Marbrume


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 A la fraîche [Mathilde & Rémi]

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Remi de Pont DuchêneVoleur
Remi de Pont Duchêne



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MessageSujet: A la fraîche [Mathilde & Rémi]   A la fraîche [Mathilde & Rémi] EmptyLun 30 Déc 2019 - 16:11
C’était une période difficile, même pour un pitre comme Rémi.
Marbrume sortait difficilement de sa léthargie après le massacre du chaudron. Les gens avaient encore peur, mais commençaient à ressortir. On pouvait a nouveau entendre les enfants rire dans les rues. Des sourires encore timide apparaissaient. Discrètement, mais sûrement. L’espoir renaissait. Après tout, c'était le propre de l'homme. Sans espoir, autant se laisser mourir.

C’était une soirée de fin d’été chaude et agréable. Hélas pour Rémi, son moral n’était pas au beau fixe ces derniers temps. Rentré du labret quelques jours plus tôt, il avait du laisser sa mère dans une petite auberge a Usson avec l’argent qu’il leur restait. Il aurait cru qu’avec la vague d’émigrés la bas, mordu et rejeté par la ville, les malheureux seraient à peu prêt bien accueilli et trouverait rapidement des situations un peu plus stable auprès des habitants. Hélas, nous étions bien loin de ce constat. Au contraire. Au labret comme à Marbrume, un mordu faisait peur et il avait intérêt à être persévérant s’il voulait survivre. Sa mère était persévérante. Mais il avait peur. Peur parce que sa mère n’était pas toute jeune. Et au dessus de ça, elle venait de perdre son dernier fils âgé de seulement 10ans. Mort sous ses yeux. Éviscéré. Quoi de pire pour une mère ? A peine le temps de pleurer qu'elle se retrouvait jeter en dehors des murailles protectrices, sans son mari.

Le voleur l’avait accompagné, évidemment. Le brun avait vécu l’horreur différemment. Aucun être aimé ne c’était fait tuer sous ses yeux, seulement hommes femmes et enfants inconnus. Nombreuses ont été les nuits à se réveiller en sueur, se rappelant les cadavres déchiqueté. Nombreux ont été les pleurs caché derrière ce masque de jeune homme blagueur et rigolo. Une partie de lui c’était brisé ce jour là, et il n’arrivait plus a faire comme si de rien était à longueur de journée. La mort était proche. Il aurait beau rire et s'amuser, tout ne tenait qu’à un fil.

Évidemment, tout ça, il ne le montra à personne. Surtout pas à sa mère, qui avait beaucoup plus à supporter que lui. Il serait le fils attentionné et courageux envers sa mère. Fort et responsable. Hélas, les deux Pont Duchêne se retrouvèrent vite face à un constat accablant. Personne ne voulait prendre en charge sa mère. Vu comme une pestiféré, elle n'osait plus sortir de sa chambre d’auberge quand Rémi du retourner à Marbrume. Ils étaient à cours d’argent. Le brigand promit à sa mère de revenir avec de quoi tenir bon et surtout, avec une solution. Il y croyait, plein d'entrain. Il ne laisserai pas sa mère dans une telle situation !

C’est donc une semaine plus tôt que monsieur rentra dans la cité, rempli d’espoir et de projet. Mais c'est encore contre un mur qu’il se retrouva. Les gens qu’ils connaissaient se fermaient systématiquement des qu’il commençait à parler de sa mère. Certain le voyait même maintenant ! Rémi c’était rendu à une triste évidence. Personne ne voulait l'aider. Seul un miracle pourrait arriver dans cette situation. Ou alors il devrait partir vivre dans ce trou paumé de labret pour travailler et subsister au besoin de sa mère et lui. Une perspective qui ne l’enchantais guère à vrai dire. La vie ici lui plaisir. Les filles aussi. Être libre encore plus. Il soupira. Une bonne choppe de la dépression devenait vitale ce soir.

Il entra en fin d’après-midi dans une des auberges qu’il connaissait bien. A son grand désarroi, la salle était bondé et bruyante. Au moins, tout les domaines n’étaient pas impacté par ces temps difficiles. Il hésita. L’envie d'une bonne bière fraîche en ces temps lui donnait quand même énormément envie. Tant pis s'il devait affronter la cohue. Après tout, peut être qu’il trouverait une mignonnette d'ici la fin de la soirée, même si l'humeur n'y était pas actuellement.

