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 La haine produit des torches humaines [pv Elisabeth]

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Clervie de SombreluneMilicienne
Clervie de Sombrelune



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MessageSujet: La haine produit des torches humaines [pv Elisabeth]   La haine produit des torches humaines [pv Elisabeth] EmptyDim 22 Mar 2020 - 19:29
Mi-novembre 1166

Ce jour-là était une très mauvaise journée.
D'abord, parce que Phil Grossepoigne, l'un des conscrits les plus bagarreurs, l'avait coincée près des latrines pendant sa corvée et lui avait mis un tel coup que le sang lui était parti du nez pendant une heure. Elle avait riposté en le balafrant de son stylet, mais il était nettement plus fort qu'elle et il l'aurait sûrement violée si Landric et Julius, heureusement jamais très loin, n'avaient pas volé à son secours. Le sergent, qui comme d'habitude, ne voulait rien savoir, avait ensuite obligé l'agresseur et sa victime à nettoyer la cour.

Pas de bagarre entre conscrits, c'est pourtant pas difficile à comprendre, si ? Blanchevigne, apprenez à tenir un peu cette furie de Dame Corbac ! On ne me fera pas avaler qu'elle ne cherche pas un peu les embrouilles, elle aussi, hein ?

Clervie était offusquée, mais elle avait appris depuis longtemps qu'il valait mieux se taire. La dernière fois qu'elle avait tenté de se défendre, elle avait tout de même pris une dizaine de coups de fouet. C'était avant qu'elle ne connaisse Elisabeth et elle n'avait pas oublié la leçon. Elle fut en tout cas soulagée lorsqu'en absence de conduite de caravane, on les convia à aller patrouiller en ville.
C'était un miracle que son nez ne fût pas cassé, mais la douleur n'avait pas encore tout à fait disparu et elle avait un hématome grossissant sur la joue. Elle pria pour ne pas croiser Erwan lorsqu'ils passeraient près du vieux marché. Il savait déjà que Clervie faisait un métier risqué, inutile de raviver encore son inquiétude envers elle.
Ensuite, parce que vers le milieu de l'après-midi, une bruine sale, froide, commença à tomber. Cette fois, Clervie se sentit réellement de mauvaise humeur. Mais ce serait toujours mieux que de devoir retourner à la caserne faire face aux amis de Phil, désireux de se venger. Les deux bons compères Landric et Julius avaient déjà juré à Clervie de "la seconder pour aller mettre la raclée du siècle à ces merdeux", mais la jeune femme n'était pas pressée. D'une part, elle ne voulait pas que ses deux seuls amis masculins dans la milice ne prennent le fouet par sa faute, mais de plus, elle savait qu'elle ne se ferait jamais respecter, si on apprenait qu'elle se faisait "protéger". Elle règlerait ses comptes avec Phil un jour. Mais d'elle-même, et de façon qui ôterait une bonne fois pour toute l'envie à quiconque dans la caserne de lui chercher noise.
Et enfin, pour conclure la journée, Clervie fut témoin d'un événement loin de la laisser de marbre, car faisant écho à son propre passé.
Alors qu'elle et Elisabeth atteignaient la grande place, un grand boucan attira soudain l'attention des deux femmes.
Une autre patrouille venait apparement d'arrêter un homme qui devait aller sur ses trente printemps et la foule le conspuait :

- Faîtes vite brûler ce chien d'hérétique !
- A mort Loup Cordouanier !
- Je n'ai jamais été traîner avec ces purificateurs ! C'est de la calomnie ! protestait le malheureux. Pitié, j'ai une femme et des enfants !
- Laissez mon mari en paix, gémissait une pauvre femme blonde non loin. S'il vous plaît...
- Tu as été dénoncé, rétorqua l'un des miliciens. Et on a trouvé un flacon de venin de serpent chez toi. Ton cas est clair, coquin ! Tu iras brûler sur le bûcher demain à l'aube.


A ces mots, Clervie vit l'homme pâlir. Puis il tourna une dernière fois son regard vers son épouse, et une unique larme roula sur sa joue, tandis que ses prunelles s'animaient d'une horrible résignation.
Une expression que Clervie aurait reconnu entre mille.
Alaric l'avait eu à l'annonce de sa sentence.

Par les Trois !!! Cet homme est innocent !!!


D'où lui était venue une telle intuition ? D'où un tel cri du coeur ?
Pris d'une soudain impulsion, elle se dirigea vers la foule et se dirigea vers la malheureuse épouse, éberluée.
Celle-ci, en la voyant, se précipita vers elle.

Madame, je vous en conjure ! Faîtes libérer mon époux ! Il serait incapable de faire du mal à une mouche ! Je le jure par les trois, je...

Clervie ne prononça qu'une seule phrase.

Je vous crois, Madame.

Mais cela ne changera rien à sa situation, songea-t-elle amèrement. Sauf si avant l'aube, on arrive à trouver qui a fabriqué cette fausse accusation et pourquoi.
Impossible, n'est-ce pas ?
Et Elisabeth n'allait clairement pas vouloir perdre son temps à tenter d'innocenter quelqu'un qui était peut-être réellement coupable. Après tout, qui se baserait sur une intuition ?

