Productivité et coopération [Maralina de Bransat]

Juillet, été 1166
Quartier de la milice

Les pas de Bonnet se font lourd, celui qui le chevauche semble être équipé, de son haubert au gorget et au bras d’armure, Baene a enfilé tout son équipement en se dirigeant vers le quartier de la milice vers la caserne. Les violents événements qui ont eu lieux au chaudron inquiète l’homme et projette s’arranger un expédition jusqu’à Sarrant. Certes, cet endroit n’est pas sous ses bannière, mais reste que son titre de banneret était localisé sur ces terres.

Le noble se situ maintenant proche du baraquement de la milice, le bouclier au dos, tenu par une sangle et l’épée au fourreau. Baene de Sarrant se trouve à être bien déterminé à offrir ses bras au service de la milice, dans l’optique que son voyage devienne profitable à tous. Certes, le jeune noble ne s’attend pas à un optimiste positif à son égard pour le moment, préférant aller dans leur sens en offrant ses “talents” pour le moment en les aidants dans leur tâches actuels.

Son entré dans le domaine des miliciens fut plutôt sans intérêt, tous semblent plutôt concentré sur leur occupations en réalité, Meynir tant qu’à lui semble plutôt calme et posé, les yeux mis clos au visage et la lance bien déposé sur son épaule, il a du mal à se remettre de sa soirée, n’étant que très peu capable de dormir depuis le massacre. Il avait vue beaucoup plus de chose que Baene décidément et il en fait des cauchemars.

- Pardonnez moi mon brave, puis-je parler à…

Le jeune noble tente d’apostropher un milicien passant, mais ce dernier donne l’impression de ne pas avoir entendu le bleu parler puisqu’il continu sa route tel un sourd. Le garçon fit une moue et descendit de son cheval vite fait en donnant la gansse à son homme d’arme. L’ambiance est visiblement non chaleureuse, les gens semblent fatigués, aigries et amaigries, ces hommes et femmes travaillent si fort tout de même.

Les cheveux attachés et la barbe peu entretenu, Baene s’avance un peu en laissant son garde attendre au portail. À un moment ou à un autre, il finira par tomber sur quelqu’un pour l’aider. Son regard se braque soudainement vers une personne, tel une blanche étoile sorti de nul part, son esprit fut rapidement saisi par la milicienne passante. Blanche tel la lune, le noble ne peut pas s'empêcher de la fixer quelque secondes tel un homme peut regarder un ours croisé dans la forêt. Après cela, il se mit à examiner la personne, elle semble froide en réalité, de ses cheveux blond, le soldat devant lui ne lui donne pas l’impression de vouloir rire. D’un pas tout de même sur de lui, il vint approcher la femme sans se poser de question.

- Il est possible d’avoir un entretien avec un ou des miliciens? J’aimerais aider pour les rondes extérieur.

Il ne se risque tout de même à la touche pour captiver son attention, mais il s’engagea tout de moins avec un signe de la main pour qu’elle l’écoute au moins un minimum.

La matinée se déroulait tranquillement. La jeune milicienne devait partir en mission de reconnaissance avec un autre membre de coutillerie. Rien qui ne sortait réellement de l’ordinaire par les temps qui courraient, néanmoins la milicienne sortie dans la cour pour se rendre a l’écurie, prête à affronter les épreuves que la journée lui amènerait…

«Il est possible d’avoir un entretien avec un ou des miliciens? J’aimerais aider pour les rondes extérieures.»