Tel un chat, il s'infiltra dans la marée humaine à la recherche d’une place assise. Il erra ainsi quelques minutes avant de trouver une place dans un coin un peu reculé de la pièce. Quelqu’un d’encapuchonné se trouvait bien en face de la petite table et de la place libre, mais le brun s'en contrefichait. Il pourrait regarder les gens brailler dans son coin tranquillement. Le bougre n’avait pas l'air bien bavard et tant mieux !

Sans prendre la peine de demander l’autorisation, il se laissa tomber sans délicatesse sur le siège libre et s'adressa à la capuche qui lui servait maintenant de voisin.

« Désolée de t'importuner mon brave, tu es à côté de la seule place libre et tu vas devoir Supporter mon auguste présence ! Mais dit moi, tu es seul dans ton coin parce que tu sens le chien crevé ou parce que tu fais juste naturellement peur ? »


Pas de réponse. Bon. Il avait une idée sur le choix de sa question. Il regarda la table et remarqua qu'elle était vide de consommation. Dans toute sa générosité, il sorti quelques pièces qu’il avait volé au marché le matin même et héla une serveuse qui passait non loin d'eux.

« Eh beauté ! Deux mousses pour ces garçons ! »


Il se tourna encore vers la capuche silencieuse et leva les fesses pour donner un petit dedans pour la faire reculer et apercevoir au moins un bout de visage. Seule une mèche brune s’échappa de celle-ci, au désespoir de Rémi.

« Bah alors t'es muet ? Si tu veux pas d'la bière je la boirais mais tu pourrais dire merci ! T'en fait pas je drague pas les mecs, je préfère les jolies petits culs de ces dames. Regarde celui de la serveuse la, il est pas mal… »
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Mathilde VortigernFermière
Mathilde Vortigern



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MessageSujet: Re: A la fraîche [Mathilde & Rémi]   A la fraîche [Mathilde & Rémi] EmptyLun 30 Déc 2019 - 20:42
Ça sera pas bien long Mathie, jte prépare ça!

Quand lui avait-il dit ça? Il y a au moins une heure. Depuis, Harold courait d'une table à l'autre. Le patron, qu'elle connaissait depuis toujours, prêtait main forte à ses deux serveuses malgré un gênant embonpoint et un manque évident d'endurance, habitué qu'il était à rester derrière le comptoir. Pendant ce temps, personne, absolument personne ne s'occupait de préparer la petite chambre des combles qu'elle prenait habituellement. Et les Trois savaient à quel point elle en avait besoin.

La moins chère, la plus étouffante en été, et celle qui ressemblait le plus à celle de la fermière. Simple, à peine meublée, sous un toit qui permettait à son occupant de savoir s'il pleuvait dehors. Sa préférée. Celle dans laquelle elle aurait pu se réfugier si elle avait été prête. Celle qu'elle aurait même pu préparer elle-même si Harold, tout protecteur qu'il était, n'avait pas pris la belle Dumas en pitié. N'avait-elle pas été prise en otage par des pirates sanguinaires pour arriver miraculeusement à Marbrume et leur échapper tout aussi miraculeusement? Non, la belle Dumas ne pouvait pas travailler. Ni aider au service, comme le faisait habituellement pour payer sa chambre, ni faire son lit. Elle devait s'asseoir et patienter, Harold allait s'occuper de tout.

Tu parles...

Elle s'était installée dans le coin le plus éloigné de la porte et du comptoir, espérant y être tranquille. Mais la salle s'était bien vite remplie, pour une raison qu'elle ignorait. Les péripéties du Goulot avaient peut-être eu le mérite de sonner une clochette d'alarme dans l'esprit des gens. La mort pouvant les saisir n'importe où, n'importe quand, il fallait qu'ils vivent pleinement chaque journée comme si c'était la dernière. Ce jour-là, le petit peuple de Marbrume semblait s'appliquer à bien vivre. Et à bien cuver, pour certains qui, tristement, dormaient la bouche grande ouverte sur leur chaise, tenant fermement le verre dans lequel n'importe qui aurait pu pisser, pour faire une farce. Mathilde détestait les endroits bondés.

