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 Ambiance enflammée [Clervie - Erwan - Bucéphale]

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Clervie de SombreluneMilicienne
Clervie de Sombrelune



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MessageSujet: Ambiance enflammée [Clervie - Erwan - Bucéphale]   Ambiance enflammée [Clervie - Erwan - Bucéphale] EmptyJeu 5 Mar 2020 - 18:54
4 novembre 1166 (Je situe la rencontre entre Erwan et Clervie le 1er).

Ce matin-là, Clervie fut l'une des premières à se lever, mais cela ne l'empêcha guère d'être en retard. En effet, le cher sergent jugea de bon ton de faire balayer la cour aux conscrits, histoire de les maintenir en forme. La rumeur courait que c'était une petite vengeance contre trois soudards ivres joyeux qui étaient rentrés peu avant potron-minet, mais encore trop tôt pour pouvoir impunément troubler le sommeil des braves équipes de patrouilles du jour. La jeune femme en ressentit une puissante injustice, car s'il y avait bien une chose dont une Sombrelune pouvait avoir horreur, c'était de manquer à sa parole.
La délivrance approcha finalement et Julius fit entendre un cri de joie :

- Et c'est parti pour quartier-libre jusqu'à demain soir ! Corbac ! Landric et moi on va aller flâner en ville, tu viens avec nous ? On pourrait aller au Hérisson Mélomane prendre quelques bières et bouffer quelque chose d'un peu mieux que cette purée de rutabagas trop cuits !

Clervie esquissa un sourire poli et refusa :

- C'est très aimable à toi Julius, mais j'ai promis à un ami de l'aider aujourd'hui et demain. Amusez-vous bien !
- Un ami ? Celui qui t'a offert ce joli cordon que tu portes ? AAAAAAAAAAAAH !

Tournant autour d'elle, Julius regardait Clervie comme s'il la voyait pour la première fois.

- C'est un ami ou c'est ton bon ami ? demanda-t-il en ricanant.
- Mais qu'est-ce que tu vas imaginer, bredouilla Clervie en rougissant.
- T'es toute rouge, Corbac ! Ha, ha, ha ! T'es trop mignonne ainsi ! Comment il s'appelle ? Tu l'as rencontré comment ?
- Laisse tomber, Julius, je n'alimenterai pas tes commérages, répondit Clervie en tentant tant bien que mal de rester digne.

Julius lui donna une légère bourrade dans le dos :

- Roooo, Corbac, on est dans la même coutillerie maintenant, les frères et les soeurs d'armes doivent rien s'cacher, tu sais ? Tu veux rien nous dire, hein, hein ?
- Je serai muette comme une carpe, répliqua Clervie, toujours gênée, mais cependant amusée. Maintenant, laisse-moi passer, ou je vais vraiment être en retard.
- En tout cas, j'te jure que tu vas m'dire qui c'est, fit Julius en obtempérant. J'te ferai lâcher l'morceau tôt ou tard.
- C'est ça, c'est ça !
- J'veux savoir qui est ce gars qui fait autant sourire ma Corbac ! C'est que t'as pas arrêté de toute la journée hier !

Cette dernière phrase fit faire un bond au coeur de Clervie. Julius n'avait pas tort, elle était rentrée à la caserne de meilleure humeur qu'elle ne l'avait pas été depuis longtemps. Même lorsque le sergent l'avait houspillée, elle n'avait pas pu s'en départir.
Elle se mit à courir dès qu'elle fut dans la rue, prit le croisement qui menait directement à la grande rue des Hyrtes. Lorsqu'elle approcha de la forge, son coeur se mit à cogner si fort qu'elle ralentit le pas. Par les Trois ! Et elle se rendit compte avec horreur qu'elle était déjà décoiffée. La course avait donné une belle couleur à ses pommettes, malgré le frais matinal.
Elle était d'un seul coup tiraillée entre l'envie folle de se précipiter vers la forge et celle au contraire, de rebrousser chemin en vitesse. Comment une seule personne pouvait-elle provoquer en vous des émotions aussi... violentes ? Mystère...
Au lieu de l'habituel chignon, elle avait tressé ses cheveux à l'arrière, laissant quelques mèches encadrer joliment son visage. Pourquoi faire d'ailleurs, elle l'ignorait. Ou plutôt, elle aurait préféré mourir que de l'avouer devant elle-même. Enfin elle était arrivé.
Son forgeron préféré ne manqua pas de venir l'accueillir. Apparement, il l'avait guettée... S'était-il impatienté ?

Tu es en retard, lança-t-il d'un ton faussement grognon.

Clervie avait perçu la lueur malicieuse dans ses beaux yeux noirs. Elle s'approcha de lui d'un air enjôleur :

Je risque gros, j'imagine...?
Hum !
Peut-être pourrais-je me faire pardonner ?
C'est-à-dire ?

Il venait de la gratifier de son sourire le plus taquin et elle se retrouva soudain contre lui. Ils échangèrent un long regard.

Comme ceci...? murmura Clervie d'une voix déjà saccadée, tant le souffle lui manquait.
Elle rapprocha doucement son visage du sien.
Leurs lèvres se mêlèrent en un baiser tendre et sensuel empli de la joie des retrouvailles. Cependant, il ne se prolongea pas.
Le labeur les attendait, par les Trois !


La matinée s'écoula dans une ambiance frénétique. Erwan avançait sur ses commandes, Clervie s'occupa de faire les comptes et de servir les trois clients qui venaient récupérer leurs armes. En soi, pas compliqué, le forgeron était rigoureux et ordonné dans ses affaires. Nul nouveau client ne débarqua, aussi passa-t-elle un moment à regarder son ami travailler. Rapide et précis, il savait à la perfection comment tirer le meilleur d'un alliage, transformer le minerai sombre en une splendide matière brillante.
La lame courte qu'il fabriquait passa du rouge au bleu en quelques secondes, avant de prendre la couleur des rayons lunaires. Erwan la plongea vivement dans l'eau. Il plissa les yeux d'un air concentré, Clervie garda le silence. La jeune femme savait qu'il décomptait les secondes de trempage : s'il la retirait trop tôt, l'acier pouvait craqueler et tout serait à refaire. S'il la laissait trop refroidir, elle serait difficile à travailler.
Enfin, il la brandit et elle scintilla vaillament. Parfaitement droite et nette. Avec un sourire satisfait, il la coucha dans la braise et essuya du poing son front maculé de sueur. Avant même qu'il ne le demande, Clervie lui tendit l'outre d'eau qu'il ne gardait jamais très loin. Il la prit avec reconnaissance et but une longue gorgée avant de la reposer, le souffle court.

