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 Quiproquo inattendu [Feat. Merrick Lorren]

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RosalieMilicienne
Rosalie



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MessageSujet: Quiproquo inattendu [Feat. Merrick Lorren]   Quiproquo inattendu [Feat. Merrick Lorren] EmptyMer 3 Juin 2020 - 1:35
10 octobre 1166. Début de soirée.

Fin de journée pour la milicienne. Beaucoup d'entretiens d'armes et d'entraînements aujourd'hui, si ce n'est pour une patrouille, elle n'avait pas quitté la caserne jusque là. Une envie de prendre l'air... et d'aller boire une petite chope. Avaler les malheurs de la vie avec une petite bière. Réfléchir, observer. En bref : être tranquille autour d'un verre avec elle-même. 

Evidemment, cela ne se passe pas comme prévu.

Sa marche est lente, aussi lasse que l'air affiché sur son visage. Elle arriva donc à la Chope sucrée à son rythme, sans se presser. Son regard se déposa sur la bâtisse, entendant le brouhaha des personnes à l'intérieur de l'extérieur. Un peu de vie ne fait jamais de mal. Sauf quand ces vies la dérangent. 

- Eh, toi là bas!

Venant gâcher le paysage, deux miliciens s'approchent d'elle. Aucune foutue idée de qui ils sont. Un lourd soupir se fait entendre tandis qu'elle stoppe sa marche lorsqu'ils arrivent à sa hauteur. 

- Tu tombes bien ! On doit absolument rejoindre notre chef à la caserne pour un truc important.
- ... Ouais, on peut pas l'faire attendre, il va nous tuer sinon.
- Mais apparemment un gars aurait foutu l'bazar ce soir dans la Chope. Rien de bien méchant, mais il emmerde un peu tout l'monde. La propriétaire nous a demandé de l'aider à s'en débarasser. 
- Mais on doit absolument rejoindre notre supérieur. T'peux t'en occuper ? Il est à la table de droite, au fond, seul, tu l'remarqueras facilement !

Son soupir se fait encore plus entendre. Elle n'eut même pas le temps de placer un mot qu'un des miliciens lui fit une tape sur l'épaule avant de partir aussitôt.

- Merci, on t'revaudra ça !
- Ouais !

Sa soirée de paix? Disparue aussi vite que ces miliciens. Ce qu'elle ignorait, c'est que c'était une grande blague. Il y avait bien une personne à cette fameuse table : mais il ne dérangeait sans doute personne, battant à ses occupations, bref, il faisait sa vie comme toutes les personnes présentes en ces lieux. En ce qui concerne la propriétaire... elle n'avait absolument rien dit à ces miliciens. Peut-être même qu'elle ne les a jamais croisés de sa vie. Finalement, tout ce cinéma n'est qu'une simple blague pour ridiculiser la milicienne: mais ça, elle n'en savait rien. 

Allez allez...

Elle s'avança lentement vers l'entrée de la taverne. Son regard balaya la pièce, remarquant la personne en question. Qui semble... plutôt calme. Un sourcil se fronce dans l'incompréhension. Bon. Peut-être s'est-il fait réprimander. Enfin, elle doit quand même réaliser la fausse requête de la propriétaire énoncée par les deux miliciens : le faire sortir d'ici.

Elle arriva quelques secondes plus tard à proximité du concerné. Elle se mit dos à la table, déposant une de ses mains sur celle-ci. Son autre main se dirigea lentement en hauteur, en direction de la porte.

- J'vais vous demander de me suivre, s'il vous plait.

Son regard est fixé sur l'homme, jugeant ses moindres réactions. Elle semble plutôt blasée, son visage comme sa voix. En même temps, après avoir perdu sa soirée de tranquillité aussi bêtement...

Fais pas d'histoire, j'ai franchement pas envie d'y passer trois heures. Bouge.

Le soupir intérieur qu'elle réalise après sa pensée pourrait presque se percevoir. Par contre, ce que la jeune milicienne ne perçoit pas, c'est que l'homme face à elle est en réalité son supérieur... et qu'elle l'a déjà rencontré. Totale amnésie, elle ne semble pas le reconnaître, encore moins de se rendre compte que l'homme fait partie de la milice. Peut-être dû à sa tenue qui ne lui offre aucun indice ainsi que le fait qu'il soit dans l'interne et non dans l'externe. 

Elle attendra la réaction de l'homme pour adapter la sienne au besoin, espérant qu'il se lèvera bien sagement pour la suivre à l'extérieur afin de discuter dans un contexte plus calme que celui qu'offre la Chope sucrée. 


Petite légende:
Blanc : narration/chronologie/PNJ
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Dernière édition par Rosalie le Lun 11 Jan 2021 - 22:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Quiproquo inattendu [Feat. Merrick Lorren]   Quiproquo inattendu [Feat. Merrick Lorren] EmptyVen 5 Juin 2020 - 8:33
Ce n'était guère coutumier pour Merrick Lorren. Lui qui avait l'habitude d'être au milieu des festivités, véritable roi sans couronne de cette masse de badaud ébaubi et d'hilare ivrogne, était pour l'heure en retrait des festivités. Installé à une table éloignée de l'épicentre du plaisir et de l'ivresse, il laissait son regard contempler ceux qui étaient des piliers de comptoir, des briscards de taverne et des marins ne voguant plus vers l'ébauche de la débauche, mais déjà dépasser par leur alcoolisme. Véritable mer de gens bigarrés et en provenance de tout horizon, cet océan d'amusement n'avait qu'un port d'attache; celui de l'ébriété et non de la sobriété. Les passions se déchaînaient par vague, alors que le ton montait et que les rires gras gagnaient en ardeur. La crête de l'enivrement et de la frénésie avait longtemps été dépassée à la Chope Sucrée. Pourtant et pour autant, une chose restait calme, sereine et immuable au milieu de cette tempête de plaisir et des tourments de la bouteille; Estelle de Chantauvent.

Voguant à contre-courant, évitant les écueils symbolisés par les clients, passant à côté des récifs figurés par les tables, les tabourets, les chaises ou le comptoir, la propriétaire de l'établissement remplissait son devoir sans discontinuer. Transportant chope, boisson houblonnée, infâme tord-boyaux ou spiritueux quelconque, elle agissait sans se démunir de son sourire, et ce, sous le regard concerné et consterné du coutilier. Aucune accalmie ne semblait arriver. La Chope Sucrée semblait échouée et chavirée par delà l'ivresse. Depuis le début de la soirée, le jeune homme avait espéré une embellie pour pouvoir échanger avec la jeune femme à la chevelure de feu. Toutefois, il devait se faire à l'évidence. Cela ne serait pas le cas en cette soirée, elle qui était submergée par son devoir et son travail, guidant et naviguant l'ensemble de ces fêtards à bon port, faisant de son établissement le navire qui les guidaient sur les mers de la consommation et de la consomption.

Toujours est-il que ses réflexions et son observation furent coupées par l'arrivée d'une nouvelle intrigante. Semblant moins joueuse que l'assemblée présente et plus sérieuse, Merrick fronça les sourcils sous le contrecoup de la curiosité. Puis, la voyant approcher de sa position et se diriger directement en sa direction il pencha la tête sur le côté. Que lui réservait finalement cette soirée ? Heureuse rencontre ou malheureuse réunion ? Difficile à dire et oh combien ardue de savoir en l'instant. Toutefois, il ne doutait pas d'avoir une réponse plus ou moins rapide dans les minutes qui allait suivre.

La prise de parole de Rosalie, qui était encore une inconnue à ses yeux, ne se rappelant pas encore de l'avoir vu le fit sourire et secouer la tête. Que voulait cette milicienne ? Certes, elle avait un air familier, même s'il n'arrivait pas à définir d'où il la connaissait ni pourquoi il avait le sentiment de l'avoir déjà croisé. Dans tous les cas, pourquoi lui demandait-elle de la suivre à l'extérieur ? Que désirait-elle de lui ? "Bien le bonjour à vous, aussi. Oui, je vais bien, merci. J'espère qu'il en est de même pour vous ?" Lui répondit-il en secouant la tête sous la dérision en en déposant ses pieds sur la table.

Merrick Lorren, l'ineffable et l'inénarrable ivrogne n'étaient guère ivres en ce début de nuit. En outre, habillé en civil plutôt qu'en milicien et en coutilier, il n'attirait aucunement les regards. Toujours est-il qu'il trouvait cela plutôt incongru d'être interpellé par une si jeune milicienne. La regardant de haut en bas en croisant les mains derrière sa nuque, il lui offrit une moue narquoise. "Puis-je vous aider ? Cherchez-vous votre chemin ou désiriez-vous une raison pour venir à ma rencontre ?" Se redressant quelque peu en claquant de la langue, il leva un doigt en l'air, en repoussant sa chaise sur deux pattes. " Serait-ce un stratagème pour m'entraîner dans une ruelle ou une venelle sombre et étroite ?" Finit-il par demander en se tamponnant le menton en jouant faussement la curiosité. "Mais si tel est le cas, est-ce pour tenter de me charmer ou plutôt pour m'assassiner, mademoiselle ? Ne venez pas prétendre à un savant mélange des deux, quand même !"

Laissant sa chaise retomber, enlevant ses jambes de sur la table et allant appuyer ses bras sur la table, puis sa mâchoire dans sa paume il continua à river son regard dans les iris de Rosalie, soulevant le contenant et le contenu de sa chope pour le porter à ses lèvres. "Vous voulez donc que je vous suive, hein ? Êtes-vous certaine que c'est une bonne idée, milicienne ?"

La balle et la répartie n’étaient dans le camp de nul autre que Rosalie qui se fourvoyait toujours sur son identité. Que ferait-elle désormais ? Par erreur, irait-elle jusqu'à la violence et aux risques de la rixe pour le faire sortir, lui qui était son supérieur et qui n'avait rien fait ? Dans tous les cas, l'ivrogne de coutilier ne comprenait toujours pas pourquoi elle était venue le voir et lui demander de sortir de l'établissement. Après tout, il n'avait rien fait de mal, non ? En plus, n'était-il pas chez lui ?

