, ce serait un immense honneur », et elle laisse ses dernières paroles trouer le silence et amputer cette gangrène parasite en avortant ce désir corrosif menaçant, tandis qu’avec une rapidité vive elle se place face à lui, « laissez-moi vous aider à vous libérer, je ne voudrais pas que vous vous sentiez menacés », elle se pare d’un sarcasme envoûtant et piquant tandis qu’avec une délicate retenue, elle défait les liens qui lui emprisonne les poignets avant de nouer lentement le foulard autour de sa taille.

« Vous me flattez Messire, je ne suis qu’une danseuse de rue. » Elle incline sa tête avec respect, cette fois-ci sans le quitter des yeux, « Et vous ne pouvez m’apporter d’aussi grand honneur avec vos mots, alors je vous remercie. » cette fois-ci ses mots sont étrangement baignés de sincérité, pas de fausse flatterie dont la Haute se couvre.

Fière d’avoir éveillé un vif intérêt chez le sang-bleu, Cérène se tenait dans la lumière vive d’un candélabre, arrosée de flamme et creusée d’ombres comme une créature mythique.

Alors elle voit son reflet et le contemple et pourtant elle n’y voit que lui.

« Si vous désirez me revoir, je ne danserai rien que pour vous sans qu’il y ait d’entractes. » Elle se penche à nouveau vers lui, posant sa main juste au-dessus de son épaule, avalant son visage de son ombre, se retrouvant toute proche de lui. « Je m’appelle Cérène, je fais partie de la troupe d’Oscar si un jour vous désirez que je vous montre mon art de nouveau » Elle se dresse lentement avant de faire une délicate révérence. « J’espère que vous ne m’oublierez pas. »

« Avec votre permission, je vais me retirer » Sans lui laisser le temps d’objecter, elle se retire doucement, refermant la porte derrière elle délicatement. Reposant la tête contre le battant en bois, elle se laisse le temps de reprendre contenance.

Son coup était osé, presque insolent mais elle espérait avoir piquer davantage l’intérêt de Victor. Elle sentait qu’il était de ces hommes intelligents, stratège, efficace et méthodique ce qui renforçait sa méfiance. Ce genre d’homme était de ceux qui se battaient avec l’esprit et ils étaient tout autant dangereux que ceux qui se battaient de l’épée. Ils endorment la méfiance en vous pointant le bon, vous fait abdiquer avec consentement sans que vous n’ayez le temps de ne rien voir venir. Vous vous retrouvez à leur merci sans aucune possibilité de battre en retraite lorsque vous sortez de leurs paroles hypnotiques.

Il était dangereux mais pouvait s’avérer utile, Cérène ne voulait juste pas qu’il s’aperçoive qu’il pourrait avoir une emprise sur ce qu’elle désirait, qu’il décèle et saisisse ce qui l’anime.

Se décollant de la porte, elle juge bon de s’éloigner de celui qui se révèle être un phare dans ce monde brumeux. Souvent celui qui revêt le masque de bienfaiteur peut se révéler être le plus terrible des bourreaux.

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