Marbrume


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 Gueule de bois [Ulrich]

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Ombeline



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MessageSujet: Gueule de bois [Ulrich]   Gueule de bois [Ulrich] EmptyVen 10 Avr 2020 - 18:52
Gueule de bois [Ulrich] Entete20

Un cri suraigu fit sursauter tous les habitants de la Balsamine. Une façon bien désagréable d'être tirée du sommeil pour Ombeline, qui ne manqua cependant pas de sortir du lit d'un bond pour aller voir ce qui se passait de si bon matin. Le piaillement venait de chez Manon et en un rien de temps, tout le monde était à sa porte pour s'enquérir de sa santé. Clothilde n'attendit pas d’être invitée pour ouvrir le battant et découvrir la raison du vacarme : une grande mouette était entrée par la fenêtre et battait frénétiquement des ailes pour essayer de fuir Manon, laquelle agitait ses bras en tous sens dans une vaine tentative de chasser l'oiseau dont elle avait visiblement grand peur.

Au nom des Trois, qu'est-ce que tu as fait encore ? gronda Clothilde en entrant pour prendre les choses en mains.

L'oiseau se mit à brailler alors que la nouvelle assaillante tentait de lui mettre le grappin dessus et on appela Justin en renfort. La chambre de Manon fut bientôt le théâtre d'un joyeux bazar où chacun essayait d'attraper le volatile qui envoyait de ci de-là des coups de becs et d'ailes pour échapper à ses poursuivants. Se sachant bien inutile, Ombeline se contenta de deviner la scène à travers le brouillard de ses yeux et de se tenir les côtes tant elle riait aux éclats.

Après de longues minutes d'une bataille acharnée et quelques blessures de guerre pour Justin, la mouette fut saisie et rejetée dehors par la fenêtre sans ménagement. On acclama le héros de la journée et il eut droit à un baiser de la part de chacune des filles pour récompenser sa peine, ce qui ne l'empêcha pas de grogner contre la bêtise de la blondinette. Ombeline retourna aussitôt à sa chambre où l'attendaient Kornog, la queue battante de joie et tout intrigué par les cris et les rires qu'il avait entendus, ainsi que Gontran que l’agitation de la Balsamine avait laissé parfaitement indifférent. Le bonhomme était taciturne et plutôt taiseux, mais la fleur de trottoir appréciait ses visites. D’autant qu’il n’était pas radin et avait cette adorable manie de la serrer dans ses bras comme s’il craignait que le plafond ne lui tombe dessus.
Après quelques caresses et mots doux pour son chien qui aurait sans doute adoré poursuivre le volatile et s’amuser avec toute sa meute humaine, Ombeline se laissa tomber sur le milicien qui émit un grognement étouffé dans son oreiller.

Debout paresseux ! Tu as manqué une grande bataille à l’instant.

Mmrh…

Une mouette est entrée par la fenêtre. Je ne sais pas si c’est Manon qui a deux mains gauches ou si ce bordel est simplement ouvert aux quatre vents, mais c’est la première fois que ça arrive. La prochaine fois ça pourrait bien être un voleur.

Un gros bras hirsute sortit des couvertures pour la ceinturer et la faire basculer, la ramenant dans le giron du dormeur qui n’était pas pressé d’ouvrir les yeux. Ou qui réclamait un peu de motivation à se lever étant donné la grosseur que la jeune femme pouvait sentir appuyer contre sa hanche. Aveugle, mais pas stupide. Elle se tortilla tout contre le malheureux pour le tourmenter bien qu’elle sache qu’il lui en coûterait de céder à la tentation. Sans doute d’humeur généreuse, ou tout simplement trop faible à cette heure-ci pour refuser quelques attentions supplémentaires, Gontran poussa un long soupir et se laissa repousser sur le dos tandis que disparaissait la brune sous la couverture. Il n’eut pas à se plaindre de ce mauvais traitement.

¤¤¤

La journée était bien entamée désormais et le soleil s’enfonçait petit à petit dans la mer tandis qu’à Marbrume on délaissait le travail pour se trouver un endroit où passer la soirée en bonne compagnie. Pour certains ce serait la taverne, pour d’autres ce serait de rentrer chez soi. Mais il y en avait qui voulaient terminer la journée entourés de jolies catins, avec une chope à la main et un jeu de cartes devant eux. Et ceux-là trouvaient un bon accueil à la Balsamine.

Un plateau dans une main, un pichet dans l’eau, Ombeline louvoyait sans aucun problème entre les chaises et les tables, une gamine sur les talons. La petite était fraîchement débarquée dans l’établissement et il n’était pas certain qu’elle y ferait de vieux os, mais pour l’instant elle travaillait en cuisine et au service autant qu’il lui était demandé. Logée, nourrie et blanchie, elle devait travailler si elle ne voulait pas se retrouver à la rue. Elle devait avoir neuf ans tout au plus… L’aveugle la guidait encore pour s’assurer qu’elle fasse les choses bien et vite, comme elle-même avait appris à les faire des années auparavant.

Ici crevette, attention à tes pieds. Ne pose pas les assiettes sur les cartes, tu vois bien que ça dérange, gronda un peu la catin en servant les boissons d’un geste expert.