Ainsi, à dire vrai, Merrick Lorren avait tous les pouvoirs pour faire sortir la milicienne de son domicile, que ce soit à cause de son titre de propriétaire ou à cause de son rang et de son grade. Or, joueur et curieux de nature, bien que couard et peureux de naissance, le jeune homme attendait la suite. Qu'elle serait la répartie- ou contrepartie?- de Rosalie Lowens ?
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MessageSujet: Re: Quiproquo inattendu [Feat. Merrick Lorren]   Quiproquo inattendu [Feat. Merrick Lorren] EmptySam 6 Juin 2020 - 1:35
- Bien le bonjour à vous, aussi. Oui, je vais bien, merci. J'espère qu'il en est de même pour vous ?

Evidemment. 

Il y avait une chance sur deux qu'il ne se décide pas de sortir dès sa première intervention. C'était évident qu'il n'allait pas lâcher l'affaire aussi rapidement, malgré sa tenue démontrant bien son appartenance à la Milice. Elle ne peut le dissuader par la force car l'endroit est beaucoup trop peuplé pour cela, et puis le doute persiste toujours. Elle ne sait pas ce qu'il a fait exactement. Toujours est-il qu'elle va devoir le convaincre par la parole, visiblement. 

- Puis-je vous aider ? Cherchez-vous votre chemin ou désiriez-vous une raison pour venir à ma rencontre ? Serait-ce un stratagème pour m'entraîner dans une ruelle ou une venelle sombre et étroite ? Mais si tel est le cas, est-ce pour tenter de me charmer ou plutôt pour m'assassiner, mademoiselle ? Ne venez pas prétendre à un savant mélange des deux, quand même !

Elle reste silencieuse face à la dérision de l'homme. Elle l'observe faire son cinéma, haussant un sourcil lorsqu'il mime la curiosité. Rien qu'à le regarder, il la fatigue. Il s'agite sur sa chaise, s'amuse avec des mimiques théâtrales. 

Sur quoi j'suis tombée encore.

Bien que son regard ait une expression lasse depuis son arrivée dans l'établissement, ses yeux expriment déjà la fatigue que lui apporte la situation. Elle roula des yeux, sous un nouveau soupir en guise de réponse.

- Vous voulez donc que je vous suive, hein ? Êtes-vous certaine que c'est une bonne idée, milicienne ?

Au même moment, elle finit par déplacer sa main pour la déposer au dessus de la chope lorsqu'il la relève pour l'amener à ses lèvres, recouvrant le contenu de celle-ci et exerçant une pression vers le bas pour la faire redescendre. Son geste est loin d'être agressif : il est simple, ne cherchant pas forcément à forcer la pose de la choppe d'une pression brusque. Elle cherche simplement à éviter qu'il continue de boire, pour lui faire comprendre que ce n'était pas le moment.

- En effet. C'est ce que je vous ai gentiment demandé.

Elle se pencha légèrement vers lui, afin que sa voix l'atteigne malgré le bruit incessant de l'endroit. 

- Et vous? Êtes vous certain que c'est une bonne idée, de ne pas suivre ma demande? 

Elle le fixe. Elle analyse les traits de son visage, pour tenter de visualiser une future réaction. C'est lors de cette analyse qu'elle tiqua légèrement. Elle ne laissa rien paraître sur l'expression de son visage, mais elle a cette impression de déjà-vu. Peut-être l'a-t-elle déjà croisé lors d'une patrouille? Au marché? ... autre part? Aucune idée. 

En tout cas, son regard soutient celui du milicien jusqu'à une réaction de sa part. Si la jeune femme peut observer les traits et expressions du visage de l'homme, sans doute que lui le peut également. S'il le fait, il pourra apercevoir le visage fin d'une jeune femme terminant sa journée et passant de mauvaises nuits: la fatigue s'exprime sous ses cernes qui étaient moins marquées jusqu'à présent faute de luminosité, sa bouche n'adresse aucun émotion particulière. Ses yeux sont d'un bleu profond, aussi profond que l'océan, et pourtant reflète un grand vide. Mais ils sont très similaires à un ancien milicien de l'interne. Bien qu'ils soient le total opposé en terme de traits du visage : celui-ci était expressif, souriant, jovial... il possédait la même profondeur. Une couleur identique, exprimant un vide similaire. Eden. 


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MessageSujet: Re: Quiproquo inattendu [Feat. Merrick Lorren]   Quiproquo inattendu [Feat. Merrick Lorren] EmptyMer 10 Juin 2020 - 19:45
Rosalie devrait se faire une raison. Si Merrick Lorren n'arrivait pas encore à définir qu'il l'avait déjà croisé au temple lors de la petite célébration organisée en l'honneur des naufragés et nouveau rescapé du dernier bastion de l'humanité, comment pourrait-il reconnaître les traits de son frère au travers de son faciès ? Non. Tant et aussi longtemps que le stupide et insipide ivrogne n'aurait pas réalisé que ce n'était pas leur première rencontre, jamais il n'arriverait à définir que la jeune femme ressemblait à un porté disparu probablement mort sous les crocs et les griffes des prédateurs de l'humanité. Cet état de fait était malheureux pour l'un comme pour l'autre, tandis que leur échange s'inscrivait dans une forme d'incompréhension somme toute bien incongrue. Joueur, et guère agressif, Lorren laissait cela couler, s'amusant à voir une milicienne tenter de le raisonner, tandis qu'il n'avait rien fait de mal et n'était coupable de rien.

-"Vous me l'avez peut-être gentiment demandé, mais aucunement poliment, il va sans dire." Répondit-il rapidement en haussant les épaules et en croisant ses mains derrière la tête. "On ne vous a jamais appris le respect, milicienne ?" Poursuivit-il en tentant de voir s'il serait en mesure de la faire sortir de ses gonds. Lorsqu'elle lui mentionna que c'était peut-être lui qui était dans l'erreur, l'empêchant de prendre une énième rasade de sa boisson houblonnée, l'homme d'armes s'esclaffa en secouant la tête. Dégageant le contenant et le contenu d'un brusque geste, Merrick termina d'une rasade l'alcool qui se trouvait à l'intérieur. Soupirant d'aise et déposant la chope vide à l'envers, il déposa son coude sur la table puis son menton dans sa main.

-"Maintenant, vous pouvez aller m'en chercher une autre." Dit-il en pointant sa chope vide. "Vous ne refuseriez pas cela à votre supérieur, non ?" Souriant crânement, se passant une main dans la chevelure, il se pointa du pouce. " Je me nomme Merrick Lorren, coutilier de l'interne, milicienne. Est-ce une manie ou une lubie de tenter d'admonester un gradé de la sorte, mmh ?" Se laissant retomber au fond de sa chaise, il la congédia d'un geste de la main. "Bref. Ramenez-moi une chope payée de votre poche et je vous pardonnerais. Nous pourrons partir sur une nouvelle base et définir pourquoi j'ai l'impression de vous connaître. Vous en profiterez pour enfin me dire qui vous êtes, non ? " Continua-t-il en penchant la tête sur le côté. "Estimez-vous chanceuse, j'en connais quelques-uns qui aurait fait parler le fouet pour cette tentative d'arrestation. Par chance, vous n'avez pas été agressive, hein ?" Plus joueur que critique, Lorren attendit patiemment le départ de Rosalie et son retour. Reviendrait-elle avec ce qu'il lui avait demandé ? Allez savoir...

Finalement, qu'importe. Qu'elle ne soit jamais partie ou qu'elle soit revenue avec ce qu'il avait aussi bien quémandé que commandé, il reprit la parole en l'invita à s'asseoir dans un geste. " Je serais curieux de savoir qui vous a demandé de venir agir de la sorte ? Je ne peux pas croire que vous m'aviez personnellement jugé comme un fauteur de trouble ? À moins que vous ayez perçu les regards intéressés que j'envoyais à la tenancière ?" Se passant la langue sur les lèvres et lui offrant un faux clin d'œil lubrique, il finit par secouer la tête, incapable de jouer un individu de petite vertu. "Je vous présente Estelle de Chantauvent. Ma future épouse." Termina-t-il en parlant de la propriétaire des lieux.

-"Sinon, nous serions-nous déjà croisés ? Votre visage me dit véritablement quelque chose..." Puis interdit et indécis, hésitant, il regarda à droite et à gauche avant de se pencher vers l'avant. "Aurions-nous... enfin, déjà profité d'un moment ensemble ?" Poursuivit-il en fronçant les sourcils, incapable de s'en rappeler. De fait, Merrick Lorren avait un passé de coureur de jupons. Avant de côtoyer Estelle, ledit scélérat avait passé plusieurs soirées avec une pléthore de femme. Généralement ivres, les souvenirs de ses conquêtes s'étiolaient, tandis que la majorité ne symbolisait rien pour lui. Était-ce pour cela qu'il reconnaissait Rosalie ? Parce qu'il s'était déjà glissé dans sa couche ? Le retour d'une hypothétique maîtresse n'était clairement pas pour lui plaire à la veille de son mariage. Or, il n'arrivait pas à définir comment il la connaissait.

Idiot comme il l'était, la solution ne viendrait pas directement de lui, évidemment...
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MessageSujet: Re: Quiproquo inattendu [Feat. Merrick Lorren]   Quiproquo inattendu [Feat. Merrick Lorren] EmptyVen 12 Juin 2020 - 2:59
- Vous me l'avez peut-être gentiment demandé, mais aucunement poliment, il va sans dire. On ne vous a jamais appris le respect, milicienne ?

Un bref soupir sortit de la bouche de la jeune milicienne tandis qu'à l'intérieur d'elle-même ce soupir pourrait rivaliser avec un ouragan. Evidemment cela n'allait pas être aussi simple surtout au vu du personnage face à elle. Ses mimiques, son aisance...

