Marbrume


Le Deal du moment : -29%
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 ...
Voir le deal
499.99 €

Partagez

 

 [Terminé] Visite et dépoussiérage [Idalie]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Apolline De PessanComtesse
Apolline De Pessan



[Terminé] Visite et dépoussiérage [Idalie] Empty
MessageSujet: [Terminé] Visite et dépoussiérage [Idalie]   [Terminé] Visite et dépoussiérage [Idalie] EmptyDim 1 Déc 2019 - 18:41


-- 28 avril 1166 --

Une fine pluie s’abattait à l’extérieur de la demeure de Pessan, alors que la comtesse terminait de se vêtir. Le soleil était déjà levé depuis un temps, mais la dame avait connu une nuit agitée, trop sans aucun doute, si bien qu’elle avait dormi sur le petit matin et que nul n’avait osé venir l’éveiller. Apolline était sujette à des cauchemars, cauchemars qui prenaient forme dès que l’astre venait à disparaître du ciel, laissant l’obscurité s’introduire dans la moindre parcelle de la ville. Difficile d’oublier un visage englouti par la fange, difficile d’oublier et de mettre de côté une famille entière se faire dévorer sous yeux, dans des hurlements désagréables, dans des gémissements de créatures qui continuent à hanter le royaume lui-même. La brune est fatiguée, mais conserve toujours cette illusion parfaite d’être en mesure de tout gérer, de tout supporter, de tout endurer. Un rien l’agace, mais sait-elle parfaitement doser la juste mesure en fonction de son interlocuteur. En retard, elle ne l’a jamais été, pour autant et pour la première fois depuis qu’elle relais son père, De Pessan semble être sur le point de l’être. La préparation fut brève, mais efficace, chevelure parfaitement remontée dans un chignon maîtrisé, bien que plus strict qu’à son habitude, une robe d’un bleu clair étrangement discret, une cape épaisse noire sur les épaules avec une capuche et une petite aimée qui ne tarde pas à devenir son ombre et à la suivre à la trace.

- « Aimée, s’il vous plaît, je déteste quand vous faites ça » fit une voix sévère, peu encline à l’échange
- « mais madame je… »
- « Disposez et rapportez nous plutôt de quoi nous sustenter, la visite peut être longue, je vais devoir estimer le coût des travaux et trouver aux filles une reconversion autre, c’est tout une éducation qu’il faut reprendre » elle laisse ses doigts venir l’arrête de son nez « Je doute fortement que la cadette d’Auvray accepte de mettre tout le monde à la rue sans préavis et solution de secours… La jeunesse et l’envie de porter de l’aide à son prochain sont épuisantes. »

Si Apolline ne pense pas nécessairement ses paroles, elle a toujours été d’une nature très terre à terre et peu émotionnelle, notamment depuis la perte de tragique de tout ce qui pouvait avoir de l’importance dans sa vie. Les marches furent rapidement descendues, les dernières recommandations formulées pour l’organisation de la demeure et la dame disparue dans les quartiers de l’esplanade, avant de disparaître dans les quartiers plus bourgeois de la Hanse, jusqu’à se glisser dans une ruelle plus étroite menant à l’imposante bâtisse. Pour sa plus grande satisfaction, la dame n’était pas en retard, pas en avance non plus. L’établissement fermé depuis un certain temps fut ouvert, laissant respirer cette odeur mitigé, entre le refermer et bien d’autre vice. Apolline reste un long moment immobile, s’il était évident qu’elle n’était pas à sa première visite depuis qu’elle avait investi un peu précipitamment, s’était bien la première fois qu’elle réalisait l’étendu de la demeure, oserait elle-même penser du manoir. Un étage, un sous-sol, des bains, tout était à refaire à retravailler, réaménager avec sans aucun doute plus de bon goût. Pivotant, elle fut surprise par voir l’ensemble des personnes qu’elle avait embauchées arriver pour nettoyer, astiquer, débarrasser le lieu et si elle aurait bien apprécier faire un système d’enchère pour revendre le mobilier, ce fut sans aucun doute, la présence, ou presque présence d’Idalie qui la fit une nouvelle fois changer d’avis.

- « Bien » fit-elle « Vous n’avez qu’à offrir l’intérieur, la décoration, les meubles au clergé avec pour mot d’ordre que l’ensemble soit donné au plus démuni » une perte en finance, mais pour la bonne cause, ou presque « Pour le reste, tout doit être intégralement refait, nettoyer, combler, je ne fais plus pouvoir être lié à son ancienne réputation » un frisson avait remonté son échine « Allez, qu’attendez-vous, il y a du travail sur plusieurs jours au moins, je n’ose imaginer ce qui s’est déroulé ici »

Osait-elle l’imaginer en allant beaucoup trop loin, sans aucun doute. Quoi qu’il en soit, la dame avait fini par évoluer dans la demeure pour prendre pleinement conscience de sa grandeur, de son ampleur, mais aussi de l’ensemble qui pouvait être refait.

- « Nous souhaitons partir sur une auberge pour les personnes influentes » fit-elle en destination de l’architecte qui évaluait des dimensions « Conservez néanmoins un lieu de jeu, un lieu pour les réunions et une partie doit être divisé avec une entrée annexe pour recevoir des soins, des soigneurs s’y installerons prochainement, il faudra de ce fait, des petites pièces avec des lits, pas trop cependant, cela doit être pour des soins ponctuels, pas un hébergement pour les mourants. »

C’était le rôle du clergé, certainement pas des futurs soigneurs d’accompagner les presque morts. L’homme se contenta d’opiner, sans trop regarder, imaginait-il déjà le lieu sans aucun doute, restait-il encore à déterminer comment percevait-il les choses. Commandé par des femmes, s’était une première pour lui et malgré les titres, il ne semblait pas porter dans son cœur les directives de la comtesse. Celle-ci commençait déjà à fatiguer et percevant enfin la silhouette de la cadette par une fenêtre de l’étage, descendit les marches pour la rejoindre dans le grand hall, qui deviendrait sans aucun doute la pièce restauration/accueil de la bientôt auberge.

- « Mademoiselle d’Auvray, suis-je ravie de constater que votre frère à retrouver la raison » souffla-t-elle avec une idée derrière la tête « Les filles sont dans une auberge non loin, le temps de trouver une formation » elle lui offrit un sourire « Allez-vous bien j’espère ? Je nous ai fait parvenir d’une très bonne tenancière un repas pour tout à l’heure et pour les hommes présents pour débuter l’aménagement » ajouta-t-elle avant de l’inviter à la suivre « Je vous fais visiter ? Cela me permettra d’évoquer avec vous un détail qui me tracasse. »

En réalité, la dame de Pessan avait déjà une idée bien arrêtée, mais elle était d’une part, convaincue que la proposition plairait à la demoiselle, mais certainement pas à son frère, était-ce cependant un moyen pour elle d’amener Idalie à prendre une certaine indépendance. Naturellement, elle n’avait pas abordé directement le sujet. D’un geste de la main, elle l’avait laissé découvrir dans un premier temps le grand hall, les grands escaliers qui disparaîtraient pour se réduire sans aucun doute. Pour le reste tout était couvert de poussière et on imaginait sans grande surprise les buts de l’établissement notamment au travers de tableau qui commençait à être retiré. L’étage était constitué de nombreuses chambres, spacieuses, et toutes à thèmes différents, c’est d’ailleurs en montant les nombreuses marches qu’elle s’autorisa à reprendre la parole :

- « Vous allez voir, l’endroit est très prometteur, nous allons cependant avoir du travail, notamment sur l’image du lieu. Même si celui-ci est fermé depuis un temps, certains de nos pairs l’ayant fréquenté pour des raisons obscures le connaissent, il sera donc important de faire oublier l’ensemble. Cependant, nous avons un second problème, s’il est important de ne pas se séparer des pauvrettes, elles n’ont cependant pas la bonne éducation, la bonne manière de s’exprimer… Il faudrait donc un professeur mademoiselle, une personne respectable, jeune…. Qui pourrait leur transmettre l’importance de la croyance de la foi et partager son savoir vis-à-vis de la bonne conduite… »