Pour s'isoler, elle avait rabattu le capuchon de la cape qu'il lui avait prêtée. La foule de la salle principale avait immédiatement disparu. Le brouhaha restait bien présent mais, à mesure qu'elle plongeait dans ses pensées pour revoir le fil des derniers événements, il semblait s'atténuer. Elle respira enfin dans cet instant de semi-solitude, où rien ni personne ne pourrait la déranger. Personne sauf celui qui avait décidé de s'installer à côté d'elle sans demander si la place était libre -la table étant vide de verre, il était évident qu'elle était libre- et s'il pouvait l'occuper. Pas même un Excusez-moi, seulement un commentaire déplacé auquel elle ne répondrait pas, pour ne pas se faire un nouvel ennemi. Assez de violence comme ça. Mais le silence ne semblait pas au goût de l'homme qui se leva pour faire mine de bousculer accidentellement son capuchon. Bon...

T'en fait pas je drague pas les mecs, je préfère les jolies petits culs de ces dames. Regarde celui de la serveuse la, il est pas mal…

Gros soupire. C'est fou à quel point elle a le don de passer de la meilleure des conversations à la pire. Elle a passé une traversée relativement bonne, compte tenu des circonstances, et la voici qui se retrouve affligée d'un lourdeau de premier ordre. Pourquoi n'est-elle pas directement allée au manoir de Terresang? Ah oui... parce qu'elle voulait se coucher immédiatement et ne voulait pas traverser la ville. Tu paies ta paresse, ma fille.

Bah alors t'es muet ? Si tu veux pas d'la bière je la boirais mais tu pourrais dire merci ! T'en fait pas je drague pas les mecs, je préfère les jolies petits culs de ces dames. Regarde celui de la serveuse la, il est pas mal…

Putain, le con. S'il y a bien une chose dont elle n'avait pas besoin en cette fin de journée, c'était bien d'avoir à entendre les pensées lubriques d'un homme de mauvais goût. Alors c'est ça, être serveuse ici? Affronter des regards et des commentaires à longueur de journée, sans parler des mains baladeuses qu'elle a observées sans que les filles ne se fâchent -ça ferait fuir le client. La serveuse, qui connait bien les goûts de Mathilde, revient et dépose une bière et une bouteille de liqueur de prunes la table, ainsi qu'un petit godet, sans rien expliquer à Remi. Mathilde étend la main, une main abîmée de travailleur, aux longs doigts fins et dont les ongles sont cernés d'un restant de terre malgré le soin qu'elle met habituellement à se décrasser. Elle saisit la bouteille et remplit le godet à ras bord avant de le porter à ses lèvres.

- Ça sera pas sur ta note, t'inquiète.

La fermière repose sa consommation et, avec précaution, pour ne pas se décoiffer inutilement, ôte son capuchon pour regarder son interlocuteur avec un sourire moqueur aux lèvres. Elle révèle ainsi son visage fatigué mais ô combien féminin, ses traits fins, ses grands yeux noisettes où l'on peut lire l'amusement face à la tête que tire l'homme qui se tient à côté d'elle, et sa bouche moqueuse.

- J'ai tendance à préférer les petits culs de gars comme toi, et d'après ce que j'ai vu, t'es loin d'être parmi les plus jolis que j'ai pu voir de si près.

En temps normal, il aurait récolté une grande claque, mais traîner avec des pirates semble avoir réveillé un sens de la répartie chez la fermière qui explose de rire. L'effet de la liqueur, sans aucun doute.
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Remi de Pont DuchêneVoleur
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MessageSujet: Re: A la fraîche [Mathilde & Rémi]   A la fraîche [Mathilde & Rémi] EmptyJeu 2 Jan 2020 - 22:50
La tête du Rémi d'habitude si fière et pleine d'insolence quand il vu le visage de la fermière était magistrale. Il resta la bouche ouverte pendant de brève seconde, mais eu bien du mal à se remettre de sa bourde. Lui qui essayait toujours de paraître au meilleur jour devant ces dames, il venait de foirer en bonne et dû forme. Au moins, il savait que ses chances avec cette femme était cuite d'avance. Il en profita pour la regarder rapidement. Elle était marqué par la vie, mais ses yeux et ses cheveux d'une couleur pourtant banal était du plus joli effets sur ce visage aux traits fin. La peau coloré, il en conclu qu'elle n'était surement pas une habitante de Marbrume, ceux-ci optant pour une peau pâle et maladive. Non, celle-la devait trainer sa carcasse aux champs du labret. Il faut avouer que le voleur n'aimait pas particulièrement les femmes de la-bas. Plus libres, plus effrontés. Moins accessible. Et puis le danger rodait tout le temps la-bas. Et dire que s'il ne trouvait pas de solution pour sa mère d'ici quelques mois, il n'aurait d'autre choix que de la rejoindre à long terme. Une grimace traversa son visage à cette idée avant que la brune lui fasse une remarque sur son derrière.

