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 Qu'importe la détresse pourvu qu'on ait l'ivresse | Merrick

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Serena de RivefièreCoutilier
Serena de Rivefière



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MessageSujet: Qu'importe la détresse pourvu qu'on ait l'ivresse | Merrick   Qu'importe la détresse pourvu qu'on ait l'ivresse | Merrick EmptyDim 24 Nov 2019 - 13:46

16 Août 1166 - Quartier de la milice - Marbrume

D’jà une bonne heure qu’la courtilière était là. Sans un mot, sans un regard, elle était arrivée en fin d’après-midi pour mieux poser ses fesses sur une chaise et ne plus jamais s’en relever. Le reste du monde, elle s’en contre fichait à moitié. Perdue dans ses mœurs, elle ne cherchait qu’à apaiser son esprit. Un verre, deux puis trois, elle ne savait déjà plus. Il y avait des regards curieux, des méprisants et d’autres encore plus cons. Faut dire que c’était rare de la voir ici. Pas l’genre à venir boire un verre seule pour oublier sa vie. Non, si on la voyait c’était souvent bien entourée de sa tite troupe pour fêter un événement ou simplement remercier les Dieux d’être encore en vie. Rien d’étonnant donc à ce que sa présence intrigue. Surtout tout ce qu’elle renvoyait était des regards massacrants. Mauvaise journée ? On pouvait l’dire.


Ses yeux fixaient plus d’la moitié du temps son verre et ses mains. Le reste, c’était instinctif. Dehors, fallait toujours avoir l’œil sur l’environnement. C’était un peu pareil ici. C’était pour ça qu’elle jetait parfois des regards d’travers aux autres tables et alcoolique. Il y a pas si longtemps, elle les aurait jugés d’moins que rien pour passer leur journée à boire et à pleurer. L’ironie voulait maintenant qu’ça soit elle qui s’trouve à leur place. Remarque, aucune larme ne coulait sur ses joues et elle ne se plainait pas encore ouvertement de ses maux. Pas encore. Pour les larmes, elle était plus sûre d’en avoir à verser. Cela d’vait faire quelques semaines qu’elle avait passé ses nuits à le faire jusqu’à finalement ne plus rien pouvoir sortir. C’est qu’elle avait compris que pleurer ne changerait rien, ni son absence ni sa douleur.


Elle aurait pu aller voir ses frères, sa mère, Sydonnie ou même Gondemar pour confier sa peine. Mais très franchement, elle n’avait envie de voir personne. Déjà, parce qu’ils ne pourraient rien faire, ensuite parce que plus de la moitié souffraient certainement tout autant qu’elle. Le reste, elle était bien trop en colère pour y penser. Peu importe le visage, elle avait l’irrésistible envie d’le faire rencontrer son poing pour les plus chanceux et les autres l’épée était une option tout aussi viable. Pour ça aussi qu’elle évitait les gens. Plus froide, plus autoritaire, elle avait aujourd’hui envoyé paitre toute son unité et ses camarades avant d’venir ici. La pauvre tenancière qui ne lui était pas inconnue, n’avait le droit qu’à de froides paroles du genre « un autre ! ». Et lorsqu’le premier mec du coin avait tenté d’venir à elle, c’était assez sèchement qu’il s’était fait renvoyer.


« Hey, ça s’rait pas Dame d’Rivière ? P’lus de prince charmant pour l’accompagner ? »


Le mépris toujours. Peu importe qu’elle soit connue et reconnue pour ses faits et gradées dans l’armée, sa condition finissait toujours par la rattraper. Le poing serré sur son verre, c’était finalement d’un sourire narquois qu’elle releva son visage vers lui.


« Non, qu’un con apparemment. Faut croire qu’les bons hommes s’occupent de défendre la citée p’dant q’d’autres trouvent rien d’mieux à faire qu’pourrir mon temps. »


Intentionnellement hautaine dans ses propres, elle marqua un peu plus son attitude, en passant calmement une main sur crâne afin de replacer sa chevelure déjà bien amochée. Pas moins attentive aux gestes de ces derniers, elle était fin prête à en venir aux mains ou aux armes si besoin.