Dernière édition par Apolline De Pessan le Dim 15 Déc 2019 - 11:25, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Idalie de BeauharnaisComtesse
Idalie de Beauharnais



[Terminé] Visite et dépoussiérage [Idalie] Empty
MessageSujet: Re: [Terminé] Visite et dépoussiérage [Idalie]   [Terminé] Visite et dépoussiérage [Idalie] EmptyMar 3 Déc 2019 - 4:49
C'est en observant les alentours avec une curiosité discrète qu'Idalie pénétra dans le fameux établissement récemment acquis par Apolline de Pessan. Même si la comtesse l'avait directement invitée et avait sollicité son aide pour transformer l'endroit, elle avait bien cru qu'elle ne le verrait jamais de ses propres yeux. En effet, lorsqu'elle avait soumis le projet à Zephyr, celui-ci ne s'était pas montré très enthousiaste, craignant de la voir associée à l'ancienne réputation peu reluisante de l'endroit, auparavant une maison de plaisir. Si elle avait longuement exposé ses propres arguments à son frère, Idalie avait bien cru qu'elle devrait renoncer à participer à la reconversion des lieux en auberge et, surtout – pour elle à tout le moins -, en centre de soins. Après quelques jours, elle s'était préparée à faire une croix sur l'idée... mais Zephyr avait changé d'avis. Avait-elle réussi à le convaincre par elle-même ou Apolline s'en était-elle mêlée d'une quelconque manière? Idalie l'ignorait toujours, mais peu importe : elle avait obtenu une réponse favorable et c'était tout ce qui comptait à ses yeux, car elle avait désormais une occasion en or de se rendre utile et de redonner à la communauté. Et d'apprendre à connaître la femme que son frère semblait apprécier de plus en plus...

La cadette de la famille d'Auvray était perdue dans sa contemplation du hall lorsqu'elle entendit les pas et la voix d'Apolline. Elle pivota instantanément et offrit une révérence ainsi qu'un sourire radieux à la maîtresse des lieux. Fidèle à ses habitudes, elle était vêtue avec simplicité, mais goût – une robe simple couleur lilas – et sa chevelure était remontée en un chignon parcouru de jolies tresses. Elle affichait un air calme et bienveillant, joyeux et motivé. Si elle n'avait pas été une jeune noble frêle, il aurait été aisé de la croire prête à rebâtir l'endroit de ses propres main tant elle paraissait souhaiter s'investir dans le projet.

« Dame de Pessan, ravie de vous revoir, fit-elle en venant rejoindre sa vis-à-vis. Pardonnez-moi mon léger retard, j'admets m'être perdue un instant dans la contemplation de la façade. Je vais bien, je vous remercie; j'espère qu'il en est de même pour vous. Je suis fort heureuse que mon frère ait changé d'idée également et il me tarde de voir à quoi ressemble exactement les lieux avec lesquels nous travaillons. Je vous en prie, je vous suis. Vous avez toute mon attention. »

La jeune femme suivit la comtesse, non sans continuer de détailler le hall, où des hommes s'employaient à retirer les meubles et les... décorations? qui ornaient les murs. C'est d'ailleurs en apercevant un tableau qui était en train d'être enlevé et qui présentait une scène relativement osée qu'Idalie prit la décision consciente d'éviter de laisser traîner son regard – et son imagination heureusement encore vierge de tout vice - sur les « œuvres d'art » de l'établissement. Une excellente décision que son grand frère approuverait très certainement.

Tout en gravissant l'escalier, Idalie reposa les yeux sur son interlocutrice, qui lui parla du caractère prometteur de l'endroit, mais aussi du problème d'image auquel elles feraient sans doute face. Apolline mentionna aussi l'existence d'une autre préoccupation : les jeunes femmes qui avaient été employées par leurs prédécesseurs et qui ne savaient évidemment pas assez bien agir ou s'exprimer pour tenir une auberge de luxe. Les pauvrettes avaient besoin d'un professeur ou plutôt d'une professeure, et il n'était pas nécessaire d'être très futé pour voir où la dame de Pessan voulait en venir... Et à vrai dire, l'idée qu'Apolline semblait sous-entendre ne déplaisait pas à Idalie. Elle aimait se rendre utile et avait une âme profondément charitable qui tendait à ne pas juger hâtivement son prochain. Si elle pouvait sembler plutôt solitaire, elle appréciait interagir avec les autres, en particulier si les échanges étaient constructives. Le bémol? Zephyr n'aimerait pas qu'elle passe ainsi du temps avec d'ex-prostituées, même pour leur montrer à se comporter proprement... Ou peut-être pas? Peut-être se doutait-il qu'il s'agissait là d'une nécessité pour donner une deuxième chance à ces âmes égarées du chemin des Trois? Elle lui avait après tout dit qu'aider ces femmes faisait partie de ses principales motivations vis-à-vis du projet d'Apolline. Hum. À méditer.

« Il va effectivement sans dire qu'il sera nécessaire de redorer l'image du lieu aux yeux de nos pairs et du public en général, commença-t-elle. Je crois qu'organiser une ouverture en grande pompe une fois tous les travaux terminés pourrait contribuer à effacer l'image négative qu'a pu revêtir l'établissement par le passé. Il faut nous assurer qu'il est connu que l'endroit vous appartient désormais et qu'il a une nouvelle vocation. De nouvelles vocations, plutôt. J'oserais même suggérer une présence cléricale à la fois pour faire connaître l'existence du centre de soins auprès de notre communauté religieuse et pour bénir les lieux. »

Et, accessoirement, la présence de gens de foi aurait de quoi dissiper tout doute quant à la fonction de l'établissement.

« En ce qui concerne les jeunes femmes, vous avez évidemment raison, Dame de Pessan, poursuivit-elle. Je peux me charger de cette tâche, mais je devrai songer à la manière de l'aborder. Je m'assurerai toutefois qu'elles seront prêtes. Vous pouvez me faire confiance. »

Autrement dit, elle devait établir un plan, des mesures à prendre, des étapes à suivre, bref, tout pour éviter de se retrouver en fâcheuse position et de causer de l'embarras à son frère. Elle en discuterait avec Zephyr; hors de question de faire quoi que ce soit dans son dos. Mais elle aiderait ces jeunes femmes à retrouver leur dignité, à saisir la deuxième chance qui leur était tendue. Tout était une question de comment.

« Je me disais que certaines d'entre elles, celles qui le souhaitent, pourraient aussi être formées à assister les guérisseurs, continua-t-elle en arrivant finalement à l'étage. Certaines tâches sont accessibles à tous ceux qui veulent bien s'y atteler et quelques connaissances en soins, même de base, ne font de mal à personne. Qu'en dites-vous? »

Idalie fit quelques pas en compagnie d'Apolline, jetant un bref coup d'œil dans une chambre dont la porte avait été laissée entrouverte. La pièce semblait vaste, ce qui était idéal pour le type de clientèle qu'elles souhaitaient accueillir. Néanmoins, il fallait vraiment, mais vraiment revoir la totalité de la décoration. Rien de ne devait faire penser à ce que le bâtiment avait été auparavant. Brièvement, le regard d'Idalie balaya la pièce de façon méthodique, comme pour prendre en comte tout ce qu'il y avait à changer. Après s'être visiblement fait une note mentale, elle reposa toute son attention sur la dame de Pessan, lui souriant calmement.