Et les surprises aussi apparemment… Maralina s’arrêta net alors qu’elle vit l’homme devant elle. Impassible, elle observa discrètement son armure et l’épée qui pendait a sa ceinture. Définitivement un noble, tout son équipement, sa stature, sa façon de parler… Elle l’observa quelques secondes, se demandant si elle l’avait déjà croisé dans une quelconque soirée mondaine, mais cela lui semblait déjà si loin et si futile que sa mémoire semblait avoir vite oublié cette partie de sa vie d’antan. La milicienne haussa des épaules. «Je suis milicienne. » Dit-elle d’un ton vague. «Je ne peux prendre quelconque décision pour vous, Messire. Sachez que les missions sont loin d’être des plus nobles. » Cela ne prit que quelques secondes avant qu’elle ne ressente un énorme coup sur son épaule, une marque d’affection qu’une seule personne avait le don de faire. «Alors Bransat, je croyais que tu partais faire cette mission rapidement? C’est pas le temps de faire connaissance avec quiconque s’aventure ici. » Charles Aubernard, son coutilier, se retourna vers le Noble, le détaillant de haut en bas avant de se redresser soudainement, semblant prendre conscience du statut de la personne qui lui faisait face. «Messire, je me présente, Charles Aubernard, Coutilier de la milice extérieur. Que me vaut le plaisir de votre visite? » Intriguée, la jeune milicienne retourna ses prunelles cendrées vers son coutilier. Quel changement d’attitude! À croire que soudainement ce dernier se prenait un peu trop au sérieux… Maralina secoua discrètement la tête avant de rétorquer; «Il veut aider la milice extérieure.» Ce fut au tour du coutilier d’afficher un air surpris, avant de retourner son regard dur vers le Noble. Certes, le Roi avait demandé à quiconque le pouvait d’aider la ville le plus possible, mais de l’a envoyé un sang bleu dans la gueule du loup sans être préparé… C’était presque du suicide.

Charles resta silencieux quelques instants, tentant de déterminer la meilleure option. Il ne pouvait certainement pas cracher sur l’aide de l’homme, mais il ne pouvait pas l’envoyer faire n’importe quoi. Son regard se posa soudainement sur la jeune milicienne à ses côtés. Qu’avait-il à perdre à l’envoyer avec Bransat? Charles haussa les épaules; «Si vous le désirez Monseigneur, vous pouvez aller avec Bransat. Elle allait explorer un sentir près de Conques pour s’assurer qu’il était sûr. » Charles observa Maralina quelques instants, tentant de déterminer le regard interdit de l’ancienne Sang bleu. «Cela t’évitera d’aller avec Guillaume. » La mission n’était pas nécessairement dangereuse en soi, et Conques était assez près de Marbrume, et il se doutait bien que le Noble était probablement accompagné de quelques gardes qui assureraient la vie de leur suzerain coute que coute. Maralina haussa les épaules, peu importe qui l’accompagnerait, elle s’arrangerait pour que la mission soit réussite. La milicienne acquiesçât et se retourna pour aller préparer son propre étalon pour la mission. Charles la suivit rapidement du regard, avant de s’adresser une nouvelle fois au Noble. «Soyons clair, Messire. Les choses peuvent rapidement changer en dehors des murs. Je vous conseille fortement de suivre les indications de Maralina. Elle est peut-être jeune, mais elle sait ce qu’elle fait. Je m’en fous que vous soyez Vicomte ou le roi en personne. Ce qui se passe derrière les murs n’en a rien à faire que vous soyez sang bleu ou pas. » Charles savait qu’il allait probablement se faire réprimander pas son sergent si son altercation avec le Sang-Bleu lui parvenait. Mais il lui semblait beaucoup plus importe de mettre les points sur les i que de perdre un membre de sa coutillerie pour qu’un noble se sente un peu mieux… «Vous pouvez l’attendre à la sortie. Elle ne sera pas très longue.» Sans attendre une quelconque réponse, le coutilier se retourna pour aller rejoindre Maralina qui scellait Irto.

«Peu importe ce qui se passe, soit prudente. Je me fous de son titre. C’est toi qui gères cette mission. Ramène le en un morceau. » Maralina redressa sa tête vers Charles qui semblait extrêmement sérieux. Elle acquiesça, avant de mettre son pied sur l’étrier et s’installer sur sa monture. Charles lui tendit rapidement sa sacoche de prévision qu’elle passa rapidement sur l’une de ses épaules, avant de mettre son étalon en route. Elle rejoignit rapidement le noble qui semblait l’attendre patiemment à l’entrée de la caserne. «Vous êtes prêt?» lui demanda-t-elle en essayant d’être le plus enthousiaste possible. Elle avait le sentiment que cette aventure ne serait définitivement pas de tout repos…

PNJ

À la grande surprise de Baene, il ne réussi pas à ressentir si oui ou non son aide semble apprécié, mais dans tous les cas, il reste silencieux et ne répond que de hochement de tête au mots du supérieur. Le garçon ne démontre aucun envie de s’obstiner avec quiconque, n’étant que banneret, il ne veut que faire son travail et protéger le peuple au nom de son roi, tel est son rôle dans cette monarchie. N’étant que peu connu, Baene compris tout de même les craintes de ce Charles Aubernard, il ne souhaite pas perdre son élément, peut-être sont t’il de la même parenté? Qui sait. Dans tous les cas, le garçon se fit poliment présenter la porte et en fit sa destination sans vraiment donner de réponse autre que du non verbal.

