Marbrume


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 Valse diluvienne

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Cérène BoiserelSaltimbanque
Cérène Boiserel



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MessageSujet: Valse diluvienne   Valse diluvienne EmptyDim 29 Déc 2019 - 14:05
Il commence à pleuvoir. Les gouttes sont énormes et se fracassent sur la demeure dans une incessante mitraille, rejetant une pénombre angoissante à l’intérieur, asphyxiant toute sorte de lumière. Le reste de la troupe étaient en représentation dans un bordel et avait dû sûrement élire domicile là-bas pour la journée. Cérène avait laissé l’une des fenêtres à moitié-entrebâillées pour contempler les cieux se déchaîner.

Soudain, deux coups graves contre la porte en bois. Se redressant souplement et s’étirant paresseusement, elle s’avance vers la porte et l’ouvre. Trois hommes dont une montagne de muscle, taillé dans la roche la toisent. Ils la toisent d’un regard sévère avant de s’adoucir presque intensément.

« —Hey Mam’selle… Il la regarde d’un air appréciateur de haut en bas sans s’en cacher. On vient vous voir parce qu’un nigaud traînerait dans l’coin, on a eu quelques soucis avec alors on voulait s’assurer que –
Tout va bien, je ne vis pas seule. Elle tranche court, de manière concise et efficace. Sourire de politesse.
Non, p’têtre que non, on vous prévient juste. Faites attention à c’que ce foutu chien ne traîne pas dans le coin, apparemment il est aussi doué avec les femmes… On sera dans le voisinage, si besoin. Pourquoi cela semble-t-il plus être tourné comme une invitation.

Elle rit avec délicatesse, un air de fée espiègle.

Ça ira, je vous remercie. Et la fin de discussion est sans appel tandis que la porte commence à se refermer. Si j’aperçois quelque chose de suspect je vous le dirais. Et elle la porte se ferme, collant délicatement son oreille contre le battant en bois, dès qu’elle entend les voix s’éloigner et être avalées par la pluie, elle pousse un soupir de soulagement.

Puis soudain, elle sursaute. Un bruit sourd et léger vient de retentir derrière elle. Elle se tourne et aperçoit une silhouette qui s’étire dans un coin de la pièce, élancée et fantomatique, bien trop proche et dont Cérène n’aperçoit que les contours flous. Son cœur éclate dans sa poitrine et son pouls se déchaîne, elle se recule précipitamment contre le battant en bois, la porte accueille son dos dans bruit mat. Sa main fouille rapidement à l’intérieur de sa cuisse pour en dégainer une lame cachée. Un éclat divin de survie semble luire dans ses yeux, tenant son arme sans aucune hésitation vers la silhouette, les doigts crispées sur le manche, avec quelques tremblements dans les poignets.

« — Ne t’approche pas. Ne t’approche pas ou je crie et je te saigne. » Menace-t-elle toujours tandis qu’un lourd silence s’abat, lourd et épais. Un temps avant qu’un rire moqueur dont elle reconnaîtrait les milles nuances lui réponde. Expirant un soupir soulagé – agacé ? – son arme se baisse. « Ça ne pouvait être qu’un idiot comme toi. »

Et pas n’importe lequel d’idiot, le pire de tous. Rémi Du Pont de Chêne. La pluie semble retenir leurs paroles acerbes et la pénombre en fait de même avec leurs émotions, étouffant des tensions muettes à mi-chemin entre la colère et le désir. La gifle ou le baiser. Une zone aveugle entre l’attirance et le dégoût, une maigre frontière dans laquelle on aime se perdre. Et où on adore détester.

« — Rémi du Pont de Chêne, j’aurais dû m’en douter. » Roulant élégamment les yeux au ciel, elle dépose la dague sur un meuble. « Léandre n’est pas là ni les autres. » Elle reprend, presque piquante en le regardant avec une nonchalance féline. « Est-ce que la folle envie de me voir était plus forte que tout pour que tu prennes la peine de rentrer sans toquer ? » Cette fois-ci, elle s’adosse avec nonchalance contre la porte, une main sur la poignée, prête à l’ouvrir. « Ou bien t’as des choses à te reprocher ? » Sourire d’ange qui devient carnassier, c’est qu’elle en deviendrait presque menaçante sous ses faux airs innocents.

L’observant doucement, elle ronronne presque, comme un félin satisfait de voir sa proie à sa merci.

« — Je crois que des gens te cherchent, ce serait si dommage de les faire tourner en rond. » Elle fait la moue, remontant un index taquin sur ses lèvres pour jouer la réflexion. Ses yeux se baissent tandis qu’il n’est plus très loin d’elle, hypnotisés par un quelque chose au niveau de son flanc. Redressant lentement son regard vers lui, elle reprend calmement. « Tu es blessé, en plus de ça ? » Un soupir chargé d’amertume, à nouveau.

Et dans sa voix, une très légère nuance d’inquiétude.
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Remi de Pont Duchêne



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MessageSujet: Re: Valse diluvienne   Valse diluvienne EmptyDim 29 Déc 2019 - 21:05
Il pleuvait à sot.

Quelle journée de merde !

Aujourd’hui aurait dû être un gros coup. Une de ses connaissances du goulot l’avait branché sur un vol de grande ampleur avec un ami à lui. Une histoire de bijou de famille de valeur, caché dans un grenier par une famille sans importance. Notre jeune héro n’aimait pas vraiment chiper les gens dans le besoin, mais il était totalement à sec et on ne va pas se mentir ; A Marbrume, tout le monde était dans le besoin. Le brun c’était donc acoquiner avec les deux autres et ils avaient organisé scrupuleusement l’organisation du vol.

Le jour venu, tout c’était bien passé. Ils c’étaient retrouvé au lieu de rendez-vous et avaient infiltré la bâtisse sans aucun souci. Très vites, les trois comparses avaient mis la main sur les bijoux et avaient commencé à prendre la fuite. Jusqu’à ce qu’un cri retentisse. Merde, ils c’étaient fait voir par la matrone de la tribu ! Les loustics commencèrent à s’enfuir, mais très rapidement, des colosses de la milice arrivèrent à leur trousse. Depuis quand ils étaient aussi rapides à réagir ces bavards de vert ? La course poursuite dura de longue minute dans les rues de Marbrume, avant que les trois compères ne se retrouve coincé dans une rue. Quelle était la probabilité que les deux collègues d’un soir de Rémi le trahissent pour pouvoir s’enfuir ? Surement bien plus élevé que ce qu’il croyait, car c’est sans s’y attendre que le jeune homme se prit un coup derrière la tête, le faisant tomber par terre, sonné.