Elle avait de la peine pour la petiote, mais savait mieux que personne que la dorloter ne lui rendrait pas service. Il fallait comprendre vite comment les choses fonctionnaient pour ne pas perdre sa place. Les hommes attablés ne firent pas cas de la gamine, mais quelques mains se perdirent en claques sur le derrière d’Ombline qui n’eut d’autre choix que de sourire avant de s’esquiver. Même après tout ce temps elle n’était pas adepte de ce genre de traitement. Elle avait toujours l’impression d’être une jument que l’on flatte un peu trop brutalement sur la croupe.
De retour au comptoir, elle laissa Dom remettre d’autre godets sur son plateau et s’en fut vers une autre table.
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MessageSujet: Re: Gueule de bois [Ulrich]   Gueule de bois [Ulrich] EmptyVen 10 Avr 2020 - 22:50
Ulrich regarda par la fenêtre de son atelier, les coudes appuyer sur le rebord. Son attention tournée vers le ciel, il s’autorisa quelques secondes de répit, les premières durant sa journée de labeur.
Il soupira lourdement. La lumière du jour semblait si terne, si faible. Du moins bien plus qu’à l’accoutumer. Et si un jour le soleil n’apparaissait plus à l’horizon, les fangueux deviendraient si.. Le charpentier balaya les idées sombres de son esprit d’un geste de la main. Il referma ses volets, et se tourna vers l’intérieur de sa bâtisse. Éclairer par le feu de bois de sa cheminée, il jetait un coup d’œil expert sur sa création, une table en bois massif. Il avait passé ses 4 derniers jours à travailler dessus, sans relâche, ni repos, au point elle obsédait son esprit pendant ses courtes nuit.

« Je vois bien que tu me défis, de par tes courbes arrogantes et audacieuses, mais je ne te crains pas »

Scanda t-il à l’encontre de cette pauvre construction de bois. Malgré tous ses efforts, il ne parvenait pas à être satisfait, quelque chose n’allait pas. Il se dirigea vers la chaise à bascule de son défunt père, et s’assit, comme son paternel avait l’habitude le faire quand il avait besoin de réfléchir ; Ulrich n’avait jamais comprit pourquoi son père avait besoin de s’assoir ici, mais il se surprenait à le faire tout aussi machinalement depuis le décès de son géniteur.
Apres un long moment sans un mot, il expira bruyamment.

« Cela ne m’est d’aucun renfort, je le déplore. »

Il se gratta le sommet du crâne, puis entreprit d’inspecter une énième fois le meuble sous tous les angles possibles imaginables. Rien à faire, quelque chose le dérangeait et il était incapable de mettre le doigt sur la source de tous ses tracas actuelle.
Le fils Turold se dirigea vers un pichet d’eau, et renversa le contenu sur son visage couvert de sueur, et de sciure de bois, résultats d’une journée éreintante.

« Ce n’est pas d’eau dont j’ai besoin, mais d’un peu d’alcool. »

Il reposa le pichet sur son établi, se frotta les mains sur son tablier, abîmer par le temps qui passe, qui ressemblait de moins en moins à un tablier, et de plus en plus au vêtement favoris d’un sans-abri. Il secoua sa tête, avant de plaquer sa chevelure grisâtre en arrière. Il ôta sa tenue de travail, qu’il déposa de façon négligé sur une chaise, et se dirigea vers l’escalier qui menait à l’étage, et donc son lieu de résidence principale.. Quoi qu’en vérité il passait le plus clair de son temps à travailler dans son atelier.

Une fois arrivé dans sa chambre, il ouvrit l’armoire familiale. Une pièce magnifique, bien plus vieille que lui, et peut être même que son grand père. Il n’avait jamais vraiment posé la question, elle avait toujours fait partie du paysage, alors même qu’il ne savait pas marcher sur ses deux pieds.

Il saisit d’une main ferme un haut en lin, et son pantalon de la même matière, et les enfila rapidement. Il descendit, et ouvrit la porte qui servait d’entrée pour ses clients. Le vent s’engouffra dans la pièce, et gifla son visage, le changement de température brusque fut si fort qu’il referma immédiatement.

« Hum, un froid à en réveiller les morts. »

Les images que lui imposèrent son esprit à la suite de cette phrase lui glaçait le sang ; Apres une prière reflexe pour loué la protection de Serus, l’artisan empoigna son manteau de laine épaisse, non loin de lui, et l’enfila. Il serra le col autour de son cou, et entreprit d’aller affronté ce nouvel ennemi appelé hiver par ses contemporains.

Apres avoir vérifié plusieurs fois qu’il avait verrouillé son entrée, à plusieurs reprise, il prit la direction d’un endroit qu’il savait chaleureux et accueillant. Le jeune homme marchait d’un pas rapide et assuré, relevant le menton pour paraitre le plus grand possible. En effet, paraitre faible augmentait la probabilité de sa voir attaquer. Il ne pouvait nier l’évolution de son quartier, la criminalité avait augmenté, et les histoires des habitants s’étant fait agressé, ou tué pour des motifs risibles étaient légions. Du moins bien trop nombreux à son gout. Il regretta instantanément de ne pas avoir prit avec lui une arme.
Même si il était doté d’une carrure qui limitait les envies de le détrousser, il n’était en aucun cas à l’abri de tous dangers, et il le savait ; il accéléra le pas quand il passa devant l’établissement d’un artisan qu’il connaissait bien.

Durant sa progression il croisa de nombreux visages familiers, et salua quelques vieux amis de son père. Malgré tous les changements récent, ce quartier restait sien, et n’avait aucun secret pour lui, et c’est avec un sourire satisfait qu’il entendu le brouhaha quotidien s’échappait de sa destination.

A quelques mètres de la Balsamine, il s’arrêta pour observer la bâtisse. Elle lui semblait invincible, donnant l’impression que peu importe la destruction de la ville ou non, ce bâtiment serait debout et fréquenté. Etait-ce seulement une impression.. Il ne prit pas plus de temps à y réfléchir, et poussa la porte du lieu. Une odeur agréable de boisson, de feu de bois vinrent immédiatement titiller les narines d’Ulrich. Il adressa son plus grand sourire à Justin quand il croisa son regard. Voilà un homme qu’il ne valait mieux ne pas contrarié. Le charpentier l’avait déjà vu sortir des clients trois fois comme lui, sans transpirer, et la qualité de ses bourrepiffes distribué avait rapidement fait sa renommée.

Il balaya la salle de ses grands yeux bleus. Des visages connus pour la plupart.. Tiens il y a même ce vieux briscard de Gilles.. Si sa femme le savait, s’amusait à penser le fils Turold. Toutefois il fronça les sourcils en apercevant de nouveaux visages.. Saletés de non Marbrumien..