Elisabeth, articula-t-elle la gorge sèche. Je sais que ça va te paraître fou, mais... Je crois que nous devrions... faire quelque chose.

Elle s'administra immédiatement à elle-même une claque mentale. Par les Trois, qu'est-ce qui lui prenait de dire ça ? Dans l'espoir qu'une famille ne subisse pas l'injustice que la sienne avait subi ? Mais à Marbrume, les injustices, c'était quotidien !
Tant pis. Maintenant, elle avait ouvert la bouche, et elle n'avait plus qu'à encaisser la remontrance qui n'allait pas manquer de suivre.
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MessageSujet: Re: La haine produit des torches humaines [pv Elisabeth]   La haine produit des torches humaines [pv Elisabeth] EmptyMar 24 Mar 2020 - 13:44
Encore une fois.

La flèche se figea à quelques centimètre du centre de la cible. Élisabeth soupira. Il y avait dans sa méthode quelque chose qui ne fonctionnait pas parfaitement. Et les derniers événements avaient été pour le moins humiliants, l'ayant laissée encore plus fulminante que d'habitude. Mais aussi très critique dans sa manière de tirer et elle essayait de corriger quelques petites mauvaises habitudes qu'elle avait pu prendre.

Le sergent était alors venu la trouver. La brune laissa alors tomber ses épaules à peu près aussi bas que les nuages semblaient être tombés du ciel vu à quel point ils étaient bas et gris aujourd'hui. Un souci avec Claire? Elle devait venir? La coutillère laissa alors tomber son entraînement, plaça son arc dans son dos, et se rendit à la suite du sergent.

« Pas de bagarre entre conscrits, c'est pourtant pas difficile à comprendre, si ? Blanchevigne, apprenez à tenir un peu cette furie de Dame Corbac ! On ne me fera pas avaler qu'elle ne cherche pas un peu les embrouilles, elle aussi, hein ? »

Élisabeth reporta un regard neutre droit sur le sergent. Bien entendu elle n'allait pas lui manquer de respect, ni protester contre ses propos. Avec Zephyr peut-être aurait-elle pu... Mais ce n'était malheureusement pas lui qui était intervenu.

« J'y travaille. Vous inquiétez pas ça finira par s'arranger. » répondit-elle alors, ce qui sembla satisfaire l'énergumène qui ne tarda pas à s'éloigner d'un pas rapide, un peu énervé tout de même. Bien entendu qu'Élisabeth comprenait parfaitement que Claire se soit défendue, surtout qu'elle devinait bien qu'avec Phil ce n'était pas vraiment une bagarre normale. Elle jeta un petit regard plein de compassion à Claire. Elle n'avait pas bonne mine, et elle regrettait aussi de ne pas avoir pu être là pour intervenir.

« Allez, file Claire. On a une patrouille cette après-midi et j'ai pas spécialement envie de voir la tête du sergent si t'as pas fini ta punition. Et je pense que toi encore moins. Courage. » lui confia-t-elle alors à mi-voix. Là encore, elle lui aurait bien donné un petit coup de main mais si le sergent s'en apercevait ça risquait de ne pas très bien finir pour aucune des deux. Alors elle n'avait pas vraiment d'autres choix que de la laisser dans la galère.

Et oui, une patrouille, en ville, encore. La milicienne en avait assez marre de Marbrume même si par le temps qu'il faisait c'était un moindre mal. Ils auraient dû rester cloîtrés dans un village du Labret ou un avant-poste moisi sur la route sinon...

C'est sous une bruine affreuse que la petite compagnie évoluait. Le vieux Martin semblait avoir un peu plus de mal avec l'humidité ambiante mais ne se plaignait aucunement, alors que Nicolas, lui ne se plaignait pour râler comme quoi vu le temps il n'y avait de tout de façon pas grand monde à surveiller. Élisabeth laissa passivement couler ses plaintes. Elle-même aurait bien aimé ne pas avoir à sortir par ce temps. Encapuchonnée, l'eau ne se gênait pas pour s'infiltrer partout dans le tissu et il ne faudrait pas longtemps pour qu'ils soient tous trempés jusqu'aux os.

Clairement, même si tous ne le montraient pas... L'ambiance n'était pas au beau fixe et même Julius n'était pas si en forme que cela avec ses plaisanteries. Ou bien tout le monde était trop blasé pour y réagir...

C'est sur la grande place qu'une situation assez tragique était en train de se dérouler. Un homme accusé d'être un purificateur se faisait héler par une maigre foule, tandis que des curieux observaient depuis leur habitation ou boutique la scène, participant parfois au lynchage verbal qui prenait place. Des miliciens encadraient tout de même le tout et semblaient gérer la situation...

Avant même que la milicienne ne s'en rendit vraiment compte Claire avait déjà filé pour s'enquérir de la situation. Avant de revenir vers elle avec des petits yeux plaintifs. Visiblement très touchée par ce qui était en train de se passer. Ce qui n'était pas si étonnant que ça aux yeux d'Élisabeth.