À l'arrivée au portail, Baene fit signe à Meynir de se tenir prêt à partir. Le jeune homme, de sa chapelle cabossé, vint reprendre sa lance déposé sur un mur en murmurant quelque paroles que le noble ne put entendre, surement un mélange de jurons et prière.

- On va avoir une milicienne avec nous, elle va diriger la “promenade”.
- Une femme? Nous guider en lieux hostiles? Les miliciens ne vous respectes vraiment pas à ce que je vois…
- Ne t’en fait pas Meynir, Nous avons déjà fait plus longs voyages tout les deux et elle semble être à son affaire.
- Je l’espère bien ser, il serait dommage que nous…

Il fut coupé par l’arrivé de la femme en question, non pas par les mots qu’elle prononce, mais par le visage de cette dernière. Décidément Meynir avala sa salive et sourit bêtement. “Madame.” fut sa réponse, alors que Baene, lui, ne fit qu’un léger signe de la tête en signe de confirmation. Il prit ensuite la parole et ses mots furent clair, direct et honnête, se disant qu’elle en avait surement rien à faire de parler avec eux trop longtemps.

- Mon homme d’arme est léger et doué à la lance, tant qu’à moi, je ne souhaite pas que vous me traitiez tel un noble en promenade, je suis un banneret local de Marbrume et je ne fais que mon devoir en vous accompagnant sur ces terres. Nous avons deux voyages d'expérience de quatres nuits hors des murs depuis la fange, mais nous ne vous contraindrons pas, dites vos idées et vos plans et je participerai. En cas d’actions, nous nous plierons à vos consignes sans débats et sans désordres.

Il termine son discours d’un léger sourire poli, certes, elle pouvait voir facilement les yeux de l’hommes entouré d’un noirs, pochées de fatigues et de manque de sommeille “Ser Baene de Sarrant est mon nom… J’ai oublié de mentionner ce détail et voici Meynir, nous avons chacun un cheval, ils pourront transporter des vivres au besoin.” Le cheval fit un léger parcours en rond pour se diriger lentement vers la sorti, sans non plus la franchir car Baene ne veut pas ouvrir la marche, c’est à elle de le faire.

- Sur ce, je peux ouvrir l’ambiance d’une blague mon seigneur! Dit Meynir de manière enjoué, cherchant à piquer un peu d’amusant dans l’air.
- Non Meynir… je ne crois pas que ce sois le temps, peut-être plus tard.

Le soldat fit un soupir déçu mais ne s'obstine pas, venant caresser la crinière de son cheval en venant légèrement regarder la femme.

- Et vous mademoiselle, je suis curieux de savoir si vous êtes bien apte à…
- …Ne la confronte pas Meynir, elle est notre compagnon.
- Mais bien sur que non mon seigneur, je suis tout simplement curieux de savoir avec qui nous allons voyager, c’est mon devoir de vous protéger.
- Excusez le, milicienne. Dit le noble après avoir roulé des yeux suite au parole de son homme d’arme. Il est tout simplement à cran depuis un moment.

Meynir s’écrase finalement sur sa selle en regardant le ciel, démontrant alors à la femme qu’il lâchait l’affaire.