Revenir en haut Aller en bas
Apolline De PessanComtesse
Apolline De Pessan



[Terminé] Visite et dépoussiérage [Idalie] Empty
MessageSujet: Re: [Terminé] Visite et dépoussiérage [Idalie]   [Terminé] Visite et dépoussiérage [Idalie] EmptyDim 8 Déc 2019 - 22:12


- « Allons, allons, vous n’êtes guère en retard, suis-je moi aussi ravie de vous revoir. Votre frère est un homme avisé d’une grande intelligence, nul doute qu’il a su faire la part des choses » souffle-t-elle en détaillant la jeune femme « La façade est merveilleuse, je vous comprends, avec quelques retouches elle le sera davantage. »

L’invitant d’un geste de la main à la suivre, la comtesse abandonnait volontairement le grand hall ou chacun s’activait avec un dynamisme non feint. La dame De Pessan restait parfaitement lucide quant au lieu, sa complexité, mais aussi ses avantages. Fallait-il bien l’avouer, au-delà de sa réputation –ancienne réputation ?- d’homme à femmes, Victor de Rougelac était un homme avec un certain bon goût. Apolline ne l’évoquerait évidemment aucunement à voix haute, fallait-il conserver certaines choses pour soi de temps en temps. Glissant ses mains le long de la rambarde permettant de gravir l’escalier, elle s’immobilisa à l’étage pour contempler de toute sa hauteur le grand bâtiment, le hall qui était désormais sa possession. Cela apportait en elle, toujours ce même vent de satisfaction, ce même étrange sentiment de confiance, de pouvoir et d’influence, comme si ce simple achat et la promesse d’une nouvelle source de revenue venait d’ériger une nouvelle barrière entre elle et le reste du royaume. Exposant l’ensemble de ses idées en soulignant la problématique épineuse du manque de savoir-être des anciennes employées du lieu, la dame de Pessan fut cette fois-ci fort surprise de constater que ce qu’elle avait pensé être gênante, soit si… plaisante pour la cadette de la famille d’Auvray. Ses lèvres avaient fini par se mouvoir en un sourire sincère, alors qu’elle se revoyait quelques années en arrière. Sans la souffrance, sans la perte et sans les choix des autres, elle aussi aurait-elle pu rester cette femme bonne sous tout rapport, pure, bienveillante et innocente. La Trinité en avait simplement décidé autrement.

- « Suis-je ravie de voir que nous sommes en parfaite harmonie. » Souligna-t-elle avec délicatesse « Il va sans dire que le clergé sera un élément important à intégrer à notre ouverture, je souhaiterais pouvoir embaucher régulièrement des soigneurs, mais pour que le peuple puisse avoir confiance, les soigneurs doivent obligatoirement être formé au moins une journée par un membre du clergé. » Ses yeux s’étaient mis à briller « Nous travaillerons en équipe pour ça » souffla-t-elle « Faut-il, absolument recruter quelques soigneurs, quelques noms circules dernièrement…. Il y a celui de Lothaire Ferbois, qui semble accompagner de temps en temps la milice en expédition et puis… » elle fronça les sourcils, cherchant à se souvenir « Hilaire, oui, c’est un soigneur marié à une prêtresse, il sera parfait pour ce rôle. Elle est enceinte il me semble, ne serait-ce que plus sécurisant pour lui de travailler ici, une nouvelle source de revenu fixe. N’est-ce pas ce que toute personne puisse espérer ? » ses lèvres s’étaient étiré « Si cela fonctionne on pourrait en rajouter un troisième, ou une troisième évidemment, et ils pourraient nous aider à déterminer ce dont ils ont besoin. » Elle s’était massé la naissance du menton «faudrait-il parvenir à obtenir un entretien avec eux. » Affirma-t-elle par la suite.

L’option des soigneurs était à ses yeux une chose simple, la promesse d’une rentrée d’argent, d’un lieu calme pour travailler était un attrait beaucoup trop luxueux pour qu’une personne du peuple repousse l’idée avec dégoût. Le reste, oui, le reste était une chose beaucoup plus délicate. Victor de Rougelac avait laissé une empreinte impressionnante ici, ne fallait-il pas l’écarte immédiatement, l’homme avait son réseau, ses habituées et aucun doute qu’ils étaient loin très loin d’être sans ressource, cette clientèle ne devait pas disparaître, mais la méthode de consommation de l’endroit évoluer.

- « C’est une très bonne chose, si vous vous portez volontaire pour les dames, cela, je dois bien l’avouer m’arrange. » elle offrit un large sourire « Je n’ai pas une très grande patience et je ne pense pas me souvenir suffisamment de l’ensemble des protocoles pour le transmettre » plaisantait-elle un peu « Pour l’idée d’être des assistantes, cela ne me dérange nullement, néanmoins, afin de les présenter au clergé, il faudra s’assurer qu’elle soit bien apte à s’exprimer convenable et se comporter convenablement, sinon ça sera bien notre réputation qui en pâtira. »

Elle fit une pause, laissant ses doigts s’enrouler le long de la rambarde, avisant les mouvements plus bas, les toiles emballées, plusieurs étapes étaient néanmoins importante notamment la décoration. Tout devait disparaître et être remplacé, aucune toile ne devait dévoiler un sein, une jambe ou toute autre partie du corps. Prenant une légère inspiration, la dame de Pessan, ne put qu’exposer les idées :

- « J’ai eu l’agréable découverte de découvrir des bains, je pense que cela pourrait être un véritable atout pour l’établissement, j’ignorais qu’il y en avait » souffla-t-elle « D’ailleurs, notre priorité principale doit être la décoration, vous avez évidemment carte blanche pour démarcher des artisans, des artistes peintres, je pensais réaliser une fresque de la Trinité au niveau du dispensaire et refaire également les peintures des pièces… la décoration, les meubles, je ne veux que du neuf, néanmoins, cela signifie trouver du bois et négocier les tarifs, je m’en chargerais. » elle fit une pause « À ce sujet, je me disais qu’il serait fort possible que j’invite Victor de Rougelac à venir constater l’ensemble de nos trajets, peut-être un dîner, il me semble qu’il est en étroite affaire avec le Baron de Sombrebois, qui possède justement du bois. N’est-ce pas intéressant ? »

Elle hésita cependant, Apolline avait beaucoup d’ambition pour son nouveau projet, néanmoins cela impliquait de rendosser son image parfaite, de soigner sa réputation, sa diction et son sens de la manipulation. Si Sombrebois était plus connu pour ses frasques féminines, Rougelac était un homme plus nuancé, lui aussi avait une réputation sulfureuse par le passé, mais il était aussi un redoutable homme d’affaires.

- « Je redoute un peu cette entrevue pour être transparente. Rougelac est un véritable serpent, mais je suis convaincue qu’il serait fort fâcheux et en notre défaveur de l’écarter, ou en tout cas de ne pas l’inviter… Si je m’occupe de cette vipère, peut-être pourriez-vous contacter Hector de Sombrebois ? Je suis convaincue qu’il ne pourra guère résister à un entretien en votre charmante compagnie et rien que pour vos beaux yeux, il ferait baisser le prix ! » elle lui offrit un large sourire « Bien et si je vous montrais désormais notre précieux trésor : les bains. Surtout ne regardez pas les murs, les représentations des corps sont épouvantables ! »

D’un geste de la main, elle l’avait invité à la suivre, afin de redescendre les marches de l’autre côté et de traverser plusieurs pièces impressionnantes avant d’arriver dans l’immense lieu des bains, ressemblant presque à des termes. Le lieu était encore rempli de cette vapeur appréciable, mais une odeur quelque peu désagréable semblait encore présente.