« Vais voir ce qu'on peut faire. Ça sera toujours plus intéressant que de marcher sous la pluie... » avoua-t-elle alors. Même si elle n'était pas certaine que ce soit une bonne idée. Même innocenté l'incident risquait de lui coller à la peau. Et s'il était coupable et qu'elles aidaient à le laisser sortir, et qu'elles apprenaient plus tard qu'elles avaient tord...

Bon, cela ne coûtait rien d'un petit peu creuser l'affaire, dans le doute...

La coutillère se dirigea vers son collègue du même rang, le salua. Il la regarda d'un air pas si mauvais qu'elle n'aurait pu le penser. A première vue, ce n'était pas spécialement un gros con même si il semblait tout autant de bonne humeur que chaque milicien forcé de subir cette bruine infâme.

« Ça te dérange si moi et mes hommes on jette un peu un œil à cette affaire? Histoire de s'assurer qu'on brûle bien un de ces connards et si c'est le cas, d'essayer de mettre la main sur plus de ses petits copains. » déclara alors la milicienne. Ils ne seraient pas de trop pour recouper les divers témoignages qu'ils pourraient récupérer.

« M'ouais, pourquoi pas. Si ça t'amuses. En général c'est pas des types normaux qu'ont du venin chez eux. J'pense que son cas est fait mais si on peut chopper ses petits copains, c'est toujours ça de prit. » déclara-t-il alors, plutôt coopératif.

« Et donc, qui c'est qui a fait le rapport à la milice? » demanda alors la milicienne à son collègue, qui chercha rapidement les informations dans sa mémoire.

« C'est un de ses voisins, le vieux Vertpré. Il l'a aperçu plusieurs fois quitter son domicile la nuit et parfois rencontrer des types assez suspects. Encapuchonnés souvent, apparemment. Quand on a fouillé sa maison on a effectivement trouvé du venin de serpent. Ou bien un machin qui y ressemble. Dans un tout petit flacon. On ramène tout ça à la milice. On pourra en reparler au sec là bas j'pense, un peu de cachot fera pas de mal à l'autre raclure en attendant. Le froid lui remettra peut-être les idées en place. » répondit-il alors, plutôt coopératif. Élisabeth hocha la tête. Elle allait avoir pas mal de questions à lui poser sur ses fréquentations, à lui et sa femme. Tout comme la présence de cette fiole louche... Et il allait aussi peut-être falloir toucher quelques mots au vieux Vertpré.

A voir si le vieux avait tout à fait raison de s'inquiéter, s'il faisait erreur, ou bien si il avait un autre motif derrière la tête pour se débarrasser de lui. Bon, un peu d'enquête pour faire fonctionner ses méninges, ça ne fera pas de mal à Élisabeth.

« Martin, Nicolas, allez escorter ce type aux cachots de la caserne et attendez-moi bien avant de le cuisiner. Vous pourrez rester au sec, comme ça, un peu. » ordonna alors Élisabeth tandis qu'elle réfléchissait déjà avec les éléments qu'elle avait. Les autres miliciens, ainsi, pourraient continuer à vaquer à leurs occupations ou bien à rentrer à la caserne avec leur prisonnier. A voir. Et puis, peut-être que Claire avait aussi des questions à poser.





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Clervie de SombreluneMilicienne
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MessageSujet: Re: La haine produit des torches humaines [pv Elisabeth]   La haine produit des torches humaines [pv Elisabeth] EmptyMer 25 Mar 2020 - 0:07
Clervie en resta... bouche bée. Elle s'était attendue à une remontrance, au lieu de cela, Elisabeth acquiescait. Cependant, elle ne montra point trop de joie. Vu le peu de temps qu'ils avaient pour découvrir la vérité sur toute cette histoire, la victoire était loin d'être garantie. Elle en ressentit une bouffée d'affection pour celle qui était sa coutillière et en passe de devenir incontestable sa meilleure amie.
La coutillière se mit en devoir de poser des questions à l'épouse du malheureux Loup Cordouanier. Celui-ci se faisait entraîner vers les cachots et Clervie espéra qu'on ne le maltraiterait pas trop. En attendant, il était temps d'aller fouiner un peu et surtout, d'aller interroger le vieux Vertpré. Suggestion de la coutillière. Clervie se dépêcha donc d'aller demander l'adresse du vieux Vertpré et on lui indiqua la rue près du Vieux Marché. Pas compliqué à trouver.
Elle serpenta donc à travers la foule, essayant de ne bousculer personne. Visiblement, la pluie ne décourageait guère les gens d'aller faire leur marché. En même temps, il était si difficile de trouver à manger en ces temps de disette, qu'il n'était guère étonnant que le bon peuple de Marbrume profitât de chaque occasion.
Le vieux Vertpré habitait la maison à deux pas du carrefour menant au Vieux Marché. Sa femme Rose, une jolie rousse fraîche, avait au moins quinze ans de moins que lui. Elle accueillit Clervie avec amabilité, mais se figea dans une stupeur non dissimulée lorsqu'elle connut la raison de la visite de la jeune femme.

Loup...? Loup Cordouanier a été arrêté ? Comment...
Vous le connaissez bien, Madame ? interrogea aussitôt Clervie.