Le soleil est à son zénith, lui dit-elle à cet instant. Tu n'as pas arrêté depuis que je suis arrivée. Tu devrais prendre une pause...

Je crains de me laisser distraire, admit-il en lui souriant tendrement.
Je me demande bien par quoi...

De nouveau, elle se rapprocha de lui et leurs nez s'effleurèrent. Il lui prit tendrement le menton, leurs lèvres s'entrouvrirent, prêtes à s'unir...


Puis quelqu'un entra à cet instant. Rougissante, Clervie s'écarta, non sans maudire le visiteur impromptu. Par les Trois, il avait eu toute la matinée pour débarquer.
Bon, plus qu'à aller voir ce qu'il désirait. Un client reste un client, donc on ne grogne pas, paraît-il.


Dernière édition par Clervie de Sombrelune le Dim 8 Mar 2020 - 12:01, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ambiance enflammée [Clervie - Erwan - Bucéphale]   Ambiance enflammée [Clervie - Erwan - Bucéphale] EmptyVen 6 Mar 2020 - 11:05
Tu es en retard !

J’avais aperçue Clervie arriver, l’attendant à l’entrée de mon magasin, simplement vêtu d'un pantalon de toile sur des sabots et de mon tablier. Elle avait un léger retard, en effet, mais ce n’étais là nullement un reproche.
J’avais volontairement pris un air ronchon, à peu de chose près le même que celui que j’avais lors de notre rencontre. En réalité, je ne pouvais pas faire la même tête puisque la première fois, je l’avais affiché inconsciemment. Cette fois-ci, j’en jouais volontiers.
Il m’aurait de toute façon été impossible de masquer le plaisir que j’avais de la revoir et le désir qui l’accompagnait.

Elle entra dans mon jeu, demandant à confirmer qu’elle risquait de fortes représailles, puis proposant de se faire pardonner. Je ne pus résister à lui lancer un sourire suivit d’un long regard plein de tendresse.
Alors, elle vient m’embrasser doucement, saisissant mes lèvres des siennes, tandis que nous mêlions notre ardente attirance. Mon cœur, après un sursaut d’allégresse, s’apaisait de notre étreinte. A regrets, nous ne nous éternisâmes pas cependant, entrant dans la bâtisse. Nous n’avions pas particulièrement le souhait de nous exposer en publique et nous avions du travail. Il faut bien être honnête, j’aurais fermé boutique sans regret si je n’avais pas de commandes à livrer ce jour-là.

Clervie prit rapidement ses marques dans le magasin. Elle accueillait les clients avec les sourire et leur remis leurs commandes sans aucun problème. Dans le même temps, elle fourra son nez dans les comptes. Je tentais de faire au mieux avec cet aspect de mon métier, mais c’était toujours une bonne purge. Je ne savais pas lire, pas vraiment, me contentant surtout de symboles et de chiffres que j’arrivais à déchiffrer et que ma clientèle, ou mes fournisseurs, parvenaient à comprendre.

Au bout d’un moment, le magasin vide, ma jeune demoiselle vient s’appuyer au chambranle de la porte de l’atelier pour m’observer travaillé. Elle ne faisait aucun bruit pour ne pas me déranger, ce que j’appréciais. Non pas que je n’aurais pas aimé me laisser…distraire mais mon calcul était simple. Plus vite j’en aurais terminé, plus vite je pourrais fermer.
Elle me tendit mon outre à eau à un moment, cette dernière étant toujours accrochée à un clou dans l’atelier. Elle en profitait pour me faire remarquer qu’il était peut-être temps pour moi de faire une pause. Je lui lançais un sourire amusé.

Je crains de me laisser distraire.

Encore une fois, elle suivit mon jeu, venant effleurer mon nez du sien. Je me saisis délicatement de son menton, mes lèvres frémissant déjà du futur contact qu’elles allaient vivre …
Lorsque quelqu’un se signala dans la pièce voisine.
Il ne pouvait pas venir plus tôt ? Je maugréais dans ma barbe de trois jours, regrettant définitivement de ne pas avoir fermé boutique. Clervie avait les joues roses, tout comme moi, sauf que me concernant, cela pouvait tout aussi bien provenir de la chaleur de la forge et de l’effort. Aussi, je pris les devants et la contournais pour aller rejoindre le malotru. On n’a pas idée de débarquer ainsi, en plein baiser !

Je murmurais à la jeune-femme, détachant mon tablier pour m'essuyer le visage, dévoilant mon torse luisant.

Il va falloir que tu attende un peu pour pouvoir me distraire convenablement.

Je fis un clin d'oeil et disparut dans la boutique, souriant, pour une fois.

Bonjour, c'est pour quoi?
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Bucéphale Riparia



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MessageSujet: Re: Ambiance enflammée [Clervie - Erwan - Bucéphale]   Ambiance enflammée [Clervie - Erwan - Bucéphale] EmptyJeu 2 Avr 2020 - 1:05
Ce jour-là, le soldat Riparia était d'humeur particulièrement badine. Le coutilier Sigebert le Batailleur l'avait de plus en plus à la bonne, on pouvait même dire qu'il en faisait son bras droit officieux, et cela remplissait l'intéressé d’orgueil. Les soldats de métier étaient rares, et le Batailleur était certain de pouvoir compter, à défaut de loyauté, sur son obéissance. Il prenait la nature revêche de son subordonné en compte et, en homme subtil, savait quand déléguer et quand s'en abstenir. Aujourd'hui, il avait envoyé l'animal aux commissions. Doté d'une bourse dans laquelle il savait qu'il allait puiser libéralement, Sigebert regardait partir son grand dos voûté de sa démarche d'ours patibulaire, confiant dans le fait que s'il ne resterait rien, au moins obtiendrait-il ce qu'il avait demandé.