Rosalie hausse un sourcil lorsqu'il lui indiqua d'aller lui rechercher à boire.

Sérieusement?

Mais le visage si inexpressif de la jeune femme se pâlit légèrement à la suite des dires de l'homme ainsi qu'à sa présentation. Elle comprit rapidement qu'elle a été victime d'une simple blague de la part des miliciens. Ses yeux se referment une petite seconde pour prendre une grande inspiration afin de garder son calme. Sa précieuse soirée de calme... envolée... pour rien. 

Allez allez...

Sous un énième soupir, elle écoute silencieusement les paroles de son supérieur avant d'acquiescer d'un simple signe de tête. S'estimer chanceuse de la situation... c'est relatif. Mais il est vrai qu'elle préfère payer une boisson plutôt que d'accueillir le fouet sur sa peau. La chope de l'homme est donc attrapée et Rosalie quitta la conversation pour se diriger vers le bar. Son pas est un peu plus dynamique qu'à son entrée dans l'établissement, sans doute motivé par son envie actuelle de disparaître.


Rosalie revient à la table en silence. Elle dépose la boisson de Merrick face à lui avant de s'installer à l'endroit où elle a été invité, accompagnée d'une seconde chope. Quitte à perdre sa soirée de calme et de solitude, autant garder l'alcool. Son attention se dirigea vers le milicien par la suite.

- Je serais curieux de savoir qui vous a demandé de venir agir de la sorte ? Je ne peux pas croire que vous m'aviez personnellement jugé comme un fauteur de trouble ? À moins que vous ayez perçu les regards intéressés que j'envoyais à la tenancière ? ... Je vous présente Estelle de Chantauvent. Ma future épouse.

Quelques secondes de silence. La jeune femme n'est habituellement pas bavarde mais Merrick engage la conversation avec des questions. Qui dit questions, dit réponses. Elle aurait pu s'en tirer rapidement si elle n'avait pas fait la gaffe précédente, mais à présent, elle se retrouve à une table de taverne, face à un supérieur qui ne cesse de la questionner. Soirée rêvée? Absolument pas. Cependant, la voilà obligée d'assumer et de faire l'effort de communiquer un peu plus que prévu. Beaucoup plus, en réalité, puisqu'elle avait, à la base, prévu de communiquer avec... personne.

- Disons que vous avez quelques petits farceurs dans l'Interne... visiblement. 

Sa voix est aussi lasse que son visage. Sous un léger souffle du nez, elle secoua légèrement la tête de gauche à droite, avant de répondre à sa deuxième question.

- Je n'en avais pas le cœur net en effet. 

D'où la demande de discussion, avant de faire quoique ce soit. Enfin, le regard de la jeune femme se dirigea vers la tenancière citée. Elle n'avait pas vraiment remarqué les regards de l'homme envers sa future épouse, sans doute que cela n'intéressait pas la milicienne, mais ses yeux suivirent quelques secondes la propriétaire des lieux avant de revenir à son supérieur. 

Elle amena la chope à ses lèvres pour boire quelques gorgées, dans l'espoir de voir le temps passé un peu plus vite avec quelques gouttes d'alcool dans le sang.

- Sinon, nous serions-nous déjà croisés ? Votre visage me dit véritablement quelque chose... Aurions-nous... enfin, déjà profité d'un moment ensemble ?

Alors qu'elle entamait sa dernière gorgée, la fin de phrase de Merrick la fit avaler de travers. Elle toussa discrètement avant de casser son air inexpressif pour lui offrir un air d'incompréhension, traduit par un froncement des sourcils. 

- Non. Ôtez vous cette idée de la tête. Ce n'est pas ça.

Un soupir en déposant le récipient d'alcool sur la table. Au moins, le sentiment de déjà-vu est réciproque...

- Votre visage me dit également quelque chose.

Elle se permit un temps de réflexion, son doigt suivant le contour de la chope machinalement, son regard noyé dans le contenu de celle-ci. Ce n'est pas une personne de la milice Externe, elle l'aurait sinon reconnu puisqu'il est coutillier : elle ne l'a donc pas croisé au travail. Ou alors, en mission? Peut-être, mais elle s'en serait souvenu, les missions ne sont pas des choses que l'on oublie facilement, encore moins les personnes avec qui on les réalise. Elle se récapitule rapidement les endroits où elle a pu aller récemment... avant d'énoncer une bonne proposition.

- La cérémonie. Fin septembre.

La cérémonie réalisée par le Clergé pour accueillir les étrangers. Elle se souvient très bien de cette soirée, puisqu'elle ne l'a pas passé calmement. Mais elle n'a croisé Merrick que très peu de temps, en fin de soirée, ce qui justifierait le fait qu'elle ne l'a pas reconnu directement. Quelques souvenirs lui reviennent en mémoire...

- Vous m'aviez confondu avec une autre personne et annoncé des idioties concernant Noah. 

Un de ses sourcils se hausse. 

Visiblement, les taquineries c'est une habitude chez eux. 

Elle balaya ses pensées et finit par couper le duel de regard entre sa boisson et elle pour le déposer à nouveau sur son supérieur. Elle a oublié quelque chose.

- Excusez-moi. Je ne me suis pas présentée. Rosalie Lowens. Milicienne de l'externe.

Vaux mieux tard que jamais.

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MessageSujet: Re: Quiproquo inattendu [Feat. Merrick Lorren]   Quiproquo inattendu [Feat. Merrick Lorren] EmptyMar 16 Juin 2020 - 19:37
Merrick Lorren avait eu gain de cause. Rosalie était partie lui chercher la chope qu'il lui avait demandé. C'était une juste récompense pour sa magnanimité et une piètre punition pour celle qui avait tenté d'attenter à l'un de ses supérieurs hiérarchiques. Joueur, il reconnaissait l'habileté avec laquelle le piège avait été dressé à l'encontre de la milicienne. Puéril et narcissique, il détestait d'en avoir été la victime. Toujours est-il que faisant contre mauvaise fortune bon cœur, il se contentait et retrouvait son bagout naturel dans l'idée d'une boisson houblonnée payé par sa subordonnée. L'écoutant proférer soupir sur soupir il gardait quant à lui son sourire dressé. À la fois armure et arme, sa marque d'amusement pouvait tour à tour être amicale, ironique ou narquoise. Pour l'heure, vacillante sous la nonchalance de sa vis-à-vis, cette dernière périclitait dangereusement, alors que ses yeux se plissaient.

-"Vous allez me dire qu'on vous a demandé d'arrêter un individu et vous avez accepté docilement ?" Plus aucune marque d'amusement ne traînait ou ne trônait sur son faciès. "Des hommes de l'interne, que vous ne connaissez pas, des miliciens comme vous et non gradés, vous donne un ordre et vous écoutez ce qu'il vous dise ?" Son regard se fit scrutateur. Il était rare que le coutilier prenne le dessus sur l'ivrogne. Or, cette fois-ci, tel était le cas. Merrick Lorren n'avait plus rien d'amical ou d'avenant. Il était scrutateur et inquisiteur. Ce manque de jugement de la part de son homologue avait de quoi le déranger personnellement. De fait, si elle avait fait preuve d'agressivité dans son admonestation, sa propre réputation en aurait pâli, sous les ragots et les racontars dans la caserne. "Traîné dans la boue par une femme". "Arrêté directement chez lui". Non, c'était inadmissible." Faites vous que soupirer, ou vous arrive-t-il de réfléchir un tant soit peu, milicienne ?

Au final, Merrick Lorren n'attendait pas réellement ou forcément une réponse. Ayant fait passer son message, il laissa tomber le sérieux au profit de la pitrerie. Aussi rapidement qu'il était disparu, l'ineffable et l'inénarrable ivrogne revint sur les devants de la scène. "Enfin, c'est derrière nous tout ça ! Je suis content de savoir que vous n'en aviez pas le cœur net, au moins !" Lorsqu'il lui demanda s'il se connaissait, alors que son visage lui disait quelque chose, sans réellement être en mesure de se le rappeler, l'homme d'armes surprît son homologue par sa présomption qu'elle était l'une de ses anciennes conquêtes. "Allons, allons. Ne vous étouffez pas simplement à l'idée, je ne suis pas si horrible, vous savez ?" Proféra-t-il en souriant, plaisantant plutôt que parlant sérieusement. Puis, levant les mains en l'air pour se dédouaner, il poursuivit. "Loin de moi l'idée de m'imaginer quoi que ce soit. Ce n'était qu'une supposition !" Puis fronçant -faussement- les sourcils; "Je ne me pensais pas si atroce. À vous voir vous révulser de la sorte, je commence à en douter !" Évidemment, cela était bien loin de la réalité. Le milicien s'aimait et s'appréciait au plus haut point.

Finalement, la conversation continua et le jeune homme découvrit que Rosalie aussi avait ce sentiment de déjà vu. "Ah ! Je ne suis donc pas le seul." Ce fut elle qui trouva la réponse. Il s'était croisé durant la cérémonie fin septembre. "Vous avez raison !" Dit-il en claquant des doigts, maintenant que cela lui remontait à l'esprit et quittait les limbes de son inconscience pour venir éclaire sa conscience. Or, cette découverte ne lui amena qu'une satisfaction bien trop brève. Rosalie venait de lui manquer de respect. Lui, raconter des idioties ? "Attention à ce que vous osez prétendre sur mon compte, Lucette. Je suis peut-être patient, mais n'abusez pas de mon calme. Je ne raconte pas des "idioties"". Au final, oui, Lorren disait beaucoup de stupidité. Toutefois, ce n'était pas à une milicienne et une inconnue de lui dicter sa conduite ou de lui présenter ses erreurs. Il avait déjà une femme et une sergente pour ça. En outre, il était coutilier par la Trinité ! "N'oubliez pas votre place, car moi je n'oublie aucunement la mienne. Les "idioties" viennent de la bouche de votre supérieur. Supérieur qui peut faire absolument ce qu'il veut de vous."