Rose semblait étrangement affectée, nota-t-elle. Mais elle ne comprit pas pourquoi.


Pas tant que cela mais... il a toujours été un charmant voisin. C'est... surprenant, ma foi.

C'est votre mari qui l'a dénoncé.

La femme se mordit les lèvres. Puis elle dit enfin :

Dans ce cas, vous devriez parler à mon époux. Il rentrera dans quelques minutes.

Elle paraissait nerveuse et Clervie eut soudain une intuition. Néanmoins, elle décida de la garder pour elle et se contenta de dire :

Les temps sont durs pour vous aussi, n'est-ce pas ? Votre époux n'est pas trop difficile à vivre ?
Il a son caractère, mais c'est un homme bien, répliqua Rose d'un ton ferme. Notre entente est bonne et les Trois bénissent notre union.


C'est moi que tu cherches à convaincre ou toi-même ? se demanda Clervie avec un certain cynisme. Pas de doute, l'affaire était louche. Restait à savoir pourquoi le vieux Vertpré avait décidé de faire du tort à son pauvre voisin. Clervie avait bien une petite idée sur la question, mais il lui manquait trop d'éléments pour la confirmer.
Il arriva enfin à son tour, le vieux Vertpré, homme de presque cinquante printemps, furibard, copieusement barbu. Clervie le détesta presque d'emblée.

Rentre donc ! aboya-t-il en direction de son épouse. M'en vais causer à la p'tite dame. T'as compris ?

Comment pouvait-on ainsi parler à son épouse, songea Clervie avec tristesse. Jamais son père n'avait employé ce ton avec sa mère. Mais malheureusement, les hommes violents, physiquement ou verbalement, n'étaient point rares en ce monde et il fallait être chanceuse. Le pire étant que l'on ne reconnaissait guère le droit à l'épouse de se plaindre de mauvais traitements. Dans la croyance populaire, une femme battue par son époux l'avait sûrement cherché. Et ce, malgré les préceptes religieux qui encourageaient la tendresse et le respect mutuel au sein des couples mariés.

Cependant, elle ne fit aucun commentaire et déclara :

Merci de votre coopération pour arrêter les sectaires présents au sein de la cité, Monsieur Vertpré. Cependant, vous comprenez qu'il serait bien que vous nous donniez plus d'informations. Votre voisin Loup Cordouanier n'est sûrement pas le seul à rôder dans les parages si ce que vous avez dit est vrai. Déjà, comment avez-vous su qu'il fréquentait des purificateurs ?
Comme j'l'ai dit à vos collègues, Madame, ça faisait plusieurs nuits que le Loup, il se comportait bizarrement. Je l'ai vu plusieurs fois entrain de rencontrer des types encapuchonnés en pleine nuit.
Et que faisiez-vous dehors vous-même en pleine nuit ? répliqua Clervie. Vous courriez la gueuse ?
J'vous permets pas M'dame ! rétorqua l'homme. J'étais pas dehors, mais chez moi. S'trouve que j'ai des insomnies et que je regarde parfois par la fenêtre quand j'arrive pas à pioncer. C'est comme ça que je les ai vus.
Ne vous énervez point. C'est juste que cela me paraît étrange qu'ils n'aient pas pris plus de précaution que cela. Se retrouver ainsi en pleine rue, même de nuit...
J'sais pas, Madame. En tout cas, une nuit, je les ai suivis pour voir ce qu'ils foutaient et je les ai vus prendre la direction des égoûts.
Et vous n'avez rien remarqué d'autre ? Déjà, dans l'obscurité, comment avez-vous pu reconnaître le visage de votre voisin ?
La lune, M'dame. Et lui, il portait pas de capuchon, quand je l'ai vu.


Clervie était persuadée que l'homme en face d'elle était entrain de lui mentir comme un marchand de tapis. Mais elle était à cours d'idée pour lui faire cracher le morceau.
Aussi fut-elle soulagée quand elle vit qu'Elisabeth était entrain de les rejoindre.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: La haine produit des torches humaines [pv Elisabeth]   La haine produit des torches humaines [pv Elisabeth] EmptyMar 31 Mar 2020 - 18:52
Est-ce-que c'était aussi une excuse que la milicienne venait de trouver pour ne pas passer le restant de sa journée à se faire rincer? Peut-être. C'était toujours préférable d'enquêter que de juste errer sans but dans la ville dans cette activité qu'on appelait "patrouille" plus couramment. Alors oui, ça rassurait les petites gens, ça dissuadait peut-être quelques criminels, mais par les Quatre, qu'est-ce-que c'était ennuyant!

Donc oui, Élisabeth avait accepté aussi pour un certain sens de la justice qui restait tout de même enfui en elle. Claire avait l'air tout particulièrement sûre d'elle donc elle avait décidé de suivre son intuition. Et au pire, elles viendraient conclure qu'il était bel et bien coupable et ce serait alors un danger de moins pour la cité.