Si Bucéphale n'est pas homme à déambuler sans but pour le simple plaisir de profiter du doux soleil matinal, il ne s'interdisait pas quelques détours choisis. Aussi fit-il un rapide crochet par les petites ruelles parallèles à la Grand'rue des Hytres, se rinçant l’œil sur quelques drôlesses qui firent la grimace face à sa trogne couturée et sa barbe sale, et leur souriant néanmoins. Il avait depuis longtemps perdu la saveur d'une femme s'offrant par plaisir, non pas payée pour le faire, et s'était fait à l'idée d'être déplaisant à la vue des dames. Il savait néanmoins que beaucoup n'avaient pas les moyens de lui résister, par l'autorité ou par l'argent, aussi s'autorisait-il quelques œillades vers les filles de rien, et se permettait-il de rêver un peu. Ici, un parfum de lavande, ici des boucles charmantes, ici une gambille leste, ici un collier brillant au soleil. Plus discrètement encore, il lorgnait les bourgeoises, et les rares femmes de puissants, les toilettes chargées de breloques, les tissus doux comme de l'eau, les peaux blanches et pures, mais l'impossible distance entre leurs deux mondes lui faisait bien vite renoncer, n'étant pas du genre à s'éterniser dans l'amertume sentimentale, et bien conscient des réalités de cette société qu'il avait charge de défendre.

C'est donc d'assez bonne humeur qu'il déboucha sur le marché vieux, devant l'enseigne qu'il recherchait. Il poussa la porte sans façon, et fut frappé par le silence qu'il y régnait. Où était le sifflement de la trempe, le tintement du martellement, les aides qui s'agitent autour de l'artisan ? Ce n'est qu'une poignée de secondes plus tard qu'un visage surgit dans l'encadrement de la porte de l'atelier, brisant un silence que Bucéphale trouva suspect. Qu'avait-il bien pu interrompre là-derrière ? N'avait-il pas entendu chuchoter l'instant d'avant ? L'autre ne laissa rien paraître, et s'avança benoîtement à sa rencontre, sans aucun doute l'artisan en question, à en juger par son âge et son assurance.


« Eh bien, maître de forge, ton office est bien calme, serais-tu à ce point désœuvré ? Réjouis-toi, la milice va te remettre à l'ouvrage. Je suis mandé par le coutilier Sigebert pour faire réaliser une douzaine de fers de lance, dont un de ton meilleur acier, et une soixantaine de pointes de flèche en poinçon ordinaires. Ne t’embarrasse pas avec l’affûtage, les recrues sont là pour ça. Et comme tu ne semble pas débordé, je peux escompter revenir dans une demi-douzaine de jours ? Au tarif de la milice bien sûr. »


Il conclut sa tirade par un sourire mauvais, se calant les pouces dans son ceinturon, auquel pendait la jolie bourse rebondie brodée d'un sigle vert. Il y avait déjà prélevé une partie de la somme, économisée sur l’affûtage, qu'il se faisait fort de faire faire par des conscrits, trop jeunes ou trop frêles pour lui refuser ce service. En pressant l'artisan, il aurait tout le temps de confier ce menu travail, et même d'être exigeant. Et l'autre ne pouvait engager la survie de son commerce en risquant de contrarier la milice de son Seigneur. Sans parler des fers dont il se réserverait le meilleur. C'était décidément pour le soldat Riparia une bonne opération.
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MessageSujet: Re: Ambiance enflammée [Clervie - Erwan - Bucéphale]   Ambiance enflammée [Clervie - Erwan - Bucéphale] EmptyJeu 2 Avr 2020 - 13:26
Les joues encore roses, Clervie regarda Erwan disparaître dans la boutique, torse nu comme à son habitude. Et tenta de maîtriser la chamade de son coeur.
Eclaté, le moment de bonheur et de sérénité. Surtout lorsqu'elle entendit parler le client qui venait d'arriver.

« Eh bien, maître de forge, ton office est bien calme, serais-tu à ce point désœuvré ? Réjouis-toi, la milice va te remettre à l'ouvrage. Je suis mandé par le coutilier Sigebert pour faire réaliser une douzaine de fers de lance, dont un de ton meilleur acier, et une soixantaine de pointes de flèche en poinçon ordinaires. Ne t’embarrasse pas avec l’affûtage, les recrues sont là pour ça. Et comme tu ne semble pas débordé, je peux escompter revenir dans une demi-douzaine de jours ? Au tarif de la milice bien sûr. »

Clervie savait déjà que tous les clients d'Erwan n'étaient pas la politesse même, mais celui-ci venait de battre les records de l'arrogance et de la malséance. En plus, cette voix aigre lui rappelait étrangement quelqu'un. Pourtant, elle ne pouvait pas le connaître, si ?
Elle s'avança à son tour, néanmoins sans trop se montrer, jugeant que c'était à Erwan de gérer l'affaire. Mais rien que son ton condescendant lui donnait envie de le frapper.
Son coeur fit un bond dans sa poitrine alors qu'elle détaillait la barbe noire, les cheveux aux étranges reflets rougeâtres et les cicatrices. Pas de doute, elle connaissait cet homme ! Mais d'où ? Puis elle se reprit. Ils avaient dû se croiser à la caserne.
En tous les cas, la jeune femme comprenait mieux pourquoi Erwan avait eu un air aussi grognon la première fois qu'elle lui avait parlé. Si les autres miliciens se comportaient de la sorte avec lui, il ne risquait pas d'avoir envie d'être aimable. Combien d'affronts de la sorte se voyait-il infliger à la journée alors qu'il faisait un travail terriblement dur, bien que lui procurant la joie de la création ? Décidément, les gens étaient pathétiques.
Elle détailla un peu plus le charmant milicien. Arrogant, c'était sûr. Désagréable encore plus. Mais pire encore. Un homme cruel. Plus elle l'observait, plus elle le détestait, mais surtout, instinctivement, elle en avait peur. Et se surprit à souhaiter de ne pas le voir reparaître ici, ni à le croiser à la caserne.
Une bouffée de chaleur la saisit, son coeur cognait à présent si fort qu'elle en ressentait les pulsions jusque dans sa gorge, son estomac se noua et elle sentit ses jambes mollir. Et ce sentiment n'avait plus rien avoir avec les douces palpitations et les chatouillis dans son estomac qu'Erwan lui avait provoqués quelques minutes plutôt. Cet homme-là, qui venait d'entrer, l'effrayait littéralement, sans qu'elle pût en démêler la raison.
Et depuis un an, Clervie avait appris à se fier à ce genre d'intuition lorsqu'elle en avait.
A un moment, elle croisa brièvement le regard d'Erwan. Les yeux de la jeune femme lui lancèrent une silencieuse supplique épouvantée.
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MessageSujet: Re: Ambiance enflammée [Clervie - Erwan - Bucéphale]   Ambiance enflammée [Clervie - Erwan - Bucéphale] EmptyDim 5 Avr 2020 - 15:25
L'aspect du client ne laissait pas de place à l’interprétation. Un milicien au visage dur, de haute taille et au parlé très désagréable.
A ses paroles, je me redressais et le toisais du regard.