« Le monde n’est pas assez vastes pour que vous ne veniez ici.. »

Murmura le jeune homme. Il repéra une table vide près de l’entré et s’y dirigea. Il tira une chaise et s’affala légèrement dessus, avant d’adopter une posture droite. Il commença à tâter la table.. De très bonne qualité.. C’est quoi comme bois ça ? Oh bien sûr c’est.. Ses pensées s’interrompirent au moment où il remarqua qu’il était incapable de ne pas penser à autre chose que son domaine de prédilection.. Quelle ironie, il se souvenait parfaitement se moquer de son père qui avait les mêmes automatismes.

Ulrich fut interrompu dans ses rêveries, à la vue d’Ombeline. Il était toujours agréablement surpris de la voir de ce monde. En effet, il avait toujours été fasciné de voir une fille quasiment aveugle survivre dans un milieu si hostile, si dangereux et exigeant. Les faibles ne survivaient pas, et pour lui, la cécité lui semblait être la plus grande faiblesse. Toutefois les plus belles fleurs s’épanouissent dans l’adversité, pensa-t-il. Son père lui avait déjà raconté l’histoire de cette bougresse abandonné par sa famille dès son plus jeune âge, et avait toujours eu de l’empathie pour un si cruel destin. L’artisan l’avait déjà vu déambuler dans les rues, bien des regards moqueur ou dégoûté de la part de la populace la suivaient.

Il regarda rapidement si les chaises qu’il avait réalisées pour l’enseigne étaient toujours debout. Il les repéra immédiatement, et fut fier de leur fabrication en voyant l’obèse marchand assis sur l’une d’elle.
Il attendit qu’Ombeline, chargée de boisson a distribué pour les autres clients, fut à portée d’entendre ses paroles.

« Eh bien du temps de mon père, les clients ne mourraient pas de déshydratations avant qu’une serveuse viennent prendre leur commandes ! »

Il prononça ses quelques mots sur un ton enjoué, amusé et bienveillant. Il n’avait jamais vraiment fréquenté l’endroit, et son père encore moins, mais cela l’amusait toujours de venir décompresser ici. Il n’avait non plus vraiment discuté avec Ombeline, mais le peu d’échanges formels qu’ils avaient déjà eu avaient toujours été courtois. Ulrich la fixait de ses grands yeux, les mains derrière la tête, dans une posture décontracté…
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MessageSujet: Re: Gueule de bois [Ulrich]   Gueule de bois [Ulrich] EmptySam 11 Avr 2020 - 0:40
Passer par-dessus les jambes étendue dans le passage, éviter habilement de se faire empoigner par la taille, saluer quelques habitués et repartir vers le comptoir. Une danse bien réglée qu'elle allait devoir laisser à une autre si elle voulait se dégoter un client pour la soirée. Ombeline n'avait jamais été en difficulté pour ce qui était de se montrer rentable pour le bordel, mais il fallait bien avouer que depuis l'invasion et l'arrivée de tous ces étranges naufragés, la prudence empiétait un peu trop sur le désir des hommes. Et à choisir, ceux qui ne la connaissaient pas préféraient se tourner vers des femmes aux yeux moins pâles et plus fonctionnels. Loin de s'agacer de cette discrimination à laquelle elle était habituée, la jeune femme était néanmoins inquiète pour son avenir. Alors pour compenser, elle mettait les bouchée double pour aider Dom et faire un peu plus le service. Un équilibrage plutôt équitable aux yeux de Madame la patronne.

La remarque à son passage ne lui échappa guère et dans un froissement de jupes, elle se tourna vers le plaisantin qui trouvait de bon ton de la taquiner. Un sourire en coin accroché aux lèvres, elle s'approcha à grands pas et se campa près de lui, un poing sur la hanche. Il avait l'air parfaitement décontracté et sa voix lui était familière, mais ce fut le parfum du bois et de la sciure qui lui fourni la plus précieuse information.

Du temps de ton père, fils Turold, je n'avais à me soucier que des boissons. Plains-toi aux hommes sur mon passage si tu l'oses.

Elle lui adressa un clin d'œil bien qu'elle ne puisse pas distinguer vraiment son visage.

Ne bouge pas, tête de buche, je m'occupe de toi dans un instant.

Et la voilà qui repartait dans la marée humaine des clients pour distribuer les dernières boissons encore debout sur son plateau. Il n'était pas exceptionnel de recevoir Ulrich dans l'établissement, le bougre confondant souvent l'endroit avec une taverne. Il avait déjà la réputation d'être plus un buveur qu'un galant, mais il n'avait pas d'ardoise et se conduisait bien avec les filles, aussi était-il toujours bien accueilli. Artisan de père en fils, leur affaire de bricoleurs sur bois était connue dans le quartier et Ombeline savait leur nom depuis l'enfance par la force des choses. Elle n'avait cependant jamais eut vraiment affaire avec l'un ou l'autre des menuisiers et pourtant l'héritier de l'atelier n'avait que quelques années de plus qu'elle.

Comme promis, la donzelle ne tarda pas à revenir avec une chope pleine, une large quoique mince tranche de pain et un petit bol de ragoût. Dom lui avait presque tout mis en main de force sans qu'elle ne le demande vraiment et elle présuma que le vieux bonhomme connaissait à l'avance ce que pouvait lui demander un client. Un pouvoir plutôt terrifiant si l'on y songeait.
Déposant son butin devant Ulrich, elle prit place en travers de ses jambes sans aucune gêne et s'accouda à son épaule comme s'il était une extension de la chaise et son dossier.

Alors, est-ce que tu vas enfin te décider à choisir une fille ce soir ou messire du ciseau à bois fera-t-il à nouveau le pingre ? le moqua-t-elle. Sois gentil, garde-moi un moment : j'ai mal aux pieds à force de courir partout ce soir.