Quand Rémi retrouva ses esprits, il était seul. Seul et sans le pactole qu’il venait de voler. Il jura. Quel con, il c’était fait avoir comme un bleu ! C’est à cet instant que débarqua les trois miliciens. Merde merde merde. Le voleur regarda la rue, aucun moyen de s’échapper. A part avec beaucoup de chance, et d’audace. Sans laisser le temps aux autres de réagir, il fonça vers eux et poussa le plus imposant des trois qui tomba à la renverse. Sans chercher à se battre, il s’infiltra entre les deux autres, priant les Trois pour passer. Et il passa. A sa grande surprise. Sans vraiment réfléchir plus longtemps, il repartit de plus belle dans les rues.
Malheureusement, le brigand se rendit compte rapidement qu’une vive douleur se faisait ressentir au niveau du flanc. Il baisse la tête. Du sang. Merde. De grosse gouttes qui commence à tomber sur son visage. La voix des trois balourds derrière lui. Rémi jure, ses chances de s’échapper s’amenuise de seconde en seconde.

-

Il faisait presque nuit à cause des nuages qui recouvrait le ciel. Trempé, le brun pénétra dans la bâtisse par la fenêtre ouverte de la cuisine. Il se savait encore suivit de prêt par les miliciens, et il préférait être discret. Il avança sans un bruit dans la maison. Elle était calme, plongé dans le noir. Personne de la troupe n’était là ? C’était bien sa veine, lui qui se vidait doucement mais surement de son sang. Il appuyait sa main sur son flan pour limiter la perte, mais chaque minute devenait un peu plus dangereuse. Heureusement, il avait réussi à venir jusqu’au quartier où se trouvait la maison de Léandre. Grand bâtiment ou toute sa troupe de saltimbanque vivait. Un endroit plutôt agréable, il faut dire. Même si ses relations avec la belle Cérène s’avérerait compliqué à chaque fois qu’il se croisait. Il l’aperçut d’ailleurs et faillit sortir de l’ombre pour s’avancer vers elle, mais on frappa à la porte.

Reflexe de survie, Rémi se colla un peu plus au mur et observa l’échange entre la brune et ce salopard de milicien. Ils ne le lâcheraient pas bordel ! Mais un sourire fier vint étirer ses lèvres pâles. Doué avec les femmes ? Héhé…

Il a mal. Un gémissement s’échappe de sa bouche, révélant sa présence. La belle se retourne, apeurée et ignorant son identité. Il profite de ces quelques instants pour regarder la femme en face d’elle. Ah, Cérène. Une femme magnifique. Ses courbes arrondis et son regard de miel n’ont que trop peu de mal à séduire un homme. Surtout un homme comme Rémi. Mais malgré cette attraction qu’il à toujours ressenti pour elle, c’est une relation bien plus complexe qui s’installa entre les deux. Déjà parce que son meilleur ami, Léandre, était amoureux de cette femme. Et il ne pouvait décemment tenter quelque chose avec la danseuse sans risquer de mettre en jeu son amitié. Et puis son sale caractère. Bordel, Rémi avait rarement vu une fille aussi désagréable et aussi joueuse. Au final, elle lui ressemblait peut-être un peu trop, les conquêtes en moins. C’était donc un jeu de chat et de souris qui se perpétuait entre eux. Le mordant de cette donzelle avait le don de piquer à vif Rémi. Il aimait ces échanges sucré-salé, les trouvait stimulant.

Cérène le reconnut enfin quand il ria devant tant de zèle, relâchant son corps et sa dague pointé vers lui. Tant mieux, il n’aurait pas été en état de se défendre. Bien évidemment, elle l’enchaina de ses plus belles invectives à son égard, le menaçant même de le dénoncer. Il savait qu’elle ne le ferait jamais. Elle l’appréciait aussi, à sa façon. Un point cependant ne lui plaisait pas. Si Léandre et les autres n’étaient pas la, il devrait lui demander de l’aide. Et vu son état, il n’avait plus le choix. Accoudé au mur, non pas dans l’idée de prendre une pose à son avantage, mais parce que tenir debout commençait à devenir difficile, il pu enfin lui répondre.

« Tu sais bien que c’est toujours un plaisir de te voir quand personne n’est là, Cérène le serpent. Je te rappelle au passage qu’après toute ces années mon nom c’est « De Pont Duchêne », et pas ton du pont de Chêne. Je nous croyais suffisamment proche pour que tu le retiennes quand même. Je dois faire quoi pour le mériter ? »

Il lui sortit le plus beau sourire qu’il avait, charmeur comme jamais. Il se doutait bien que Cérène n’était pas non plus totalement insensible à ses charmes, mais il était aussi conscient qu’elle détestait quand il lui faisait la cour. C’est bête, il adorait le faire, pourquoi s’en priver ? Il se rendit cependant compte que sa bouche était sèche et que du sang commençait à couler sur le parquet en petite goutte. Il fit quelques pas vers elle, sortant enfin de l’ombre du couloir.

« Je me suis fait trahir par mes compagnons de vol ce jour et la milice m’a poursuivi. Je ne sais pas quel can m’a fait ça, mais un d’eux à eu le temps de me donner un coup de poignard dans le ventre. »


Sans son appui au mur, il remarqua que ses jambes étaient devenues du carton-pâte et qu’elles arrivaient difficilement à soutenir le brun. A quelques pas seulement de Cérène il tomba un genou à terre et regarda la belle. Souriant en coin malgré la situation, il sortit de sa main qui ne tenait pas sa plaie trois pauvres roses à moitié écrasés et dans un sale état.

« Je t’aurais bien amené les bijoux que j’ai volé…Mais on me les a volés…C’est con n’est-ce pas ? J’ai trouvé ça…Dans votre jardin avant de rentrer. C’était au cas ou tu refuserais de m’aider, je sais que tu es l’une des seule à avoir de légère compétence en réparation humaine…tu m’aiderais, dis Cérène le serpent ? »

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Cérène BoiserelSaltimbanque
Cérène Boiserel



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MessageSujet: Re: Valse diluvienne   Valse diluvienne EmptyMar 31 Déc 2019 - 11:23
Silencieuse et immobile, seul son regard sévère reste fixé sur sa blessure. D'un pas, elle s'abaisse vers lui, récupère les roses qu’elle dépose un peu plus loin. « — Quelle charmante attention, et puis à genoux ça en deviendrait presque romantique que je pourrais tomber amoureuse de toi... Si tu n’étais pas toi. » elle se place délicatement de l'autre côté de sa plaie. Déposant son bras autour de ses épaules, elle l’encourage à prendre appui sur elle.

Elle lui sourit d’un air malicieux puis prend un air subitement grave. « Ne t’enflamme pas. Sa voix est atone et froide. Je fais ça parce que tu es en train dégueulasser le parquet et que je ne veux pas me retrouver avec ton cadavre sur le dos. » Plus doucement, elle reprend d’un air tendre « Appuie-toi sur moi, je vais t’aider. » Elle pointe une chaise d’un mouvement de tête. « Par-là, suis-moi ».