Messire, ce n'est pas parce que le magasin est vide de clients que je n'ai pas de travail.

Il me passait alors une commande on ne peu plus classique pour une coutillerie, composée de fers de lances et de pointes de flèches. En revanche, l'insistance dont il faisait preuve concernant la faible activité de mon atelier commençait à me peser sur les nerfs. Ce qui m'agaçais d'autant plus, c'était cette demande d'user de mon meilleur acier pour le tarif habituel de la milice.

La commande sera prête dans six jours, mais au tarif de la milice vous aurez l'acier standard réservé à la milice. Pour un article de meilleur qualité, ce sera au tarif adéquat. Sachez par ailleurs que je ne livre pas d'articles non terminés, tout sera affûté. Je ne veux pas que vos recrues s'y prennent mal, rendent le fil inopérant et que par la suite vous reveniez me voir en me disant que le matériel fournis est de piètre qualité. Le tarif à été définit pour une prestation précise et je n'y déroge jamais.

Il avait beau être milicien, grand et costaud, il n'en demeurait pas moins d'un comportement exécrable. Cependant, je ne crachais pas sur le travail tout comme je ne souhaitais pas de problème avec la milice.
Je me saisis d'un fer de lance d'une acier particulièrement résistant et le lui montrait.

Voici un fer de mon meilleur acier, si vous en souhaitez un, il est au prix de deux fers standards et c'est un tarif non négociable.


Je le sentais bien partie pour essayer de m'embobiner sous ses grands airs. Je ne suis peut-être que forgeron, mais je ne me démonte pas, même s'il venait à montrer les dents. En revanche, le regard apeuré de Clervie me fit hausser un sourcil. Craignait-elle que je ne sache gérer ce milicien peu cordiale? Ce n'est pas la première fois que j'ai a faire à une telle forte tête.
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MessageSujet: Re: Ambiance enflammée [Clervie - Erwan - Bucéphale]   Ambiance enflammée [Clervie - Erwan - Bucéphale] EmptyJeu 9 Avr 2020 - 0:50
Rien qu'à la façon dont les yeux du forgeron se plissèrent, Bucéphale sentit que le bougre allait lui faire des difficultés. A mesure que l'autre parlait, son propre regard perdit de sa chaleur et se fit dur et froid, tandis que sur son visage s'affichait une grimace féroce de déplaisir. Encore un qui faisait son bravache, à croire que même les artisans peuvent avoir leur amour-propre froissé dirait-on. Mais sans doute ne mesurait-il pas encore à quel point ce client-là pouvait lui causer du soucis.

Décroisant les bras, le soldat Riparia fixa l'artisan les sourcils froncés et rétorqua, d'une voix dont le calme apparent n'annonçait rien de bon :


« On jurerait que tu essaye de me contrarier, l'ami. Ce ne serait pas très avisé. N'est-ce pas la milice qui te permet d'exercer ton art bien à l'abri des murailles et te protège de toutes sortes de tracas ? Aussi ne t'avise pas d'insinuer qu'un soldat ne connaît pas son affaire, à l’affûtage comme pour le reste. Tu livreras ce qu'on te commande, ou bien la milice devra trouver un forgeron plus souple sur ses principes. »


Il avait terminé sa sentence sur un rictus menaçant découvrant un coin de sa dentition, les muscles du cou tendus, et l'on pouvait le croire sur le point de sauter à la gorge de l'insolent, quand son regard fut attiré par un mouvement dans les ténèbres derrière l'épaule du forgeron. Il fit un brusque pas de coté, et le mouvement disparut aussitôt de l'encadrement de la porte de l'atelier, mais pas assez vite pour qu'il ne reconnaisse l'arrondi et la blancheur d'un visage de femme. Son regard se reporta aussitôt sur l'artisan, puis il éclata d'un gros rire.

« Ahahahah ! Je comprends mieux ce qui te retient loin de ta forge, sacripant ! Le travail n'exclut pas le plaisir, pas vrai ? »


Malgré le retour apparent d'une sorte de bonhomie vulgaire, la façon dont il poursuivit n'admettait clairement pas la contestation :

« Veille toutefois à ce que cela ne nuise pas à ta réputation d'artisan sérieux, ce serait regrettable. Allez, je suis bon prince, je m'abstiendrais de rapporter cela à qui de droit, et j'oublierais ta langue bien pendue, si tu consens à faire un geste pour ton si bel acier. Disons... moitié-prix. Après tout, mon officier mérite ce qui se fait de mieux. »


S'il souriait toujours, ses yeux demeuraient froids et menaçants, et il ne jeta au fameux fer qu'un regard dédaigneux. Sur ce, il tourna les talons, et dirigea son énorme silhouette vers la sortie, en lançant une dernière saillie :

« Allez, à dans six jours, « l'ami ». Et mes respects à la dame, ahahah ! »


Et sur ces paroles, il sortit, toujours ricanant d’inquiétante manière.
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MessageSujet: Re: Ambiance enflammée [Clervie - Erwan - Bucéphale]   Ambiance enflammée [Clervie - Erwan - Bucéphale] EmptyVen 10 Avr 2020 - 14:20
« Ahahahah ! Je comprends mieux ce qui te retient loin de ta forge, sacripant ! Le travail n'exclut pas le plaisir, pas vrai ? »

A cette phrase, Clervie oublia son épouvante pour sentir ses joues flamber de colère. Le misérable ! Il ponctuait sa moquerie d'un gros rire graveleux qui lui donna envie de sortir son stylet pour lui lancer dans la trachée. Néanmoins, ce fumier restait malheureusement un camarade, donc, mieux valait s'en abstenir.
La fureur de Clervie doubla lorsqu'elle se rendit compte que profitant de sa position de milicien, il venait de menacer lourdement Erwan. Avant qu'elle n'eût le temps de lui jeter une réplique cinglante sur le fait que déjà, il lui serait difficile de faire renvoyer un artisan propriétaire de sa boutique et que par ailleurs, elle serait, en tant que milicienne, ravie de faire un petit rapport à son officier sur les pratiques malhonnête de l'homme, il avait déjà disparu. Ses prunelles d'obsidienne s'animèrent d'une dangereuse flamme luisante alors qu'elle s'adressait à Erwan.