Il n'allait certainement pas payer pour plus que la boisson et le dîner, comme d'habitude. Mais ça valait toujours la peine de lui rappeler qu'il était le pire des clients de bordel qui existe ! Son affaire se portait étonnamment bien en plus, il n'était pas le dernier à pouvoir délier un peu les cordons de la bourse. Sans parler de ce célibat qui lui collait à la peau : pas de femme à la maison, juste sa grosse pogne pleine d'échardes pour se donner un peu de tendresse. Si c'était pas malheureux ça... Et pourtant il n'avait visiblement pas assez le feu aux reins pour choisir une catin. Peut-être avait-il des amantes ? Ou était-il client ailleurs ? Ce serait de la traitrise, mais on ne tuait pas encore pour ça.
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MessageSujet: Re: Gueule de bois [Ulrich]   Gueule de bois [Ulrich] EmptySam 11 Avr 2020 - 4:12
Ulrich ne put retenir son rire spontané quand la jeune femme lui répondit avec humour. Bien que le fait qu’elle le reconnut le surprenait énormément. Est-ce que quelqu’un l’alertait sur les clients qui pénétraient dans la taverne, s’interrogea-t-il. Toutefois, Il ne s’attendait pas à autant de repartie, et avec un sourire amusé il fit un signe de tête respectueux a la serveuse.

« Je voudrais bien m’en prendre à eux, mais Justin viendrait rapidement m’expliquer sa façon de voir les choses, et, il n’est pas du genre commode.. »

Il accompagna ses paroles en pointant le gaillard du pouce. Il grimaça et fit mine de rien lorsque que le colosse le regarda. Son regard se porta à nouveau sur le visage de son interlocutrice.

« Bouger ? Moi ? Pas de si tôt, j’ai bravé le froid pour venir dans l’antre de la dépravation ! On y est toujours si bien accueillit ! »


Le ton qu’il employait ne pouvait dissimuler à quel point il appréciait le petit jeu qui se déroulait. Il prit même un air faussement outrée lorsque qu’il fut qualifié de tête de buche. C’était la première fois qu’on l’appelait ainsi, et il pouvait le jurer sur la trinité ! Lorsqu’elle lui tourna le dos, il ne put s’empêcher d’admirer les courbes de la jeune, même si elle n’était pas parer de la plus élégante des tenues, il ne pouvait nier le charme certains qui émanait de la jeune femme.

Durant un temps qui lui semblait interminables ou son estomac réclamait qu’on assouvisse sa faim, son regard errait dans la bâtisse, sautant de table en table, s’attardent avec mépris sur les clients deux fois plus âgés que les jeunes prostitués. Ils pourraient être leurs grands-pères. Jamais Ulrich n’avait compris ce qui attirait les hommes ici de façon régulière. Quels mérites y avait-il à finir la nuit avec une femme qui nous adressait un regard que par nécessité ? C’était un mystère pour le fils Turold. Lui qui aimait le jeu de séduction, l’adrénaline, cette danse des mots, qu’il aimait comparer a un duel d’épéiste.

« Eh bien j’ai failli attendre, tu n’es plus si rapide qu’avant Ombeline ! »

S’amusa t’il a mentir, quand la boisson et la pitance fut devant ses yeux. Et alors que la jeune femme prenait place à ses coté, il se permit une énième remarque enjoué.

« Et des gens payent pour ce repas ? Heureusement que vos jolies sourire détournent leur regards de l’assiette ! »

Il écouta attentivement les remarques de la jeune femme, et haussa les sourcils d’un air peu coupable.

« Mais si j’en choisis une, les autres hommes lui sembleront bien ternes ensuite, et je m’en voudrais d’en être le responsable ! »

Le parfum doux d’Ombeline lui parvient, et il ne put s’empêcher de fermer les yeux au moment d’humée cette douce senteur. D’une main il empoigna la chope, et en une prit une gorgée. Hum, il avait connu meilleur et bien pire. Mais c’était parfait pour cette soirée. Il regarda les lèvres de la jeune femme tandis qu’elle lui demandait un service qui était très loin d’être pénible.

« Eh bien, si c’est pour t’éviter de te fatiguer les pieds.. Je me dévoue, mais si tu tombes amoureuse, interdit de se plaindre. Du coup, je fais comme les autres, j’empoigne tes hanches, riant à gorge déployer et me léchant ensuite les babines tel un cabot affamé et enrager ? »


Cette vision de lui-même dans une telle déchéance le rebuta quelque peu, mais cela ne l’empêchait pas de passer son bras autour des hanches d’Ombeline.

La chaleur délicieuse du feu lui rappelait qu’il n’avait pas ôté son manteau. Il orienta avec bienveillance, sa désormais camarade de soirée, pour qu’elle s’assoit sur la cuisse du charpentier. Il prit un morceau de pain et le jeta dans sa bouche, et avant qu’il n’eut finit sa bouchée, il prit la parole.

« Hum.. Dich donch.. Hum ché pas mauchais ce pain ! »

Il termina cette fois de dévorer le pain, et reprit de plus belle.

« Dis donc quel rythme, et y’a du monde. Les affaires se portent bien pour la Balsamine. Vous accueillez beaucoup de.. Non-Marbrumiens. Enfin.. Les affaires sont les affaires hein. »

Instinctivement il resserra délicatement mais fermement son bras autour d’Ombeline. Avant de le remarquer, et d’immédiatement faire machine arrière. Il ferma les yeux quelques instants pour apprécier le parfum de celle qui était à ses côtés. Il avait toujours eut une certaine sensibilité aux odeurs délicates.
Il prit ensuite la décision de rapprocher, de sa main libre, le bol de ragoût. Avec un sourcil relevé, il se tourna vers Ombeline.

« Si tu en veux n’hésite pas, mon père m’aurait déjà frappé derrière la tête pour ne pas t’avoir proposé avant. »

Il contemplait le visage de la jeune femme. Elle était plus jeune que lui et pourtant, on pouvait lire sur ce même visage, qu’elle avait vécu des choses qu’il ne pouvait imaginer.
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MessageSujet: Re: Gueule de bois [Ulrich]   Gueule de bois [Ulrich] EmptyDim 12 Avr 2020 - 14:03
Elle ne s'émut pas de ses remarques piquantes, bien consciente qu'il badinait pour détendre l'atmosphère. Ne sachant s'il était quotidiennement aussi enjoué et prompt à la réplique, elle se figura qu'il devait être bien seul dans son atelier durant la journée pour avoir la langue si bien pendue une fois la nuit tombée. Au moins faisait-il preuve d'assez d'esprit, ce qu'elle tendait à apprécier. Rien de plus agaçant qu'un bœuf qui pense faire de l'humour fin alors qu'il ne sait que beugler des blagues trop grasses.