Encore une fois, le sérieux avait pris le dessus sur l'amusement. Décidément, Rosalie était en mesure de souffler le chaud et le froid sur leur échange. Certes, il était aussi coupable de réagir au quart de tour. Cependant, bien qu'il n'était guère agressif de nature, Lorren n'en restait pas moins fier à outrance. Mieux valait éviter de le rabrouer de la sorte. Cela serait mieux pour tout le monde. Soupirant et fermant les yeux durant quelques instants, il finit par les ouvrir et pencher la tête sur le côté. "Noah ? Vous voulez dire Novah, non ?" Merrick ne connaissait pas de Noah. Son milicien s'appelait Novah et rien d'autre, voilà. Sans le savoir, l'ivrogne venait de proférer une autre ineptie. Or, est-ce que Rosalie irait jusqu'à la relever ? Rien n'était moins sûr...

Lorsqu'elle lui mentionna qu'elle s'appelait Rosalie Lowens, son esprit réfléchit en deux temps. Tout d'abord, il réalisa lui-même avoir été dans l'erreur en la prenant pour la Lucie (qu'il appelait Lucette) de Noah (qu'il appelait Novah). Cependant il ne dit rien, taisant son erreur. Retrouvant le sourire il hocha la tête. "Enchanté, Rosalie." Puis, soudain, son esprit analysa la seconde partie de sa prise de parole. "Lowens". Merrick connaissait ce nom. " Lowens ? Comme Eden Lowens ?" Se mettant à rire et se penchant vers l'avant, il hocha la tête à plusieurs reprises. "Serait-il votre frère ? Que devient-il? Ça fait longtemps que je ne l'ai pas vu !"

Évidemment, Merrick Lorren ne savait pas que ce dernier était disparu. Fatalement, le voilà qu'il venait à nouveau de mettre les pieds dans les plats et de proférer des idioties...
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Rosalie



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MessageSujet: Re: Quiproquo inattendu [Feat. Merrick Lorren]   Quiproquo inattendu [Feat. Merrick Lorren] EmptySam 20 Juin 2020 - 5:11
Allez allez...

Elle s'attendait à une morale, qui était de toute façon amplement méritée: elle n'a certes pas réagi agressivement au vu de ses doutes, mais elle a malgré tout dérangé une personne innocente. Visiblement, elle ne peut même pas faire confiance à ses "camarades" dans le domaine professionnel, et ça, c'est très désagréable à constater. Enfin, en soit, en tant que femmes miliciennes, la confiance n'est plus quelque chose qu'on offre facilement, au vu de toutes les tentatives possibles et inimaginables que certains tentent contre elles. Mais une farce comme celle-ci? Soit. 

Elle en profita pour analyser la personne face à elle: imbu de lui-même, joueur, il est capable de passer du supérieur à l'ivrogne en deux trois phrases. En d'autres termes, elle l'observa silencieusement passer de l'amical au sérieux, du sérieux à l'ironique, agrémenté d'une petite touche narquoise. Elle encaissa ses dires sans dire quoique ce soit, ne préférant pas aggraver son cas : il semble après tout difficile à cerner, cela ne sert à rien de se jeter dans la gueule du loup inconsciemment en exprimant des dires qui pourraient ne pas lui plaire. 

Elle ne souriait pas et, étonnement, ne soupirait plus. Elle gardait son regard sur lui pour lui faire comprendre qu'elle écoutait et que ses paroles ne passaient pas dans l'oreille d'une sourde. Les premières questions resteront sans réponses (bien qu'elle se doute qu'il n'attendait pas spécialement une réponse de sa part non plus): ne fait-elle que soupirer ou lui arrive-t-il de réfléchir? Le ratio n'est en effet pas comparable. Elle n'est certes pas idiote, mais son nombre de soupirs par jours dépassent l'entendement, il est difficile de combattre un taux aussi élevé. Il n'est pas horrible ? Peu importe. Il a l'air de se suffire à lui-même et est bientôt marié, à quoi bon jouer les susceptibles? Le fait qu'il ne s'imagine rien lui va parfaitement, c'est ce qu'elle voulait. Le reste, elle s'en fiche. 

La discussion bascule d'un côté et de l'autre : tandis que la milicienne reste monotone et plutôt lasse, le milicien semble passer du chaud au froid assez rapidement. Passons outre le fait qu'il l'a encore une fois confondu avec quelqu'un d'autre. La brunette retient principalement l'affirmation de son supérieur dans sa remise en place : il ne dit pas d'idioties. 

Noah ? Vous voulez dire Novah, non ?

Il ne dit pas d'idioties.

... Impossible de ne pas soupirer. Elle ne relèvera pas l'erreur, ayant très bien compris qu'il était préférable qu'elle se taise face à lui pour ce type de remarque. 

Cependant, l'ambiance changea du tout au temps lorsqu'il termina sa réflexion sur son identité.

 Lowens ? Comme Eden Lowens ? Serait-il votre frère ? Que devient-il? Ça fait longtemps que je ne l'ai pas vu !

Un silence marqua la conversation. Tandis que le regard fixait son supérieur, celui-ci perdit toute son assurance et finit par quitter celui de Merrick pour rejoindre sa choppe.  

Il connait Eden? C'était son coutillier? Non, il saurait pour lui sinon... Il ne sait donc rien? 

Son cœur manqua un battement. Sauter les deux pieds dans le plat ainsi, la jeune femme ne s'y attendait pas. Rares sont les fois où quelqu'un lui parle de son frère, puisque celui-ci évitait de parler d'elle pour la protéger. Mais évidemment, un nom, ça ne s'oublie pas, et maintenant qu'elle est également milicienne, le rapprochement peut rapidement se faire. 

- Oui, c'est mon frère.

La réponse fût donnée quelques secondes après les questions posées. De longues secondes, finalement. Mais la première réponse est donnée, non pas sans un changement dans la voix de la femme : celle-ci tremble. Bien que ce soit léger, la différence entre une voix plutôt monotone et lasse et une voix marquant la moindre émotion, ça se ressent. 

Que devient-il? 

Bonne question. Comment va-t-il? Que fait-il? Que s'est-il passé durant cette mission? Est-il encore en vie? Oui, il l'est. S'il y a bien une chose sur lequel elle ne veut pas douter, c'est sur cela. Il est encore en vie. Il est là, quelque part à l'extérieur. Il survit. Mais comment? A-t-il rencontré ces créatures? A-t-il réussi à fuir, à les éviter, à se battre? A t-il trouvé refuge quelque part? Elle ne sait pas. Mais il survit. 

N'est-ce pas?

Reprend toi.

Ses pensées défilent beaucoup trop pour offrir une réponse rapide et fluide à son supérieur. Finalement, que peut-elle répondre? Sans doute qu'elle en sait autant que lui sur sa situation. Sûrement même. Mais après tout, il a promit de revenir à ses côtés. Une promesse est une promesse, non? On ne brise pas une promesse ainsi. Eden est du genre à tenir parole. 

Alors, que fait-il? 
Quelque chose l'empêche de tenir sa promesse? 
... La tiendra-t-il ?

Reprend toi !

La perte de sang-froid est flagrante. Lorsqu'elle réussit à s'éveiller hors de ses nombreuses pensées ne serait-ce qu'un infime laps de temps, elle remarque que sa main sert un peu trop fort la choppe. Elle desserre son emprise sous un énième soupir. La salle semble soudainement étouffante. Il fait chaud, non? Les gens sont plus bruyants qu'avant. Du moins, c'est ce qu'elle pense. En réalité, pas du tout. Mais l'air devient... irrespirable. 

- Excusez moi.

La jeune femme pousse sa chaise afin de se relever. Un bref signe de tête avant de partir de table. 

De l'air.

De l'air, c'est tout ce qui l'intéresse actuellement. En plus de ce début de soirée clairement immonde entre ridiculisation et journée crevante, le sujet est tombé si brusquement que la surprise fut tout aussi brutal pour Rosalie. S'il y a bien une chose, un sujet sur lequel la jeune femme dérive, c'est bel et bien son frère. Et le milicien a tiré en plein dedans. L'accumulation des événements ne donnent pas forcément un bon mélange et la brunette perdit son sang-froid, malgré elle. L'angoisse monte. Elle la sent arriver, elle connait son corps. Il est hors de question de se ridiculiser une nouvelle fois en faiblissant en public. 

Elle sortit de l'endroit dignement, s'efforçant de faire comme si rien n'était. Mais une fois ses deux pieds dehors, l’inspiration prise pour profiter de l'air frais est aussi fragile que les prochaines respirations qu'elle engagea. Elle s'adossa au mur pour reprendre son souffle, fermant les yeux quelques millisecondes avant de les rouvrir pour observer le ciel. 

Où es-tu?

Le ciel est loin d'être la meilleure solution pour lui offrir une réponse, mais elle l'observe avec grands espoirs. Il est si vaste. Aussi vaste que l'extérieur. Il est sûrement là, quelque part. Mais où? 
L'étendu bleu vient soudainement accueillir un de ses nombreux souvenirs : le visage de son frère, souriant comme à son habitude. Ce sourire qui faisait toute sa beauté, son charme, qui pouvait contaminer même les personnes les plus tristes au monde...

Stop !

L'angoisse, la vision... c'est trop. L'énervement prend le dessus : la colère de l'impuissance, de l'inconnu, mais surtout de sa perte de sang-froid insupportable. La main de la milicienne se referme et vient s'abattre contre le mur derrière elle dans un geste irréfléchi. 

- Fais chier !

La douleur remet assez rapidement les idées en place. Quelques respirations essoufflées avant de reprendre son rythme habituelle progressivement. Elle se redresse, dépose sa deuxième main contre celle blessée et vient soupirer. Le mur va bien, évidemment. Par contre, son geste était impulsif, spontané, bête. Mais ça a marché. Le calme reprend le dessus, bien que sa colère continue de bouffer la jeune femme intérieurement. 