Par les Trois ! fulmina-t-elle. Quel espèce de chien galeux ! Et il ose te menacer ! Le misérable !

Elle eut cependant un frisson. Cette brute était sûrement capable de trouver un prétexte pour arrêter Erwan s'il ne cédait pas à la pression. La gorge de la jeune femme s'assécha. Si un tel cas de figure se présentait, pourrait-elle tenter quelque chose pour secourir son ami ?

Je serai retournée à la caserne après-demain. Mais... s'il revient t'ennuyer... Tu peux m'envoyer chercher, Erwan. J'en toucherai un mot à Elisabeth, ma coutillière. Sous ses airs glaciaux, elle a un bon coeur et elle ne laisserait pas une ordure dans son genre nuire impunément à un citoyen honnête, surtout s'il s'agit d'un de mes amis.

Cherchait-elle à le rassurer ou à se rassurer elle-même ? Elle n'en était pas sûre, en vérité. Rien ne garantissait, dans le milieu de la milice, que la parole de deux femmes fasse le poids contre un milicien visiblement engagé depuis plus longtemps et ayant potentiellement plusieurs faits d'armes à son actif. Sa meilleure amie avait beau être passée coutilière récemment, les plaisanteries odieuses sur une nomination obtenue "en utilisant pas que son arc" fusaient dès qu'elles avaient le dos tourné.

Elle eut soudain un pâle sourire :

Cela a été un plaisir de te voir le renvoyer dans ses gonds. Même si je me doutais que tu n'étais pas du genre à te laisser faire.

Erwan était un homme fier et intègre. Clervie l'avait compris en quelques minutes de conversation avec lui et c'était ce qui lui valait l'admiration de la jeune femme. Le voir ainsi tenir tête au milicien irrespecteux lui avait, à vrai, dire, gonflé le coeur d'un étonnant sentiment de fierté. C'était aussi pour cela qu'elle savait malheureusement que le bougre auquel il venait de faire face risquait bien de repasser. Ce genre d'ignoble individu ne supportait pas de voir l'honnêté et la droiture triompher. Il allait falloir qu'il traînât Erwan dans la fange, qu'il le rabaissât d'une façon ou d'une autre, rien que pour lui prouver qu'il ne valait rien. Elle se promit de se renseigner sur cet énergumène. Ce n'était pas la première fois qu'elle le voyait, même si sa mémoire refusait toujours de lui rappeler les circonstances exactes.

Je déteste ce genre d'individu, dit-elle enfin. Ces miliciens galeux qui profitent du manteau vert pour tyranniser les honnêtes gens au lieu de chasser les criminels. Hors de question qu'il continue comme ça. S'il cherche à te nuire, il devra en répondre d'une manière ou d'une autre. Tu es bon, généreux, travailleur, droit et honnête, tu mérites d'être protégé contre ce genre de malversations.

Et aussi doux, chaleureux, drôle, adorable...


Elle sentit qu'elle se mettait à rougir et articula :

Je veux dire... c'est mon devoir de ne pas rester les bras croisés... Ma... sympathie envers toi n'est pas ma seule motivation...

Pourquoi fallait-il qu'elle se mette à rougir de la sorte, bon sang ?
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MessageSujet: Re: Ambiance enflammée [Clervie - Erwan - Bucéphale]   Ambiance enflammée [Clervie - Erwan - Bucéphale] EmptySam 18 Avr 2020 - 13:17
Le soldat durcit le ton, son regard devient mauvais. J’encaisse ses remontrances sans laisser paraître mon agacement avant de riposter.

Que nenni, soldat, je ne me permettrais pas, pas plus que vous sous-payeriez mon travail. Sachez seulement que les prestations que je suis tenu de fournir à la milice sont particulièrement encadrées et surveillées. Je me dois de fournir toute commande prête à l’emploi, dans un métal d’une qualité définie et à un tarif arrêté. Je n’ais pas la latitude pour négocier cela. Hors ce que vous réclamez me mettrait à défaut devant les décisions royales et vis-à-vis des accords commerciaux.

Je dus me contenir lorsqu’il poussa un rire gras et parla de Clervie de la sorte. Nul besoin de me retourner pour savoir quel était l’objet de sa mesquine plaisanterie graveleuse. Je jugeais inutile de relever pour ne pas me mettre à défaut.
Je me contentais de faire le tour de mon comptoir et de me saisir d’un petit objet emballé de lin.

Votre commande sera fin prête dans les temps, comme elles le sont toujours chez-moi. Je me dois de vous prévenir cependant…

Je dévoilais à ces yeux une petite barre d’acier de qualité supérieure, propre à sa demande. Le seul problème était que ce morceau de métal permettait tout au mieux de faire quatre pointes de flèches. Alors pour un fer de lance…

…Devant votre insistance, voici tout mon stock de mon meilleur acier qui est habituellement réservé à la joaillerie. Je veux bien réaliser un fer de lance avec, mais je doute que votre coutilier n’en soit satisfait. La lame ferait au mieux la taille d’un couteau de table et trop fine, elle serait cassante. Sans doute préférera-t’il un fer tranchant et résistant.

Au lieu de me montrer revêche et agacé, j’avais opté pour le mettre devant l’absurdité de sa commande. Le meilleur acier est rare, très rare. Même la moitié des nobles n’ont pas des armes de cette qualité. C’est une croisade pour en obtenir.
Je le saluais alors qu’il disparaissait, ne sachant pas s’il m’avait écouté.

C’est alors que Clervie apparue à mes côtés, les yeux luisants d’un désir mortel. Elle se montrait au final bien plus outrée que moi et me conseilla de venir la trouver à la caserne si le soldat venait me chercher misères.

