C'est quand on pense que tout est fini, que ça recommence [Alexandre]

La baronne de Haldonores attendait dans cette grande salle de réception depuis maintenant une heure. Kira n'avait pas vraiment pour habitude qu'on la fasse attendre, surtout lorsqu'il s'agissait d'un sujet aussi urgent que celui de loger les quelques gardes, la vingtaine de serviteurs et sa propre petite personne dans un habitat décent. La jeune femme tournait en rond dans la grande pièce, observant chaque boiserie, chaque marbre, chaque fenêtre par laquelle la lumière de l'astre solaire venait réchauffer la pièce froide et définitivement vide.
Puis, alors que la jeune femme claquait des talons d'impatience et pour faire remarquer sa présence, le secrétaire du gouverneur du Duc daigna enfin sortir le bout de son nez de son bureau. La baronne se précipita vers le vieille homme dont les mains étaient remplis de fiches, de manuscrits et de parchemins multiples. Malheureusement, la jeune femme n'eut pas le temps d'empêcher la chute de quelques parchemins alors quelle arrivait un peu trop vite vers le vieux secrétaire.

''Veuillez m'excuser, messire.'' dit-elle, décontenancer avant de se baisser et de ramasser les parchemins, les tendant ensuite vers le vielle homme. Celui-ci les prit et le reposa sur sa pile avant de fermer la porte. ''Messire, je venais vous voir pour la demande de logement que j'ai faire il y a quelques jours. Le Duc a-t-il…
- Mademoiselle Haldonores, il vous serait gré de comprendre que le Duc est très occupé ces derniers mois à cause de ce Fléau sans précédent qui a frappé notre région. Vous comprendriez donc bien qu'il n'a pas le temps de bavarder avec une simple baronne. L'héritière d'un père effectuant des affaires assez louches, d'ailleurs.''

Le vieille homme fixa le jeune femme, dont les yeux étaient passé de la surprise à la colère bouillonnante. Toutefois, la baronne respira avant de rétorquer au vieille homme :

''Messire, vous apprendrez à Monsieur le Duc que je ne suis pas l'équivalent de mon père, mais uniquement son héritière. Et que, contrairement à mon père, je compte bien assumer et corriger les erreurs que mes aïeux ont eu tord de faire prospérer. Toutefois, si le peuple apprends que certains bons serviteurs et merveilleux soldats sont obligés de vivre dans les rues, au risque de se faire dévorer par ces monstruosités, et cela, à cause d'un simple refus du Duc, je ne pense pas que les petites gens prendront cela à la légère. Voyons, vous savez très bien à quel point ils sont susceptibles.
-Je le sais fort bien, Mademoiselle Haldonores. Toutefois le Duc n'a point vue votre demande. A partir du moment où il a entendu le nom de votre perfide famille, notre respectueux Duc a préféré passer à la demande suivante. Ne voulant point entendre de déclaration de votre part, ou de la part de votre défunt père, d'ailleurs.''

Cette fois, la jeune femme fulminait. Mais alors qu'elle allait probablement s'emporter, elle avala une fois de plus sa colère et ses remarques acerbes. La vieux secrétaire se détourna de la baronne, mais celle-ci ne comptait pas avoir prononcé son dernier mot. Elle poursuivit donc le secrétaire jusqu'à la prochaine porte où celui-ci avait bien du mal à ouvrir la porte. Kira fit barrage contre la porte, fixant le vieille homme de ses yeux vert émeraude. Mais alors qu'elle allait répliquer et probablement prononcer des mots regrettable, une autre voix se fit retentir, masculine. Les deux interlocuteurs se retournèrent simultanément.