- « J’ai été surprise de constater également que le sous-sol était aménagé, pour être honnête, je ne préfère pas savoir ce qui pouvait bien s’y réaliser » elle rit un peu « Mais, il me semble que c’était pour des soirées jeux, soirée que nous pourrions potentiellement conserver. »

Revenir en haut Aller en bas
Idalie de BeauharnaisComtesse
Idalie de Beauharnais



[Terminé] Visite et dépoussiérage [Idalie] Empty
MessageSujet: Re: [Terminé] Visite et dépoussiérage [Idalie]   [Terminé] Visite et dépoussiérage [Idalie] EmptyMar 10 Déc 2019 - 3:11

Jusqu’à présent, tout se déroulait pour le mieux. Lorsque la dame de Pessan lui avait proposé de participer à ce projet, Idalie avait eu des sentiments mitigés. Elle s’était sentie attirée par l’idée, mais aussi incertaine, ignorant totalement à quel point elle aurait réellement son mot à dire sur le déroulement des opérations. Après tout, elle ne connaissait que très peu la comtesse. Ce qu’elle savait d’elle tenait de ce qu’elle avait entendu les autres dire d’elle, des propos — toujours aussi vagues — de son propre frère et de leurs deux rencontres. Elle était surprise de constater qu’Apolline, qui la connaissait tout aussi peu, était prête à lui confier un certain nombre de tâches qu’elle jugeait plutôt importantes, à travailler en équipe avec elle. Elle était également surprise par son ouverture d’esprit; elle avait rapidement accepté de donner à une partie de l’établissement une vocation charitable. Si c’était bon pour son image, ce l’était probablement moins pour ses affaires. À savoir ce qui importait le plus à la comtesse.

Plutôt satisfaite de la tournure des événements — même si elle ne pouvait s’empêcher de rester sur la réserve vis-à-vis de son interlocutrice —, Idalie écouta attentivement les propos qu’Apolline tint sur le recrutement des soigneurs. Elle acquiesça quelques fois, notant mentalement les noms évoqués : un certain Lothaire Ferbois et un certain Hillaire. La jeune femme réfléchit un instant. Ah, oui. Theodren Hillaire. Elle ne le connaissait pas, mais avait entendu parler de lui au temple.

« Je doute qu’obtenir un entretien avec eux soit très difficile, surtout si nous avons une telle proposition à faire, répondit Idalie. Il s’agit, selon moi, d’une belle occasion pour quiconque cherche à exercer sa profession en jouissant d’une certaine stabilité. Je pourrai me charger de m’entretenir avec l’un ou l’autre, ou avec les deux, si vous pensez que le temps vous manquera. J’aurai seulement besoin d’avoir en main quelques détails supplémentaires, notamment sur la rémunération offerte. »

Idalie sourit à Apolline, hochant ensuite la tête à ses propos. La comtesse ne semblait pas mécontente de ne pas avoir à s’occuper de l’éducation des jeunes femmes à qui elle offrait une nouvelle vie, et cela ne surprenait pas trop la cadette de la famille d’Auvray. D’une part, nombreux étaient les nobles à dédaigner l’idée de fréquenter le petit peuple et, d’autre part, l’enseignement, ce n’était pas pour tout le monde, surtout lorsque l’on devait commencer à zéro ou presque.

« Ne vous en faites pas, Dame de Pessan, dit Idalie. Elles seront formées adéquatement. »

La jeune noble était calme, confiante. Elle ne doutait pas de la capacité de ces femmes à apprendre, surtout si quelques exercices d’étiquette et de diction étaient la clé pour un avenir plus radieux. Et elle avait la patience requise pour les former, que ce soit directement ou indirectement. Tout irait bien.

La comtesse poursuivit, évoquant la présence surprenante de bains, puis la décoration. Idalie avait carte blanche, mais approuva d’un grand sourire l’idée de la fresque de la Trinité sur les murs du dispensaire. Elle continua d’acquiescer lorsqu’il fut question de Victor de Rougelac, puis vaguement du baron de Sombrebois. Puis soudain, il fut question moins vaguement d’Hector, d’une demande de le contacter au sujet du bois et des tarifs. Comme chaque fois que le nom du baron surgissait dans une conversation, Idalie ne put s’empêcher de sentir son cœur se serrer légèrement. Sa — très — brève histoire avec le baron était désormais chose du passé et elle lui avait pardonné, mais tout de même. L’idée de le revoir alors qu’ils s’étaient quittés la dernière fois avec un gouffre entre eux, alors qu’elle l’avait laissé partir l’âme en peine sans jamais lui réécrire ne serait-ce que pour prendre quelques banales nouvelles... Non, elle n’aimait pas cette idée. Mais elle n’avait aucune raison valable de refuser, de dire à Apolline qu’elle préférait à la limite faire face au serpent qu’était supposément Victor de Rougelac que de devoir potentiellement se replonger dans toute la palette d’émotions qu’Hector avait jadis fait naître en son cœur.

Ne pouvant aucunement se permettre de laisser transparaître un trouble quelconque, Idalie suivit ainsi Apolline en souriant calmement, une expression qu’elle avait appris à maîtriser à la perfection pour masquer tout ce qu’elle pouvait réellement penser en présence d’éléments « dangereux ». Les nobles étaient des éléments dangereux, en particulier s’ils étaient puissants. Et Idalie avait appris à se protéger.

« Je n’ai certainement pas votre expérience ou votre aisance en affaires, mais il ne me coûte certes rien d’écrire au baron de Sombrebois pour lui faire part de notre projet et de nos demandes, ne serait-ce que pour préparer le terrain pour vous s’il ne semble pas convaincu par mes arguments, finit-elle par répondre posément en se dirigeant vers les bains avec la comtesse. J’ignore s’il voudra se déplacer à Marbrume pour un entretien, mais j’enverrai dans les meilleurs délais une invitation à son intention à Sombrebois. Je vous tiendrai au courant de son éventuelle réponse. »

Idalie espéra qu’elles en resteraient là sur le sujet, n’ayant pas envie de parler de l’effet de ses « beaux yeux » sur Hector avec Apolline... ou avec qui que ce soit, d’ailleurs. Elle fut presque soulagée en arrivant aux bains — presque parce que, malgré l’avertissement de la comtesse, son œil fut attiré l’espace d’une seconde par les représentations sur les murs. Après avoir cligné des paupières avec une légère stupéfaction, Idalie détourna aussitôt le regard. Par la bonté des Trois!

Idalie se concentra à détailler le reste des bains, comme elle avait observé toutes les pièces qu’elle avait traversées pour s’y rendre. L’édifice était beaucoup plus grand qu’elle l’avait imaginé et le travail à abattre était considérable. Elle était cependant loin d’être découragée. En fait, elle avait hâte de se mettre au boulot, de voir les lieux se transformer sous ses yeux.

« Cet endroit est si grand, je crois que nous avons entièrement l’espace pour conserver ces soirées si vous le souhaitez, commenta-t-elle. En fait, il serait sans doute une bonne idée de les garder, car j’imagine qu’une partie de l’ancienne clientèle se rendait également ici pour ces jeux. Quant aux bains... »

Idalie balaya la pièce du regard, évitant soigneusement de regarder les murs.

« Je crois qu’il faudra faire construire un mur ici, dit-elle en faisant quelques pas pour désigner l’endroit logique où séparer la pièce en deux. Une partie destinée aux hommes, l’autre aux femmes. Ce n’était sans doute pas nécessaire auparavant puisque la clientèle était essentiellement masculine, mais il est à mes yeux désormais primordial de bâtir une telle division. La porte pourra aller ici. »

Idalie fit une dizaine de pas pour tapoter un pan de mur, puis revint en direction d’Apolline. Elle fronça quelque peu le nez.

« Et que les Trois me jugent si je ne trouve pas le moyen de me débarrasser de cette odeur. »

Le regard de la jeune femme vagabonda dans la pièce avant de se reposer sur la comtesse.