N’ai crainte Claire, je sais m’y prendre en général. J’en vois souvent de cette trempe. Ils sont nombreux à essayer d’obtenir mieux que ce à quoi ils on droit. Une fois, il y en a un qui à passé la demi journée à boire en face. Lorsqu’il est venu, après avoir bu la moitié de ce qui lui avait été confier pour la commande, il à voulu négocier de crainte de se faire houspiller. Cela n’a pas marché.

Je l’écoutais alors exhorter le comportement de cet individu. Je la sentais inquiète pour moi, bien plus que nécessaire. Je ne voulais cependant pas la froisser en insistant sur le fait que je saurais me débrouiller. Elle avait raison sur le fait que ce soldat devait être sermonné, mais je ne pus me retenir de rougir légèrement lorsqu’elle s’égara à quelques adjectifs pour me qualifier. Les derniers furent les plus surprenants. Je sentais le feu gagner mes joues.

Je…Je te remercie pour ta sollicitude Claire, ainsi que pour l’image que tu as de moi. Je ne peux que la trouver un peu exagérée, mais je dois bien la reconnaître flatteuse.

Sans vraiment m’en rendre compte, je posais la main à sa taille pour l’entraîner vers la forge.

Hum ! Allons demoiselle, nous avons du travail ! Il ne faudrait pas que tu me distraies trop tôt ! Enfin… ! Hmm !

Je laissais aller un regard un peu gêné, masquant mal le plaisir que je prenais, au contraire, à me laisser distraire.
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MessageSujet: Re: Ambiance enflammée [Clervie - Erwan - Bucéphale]   Ambiance enflammée [Clervie - Erwan - Bucéphale] EmptySam 18 Avr 2020 - 14:16
Erwan avait réagi avec sang-froid face à l'ignoble individu, mais elle voyait bien qu'il était furieux. Cependant, il l'assura qu'elle s'inquiétait pour rien, qu'il voyait souvent des personnages de cet acabit, que l'un d'eux avait été le voir à moitié soûl pour tenter de négocier après avoir bu la moitié de la somme qu'il aurait dû confier à Erwan à la commande. La jeune milicienne n'en fut pas rassurée pour autant. Elle avait vu une terrible lueur de meurtre dans le regard du milicien lorsqu'Erwan avait osé lui tenir tête. Le sinistre personnage et son rictus malsain s'imprimait encore maintenant dans sa rétine et son coeur restait empli d'un sombre pressentiment.
Elle rougit brusquement alors qu'Erwan lui disait qu'elle exagérait dans ses compliments. Décidément, elle aurait mieux fait de tenir sa langue.

Je...

Elle voulut encore dire quelque chose, se rendit compte qu'elle allait juste avoir l'air ridicule. Le feu aux joues, elle tenta tant bien que mal de se calmer. C'était difficile, elle ne pouvait s'empêcher de penser au baiser qu'ils avaient manqué d'échanger avant l'arrivée de l'impromptu. Mais celui-ci, avec sa remarque particulièrement graveleuse, avait définitivement éteint cette flamme. Et Erwan n'en semblait pas plus contrarié que cela, en définitive, si elle en jugea par ce qu'il lui dit alors.

Hum ! Allons demoiselle, nous avons du travail ! Il ne faudrait pas que tu me distraies trop tôt ! Enfin… ! Hmm !

Voilà qu'il la rabrouait comme une gamine ! La gêne laissa place à l'agacement et elle se dégagea vivement quand il posa une main sur sa taille pour la pousser gentiment vers le magasin.

Ca va, je ne comptais point te "distraire" davantage ! rétorqua-t-elle d'un ton acide. Je t'aurais cru plus confiant en mon ardeur au travail, vu que tu as eu déjà tout le temps de me voir à l'oeuvre ! Inutile de me sermonner comme une enfant !

Elle s'avança alors vers le comptoir, prête à accueillir éventuellement de nouveaux clients, non sans en profiter pour lui montrer les quelques commandes qu'elle avait vérifiées avant de les ajouter dans les comptes.

Elle ajouta :

J'ai fini les décomptes. Tu as fait un bénéfice de quinze sous cette huitaine, soit deux de plus que la huitaine précédente. Et j'ai tout classé correctement. Deux clients te doivent encore trois sous chacun, d'après les symboles que tu as griffonnés sur ce bas de page. Fais attention, il traînait à l'écart des autres, tu aurais pu le perdre.

Petite remarque légèrement moqueuse, mais de bonne guerre. Dans l'ensemble, le forgeron était quelqu'un de rigoureux et d'ordonné, mais elle n'avait pas résisté à lui envoyer une pique. Après tout, puisqu'il n'aimait pas les compliments, autant opter pour un rien de sarcasme.

Satisfait, Messire Dacier ? Ou me trouvez-vous encore trop paresseuse ?

En prononçant cette phrase, ses lèvres s'étirèrent malgré elle en un petit sourire.
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MessageSujet: Re: Ambiance enflammée [Clervie - Erwan - Bucéphale]   Ambiance enflammée [Clervie - Erwan - Bucéphale] EmptyJeu 30 Avr 2020 - 11:24
J’avais imaginé que le départ du milicien aurait ramené le calme dans mon atelier, mais Claire semblait toujours à cran. Le feu gagna ses joues lorsque je fis remarquer qu’elle exagérait sans doute ses compliments et elle voulue prononcer quelques paroles mais se retient.
Pire, ma petite phrase, sensée détendre l’atmosphère, eu l’effet totalement inverse. Au lieu de la faire me répondre avec humour, c’est à une expression courroucée que j’eu droit. Je me pris la décharge rageuse qui était sans doute destinée à l’origine au salopard qui venait de partir.
Je fus piqué au vif alors qu’elle dégageait ma main prestement.

Je…

Je m’écartais, la laissais parler, me rabrouant comme si j’étais le dernier des idiots. Je n’avais jamais remis en doute sa volonté de travailler ni son efficacité. Pour ma part, elle mélangeait tout et se fourvoyait complètement quant à la portée de mes dires. Alors, certes, une mésentente, cela peut arriver. Mais j’espérais qu’entre-nous, un désaccord se réglerais par la parole et non par un flot de paroles plus blessantes les unes que les autres.

Je ne suis certes pas homme à accepter les compliments, je suis un homme du peuple et les compliments ne font pas vraiment partie de mon quotidien. Cependant, le sarcasme n’est pas à mon goût non plus, même accompagné d’un sourire retenu.
J’affichais une mine sombre, blessé.