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Merrick LorrenCoutilier
Merrick Lorren



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MessageSujet: Re: Qu'importe la détresse pourvu qu'on ait l'ivresse | Merrick   Qu'importe la détresse pourvu qu'on ait l'ivresse | Merrick EmptyDim 1 Déc 2019 - 20:38
Est-ce que les choses avaient réellement changé pour Merrick Lorren depuis l'assaut de la fange sur le Goulot devenu Chaudron ? C'était dur à dire, difficile à savoir. De fait, il était -encore- là, à la Chope Sucrée, à boire plus que de raison. Entouré de quelques miliciens, le côtoyant nettement plus pour sa réputation d'ivrogne que pour son rang ou bien son entregent, le piètre homme d'armes siégeait sur sa cour, laissant son regard aller de droite à gauche, ne participant aucunement aux conversations l'entourant. Se sentait-il au-dessus de ces banalités vacillantes sous l'effet des spiritueux et des boissons houblonnées ? Pas vraiment. Son esprit n'avait tout simplement plus souvent le cœur à la fête.

En effet, aussi contradictoire que cela puisse paraître, alors qu'il buvait plus que par le passé, l'ivresse n'était plus matière à satisfaction. C'était son moyen premier pour oublier, pour tenter d'éviter de ressasser les actions morbides et sanglantes qu'il avait commises lorsque les prédateurs de l'humanité avaient pris d'assaut la cité fortifiée de Marbrume. Fonctionnant plus ou moins bien, Lorren ne voulait et ne pouvait imaginer de s'en passer. Ainsi, bien que présent dans cet établissement qui était littéralement sa tanière et sa demeure, les choses avaient changé. Ce n'était plus au comptoir qu'il se tenait, ou du moins la plupart du temps, inapte à participer aux festivités en première loge. Oh oui, son regard ne quittait que très rarement la crinière rousse d'une certaine propriétaire de l'établissement. Pour autant, cette "garde" en était plus lointaine, plus distante.

Toujours est-il qu'il ne pouvait empêcher certains gueulards et fêtards de la caserne de venir le rejoindre à sa table. Souvent trop éméché pour entrapercevoir son allure taciturne, confinée et cachée derrière un masque d'affabilité savamment feinte. Ses yeux ne mentaient que rarement, restant la plupart du temps froid et distant, alors qu'un sourire se dressait sur son visage. "C't'à l'auberge qu'elle lui offrit son p'tit écuuuuu...!" gueula son compatriote de tablée, tirant le jeune homme de sa rêverie.

-"Baisse le ton un peu, Eric." Soupira Merrick.

-"Bah quoi ? C'est toi qui me l'avais apprise !" Rétorqua le milicien beaucoup trop éméché. Pour toute réponse, le coutilier ne fit que pousser un profond soupir. Il ne gérerait pas plus longtemps les pitreries de cet incongru personnage. "Eh, r'gardez. Ça n'serait pas la D'rivière ?" Argua-t-il en dodelinant de la tête en direction de Serena.

Murmurant ce nom qui ne lui disait tout d'abord rien, il fallut plusieurs secondes à l'esprit embrumé de Lorren pour traduire le D'rivière, en de Rivefière. De fait, il connaissait, de réputation seulement, la coutilière de l'externe. Intrigué, il s mit à la regarder. Après tout, il connaissait sa belle-sœur par alliance, sa sergente détestée, mais surtout son frère. Celui-ci avait c'était d'ailleurs enivré jusqu'à en être malade à ses côtés. De plus, Roland l'avait sauvé dans le Chaudron en venant à son secours. Cela faisait longtemps qu'il ne l'avait plus vu. Qu'était-il devenu ?