Eh bien, si c’est pour t’éviter de te fatiguer les pieds. Je me dévoue, mais si tu tombes amoureuse, interdit de se plaindre. Du coup, je fais comme les autres, j’empoigne tes hanches, riant à gorge déployer et me léchant ensuite les babines tel un cabot affamé et enrager ?

Elle leva les yeux au ciel avec un sourire en coin. Il ne doutait décidément de rien celui-là.

Ne t'en fais pas, je saurais ignorer mes sentiments les plus profonds et te traiter comme n'importe quel autre soûlot. Tu ne verras même pas la différence ! Et tu peux bien prendre exemple sur tes petits camarades, mais je n'ai rien contre un peu de nouveauté si tu en as à me proposer, Turold, fit-elle avec un brin de raillerie.

Ne pas devoir repousser les lourdes avances d'un type qui essayait de gruger pour ne pas payer, voilà qui la changerait un peu ! Elle n'avait rien contre, ce soir elle ne se sentait pas d'humeur bagarreuse. Se lassait-elle déjà, après seulement quelques années, de devoir faire semblant et de tolérer même les plus insupportables des bourrins qui pensaient pouvoir la tripoter à leur convenance ? Ou ne s'agissait-il que de la fatigue qui saisit parfois et passe après une bonne nuit de sommeil ? Ce serait bien pénible pour elle si elle venait à trop rêver d'un autre quotidien que du sien.

Contente de pouvoir compter sur la complicité du menuisier pour s'offrir une pause, Ombeline s'installa contre lui sans sourciller, passant même un bras autour de ses épaules pour être plus à son aise. Le commentaire sur les étrangers présents lui fit lever le nez vers la salle. Ce n'était qu'un bouillon de couleurs sans formes à ses yeux, mais elle avait entendu des accents différents, les histoires venues d'ailleurs, parfois de très loin au nord ou à l'ouest. Ça n'avait jamais été un problème pour elle, mais il n'était pas difficile de deviner l'inflexion réprobatrice dans la voix de l'artisan.

Oui, ce soir c'est un peu plus agité. Il commence à faire plus frais, l'automne s'installe pour de bon et ça nous attire du monde. Et à mes yeux, tous les hommes se ressemblent tu sais... Marbrume n'a pas attendu la Fange pour avoir son lot de misère et d'abrutis.

Sans compter que, comme il le disait si bien, les affaires sont les affaires. Elle ne lui tenait pas rigueur d'être méfiant envers les nouveaux venus en ville, beaucoup se conduisaient ainsi. On accusait les réfugiés d'avoir apporté la misère, la fièvre, d'être l'origine de la famine et depuis peu on disait même que les hérétiques qui avaient causés le massacre du Chaudron étaient principalement des étrangers. À Marbrume on se sentait fidèle envers le duc depuis toujours, il était naturel de le considérer comme le meilleur roi possible dans cette situation de crise. Mais pour des gens qui n'avaient aucune idée du passé de la ville ni de la région, c'était certainement moins évident. De là à les suspecter en priorité de vouloir se débarrasser de cet homme, il n'y avait qu'un pas.

C'est bien généreux de ta part, mais si je commence à voler la pitance des clients ça va barder pour moi. Profite plutôt de la cuisine, on sera certainement moins généreux sur les portions dans quelques mois.

Quel plaisir de se priver, encore et toujours... Elle n'allait cependant pas se plaindre, contrairement à d'autres elle avait pu manger presque tous les jours pendant l'été même si ce n'était qu'un quignon de pain.

Et toi alors, comment se porte tes affaires ? On dit que tu ne manques pas de commandes malgré la désertion des sites d'abattage. J'imagine que les pirates préfèrent s'en prendre aux convois de nourriture plutôt qu'aux chargements de bois ? Est-ce que tu as augmenté tes prix ?
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MessageSujet: Re: Gueule de bois [Ulrich]   Gueule de bois [Ulrich] EmptyDim 12 Avr 2020 - 16:12
Ulrich ne put refreiner un rire sincère quand la jeune femme lui assura qu’il serait traité comme les autres soulot. Elle avait du cran, un côté rebelle qu’il savait apprécier chez les gens, et, chanceux qu’il était, elle avait décidé de l’être ce soir. Il adopta un ton de voix sonna faussement offusqué.

« Eh bien, si même Ombeline de la Balsamine réclame de la nouveauté, les traditions de Marbrume sont perdues ! »

Alors qu’il souriait, il réfléchit à la situation de la femme à ses côtés, et fut instantanément épris d’une certaine peine. Tous les jours, jouer le même jeu avec des clients différents mais avec la même âme sombre, devoir feindre d’apprécier leur compagnie et leur fantasme les plus sordides, juste pour gagner de quoi survire. Ce constat le désola, et son visage se ferma quelque peu. Iil prit une seconde gorgée du breuvage amenée précédemment. La remarque sur les non-Marbrumiens et Marbrumiens était judicieuse.

« C’est vrai, mais au moins les idiots étaient natifs d’ici, nous les connaissions et réciproquement.. Enfin je t’embête avec mes préoccupations futiles. »


Il finit sa phrase en levant les yeux au ciel. Il était plus facile pour lui de faire le difficile face à la clientèle, alors que l’établissement d’Ombeline ne pouvait se permettre ce luxe, c’était un lieu populaire, tout reposait sur sa réputation.

Le fils Turold regarda rapidement les autres prostitué dans la salle. Il s’interrogea sur le parcours de ces femmes, sur ce qui les menaient ici. Etaient-il plus triste les uns que les autres, ou l’une d’elle était la par choix ? Non, personne ne pouvait choisir cette trajectoire de vie, pensait le charpentier. Il poussa le bol en direction de la jeune femme, sur un ton enjoué.