Kira regarda l'homme qui l'avait interrompu dans sa répartit. Elle l'observa, le jaugeant, mais aussi essayant de le reconnaître. Elle avait vue énormément de têtes durant son enfance, elle connaissait ainsi la plupart des noms de famille Noble qui traînaient à Marbrume. Mais la baronne semblait avoir un trou de mémoire en ce qui concernait son nouvel interlocuteur. C'est finalement la cicatrice sur le crâne et les couleurs de ses vêtements qui rappelèrent à Kira quelques souvenirs d'enfance. Elle n'avait pas vue de Terresang depuis un moment, et ce pour une bonne raison: cette famille ne faisait partie ni des ennemis ni des alliés de sa propre famille. Cela lui enlevait une épine du pieds, car elle évitait ainsi une confrontation avec un ennemi ou même l'obligation de s'expliquer devant l'un de ses alliés.
Mais avant que la jeune femme ne puisse se présenter ou même se défendre, le secrétaire la devança:

"Veuillez me pardonner Seigneur. Je m'entretenais avec la Baronne de Haldonores. Nous avions un certains différents, mais cela semble régler.
- Quoi?! s'injuria Kira. Non, messire, notre différent n'est pas réglé! Le Duc oserait-il condamner tout un famille, et ses soldats et ses serviteurs en plus, à la mort?! Vous savez aussi bien que moi que les rues de Marbrume la nuit sont aussi sûr que les Faubourg d'où je reviens tout juste. Alors, vieille homme, veuillez ramener ma demande au Duc, et la présenter en bonne et dû forme."

Kira avait totalement oublié le gaillard qui avait deux têtes de plus qu'elle et qui semblait ne rien comprendre à la dispute qui se déroulait sous ses yeux. La petit baronne décida de reprendre son sérieux et son calme. Elle respira doucement, posant une main sur sa tête pour calmer les battements de cœur qui retentissaient jusque dans ses tympans.

"Excusez moi, Seigneur. J'ai oublié de me présenter. Je suis l'héritière de la baronnerie des Haldonores, Kira de Haldonores. Et j'ai malheureusement hérité de la mauvaise réputation de mon père... Il se toruve en effet que je rentre du Pavillon de Chasse des Haldonores, dans lequel mes serviteurs, mes soldats, ma sœur et moi-même étions pris au piège à cause de ce fameux Fléau. Nous avons réussis à partir et à rejoindre la Cité grâce à l'aide de quelques personnes. Maintenant, je suis venu faire une requête au près du Duc pour pouvoir loger tout ce petit monde que nous avons ramener d'entre les morts... Mais, ma demande, n'est pas véritablement parvenue jusqu'aux oreilles du Duc.
- Bien sûr que si, elle y est parvenu, mademoiselle Haldonores, la coupa le vieux secrétaire. Pensez-vous que j'ose mal faire mon travail? Si c'était le cas, ma tête serait tombée depuis longtemps. Et d'ailleurs, ce n'est pas moi qui ai une dent contre votre père, mais le Duc. Et il a rejeté votre demande sans même en prendre connaissance. Il ne vous reste donc plus qu'à vous entretenir avec lui en personne!"

Kira fusilla le secrétaire du regard. Il ne l’appelait même pas par son titre! Etait-ce donc parce qu'elle était une femme? Ou alors, si, cet homme avait une dent contre feu le père de Kira, mais il n'osait point l'avouer. En tous les cas, elle comptait bien montrer qu'elle était l'égal des autres barons, et elle comptait surtout rattraper toutes les fautes qu'avait pu créer son père!

Non contente de s'éloigner avec tout le mélo-dramatisme du monde, Kira put enfin respirer un grand coup quand ce fameux Terresang l'emmena loin de ce secrétaire pourri jusqu'à la moelle. Mais ce n'est pas pour autant qu'elle souriait. Loin de là. La jeune femme attendit que son grand sauveur l'ai assez éloignée du palais et de la mauvaise influence du Duc (et des espions de celui-ci par la même occasion) pour lâcher le bras du Seigneur et le regarder en face.

"Apprenez, Seigneur, que malgré que je sois une femme, je suis tout à fait capable d'arrivée à mes fins toute seule! Et ce n'est pas pour une simple bâtisse que je bavarder très poliment avec ce secrétaire, mais pour la sécurité de mes gens et de ma garde. A quoi bon être Baronne si vos terres vous sont raflée par les Fangeux et que vos serviteurs sont dévorés devant vos yeux? Je n'aurais donc plus que le nom si en plus on ose me voler mes droits!" s'insurgea alors la jeune dame.