Embrigadé dans ces réflexions intempestives, son esprit ralenti venait juste de voir qu'Eric avait quitté son assise pour aller rejoindre Serena. Au vu de son état et de son allure, il n'y allait pas par politesse."Et merde..." Soupira-t-il -encore-, en se levant à son tour. Vacillant sur ses jambes, se retenant de peine et de misère à la table, Merrick récupéra sa chope avant de partir sur les traces du stupide et insipide homme d'armes. Mieux valait éviter tout esclandre. En outre, il devait bien ça au nanti, s'assurer que personne ne cherche des problèmes à sa cadette. Oh oui, Lorren ne doutait aucunement que la jeune femme était en mesure de ce défendre d'elle-même. Après tout, elle était de l'extérieur et au même rang hiérarchique que le sien. Et elle, elle devait le mériter. Mais cela ne changeait rien dans l'idée qu'il en devait une à Roland.

Arrivé sur place, voyant que déjà, la rencontre s'envenimait, Merrick offrit un sourire à la milicienne, avant de déposer une main sur l'épaule du stupide être qui se trouvait là. "Ça suffit, Eric." Ce dernier se retourna avec des flammes dans les yeux, outré par les derniers propos de Serena.

-"Eh, vous avez entendu c'qu'elle a dit ?"

-"Oui. Maintenant, retourne à ta place." Cette fois-ci, son regard ne souffrait d'aucune contestation possible. Hésitant et tergiversant, ledit homme décida de rebrousser chemin, probablement plus à cause de la répartie de Serena que de "l'ordre" de Merrick. Partant en bousculant l'épaule de l'ivrogne, il ne put s'empêcher de critiquer la hiérarchie de la milicienne, proférant un "tous les mêmes" qui les mettaient elle et lui dans le même bateau. Charmant. Tanguant sur ses jambes à cause de la bousculade, s'appuyant à la table pour ne pas chavirer pour de bon, le coutilier souffla avant d'offrir un sourire à celle qui descendait d'une lignée de la noblesse. Cette dernière semblait ne pas vouloir être dérangée, dégageant des relents de mauvaise humeur qui repoussaient la plupart des quidams et badauds de la pièce. Cela serait parfait pour lui aussi, qui désirait un peu de calme au milieu de cette tempête.

-" Je serais donc le con qui vous accompagne." Dit-il en s'asseyant, sans y être invité, devant la De Rivefière. "Merrick Lorren, enchanté." Avait-elle entendu parler de lui ? Peut-être, c'était dur à dire... si oui, probablement plus en mal qu'en bien, c'était évident. Déposant ses pieds sur la table, se calant au fond de sa chaise, il se passa une main dans sa chevelure avant de continuer. "Navré pour ça." Poursuivit-il en pointant du menton la tablée d'homme d'armes. Puis tournant la tête à droite et à gauche, Lorren chercha du regard le frère de la jeune femme. Et si lui aussi était présent ? " Roland est-il là ? C'est un bon ami !" Puis, réalisant que le qualificatif était peut-être un peu fort, il réajusta: "...enfin. Une très bonne connaissance, oui." Comme pour s'excuser, il haussa les épaules en offrant un sourire contrit. "À son dernier passage ici, nous étions comme des frères." Termina-t-il en tapant du doigt sa chope et murmurant le mot "alcool" comme causalité de cette promiscuité feinte qu'il décrivait.

Oh, Merrick Lorren se doutait bien que le noble n'avait que très peu de chance d'être présent. Toujours est-il qu'il avait posé cette question, qu'il pensait banale, pour briser la glace, pour offrir un sujet de conversation commun entre lui et celle qui semblait de forte méchante humeur. Toutefois, il ne pouvait se douter de la disparition du sang bleu, du chagrin qui vouait à la torture Serena de Rivefière...
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MessageSujet: Re: Qu'importe la détresse pourvu qu'on ait l'ivresse | Merrick   Qu'importe la détresse pourvu qu'on ait l'ivresse | Merrick EmptyJeu 9 Jan 2020 - 13:50


Sourire au coin, la milicienne observa avec mépris celui qui avait cru bon de la déranger et attendait avec impatience qu’il perde sang-froid. À sa grande satisfaction, les choses étaient bien parties pour dégénérer, mais c’était sans compter sur l’intervention d’un tiers qui rappela son camarade. Le regard noir, rempli de colère et de méfiance, Serena scruta attentivement les déplacements de ce dernier, sans plus prêter aucune attention à l’abruti qui les quittait.