Il arqua un sourcil de surprise. Décidément, ce n'était pas le genre de répondant auquel il s'attendait d'une bonne femme. Mais les filles avec du répondant, il aimait ça au fond. Il rigola même devant tant de véhémence envers son popotin et tendit sa bière vers elle pour trinquer vivement sur la bouteille d'alcool de prune.

"Ca c'est parce que vous l'avez pas touché ma p'tite dame ! Je vous jure que c'est du premier choix ! Ou alors toute ces belles demoiselles m'auraient menti...Ce serait décevant."


Il fit une moue attristé et bu de grande gorgé du liquide dorée sans ôter son regard de l'inconnue en face d'elle. Elle semblait coincé ici, sinon il ne doute pas qu'elle serait partie prestement sans prendre la peine de commenter son derrière. Il posa sa bière et se pencha sur la table qui les séparait.

"Et que faites vous ici ? Vous ne semblez clairement pas faire la faite comme tout les autres de l'auberge. Et vos cernes semblent crier à l'aide pour une bonne nuit de sommeil. Vous attendez qu'une chambre se libère ? Parce que je peux vous proposer la mienne si vous voulez dormir"

Il lui fit un petit clin d’œil amusé. Il jouait bien plus qu'il ne draguait vraiment avec cette personne. Il avait bien comprit qu'il n'y aurait rien à en retirer d'elle et tant pis. De toute manière, il n'était pas venu pour ça à la base et ne serait pas attristé de se retrouver seul ce soir. Son esprit était bien loin de ça à l'heure actuelle. Mais jouer un peu tout en profitant de quelques derrières n'était pas non plus un crime. Et il faut l'avouer, les grands yeux noisettes de son interlocutrice l'intriguait. Elle avait ce regard si sur d'elle, si vif. Il était rare de voir une telle force de vie dans un simple regard selon le brigandin.

"Et sinon vous vous appelez comment ? Je sens que vous êtes coincés avec moi pour un petit bout de temps. Après je ne vous empêche pas de partir, mais c'est dommage, je ne pourrais même pas comparé votre derrière au miens avec votre grosse cape d'oursonne !"


Il cherchait. Clairement. Mais quoi ? Il ne savait pas. Peut-être à se faire insulter, frapper. Cela lui ferait peut-être du bien, de se donner un coup de fouet. Et puis si Madame daignait lui répondre, parler avec quelqu'un lui ôterait surement toute ses idées morbides qui traînaient dans sa tête depuis un moment. C'était un état qui ne lui ressemblait pas, qui ne lui allait pas. Lui qui aimait tant s'amuser et faire le pitre, il n'en avait plus l'occasion. Alors quand celle-ci se présentait à lui, c'était un véritable exutoire, quitte à en devenir quelques peu extrême dans sa façon de provoquer.

"Et sinon, vous refusez que je vous paie une bière, pas de soucis. Mais que diriez vous d'un morceau ? Ce n'est pas de la galanterie, ne vous en faite pas. Je crève juste la dalle et c'est ma façon de m'excuser de vous avoir prise pour un homme. C'est les ptits poils aux mentons qui traînent par la, la, ça porte à confusion..."

Il lui montra du doigt une zone bien évidemment vierge du visage de la jeune femme en ricanant. Il était en forme ce soir, espérons que la précieuse demoiselle en face de lui ne se contrariera pas pour ça.
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Mathilde VortigernFermière
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MessageSujet: Re: A la fraîche [Mathilde & Rémi]   A la fraîche [Mathilde & Rémi] EmptySam 4 Jan 2020 - 3:27
- Je touche pas le premier soir répondit-elle avec un sourire insolent avant de plonger le nez dans verre pour masquer son hilarité. L'homme avait l'air inoffensif et sa façon complètement saugrenue de poursuivre la conversation laissait croire qu'il n'était pas une menace. Elle trinqua presque de bon coeur. A défaut d'avoir la tranquillité d'une chambre pour récupérer de sa nuit blanche passée sur le pont d'un navire, elle pourrait peut-être décompresser un peu avec un parfait inconnu qu'elle ne reverrait jamais plus.