Prenant de l’élan, elle tente le déplacer jusqu’à une chaise, mais Rémi est lourd et bien plus difficile à manipuler qu’elle ne l’aurait imaginé. Est-il tant musclé que ça ? « Attends-ttends-ttends, Rémi, ne lâche pas maintenant ! Tu es trop lourd, bordel, on va tomber si tu te tiens pas droit. Tiens le coup, juste pas longtemps ! » peste-t-elle. Tanguant dangereusement tous les deux comme s’ils étaient ivres et pris en pleine tempête, il en perd l’équilibre, faisant quelques pas maladroits sur le côté, Cérène tente de le retenir contre elle mais il lui échappe et retombe lourdement sur une chaise en l’emportant dans sa chute. La chaise accuse douloureusement le coup et ses pieds grincent contre le sol. A moitié affalée et étalée sur son torse, la joue contre son épaule, elle se dresse rapidement, ils sont dangereusement proches, leurs nez se touchant presque, elle grimace et murmure un « Je suis dé-so-léé » réellement sincère pour le coup.
Aussitôt cette excuse prononcée et sans attendre une réponse de sa part, elle fait rapidement volte-face et disparaît dans une pièce. Fouillant à la va vite dans les quelques meubles poussiéreux et vides, elle en sort avec triomphe un fil et une aiguille. Faisant plusieurs rapides aller-venues devant lui, elle balance par-dessus son épaule d’un air presque autoritaire.

«— Pendant que je prépare tout, fais-moi gagner du temps et déshabille-toi. »

Elle allume plusieurs bougies pour avoir une meilleure vue et la pièce entière fut plongée dans une pénombre seulement dissipée par la lueur timide des bougies. A côté, elle posa l’aiguille au-dessus d’une flamme, un peu plus loin, elle attrape un bout de tissu, une bouteille de vin qu’elle lui tends mollement à quelques centimètres du visage.

«— Ça va piquer. Tu vas en avoir besoin, trésor. Son sourire rassurant se mue rapidement en une moue moqueuse, tandis qu’elle enjambe le banc en bois et se place juste à côté de Rémi, elle arque un sourcil avec nonchalance. Retire ta chemise, je ne peux pas coudre avec ça. »

Sans attendre sa réponse, elle se lève et se positionne en face de lui puis commence à la lui déboutonner avec adresse et rapidement.

«— Je ne vais pas te manger, calme-toi, dans tous les cas dans cette posture tu ne m’en donnes pas l’envie. Grogne-t-elle tandis qu’elle découvre son torse beaucoup plus sculpté qu’elle ne l’aurait imaginé. Passant outre ce détail, sans sourciller, elle admire silencieusement la méchante plaie sur son ventre. Comment c’est possible d’être autant têtu en perdant autant de sang ?
Elle redresse son regard vers lui. Chut, maintenant boucle-la idiot, et cesse de bouger, contente toi d’admirer et laisse-moi faire maintenant. »
Ramenant l’aiguille chauffée près de ses lèvres avec le fil, elle souffle-dessus tandis qu’avec le tissu, elle le pose juste à côté pour éponger le sang. A genou face à lui, ses yeux sont concentrés sur la blessure.

« — Prends une gorgée. Sourire carnassier. J’attaque maintenant et ça va piquer. Une légère pause tandis qu’elle fait mine de planter l’aiguille dans sa peau, elle s’arrête à quelques centimètres avant de poursuivre ironiquement en l’observant d’un air moqueur. Il te faut un bâillon pour étouffer tes cris de plaisir, trésor ? »

Et avec une douceur qu’elle ne soupçonnait pas, elle planta l’aiguille dans sa peau.

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MessageSujet: Re: Valse diluvienne   Valse diluvienne EmptyMer 1 Jan 2020 - 21:40
Rémi lui aurait bien répondu qu’il ne risquerait pas de tomber amoureux d’une casse bonbon comme elle, il préféra se tire et rire blanc. Il serait suicidaire de chercher la petite bête à quelques pas d’obtenir de l’aide alors qu’il se vidait de son sang. Même s’il doutait que la belle le laisse mourir sans sourciller. Elle était froide, mais une pointe d’inquiétude perçait malgré toutes les apparences qu’elle se donnait. Rémi sourit.

Cérène s’installa sous son bras pour le soulever et l’amener à une chaise proche de la. Il rigola. Elle le croyait si léger que ça ? Ou se voyait-elle avec une force bien plus développé que la normale ? En tout cas, la saltimbanque ne semblait pas connaitre le poids d’un homme blessé. Mais Rémi ne dit rien. Déjà parce que dans cette position, le bras autour de l’épaule de Cérène qui veux le porter tant bien que mal, l’homme avait une vue en contre plongée parfaite sur la poitrine généreuse de la brune. Rien que ça valait toutes les galères du monde. Mais si en plus cela lui permettait de la voir ramer un peu, alors là c’était le jackpot assuré.

Il faut donc avouer que le brun ne donna pas de sa meilleure volonté à se soulever, trop occupé à regarder des choses plus intéressantes que le sol. Evidemment, tout ne se passa pas aussi bien que l’avait prévu Cérène et le brigand finit par tomber douloureusement sur une chaise qui grinça de manière peu rassurante. Un grognement d’ours s’échappa de ses lèvres sous la douleur. Bon dieu qu’il avait mal. Mais il l’avait bien cherché, alors il ne se plaindrait pas. Surtout qu’il se retrouva avec Cérène à moitié sur lui. Il haussa un sourcil de surprise, lui-même étonné part cette vision plutôt agréable. Elle se releva, leur visage étaient si proche que le cœur de Rémi s’emballa une demi-seconde. La situation auraient-pu être parfaite si on oubliait le trou au niveau de son ventre qui laissait échapper le liquide si vital à sa survie. Elle s’excusa et disparu presque aussitôt dans une autre pièce. Le brun grogna à nouveau. Avait-elle été troublé par ce face à face ? Si c’était le cas, elle le cachait bien et cela lui déplaisait ! La belle lui demanda alors de se déshabiller, ce qui le fit rire.

« Je dois enlever mon pantalon aussi ou pas ? Je suis sûr que tu pourrais soigner ce qu’il y a en dessous aussi. »

La danseuse ne répondit pas. Soit elle avait préférée l’ignorer, soit-elle ne l’avait pas entendu. Dommage se dit Rémi, il aurait aimé voir la réaction de la belle face à une proposition si obscène. Mais le temps n’était pas à la drague pour le jeune homme et il réussit avec difficulté à enlever sa veste. Chaque mouvement lui faisait mal. Cérène revint avec une aiguille et il se retrouva en quelques secondes avec une bouteille de vin avec Cérène en train de le déshabiller. L’homme ne put s’empêcher de rire de la situation et regarda Cérène.