C'est son plus grand point faible. Cet amour, cet espoir. Est-ce un mal? D'aimer quelqu'un à s'en tuer à petit feu, de s'inquiéter pour sa sécurité, d'attendre qu'une promesse soit réalisée? Elle n'aura pas la réponse. Peut-être qu'elle ne la cherche pas spécialement. Mais elle doit réussir à gérer cette faiblesse, cette plaie encore trop ouverte, trop récente. 

Cesser de fuir. 

Elle prendra encore quelques minutes pour marcher devant la taverne et reprendre ses esprits. 
Si son attention n'est pas coupée par une autre personne jusque là, elle reviendra dans la taverne pour s’asseoir à la table et s'excuser à nouveau avant d'annoncer que son frère est porté disparu et qu'elle n'a donc plus de nouvelles également.

Petite légende:
Blanc : narration/chronologie/PNJ
Violet clair : pensées de Rosalie
Violet : Rosalie
Vert : Merrick
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Merrick LorrenCoutilier
Merrick Lorren



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MessageSujet: Re: Quiproquo inattendu [Feat. Merrick Lorren]   Quiproquo inattendu [Feat. Merrick Lorren] EmptyLun 22 Juin 2020 - 0:18
Est-ce que Merrick Lorren avait eu gain de cause ? C'était difficile à dire et ô combien difficile à savoir. De fait, Rosalie Lowens restait résolument silencieuse. Pour le meilleur et pour le pire, alors qu'elle ne parlait pas, mais, qu'au moins, elle avait aussi arrêté de soupirer. En quelque sorte, l'ivrogne voulait voir cela comme une victoire toute personnelle et un maigre gain pour sa personne. En outre, l'homme d'armes pouvait voir qu'il avait enfin son attention. Bien. Au moins, même si elle ne respectait pas l'homme qu'il était, celle-ci respectait la hiérarchie. À ses yeux, c'était amplement suffisant. Merrick n'avait pas besoin d'être apprécié, après tout. Tout ce qu'il désirait de la part de ses subordonnées, c'était cette once d'égard qu'ils lui devaient à cause de son grade. Point à la ligne.

Finalement, après quelques paroles moins sérieuse et complètement stérile, tandis que sa partenaire de discussion ne s'épanchait guère de plus de quelques mots, cette dernière sembla enfin réagir à la mention de son frère. Pensant avoir réussi à la sortir de son mutisme, croyant avoir noué les prémices d'un dialogue plus calme et serein, Lorren s'avanca sur sa chaise, hochant la tête pour l'encourager. Stupidement, le jeune homme ne savait pas qu'il venait de mettre les pieds dans les plats en mentionnant et en ramenant le disparu à la mémoire de Rosalie. Or, bien qu'idiot, Merrick n'était pas aveugle. Au bout de quelques instants, il vit que la milicienne perdait toute son assurance. À dire vrai, c'était comme si elle cherchait à se cacher ou disparaître dans le fond de sa chope. À force de la regarder avec autant d'insistance, le coutilier était presque en mesure de croire qu'elle serait capable de le faire.

Soupirant à son tour, il se laissa retomber dans sa chaise. Il n'y comprenait décidément rien à cette jeune femme, par la Trinité ! Elle passait de l'erreur à l'irrespect, puis du désintérêt à... à quoi ? À l'angoisse ? Au doute ? Il n'arrivait pas à mettre une émotion sur ce qu'elle vivait en silence. Mais il savait une chose; cela n'avait rien de joli ou de positif. Rosalie semblait être en train d'affronter des fantômes tout droit sortis de son passé. Que lui était-il arrivé pour qu'elle arbore une expression aussi torturée ? Qu'elles étaient les supplices et les vices de son existence pour qu'elles continuent à s'enfermer dans son mutisme ?

-"...Alors, comment va-t-il?"
Recommenca-t-il, plus hésitant, quasiment suspicieux, tandis que Rosalie lui annoncait qu’Eden est bel et bien son frère.

Merrick Lorren entendit que sa voix tremblait. Perpétuellement ivrogne et bien souvent idiot, le milicien n'en était pas pour autant méchant. Logiquement, il garda à son tour le silence pour la laisser ressasser ce qui semblait la blesser. Couard et lâche, il la laissait à son malheur et son marasme en découlant, se perdant à son tour dans sa chope pour combler le silence qui c'est abattu sur leur table. Rosalie n'avait guère été expressive quelque temps plus tôt. Or, en cet instant, le mutisme de la milicienne est lourd, tandis que précédemment, ce dernier ne posait aucun problème au coutilier. Merrick ne savait guère ce que la suite allait amener, mais il se doutait bien qu'ils ne voguaient aucunement vers une accalmie, mais bien plus en direction de la bruine et de la brume d'une tempête et de ses tourments.

La regardant fuir en s'excusant, il lève la main pour lui montrer qu'il ne lui en tient pas rigueur. Courageux, Merrick l'aurait peut-être suivi. Lâche, il ne veut aucunement s'abrutir des problèmes d'autrui. La regardant fendra la masse de badauds ébaubis de l'endroit, Lorren se dit qu'il allait attendre son retour. Du moins, si elle revenait. De nouveau seul, il dépose les pieds sur la table et amorce un tour d'horizon de la clientèle de la Chope d'un regard. Or, comparativement à précédemment, le coeur n'y est pas. Le coeur n'y est plus, tandis que sa curiosité a été éveillée par les maux de la jeune femme qui lui faisait précédemment face. Par les Trois, quelle insanité avait-il encore dite ? Soupirant pour lui-même, il secoua la tête et tenta d'oblitérer de sa conscience ce qui venait de se passer.

En l'occurrence, ce quiproquo inattendu...

◈ ◈ ◈

À l'extérieur, l'air froid était saisissant comparativement à la chaleur de l'intérieur. Le brouhaha incessant de la Chope Sucrée était un bruit devenu atone, tandis que les soûlards et autres soudards restaient résolument cloîtrés dans l'établissement. De fait, la place des chevaliers était quasiment vide de toute trace de passant. En cette heure avancée, les citoyens intelligents étaient auprès de leur famille, tandis que les compatriotes étaient cachés dans une maison close ou dans un débit de boisson. Rosalie était donc une variable ô combien étrange et incongrue en cet instant, se retrouvant seule, isolée et esseulée à l'extérieur.

Du moins, presque seule...

-"Vou semblez en colère. Vot' homme vous satisfait pas ? Tu veu que j'm'occupe d'te toi, ma belle ?" Sortant de l'ombre d'une ruelle, un gros, grand et gras personnage se permit de parler à la milicienne. Ledit scélérat puait l'alcool. En outre, aux commissures de ses lèvres étaient visibles les traces de ses régurgitations qui devaient avoir eu lieu dans la venelle se trouvant derrière lui. L'ivrogne en question devait avoir poussé trop fortement sur l'alcool en cette soirée festive. Bien que son état pouvait potentiellement expliquer ses paroles, la lubricité de son regard et son air patibulaire ne mentait aucunement sur ses envies et ses désirs. Était-il trop idiot pour reconnaître que la jeune femme devant lui était une milicienne, ou était-il simplement trop ivre ? Se pouvait-il qu'il n'en eût rien à faire ? Allez savoir...

-"Allez, viens dans c'te ruelle avec moi. J'm'occuperais de toi comme jamais ta eu la chance d'te faire monter !"

Est-ce que Rosalie Lowens aurait été en mesure de s'occuper de ce quidam par elle même ? Ça, nul ne le saurait jamais. De fait, Merrick Lorren était revenu sur sa décision et avait décidé de rejoindre la femme d'armes à l'extérieur. Pourquoi ? Lui-même ne le savait aucunement. Toujours est-il que l'ivrogne n'avait pu se résoudre à l'abandonner à elle même. De fait, il se revoyait un peu en elle, tandis que lui-même avait encore du mal à panser son passé pour penser à son avenir. Après tout, l'abandon de sa famille face à la fange le torturait encore aujourd'hui...

Toujours est-il qu'il arriva au moment où le mécréant avait fait sa proposition indécente en direction de Rosalie. Se raclant la gorge, il prit la parole, les mains sur les hanches. "Je peux vous aider à faire ce genre de proposition à "ma milicienne" ?" Dit-il en tentant d'afficher une mine sévère. "Merrick Lorren, coutilier. Déguerpissez avant que je ne m'assure que vous croupissiez en cachot."

Fronçant les sourcils, l'homme à l'esprit lent -à cause de l'alcool ou de son éducation ?- reprit la parole, cette fois-ci en direction de Rosalie. "J'pensais pas que vot' homme étai encore prêt à s'occuper d'vous...". Le ton n'était aucunement contrit. Cela n'était qu'une observation.

Merrick secoua la tête de gauche à droite. Il venait de dire qu'il était gradé, on sang ! Restant silencieux et attendant de voir la suite des choses, Lorren irait proposer à la milicienne de faire quelques pas loin de la Chope Sucrée si elle le désirait. Évidemment, il ne la forcerait pas à accepter sa présence si cela ne lui plaisait guère. Ainsi, elle pourrait toujours s'éloigner ou s'en aller si tel était son souhait.

Toujours est-il qu'il restait à régler la question de l'homme du peuple qui avait fait son apparition. S'en irait-il sans demande son reste ou deviendrait-il agressif ? Est-ce que l'intervention de Merrick serait suffisante ? Est-ce que Rosalie aurait son mot à dire ou ressentirait-elle le besoin d'intervenir ? Allez savoir...

Après tout, seule Rosalie Lowens était en mesure de répondre à cette question.
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MessageSujet: Re: Quiproquo inattendu [Feat. Merrick Lorren]   Quiproquo inattendu [Feat. Merrick Lorren] EmptyLun 22 Juin 2020 - 23:20
La solitude.