Et que faites-vous ici? Mathilde rit. Les Trois m'en soient témoins, je ne monterai pas dans votre chambre, étranger. J'attends que la mienne soit prête, et lorsque ma patience sera à bout, j'en volerai la clé pour la prendre d'assaut, avec ou sans lit parfaitement fait. Je suis une habituée, le propriétaire va hurler et finira par s'excuser avec un déjeuner gargantuesque. Elle passe le bout des doigts sous ses yeux sans aucun doute cernés. Merde c'est plus des cernes, ce sont des poches! Elle étouffe un bâillement. Trop de chaleur, trop de bruit, et bientôt trop d'alcool. Non. Elle gardera la bouteille pour plus tard. C'est pas le temps de finir ivre morte à rouler sous la table Mathie.

- Je m'appelle Mathilde, je suis du Labret. J'ai survécu à un kidnapping de pirates sanguinaires et j'aspire à une bonne nuit de sommeil après avoir subi un interrogatoire en bonne et due forme de la milice. Je suis exténuée. Je déteste Marbrume, c'est toujours plein d'emmerdes à chaque fois que je viens! Vous êtes d'ici? ajouta-t-elle en se délestant de la cape et du capuchon, offrant à la vue du jeune homme une chemise de lin froissée, ceinte à la taille par un large bandeau vert qui délimitait le début d'une jupe fendue sous laquelle, peut-être le découvrirait-il plus tard, se cachait un pantalon. Sa tenue de voyage. Et le voyage avait été mouvementé. Va pour un petit repas, je n'ai rien avalé depuis mon arrivée tôt ce matin. C'est généreux de votre part, je dois m'attendre à me faire dire que j'ai une dette à honorer?

Elle rit. Dans le fond ça l'arrangeait bien. Son baluchon était resté sur le premier navire, celui des honnêtes marchands. Elle l'avait oublié, obnubilée qu'elle était par le simple fait de survivre à ce qui était alors un énième cauchemar dans sa vie de fermière. Pas d'argent, donc. Pas de vêtements de rechange non plus. Par chance, ils étaient quelques uns à lui devoir un service dans le coin. Elle trouverait certainement une tenue avant d'aller voir Alexandre, qui l'engueulerait sévèrement en lui rappelant que la garde-robe de sa défunte épouse était à sa disposition. Elle répliquerait certainement que porter les vêtements d'une morte était au-dessus de ses forces. Elle se passa la main sur le menton en haussant les yeux au ciel.

- Je sais, j'ai beau raser chaque matin, ça repousse comme une forêt. Et je vous parle pas de mon torse. C'est affligeant! dit-elle avec tout le sérieux du monde, malgré une folle envie de rire face à l'insolente désinvolture dont faisait preuve son interlocuteur. C'était rafraîchissant, elle adorait ça et en rajouter une couche risquait de devenir une amusante façon de passer le temps. Elle le regarda un instant, prenant le temps de l'examiner. Un bel homme, avec un magnifique regard d'azur souligné par de longs cils noirs. Un sourire charmeur et agaçant à souhait, une désinvolture peut-être un peu feinte et un humour un peu exagéré qui cachait certainement des choses. Des vêtements soignés, un collier relativement voyant, quelques bagues... Mathilde a déjà son idée : un coureur de jupons et tombeur de dames fortunées, à n'en pas douter. Évidemment, elle n'a pas à s'inquiéter, elle n'a ni argent ni bijoux sur elle. Et elle n'aime pas les coureurs de jupons.

- Vous accostez souvent des inconnus de cette manière? Parce que bien honnêtement, c'est un peu suicidaire cette attitude. Si j'avais été le frère de Sophie, je vous aurais proprement égorgé sur cette table. Alors, étranger, avec qui ai-je le plaisir de trinquer pour finir ma journée?