« Oh que non ! Interdit de refusé, c’est le prix à payer pour être à table avec moi, on m’accompagne quand je me remplis l’estomac. Alors veuillez manger et boire, jeune sotte. Je vais de toute façon commander plusieurs chopes, j’ai soif, et je ferais honte à toute ma lignée si je te laissais me regarder manger. Et comme, disait mon père : Termine ton assiette ou c’est la fessée ! »

Il arbora un grand sourire, avant d’anticiper immédiatement une remarque d’Ombeline.

« Et moi je ne suis pas mon père, donc mange, pas de fessée de ma part ! »

Il ne put s’empêcher de rire légèrement, alors qu’il reprit une gorgée. Il acquiesça les paroles pleines de vérité que son interlocutrice prononçait.

« Hum, Hum ! Attention aux blasphèmes ! Chez les Turold, on n’augmente pas les prix à cause des crises ! Disons plutôt.. Que nous adaptons le système tarifaire selon le client haha ! Mais dis donc tu es bien renseignée toi ! Tu m’espionne ? JE LE SAVAIS, tu es déjà amoureuse.. Ahlalala quel fléau de plaire autant aux femmes »

Se moqua le garçon. Même si pirates étaient une calamité, il savait ou dénicher la matière première essentielles a son travail, il avait de nombreux contact, et savait comment négocié avec eux, pour rester l’un des premiers approvisionné.

« D’ailleurs vu que tu me fais penser au travail pendant que je me relaxe, si jamais vous avez besoin de quoi que ce soit en terme de meubles, charpente, n’hésite pas à venir voir le meilleur client de la Balsamine.. Moi, le meilleur charpentier de la région.. Pardon, du monde libre ! »

Il bomba le torse à la fin de sa phrase, et contracta ses biceps en signe de force, prenant des postures plus ou moins utiles pour révéler ses muscles. Il reprit son sérieux et regarda celle qui partageait sa table.

« Plus sérieusement, si y’a besoin, venez me voir, je m’occuperai de vous et vous aurez un prix tout à fait abordable, entre natifs on se soutient. Et si c’est demander gentiment, je vous ferais même passer en priorité. Marbrume ne pourrait survivre sans une Balsamine impeccable. »

Il ne pouvait nier qu’il appréciait la compagnie que lui offrait cette sympathique rencontre, lui qui s’attendait à passer un énième repas en solitaire, comme à chaque fois qu’il était à l’atelier. Le contact social lui manquait, et la présence délicieuse d’Ombeline n’était pas pour lui déplaire. Il se recoiffa, s’assurant que ses cheveux étaient en arrière. D’un geste de main bienveillant, il remit en ordre une mèche rebelle de la jeune femme, qui tombait devant le visage de celle-ci.

« J’ai vu qu’une gamine te suivait à la trace tout à l’heure. C’est toi qui forme les nouvelles désormais ? »
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MessageSujet: Re: Gueule de bois [Ulrich]   Gueule de bois [Ulrich] EmptyLun 20 Avr 2020 - 16:11
Amusée par l’aplomb et l’enthousiasme de son compagnon de soirée, Ombeline ne se fit pas prier plus longtemps et prit une gorgée de bouillon chaud. Elle sentait les carottes, le navet, un arrière-goût de lard… Les arrangements de sa patronne avec le contrebandier portaient-ils déjà leurs fruits ? Il faudrait qu’elle glisse personnellement un remerciement au gus si elle en avait un jour l’occasion.

Elle manqua de recracher par le nez dans un rire lorsque le menuisier se mit à fanfaronner à propos de son charme et des supposés sentiments qu’il inspirait malgré lui. On pouvait dire qu’il ne doutait vraiment de rien ! À sa décharge et à ce que l’on disait, il était effectivement bel homme. Fleur avait dit un jour qu’il était charmant, les yeux clairs et les cheveux très noirs, ce qui lui donnait un petit air sophistiqué qui ne laissait pas les femmes indifférentes.
Pour Ombeline, ce n’était malheureusement que des mots et elle ne pourrait jamais admirer l’Apollon, ni tomber amoureuse de son parfait visage, mais elle voulait bien croire sa comparse. Que toutes les autres femmes s’en mettent donc plein les yeux à sa place, elle se contenterait de leurs descriptions dithyrambiques.

En réponse à son assurance, elle lui tapota le torse comme on flatterait un chien, hochant la tête avec un sourire. Oui oui, bien sûr, elle était démasquée. L’innocence de ces bagatelles lui faisait néanmoins chaud au cœur et il y avait quelque chose de précieux à ces instants légers et sans conséquences.

Ça cause pas mal dans le quartier et on entend de tous les jours de marcher. Comme ton commerce se porte bien, ça fait un bon sujet de conversation j’imagine.

L’offre qu’il lui fit de leur venir en aide s’il y avait besoin de ses services ne tombe pas dans l’oreille d’une sourde et elle piqua un baiser sur sa joue en remerciement. Il ne portait peut-être pas les étrangers dans son cœur, mais il était bien généreux envers ses voisins. L’argent perdait beaucoup de sa valeur en ces temps de misère, mais à la Balsamine on demandait encore de payer en monnaie sonnante et trébuchante malgré tout. Ombeline ne doutait pas qu’en cas de commande, la patronne pourrait payer convenablement l’artisan sans avoir à lui proposer un troc.

La petiote était toute seule à la rue, ici on lui donne du boulot et elle dort au chaud, expliqua-t-elle en haussant vaguement les épaules. Elle est trop jeune pour bosser comme nous et si ça doit lui arriver, c’est pas moi qui me collerais à son éducation, tu peux me croire ! Je laisse ça à la Clothilde ! Mais pour le service, on dirait qu’il n’y a que moi qui prend le temps de la surveiller… Il vaut mieux pour elle que ça soit moi qui la gronde plutôt qu’un milicien rond comme un tonneau.