La jeune rousse attendit une réaction de la part de l'homme en face d'elle, qui semblait d'autant plus grand maintenant qu'elle était aussi près de lui. Elle n'arrivait décidément pas à se rappeler son nom, pourtant, elle savait pertinemment que c'était un Terresang, une famille assez redoutée pour sa cruauté. Kira se demanda si l'homme avait envie de la décapiter à l'instant présent, mais le regard des plus énigmatique de son interlocuteur ne lui révélait absolument rien sur ses pensées. Elle décida de calmer ses nerfs, et de jouer plus finement. Après tout, n'était-il pas venu ici pour parler du problème de "bâtisse" de la jeune Baronne? Alors elle devait peut-être s'en fait un ami au lieu de commencer à lui crier dessus comme elle le faisait avec le secrétaire. La jeune femme soupira donc très fort, comme pour montrer qu'elle essayer de contenir ses émotions.

"Pardonnez moi, Seigneur. Cette affaire me met dans tous mes états. Et j'en oublie mes bonnes manière. Je suis Kira de Haldonores, fille de feu Richard de Haldonores. J'ai hérité de toutes ses possessions à sa mort. Aujourd'hui, il doit faire partie de la peuplade qui grouille au dehors, hurlant des cantiques de la mort. Comprenez, Seigneur que cela fait deux moi que je vis enfermée dans le Pavillon de chasse de ma famille avec tous mes serviteurs et mes gardes. Nos vivres s'amenuisaient et la mort guettait. Alors qu'à mon retour, on me refuse un bain, un lit et du repos, je trouve cela affligeant. Surtout lorsque l'on revient en ayant sauvé des vies, et ce pour mieux servir le Duc." expliqua doucement Kira, essayant de ne surtout pas s'emporter lorsqu'elle parla de servir le Duc, ce qui la répugnait autant que cela pouvait l'agacer.

"Mais dites moi, Seigneur, je ne connais pas votre nom. Même si votre tenue m'apprends que vous êtes un Terresang, je ne me rappelle pas vous avoir déjà vue ici. Je ne me trompe?" ajouta finalement la jeune femme pour enfin savoir à qui elle s'adresser. "La moindre des choses, lorsque l'on se saisit du bras d'une femme pour l'emmener se promener, c'est de se présenter. N'ai-je donc pas raison, Seigneur?"

Kira observa les jardins. La dernière fois qu'elle était venu ici, elle avait toujours juste quinze ans, et sa sœur venait de lui annoncer qu'elle partait pour le Temple, pour devenir prêtresse. C'était même son père qui l'avait poussée à faire ce choix, pour ne pas qu'il y ait de jalousie entre les deux jumelles. L'une d'elle ayant était justement choisi comme héritière: Kira. Le père avait donc dû éloigner l'autre sœur, et rien de mieux que le voie de la Trinité et des prêtres. Kira n'avait pas particulièrement était attristée par cette nouvelle. Il y avait toujours eut des rivalité entre les deux jumelles Haldonores, mais la jeune fille avait su à ce moment là que les choses allait très vite changer. Elle ne s'était pas forcément trompée.
Mais là n'était pas la question. Kira trouvait ces jardins magnifiques, bien plus magnifiques qu'il y avait des années de cela. C'était même très étrange de voir des jardins aussi bien entretenu alors que des monstres se promenaient parfois la nuit dans les rues de Marbrume.

"Vicomte donc. C'est vrai que votre nom me dit quelque chose. Mais je vous avouerez, Seigneur, que j'ai toujours eu quelque difficulté avec l'histoire. Vous me pardonnerez cette maladresse. Et vous avez bien du courage d'aller secourir la veuve et l'orphelin en dehors des murs de Marbrume. J'ai plusieurs fois eu affaire aux Fangeux, et je vous avouerais que ce n'est pas plus mal que je sois une femme, abstenue de se battre contre ce Fléau." dit la jeune Baronne en observant les jardins.