Cette sensation qui brise des âmes autant qu'elle en régénère. Cet instant qui peut être tout aussi bien détesté que chéri. Accompagnée d'un lourd silence, régulièrement sous la naïveté de la nuit, elle laisse place aux innombrables souvenirs, aux regrets et aux remords, aux remises en question. 

Cette solitude, Rosalie la scelle en elle. Elle la supporte, vit à ses côtés, en colocation fusionnelle avec celle-ci depuis bientôt un an. Elle fait partie des sentiments qui ne l'ont jamais quitté depuis la disparition de son frère. Elle est là à chaque instant de sa vie, le jour comme la nuit. A chaque respiration elle s'enfonce un peu plus en elle pour y grandir silencieusement. Dans les bons comme dans les mauvais moments, comme une vieille amie. Une vieille amie toxique, enfonçant ses chaines autour de la milicienne qui, aveuglément, ne se rend pas compte du mal qu'elle peut lui faire. Elle subit et subira, comme à son habitude, jusqu'à retrouver son frère, la personne possédant la clef qui la libérera de tous ses maux. 

Mais la jeune femme est perdue dans un labyrinthe sans savoir s'il existe une sortie.


Elle marche. Elle marche tête baissée devant la taverne, dans l'espoir de retrouver rapidement son calme. Elle sait comment combattre cette angoisse qui lui abrège ses nuits et la rend faible. Du temps, du calme, de l'air. Trois aspects importants pour sa thérapie personnelle. Elle a du temps, elle a l'air. Elle avait le calme.

Son attention est coupée par la voix d'un ivrogne désagréable. La jeune milicienne stoppe sa marche mais ne détourne pas le regard. Elle l'écoute, sa main intacte sur la garde de son épée la serre par réflexe, au cas où la situation dégénérerait un peu trop vite. 


Vou semblez en colère. Vot' homme vous satisfait pas ? Tu veu que j'm'occupe d'te toi, ma belle ?

Allez allez... Il manquait plus que ça.

La cerise sur le gâteau, sans doute que s'il existait, l'award de la soirée la plus pourrie lui serait attribué. Rosalie reste silencieuse, jetant un petit coup d'oeil à l'homme avant d'entendre la suite de ses dires.

Allez, viens dans c'te ruelle avec moi. J'm'occuperais de toi comme jamais ta eu la chance d'te faire monter !

Comme c'est touchant.

Un soupir ressort du mutisme de la brune. Malheureusement, sa patience a atteint ses limites ce soir. Elle est loin d'être en état de garder son sang-froid habituel, loin d'être en état de gérer l'ivrogne avec diplomatie. Son regard se redresse enfin pour se diriger vers l'homme du peuple dérangeant. Mais avant même qu'elle ne puisse dire quoique ce soit, quelqu'un arriva dans la conversation.

- Je peux vous aider à faire ce genre de proposition à "ma milicienne" ? Merrick Lorren, coutilier. Déguerpissez avant que je ne m'assure que vous croupissiez en cachot.

Elle jeta un coup d’œil à intervenant. L'étonnement se lit quelques secondes sur le visage de la brune. Elle est étonnée qu'il soit à l'extérieur de la taverne, étonnée également qu'il intervienne. Étonnée également que l'ivrogne face à eux ne craignent pas les paroles du coutilier. 

J'pensais pas que vot' homme étai encore prêt à s'occuper d'vous...

Les traits du visage de la milicienne se referment en des traits de colère. Elle bouillonne. Cette soirée lui a prit beaucoup plus d'énergie que prévu, l'angoisse s'est transformée en une colère envers elle-même et le monde. 

- Exactement. Et si vous ne dégagez pas de ma vue dans les prochaines secondes il vous aidera à décuver dans les cachots. C'est clair?

Elle a répondu dans un réflexe. La répartie est une des qualités de la jeune femme, même si elle ne la met pas souvent à profit au vu de son mutisme habituel. Sa voix est froide et beaucoup plus menaçante qu'à l'intérieur de la taverne. Son regard ne quitte pas celui de l'ivrogne : la colère se ressent assez pour couper les envies de l'alcoolique. 

- ... Oui... 'ccord... ça va... c'bon.

Celui-ci leur fait un signe de main bref avant de reculer en zigzag et partir elle ne sait où. Rosalie l'avait déjà quitté des yeux. Sa main se desserre de sa garde et un souffle retentit. La milicienne dépose à nouveau son regard sur son supérieur lorsqu'il lui proposa d'aller marcher un peu plus loin. Bonne idée. Avec ou sans lui, elle a besoin de marcher. De vite partir de cet endroit. Les enchaînements négatifs commencent à peser un peu trop à son goût. 




Les premières minutes de marche se font dans le même silence qu'à l'intérieur de la Chope sucrée. Rosalie garde la tête légèrement baissée, son regard ayant perdu ses traits colériques pour revenir à son habituel vide. A l'intérieur d'elle, l'explosion de sentiments se calme petit à petit. Et plus celle-ci se calme, plus elle ressent la lourdeur de la non-conversation. 

Elle vient doucement rejoindre de sa main intacte celle blessée par son précédent coup dans le mur.

Quelle idiote.

C'était en effet idiot et c'est une réflexion qu'elle se fait à chaque fois qu'elle réalise un acte d'impulsivité de ce genre dans ces moments. Elle finit par doucement redresser le regard avant de soupirer à nouveau, reprenant ses vieilles habitudes petit à petit.

- Je n'ai pas réfléchi à mes paroles. Excusez moi.

Elle semble faire référence à l'altercation précédente avec l'ivrogne, s'étant rendu compte au dernier moment qu'en rentrant dans son jeu, elle avait indirectement insinuée que celui-ci avait raison concernant "l'homme qui s'occupe d'elle", comme il a pu si poétiquement dire. Avec un peu de chance, il aura oublié demain. Sans aucun doute même. Mais elle préféra s'excuser, ne voulant pas enfoncer la situation encore plus profond qu'elle ne l'est déjà.

Un nouveau silence. Avant d'à nouveau reprendre la parole, d'une voix plus basse et moins assurée.

- Pour Eden. Je... je ne sais pas.  Il n'est pas revenu de sa mission à l'extérieur. 

Les mots ont le même effet qu'un coup de poignard. Elle ne sait pas comment il va, ni ce qu'il devient. Elle déglutit, se permit une petite pause pour prendre une plus grande inspiration avant de continuer.

- ... Il est considéré comme disparu. 

Pas mort en mission. Disparu. Son corps n'a pas été retrouvé. Personne ne sait s'il est vivant ou pas. Ce mot qui offre espoir et désespoir, un brouillard complet sur sa situation. Elle secoue discrètement la tête pour empêcher ses tristes pensées de l'envahir avant de finir son temps de parole.

- Je n'aurai pas dû perdre mon sang-froid comme cela. Veuillez m'excuser pour cette erreur, également.

Cette faiblesse est une erreur et l'a toujours été à ses yeux. D'ailleurs, elle s'excuse beaucoup. La première était par sécurité mais l'autre semble beaucoup plus profond que ça. Demander à quelqu'un de l'excuser sur quelque chose qu'elle n'a jamais pu se pardonner elle-même. N'est-ce pas audacieux? Sûrement. Mais malheureusement, sur beaucoup de choses, elle fonctionne ainsi.

Petite légende:
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Violet clair : pensées de Rosalie
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MessageSujet: Re: Quiproquo inattendu [Feat. Merrick Lorren]   Quiproquo inattendu [Feat. Merrick Lorren] EmptyMar 8 Sep 2020 - 17:40
C'était doublement étonnant.

Tout d'abord, Merrick Lorren se retrouvait dehors plutôt qu'à l'intérieur d'une auberge, alors que l'astre lunaire trônait bien haut dans la voûte céleste. Puis, l'ivrogne s'accaparait aussi des problèmes d'autrui, venant en quelque sorte aider -ou peut-être nuire?- à Rosalie Lowens qui était aux prises avec un quidam fortement aviné. Pour le couard et le lâche qu'il était, cela était un effort plus que conséquent. Or, en cette soirée, tout était quelque peu différent. Ayant ressenti la détresse de la milicienne lorsque la conversation avait dévié vers son frère, le jeune homme n'avait pu s'empêcher d'être entraîné par sa curiosité. Pourquoi s'était-elle refermée de la sorte lorsqu'il avait prononcé le nom d'Eden ?

Ainsi donc, l'homme d'armes était sorti dehors, bravant ses habitudes et sa paresse pour partir en quête de réponses. Réponses qui devraient attendre, tandis que l'énergumène leur faisant face semblait encore prêt à s'attirer les "bonnes grâces" de la jeune femme. Percevant du coin de l'œil l'étonnement sur les traits de Rosalie, le coutilier ne proféra pas le moindre son, restant concentré plus que nécessaire sur le belligérant qui se dressait devant eux. Aux aguets, cet excès de sécurité pouvait s'apparenter à du zèle. Après tout, bien qu'aussi gros que gras, le fieffé malotru était complètement ivre et ne semblait aucunement armé. Toutefois, la lâcheté de Lorren le poussait à ne pas laisser tomber sa garde si facilement, par peur de représailles inattendues. Dès lors, la jeune Lowens devrait attendre avant d'avoir des explications sur son apparition. D'ailleurs, arriverait-il réellement à lui en fournir ? Lui-même ne comprenait pas trop bien pourquoi il n'était pas resté assis à l'intérieur de la Chope Sucrée...