Les clients n’étaient pas violents, règlement oblige, mais ils ne manquaient pas d’être brusques et grossiers. Un peu d’alcool dans les veines et les remarques fusaient sans honte, de même que les claques aux fesses. Pour une petite chose comme la môme qui portait les plateaux, ce serait plutôt une bonne gifle si elle renversait les choppes. À voir la taille des pognes de ces messieurs, Ombeline ne lui souhaitait pas ce traitement.

Mais revenons-en à ton offre alléchante de tarif marbrumien, hm ? fit-elle avec un sourire de renarde en posant sa tête contre l’épaule du charpentier. J’aurais bien une petite idée pour mettre tes paluches pleines d’échardes au travail…

La fleur de trottoir laissa planer un court silence trop lourd de sens pour être innocent, avant de reprendre avec aplomb :

Je pense que la Balsamine n’est pas assez bien protégée. Elle est presque ouverte aux quatre vents et ce matin encore une maudite mouette a réussi à entrer par une fenêtre ! Le jour où il faudra se barricader, on aura l’air fines tiens. Tu voudrais bien jeter un œil et nous donner ton avis d’expert ? Je suis certaine que Madame ne serait pas contre quelques renforts pour nous aider à garder fenêtres et portes fermées.

Elle fit mine de le supplier en joignant les mains devant elle avec une moue attendrissante.
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MessageSujet: Re: Gueule de bois [Ulrich]   Gueule de bois [Ulrich] EmptyLun 20 Avr 2020 - 19:13
Ulrich esquissa un sourire, recevant les tapes légères sur son torse, administré par sa compagne de soirée. Il aimait ce genre de geste désinvolte, imprévisible et dénué de sens cacher. La jeune femme était une présence tout à fait agréable. Il l’écoutait parler avec attention, et il ne pouvait qu’acquiescer. Son commerce était florissant, et ça donnait un sujet de conversation à la populace, qu’ils en parlaient en bien ou en mal. Toutefois, le garçon n’aimait pas attiser la convoitise, en effet il redoutait que des imbéciles viennent à penser qu’il fallait déchainer leur haine et leur frustration contre lui, coupable de s’en sortir mieux que d’autres. Ses sombres pensées furent balayées loin de sa caboche quand il reçut un tendre baiser sur la joue. Cet acte de tendresse désintéressé fit sourire le fils Turold. Il ne s’y attendait pas, il fut quelque peu déconcerté, il eut du mal a le caché en balbutiant, avant de se reprendre rapidement. Les lèvres de la jeune femme étaient tendres et douces.

Il entendit Ombeline évoquer le cas de la petite apprentie. L’artisan prit immédiatement du recul sur sa situation, constatant que ses soucis étaient dérisoires, comparé a la vie des travailleuses de la Balsamine.

« Vous avez été magnanimes de la recueillir, une bouche de plus à nourrir et a logé, ce n’est pas évident. Enfin, si c’est toi sa formatrice, elle n’est pas trop mal tombé. Si seulement les hommes étaient un plus..Élégants ici. »

Il ponctua sa phrase d’une caresse bienveillante, presque paternaliste. Il huma le parfum d’Ombeline. Il faut dire qu’il était plus habitué à l’odeur de la boisson, de la fumée d’un feu, et du bois. Un peu de changement, surtout pendant cette soirée, était très apprécié par le charpentier.

Il prit une gorgée de bière, et sentit une tête se posée sur son épaule.. Et l’artisan toucha discrètement ses mains avec inquiétudes.. Etaient-elles vraiment pleines d’échardes, s’inquiéta-t-il. Et alors qu’il s’assurait que ce n’était pas le cas, il écoutait son interlocutrice, tout en feignant de ne pas être influencer par sa mimique attendrissante.

« Hum.. Tu sais comment me prendre par les sentiments toi hein.. Mais je ne saiiiis pas.. Peut-être que.. Ça va je te fais marcher, bien sûr que pour la magnifique sublimissime Ombeline, je peux jeter un regard sur autres choses que ses belles miches ! »

Dit-il en rigolant. Il aimait plaisanter, mais ce n’était pas forcement faux. Il soupira bruyamment, indiquant clairement que c’était un soupir ironique, avant de chuchoter aux creux de l’oreille de la jeune femme quelques mots.

« Tu es entrain de me dire, que pour la première fois, un homme va monter à l’étage, dans les chambres des filles, et se faire payer ? Ravie que ce soit avec toi. »


Il éclata de rire.

« Pas besoin d’inventer de fausses raison pour m’attirer dans ta toile, tu m’aime je le sais. Mais je vais faire comme si de rien, et feindre de croire à ton histoire rocambolesque et farfelues.. Oh Ulrichou, peux-tu regarder ma table de chevet, elle est toute cassée, je suis si maladroite. »

Il eut du mal à finir son imitation, tant il ricanait. Ce n’était pas si drôle que cela, mais la fatigue, un peu d’alcool et la jeune femme l’avait mis dans des bonnes dispositions pour se laisser aller. Apres un court moment, il reprit son calme.

« Plus sérieusement, oui, je dirais pas que vous tombez en ruine, mais la bâtisse à des failles, même d’ici je peux en voir. La charpente pourrait.. Non devrait être refaite. Les fenêtres.. Vous avez de la chance que ce ne soit que des oiseaux et pas un régiment entiers de soldats qui soient rentré, vu les trous qu’il y a. Apres si vous voulez tester la clientèles fangueux en cas d’invasion, c’est parfait. Et j’ai pas vu l’étage, ni vos chambres, et c’est pour cela que.. »

Ulrich se leva, mit un genou à terre devant la jeune femme, prit un air solennelle, et un ton de voix charmeur.

« Ombeline de la Balsamine, me feriez-vous l’honneur de m’emmener à l’étage ? C’est ma première fois, ne soyez pas trop brusque ! »

Il se mit à rire bruyamment, et se redressa, serrant la résidente du lieu dans ses bras, de manière affectueuse. L’alcool le désinhibait quelque peu. Il attrapa sa chope, la finissant d’une traite avant de la poser sur la table.