« Tu sais que j’ai déjà imaginé ce genre de scénario pour nous mais je n’avais jamais imaginé que j’aurais de la piquette et que tu aurais une aiguille à proximité pour me planter »

Il approcha sa main des fesses de la belle dans l’espoir de la rapprocher de lui et espérer un quelconque rapprochement mais une vilaine quinte de toux l’empêcha de finir son mouvement. Il jura. Il valait mieux ne pas trainer, ce n’était pas bon signe.

Les paroles de Cérène ensuite, il ne s’en souvint pas clairement. Il se rappelle avoir bu de grandes gorgés de ce vin de mauvaise qualité pour ne pas sentir la douleur, d’avoir refusé un bâillon par simple fierté. Il se souvient par contre très bien de la douleur atroce de l’aiguille rentrant dans sa peau. Il ne cria pas, par pur fierté. Mais un violent coup de poings sur le mur voisin fusa pour canaliser la douleur. Il ne sut pas combien de temps cela dura, mais il lui parut une éternité pour le brun. Chaque coup d’aiguilles était une douleur à la limite de l’insoutenable.

Une fois finit, il remarqua qu’il c’était encaissé la bouteille entière pour que la douleur soit moins vive. Il rit pour lui-même. Il n’était pas encore saoul, mais la monté serait renversante. Au moins, la douleur se ferait plus petite.

Affalé sur la pauvre chaise, il avait chaud et froid en même temps. Moite, il se sentait transpirant et ses cheveux collaient à son front. Le fripon se releva douloureusement, laissant échapper un râle d’outre-tombe et se pencha vers Cérène qui était à genou en face d’elle.

« Merci beauté, tu as fait du bon boulot. Par contre j’ai rien pour te payer à part mon corps…tenté ? »

Evidemment, ce n’était qu’une blague. Il n’attendit même pas la réponse de Cérène pour se lever. Ou du moins essayer. Cette dernière essaya de le retenir en reculant à même le sol, paniqué. Était-ce le choc de l’opération ou l’effet du vin qui faisait son effet plus rapidement que prévu, mais en tout cas Rémi réussi à faire 2 pas. 2 Pas avant de tomber en avant sur le sol. 2 pas avant de tomber littéralement sur Cérène, l’emprisonnant antre ses deux coudes qui lui avait permit de ne pas s’écraser totalement sur elle. Il rit douloureusement, inconscient total du mal qu’il pouvait se faire à lui-même.

« T’étais vraiment pas obligé de me faire tomber exprès, suffisait de demander …Ahhh ça fait mal… »

Ses bras se faisaient faibles. Son corps se laissa peser un peu plus sur Cérène, n’arrivant même plus à se maintenir au-dessus d’elle. Il faut avouer que la sensation du corps de la saltimbanque contre lui était loin d’être problématique, mais la douleur l’empêchait à vrai dire de profiter vraiment de la sensation. Heureusement dans un sens, car la brune effarouchée face à lui aurait surement sentit quelques choses de gênant, et ça n’aurait pas été sa dague. Mais non, la douleur contre son ventre était trop intense.

« J’t’écrase pas la hein ? J’espère que t’es à ton aise en tout cas, on pourrait passer la nuit comme ça que ça me dérangerait pas »

Mais Rémi, grand homme qu’il était, réunit toute ses forces restantes pour soulever la partie droite de son corps et bascula sur le dos, à même le sol. Il tourna la tête vers Cérène, folle furieuse et éclata de rire face à la situation. Maintenant c’était sûr, l’alcool faisait effet. Mais au moins il s’amusait malgré la douleur qui ne faisait que lui taper au ventre.
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Cérène BoiserelSaltimbanque
Cérène Boiserel



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MessageSujet: Re: Valse diluvienne   Valse diluvienne EmptyVen 3 Jan 2020 - 22:27
Une fois son travail achevé, Cérène arrache le fil avec un petit sourire plein de fierté. En voyant Rémi se mettre à bouger, Cérène relève la tête dans un silence grave, une montée de doutes au creux de ses yeux.

« — Ça va aller ? Force pas trop, quand m-… » Et alors, il la coupe, proposant ses services en nature. Elle hausse un sourcil en soupirant. Lorsqu’un homme sortait ce genre de commentaire, même mâtiné d’humour, c’était tout simplement qu’il le pensait sincèrement. Elle sera le poing et se retint de lui balancer une pique sur son état de faiblesse qui nuirait indéniablement à la qualité de leurs ébats. « Je sais que tu en meurs d’envie, mais jamais tu ne t’arrêtes Rémi… » Sourire provocant qui étire un léger chemin sensuel sur ses lèvres « … Du Pont de Chêne » Atrophiant volontairement son nom pour le taquiner, le voilà qui se lève. Une lueur alarmante et affolée se met à scintiller dans son regard alors qu’elle se met à reculer avec précaution. « Rémi, ne te lèves pas tu vas-
Tomber… ?

Il trébuche, et tombe rapidement sur elle mais se rattrape comme un félin, utilisant ses deux coudes pour amortir sa chute et ne pas totalement l’écraser. Clouée au sol, ressentant son corps d’homme contre elle, Cérène en est cette fois-ci bien plus troublée. Prisonnière de son étreinte, Rémi trouva le moyen de passer outre le seuil de la bienséance qu’elle avait voulu fixer. Elle se retrouva un rien perturbé par l’odeur masculine de cet idiot. Un parfum musqué et salé, savant mélange de testostérone et de sueur naissante. Aucune femme ne pouvait rester de marbre avec un tel bouquet sous les narines, et Cérène ne fit pas exception à la règle. Sentir la chaleur de sa cuisse contre les siennes la déstabilisa encore plus. Pour elle qui voulait maitriser ce contact physique, elle eut la brève sensation d’en perdre le contrôle. Elle avait frôlé l’embarras sur ce front-là, mais lorsqu’il relâcha ses pectoraux saillants et nus contre les courbes voluptueuses de sa poitrine ; elle trouva cela plaisant… Et inopiné. Improbable, même.

« — Lève-toi, idiot, lance-t-elle sèchement, ses traits se durcissent de colère et ses yeux se chargent d’éclairs verts. Bien sûr que tu m’écrases ! S’exclame-t-elle brutalement, profondément gênée mais tentant de le dissimuler habilement. Puis tu vas ouvrir ta plaie, imbécile. C’est qu’elle est bien plus vindicative et agressive que prévu.

Et lui qui rigole, s’amusant de cette situation, a le don de l’agacer encore plus. Elle se redresse en faisant virevolter sa robe et se dirige vers une autre bouteille de vin qui se trouvait sur une a table. Sans regarder Rémi, elle répète en buvant plusieurs gorgées à même la bouteille tout en cherchant une chemise à Léandre qu’il porterait pour éviter de se balader torse-nu devant elle.

