Patrouille au Port (Clovis/Maralina)

Le boulot a bin changé depuis que l'duc est deviendu Roi. Clovis se rappelle bien de ce jour. C'était la fête. Toute la ville, elle préparait le truc. Bon, l'a pas trop compris l'intérêt, mais passer par le Temple, c'était drôldement joli. L'ancien Duc, il était super bin habillé et tout, comme les gens de sa cour, sa madame, la Reine qu'on l'appelle maint'nant. L'a fait un super discours avec plein des jolis mots, bon, certains étaient trop compliqués pour le Clo', mais bizarrement, le moment que les gens ils ont le plus aimé, c'est quand qu'on lui a mis un bol sur la tête. Cossu le bol, mais bon, un casque, ça protège mieux la tête, quand même. Et Clovis était du service d'ordre, parce que bon, quand qu'on peut po utiliser des armes, et dans le Temple, ben tu peux po, les musc', ça le fait, et côté muscles, le Clovis, il s'impose. Mais y'avait eu aucun souci.

Pis l'a fallu que tout le monde il descend vers la Place des Pendus. Un cortège que ça s'appelle. Tu as la milice, la garde du roi, le roi et sa cour, la garde, la milice. Le Clo', il était de la première Milice, celle qui devait dégager le passage. Mais personne ne voulait bloquer, il disait "Dégagez" et les gens ils bougeaient. Tous voulaient juste voir le Roi. Deux missions bien remplies, la troisième, c'était montrer que la milice est là et pour ça, on l'a mis à l'entrée de la place, mais pour Clovis, c'est sa sortie. Tout dépend du sens dans l'quel on va, quoi. Bref, il était du côté de la rue qui permet d'aller au Temple. Les gens riches, ils étaient sur les estrades, le peuple sur le sol et au milieu, t'avais des gars avec des supers armures qui moulinaient les épées. Pis ça a été le bordel et pour la première fois d'sa vie d'milicien, le Clo' a été débordé. Lui qui gardait l'entrée a laissé passer tout le monde. Faut dire que c'étions bin la panique, des fangeux massacraient tout.

Alors, le Clo', il a voulu taper sur du fangeux, mais on lui a dit d'aider pour les barricades. Un Clo', ça porte ce que portent deux hommes, alors il l'a fait. Une fois la barricade placée, il a voulu repousser du Fangeux, mais on lui a dit qu'il fallait décapiter les morts, car un Clovis, ça peut le faire d'un coup d'épée. Alors il a décapité du mort, le Clo', puis du mourant, quand qu'un soigneur lui disait que celui-là il survivrions po. L'a même po eu l'temps de finir de décapiter tout le monde qu'on lui a demandé de porter les blessés vers le Temple. Et le Clo' l'a fait. Deux fois l'aller retour. Mais ça fatigue et le Clo' a voulu aller aider les copains qui tapaient des fangeux. Mais avant, y'avait un souci à la chope sucrée, où que les gens s'entassaient. Les civils devaient être à l'intérieur, alors le Clo' les y a poussés. L'a fallu barricader les accès et le Clo' y a aidé. Avant de réaliser que comme tout était barricadé, il pouvait plus sortir. Et au final, le Clo' n'a pas sorti son épée et n'a pas vraiment pu identifier du Fangeux. Mais on lui a dit qu'il avions fait du bon boulot, en évitant une catastrophe à la chope.

Le lendemain, c'est Noulouk qui l'accompagnait sur les travaux, Kador, son premier chien, étant morte en voulant aider. Des nouvelles règles se mettaient en place, des miliciens du dehors étaient rappelés au dedans. Le couvre-feu était instauré. Clovis était le seul survivant de sa coutillerie et s'est un peu débrouillé tout seul. Fallait de l'aide pour sécuriser le chaudron et renforcer les barricades ? Il amenait ses muscles. Fallait patrouiller ? Il partait patrouiller. Fallait enquêter sur des sectataires avec du non milicien ? Il en était aussi. Puis il rend visite aux copains qui sont soignés au Temple et il fait ses corvées. Qu'il ait des ordres ou pas, le Clovis, il bosse. Et il dit toujours où il est, pour le cas où on lui retrouverait une coutillerie. Le souci, quand on a un milicien toujours actif et qui bosse, c'est qu'on pense qu'il a reçu des ordres. Alors, il s'entraîne avec les uns, il se porte volontaire pour une patrouille de nuit, si on lui donne rien à faire il s'occupe de l'écurie, ou des latrines ou de l'entrainement de son chien. Et parfois, il patrouille seul. Y'a beaucoup de nouveaux miliciens. Entre les externes et les mordus qui ont choisi de rejoindre la milice, ça fait beaucoup de nouvelles têtes. Autant dire que le Clo' n'est pas vraiment surpris quand on vient le trouver à l'écurie où il brosse un cheval. Il ne connait pas celui qui lui parle.

- Hey, l'Ours. Faudrait faire une patrouille du côté du Port. Tu vas emmener la p'tite qui t'attend déjà à l'entrée. C'est une de l'externe, ça s'rait bien qu'elle voit comment on bosse à l'interne.

Le Clovis n'est pas un Vétéran, mais c'est un milicien sérieux. Il galope dans ses quartiers récupérer son bouclier et faire un brin de toilettes avant de filer vers l'entrée. Des miliciennes, il y en a, mais moins que des miliciens et à l'entrée, il y en a qu'une. Cela l'aide à la reconnaître. Bon, si on lui a fait un bon portrait de son binôme, elle n'aura pas de mal à le reconnaître non plus. Des géants qui se baladent avec un loup, y'en a pas des masses non plus.

- Lui, c'est Noulouk. Inutile d'essayer de lui donner des ordres, il obéit qu'à mo. L'est encore jeune, pour ça qu'il est po bin grand, mais il est malin et a la mâchoire solide.

Un grand sourire et une tape amicale à son chien, qui semble apprécier l'attention, à moins que ça soit la perspective d'aller se balader. Noulouk n'a ni collier, ni laisse.

- Faut qu'on patrouille du côté du Port. Si tu connais po, c'est sympa. Y'a des putes, des brigands, des poissons et des marins qui boivent. Ca sent bon la poiscaille, on peut même y manger pour po cher. L'air est salé, ça blanchit un peu Noulouk, mais il s'amuse beaucoup là-bas.

Et il prend l'chemin vers le Port d'un bon pas sans plus attendre et ne se tourne même pas vers elle pour lui donner l'info suivante :

- Moi, c'est Clovis. Clooooooooooooooooooo... vis ! C'est po bin difficile à ret'nir. Et t'inquiète po, le boulot est po bin compliqué. Si qu'j'y arrive, t'y arriv'ras aussi. Suffit d'bin dire "Milice de Marbrume" avant de donner un ordre. En général, ça suffit.