Elle fait signe à Sophie d'approcher pour passer commande : deux plats du soir et une paire de draps pour son lit avec la clé de la chambre. Une fois le repas pris, elle montera. L'avantage d'avoir de la compagnie, même douteuse, c'est qu'on ne s'endort pas lamentablement sur la table. Cet homme va l'aider à garder ses idées claires encore une heure.
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Remi de Pont DuchêneVoleur
Remi de Pont Duchêne



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MessageSujet: Re: A la fraîche [Mathilde & Rémi]   A la fraîche [Mathilde & Rémi] EmptySam 11 Jan 2020 - 1:50
Rémi prit une gorgée. Au moins, il avait l’air de la faire rire. Et comme disait ce vieil adage ; Fille qui rit… En tout cas, ce petit bout de femme ne manquait pas de répondant. Et n’était d’ailleurs visiblement pas vexable facilement. Tant mieux pour le voleur qui n’avait pas vraiment de limite, ni de filtre. Il la laissa se présenter sagement et rigola franchement.

« Tant d’information alors que je voulais juste ton prénom. Tu m’en voudras pas si je te tutoie, mais je pense qu’après avoir commenter l’état de mes fesses, on peut se dire qu’on est intime ? Je suis née à Marbrume, du coup je ne vois pas les choses de la même manière que toi. Et puis je plaide coupable, j’a-dore les emmerdes. En plus, si c’est pour les passer avec un joli morceau comme toi, ça me déplairais pas. Mais sinon, des pirates ? C’est vraiment pas de chance, y’en a pu beaucoup de nos jours… »

Le voleur regarda la brune se dévoiler un peu plus en retirant sa cape. Sans aucune honte d’ailleurs, il n’hésita pas à laisser son regard d’un bleu perçant fixer son corps. C’était définitivement une belle femme. Un style vestimentaire qui n’avait rien à voir avec les habitantes de Marbrume, un petit côté exotique qui plaisait au brigand. Il se demanda cependant quel était le métier de l’inconnue au labret. Il avait vu à quel point la vie était difficile là-bas. Il pensa à sa mère. Son cœur se serra. Il but une gorgé en se promettant de demander à son interlocutrice des informations sur le labret. Une des serveuses passa non loin d’eux et il réussit à l’alpager pour commander deux plats du jours. Tout en attendant le repas, il fixa la brune sans aucune gêne, essayant de voir s’il pouvait la déstabiliser de cette manière.
Mais définitivement, elle n’était pas de ce genre. Il s’esclaffa de rire quand elle lui parla de ses poils de torse et Rémi ne rata pas une seconde pour surenchérir.

« C’est effectivement très bizarre. J’ai de lointain ancêtre qui étaient médecin, pour votre santé vous devriez me montrer cet horrible torse, qui sait je pourrais vous soigner ! C’est par pure bonté, bien sûre »

Leurs repas arrivèrent. Il regarda son assiette et grimaça en voyant une tourte de poisson accompagné de panais. Autant la tourte ne lui posait pas de problème, mais il détestait les panais. Et depuis cette foutue fin du monde, on ne trouvait plus que ça. Comme un enfant, il mit de côté les légumes et entreprit de dévorer son plat. La bouche pleine, il déclara.

« Chuichidaire de quoi ? Che ne fais absolument rien de mal ! Et si quelque chose tourne mal, je peux faire quelques pirouettes et m’éclipser en un rien de temps. Mais c’est sympa de t’inquiéter pour moi ! Che chuis Rémi de Pont Duchêne. Fils de tailleur, mais che préfère voler et vivre à la belle étoile. T’en fait pas chérie, j’ai pas l’intention de te voler quoi que ce soit, à part un ou deux sourire, ptête un bichou chi t’es chage »

Il lui fit un petit clin d’œil et finit d’engloutir la tourte, laissant l’assiette remplie de panais. Il poussa l’assiette vers la fermière en grimaçant.

« Je te laisse ça si tu veux, je trouve ça vraiment horrible en goût. Je vais plutôt me recommander du poisson ! Les légumes, c’est pour les minettes comme toi ! »

Il prit un ou deux morceaux de ce légume affreux et les balança vers la tête de Mathilde en rigolant bêtement. Il prit une autre lampée de bière, regardant avec attention la pile de draps qui était arrivée en même temps que le repas des deux. Il eut envie de prendre l’un deux pour s’en servir comme serviette mais se retint. Pas sur que la matrone le prenne bien même si lui se serait bien fendu la poire. Rémi se contenta de montrer de la main les tissus.