«— Tu vas te rouvrir la plaie à force de gesticuler partout, je te préviens, si c’est le cas, tu te débrouilles !» Elle se retourne vers lui, la bouteille à la main, et s’avance, l’observe avec colère avant de lui jeter la chemise au visage. « Enfile ça, c’est à Léandre » Elle finit par prendre place à ses côtés, grognant toujours et pestant. « Tu m’emmerdes, Du Pont de Chêne, tu es le pire idiot que cette terre n’est jamais portée. » Et sur cette dernière phrase, elle absorbe nerveusement plusieurs lampées. « Incapable de te tenir » Une autre gorgée « Un idiot fini », et une autre.

Apportant le poing contre ses lèvres, elle retient un hoquet. Après avoir déversée sa colère et sa frustration, elle sembla se calmer. S’il cherchait à récupérer la bouteille, elle la ramena avec possession près d’elle.

«— Non tu as suffisamment déjà bu comme ça. Oh, attends. Attends !» Reprend-t-elle, ressentant légèrement les effets de l’alcool. « Donne-moi une seule bonne raison de te filer cette bouteille et… Je te la donne ! »

Sourire satisfait et confiant tandis qu'elle sonde ces yeux avec défi.
C'est sûr qu'il n'allait jamais réussir à en trouver, des tonnes de raison.
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Remi de Pont DuchêneVoleur
Remi de Pont Duchêne



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MessageSujet: Re: Valse diluvienne   Valse diluvienne EmptyDim 5 Jan 2020 - 4:06
Toujours allongé, la tête qui tournait légèrement, le voleur regarda malicieusement la belle se lever, furieuse. Il la trouvait encore plus belle quand elle était énervée, le regard brûlant et les lèvres légèrement retroussé. Il se demanda si c’était pour ça qu’il aimait tant la chercher, ou si c’était par simple méchanceté envers elle. Comme s’il lui reprochait quelque chose. Alors qu’au final, c’était à lui-même qu’il devait s’en vouloir. S’en vouloir de n’être jamais sérieux avec Cérène, de ne pas prendre au sérieux, juste parce qu’il ne peut rien avoir d’elle. Non pas parce qu’ils ne se plaisent pas mutuellement, oh non ça il est à peu près sur qu’il ne laisse pas la danseuse insensible, mais parce que son meilleur ami est amoureux d’elle. Fou amoureux même ! Et vous connaissez tous cette loi ancestrale qui interdit un ami de draguer la fille que l’autre aime ? Eh bien voilà, en plein dedans. Même s’il s’amusait à outrance à jouer avec la danseuse, flirtant légèrement, la finalité était la même. Il ne pourrait jamais aller plus loin que ça. Malgré toute l’attirance qu’il avait pour elle. Malgré le fait qu’elle s’amusait avec lui tout autant… Ce qui pouvait le rendre un peu méchant, sans le vouloir.
Rémi soupira, quelle poisse. Être seul avec un si beau morceau et ne rien pouvoir tenter de concret, c’était bien sa veine. Douloureusement, il se releva sur ses deux coudes et regarda la principale intéressée. Il avait dû l’énerver un chouilla plus qu’il ne l’avait espéré car elle s’empara d’une autre bouteille pour boire goulument dedans, grognant entre chaque gorgé. Il ricana méchamment. Elle n’allait pas faire long feu si elle continuait, et l’effet de l’alcool ne faisait qu’augmenter de son côté.

Le voleur se prit une chemise puante dans la tête. Il fit une grimace en regardant le vêtement dans un état lamentable qu’il venait de recevoir. Le doute était permis quant à sa propreté. Il l’a renifla et grogna cette fois ci. Maintenant c’était sûr, elle n’était pas propre. Alors que Cérène s’installa à même le sol à côté du brigand, celui-ci se leva difficilement et claudiqua vers la fenêtre la plus proche. Restant le plus dans l’ombre possible, sait-on jamais si les miliciens trainent toujours dans le coin, il mit quelques secondes le tissu sous les trombes d’eau qui se déchainaient à l’extérieur. Une fois ceci fait, il se rentra et s’assit lourdement à côté de la brune qui grognait encore en buvant. Il arqua un sourcil, elle allait vraiment finir dans un sale état si elle ne s’arrêtait pas.

Le jeune homme entreprit de rouler en boule la guenille et s’occupa de laver son torse. Il faut dire qu’avec la blessure qui avait laissé couler beaucoup de sang et l’opération minime de Cérène, le liquide rougeâtre c’était répandue sur tout son ventre. Il réussit tant bien que mal à nettoyer tout ça, laissant un torse un peu plus propre et luisant. Content du résultat, le brun jeta la chemise derrière lui sans ménagement et resta torse nu, dardant fièrement son amie. Il savait très bien qu’elle préférait qu’il se couvre, mais lui s’en fichait totalement. Alors encore une fois, pourquoi lui faire plaisir et l’arranger ? Jamais.

Amusé, il la regarda se comporter comme une petite fille, gardant le précieux avec une attention toute particulière. Le fripon fit mine de réfléchir quelques secondes et s’approcha très rapidement du visage de la belle. A quelque millimètre d’elle, il lui fit un petit clin d’œil et lui dit malicieusement.

« Si tu bois trop, tu n’auras plus aucun réflexe et je pourrais t’embrasser comme bon me semble…voir pire… »

Un deuxième clin d’œil. Il lui fit un petit bisou sur le bout du nez et attrapa la bouteille qu’elle lâcha sans rien dire. Il avait bien visé avec cette phrase. Il connaissait Cérène plus qu’elle ne le croyait. Léandre, en tant qu’amoureux transit était bien renseigné sur son aimé et n’avait pas manqué d’en parler à son compagnon de beuverie. Il savait donc que Cérène, sous ses sourires charmeurs et ses poses sexy, était une femme très prude. Il était donc facile de la laisser bête avec des petites actions de ce style. Satisfait, il se remit à distance respectable du visage de la saltimbanque et entreprit de boire dans la bouteille, un petit sourire satisfait aux lèvres.

« Fais pas la tête Cérène le serpent. C’est pas parce que t’es encore pucelle que tu dois paniquer pour un p’tit bisou. P’tête même que t’aimerais et que t’y prendrais goût »

Il ricana et prit une goulée de plus. A vrai dire, il venait de faire une énorme gaffe en dévoilant la virginité de la danseuse de la plus naturelle des manières. Il n’était bien évidemment pas censé être au courant et son ami lui avait fait promettre de ne jamais rien dire à Cérène vis-à-vis de cette information. Mais l’alcool aidant, le fait d’être seul dans cette maison à cet instant et Rémi avait glissé. Il n’avait même pas fait attention à sa gaffe et continuait à boire tranquillement. Il remarqua que la brune était bloquée et il s’étonna.