La jeune femme se dirigea alors vers l'épouse du suspect dans un premier temps. Claire avait, elle, décidé de partir droit vers la demeure du vieux Vertpré. Quelle furie, dés qu'elle avait décidé quelque chose c'était impossible de lui sortir de la tête. Là encore, elle lui rappelait un petit peu elle-même à son arrivée dans la milice.

Élisabeth s'avança ensuite vers l'épouse déplorée et la retint. Bien entendu, elle était dévastée, essayait de suivre son mari qui se faisait emmener, répétant qu'il n'avait rien fait et que c'était impossible, que c'était une erreur.

« Calmez-vous, c'est pas en geignant que ça va arranger les choses, au contraire. » lui lâcha alors la coutillère. C'était brut et direct, mais ça joua son effet. Tant mieux, car elle ne se sentait pas de devoir passer une heure à la calmer autour d'une infusion. La milicienne soupira. Elle n'en avait rien à faire que de passer pour une femme sans cœur, puisque cela faisait maintenant bien longtemps qu'elle l'avait perdu de tout de façon.

« Et donc, que pouvez-vous me dire sur votre mari? Est-il souvent à la maison avec vous? » demanda alors la milicienne. Peut-être que son épouse aussi était complice, après tout. Mais visiblement les accusation concernaient uniquement le mari.

« Euh... Oui enfin... Il s'absente parfois pour son travail! C'est quelqu'un qui travaille beaucoup et... Il bouge beaucoup en ville pour récupérer les meilleures matières premières qu'il revend ensuite sur le marché! » répondit-elle alors encore sous le coup de l'émotion. Une réponse qui semblait honnête tant elle ne semblait pas particulièrement arranger le cas du suspect. S'il s'absentait beaucoup, il pouvait bien faire n'importe quoi pendant ce temps. Elisabeth prit note mentalement, avant de continuer...

« Et du coup, est-ce-qu'il avait des ennemis? Des gens qui lui voulaient du mal? »
demanda ensuite la milicienne, neutre comme toujours.

« Euh... non... Pas vraiment, enfin, je ne sais pas, il parlait toujours assez peu de son travail. On s'entend mal avec notre voisin, Vertpré, mais ça a toujours été le cas. Déjà avant la fange! »

* T'arranges pas son cas ma grande, mais bon, l'honnêteté est une qualité qui peut coûter cher... * pensa alors la milicienne.

« Et le petit flacon qui a été trouvé chez vous? » demanda ensuite la milicienne, enchaînant les questions sans vraiment arborer la moindre émotion. Elle réfléchissait, et pour le moment rien ne contre-indiquait la condamnation de son mari. Au contraire, il était d'un profil assez idéal pour correspondre au stéréotype. N'importe qui pouvait être un de ces satanés sectaires.

« Je.. je ne sais pas. Sûrement une babiole qu'il comptait revendre! Je ne savais même pas qu'il avait ça! Mais il ne ferait pas de mal à une mouche j'en suis sûre! Je le connais, on est mariés depuis quinze ans! » s'emporta-t-elle alors avant de repartir en pleurs. Pas étonnant que la milice avait emporté son mari vu les arguments qu'elle avait pour se défendre. Il y avait quelque chose de louche sous cette histoire. Pour quinze ans de couple, ils ne semblaient pas si proches que ça malgré ce qu'elle insinuait vu comment elle était vague sur ses activités.

« Merci pour vos réponses madame. Maintenant rentrez chez vous. Je ferais ce qu'il faut pour tirer cette affaire au clair. » déclara-t-elle alors tandis qu'elle continuer de pleurer toutes les larmes de son corps, l'entendant à peine. Élisabeth n'allait pas insister, et se détourna vers la demeure du vieux Vertpré.

En approchant de la porte du domicile, elle pouvait entendre Claire et lui s'entretenir. A voir ce qu'elle en avait déjà tiré ou non... Elle ne se gêna pas pour entrer directement après avoir toqué. Vertpré sursauta en voyant une nouvelle milicienne trempée jusqu'aux os entrer dans sa demeure sans même attendre une réponse.

« Vous pourriez attendre que l'on vous dise d'entrer tout de même! » s'offusqua-t-il alors d'un regard empli de défiance. Élisabeth décida de l'ignorer complètement, et reporta toute son attention sur Claire, déjà d'un regard pour savoir si elle avait trouvé des choses intéressantes ou non. Mais elle semblait douter. Y avait-il des choses à creuser ici? Bien plus que chez la femme du suspect, il semblerait.

« Donc, quelle est l'histoire complète? » demanda alors Élisabeth calmement à sa collègue. Elle avait besoin d'être à jour avant de pouvoir continuer son enquête, tandis que le vieux Vertpré, justement, grommelait dans son coin. Pas des plus ravis que des renforts soient arrivés? Il semblerait.

« Je... vais aller préparer une infusion pour tout le monde. » déclara alors ce qui semblait être sa femme... Ou bien sa fille? Élisabeth n'était pas bien sûre. Mais elle ne tarderait sûrement pas à le savoir. Et puis, pourquoi s'éloigner maintenant alors que la milicienne venait tout juste d'arriver?
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MessageSujet: Re: La haine produit des torches humaines [pv Elisabeth]   La haine produit des torches humaines [pv Elisabeth] EmptyJeu 2 Avr 2020 - 12:58
Elisabeth regardait Clervie d'un air entendu, ayant déjà compris que la jeune milicienne avait relevé sûrement quelque chose d'intéressant. Aussi, la question ne la surprit guère.