Merrick Lorren, elle avait la désagréable sensation d’avoir déjà entendu ce nom, mais où ? Elle ne pouvait trop le dire. La milice interne n’ayant jamais été sa préoccupation, elle ignorait pratiquement tout de ses membres et ne parvenait donc pas à situer ce dernier. Mais elle pouvait néanmoins déduire de son comportement et de celui de sa bande, qu’il devait être un gradé ou alors influent, pas assez en revanche pour qu’on le traite avec plus de respect. Coutilier ? Elle n’en était pas convaincue, étant donné qu’il ne s’était pas présenté avec son rang… Oh et puis, elle était fatiguée de réfléchir, d’ailleurs sa tête s’était déjà rapprochée de la table sans qu’elle ne s’en rende compte, la poussant finalement à reboire un verre.

Un verre qu’elle faillit bien recracher lorsqu’elle l’entendit l’interroger sur son frère aîné. Tendue et silencieuse, son regard s’assombrit plus encore alors que ce crétin continuait de balancer ses conneries. Un ami ? Une connaissance ? Un frère ? Plus il parlait plus il devenait suspicieux à ses yeux et plus la colère en elle montait jusqu’à finalement exploser.


« SILENCE »


D’un coup violent avait-elle brisé sa chope entre ses mains en ayant voulu la reposer trop brusquement. Mais la douleur physique à sa main n’était rien, rien comparé à la détresse qu’elle ressentait à l’intérieur d’elle et à la haine qu’elle dirigeait désormais sur l’étranger. Relevée subitement, elle n’hésita pas un seul un instant à brandir son épée en sa direction, éveillant ainsi un mouvement de hâte, de méfiance et de stupeur dans toute la chope. Mais très franchement, elle n’était simplement plus en état de se rendre compte de ce genre de détail.


« Boucle-la, peigne-cul, avant que je ne décide de te la trancher. »


C’était sans crier et presque avec une colère froide redoutable qu’elle avait prononcé ses menaces. Ses sourcils froncés, ses yeux noirs de mépris, elle ignorait pleinement les plaintes alentour, bien trop concentrée sur la haine qu’elle ressentait à cet instant.


« Ami ? Frère ? »


Un sourire dédaigneux se dessina sur son visage, se moquant sans crainte de ses paroles sans sens aucun.


« Quel genre d’homme n’est même pas au courant de la mort de son ami ?! »


Ou alors était-ce un nouveau moyen de venir l’importuner, la hanter ?! Oui, sur le coup, la milicienne se demanda réellement si cet homme n’était juste pas là pour la tourmenter davantage, comme si sa peine ne suffisait point.


« Un misérable de ton genre ne devrait être autorisé à respirer encore alors que d’autre ... »


Ses lèvres se pincèrent alors en voyant à nouveau l’image de son frère.


« Que d’autres… »


Une nouvelle vague de tristesse l’envahit sans même qu’elle ne puisse la retenir plus encore. Tête baissée, son épée se mit à trembler alors que des larmes coulèrent le long de ses joues. Pourquoi ? Pourquoi son frère avait-il dû périr alors que des pourritures comme lui étaient encore autorisées à vivre parmi eux… ? Cela n’avait aucun sens… Ou alors était-ce réellement ses actes, ses crimes de guerre qui l’avaient finalement condamné… ? N’y avait-il eu aucun moyen de le sauver ? Lentement son épée s’abaissa avant d’être finalement lâchée au sol.





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