« Je te suis, jeune gourgandine. »

Il n’avait pas grand-chose à faire du regard des autres, a vrai dire, c’était une façon polie de dire qu’il trouvait l’opinion des autres insignifiants. Il passait une très bonne soirée, et était volontiers prêt à jeter un coup d’œil à la taverne, tout en faisant un énorme rabais. Il avait déjà fait de larges profits sur certaines commandes précédentes, et venir en aide à des lieux locaux était pour lui bien naturel.
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MessageSujet: Re: Gueule de bois [Ulrich]   Gueule de bois [Ulrich] EmptyJeu 30 Avr 2020 - 18:04
— Tu es en train de me dire, que pour la première fois, un homme va monter à l’étage, dans les chambres des filles, et se faire payer ? Ravie que ce soit avec toi.

Elle partit d'un rire franc. Au jeu de l'assurance crasse, il était évident qu'Ulrich savait se défendre mieux que personne. Nul doute qu'en cas de pépin avec un congénère, il devait être capable de jouer la comédie avec assez de culot pour faire croire n'importe quoi à son interlocuteur et sortir victorieux d'un conflit sans avoir à se battre. Ombeline aurait sans doute payé pour avoir la chance d'assister à une scène pareille qu'elle arrivait déjà à se figurer sans mal.

Tu passes trop de temps avec des filles de bonne éducation, Turold ! Les catins ne s'embarrassent pas d'excuses aussi fades pour attirer un homme dans leur chambre. Ne t'en fais pas, quand il sera temps pour toi de passer à la casserole, tu ne pourras pas te méprendre sur ce qui t'arrives !

Et en guise de réprimande pour tous ses ricanements, elle lui bourra l'épaule d'un coup de poing qui n'aurait même pas fait tanguer une mouche en plein vol. Sa bonne humeur était contagieuse et Ombeline regretta presque de ne pas l'avoir abordé plus tôt tant il était de bonne compagnie.
Elle leva le nez au plafond lorsqu'il évoqua la charpente, bien qu'elle ne puisse pas la distinguer et s'inquiéta un instant en imaginant le toit s'effondrer un jour de grand vent. La Balsamine était donc en si mauvais état ? Le bâtiment n'était plus tout jeune, certes, mais elle s'était toujours dit que tant qu'elle n'avait ni grand courant d'air ni fuite de gouttière dans sa chambre, alors elle pouvait s'estimer heureuse. Ce qu'il lui apprenait là n'était pas rassurant. Inquiétude bien vite chassée par une nouvelle pitrerie du charpentier qui la fit glousser sans retenue.

Mais n'en finis-tu jamais de faire l'idiot ? le gronda-t-elle avec un sourire.

L'instant d'après, ses pieds quittaient le sol alors qu'il la soulevait sans mal dans une étreinte qui la fit rire encore. Un groupe salua d'une levée de chopine ce qu'il devait considérer comme un heureux client venant de s'accorder les faveurs d'une fille. Pour ne pas les contredire, ladite donzelle entraîna à sa suite l'artisan jusqu'à l'escalier.

En bon cerbère, Justin grogna en se mettant en travers du chemin pour réclamer le montant du droit de passage. La jeune femme lui expliqua brièvement que ce n'était pas nécessaire : elle présenta son invité et promis qu'il ne s'agissait là que d'une visite pour affaires. Elle assura même qu'ils iraient trouver Madame juste après pour que le menuisier puisse proposer ses tarifs directement à la patronne en fonction de ce qu'il constaterait.
Malgré un regard noir envers le jeune homme, Justin accepta de s'écarter en ronchonnant qu'ils n'avaient pas intérêt à traîner trop longtemps. Il ajouta également que la chambre de Clothilde était occupée mais que celle de Fleur aurait bien besoin de quelques réparations, surtout au niveau du plancher. Ombeline hocha la tête et gravit les marches en sautillant avec légèreté.

Sur le palier du couloir qui desservait les chambres, un énorme chien noir attendait. Assez haut pour servir de monture à un enfant, les oreilles en pointes et une fourrure épaisse, Kornog avait bien grandi et n'avait plus grand-chose d'un chiot. Le berger marbrumien se mit à battre de la queue en voyant revenir sa maîtresse et l'accueillit d'un petit coup de museau dans la main pour qu'elle le caresse. Géant précautionneux avec celle qu'il devait protéger, il avait bien compris qu'avec Ombeline il devait faire attention à ne pas être une grosse brute enjouée. Curieux de savoir qui l'accompagnait, il tendit également la truffe vers Ulrich pour renifler le bas de ses chausses et ses mains.

Voilà le seul homme dont je supporte la compagnie plusieurs jours de suite. Il ne serait pas contre une belle et grande niche, plaisanta-t-elle en tournant à gauche vers la chambre de Manon.

La pièce, adjacente à la salle d'eau où se prenaient les bains, n'était pas bien grande mais avait quelques meubles d'agrément qui la faisait ressembler à une véritable chambre. Loin des espaces communs avec juste une paillasse au sol pour y sauter sa putain avec un semblant de confort, la Balsamine permettait à chaque fille d'avoir sa propre chambrette, un lit rudimentaire et même une petite armoire ou un coffre pour y ranger ses affaires. Rien n'était de bonne facture ou même en bel état, mais on pouvait s'asseoir sur les chaises sans craindre de les rompre et compter sur la solidité des coffres pour mettre ses effets à l'abri.
Ombeline s'écarta de l'embrasure de la porte pour laisser passer le chien et le menuisier avant elle.

Ne compte pas sur ma vue perçante pour t'indiquer les failles dans nos remparts, je vais devoir te laisser explorer toi-même, fit-elle en se laissant tomber assise sur le lit. Autant te le dire, je ne sais pas si Madame sera d'accord pour refaire la charpente entière. Mais elle ne devrait pas être contre des fenêtres moins fragiles ou même des portes plus solides...
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