« Bah alors ? T’as vu un fangeux ou quoi ? Je sais que j’ai le torse un peu pâle mais quand même, je suis plus beau qu’eux j’espère ! T’en dis quoi ? »


Il rigola en se tapant du poing ses pectoraux, fière comme un coq. Pourtant, il ne faisait pas le fier avec sa blessure encore rouge et boursouflé un peu plus bas.
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Cérène BoiserelSaltimbanque
Cérène Boiserel



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MessageSujet: Re: Valse diluvienne   Valse diluvienne EmptyMer 2 Juin 2021 - 20:57
Le poing nonchalamment appuyé contre sa joue, elle soupira d’un air las quand il bomba fièrement le torse vers elle. Elle entreprit également de faire tournoyer l'une de ses mèches rebelles habilement autour de son doigt en l’observant se nettoyer le torse, ne pouvant empêcher de contrôler l’hilarité qui s’agitait en elle.
« T’arrives vraiment à charmer des filles, comme ça, sérieusement ? » Se moque-t-elle, emportée par un rire vénéneux et narquois. « Le coup de la chemise pour humidifier le torse, ça marche ? » Reprend-t-elle en portant une main à sa bouche, ses épaules se soulevant au même rythme que son rire.

Sourire en coin, elle joue les charmeuses, l’élégante danseuse tandis qu’il avale les quelques mètres les séparant, se trouvant très près, tout près d’elle. Haussant un sourcil étonné, elle lui offre un regard chargé de défiance et de colère lorsqu’il appose un baiser affectueux sur le bout de son nez. Ce n’est qu’un jeu, alors à la belle d’attaquer, sa réponse fut provocante et mutine à la fois. Tout en lui saisissant la mâchoire vivement avec sa main, comme un serpent déferlant sur sa proie, son pouce vient caresser habilement sa joue et d’un effleurement discret, s’amuser avec sa barbe naissante.

« Vraiment ? » Vilaine pique vénéneuse qui déferle comme s’il s’agissait d’une insulte, le but étant de malmener son égo. « Surtout dans l’état dans lequel tu te trouves ? » Cette fois-ci, à elle de s’approcher, comme une flamme brune et joueuse. Très proche de lui. « Alors, je te conseille de revoir tes attentes avec moi… » Empruntant une moue faussement attristée, elle poursuivit, provocante. « Qu’en penserait Léandre, dis-moi ? » Rapprochant dangereusement ses lèvres des siennes, elle murmura « De comment tu te laisserais faire si je t’embrassais? » Elle entrouvrit ses lèvres et pencha un peu plus la tête, comme si elle amorçait l’ébauche d’un baiser avant de se freiner au dernier moment. Mh ? »
Une pique révélatrice de leur relation cachée aux yeux de Léandre bien que Cérène n’imaginait pas une seule seconde que le meilleur ami de Rémi soit éperdument fou d’elle. Elle se chargeait de le provoquer pour se défendre et le déstabiliser ; mais sa haine était trop voyante pour qu’elle puisse y déceler qu’il y avait bien plus. Beaucoup plus.

Relâchant sa prise, elle s’en éloigne, l’air fièrement mauvais. Se redressant en prenant appui sur ses genoux, elle sent les effets de l’alcool affluer dans ses jambes et se tourne vers lui, nullement vexée qu’il sache pour sa virginité elle parut légèrement surprise. À vrai dire, elle préférait se préserver d’hommes comme lui, prêt à vous voler l’honneur juste le temps d’une nuit.

« Je préfère me préserver que… me donner à des goujats comme toi ! » Se défendit-elle farouchement en crachant à nouveau son venin.

« Te donner… À qui ? » Répète une voix familière dans son dos. Cérène, pivotant habilement sur elle-même, constate Léandre dans l’encadrement de la porte en train de les scruter d’une manière étonnamment suspicieuse.

Toute la troupe se trouve derrière eux, bouches grande ouvertes.
Silence gênant qui s’élève dans la pièce.

« Ah tiens, vous êtes rentrés ? » Questionne Cérène, l’esprit embrumé. Léandre la fusilla du regard et s’avança d’un pas vers elle comme pour analyser son état.

«Euh… On est rentrés plus tôt, une bagarre a éclaté, du coup… » Commence Timothée l’un des musiciens, conscient de la colère grondante et grossissante de Léandre.

Face au deux, Léandre fait dangereusement jongler son regard de Rémi à Cérène. Il a l’air d’être un lion en cage prêt à bondir sur l’un des deux.

« A lui ? » Répète-t-il, l’air menaçant.

« Ben non, à moi ! » Chante Gustave, derrière, en tentant la plaisanterie pour désamorcer la tension.
Le regard assassin que lui expédie Léandre suffit à l’éteindre sur place.
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Remi de Pont DuchêneVoleur
Remi de Pont Duchêne



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MessageSujet: Re: Valse diluvienne   Valse diluvienne EmptyDim 6 Juin 2021 - 0:53
Le son de son rire était doux, presque une caresse sur sa peau nue. Il ne put s'empêcher de sourire sous cette douce sensation. Ce jeu de chat et de souris entre eux était vraiment le meilleur remède qu'il pouvait espérer.
Pourtant, cette fois-ci, elle est à la limite de le faire craquer. Elle ne se rend surement pas compte de l'effet qu'elle lui fait. Elle ne sait pas non plus à quel point il est coincé dans cette situation. Arriverait-il à dire non, à se contrôler si la brune décidait d'aller plus loin ? Son cœur, fidèle à son amitié avec Léandre dirait oui. Son corps, non.
La sensation de sa main tenant fermement sa mâchoire l'enflamme. Ses lèvres pleines se rapprochant sont sublimes torture. Pourtant, chaque mot lui rappelle Léandre. Il. Ne. Peut. Pas. Son ami le tuerais. Mais un baiser...
Alors qu'il commençait à passer sa main dans ses long cheveux, prêt à lui empoigner sa tignasse avec douceur, l'emprisonnant contre lui, elle s'éloigna, guillerette. Un grandement sourd de frustration s'échappa de sa gorge. Ce serpent avait bien de la chance qu'il soit trop blessé pour la rattraper.

Le voleur fut surpris par la réaction de la belle quant à son pucelage. Pas tant qu'elle ne se donnerait pas à un goujat comme lui, ça il s'en doutait bien. Par contre elle ne semblait pas outrée de sa connaissance sur ce fait...Quelle femme étonnante...
La véritable surprise fut pourtant l'arrivée de la troupe au grand complet dans la maison. Rémi fit un bond sur lui même, toujours étalé minablement sur le sol. Un silence pesant s'installa pendant quelques secondes, tout le monde s'observant en chien de faïence, personne n'osant parler.

A son grand désarroi, Léandre avait entendu la dernière phrase de la jolie saltimbanque. Dans un sens, heureusement qu'il n'avait pas vu ce qu'il venait de se passer juste avant. Cependant, Léandre était quelqu'un d'un peu instable. Sanguin. Rémi le connaissait assez bien pour sentir la pression monter, alors que le reste de la troupe essayait de détendre l'atmosphère.

Le brigand se releva difficilement sur lui même et se servit du mur comme dossier. Assis comme ça, il était bien misérable. Afin d'appaiser son meilleur ami, il leva sa main du côté non blessé.