Elle se tourna vers son interlocuteur, le soleil était encore assez haut dans le ciel, et pourtant Kira voyait le Terresang à contre jour. Cela le rendait d'autant plus impressionnant. Mais la jeune femme ne se donna pas la peine de donner l'air impressionnée, elle se contenta de détourner le regard.

"Pour mon problème de... logement. Sachez que si le Duc n'a pas daigné nécessaire de m'en confier une, c'est qu'il est contre le fait que ma famille et mes gens restent présent à Marbrume. M'offrir l'hospitalité risque fortement de l'offenser. Et comme vous l'avez dit, le Duc est de plus en plus rancunier. Mais avant de causer sa perte, cela peut provoquer la vôtre comme la mienne. Et j'aurais sauvé toutes ces personnes pour rien. Alors êtes vous bien sûr de votre proposition, Vicomte Alexandre?" lança la petite femme rousse alors que le vent soufflait doucement dans les arbres et les buissons, provoquant un murmure apaisant autour des deux nobles.

Ils arrivèrent très bientôt à un petit bassin où le bruit de l'eau apportait un peu plus cette aspect apaisant au lieu. Cela calma beaucoup les nerfs de la jeune femme qui avait vécue deux à trois mois d'enfer et de stress. Tout ce qu'elle désirait, c'était du repos.

"Je suis revenue à Marbrume pour mettre en sécurité toutes les personnes sous mes ordres, mais aussi pour redorer le blason des Haldonores, que mon défunt père a entaché." ajouta distraitement Kira.

Kira se doutais bien que certains mondains ne se doutaient même pas du danger. Au vue de l'état d'entretien de ce jardin, les intérêts de ces gens étaient bien ailleurs que sauver leur proche ou le peu de gens qui dépendaient de leur décisions. La jeune femme était bien la première à savoir cela: le Duc n'avait pas une seule fois donné signe de vie pendant que les Haldonores se faisaient dévorer un à un. Si! Il avait dépêché un milicien pour espionner la baronne... Ou peut-être aussi pour vérifier que la jeune femme était bien morte avec toutes ses gens. En tous les cas, que le Duc la prote dans son cœur ou non, cet homme était égoïste et ses proches aussi!

"Parfois, je me dis que d'autres feraient bien de diriger à sa place." parla doucement Kira, sachant forcément que ses paroles pouvaient être très mal prise si elles étaient entendu par les mauvaises oreilles.

Puis, elle s’intéressa aux gestes lent et mesurés du Vicomte qui détachait les pétales d'une rose une à une. La Baronne se dit que cet homme semblait d'un calme olympien, que rien ne pouvait le faire sortir de ses gonds. Mais Kira avait déjà entendu son père parlé d'un Terresang, sanguinaire et impulsif. La jeune femme ne savait pas si elle avait affaire au même Terresang dont parlait son père, ou si c'était un aïeux ou un cousin du Vicomte. Et elle ne se permettrait pas de le demander.
La jeune femme laissa parler le Vicomte, et exposer ses points vue. Apparemment, il ne tenait pas plus le Duc dans son cœur. Si l'on ne le jugeait pas comme suicidaire, on aurait pu dire que le Vicomte Alexandre de Terresang était courageux. Ou alors il comptait sur sa réputation pour qu'on le respecte... Ce que Kira jugea comme efficace, car, pour elle, c'était le cas. Elle ne pouvait que respecter cet homme d'âge mûre qui avait déjà affronter beaucoup d'épreuve dans sa vie, comme il avait pu les conter. Quand celui-ci eut fini et qu'il eut exposé toutes ses propositions, Kira se tourna vers lui:

"Vous comptez donc m'aider... Je serais heureuse de faire partie de votre Guilde, Vicomte. De plus, les principes que vous m'avez exposés sont en harmonies avec mes propres valeurs. Après tout, ce que j'ai fait avec mes gens, je peux le reproduire avec ceux qui n'ont pas de seigneur à qui rendre des comptes. Et j'accepte aussi votre proposition de logement."

Kira réfléchit encore quelques instants, sachant pertinemment qu'un jours, elle devrait rendre la pareil à cet homme. Espérant que leur relation serait fondée sur la confiance, la jeune femme n'avait pas tergiversé. Toutefois, elle avait toujours des doutes lorsqu'elle formait des alliances. Elle n'avait pas le don de stratège de son père, mais elle avait un esprit aiguisé.