Viens, répondit Clervie en l'entraînant quelques pas plus loin, de façon à ce que le vieux Vertpré ne puisse les entendre. Et enfin, elle lui donna son sentiment :

Cet homme très chaleureux et sympathique, marié à une femme bien plus jeune que lui et très jolie, nous affirme donc avoir vu Cordouanier rencontrer des sectaires en pleine nuit. Ce dont, je précise, je ne crois pas un mot. Il essaie de nuire à son voisin, pour une raison que je pense avoir devinée, mais je préfère laisser cette suspicion de côté pour l'instant. A voir si tu me la confirmes. Qu'as-tu pu tirer de l'épouse du futur cochon rôti ? Ne me regarde pas comme ça, je t'assure que l'odeur est la même, c'en est indécent. Je suis contente que tu sois là, tu as quand même plus d'expérience que moi en ce qui concerne les interrogatoires. Peut-être arriveras-tu à l'amener à se trahir. Je ne vais tout de même pas molester un homme de son âge sur une simple supposition. Contrairement à d'autres miliciens, je me targue d'avoir des manières.

Elle ajouta d'un ton rogue :

Mais s'il s'avère que j'ai raison, je t'avoue que je prendrais un bon plaisir à lui faire passer un petit séjour dans les cachots en compagnie de quelques rats affamés... Juste une journée, tu vois... Si tu me l'accordes, bien sûr, ma Coutilière ! Un faux témoignage, c'est grave, ça fait perdre du temps. Tu auras remarqué qu'avec ça, il n'est sûrement point mari commode -je sais que cela, malheureusement, n'est pas puni par nos lois-. Mais peu importe. Je crois que Rose nous en remercierait intérieurement si on l'en débarrassait.

La jeune femme revenait à ce moment avec les infusions. Clervie en profita pour demander :

Depuis combien de temps êtes-vous mariés ?
Cela fait cinq ans, madame, répondit Rose.
Cinq ans seulement ?
J'étais dans une terrible situation, avec la boutique de couture que je n'arrivais plus à faire tourner. Mon père venait de mourir. Joffrey a été bon pour moi. Je l'ai donc épousé.

Et voilà comment il te fait payer ses bienfaits, songea Clervie avec cynisme. Ah, ces hommes... tous les mêmes. Combien d'orphelines et de veuves étaient tombées dans ce genre de panneau, vu comment étaient les lois ? Elles avaient du mal à rester indépendantes, et un homme venait, tel le chevalier servant des Romans, les secourir. Elles acceptaient le mariage, et de là, finissaient parfois par vivre un véritable calvaire, lorsque brusquement l'homme bienveillant se transformait en tyran régnant en maître sur sa demeure. On voyait très souvent cela chez les nobles, raison pour laquelle elle s'était sentie très chanceuse que son père se soucie de son bonheur au point de bien juger les prétendants qui se présentaient. Le mariage d'amour était rare, et l'on voyait ces mêmes travers chez le peuple. C'était la raison pour laquelle, malgré le harcèlement, les tentatives de viol, les horribles difficultés auxquelles elle faisait face quotidiennement, la peur de la mort, elle était presque heureuse d'avoir rejoint les rangs de la milice. Cela conférait une indépendance durable bien que d'un prix élevé, et décourageait les hommes frustres et dominateurs du genre de Vertpré. Un homme de sa trempe serait bien trop effrayé d'épouser une femme capable de lui enfoncer une lame dans le ventre.
Ce dernier avait pris la parole à son tour :

Z'avez d'autres questions Mesdames ? Tout pour faciliter l'enquête. Ces hérétiques devraient tous finir au bûcher !

Clervie ne répondit rien. A Elisabeth de jouer. Plus qu'à voir si ses intuitions se confirmaient.
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MessageSujet: Re: La haine produit des torches humaines [pv Elisabeth]   La haine produit des torches humaines [pv Elisabeth] EmptyLun 13 Avr 2020 - 15:15
Claire avait semblait-il déjà son impression quant à ce qu'il s'était passé. Élisabeth haussa un sourcil en la voyant si investie. Même si elle l'avait toujours été à ses yeux, elle faisait ici un sacré zèle sur cette affaire. La plupart des miliciens seraient juste partis après avoir entendu ce témoignage, et se seraient dis que ça aurait été leur seule action de la journée après avoir profité de l'infusion qui n'allait pas tarder à faire son apparition. Pas étonnant qu'elle soit si impliquée vu son expérience des bûchers...

« J'ai rien tiré du tout de son épouse. Elle était à peu près aussi perdue et décontenancée que quand tu l'as vue. Néanmoins, aucun alibi pour le suspect, au contraire même. » déclara alors la coutillère. Pour le moment, elle devait se rendre à l'évidence qu'à part les suspicions de Claire, il n'y avait pas grand chose qui indiquait que Loup était innocent.