Laissant cette fois la milicienne prendre les devants d'une repartie cinglante, Merrick sourit crânement, déposant une main sur sa hanche et en passant l'autre dans sa chevelure. "Voilà !" Lâche-t-il en guise d'assentiment aux propos de sa partenaire. Le coutilier n'avait aucunement douté de la force de caractère de la femme d'armes. Après tout, il avait eu la "chance" de goûter à son caractère. Pour le coup, celui-ci était une aubaine pour repousser les velléités du badaud ébaubi. Amusé d'avoir été présenté comme l'homme de la milicienne, puis de la voir en quelque sorte assentir pour le menacer et le faire déguerpir, Lorren leva la main, la secouant avec ironie pour saluer sa fuite. "Je ferais ça, moi ? Je le jetterais dans les cachots, hein ?" Proféra-t-il, amusé, se retournant vers Rosalie désormais de nouveau seul avec elle. Puis, faisant semblant de réfléchir, une main dans la barbe; "Je peux bien faire ça pour "ma" milicienne, c'est une évidence !" Or, l'amusement de la situation ne devait guère être partagé sachant l'état précédent de Rosalie, elle qui avait été si impacté lorsqu'il avait nommé son frère. Ainsi, Merrick laissa retomber son bras, inerte, avant de commencer à sauter d'un pied sur l'autre, mal à l'aise. Finalement, le duo commença à marcher suite à sa proposition. Ce faisant, Merrick Lorren resta muet, respectant le silence de Rosalie Lowens.

Et ça, c'était triplement étonnant !

◈ ◈ ◈

Leur déambulation sur la place des chevaliers, autrefois des pendus, ne les menait nulle part. Se promenant au gré de leurs envies, sans chercher à suivre un quelconque itinéraire, Merrick guidait la marche sans réfléchir, tandis que la milicienne semblait perdue au plus profond de ses souvenirs et de son passé. Patient, ce qui était aussi rare que l'ensemble de ses précédentes actions, l'ivrogne attendait qu'elle brise d'elle-même le silence qui semblait être son arme de prédilection pour se défendre. Or, il semblerait que pour la première fois depuis leur rencontre, ce mutisme pas tourné vers lui, pour le tenir à distance, mais plutôt pour repousser les maux d'une situation qui la torturait. Situation qui semblait en rapport avec son frère.

Finalement, la jeune femme brise enfin ce silence en s'excusant pour ses paroles. Haussant les épaules pour montrer que cela ne lui dérange aucunement, Lorren répond lentement et calmement; "Il n'y a aucun problème. De toute façon, c'est moi qui ai commencé en mentionnant que vous étiez "ma" milicienne." Puis un peu plus rapidement pour effacer tout quiproquo; "Mon mensonge avait pour seul but de présenter l'idée que vous étiez une de mes subordonnées dans ma coutelerie, pas que vous étiez quoi que ce soit d'autre !" Poursuivit-il en levant les deux mains pour se dédouaner et éviter son hypothétique courroux. Puis, avec un sourire en coin, l'ivrogne lui glissa un regard en coin. "Disons que nous sommes quittes ? Je vous ai fait passer pour ce que vous n'étiez pas et l'inverse est tout aussi vrai, non ?"

Ne cherchant pas à parler plus longuement, le jeune homme laissa le silence revenir, s'appesantir et s'alourdir. Enfin, les réponses sur Eden survirent, porté par une Rosalie plus hésitante qu'à l'accoutumée. L'écoutant attentivement, sans broncher, Lorren secoua la tête à quelques reprises et soupira. Lâche et laxiste, il n'était pas idiot pour autant. De fait, l'homme d'armes se doutait bien que la raison de cet émoi chez sa vis-à-vis concernait un sort tragique de son frère. Après tout, dans ces temps où l'humanité déclinait au profit des monstres, c'était chose courante...

-"Donnez-moi votre main." Merrick Lorren n'était guère l'individu idéal pour ce genre de discussion difficile où les émotions prenaient le dessus sur la réflexion. Bon vivant, adroit orateur et sournois séducteur -il fut un temps-, l'ivrogne évitait comme la peste ce genre de situation dans laquelle il se sentait emprunté. Ainsi, pour le moment, il se concentrait sur la blessure de la milicienne plutôt que ses propos. "Je parle de votre main blessée, évidemment." Dit-il avec un sourire crispé, évitant le regard de celle qui venait de lui annoncer avoir perdu son frère. Déchirant un morceau de tissu de sa chemise à l'aide de sa dague, il attrapa de "force" -si elle ne lui avait pas présenté sa main- les doigts de Rosalie pour nouer un bandage de fortune autour de cette dernière. Se faisant, leur déambulation s'était arrêtée. Évitant toujours son regard, concentré à la tâche, le jeune homme prit la parole.

-"J'imagine que vous êtes affiliés à l'extérieur pour le retrouver ?" Lorren pense que c'est idiot. Or, ferait-il lui-même autrement pour une personne lui étant chère ? Dur à dire... ainsi, comment pourrait-il juger ouvertement ce que faisait la jeune femme ? " Si ce n'est pas indiscret, où a-t-il disparu ? Est-ce que vous avez parlé à sa coutelerie ?" Réalisant qu'il la tient peut-être prisonnière de cette situation en la questionnant, Merrick sursaute face à sa bévue. Se faisant, il appuya un peu plus fortement sur la blessure qu'il tentait de bander. "Désolé !" S'excusa-t-il, à la fois pour ses propos que sa malencontreuse pression sur la main de la femme d'arme. "Voilà." Termina-t-il en lui rendant sa main.

-" Nul besoin de vous excuser ici aussi. Votre perte de sang-froid n'a eu aucune répercussion sur moi. Enfin, si ce n'est que je me retrouve dehors au froid et avec un trou dans ma chemise !" Termina-t-il sur une pointe d'humour pour dédramatiser la situation. Puis, levant les yeux au ciel; "Eden, c'était... c'est un type bien." Corrigea-t-il rapidement.

Marchant sur des charbons ardents, Merrick Lorren resta silencieux après ces paroles creuses. Glissant un regard en coin à Rosalie Lowens, il tenta de percevoir ses états d'âme pour éviter de faire une erreur dans une quelconque prise de parole. Ainsi, que leur réservait la suite de leur rencontre ? Finalité abrupte ou continuité amère ? Difficile à dire...
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MessageSujet: Re: Quiproquo inattendu [Feat. Merrick Lorren]   Quiproquo inattendu [Feat. Merrick Lorren] EmptyMer 16 Sep 2020 - 23:28
Le silence revient à la charge après l'annonce. Rosalie marche aveuglément, suivant les pas du coutillier sans vraiment réfléchir à leur destination. En réalité, ses pensées sont actuellement saturées et il lui est difficile de s'en sortir aisément. 

Il s'en est passé du temps pourtant entre la disparition de son frère et aujourd'hui. Et rien n'a changé. Comme si le temps s'était figé à cet instant précis et que tout le reste n'était que secondaire. Chaque émotion ressentie à ce moment devient une émotion récurrente chez la jeune femme : solitude, tristesse, colère ; les autres émotions elles, ne sont que passagères, étouffées rapidement par ce poids lourd qui encombre esprit et âme. 

Est-ce peut-être la raison pour laquelle son sourire est si rare? 

Finalement, combien de personnes dans ce monde sont dans la même situation? Combien de personnes ont perdu leurs familles, leurs proches, leurs amis, au point de se retrouver seul face au deuil et aux misères de la vie ? Beaucoup, sans aucun doute. Seuls ou pas, beaucoup souffrent, Rosalie est loin d'être la seule. Peut-être même que l'homme à ses côtés présentement a également vécu quelque chose de similaire. Qui sait ?

Elle est donc loin d'être l'unique personne a souffrir ainsi. Elle berce ce silence qu'elle chérit tant à la place, se concentrant sur son objectif. Elle n'a pas le droit de se plaindre, pas le droit de se confier à qui que ce soit à son sens... pas le droit de paraître faible. Elle se ferme sans doute beaucoup de portes inconsciemment, ne remarquant pas les petits détails qui offrent de simples espoirs de bonheur, ni même les personnes qui lui tendent la main.

Son attention est complètement ailleurs, écoutant Merrick que d'une oreille. Elle ne capte pas de suite le fait qu'il lui adresse de nouveau la parole, plus précisément en lui demandant sa main blessée. 

... blessée, évidemment.

Son attention revient enfin dans le temps réel, légèrement tardivement. Le bruit du tissu qui se déchire vient lui faire tourner la tête en sa direction, un air d'incompréhension sur son visage qui s'accroît lorsque sa main blessée est attrapée. Remplaçant son regard vide par un léger regard surpris, elle se permet une petite seconde d'adaptation pour réaliser la situation. Elle finit par déposer ses yeux bleus sur son supérieur, qui lui prend le soin de fuir son regard.

Elle ne comprend pas. Qu'est-ce qui lui prend? Où est le provocateur ivrogne qu'elle a rencontré il y a peu? C'est peut-être une nouvelle facette qu'elle découvre ici et elle s’attelle à l'analyser. L'impression que la personne face à elle n'est plus la même qu'il y a quelques instants. De sacrés paradoxes, qui font sans doute la beauté relative du comportement humain.

En parlant de paradoxe... la soirée en est visiblement le symbole. Et le comportement de la jeune milicienne n'y échappera pas. A la fois calme et persévérante, vide et remplie d'espoir... froide et touchée.
 
Depuis la disparition de son frère, la jeune femme s'autosuffit : elle est indépendante, soigne ses propres maux, se concentre sur ses propres objectifs et initiatives. Elle s'est tellement enfermée dans cette bulle, pensant n'avoir besoin de personne d'autre si ce n'est lui. Mais en cette soirée d'automne, ses œillères s'effacent enfin afin d'apercevoir une main tendue, peut-être involontaire, mais présente. 

Elle ne comprend donc pas très bien pourquoi le milicien agit ainsi. Il aurait pu rester à la taverne, sirotant sa choppe sans se soucier des pr...

Ses pensées se coupent.

- J'imagine que vous êtes affiliés à l'extérieur pour le retrouver ? 
Dis comme cela, la moindre personne un minimum sensée trouverait ça idiot. Et ça l'est sans doute. Mais pas pour Rosalie, aveuglée par cette envie de le retrouver. 