« Il y a énormément à faire, mais c’est là une évidence. Quels étaient vos intentions ou vos souhaits en matière d’échéanciers? Quand aviez-vous espoir de rouvrir les portes de cet endroit au grand public? »
Revenir en haut Aller en bas
Apolline De PessanComtesse
Apolline De Pessan



[Terminé] Visite et dépoussiérage [Idalie] Empty
MessageSujet: Re: [Terminé] Visite et dépoussiérage [Idalie]   [Terminé] Visite et dépoussiérage [Idalie] EmptyMar 10 Déc 2019 - 19:27


- « Non en effet » admit-elle « Je pense qu’il faudrait surtout appuyer sur la réputation dans un premier temps, plus que la rémunération. Ils auront à disposition un local et tout le matériel dont ils auront besoin pour travailler, notamment une formation ou un complètement de formation directement avec le clergé. » Elle fit une pause, ça s’était ce qu’elle proposait, qu’attendait-elle exactement en contrepartie « Chaque prestation vis-à-vis d’un noble aura une taxe, cependant, je ne cherche pas à prélever beaucoup, ce n’est pas ce qui m’intéresse. » Apolline prit le temps de réfléchir « Partons sur 2/3 pour eux 1/3 pour moi, les soins pour les plus pauvres seront directement payés par ma personne à la fin de chaque semaine, à condition qu’il tienne un registre des personnes soignées. » elle fronça un instant en sourcil « Pour le reste surprenez-moi dans votre art de la négociation et de la persuasion, je vous laisse carte blanche. Si vous préférez obliger un jour par semaine, deux jours de présences, moins, c’est à votre guise et votre bon vouloir. »

Déléguer était une chose que la comtesse ne faisait pas, ou alors à titre exceptionnel. Cependant, dernièrement elle évoluait, elle comprenait que pour mieux s’établir elle devait se tisser un réseau de confiance. Ne fallait-il pas risquer quelques plumes pour gagner davantage de graines ? Opinant d’un commun accord, elle se promettait de faire rédiger un contrat unissant les deux familles au travers cet accord commun entre deux femmes. Ici, aucun homme dans la négociation et si Apolline appréciait sans aucun doute Zephyr, elle ne voulait pas le voir se mêler de cette histoire le lui ferait-elle comprendre à sa mesure, à sa manière et l’idée de la conversation lui tira un sourire invisible. Ce sujet résolu, la dame ne put que se sentir soulagée de voir Idalie accepter de prendre en charge l’éducation des anciennes catins, ne pouvait-elle imaginer la patience nécessaire que la cadette allait devoir déployer. La dame de Pessan n’était définitivement pas faite pour ce type d’enseignant, aurait-elle envie au minimum d’écraser de la pointe de ses talons tout comportement déplacé ou toutes questions qu’elle jugerait sotte.

- « Je vous fais confiance, faites-moi savoir si vous avez besoin de quoi que ce soit, qui sait, peut-être oserais-je venir vous tenir compagnie de temps en temps. » elle hésita un instant « Oserais-je vous poser une question mademoiselle d’Auvray, sans que vous ne jugiez cela un brin déplacer, ce que je pourrais concevoir, évidemment » l’ombre d’un sourire avait plané sur ses lèvres « N’avez-vous jamais espéré avoir une autre vie ? N’avez-vous jamais fait le rêve fou de ne pas avoir autant de responsabilités que ce qu’un titre peut impliquer ? »

Apolline avait souvent eu cette envie de fuir, notamment depuis qu’elle avait tout perdu. Elle aurait aimé sortir de cette danse, de cette condition désagréable, sortir du protocole, sortir des soirées mondaines, des faux sourires, des faux semblants, sortir des obligations de mariages, sortir de sa condition de femme tout en l’appréciant hautement. Se pinçant l’intérieur de la joue, elle chassa simplement l’idée d’un bref geste de la main, invitant par la suite la demoiselle à la suivre dans une toute autre zone de l’établissement. Tout en prenant la direction du lieu vaporeux, la comtesse ne put qu’évoquer la poursuite de ses pensées, de son organisation. Dans un premier temps fallait-il ne mettre de côté aucune piste, aucune possibilité, la ressource de bois était une nécessité, nécessité presque exclusive au domaine de Sombrebois. Si elle ne souhaitait pas se mêler à ce type d’homme dont la puissance lui semblait insignifiante, elle savait néanmoins reconnaître l’utilité de chacun. Hector devait donc être amené à s’intéresser au projet, au minimum pour obtenir un accord commercial –accord dont elle n’était pas convaincue qu’il soit en mesure de réaliser-, aussi devait-elle songer à une autre possibilité au cas où. Ne percevant pas le malaise de son interlocutrice, elle opina une nouvelle fois simplement, la laissant gérer ce sujet épineux en bien des points. De son côté s’occuperait-elle de Victor Rougelac. Ce qui n’était sans aucun doute pas une mince à faire non plus, irait-elle dans une approche malicieuse et la proposition de le faire récupérer ses précieuses et non pas osées décorations.

- « Je n’ai aucun doute sur la question, si cela peut vous rassurer, proposez-lui un dîner dans une auberge de la ville, pourrions-nous peut-être y joindre Rougelac et y aller ensemble. À votre guise. » Une proposition comme une autre «Ne vous estimez pas ma chère, vous ne le savez pas encore, mais je suis convaincu que vous allez devenir une redoutable commerçante » fit-elle en lui offrant un premier sourire sincère « N’est-ce pas le rôle d’une femme noble après tout ? Gérer les relations, préparer les accords commerciaux en amonts, la différence entre avant et maintenant, c’est que nous pouvons conclure désormais et signer les documents. Ce n’est plus fait autant dans l’ombre qu’avant, n’est-ce pas ? »

S’immobilisant, la dame ne pouvait que constater ses propres propos, son regard s’arrêta sur une représentation plus que délicate d’un rapport sexuel entre deux femmes et un homme. Sa bouche menaça de s’entrouvrir avant qu’elle ne détourne le regard pour se plonger dans le liquide plus si transparent que ça. Du travail, de la rénovation il y allait en avoir pour un temps, son argent aussi allait prendre un coup, néanmoins la dame était convaincue que le projet était réalisable, non déficitaire et surtout que l’ensemble ne pourrait qu’améliorer sa réputation. N’était-ce pas d’ailleurs le point le plus important. Prenant une légère inspiration, elle porta son attention sur la représentante de la famille d’Auvray qui venait de reprendre la parole.

- « Je suis d’accord, il est primordial de séparer les femmes et les hommes » évitons d’entacher ou de donner des envies de faits passés au lieu « Je pense changer un peu l’ambiance du sous-sol, trop sombre à mon goût, je pense qu’un peu de fraîcheur féminine ne fera pas de mal. » elle opina « La porte sera parfaite ici, en effet, faudra-t-il en informer l’architecte, mais si vous voulez mon avis, il a encore un peu de mal à accepter qu’une femme lui donne des directives ou soit à même de penser par elle-même. »

Elle s’avança de quelques pas, pour indiquer un nouveau lieu

- « Je pensais à deux pièces fermées par de nombreux séparateurs afin de permettre aux clients d’éventuellement se changer, faudra-t-il embaucher une autre personne pour la sécurité, au cas où que des idées plus discutables émerge dans les esprits » elle fit claque sa langue contre son palais « Pour le temps, je dois avouer l’ignorer, quand je vois l’ampleur des travaux, le temps de faire venir la matière première, je pense que deux mois complets semblent être le minimum, à condition de trouver de quoi faire. Peut-être demandé à notre cher Alexandre de Terresang et son ordre, peut-être pourrait-il éventuellement nous faire un prix contre un prêt de la salle pour ses réunions ? Cela vous semble-t-il raisonnable ? »

Apolline fit une légère pause, offrant un sourire à la jeune femme. Elle l’invita à sortir de la pièce pour redescendre et revenir dans le grand hall. La dame de Pessan s’immobilisa une nouvelle fois, prenant le temps de réfléchir. Déjà la pièce s’était vidée ce qui n’était pas une chose si simple.