"Je peux aussi vous proposer de vous laisser une partie de ma garde en compensation. Mes hommes sont entraînés aux combats contre des Fangeux, et savent survivre en territoire hostile (Kira ne précisa pas que c'était grâce à un chasseur vagabond qu'ils avaient pu avoir cet entraînement), ils pourraient vous être utile si vous le désirez. Pour la Guilde, il faudra m'exposer plus amplement le fonctionnement de celle-ci. Que dois-je faire exactement en tant que Lord Constructeur, par exemple? Dois-je verser une somme régulière à la Guilde? Quel sont les membres et quels sont leur rôles? Mais bien évidemment, vous pourrez me répondre plus tard, si vous le désirez, Vicomte. Je peux me montrer fort bavarde parfois." avoua la jeune femme avec un sourire amical.

Une présence féminine... La voix de la sagesse? Kira eut un léger sourire lorsqu'elle entendit ces mots sortir de la bouche du Vicomte. Il ne la connaissait pas encore assez, mais il ne tarderait à le faire si elle allait vivre sous son toit. Toutefois, il était vrai que le père de la jeune femme avait toujours plus ou moins écouté les conseils de sa femme, feu la mère à Kira. Mais ce n'était pas pour autant que les deux filles avaient héritées de leur mère, bien au contraire. Surtout Kira qui avait le tempérament de son père. Mais peu importait, tant qu'elle répondait aux demande de cette fameuse Guilde.
Elle resta d'ailleurs toute silencieuse durant les explications du Vicomte de Terresang, l'observant à la dérobé, ajoutant de temps en temps quelques remarques, ou ponctuant son monologue d'un petit sourire ou d'un hochement de tête. Elle n'avait rien à redire sur toutes ces conditions et toutes ces explications. La logistique et l'intendance était ce qui lui allait le mieux, après tout, n'avait-elle pas été formée pour gérer toute une baronnerie toute seule... Son père n'ayant jamais réussie à marié ses filles à cause de la mauvaise réputation qu'il avait lui-même crée. Quelle ironie, son père qui avait toujours rêver d'avoir un fils, un vrai, et qui avait finalement hérité de deux filles. Et finalement, l'homme avait dû s'adapter.

Kira fut surprise de voir le Vicomte s'éloigner, sans donner de raisons. Elle lui lança curieusement, pensant qu'elle l'avait offensé en restant silencieuse:

"Que faites-vous, Seigneur? Je n'ai pas refusé de payer les sommes que l'on me demandera pour la Guilde."

Elle pointa cette remarque d'un léger sourire, mais celui-ci s'évanouit vite lorsqu'elle vit l'homme revenir avec une rose. Une rose de sang qui plus est! Kira les connaissait bien pour que son père lui en ai offert souvent. Pourquoi? Comment? Elle ne savait pas... Elle savait juste que cette rose, et surtout sa couleur, inspirait souvent à son père la chevelure de feu de sa fille, et son héritière. L'une était de feu, et l'autre était de sang, toute les deux aussi épineuse et manipulatrice. Toutes les deux aussi magnifique et subtile. La jeune femme sourit à cette pensée.
Mais avant qu'elle ne puisse remercier le Vicomte, celui-ci était déjà partie. Elle n'aurait donc plus qu'à aller retirer sa demande de logement au près de ce maudit secrétaire, et... à chercher le logement des Terresang. Mais connaissant cette famille, tout le monde devait savoir où elle se trouvait. Kira resta pourtant un moment là, à regarder la rose. Elle s'approcha du bassin, et laissa tomber la rose de sang... Espérant la voir colorer toute l'eau d'un rouge sombre... Pourtant, la fleur ne fit que flotter... Flotter au dessus des tumultes que provoquait la fontaine. Comme Kira, la rose évitait tant bien que mal les difficultés qui lui faisait face.

"Je devrais prendre ça comme un bon présage..." dit-elle avant de faire volte-face vers la sortie des jardins.