« Ecoute, ne t'énerves pas. On m'a fait un sale coup sur un vol aujourd'hui et j'étais blessé. Je sais que Cérène s'en sort bien pour recoudre autre chose que vos chaussettes et j'étais juste à côté... Je pensais que tu serais la aussi..."


Leandre fit un pas agressif vers lui. Personne n'osait parler. Cérène tanguait légèrement sur place. Rémi priait pour qu'elle ne parle pas. Un mot pouvait suffire à tout faire exploser.

« Et pourquoi elle est dans cet état ? Tu l'as fait boire ?!
- Voyons mon ami, elle est assez grande pour se gérer. J'ai bu pour supporter la douleur. Elle m'a accompagné. De toute façon tu vois bien que je suis pas en état de faire grand chose...
- Espèce de connard ! »

Le fripon ne s'attendait pas qu'une simple phrase trop légère puisse faire exploser Léandre. Il vit son ami lui foncer dessus sans rien pouvoir faire. Le poing le cueillit en plein dans la mâchoire et il se laissa lourdement tomber sur le sol. Se défendre risquerait d'ouvrir sa plaie. Cet excès de violence suffit à réveiller la troupe qui se précipita sur leur chef pour l'arrêter. Heureusement, car sinon Rémi se serait surement prit des coups aux conséquences plus graves. Rémi se releva à nouveau et reprit sa position précédente. Un bleu commençait déjà à fleurir sur sa joue et sa bouche était ensanglanté quand il sourit. Surement l'intérieur c'était ouvert sous l'impact. La condescendance du voleur envers son ami ne le rendit que plus furieux et il se débattit entre les bras de la troupe qui le maitrisait.

« Je t'avais dit de pas la toucher !
- Calme toi Léandre tu vois bien qu'il est blessé supplia Timothée qui lui tenait le bras droit.
- Et tu fais peur à Cérène murmura Gustave, espérant que la brune ne l'entendent pas.
- Faites le sortir d'ici !! cria presque le chef, toujours aussi furieux
- Je suis pas en état de bouger... Les gars, vous pouvez le sortir un peu qu'il se calme ? J'irais dans une chambre pour qu'il ne me voit plus quand il reviendra... »

Ils acceptèrent, tous conscient que peu de chose pouvait être faite. Léandre fut poussé en dehors de chez lui, criant encore jusqu'à ce que la distance rendent la résidence silencieuse. Lourd silence. Cérène n'osait pas le regarder. Comprenait-elle seulement ce qu'il venait de se passer ? Surement pas, la crise aigue de jalousie de Léandre aurait pu être prit comme un de ses coups de folie habituel... Rémi rigola et toussa douloureusement.

« Tu aurais mieux fait de te taire, il n'aime pas que je dépucèle les jolies saltimbanque de sa troupe, ca lui donne un complexe d'infériorité essaya t-il de faire passer. Il a surement cru que je t'avais fait boire pour profiter de toi, il soupira. Si seulement il savait que c'était toi qui abuserait de moi ! »


Il leva le bras vers elle.

« Tu m'aides à monter à l'étage et à me trouver un endroit ou passer la nuit ? Je suppose que ton lit n'est pas une option valable. Au fait, tu pourrais me refiler une bouteille, j'ai mal et j'ai du sang dans la bouche à nettoyer »
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Cérène BoiserelSaltimbanque
Cérène Boiserel



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MessageSujet: Re: Valse diluvienne   Valse diluvienne EmptyVen 18 Juin 2021 - 19:48
Cérène observa la scène, sursautant de surprise lorsque Léandre assena un coup puissant dans la mâchoire de Rémi, le propulsant violemment au sol comme un vulgaire pantin désarticulé.

« Ça suffit, arrêtez… » Murmure-t-elle faiblement, retrouvant un éclair de lucidité, elle s’époumona à nouveau, sa voix chaude portant entièrement sur la place comme un ouragan de feu. « Léandre ! Stop ! »

Ce dernier s’anima brutalement au son de sa voix, s’apprêtant à s’avancer vers Cérène tout en puissance, il fut retenu maladroitement par les autres, se retrouvant tout proche d’elle, comme un lion retenu par des chaînes invisibles. Elle resta immobile durant cette confrontation silencieuse, sentit sa respiration profonde et menaçante lui souffler au visage.

« Arrête, maintenant, ça suffit. » Dit-elle d’un ton ferme et sans appel. « Ça suffit. » Insiste-t-elle en le fixant avec colère, presque avec une défiance farouche.

Lui envoyant un regard furieusement imprégné de douleur et de rage, Léandre capitula avant de détourner la tête puis suivi du regard Il fut tiré dehors tout en se débattant comme un beau diable avant que ses protestations ne se taisent dans la nuit.
La maison animée par la colère et les bruits sembla retrouver un instant de quiétude. Cérène, bras croisés, poussa un profond soupir résigné en balançant la tête, entraînant sa chevelure dans le mouvement avant de pivoter avec souplesse vers Rémi.

Elle sembla s’adoucir un peu plus et s’avança avant de poser doucement un genou au sol face à lui.
Sa main se dressa et vint se poser avec délicatesse sur sa joue légèrement boursouflée par le coup qu’elle caressa d’un coup de pouce distrait, l’auscultant silencieusement. Sous sa peau, elle sentit l’hématome s’étaler comme le pétale d’une fleur.

« Excuse-le, je ne sais pas ce ce qu’il lui a pris… » Dit-elle désolée en se redressant pour lui tendre son bras. « Léve-toi, je pense que t’as eu ton compte pour la journée mais comme on dit, demain est un autre jour » Et elle lui sourit d’un air arrogant et détendu tout en tirant sur son avant-bras pour l’attirer à elle.

Son épaule se bloqua sous son aisselle comme une béquille pour lui offrir un semblant d’équilibre.

« Chut, tu en as assez fait » Sermonne-t-elle dans un murmure « Si ta plaie se rouvre, je te l’ai déjà dit, tu te débrouilles. » Elle rit légèrement. « Je sais que tu rêves que je te recouds à nouveau, trésor, mais s’il te plaît, tiens-toi tranquille. » Roucoule-t-elle.

Son bras s'enroula derrière son dos pour le maintenir droit contre elle. Elle l’aida à marcher jusqu’à l’une des chambres à l’étage. En entrant dans la pièce, elle remarqua que la couche était étalée au sol mais ferait amplement l’affaire. D’un geste doux et d’une souplesse féline, elle l’accompagna dans son mouvement pour l’allonger.

« C’est bon, tu vas bien ? »

Elle resta à genoux sagement à ses côtés un léger instant, comme pour jauger son état. Plongée dans un silence plein de réflexion, en déviant pensivement son regard sur le visage de Rémi, il remonta le long de ses yeux lorsqu’elle remarqua qu’il était en train de la fixer.