C’était de l’humour ! Maladroit peut-être, mais il n’en demeure pas moins que s’en était. Je ne sous-entendais aucunement que tu rechignais à la tâche, ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dis. Pardonne moi, cependant, si je t’ai blessé d’une façon ou d’une autre.


J’observais les fiches gribouillées de ma main sur le comptoir, classées par la jeune femme. L’âpreté de sa remarque me touchait bien plus que tous les commentaires du soldat.

Merci pour ce travail, je le trouve pénible, sûrement parce que je ne sais pas lire et encore moins écrire. Tu m’enlèves une épine du pied.


Je me tournais vers mon atelier, définitivement blessé. Le soldat n’avait pas même ébranlé mon assurance, mais les paroles de Claire, elles, m’avaient à coup sûr atteints.
Je levais les yeux vers elle avant de parler.

Je ne suis peut-être pas habile avec les plaisanteries, mais inutile de me faire payer la colère qu’à fait naître en toi ce soldat. Je n’y suis pour rien. Plus qu’un quelconque ego mis à mal, j’y perds un baiser, j’y perds une étreinte. Pour moi, c’est ce qu’il me manque le plus, qui me contrarie le plus.
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MessageSujet: Re: Ambiance enflammée [Clervie - Erwan - Bucéphale]   Ambiance enflammée [Clervie - Erwan - Bucéphale] EmptyJeu 30 Avr 2020 - 12:51
La brunette était du genre fier, et cela ne lui rendait pas toujours service. En particulier quand elle décidait de cacher sa gêne derrière du sarcasme. Clervie regrettait déjà, car elle n'avait jamais eu sérieusement l'intention de le blesser. Elle baissa les yeux, contrite, attristée. Il n'avait pas tort, le vil milicien l'avait tellement agacée que sa colère était tombée sur la mauvaise personne.


Plus qu’un quelconque ego mis à mal, j’y perds un baiser, j’y perds une étreinte. Pour moi, c’est ce qu’il me manque le plus, qui me contrarie le plus.


Là, son cerveau gela. Littéralement, pendant plusieurs secondes. Et ce, alors que son estomac était traversé par une sorte de décharge électrique et que son coeur se mettait à tambouriner furieusement. Le feu monta à ses joues. Erwan l'avait désarmée à parler ainsi sans détour. Il avouait vouloir l'embrasser... A cette pensée, des fourmillements parcouraient son corps, elle se remémorait le moment brûlant de la veille, si bref et pourtant si intense...
Clervie posa un instant ses yeux sur lui, sur son torse encore luisant de l'effort, ses cheveux couverts de poussière métallique qui accentuait leur reflet argent. Ses yeux rougis et ridulés par la proximité avec les flammes, et au regard si sombre, si profond.
Elle esquissa un petit pas pour aller vers lui, mais sans oser prononcer un seul mot.

Clervie, qu'est-ce que tu vas encore faire...?

Elle ne devait pas, vraiment pas. Dans quelle situation est-ce qu'elle était entrain de se mettre, crénom ? Et pourquoi fallait-il que son coeur dansât la gigue comme ça ? Non vraiment, par les Trois, elle devenait folle. Puis c'était n'importe quoi. Il transpirait et était couvert de saletés. Pas attirant du tout, non, non, non, certainement pas, elle n'avait pas du tout envie de l'embrasser...
Ni maintenant, ni plus tard d'ailleurs, non.
Non !
N...
Un ultime effort de volonté et elle parvint à s'empêcher d'approcher davantage. Alors que son coeur et son corps hurlaient mille protestations. Ne pas craquer. Ne pas craquer. C'est de la folie, Clervie. Il n'est pas de ton monde. Et quand bien même, tu ne dois aimer personne.

Tu ne peux aimer personne.

Elle se martela cette phrase douloureuse dans la tête, sentit sa gorge se nouer.

Ne dis pas de bêtises, finit-elle par articuler d'un ton tranchant.

Une effroyable frustration rongeait sa poitrine alors qu'elle prononçait ces mots.

Ce n'est pas parce que nous nous sommes embrassés une fois ou deux que...

Clervie s'interrompit presque aussitôt, se rendant compte qu'elle ne devait absolument pas être convaincante à feindre ainsi l'indifférence. Une envie violente la traversait de part en part, et elle était sûre que le forgeron pouvait la lire dans ses yeux.
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MessageSujet: Re: Ambiance enflammée [Clervie - Erwan - Bucéphale]   Ambiance enflammée [Clervie - Erwan - Bucéphale] EmptyJeu 30 Avr 2020 - 16:05
L’air triste de la jeune femme me fit penser que j’y étais peut-être aller un peu fort. Cependant, j’étais vraiment blessé par la colère que je venais d’essuyer. Si j’avais été offensant vis-à-vis d’elle, je ne dis pas, mais là, cela me semblait tout bonnement injustifié.
Je l’observais s’avancer légèrement de moi, la mine contrariée et somme toute un peu bouleversée. Je ne bouge pas d’un cil, attendant la suite, patient.

Puis cela tombe comme un couperet. Mes paroles sont des bêtises autant que je suis un idiot. Si c’est une querelle qu’elle cherche, elle prend le bon chemin. Ses yeux trahissent cependant le sens inverse de ses paroles.

Je ne dis jamais de bêtises lorsque je suis en colère, pas plus que je n’en fait !


Je m’approche d’elle, l’air toujours courroucé alors qu’elle reprend la parole. Cependant, elle interromps la fin de sa phrase et reste interdite quelques instants. Mettant ce temps à profit, je parcours le peu d’espace restant et la saisi par les hanches. Dans le même mouvement, je viens poser mes lèvres sur les siennes dans un bref baiser.
Je me recule aussitôt, la lâchant mais restant proche, face à elle.

Trois fois ! Cela peut aussi monter à quatre, si par hasard il en prenait l’envie à la tête de mule que tu es d’embrasser l’idiot que je suis !