- « Bien, comment voulez-vous procéder, je voudrais qu’on soit équitable dans la répartition des tâches. Je vous laisse la gestion des soigneurs et d'Hector de Sombrebois. Je m’occupe de Victor de Rougelac de terminer de vider l’ensemble. On travaillera ensemble sur la décoration, mais sentez-vous libre de venir ici commet bon vous semble d’apporter de la décoration. Je souhaite que vous soyez autant investis que moi, pour les bénéfices nous en rediscuterons, mais vous aurez bien évidemment votre part. » elle fit un sourire « Cela vous convient-il mademoiselle d’Auvray, avez-vous d’autres idées ? » elle avisa le mur « Je pensais faire sur le mur derrière vous, peindre le nom que l’on choisira ensemble, il y a un artiste dans les quartiers de Marbrume dont la réputation est montante. Si je pouvais également parvenir à rencontre Terresang, je pense que nous serions plutôt bien niveau organisation et relationnel. »


Revenir en haut Aller en bas
Idalie de BeauharnaisComtesse
Idalie de Beauharnais



[Terminé] Visite et dépoussiérage [Idalie] Empty
MessageSujet: Re: [Terminé] Visite et dépoussiérage [Idalie]   [Terminé] Visite et dépoussiérage [Idalie] EmptyMer 11 Déc 2019 - 23:33
« Très bien, Dame de Pessan, dit Idalie en acquiesçant après avoir reçu les instructions de la comtesse concernant les soigneurs qu’elles comptaient embaucher. Je tâcherai de les convaincre et de conclure avec eux un accord satisfaisant pour toutes les parties. Et je vous tiendrai au courant des résultats de mes démarches, évidemment. »

La question réglée, Apolline revint sur l’éducation des jeunes femmes, mentionnant qu’elle viendrait peut-être lui tenir compagnie de temps à autre. Idalie se contenta de répondre d’un sourire à cette proposition, ignorant si son interlocutrice disait cela pour la forme ou si elle comptait réellement participer aux leçons particulières qui seraient offertes aux ex-prostituées. Au bout du compte, cela n’avait pas d’importance, car la cadette de la famille d’Auvray comptait bien s’en sortir avec ou sans la présence de la noble.

La comtesse enchaîna ensuite sur une question plus personnelle qui surprit légèrement Idalie. Après avoir réfléchi quelques secondes, la jeune femme choisit de répondre avec simplicité :

« Bien que mes responsabilités soient minimes si j’ose les comparer aux vôtres, je mentirais si je n’avais pas déjà songé à une autre vie, ne serait-ce que par curiosité. Surtout par curiosité, en fait. Nous ne connaissons véritablement que ce que nous sommes dans cette condition qui est la nôtre et dans ce monde où l’on évolue. Il m’est donc déjà arrivé de me demander ce que serait ma vie si je me réveillais un matin en étant une personne complètement différente. Je ne sais pas... Une saltimbanque, une fermière, une grande marchande, une guerrière, un homme, même! »

La jeune femme ponctua sa réplique d’un rire avant de demander :

« J’imagine que vous me posez cette question parce que vous avez déjà eu ce rêve fou aussi? »

Après avoir écouté la réponse de la comtesse, Idalie suivit celle-ci vers les bains et discuta avec elle des conversations qui devaient avoir lieu avec Victor de Rougelac et Hector de Sombrebois. Elle acquiesça à sa suggestion de proposer un dîner au baron dans une auberge de la ville — hors de question de l’inviter au manoir d’Auvray ou de s’isoler avec lui —, sans savoir si elle allait ou non se joindre à Apolline et Victor. Sans doute pas. Il allait probablement être plus « simple » de parler directement à Hector s’il acceptait de faire le déplacement. Et ce serait bizarre, mais probablement moins qu’en présence de deux autres personnes.

Avant de pénétrer dans la salle des bains avec la comtesse, Idalie hocha la tête à ses propos. Les femmes nobles avaient assurément leur rôle à jouer, un rôle d’importance, d’ailleurs. Si Idalie allait devenir une commerçante redoutable, cela restait à voir. Elle était peut-être trop douce et honnête pour prétendre à un tel titre... quoique ces traits de caractère pouvaient parfois jouer en sa faveur.

La discussion se poursuivit et Idalie écouta attentivement la comtesse tandis qu’elle rebondissait sur ses propositions pour les bains. Elle hocha la tête; oui, il allait falloir prévenir l’architecte des changements qu’elles planifiaient à l’instant. Selon Apolline, l’homme n’était pas très ouvert à l’idée de recevoir des instructions de la part de deux femmes. Idalie n’était cependant pas très inquiète, se doutant fort bien qu’il désirait conserver le travail que la comtesse lui avait confié et qu’un autre prendrait volontiers sa place s’il opposait trop de résistance à la noble.

« Oui, de la sécurité, répéta-t-elle. C’est une excellente idée, je n’y avais guère songé. Quant à Alexandre de Terresang et l’Ordre, si nous sommes en mesure d’obtenir un prix en échange de la location de la salle, je crois qu’il serait dommage de se passer d’eux. Cette proposition me semble tout à fait raisonnable, surtout si elle nous permet d’avancer rapidement une fois les autres aspects réglés. Pouvoir ouvrir les portes de cet établissement durant les beaux jours de l’été serait, selon moi, idéal. »

Idalie suivit Apolline afin de retourner dans le grand hall en sa compagnie. Elle balaya alors la pièce du regard, constatant avec satisfaction que l’endroit avait été vidé de tout ce qui ne devait plus y être, notamment de ses décorations de mauvais goût. Reportant son attention sur son interlocutrice, elle opina tranquillement, semblant d’accord avec la répartition des tâches proposée. Elle aurait beaucoup à faire au courant des prochaines semaines, et ce n’était pas pour lui déplaire. Elle aimait être occupée, et entre tenir la maison, donner de son temps au temple et préparer le nécessaire pour la nouvelle auberge, elle allait être servie.

« Je le crois également, Dame de Pessan. Dès que je serai rentrée, je ferai parvenir une missive au baron de Sombrebois, c’est ce qui me paraît le plus urgent puisque nous avons besoin de sa matière première pour une partie des travaux et de la décoration. Puisque j’aurai ma plume en main, je crois que j’en profiterai pour dresser une liste de tout ce dont nous aurons besoin pour refaire la décoration, cela nous permettra d’y voir plus clair. J’en ferai une différente pour les ressources humaines, et ce qu’il faudra fournir à ces personnes — je pense notamment à des vêtements pour les jeunes femmes ou encore le matériel dont le cuisinier aura besoin. J’irai moi-même visiter quelques marchands de la Hanse pour négocier et obtenir des prix et, pourquoi pas, j’en profiterai pour faire courir le mot qu’une auberge unique est en construction dans le quartier avec votre bénédiction. Quant aux soigneurs, je le contacterai rapidement, mais nous avons encore beaucoup de temps. »

La jeune femme se tapota les lèvres d’un index, comme souvent lorsqu’elle réfléchissait, puis ajouta :

« Pour le nom... Oui, ce sera magnifique sur ce mur. Rien ne m’est venu à l’esprit pour l’instant, mais je continuerai d’y songer. Sauf si vous avez déjà une idée du nom que vous aimeriez donner à votre établissement. »

Idalie fit ensuite signe à la comtesse de la suivre, la menant jusqu’à la porte qui s’ouvrait sur la petite cour de l’auberge. L’endroit n’était pas réellement aménagé, du moins, pas de façon agréable. Il n’était pas nécessaire d’avoir une imagination débordante pour comprendre qu’il avait servi d’entrée discrète, de « passage secret » pour certains nobles ne désirant être vus en train d’entrer dans l’édifice et s’attirer des ennuis avec leur épouse...