« Tu veux dormir de suite ? Fallait demander, je fais une super couverture, ou matelas, ça dépend ce que tu préfères. Mais je te laisse choisir, je suis un homme comme ça. Plus sérieusement, qu’est-ce que tu fais au labret ? J’en reviens et ça semble être un endroit difficile à vivre. Marbrume est plus confortable au final, même si c’est pourri jusqu’à la moelle dans l’fond »

Et il n’avait pas tort. Dans la vision actuelle de Rémi, le labret était un endroit suicide. La vie était dangereuse, difficile. Les seules activités possibles étaient physiques et très peu de distraction était possible, à part quelques tavernes douteuses. A Marbrume, les gens crevaient certes de faim et s’entassaient, mais il était si facile de s’amuser, de prendre du bon temps. Pour le jeune homme, cette ville était un grand parc de jeu à l’état pure. Et vu que sa vision de la vie était de s’amuser, c’était parfait pour lui. Il hocha les épaules avant de grogner en buvant sa bière.

« Manquerait plus que tu plantes ces horreurs de légumes, quelle horreur… »

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Mathilde VortigernFermière
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MessageSujet: Re: A la fraîche [Mathilde & Rémi]   A la fraîche [Mathilde & Rémi] EmptyDim 12 Jan 2020 - 3:36
L'inconnu s'était vu servir un flot d'informations non sollicitées, et s'était empressé de le souligner à la fermière qui rougit un peu. Elle est fatiguée, elle n'a plus aucun filtre et ne se rend même pas compte qu'elle en dit trop. Mathilde hausse les épaules, faussement navrée.

- Désolée d'avoir déblatéré trop d'informations à ton goût. Il y a plus d'autres tables remplies de gens très enclins à faire la fête si tu veux. Bon évidemment, il se peut que certains ne soient même plus en état de parler, mais...

Mathilde sourit. Bon, le voila qui lui propose de lui montrer sa poitrine. Il ne manque pas de culot. Elle n'est pas choquée, mais cette étrange proposition, faite sous couvert de l'humour, sonne une petite alarme dans sa tête. Elle va éviter de tendre des perches, parce que lui semble prêt à toutes les saisir. En quelques phrases, il a eu le temps de lui proposer sa chambre, de lui demander de se dévêtir, et l'a reluquée comme seuls les coureurs de jupons sont capables de le faire. Qui sait ce qui se trame dans sa tête à cet instant précis.

- Je ne voudrais pas inspirer ta pitié se contente-t-elle de répondre avec un air presque gêné.

Par la grâce des Trois, les plats arrivent, permettant au binôme de changer de conversation. La tourte au poisson a le mérite de la faire saliver d'envie. Elle n'a pas mangé depuis un moment, encore moins un repas chaud. Elle sent son estomac se contracter avant de produire un gargouillis que l'assemblée de la salle, bien trop bruyante, masque heureusement. C'est probablement le seul avantage que Mathilde trouve à cette auberge bien trop fréquentée à son goût. Ça beugle, ça chante, ça picole, ça se comporte comme des animaux mais... ça permet de discuter presque discrètement à haute voix. Du moins, personne n'écoute, ce qui semble mettre l'interlocuteur de Mathilde dans une humeur de confidence.

Rémi de Pont Duchêne. Quel curieux nom. Et voleur en plus de ça. Voleur assumé. Il s'en vante, sans gêne, sans honte. Un parasite de la société, un être inutile, encombrant, comme ceux qui se pointent comme des fleurs sur sa ferme pour vider sa grange ou ses champs. T'en fais pas, chérie. Alors là, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Mathilde change de visage, oublie sa faim, écoute attentivement. Elle compte bien lui donner une petite leçon.

Elle mange. Lentement. Le regard rivé sur Rémi. Il continue sur sa lancée, repoussant les légumes avec une insolence folle avant de lui en lancer des morceaux sans aucune raison. Elle ne bouge même pas, ne les esquive pas, les laissant rebondir contre sa chemise pour tomber mollement sur sa jupe. Elle les ramasse et les garde en main. Son regard est glacial, pourtant l'autre semble emporté dans un délire de pitreries qui n'amusent que lui. Le voici qui lui propose de lui servir de matelas et de couverture, à elle, Mathilde Dumas.

