« Droits jusqu’à la Mort. » — Devise d’une coutillerie officieuse, aujourd’hui décriée.
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Je veux que tu descendes au plus profond du trou, jusque dans les plus noires des ténèbres ; en vrai, toute cette merde dans laquelle tu seras au plus bas, Asselin, je veux que tu t’en imprègnes, toi, celles et ceux en qui je crois. Ce n’est que comme ça que tu en sauras beaucoup sur toi, et sur les autres. Et alors tu pourras prétendre au salut.[…]
Tu pourrais partir de la milice et lécher de l’or. Au lieu de ça, comme moi, tu fais le choix de rester parmi ces gens médiocres. Je les déteste. Ils ne voient que leur solde et leur nombril alors que notre espèce a un rôle capital à jouer à cette époque. Nous ne sommes rien ; est-ce une raison pour se complaire dans une existence puérile en proie à la Fange ? Sois intègre. Ou je reviendrai des morts pour te déchoir, et tu me supplieras de mettre un terme à ta douleur, jusqu’à l’agonie.[…]
Prends soin des autres. Je m’en vais rejoindre ma sœur. Je garde nos échanges comme un doux souvenir depuis la voute céleste. »
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Rémi Asselin naquit un beau jour de printemps 1145, témoin de l’union charnelle d’un brave et honnête milicien, Claude Asselin, ainsi que d’une belle roturière, nommée Josseline. Élevé dans la tendresse, son parcours semblait tout tracé et il faisait déjà la fierté de la famille.
En amont, pour garantir la continuité du nom Asselin, la parentèle projetait de procréer, le paternel étant convaincu que sa vie pouvait être écourtée à tout moment au vu de son statut militaire. Et en aval, Asselin suivait dès le plus jeune âge les enseignements de Maître Eugène Gribelin, réputé être le seizième « dominus » du style d’escrime « Vacui Grandi », réputé pour couvrir toutes les formes de combat rapproché en duel mais aussi en mêlée ou, pour les meilleurs, à faire face à plusieurs adversaires.
Claude Asselin, s’il n’était ni un bretteur de renom, ni un bon élève de Maître Gribelin — qui enseignait à la milice — adorait passer du temps avec son fils Rémi pour observer sa progression fulgurante.
Ainsi, marchant parfaitement dans les pas du paternel, Asselin enrôla la milice à 15 ans. Il commença par les tâches ingrates, servant davantage de sous-fiffre aux coutiliers et aux sergents que de véritable instrument de patrouille ou de besogne sérieuse.
Il provoqua toutefois son premier coup d’éclat à 17 ans, où il défit quelques sommités en escrime lors de la Nuit des Serpents. Il était passé de « souffre douleur fils à papa » à « jeune escrimeur respecté ».
Il obtint la licence de « primus » de l’école « Grandi Vacui » à dix-huit ans, devenant ainsi le plus jeune escrimeur ayant atteint le plus haut grade, pouvant prétendre à enseigner l’escrime selon la doctrine de son école dont il maîtrise les plus profondes arcanes. C’était aussi la passerelle pour succéder à Maître Gribelin en tant que dix-septième Dominus mais, Asselin étant trop jeune, trop impatient et trop peu enclin à l’enseignement, il ne s’orientera pas dans cette voie.
Et à raison. Avec l’arrivée de la Fange et la mort de son père, il se retrouva homme de maison par la force des choses. Avec sa mère et ses frères et sœurs à sa seule charge.
Cette situation l’incita à conforter sa position dans la milice et nourrit d’autant plus le profond sentiment de patriotisme qu’il éprouvait à l’égard du duc de Sylvrur. Il était prêt à sceller son destin au bon vouloir de son altesse.
Se sentant investi d’une mission, tant du côté ducal que du côté familial, Rémi développa une dualité telle qu’il se donnait à fond dans les devoirs — capable des pires violences comme on les habituait bien dans la milice — mais aussi capable des plus belles douceurs, tant à l’intention de ses proches que des enfants en général, qu’il aime par-dessus tout côtoyer. C’est notamment le genre de personne à qui on fait appel lors d’exécutions et de chasse à l’homme.
Entre temps, il fit la rencontre de Hérald Dreit, collègue milicien qu’il apprécia malgré sa froideur. Il l’accompagnera d’ailleurs jusqu’à une besogne suicide au Labret, où Asselin et d’autres s’illustreront pour avoir repoussé une attaque opportune de bannis alors que la fange ne manquait pas de frapper. Au prix de la vie de Dreit, et d’autres miliciens morts pour leur duché.
Mais il y avait eu entre temps quelques transgressions ; en effet ; quelques têtes de la milice étaient tombées sous le joug d’Asselin alors qu’il soutenait Dreit dans un soulèvement contre une coutillerie pour prendre le contrôle d’une opération de défense du Labret. Il fut immédiatement appréhendé à la suite de cet épisode fâcheux, sans opposer quelconque résistance, acceptant son sort et sa faute que celle d’avoir suivi Dreit dans son entreprise destructrice.
Revenu sur Marbrume, Rémi demanda l’ordalie pour justifier la « suppression d’éléments perturbateurs dans la milice ». Il se retrouvera en duel seul face à trois condamnés à mort dont il sortira vainqueur, seul en vie.
Si cet incident lava ses méfaits, il lui valu une réputation détestable de la part de ses pairs. On raconte cependant qu’au vu de ses talents et de son passifs, plusieurs coutilleries sauraient étudier son cas…
«
Je n’ai fait que mon devoir. Tant que mes jambes me porteront, je prêterai ma lame au service de son altesse le duc de Sylvrur, quel qu’en soit le prix. »
Accessoirement, il a fait des promesses qu’il aimerait tenir tant qu’il le peut.
Certifiez-vous avoir au moins 18 ans ? Oui.
Comment avez-vous trouvé le forum ? Je ne me souviens plus. Sieur Chantebrume m’a cependant fait savoir qu’il redémarrait l’usine.
Vos premières impressions ? Je suis content de voir que vous reprenez du service. Je vous soutiens au possible et j’espère que vous n’aurez pas trop de déplaisir à m’administrer.
Des questions ou des suggestions ? Pas pour le moment.