« Depuis l’extérieur, j’avais cru apercevoir cette cour, expliqua-t-elle. Je m’en suis approchée sans en voir grand-chose et... elle n’est pas grand-chose non plus, comme nous pouvons le constater. Il pourrait être plaisant de l’aménager comme il se doit. Rien de bien complexe : deux ou trois petits bancs de pierre, un peu de verdure demandant peu d’entretien. Une fontaine si vous avez envie de faire des folies. Qu’en dites-vous? »

Idalie regarda Apolline en lui souriant. En la regardant, elle se demanda si, au fil de leurs rencontres, elle en viendrait à réellement saisir la comtesse. Celle-ci semblait légèrement plus ouverte ce jour-là que lors de leur précédent entretien. Elle souriait davantage avec ce qui paraissait à Idalie être une certaine sincérité. Mais elles discutaient principalement d’affaires, leur conversation avait une dynamique presque mécanique. Peut-être les choses changeraient-elles. Peut-être parviendrait-elle à comprendre quel genre de personne Apolline de Pessan était réellement et pourquoi son frère semblait s’amouracher d’elle sans même le réaliser...
Revenir en haut Aller en bas
Apolline De PessanComtesse
Apolline De Pessan



[Terminé] Visite et dépoussiérage [Idalie] Empty
MessageSujet: Re: [Terminé] Visite et dépoussiérage [Idalie]   [Terminé] Visite et dépoussiérage [Idalie] EmptyDim 15 Déc 2019 - 11:24


- « Vous seriez sans aucun doute morte » souffla une comtesse bien trop terre à terre « Le petit peuple, ont peu de chance de survie dans le royaume actuel, faut-il être réaliste. Les maladies, la faim, les habitations qui se détériorent, combien sont-ils à dormir dans les rues des mauvais quartiers. » elle laissa un instant « Beaucoup trop sans aucun doute et chacun préfère fermer les yeux, parce que personne n’a de solution miraculeuse à offrir »

Apolline n’avait pu s’empêcher de paraître beaucoup plus froide que ce qu’elle n’aurait voulu, cette réalité morbide avait fini par lui coller à la peau, comme un vêtement trop étroit devenu impossible à retirer. Elle ne s’en cacha cependant pas, ou sans doute pas suffisamment. La dame avait longuement cherché à savoir ce qu’elle aurait pu être, si elle était restée auprès de sa famille, si son nom avait été différent, si elle avait été prêtresse, domestique… Peu importe les suppositions, la finalité était toujours la même : la mort. Réaliste, la comtesse l’avait toujours été, défaitiste beaucoup moins, pour autant, rien ne lui permettait de retrouver ce petit goût, cette lueur d’étincelle qui lui permettrait de voir les choses autrement. Ses lèvres s’étirèrent un instant, alors que la question lui était une nouvelle fois retournée, aurait-elle pu répondre avec honnêteté un oui simpliste qui aurait conclu cette partie de la conversation, mais cela n’aurait pas ressemblé à celle qui était devenue maître dans les conversations en deux teintes.

- « Je n’ai jamais vraiment eu le temps de me pencher sur la question » fit-elle « Mais j’aime me l’imaginer le temps d’une conversation. C’est plutôt plaisant d’avoir une illusion le temps d’un échange, d’une ville comme avant ou au contraire terriblement différente. »

Elle n’avait pas ressenti le besoin de s’étendre dans davantage d’explication, ou encore dans d’autres exemples. Il aurait été sans aucun doute très mal venu d’aborder la légitimité du Duc ou de ses décisions et des nombreux rêves qu’elle espérait prémonitoires ou il perdait la vie en essayant de fuir comme le lâche qu’il était sa ville qui sombrait. Ses lèvres se pincèrent de cette amertume dissimulé, préférant simplement amorcer un déplacement, laisser cette question pleine de peut-être derrière elle, derrière elle deux. Apolline n’avait jamais été ce type de femme plein de regret, pour autant en remplaçant le moindre pli de sa tenue vestimentaire, elle sentit son cœur se serrer une nouvelle fois, hurler à la trahison au chagrin, à la perte. Un deuil n’était jamais simple à réaliser, non, s’était même bien pour ça que finalement n’en parlait-elle jamais. Sa famille avait été jugée coupable par le plus grand nombre de trahisons, avait-elle jugé elle-même le Duc coupable de meurtre, comment deux avis si tranchés pouvaient encore s’entendre. D’un battement de cils, ses pensées furent mises de côtés, alors que prenant une inspiration, la vapeur des bains semblait déjà lui faire du bien. Le déplacement fut rapide, bien que très grand le bâtiment connaissait des trajets courts, discrets et efficaces, n’était-ce pas l’essence même d’un bon établissement de luxure. Luxure, le mot provoqua cette multitude de frissons désagréables, ce besoin étrange d’écarter tout et n’importe quoi des images que son esprit lui amenait déjà.

- « Je vais m’occuper du Vicomte ainsi que du comte, je ne doute pas un instant être en mesure d’obtenir satisfaction cependant… » fit-elle dans un sourire « Si vous veniez à croiser l’un des deux avant moi n’hésitez nullement à prendre les devants. » elle opina d’un mouvement entendu avant de laisser venir ses doigts effleurer son menton « L’été serait en effet une très bonne période, néanmoins, j’ignore si les travaux seront terminés dans les temps. L’ouvrage se fait rare, le transport des marchandises de plus en plus complexe. Faudrait-il trouver des accords avec les fermiers du Labret pour obtenir des marchandises… Aymeric pourrait nous aider pour ça. » elle fit une pause avant de reprendre « Le comte de Beauharnais est un partenaire commercial, il s’occupe de mes terres là-bas, dans le Labret. Je pense d’ailleurs, en toute sincérité qu’il a toujours été plus chasseur, fermier, membre du peuple que nobles, il n’en reste pas moins un homme surprenant et agréable. L’avez-vous déjà rencontré ? »

Opportuniste pourrait être un mot définissant parfaitement la dame. La comtesse avait toujours pour devise de ne jamais laisser filer la moindre opportunité, avait-elle besoin de se lier, de conclure des accords entre les familles, sans quoi rapidement son image serait ternie. De nos jours, l’argent n’était plus l’unique source de preuve de stabilité, l’argent n’avait plus son importance, la réputation beaucoup plus et la sienne était loin d’être au beau fixe. L’affaire de Sarosse avait provoqué bien plus que la perte de sa famille, de sa joie, de son envie de vivre, elle avait entaché de cette manière indélébile son nom et celui des siens, devait-elle à présent faire bonne figure pour éponger l’ensemble, le faire oublier. Oui, oublier, alors qu’elle n’aspirait qu’à obtenir vengeance. Et maintenant ? Elle se contenta d’observer avec satisfaction le grand hall, se promettant d’aborder Rougelac avec ce propos, une lettre serait de bon augure.