Néanmoins, c'était acté que les deux hommes ne se supportaient pas l'un l'autre. Ce qui donnait une bonne raison à Vertpré de se débarrasser de son voisin sans trop de remords. Après, peut-être avait-il simplement sauté sur l'occasion pour s'en débarrasser. Elle ne voyait pas trop comment le tromper, lui, à ce niveau. Néanmoins, du peu qu'elle avait vu, il était gueulard, et sa femme était bien plus réservée. Elle ne parlerait pas tant que son mari était présent. Mari qui d'ailleurs semblait plein de bonne volonté.

Peut-être bien qu'il y avait quelque chose à tenter. Si son équipière semblait si sûre d'elle...

« Merci pour l'infusion. Puis-je aussi vous poser quelques questions à propos de tout ça? Dehors malgré la météo? On devrait pouvoir rester au sec. » déclara alors Élisabeth, rouvrant la porte et invitant la dame à sortir juste le long du mur de la bâtisse, là où le toit couvrait encore de la plupart des gouttes qui ruisselaient entre les pavés.

Le vieux Vertpré s'avança, prêt à venir lui aussi.

« Non, vous pouvez rester à l'intérieur, vous. » déclara simplement Élisabeth, d'un ton sec et froid comme elle savait maintenant les faire sans se forcer. Son regard était sombre, pour une fois, et le vieux commença à ouvrir la bouche pour protester mais un regard de la coutillère l'interrompit au début de sa réplique. Il semblait avoir compris que s'il l'ouvrait trop, même face à une milicienne, il risquait de passer un mauvais moment.

Elle lâcha ensuite un petit regard à Claire pour être sûre qu'elle le surveillait bien alors qu'elle referma la porte derrière elles. Profitant du bruit de la pluie pour masquer leur petit entretien.

« Et vous, vous vous entendez bien avec Loup? Ou bien c'est tendu? » demanda-t-elle alors de façon tout à fait innocente. Après tout, l'épouse de Loup lui avait bien indiqué avec les Vertpré, la situation était tendue.

La réaction ne fut pas celle qu'elle attendit. Elle détourna le regard, se mit à rougir, à moitié paniqué, à moitié gênée. Elle ne répondit même pas à la question de la milicienne. Pas si tendu que cela il semblerait. Enfin, si, tendu, mais pas dans le sens escompté.

« Alors? » insista la milicienne pour voir la réponse qu'elle allait obtenir.

« Disons que ça va... C'est plus les deux hommes qui ne se supportent pas, nous on a pas trop notre mot à dire... » répondit-elle avec pas tant de confidence dans la voix que ça. Élisabeth ne s'en formalisa pas, ni ne la brusqua. Elle faisait juste son travail comme si elle posait simplement les questions parce-qu'elle était obligée sans vraiment les interpréter. Mais elle n'en réfléchissait pas moins.

« Et, est-ce-que vous avez bien vu Loup sortir la nuit? Tout comme votre mari l'a vu? Ça n'a sûrement pas pu vous échapper non plus. » demanda-t-elle alors. La pauvre femme semblait perdue. Élisabeth sirotait tranquillement son infusion, l'air de rien.

« Euh... Non, je ne l'ai pas vu, ce n'est que mon mari! Je ne pense pas qu'il soit un sectaire. Il... est un peu bizarre et insomniaque mais pas méchant... » rétorqua-t-elle. Un peu comme si elle voulait le défendre, mais pas trop. Avait-elle jugé bon de faire de l'excès de zèle? Elle avait quelque chose à cacher, et Élisabeth en était maintenant sûre.

Pas besoin d'insister maintenant, elle pourrait toujours lui faire avouer plus tard. Elle se devait d'abord d'être certaine de cela avant de mettre tout cela sur le tapis. La milicienne rouvrit alors la porte.

« Claire, on part d'ici. Et merci pour vos réponses madame. Nous retournons à la caserne. » ajouta alors Élisabeth en direction du couple. Comme pour rassurer le vieux Vertpré. Et comme s'ils allaient s'occuper d'aller brûler Loup demain. Mais il y avait encore le suspect à interroger.

Une fois partie et de retour sous la pluie torentielle qui douchait le duché tout entier, Élisabeth se retourna vers Claire.

« Madame Vertpré et monsieur Cordouanier ont l'air proches. Plus proches qu'on pourrait le penser. C'était assez clair dans les réponses que j'ai obtenue. Reste plus qu'à cuisiner l'intéressé. A petit feu. » lui déclara-t-elle alors dans un jeu de mots douteux vu son aversion des bûchers. Autant être sûres de la chose avant de tirer des aveux de la part du vieux Vertpré sur son accusation. Et il y avait toujours cette fiole de venin dont il fallait trouver l'origine.
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MessageSujet: Re: La haine produit des torches humaines [pv Elisabeth]   La haine produit des torches humaines [pv Elisabeth] EmptyMer 29 Avr 2020 - 16:42
Madame Vertpré et monsieur Cordouanier ont l'air proches. Plus proches qu'on pourrait le penser. C'était assez clair dans les réponses que j'ai obtenue. Reste plus qu'à cuisiner l'intéressé. A petit feu. »

Clervie eut un petit sourire à la répartie d'Elisabeth. Si les deux femmes étaient assez différentes de caractère, entre Elisabeth qui avait toujours une allure stoïque alors que Clervie pouvait passer du chaud au froid en un instant, elles partageaient le même humoir noir et cynique. La jeune conscrite hocha la tête :

C'est exactement ce que je me suis dit. Il ne m'a pas fallu plus de deux phrases échangées avec elle pour tirer cette conclusion.