Je ne pouvais retenir un fin sourire. Je crois bien que jamais je ne pourrais demeurer longtemps fâché contre Clervie…
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MessageSujet: Re: Ambiance enflammée [Clervie - Erwan - Bucéphale]   Ambiance enflammée [Clervie - Erwan - Bucéphale] EmptyJeu 30 Avr 2020 - 16:55
Quand bien même eut-elle envisagé d'ajouter autre chose à sa dernière phrase que Clervie eût lamentablement échoué. En effet, le forgeron venait de l'attraper vivement aux hanches, posant ses lèvres ardentes sur les siennes. Elle frissonna, perdant complètement ses moyens alors que déjà, il reculait, non sans répliquer :

Trois fois ! Cela peut aussi monter à quatre, si par hasard il en prenait l’envie à la tête de mule que tu es d’embrasser l’idiot que je suis !
Une tête de mule, moi ??? Non, mais je rêve...

Elle le fusilla du regard, tremblant de tous ses membres, à mi-chemin entre une effroyable colère et un irrésistible désir amoureux. Mais comment avait-il osé ainsi l'embrasser sans sa permission... Par les Trois, il aurait bien mérité une gifle, mais étrangement elle s'en abstint, se contentant de lui crier quelques noms d'oiseaux supplémentaires.

Et oui, tu es un idiot, Erwan Dacier ! Tu as le don de m'exaspérer, de me rendre folle, je réagis de façon complètement irrationnelle en ta présence tellement tu me troubles, tellement tu es agaçant ! Tu es le roi des idiots et avec ça, susceptible, grognon, et...

Alors qu'elle lui jetait ces nouvelles paroles au visage, elle se rendit compte qu'ils étaient beaucoup trop près l'un de l'autre...
Et sa dernière insulte mourut sur ses lèvres, qui venaient de s'entremêler à celles d'Erwan.
Elle ferma les yeux. Aucun mot n'était nécessaire, maintenant. Doucement, l'une de ses mains caressa le dos moite et nu du forgeron, remonta sur sa nuque avant de passer dans ses cheveux. L'autre resta sagement posé sur le bas de son dos. Son sang lui parut bouillonner dans ses veines alors que le baiser devenait de plus en plus profond et langoureux. Elle gémit doucement, savourant l'arôme salé et ferreux de son ami. L'ivresse était totale. La jeune milicienne se coulait doucement entre les bras puissants d'Erwan, abandonnant toute réserve, toute raison.
Point de verbe nécessaire, point de faux-semblant.
Le coeur de Clervie parlait de lui-même et il avait long à dire.
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MessageSujet: Re: Ambiance enflammée [Clervie - Erwan - Bucéphale]   Ambiance enflammée [Clervie - Erwan - Bucéphale] EmptyJeu 30 Avr 2020 - 22:33
La jeune femme tenta de me tuer de son regard alors qu'elle tremblait de colère. Sur l'instant, je me maudissais d'avoir agis trop vite, sans réfléchir. Sa phrase ne laissait aucun place au doute, j'avais poussé ma chance et elle était furieuse.

Tout en s'avançant, elle me qualifiait de nouveau d'idiot, ce qui semblait devenir mon nouveau prénom. A l'entendre, je la rendais folle, j'étais l'origine de tous ses maux, de son comportement irréfléchi et spontané. Je venais même de monter en grade, devenant roi pour la première fois de ma vie.

Immobile, je l'observais approcher, commençant à préparer ma riposte. Je n'eu cependant pas plus le temps de grogner à mon tour qu'elle d'en remettre une couche qu'elle m'embrassait. Je laissais l'instant m'enivrer, sa langue venant quérir la mienne pour la première fois alors qu'elle aventurait sa main dans mes cheveux. Je répondis à son baiser, glissant une main sur sa hanche, l'autre dans le bas de son dos pour l'étreindre doucement contre moi.
Je finis par rompre le baiser avant de murmurer à son oreille.

J'avais raison de me méfier de toi et de tes distractions.
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MessageSujet: Re: Ambiance enflammée [Clervie - Erwan - Bucéphale]   Ambiance enflammée [Clervie - Erwan - Bucéphale] EmptyVen 1 Mai 2020 - 13:10
J'avais raison de me méfier de toi et de tes distractions.

La jeune femme ne put s'empêcher de rire doucement. Elle embrassa soudain la joue rugueuse à sa portée avant de nicher son nez dans le creux de l'épaule d'Erwan. Par les Trois, elle avait envie de rester là... Le désir de l'embrasser de nouveau se fit également sentir, mais cette fois, elle se retint.

Tu colles, dit-elle soudain d'un ton rieur en s'écartant gentiment.

L'arôme acre et salé de son compagnon courait encore sur sa langue. Elle aurait dû trouver ça absolument dégoûtant au lieu d'en redemander, et pourtant...
Une vague de tristesse l'envahit soudain, alors que la réalité la frappait de nouveau. Elle détourna son regard d'Erwan. Sur le long terme, cette relation était impossible. Comment réagirait-il si d'aventure, il devait apprendre la vérité à son sujet ? L'aimerait-il encore en apprenant tout ce qu'elle lui cachait ?

Tu n'as pas tort, dit-elle soudain d'un ton grave en le regardant. Les émotions sont une terrible distraction. Il n'est point bon d'en avoir lorsque l'on a des devoirs à accomplir. Je devrais m'en souvenir.

Sur ce, elle reprit d'un ton légèrement plus joyeux :

Si tu as besoin que je t'assiste dans une autre tache, n'hésite pas à le demander, les clients n'ont pas l'air de trop affluer pour le moment.

Elle reprit donc son poste sur le comptoir de la boutique et en attendant qu'un client daignât entrer, se mit à gribouiller allègrement avec un charbon sur un bout de parchemin. En bonne fille de noble qu'elle était, Clervie avait appris quelques bases de chant, la lecture, mais également la peinture et le dessin, bien qu'elle était loin d'exceller dans ce genre de domaine. Néanmoins, les modèles d'ornement d'Erwan et le médaillon qu'elle avait admiré la veille lui avaient donné inspiration. Elle s'amusait donc à tracer de petits motifs d'entrelacs basiques.
A un moment, elle rougit violemment en se rendant compte qu'elle venait de tracer un C et un E entrelacés. Par les Trois, mais ça devenait n'importe quoi, là ! Confuse, elle gribouilla une espèce de fleur par-dessus. Puis se retint de rire en réalisant que de toute façon, Erwan ne savait pas lire. Elle n'avait pas risqué grand-chose.
Distraction... distraction... Ouille !
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