« Qu’est-ce que tu as à me regarder comme ça, sombre idiot ? » Grogne-t-elle farouchement. « Je vérifie juste que ta blessure ne se rouvre pas, tu n’as pas arrêté de t’agiter. » Et elle le fusilla de son regard satiné mais au-delà de ce reflet courroucé s’esquissa un semblant d’inquiétude.

Prenant appui sur ses genoux, elle se leva avec grâce. Elle aimerait bien lui faire confiance, Cérène, mais c’est difficile d’ignorer qu’il n’est qu’un homme aimant les femmes. De ceux qui séduisent en vous assurant l’appui qu’il vous ôte lorsque vous en êtes éperdument épris. Un éclair la traversa : combien de cœurs anéantis avaient-ils laissés dans son sillage ? Combien d’espoirs brisés ?

« Je dirais à Théo et Gustave de surveiller ta plaie. D’ici là, laisse le temps de cicatriser. » Elle laissa planer un temps, le scrutant intensément. « Alors repose-toi. D’accord ? Pas de bêtises pour un temps, du moins. » Et le revers d’un sourire en coin se dessine sur ses lèvres. « Tu penses pouvoir te retenir ? »

Elle se dirigea vers la porte en haussant les épaules, jouant de sa nonchalance séduisante, d’un geste lent du poignet, elle ouvrit la porte et s’apprêta à sortir.
Elle sembla s’arrêter dans son élan, puis hésiter.
Enfin elle balança par-dessus son épaule.

« Tu as de belles lèvres, Rémi. C’est dommage de les donner à n’importe qui. »

Et dans un clin d’œil enjôleur, elle se laissa engloutir par l’obscurité.

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MessageSujet: Re: Valse diluvienne   Valse diluvienne EmptyMar 22 Juin 2021 - 16:46
Sous la douce caresse de la main de Cérène sur sa joue, le jeune voleur ferma les yeux pour profiter de cet instant. Un de ces rares instants entre eux ou il ne se passait rien. Mais pourtant si paisible. Il en oublia la douleur cuisante sur son ventre. Il en oublia même la douleur lancinante qui se propageait sur sa joue et qui allait surement lui faire un bel hématome pour les prochains jours. Plus rien ne comptait en cet instant que ce silence sucré et cette peau contre la sienne.

Il haussa mollement les épaules quand la belle lui dit qu'elle ne savait pas pourquoi Léandre l'avait frappé. Lui le savait très bien. Un peu trop même. Mais il ne pourrait jamais parler de ça à la principale intéressée, au risque de se prendre quelque chose de bien plus mortel qu'un simple poing dans la figure. Léandre était dangereux dans sa folie, dans son amour. Et plus le temps passait et plus Rémi trouvait cet amour néfaste pour la l'hypnotisante danseuse. Enfin... cela ne le concernait pas vraiment au final. Après tout, aucun lien ne le liait à Cérène n'est ce pas ?

Il se laissa doucement porté par la brune. A vrai dire, il ne faisait pas particulièrement d'effort pour l'aider. La voir se démener pour lui, lui donnait une petite satisfaction égoïste. L'idée qu'une jolie femme, et pas n'importe laquelle, prenne soin de lui dans une telle situation était quelque peu jouissive. Il se sentirai presque aimé et chéri. Et puis la vue sur son décolleté était tout de même suffisamment prodigieuse pour en rajouter un peu sur son état.

Une fois monté à l'étage et allongé sur la paillasse, il ne pu s'empêcher de lâcher un petit soupire de plaisir. Il était clair que sa blessure lui faisait beaucoup moins mal dans cette position. Rémi s'attendait à ce que la belle s'éloigne de lui avec une de ses remarques acerbes et pourtant elle sembla se figer à côté de lui. Son regard vert brûlant sur son corps électrisa le brigand. Il se doutait bien que la brune n'avait pas ce genre de pensée, mais lui, oui. Pourtant, par égard pour elle, il ne fit que la fixer avec cette intensité déconcertante et son habituel sourire en coin. Il rigola doucement devant sa répartie tranchante. Mais Rémi savait que sous ce masque, une bienveillance sans faille veillait.

« Je te regardais parce que tu me regardais. Tu t'es attardé un peu trop longtemps sur mon torse, ça m'a gêné. Moi qui suit un homme prude et chaste ! Quel honte ! »


Il mima dramatiquement un homme essayant de se cacher le torse telle une demoiselle en détresse. Mais Cérène n'était plus réceptive à ses bêtises et leur soirée semblait sur le point de se finir. Quand la gourgandine se leva, le jeune homme essaya de lui attraper la main pour l'empêcher de partir. Pourquoi ? Lui même n'était pas sur de le savoir. De toute manière, ses doigts ne firent qu'effleurer ceux de la brune, avortant tout chance de clarifier ce petit sentiment qui le tiraillait au fin fond de son être. Plus tard.

Mais Rémi n'aimait pas déclarer forfait si facilement. Alors qu'elle se levait souplement pour partir et mettre fin à cette conversation, lui tournant ostensiblement le dos, le voleur mit ses dernières forces pour se lever silencieusement. Ce ne fut pas vraiment gracieux, ni même fluide, mais il y arrive assez rapidement. La douleur failli lui faire arracher un gémissement, mais il ne voulait en aucun cas que Cérène repère son petit manège. Tel un chat, il l'accompagna jusqu'à la porte, se collant presque a elle sans qu'elle se rende compte. Quand enfin elle se tourna pour lui dégainer sa prose comme les plus grands poète de Marbrume, surement ne s'attendait-elle pas à se trouver face à Rémi, leur corps presque collé l'un à l'autre.

Il se tenait droit et cette fois-ci ce fut lui qui saisit la mâchoire de la danseuse entre son pouce et son annulaire. Avec un savant mélange de douceur et d'autorité, il leva son petit visage surprit vers lui. Son sourire s'étira, moqueur.

« Cérène... Saches que je n'offre mes lèvres qu'aux plus méritantes »

Il se pencha vers elle, et lui murmura à l'oreille.

« Et pourtant il suffirait d'un mot de ta part et elles n'appartiendraient qu'à toi... »

Et il se pencha un peu plus. Ses lèvres effleurèrent la peau ambré de la jeune femme. Pas vraiment sur sa joue, mais pas vraiment sur ses lèvres. Un doux entre-deux qui ne dura pas plus de quelques secondes. Sa main relâcha la tête de la brune et Rémi se releva, son regard brillant d'une lueur à la fois amusé et...

Il repoussa doucement Cérène vers la sortie d'un coup d'épaule, profitant de son air à la fois abasourdis et furieux pour l'expédier loin de lui avant que la colère ne prenne le dessus.

« A bientôt dans mes rêves jolie danseuse. »

Et il la laissa partir, profitant de son déhanché jusqu'au bout du couloir. Une fois disparue, il revint en claudiquant sur la paillasse et s'allongea lourdement en grognant. Maintenant, la guérison serait beaucoup moins intéressante.
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