Manquerait plus que tu plantes ces horreurs de légumes. Mathilde s'applique à garder son calme, non sans difficulté. Il l'a insultée, en tant que femme, en tant que fermière, en tant que presque honnête femme - elle sait qu'elle a tendance à danser sur la ligne qui sépare les honnêtes des gens des mauvaises personnes, surtout depuis qu'elle traite avec les bannis et qu'elle a offert un baiser à un pirate. Il n'empêche qu'elle est bien décidée à faire en sorte qu'il se pisse dessus de terreur. Mathilde sourit, l'air de rien, et adopte un air tout à fait détaché.

- A ton avis, chéri? Que peut bien faire une femme comme moi?

Elle détache son chignon, libérant ses longs cheveux quelques instants. Elle plonge ses longs doigts dans sa crinière, prend le temps de se masser le cuir chevelu en arborant un air ravi, et finit par ramener sa chevelure sur une épaule. Elle termine son gobelet, le repose sur la table et lui offre un sourire charmeur. Mathilde rapproche sa chaise de celle de Rémi. Sa tourte va attendre, elle a une leçon à donner.

- Rémi de Pont Duchêne... Sa main saisit fermement le poignet de Rémi alors qu'elle se lève brusquement. Sergente Mathilde Dumas. Je suis bien heureuse de te mettre la main dessus, petite merde. T'as cru que t'allais coucher une autre femme ce soir? Désolée de te décevoir, c'est dans les geôles que tu dormiras dit-elle en passant derrière lui, sans le relâcher. Si avec ça le voleur qui sommeille en lui ne se fait pas dessus... Si Mathilde peut paraître un peu frêle au premier abord, la fermière cache bien la force qu'elle tient de ses ancêtres. Ses mains sont des étaux, ses longs doigts serrent parfois trop fort les mains qu'on lui tend. Elle n'est pas nécessairement plus forte qu'un homme, mais elle peut tout de même surprendre. Sa deuxième main s'abat sur la bouche de Rémi, et s'ouvre à la dernière seconde pour libérer les deux morceaux de panais qu'il lui a lancé quelques minutes plus tôt.

- Bouffe ça. S'il ne desserre pas les dents, elle se contentera de lui étaler les morceaux sur le visage avant de finalement le relâcher. Étrangement, la salle semble moins bruyante. Des regards se tournent vers les deux énergumènes, et le patron se fraye un chemin vers la table où semble s'amorcer une bataille. Mathilde prend conscience de la scène et, toujours dans le dos de Rémi, explose de rire.

- C'est rien, juste une blague à mon ami Rémi, pas vrai Rémi? dit-elle en abattant lourdement ses mains sur les épaules du gaillard, qu'elle serre fortement. Il a dit que mes panais étaient dégueulasses, je me suis juste arrangée pour qu'il les goûte. C'est bien ça qu'on fait avec les enfants qui dédaignent leur assiette, non? On les oblige à goûter. Eh bien voilà. Elle sourit, hilare, et regagne sa chaise après avoir pincé une dernière fois les épaules masculines. La seconde d'après, l'assemblée, indifférente, a repris ses échanges bruyants.

- Je ne plante pas des panais, je les sème. Ça et d'autres choses. Je fais partie de ces gens qui travaillent durement pour que des petits connards dans ton genre puissent manger sans lever le petit doigt. Tu as trouvé le meilleur moyen de m'insulter en me lançant mes produits à la tronche. Tu peux prendre tes cliques et tes claques et dégager de cette table, de Pont Duchêne. Va te payer une belle-de-rue qui saura supporter autant d'imbécilité contenue dans un même être. J'aime pas les parasites.

Mathilde décale sa chaise pour reprendre sa place initiale. Sans rien ajouter, elle commence à manger sa tourte et les panais qui l'accompagnent. Silencieuse, elle dégage quelque chose de glacial, suffisamment que pour qu'une personne normalement constituée choisisse de quitter sagement la table pour éviter les emmerdes. Évidemment, personne n'aime les emmerdes. Personne sauf Rémi de Pont Duchêne.
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