Maralina ne manqua pas l’expression de ses deux niveaux compagnons de fortune, si l’un semblait surpris de se retrouver avec une jeune femme, l’autre semblait profondément fatigué, comme si ses nuits étaient hantées par les cauchemars. Sans dire un mot, elle écouta attentivement le discours ainsi que les présentations de son homologue. Ser Baene de Sarrant… elle se disait bien que c’était un noble. Devait-elle lui révéler qui elle était à son tour? Les autres nobles avaient tellement dit du mal sur sa famille lorsqu’elle avait abandonné ses titres, que peut-être valait-il mieux le tenir secret. Après tout, combien de cette mission dureraient -elle? Un ou deux jours tout au plus? Mais rester là à mentir aurait été à l’encontre de tout ce qu’elle croyait. Elle voulait prouver qui était les Bransat, et elle avait la chance de le faire, là, maintenant, qui plus est devant un de ses anciens pairs. Son visage resta de marbre alors que le banneret fit tourner son cheval en rond avant de s’arrêter tout près de la sortie. « Votre discours est noble Messire, mais sachez que ceci ne devrait qu’être qu’une mission d’exploration. Si un Fangeux se montre, nous partons. Nous ne sommes pas assez nombreux pour les affronter. Quant à vos expéditions, bien qu’elles me soient bien noble, je ne crois pas qu’elles vous ont préparé à quoi que ce soit. Tout peut changer très rapidement dehors. Là où nous allons, les Fangeux ne sont pas la seule menace, et nous ne pouvons très bien tomber sur un groupe de personnes mal attentionnées. Néanmoins… » Dit-elle en prenant une pause, tout en soutenant le regard de son interlocuteur; « Je ne suis pas la sagesse incarnée, nous allons dehors ensemble, nous travaillerons ensemble. » Son regard cendré se retourna légèrement vers l’homme d’armes du banneret; «Si cela vous convient à vous aussi, Meynir. » Si son expression s’était légèrement adoucie, cela ne voulait pas dire qu’un quelconque sourire était apparu sur le visage de la donzelle. Elle connaissait que trop bien les dangers qui les attendaient, et ce n’était pas le moment de jouer du coude. Soi, ils travaillaient ensemble, soit ils avaient peu de chance de s’en sortir.

La milicienne claqua légèrement la langue, et l’étalon se mit doucement en marche vers les grandes portes de la caserne. C’était bien de faire connaissance, mais l’on devait aussi faire avancer les choses… Maralina resta silencieuse pendant l’altercation entre le banneret et son arme d’arme. Certes ce dernier semblait avoir un sens de l’humour quelque peu particulier, mais elle se doutait bien qu’il n’y avait aucune intention derrière cela. Puis vint finalement le doute. Ce moment qu’elle attendait avec impatience… Cela aura été trop beau pour être vraie, après tout Meynir ne serait pas le premier à mettre ses compétences en doute. La milicienne tourna la tête pour croiser le regard du dénommé Meynir puis, celui de Baerne. Le visage impassible, elle reprit la parole; « Il n’y a absolument rien à pardonner. Je crois que la démarche de votre garde est tout à fait naturelle. » Retournant son regard vers la route, elle continua; « Je suis milicienne que depuis quelques mois messire. Mais sachez que nous passons tous par un entraînement rigoureux, et que j’ai passé plus de temps à l’extérieur qu’à l’intérieur ces dernières semaines. Autant contre des miliciens que d’autres membres de la noblesse. Cela vous convient-il Messire? »

Sans attendre une quelconque réponse, la jeune femme retourna son regard devant, évitant quelques passants alors que les grandes portes de la ville se dressaient devant eux. Maralina avait toujours cette nervosité qui grandissait à chaque fois qu’elle approchait de ses immenses portes, car tout changeait une fois qu’ils sortaient. Là ce n’était pas le plus fort ou le plus fourbe qui survivait… mais celui qui était le plus apte à changer, à s’adapter. Une fois devant les portes de la ville, la milicienne salua d’un rapide mouvement de tête ses compères qui les laissèrent sortir sans aucun problème. Le groupe traversa rapidement les faubourgs et au bout de quelques longues minutes ils arrivèrent finalement devant la forêt. Maralina arrêta rapidement son cheval avant de se retourner vers ses deux nouveaux équipiers. «Vous êtes prêts? » Puis, se retournant pour scruter la forêt, elle ajouta; «Et si cela a quelconque importance, mon nom est Maralina de Bransat.» Au moins, si elle mourrait aujourd'hui, cela ne serait pas comme une inconnue.