Elle s'expliqua :

Quand j'ai dit à Rose que le brave Loup serait sûrement brûlé vif le lendemain matin, elle a blanchi comme de la farine. Tu vois, l'un des avantages que je retire à être amoureuse en dépit des risques que je cours, c'est que je reconnais les signes de ce fatidique état chez les autres. Et ce, même quand ils veulent le dissimuler. Or, je peux te dire qu'elle n'aime pas son époux de cette manière. Elle lui est sûrement reconnaissante de l'avoir sortie d'une situation peu enviable, peut-être même a-t-elle eu de l'affection à son égard, mais il la traite trop durement. Quoiqu'il en soit, si on devait faire brûler tous les maris et femmes adultères de la ville, on pourrait encore soulager Marbrume d'au moins deux quarts de sa population adulte. Aussi, je suggère de laisser les Trois juger ce genre de petits méfaits.

Elle n'en dit pas plus alors qu'elle et Elisabeth remontaient jusqu'à la caserne.

Le malheureux Loup Cordouannier avait un oeil au beurre noir et était attaché à un énorme boulet dans sa cellule. Forcément, en tant que purificateur, l'on ne lui avait point fait d'égard. Point de présomption d'erreur judiciaire, le pauvre bougre était d'ores et déjà reconnu coupable et il grillerait demain à l'aube.

Et bien, c'est du joli, mon pauvre Loup ! commenta Clervie. Si vous n'y prenez point garde, vous grillerez demain au lever du jour. Ne craignez rien, je compatis grandement à votre situation. Ne faut-il point admettre que c'est là châtiment fort sévère, même pour avoir fait galanterie avec femme d'un autre ?

A ces derniers mots, le malheureux cordonnier se mit à bégayer et à rougir.

Qu... qu... quoi ? Je ne vois pas de quoi...
Rose, rétorqua Clervie d'une voix tranchante. Son époux n'est pas très aimable avec elle, n'est-ce pas ? Vous avez eu désir de la réconforter ? Vous vous êtes marié trop jeune et avez connu Rose trop tard ? Ne niez point votre faute, la dame a tout admis.

Ce n'était pas tout à fait la vérité, mais Clervie partait du principe que Rose avait avoué sa faute avec son regard.
A ces mots, Loup se figea. Puis il craqua :

Je n'ai jamais voulu... Je veux dire, Nina et moi étions promis l'un à l'autre depuis notre jeunesse, et je n'avais jamais songé à une autre femme qu'elle. Mais... quand j'ai rencontré Rose...

Il s'interrompit.

Je n'ai jamais voulu commettre un tel péché, par les Trois. Peut-être bien qu'en fait, je mérite mon sort. Je ne saurais expliquer... Je pensais à elle tous les jours et mon coeur se serrait quand je la croisais... J'ai essayé de l'éviter, mais...

Plus vous l'évitiez, plus vous pensiez à elle, acheva Clervie avec un air soudain grave. Plus vous essayiez de vous faire une raison, moins vous y parveniez.

L'homme ouvrit des yeux ronds et acquiesca. La jeune milicienne ne pouvait pas ne pas compatir, néanmoins, elle déclara d'une voix ferme :

Seulement, si vous survivez à demain, vous n'aurez pas le choix Loup. Vous devrez cesser de la voir. Vous êtes tous les deux mariés et je sais que dans le fond, vous ne voulez pas faire de tort à votre épouse qui vous aime. Sans parler que Vertpré n'est pas commode et pourrait se venger sur elle du déshonneur. Est-ce ce que vous voulez ? Qu'il lui fasse payer sa faute tous les jours ?
Non, bien sûr que non !
C'est ce qui risque d'arriver, pourtant, reprit la jeune milicienne d'un ton glacial. Aussi, si vous aimez Rose, si vous l'aimez vraiment, il vous faudra renoncer. Vous ne pouvez lui offrir de réel bonheur. Vous souffrirez mille morts, sûrement. Mais parfois, la preuve ultime de notre amour passe malheureusement par le sacrifice de celui-ci.

Elle marqua une pause :

Qu'en est-il de ce flacon de venin ? Comment a-t-il pu se retrouver dans vos affaires, si ce n'est point vous qui l'avez reçu des purificateurs en prévision d'une initiation ?

Etait-ce d'ailleurs bien du venin de serpent, ce qu'il y avait dans le flacon ? C'était une substance qui coûtait plutôt cher de par sa rareté, les serpents étant des animaux sacrés en Langres... Elle échangea un regard d'interrogation avec Elisabeth, se demandant ce que celle-ci en pensait.
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