- « Faites, faites mademoiselle, sentez-vous libre de prendre toutes les initiatives que vous le voulez, après tout sommes-nous des associées n’est-ce pas ? » elle offrit un demi sourire, alors que ses prunelles détaillaient son interlocutrice « La confiance est une base solide entre nous, pas de mensonge, de dissimulations, notre accord repose essentiellement là-dessus, pour le reste, ce ne sont qu’arrangement et futilité à mes yeux. Je suis convaincu que l’endroit sera parfait dans les mois à venir. » la situation aurait révolté sans aucun doute son père de comte, deux femmes s’associant dans un projet d’une jolie dimension, dommage qu’il n’est pas d’héritier « Vraiment Idalie, puis-je vous nommer ainsi ? Idalie, je crois en vous et en vos goûts et même si j’ai bien conscience qu’une femme pleine d’initiative n’est pas véritablement bien perçue dans notre milieu, sentez-vous libre de jouir de cette possibilité autant que vous le voulez avec moi. »

La question du nom ensuite amené fut mise de côté un instant, le temps du déplacement, le temps pour la dame de Pessan de découvrir cette petite zone extérieure discrète qui la fit néanmoins froncer les sourcils. Il n’était pas trop complexe d’imaginer le but de cet endroit, ainsi bon nombre de nobles devaient connaître ce petit passage et ceux le connaissant n’étaient pas venus ici pour le plaisir de visite, ou tout du moins, une tout autre sorte de visite. C’est ainsi que la dame réalisa une tout autre forme de revenu, ou tout du moins de carte à jouer. L’identité des fameux influents venants ici était à portée de doigt, de souffle, comment ne pas avoir envie de jouer sur cette information pour obtenir d’autres accords. Un sourire vint rapidement orner ses lèvres, hors de question néanmoins pour elle de formuler cette idée à voix haute. Le chantage n’était pas une particularité adéquate pour les personnes de bonne famille, néanmoins, serait-il mentir de dire que personne ne l’utilisait.

- « C’est une bonne idée, une représentation des Trois serait parfait ici » ajouta-t-elle « Rendons cette entrée plus officielle qu’elle ne l’était avant, cependant, amener de la végétation ici ne sera pas une mince à faire, soit il faut s’arranger avec le clergé pour avoir des pousses, soit directement récupéré la végétation à l’extérieur… Et trouver un groupe de volontaire » elle laissa ses doigts réajuster sa chevelure « Les deux possibilités sont envisageables, peut-être essayer les deux pour avoir plus de chance de réussir. Attention, je ne suis pas certaine qu’une livraison de pierre soit prévue, faudrait-il envoyer un oiseau au Labret pour négocier un transport de marchandises, ou se renseigner avec la milice vis-à-vis des dates des projets convois, qu’il soit maritime ou terrestre. »

Elle fit le tour de cette petite zone, opinant simplement à plusieurs reprises, oui ça serait intéressant :

- « Bien, vous le savez sans aucun doute, il y a du travail, tenez-moi au courant de vos avancés, de vos idées, par lettre ou par messager, ou par visite si vous le souhaitez, je vous propose de nous fixer une quinzaine de jours pour prendre les premiers contacts, il vous en faudra sans doute un peu plus pour Sombrebois, le temps de trajet étant beaucoup plus important. » elle fit une pause « Pour le nom, ‘Au bonheur des âmes’ me semble intéressant’ si cela vous convient évidemment. » elle prit une inspiration « Je pense, que nous avons fait le tour, nous avons de quoi faire, je ne vais guère vous retenir plus longtemps, peut-être pourrions-nous convenir d’une date autour d’un bon repos une fois nos premières démarches effectués ? »


[Je pense que tout est bon pour moi, je te remercie une nouvelle fois pour ce RP et toutes les belles choses que ce projet va engendrer ♥]

Revenir en haut Aller en bas
Idalie de BeauharnaisComtesse
Idalie de Beauharnais



[Terminé] Visite et dépoussiérage [Idalie] Empty
MessageSujet: Re: [Terminé] Visite et dépoussiérage [Idalie]   [Terminé] Visite et dépoussiérage [Idalie] EmptyDim 15 Déc 2019 - 22:58
Si Idalie s'était imaginé une autre vie dans esprit léger, Apolline, de son côté, s'était montrée nettement plus terre à terre, voire froide. Une telle différence de tons avait de quoi causer un malaise, et comme la jeune noble ne souhaitait pas alourdir l'ambiance, elle se contenta d'adopter une attitude beaucoup plus posée et d'acquiescer pour donner raison à la comtesse. Il valait mieux laisser le sujet de côté.

Une fois aux bains, les discussions d'ordre organisationnel se poursuivirent. Si elles espéraient pouvoir ouvrir l'auberge l'été qui viendrait, il était loin d'être certain qu'elles y parviendraient. L'entreprise était complexe et son bon fonctionnement dépendait d'un nombre de facteurs sur lesquels elles n'avaient malheureusement peu ou pas de contrôle. Il fallait obtenir la collaboration de quelques nobles et assurer le transport de diverses ressources jusqu'à Marbrume... La tâche n'était pas simple, mais Idalie était d'un naturel optimiste et décida de croire que tout irait pour le mieux.

« Non, je n'ai malheureusement pas eu le plaisir de rencontrer Monsieur de Beauharnais, répondit-elle à la comtesse. Si vous croyez que son aide nous serait bénéfique, nous serions bien mal avisées de nous en passer. »

De retour au grand hall, Idalie détailla ce qu'elle comptait faire pour la suite des choses, un plan qui fit accueilli favorablement par la comtesse. Elles étaient, selon cette dernière, des associées, et leur relation devait se baser sur la confiance. Idalie faisait-elle confiance à Apolline? Pour la bonne marche de ce projet, oui. Pour le reste... Elles devraient passer davantage de temps ensemble, apprendre à se connaître réellement. Cette entreprise allait sans nul doute être plus complexe que la transformation de l'Effeuillage, car chacune avait ses barrières pour des raisons qui leur étaient bien propres. La comtesse fit toutefois un premier pas vers elle afin que leu relation soit légèrement moins formelle , lui demandant la permission de n'user que de son prénom pour s'adresser à elle.

« Je vous en prie, appelez-moi Idalie, et je vous appellerai simplement Apolline en retour, si cela vous convient également. Encore une fois, je vous remercie de cette confiance que vous avez en moi. Je sens qu'à nous deux, nous allons faire de cet endroit un grand succès. »

Elle sourit avec sincérité, puis entreprit de montrer la cour à Apolline, de lui faire part de ses idées. La comtesse exposa les siennes en retour et mentionna quelques bémols auxquels la cadette de la famille d'Auvray, qui ne disposait d'aucune expérience commerciale, n'avait pas songés.

« Je prends bonne note de tout cela, j'admets humblement que je n'avais pas réellement pensé à la manière de réaliser mon idée. Je ferai le nécessaire et, si je constate que nous sommes trop ralenties en raison de l'aménagement que je vous propose, je trouverai une solution de rechange. »

Les deux femmes ayant fait un premier tour d'horizon du travail à accomplir, la comtesse suggéra de mettre fin à l'entretien. Idalie acquiesça; elles avaient effectivement beaucoup à faire.

« Au bonheur des âmes, répéta-t-elle en entendant le nom qu'Apolline souhaitait donner à l'établissement. Ce nom me plaît beaucoup. Quant au reste, cela me convient : je vais écrire au baron de Sombrebois sans tarder et me mettre au travail. Je vous ferai assurément parvenir quelques missives pour vous tenir au courant des avancées importantes, et nous pourrons convenir d'une nouvelle rencontre dans quelques jours. Je vous prie de ne pas hésiter à solliciter mon aide au besoin. Il s'agit, après tout, d'un partenariat, et nous devons pouvoir compter l'une sur l'autre. »

Après avoir salué la comtesse, Idalie fit un dernier tour du propriétaire à l'intérieur, puis à l'extérieur. Elle rentra ensuite au manoir d'Auvray où une tâche bien délicate l'attendait : rédiger une lettre à Hector...

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé



[Terminé] Visite et dépoussiérage [Idalie] Empty
MessageSujet: Re: [Terminé] Visite et dépoussiérage [Idalie]   [Terminé] Visite et dépoussiérage [Idalie] Empty
Revenir en haut Aller en bas
 
[Terminé] Visite et dépoussiérage [Idalie]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Marbrume - Forum RPG Médiéval Apocalyptique :: ⚜ Cité de Marbrume - Quartiers populaires ⚜ :: Bourg-Levant :: La Hanse-
Sauter vers: