Marbrume


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 [Février 1165] Nul n'échappe à son passé... [PV Adam de Corveil]

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Onfroy de RoncethurelMilicien
Onfroy de Roncethurel



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MessageSujet: [Février 1165] Nul n'échappe à son passé... [PV Adam de Corveil]   [Février 1165] Nul n'échappe à son passé... [PV Adam de Corveil] EmptyMer 15 Avr 2020 - 10:49
Journée avait-elle été interminable, éreintante et maigre en esbanoi... Peu de quoi se réjouir, assurément, après l'hécatombe de la Hanse, et ces enquêtes n'en finissant point, et ne menant nulle part ! L'ardeur des officiers – certainement due aux iracognes du grand Sigfroi – laissait hui place à une résignation qui pesait sur l'ensemble des investigateurs.

Jamais jusqu'alors Onfroy n'avait-il tant pensé qu'il manquait de science et de savoirs-faire pour s'acquitter de sa tâche... Avait-il jusqu'alors toujours su rebondir, l'astuce et la débrouille ne lui manquant à l'ordinaire, or devait-il s'accorder que les pirouettes et les traits d'esprits ne pouvaient tout combler.

Rejoignant enfin sa perrine, en heure tardive, le patrouilleur remua les braises endormies dans l'âtre de sa botte, rajoutant petit bois, sans quoi le froid de ce maudit début d'année finirait par l'emporter. Jetant sa cervelière sur sa couche, le Goupil se massa le crâne, encore endoloris et marqué par le malmenage du Fangeux, qui aurait pu demeurer sujet de moquerie, si le dernier à s'en être amusé n'avait manqué de vomir son sang.

Cela avait valut un rappel à l'ordre au milicien, qui jà était contrit d'avoir menacé son coutilier de sa lame, le soir même de l'attaque, tandis qu'on l'avait sorti de sa convalescence bien prestement pour assurer le Sourguet, et qu'il n'était en état, ni de corps ni d'esprit, pour bien peu de choses.

Épuisé, le soldat entama la fastidieuse tâche de se désarmer, le corps souffrant autant de blessures que du port de son armure, du levé au couché, et d'un couché des plus tardifs ! Or, sa tâche peine entamée que l'on cogna lourdement à la double-porte.

Se figeant, tel un lièvre à l'affût de son chasseur, le damoiseau sortit du fourreau posé contre le pied de lit sa lame, le plus discrètement possible. Qui pouvait bien se présenter en heure aussi tardive, et d'autant en plein couvre-feu ?! Le temps de la réflexion dû paraître fort longuet pour l'intrus, car il frappa derechef, plus fort encore.

Tournant précautionneusement la clé dans la serrure, se préparant à affronter mille danger, le rousset d'être décontenancé par son visiteur, et de baisser son arme.

"À qui ai-je l'honneur ?"

Onfroy ne voyait aucun honneur à être perturbé en cette heure, or ne pouvait-il, de par l'armure du gentilhomme lui faisant face, ni de par son port, ignorer qu'il avait affaire à un nobliau, et qu'il ne pourrait le congédier. Dépité, ouvrant plus largement sa porte, le milicien fit un pas de côté pour libérer le seuil.

"Prenez la peine d'entrer, Ser."

Posant son épée courte sur la haute table cachée par le battant de la porte, l'hôte referma à clé l'entrée derrière son invité surprise, non sans avoir vérifier qu'ils étaient seuls. N'avait-il jusqu'alors reçu sous son toit, or ne manqua-t-il aux règles. Le Goupil se doutait fort de la raison de la venue du chevalier, et s'il en croyait son intuition, ils en auraient pour un moment.

"Désirez-vous quelque rafraîchissement ? J'ai là un fameux hypocras."

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Adam de CorveilChevalier
Adam de Corveil



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MessageSujet: Re: [Février 1165] Nul n'échappe à son passé... [PV Adam de Corveil]   [Février 1165] Nul n'échappe à son passé... [PV Adam de Corveil] EmptyLun 27 Avr 2020 - 1:23
  Voici trois mois désormais que j’avais posé le pied à Marbrume, ultime rempart de lumière en ce monde en ruines. Pourtant tout n’était pas rose, bien loin de l’idée que je m’en étais fait durant mon exode Marbrume puait par endroit le vice et l’hérésie, les gueux s’y pressaient par centaines dans une noirceur et une crasse qui ne pouvaient que me rendre malade. J’y vivais cependant bien, le Duc sans sa miséricorde m’avait fourni demeure et valets en échange de ma contribution à la sauvegarde de la Cité. Ne l'eût-il pas demandé que je m’y serais tout de même attelé avec ardeur, comme il se devait à un Chevalier du Royaume.

    Je vivais ce relatif confort avec une amertume étrange, craignant à la fois de mollir et d’en perdre de vue la véritable raison de ma présence ici. Je voyais tous ces nobliaux parés d’or et de bijoux, se remplir chaque jour la panse pendant que les enfants d’Anür dépérissaient sous les remparts. Mais que pouvais-je bien y faire? Je ne pouvais qu’être à l’écoute des Trois qui dans leur infinie sagesse, m’avaient placé entre ces murailles pour que j’y agisse en leur nom. Cela ne pouvait être autrement.

    J’avais trouvé dans la milice mon parfait exutoire et un usage des plus adequats de mes connaissances militaires. Les armées étant tombées avec le Roi nous n’avions eu d’autres choix que de piocher allègrement dans la gueusaille pour reformer les rangs d’une milice qui tentait tant bien que mal d’arriver ne serait-ce qu’à la cheville de feu la Grande Armée du Roi.

    Par les Trois la tâche était immense, mais je m’y attelais avec autant d’ardeur que j’avais foi en mon Duc et en mes Dieux.

◈ ◈ ◈

Matin du 4 Février 1165

    Le vent frais du matin s’engouffrait par les ouvertures de mon armure, et bien que l’air marin ait empêché la rosée de givrer, mon front brillait déjà sous mon heaume. Le ciel était clair à la manière de ces journées d’hiver sans nuages et du haut des remparts sur lesquels nous nous trouvions nous avions une vue imprenable sur les faubourgs et plus loin, les marécages maudits qui abritaient ce fléau galopant qui se terrait dans la boue et les herbes hautes.

    Miséricorde.

    Je m’arrêtais un instant lorsque le vent me porta le cri d’une mouette ainsi que l’odeur du large qui imprégnait tout ici. C’est d’ailleurs le souvenir que je garde de mon arrivée à Marbrume lorsqu’au sortir des noirs marécages ce qui m’accueillit ne fut pas les faubourgs ou quelques gardes postés aux pieds des remparts, mais bien l’odeur du sel et de la mer. J’en aurais pleuré de joie si je n’avais pas été si exténué, mais j’ai su à cet instant précis que cette ville n’avait pas survécu pour rien, outre ses hautes murailles elle se tenait à l’orée du Royaume d’Anür. Cela valait tous les sacrifices, toutes les peines du monde, je ne pouvais m’imaginer de meilleur endroit pour rebâtir notre Royaume, et je jurais de m’y consacrer corps et âme jusqu’à mon dernier souffle.

    Cet instant d’égarement me valu un violent coup d’épée que je ne parais que parce que mon bouclier était suffisamment haut, mais à ma grande honte je ne l’avais pas vu venir. Je reculais d’un pas et repoussais l’assaut d’un coup d’écu tandis que j’armais ma jambe et frappais mon assaillant à la cuisse. Celui-ci roula au sol et se releva rapidement, fier d’avoir pu porter son coup.

    Bien tenté Gauvin, mais la prochaine fois, prépare ta garde et ne te repose pas sur tes lauriers. Recommence.”

    Nous échangeâmes ainsi des passes d’armes durant une bonne partie de la matinée, et des cinq recrues que j’avais mené sur les remparts, je n’en ménageait aucune. Ils n’auraient pas face à la fange l’opportunité de douter ou bien de faire des erreurs, je me devais d’être aussi dur que possible, non pas par plaisir mais pour que ces aspirants Miliciens aient le privilège de vivre un jour de plus une fois lâchés en dehors des murailles.

    Par Anür la tâche était colossale.

    Sur les cinq la seule femme du groupe, une donzelle d’à peine vingt printemps était celle qui mettait le plus de coeur à l’ouvrage. C’était à la fois celle qui avait le moins à perdre et le plus à prouver, loin de partager l’opinion de mes pairs sur la condition des femmes j’observai avec attention ses progrès tandis qu’à ses côtés les jouvenceaux rivalisaient d’orgueil et de fierté mal placés. Elvide venait d’envoyer son opposant au tapis, le jeune mâle tellement certain de sa supériorité qu’il n’en avait pas pris la peine de parer. Je l’entendis grogner lorsqu’il toucha le sol dans un fracas d’acier et de mailles et loin de vouloir le soustraire à son humiliation je laissais la donzelle continuer son oeuvre avec un plaisir non dissimulé.

    Sur les trois autres, un était une brute idiote qui bien que doté d’une force et d’une carrure respectables et propres à faire s’ébaubir la jouvencelle, mourrait avant la fin de l’année faute de jugeote. Les deux restants étaient prometteurs sans s’avérer exceptionnels, et feraient des miliciens tout au plus corrects, du moins c’était ce que je leur souhaitais.

    Le soleil s’élevait désormais dans les cieux et le vent était tombé après avoir dissipé les derniers restants de fraicheurs qui s’accrochaient aux doigts et aux pierres des remparts. Mais loin d’avoir froid nous combattions toujours sans relâche, et je savais que pour ces recrues, ces lourdes armures étaient de véritables étuves qui les étouffaient autant qu’elles entravaient leurs mouvements. Quelques mètres plus loin, à l’ombre d’une tourelle se tenait le Sergent Meynaud, mon premier contact avec la milice à mon arrivée à Marbrume et l’un des seuls avec qui j’entretenais une relation que l’on pourrait qualifier d’amicale. Je le saluais d’un signe de tête et parais sans peine le coup que me portait mon assaillant, la deuxième taille vint comme prévue viser ma jambe et je baissais mon bouclier tout en le frappant à l’épaule. Avold esquiva le coup avec adresse et répondit en me frappant le bras avant force. Je reculais d’un pas, à la fois satisfait et surpris tandis que dans les yeux de ma recrue brillait une fierté à peine dissimulée.

    Loin de me complaire en éloges je gratifiais Avold d’un hochement de tête approbateur et relevais la visière de mon heaume pour lui signifier la fin de notre affrontement. Si celui-ci avait pu s’illuminer de bonheur et de fierté, il l'eût sans doute fait. J’étais néanmoins assez fier de ses progrès et revoyais le classement mental que je m’étais fait de mon petit groupe. Elvide dominait sans peine le classement, au grand damn de ces coqs qui ne voyaient en elle qu’un paquet de chair agréable à regarder. Venaient ensuite Avold et Gauvin, recrues prometteuses qui à force de travail parviendraient peut-être à s’élever dans le rang. Pour finir par Edgar et Maurin, deux brutes épaisses qui pensaient avec leur fierté à défaut de posséder un esprit suffisamment vif.

    Très bien. Durant l’heure qui vient, vous allez courir le long des remparts. Je veux vous voir courir comme si vous aviez la fange aux trousses vous m’entendez?”

    Je déposais ensuite mon heaume à l’abri d’une crénelure et m’avançais en direction du Sergent.

    Je ne pensais pas te revoir entier après tout ce que tu as bu l’autre soir Albald, qu’est devenue ta fougue d’alors?”

    L’homme s'esclaffa et s’avança d’un pas pour serrer la main que je lui tendais.

    Vous autres Chevaliers n’êtes pas humains. Sérieusement Adam, comment peut-on boire autant et parvenir à tenir debout? Ou devrais-je dire, Sire Chevalier, puisque le dernier corniaud qui a osé te tutoyer n’a désormais plus de dents!”

    Ah mon cher, tout le secret réside dans l’esprit! Convainc ton corps que tu es en contrôle et celui-ci te répondra au doigt et à l’oeil! Mais étais pour tout t’avouer, dans un état bien pire que le tien!”

    C’est bien ce que je dis, vous n’êtes pas humains!”

    Nous rîmes de bon coeur tandis que dans mon esprit défilaient les vagues réminiscences de cette soirée dans une taverne dont j’ai oublié le nom.

    Dites moi, Sire Chevalier. Pourquoi entraîner ces recrues sur les remparts? Les cours de la caserne ne siéent-elles pas à votre Grandeur?”

    Ce fut mon tour de rire, non sans m’être assuré auparavant que les recrues courraient toujours et loin de nous. Je ne tenais pas à montrer devant eux un visage affable et trop différent de l’armure froide qui leur en faisait baver depuis maintenant plusieurs semaines.

    Eh bien outre la vue qui est, Pas les Trois, magnifique. Je tiens à ce qu’ils craignent la mort à chaque faux pas, à chaque erreur. Et quoi de mieux pour cela que la peur de faire une chute mortelle? Tu sais comme moi que ce monde au dehors ne leur fera aucun cadeau, je ne tiens pas à leur en faire non plus.”

    L’homme acquiesça en hochant la tête. Je savais que par moments, mes idées pouvaient autant fasciner qu’inquiéter mes pairs. Et nous ne comptions plus les recrues contraintes d’abandonner après s’être brisé un membre, voir parfois plusieurs. Mais je ne pouvais me permettre de faire preuve de retenue à leur égard, c'eût été une véritable tromperie que d’encenser de mauvais éléments pour ensuite mieux les envoyer à la mort. Je ne pouvais me résoudre à tromper ainsi les miens et mes Dieux en leur envoyant de mauvais soldats.

    Que puis-je faire pour toi Albald? Ce n’est surement pas la vue qui t’a conduit jusqu’ici?”

    Elle est bien belle je l’avoue mais non, ce n’est pas la raison de ma présence.”

    Le Sergent marqua un temps d’arrêt durant lequel je croisais les bras contre ma poitrine, non pas par impatience mais par confort, et je savais qu’en faisant cela je n’intimiderais pas mon ami, si tant est que l’on puisse se nommer ainsi.

    T’es tu familiarisé avec la Noblesse de Marbrume depuis ton arrivée?”

    Hélas je crains que non. Loin de moi l’idée de renier les miens, mais j’aspire à une vie simple et chaste loin de leurs manoirs et réceptions pompeuses. J’en connais les us sans y trouver véritablement ma place vois-tu.”

    Je vois. Et la Maison Malefosse t’évoque-t-elle quelque chose?”

    De nom oui. Je vois où se situe leur manoir, mais c’est bien tout ce que je sais d’eux. Pourquoi ces questions au juste?”

    Parce que Dame de Malefosse s’inquiète de la disparition d’un de ses neveux.”

    Le monde est tombé Albald, voilà la réponse à sa question. Son neveu est mort, comme tous les autres.”

    Non non, tu n’y es pas. Son neveu a survécu à la chute du Royaume et à l’exode, et a bien mis le pied à Marbrume. Mais voilà qu’il a renoncé à son titre et s’est engagé dans la milice, ayant appris les armes  auparavant.”

    Je vois. Et en quoi cela me concerne-t-il?”

    Eh bien Dame de Malefosse est inquiète au sujet de son neveu et aimerait savoir pourquoi il a pris une telle décision. Je me disais qu’en tant que Noble, tu pourrais lui parler.”

    Cette Dame n’espère tout de même pas ramener son neveu à la raison?”

    Non elle sait bien que c’est irréversible, ce qu’elle entend comprendre c’est pourquoi, tout simplement.”

    Bien. Refuser une demande d’aide quelconque serait bien peu chevaleresque de ma part, dis moi où se trouve ton milicien et j’irai lui parler.”

    Nous échangeâmes ensuite quelques banalités, et bien que la perspective d’une chope bien fraîche fut alléchante, je ne devais pas me détourner de ma mission et de l’entraînement de mes recrues. Ces dernières suaient abondamment sous leurs armure et d’où nous nous trouvions, nous pouvions entendre le fracas qu’elles produisaient en courant. Au moins avaient-elle pour aujourd’hui le luxe le courir sans avoir à se soucier d’un quelconque fangeux leur filant le train. Par les Trois cela ne durerait pas.

◈ ◈ ◈

    Les ruelles du port avaient toujours cet effet là sur moi, étant né loin de la mer je m’émerveillais toujours face à l’immensité de l’Océan et de sa proximité avec Anür. C’était comme vivre au pied d’un Temple grandeur nature qui nous rappelait notre condition et notre petitesse face à la grandeur des Trois. L’odeur du sel m’enivrait, les cris des oiseaux marins ainsi que le bruit du ressac produisaient une musique que je jurerais pouvoir écouter toute ma vie. Tout ceci était l’appel d’Anür, cela ne faisait aucun doute, tout concordait. Restait à savoir comment je pourrais accomplir ma mission en ce jour, le pourquoi ne se discutait pas, j’étais son Arme après tout.

    Le soleil était depuis longtemps couché lorsque je frappais lourdement à la porte de la masure que m’avait indiqué Albald. Si la maison ne payait pas de mine, elle était bien au delà de ce que pouvait s’offrir le gueux moyen entre les murs de Marbrume. C’était correct sans être outrancier, digne de la solde d’un milicien, après tout où aurait-il pu dépenser son argent en dehors des tavernes et des bordels des bas-quartiers?

    Lorsque la porte s’ouvrit, l’homme que l’on m’avait décrit comme étant roux à mettre le feu aux blés se tenait devant moi. Doté d’un port qui n’était pas étranger au mien et surtout d’un verbiage bien distinctif, si celui-ci n’était pas noble je n’étais pas Chevalier, cela ne pouvait être autrement.

    Je suis Adam de Corveil, Chevalier de sa Majesté. Avez-vous une minute à m’accorder?”

    J’entrais lorsqu’il m’invitait à le faire en prenant soin de refermer la porte derrière moi, une dernière bourrasque marine vint s’enrouler avec grâce autour de mon armure, m’assurant d’être au bon endroit au bon moment. Encore une fois tout concordait.

    Lorsqu’il m’offrit à boire, j’acceptais poliment. Après tout moi et Albald n’avions pas eu le loisir de visiter la taverne pris par nos devoirs respectifs. Et loin de me plaindre, je n’avais pour l’instant la charge que de quelques recrues, lui devait gérer un bataillon entier, avec les honneurs et les tracas que cela impliquait.

    J’accepte volontiers. Avant que vous ne vous inquiétiez je tiens à vous assurer que je ne suis pas ici pour une affaire officielle, vous n’avez rien à craindre venant de moi.”

    Je goûtais à son Hypocras tout en détaillant l’intérieur à la fois simple et sobre dans lequel il vivait. Ma foi pour un noble, cet homme savait se contenter de peu. Et s’il y a une qualité que j’estime avant toute chose, c’est bien la modestie.

    Que diriez vous d’aller discuter ailleurs, non pas que votre demeure m’incommode, mais j’aimerais profiter de la fraîcheur de l’air marin si vous n’y voyez pas d’inconvénients?”

    Je reposais ma chope, vide, et attendait que mon vis à vis prenne la parole. J’imaginais facilement que tout ceci puisse être inquiétant pour cet homme qui voyait débarquer un parfait inconnu bardé d’acier en pleine soirée. Je ne tenais pas à abattre mes cartes trop tôt, au risque de l’effrayer définitivement, auquel cas tout ça n’aurait servi à rien.

    Et j’entendais bien remplir la mission que m’avait confié Anür en ce jour.
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Onfroy de RoncethurelMilicien
Onfroy de Roncethurel



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MessageSujet: Re: [Février 1165] Nul n'échappe à son passé... [PV Adam de Corveil]   [Février 1165] Nul n'échappe à son passé... [PV Adam de Corveil] EmptyMar 28 Avr 2020 - 3:01
“Avant que vous ne vous inquiétiez je tiens à vous assurer que je ne suis pas ici pour une affaire officielle, vous n’avez rien à craindre venant de moi.”

Point affaire d'Etat ? Les certitudes du fusté châtelain vacillèrent en cette annonce, tandis qu'y-celui voyait là bien ce chevalier mander à ce qu'il ne se présente derechef en la cour du grand Sigfroi, pour répondre de sa disparition... Étaient-ce tout du moins les craintes que le temps n'avait estompé, que d'avoir à justifier de sa personne et de ses actes.

Or, de quel enchéement le gentilhomme se voyait-il animé, pour se présenter au Onfroy aussi tardivement, en son humble demeure ? Interdit, l'ostoyer dévisagea noble inconnu, lampant doux breuvage pour se donner contenance, alors qu'on l'invitait à quitter les lieux. Berseor ne connaissait s'il pouvait se fier à son hôte, or que pouvait-il bien rétorquer pour demeurer en sa place ? Savait-il toutesfois n'avoir nulle chance d'en réchapper contre pareil harnais s'ils en venaient aux armes, et de se répandre en ces lieux ou sur la froidure du pavé ne changerait guère qu'il serait mort.

Aussi le nobliau alla à son lit se déharnacher de son attirail, n'en pouvant d'être pareillement comprimé, tandis que son corps souffrait encore des séquelles de la bataille contre la Beste meurtrière qui avait emporté deux de ses plus tendres amis le mois passé, et qui l'avait expédié tel un carreau d'arbalète au travers d'une porte...

Ôtant avec autant d'habileté que de lassitude ses pièces de cuir, et non sans peine, le patrouilleur urbain rumina sa rancœur d'être hui en vie alors qu'Evrard et Hilda avaient donné leurs vies pour qu'il ne survive... Souventesfois regrettait-il que les places ne soient échangées, le poids des morts qui sillonnaient son chemin lui pesant telle une malédiction...

En simple robelinge, le milicien ramassa sa ceinture et la réajusta. Par delà l'étoffe se dessinaient stigmates du carnage, or si le guet n'avait plus le visage tant tuméfié, subsistaient çà et là meurtrissures et son nez faiblement gonflé. Nuitées mordaient de froidure en cette morne saison, embruns du large achevant de transir les passants en les délavant, aussi Onfroy demeura-t-il aperçu. Farfouillant alors sous sa couche, en tira-t-il un vieux chaperon épais, qui une fois revêtu lui tombait jusqu'aux coudes.

"Je vous suis, Ser Adam."

Rangeant sa lame en fourreau, paré pour quelque sombre encontrée, Goupil emboîta le pas à son étrange visiteur, non sans sceller l'huis. Un bref couloir de ténèbres passant sous les rires et le fracas de la taverne, et jà happaient-ils l'air de la mer. Suivant les pas du chevalier en silence, crachant des volutes de buée à travers les ruelles les séparant de la jetée, le châtelain revint au sujet de cette visite.

"A dire vrai, en vous ouvrant ma porte, je pensais savoir la raison de votre venue, or ne puis-je hui guère plus l'assurer. Pourriez-vous m'éclairer, Ser ?"
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