Si ce n'est pas indiscret, où a-t-il disparu ? Est-ce que vous avez parlé à sa coutelerie ?
La jeune femme fixe l'interrogateur, prisonnière. Veut-elle répondre? A-t-elle le choix? A-t-elle le temps d'y réfléchir? Il lui faut du temps. Le sujet est beaucoup trop sensible. Elle doit d'abord gérer son calme, réfléchir à sa réponse et à sa formulation. Et ensuite répondre. Mais elle n'a pas ce temps. 

- Aïe !

La douleur vient brusquement stoppée le début d'angoisse qui montait en elle. Ironiquement, en une simple onomatopée, la voix de la jeune femme ressort beaucoup plus féminine que robotique. Elle s'en rend d'ailleurs compte et détourne le regard en guise de réponse à ses excuses. 

Si l'angoisse n'est plus présente, son corps lui exprime tout autre chose. Elle tremble. Et ça aussi, elle s'en rend rapidement compte. Lorsque celle-ci est relâchée, elle s'empresse maladroitement de la retirer de là où elle était. Sa main intacte vient attraper son poignet, comme si une simple pression pouvait arrêter son tremblement.

Elle souffle. L'air se fait rare. Elle garde légèrement la tête baissée, avant de prendre la parole, d'une voix plus basse que précédemment. 


- Je ne sais pas. Sa coutillerie n'est pas rentrée. Certains cadavres ont été retrouvé, d'autres sont aussi portés disparus.

Sa gorge se serre, rendant sa prise de parole de plus en plus compliquée. Mais elle continue. Pourquoi ? Elle pourrait simplement arrêter de parler, laissant au coutillier son silence habituel en guise de réponse, comme à son habitude. Mais non.

- Je sais juste que sa mission consistait en une escorte d'un convoi assez important. Mais je n'en sais pas plus... Depuis que l'on connait mon identité, je...

Suis harcelée? Je ne peux plus obtenir d'informations par l'entourage de cette coutillerie depuis qu'ils savent que je suis sa sœur? 


C'était bien sa fin de phrase, qu'elle ne semble pas finir. Depuis que son identité est révélée, l'entourage de la coutillerie de son frère semble soudainement l'avoir prit en grippe. Certains actes de celui-ci lui sont reprochés et Eden n'étant plus présent, Rosalie en fait les frais. Quels sont ces actes? Cela se trouve, c'est peut-être une simple raison pour s'amuser avec elle, mais cela semble plus profond que ça. Mais la jeune milicienne n'en sait pour le moment pas plus, subissant simplement comme elle le peut les pulsions de ses harceleurs.

Et puis ! Qu'est-ce qui lui prend ? Elle était à deux doigts de confier à une personne qu'elle ne connait que depuis quelques heures ses soucis. Elle en a déjà trop dit. Il n'a pas à savoir tout cela, cela ne l'avancera à rien. D'ici demain, il ne se souviendra sans doute même pas de son prénom, alors peu importe.

Elle redresse doucement sa tête, à la recherche d'un air plus... respirable. La lumière de la lune qui éclaire les rues vient également éclairer le visage de la jeune femme lorsqu'elle l'observe. Ses yeux sont rivées sur celle-ci, dans l'espoir peut-être de trouver un certain réconfort dans ce paysage. Ses yeux d'un bleu profond reflètent dans cette lumière lunaire, laissant également place aux reflets des larmes emprisonnés au bord de ceux-ci. Larmes qu'elle retient depuis quelques minutes et qu'elle refuse de laisser couler.

Une certaine panique monte à la surface. La crainte de se confier, la crainte de se faire aider. Elle s'est débrouillée et se débrouillera ! Mais pourquoi est-il encore présent? Pourquoi lui porter de l'intérêt? Pourquoi avoir bander sa main? Pourquoi l'aider? 

Sa cadence ralentit avant de s'arrêter. Son regard quitte la lune pour se déposer sur le milicien.

- Pourquoi faites-vous ça?

La question est soufflée, comme arrachée difficilement de ses pensées. A-t-il de la peine? De la pitié? Le fait-il pour Eden? Par intérêt personnel? Pourquoi n'est-il pas resté à la taverne? Pourquoi avoir sacrifié un bout de chemise pour elle? Pourquoi s'intéresser à ses intentions? Qu'attend-t-il? Que veut-il? 

Comme si, finalement, une main tendue ne pouvait lui être honnête. Comme si elle n'avait pas le droit à cela.

Et c'est dans cette dernière pensée qu'une discrète perle, impossible à retenir plus longtemps, s'écoule lentement sur sa joue.

Petite légende:
Blanc : narration
Violet clair : pensées de Rosalie
Violet : Rosalie
Vert : Merrick
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Merrick Lorren



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MessageSujet: Re: Quiproquo inattendu [Feat. Merrick Lorren]   Quiproquo inattendu [Feat. Merrick Lorren] EmptyVen 18 Sep 2020 - 8:41
Bien qu'il n'ait aucune raison particulière d'agir ainsi, Merrick Lorren cherchait à bien faire en cette nuit. Attrapant la main blessée de Rosalie, tentant de la bander à l'aide d'un pansement qui provenait de sa propre chemise, le coutilier suspendit son geste, lâchant les doigts de la jeune femme excessivement rapidement lorsqu'elle laissa entendre un bruit de douleur à cause de l'emprise qu'il avait eu sur les maux qu'elle s'était occasionnés d'elle-même avec un mur. D'où d'abord, surpris, puis penaud d'avoir été la cause de la souffrance de la milicienne, l'ivrogne avait penché la tête sur le côté, la regardant avec curiosité et un sourire en coin sur les lèvres. Cette onomatopée qui prenait racine dans la douleur sonnait étrangement. Presque trop humaient pour celle qui n'avait guère présenté d'émotion depuis leur rencontre et leur déambulation. Du moins, si ce n'est lorsqu'il était question de son frère, évidemment...

Levant les deux mains, paumes vers sa vis-à-vis, Lorren bougea ses dix doigts. "Navré pour la prise peut-être un peu trop brusque. Vous savez ce que sait, les mains de miliciens..." Poursuivit-il dans un clin d'œil avant de tendre de nouveau sa main pour finir et compléter le pansement ?

Loin d'être aveugle, l'homme d'armes perçoit les tremblants de Rosalie, sans pour autant les relever ou les soulever. Gauche et emprunté dans ce genre de situation, incapable et inapte à guérir un quelconque mal psychologique, le coutilier se concentrait sur la douleur physique. La seule qu'il se sentait en mesure d'endiguer et de diminuer pour cette jeune femme d'armes. Ainsi, bien que cela soit ô combien stupide, le fieffé couard espérait que le tissu qu'il imposait sur les doigts de Rosalie soit à même de soulager à la fois sa blessure que les maux de son âme, écartelée par la disparition d'un frère.

Lorsqu'elle retira sa main rapidement, Lorren ne put s'empêcher de regarder ses doigts en haussant un sourcil. Avait-il les mains si brutes pour expliquer cette fuite si rapide ? Pourtant, n'étant pas le milicien le plus porté sur l'entraînement, ses mains n'étaient pas si âpres. Après tout, ce n'était pas comme si tenir une quelconque chope créait des callosités sur ses paumes !

Dressant un sourire d'apparat pour ne pas se laisser démonter et pour en quelque sorte meubler le silence qui perdurait jusqu'à se pérenniser et perdurer, Merrick se mit à danser d'un pied à l'autre. Est-ce que Rosalie ressentait le même malaise que lui ? Dur à dire, tandis que celle-ci devait être aux prises avec ses propres états d'âme...

Ayant enfin réponse à ses questionnements précédemment proférés, Lorren hoche la tête. Son regard tantôt vide s'égaille l'espace d'un instant, alors qu'il réfléchit aux tenants et aboutissants des informations qu'il apprend. Laxiste, flegmatique et paresseux, le coutilier n'en reste pas moins un homme vif d'esprit, bien qu'il soit le genre d'énergumène à penser à contre-courant. "Donc il y a encore de ses collègues en vie, hein ? Est-ce que son coutilier est vivant ?" Hochant la tête à plusieurs reprises, puis fronçant les sourcils, Merrick finit par se passer une main dans la chevelure pour replacer une tignasse déjà parfaitement en place. Comme d'habitude, évidemment.

-" Vous n'avez jamais essayé de demander de l'aide à quelqu'un d'autre ?" La question n'est pas vide de sens. De fait, pour le jeune homme, fonctionner ainsi, si certaines informations ne sont pas transmises à la principale concernée, tombe sous le sens. Cependant, pour cette dernière qui semblait avoir plus de mal à tisser des liens ou parler franchement à autrui, peut-être qu'elle n'avait aucun allié dans cette quête voué à l'échec ? "Par exemple, à un plus que charmant coutilier qui pourrait question ses collègues et autres miliciens pour vous, non ?" Tenta-t-il avec une pointe de plaisanterie en parlant de lui-même, bien évidemment.

Puis, fronçant les sourcils, estimant qu'elle pourrait peut-être ne pas le comprendre, Lorren préféra être parfaitement clair. "Je parle de moi, Rosalie. Je vous propose mon aide. Voulez-vous que nous allions questionner sa coutelerie demain si elle est à Marbrume ?"

Puis, la question normale et logique est formulée. Pourquoi ? Pourquoi faisait-il ça. Soupirant, se passant à nouveau une main dans ses cheveux, Merrick se déplace et part s'appuyer sur la devanture d'une quelconque demeure sur la place des Chevaliers. "Pourquoi, hein ?" Répétait-il, goûtant le mot et soupesant sa portée. "Ai-je besoin d'une raison, milicienne ?" Répondit-il tout d'abord en lui souriant crânement. Puis, réalisant que ce ne serait peut-être pas suffisant, Merrick se racle la gorge, évite son regard en fixant résolument ses bottes durant un instant.

-"Je sais ce que c'est de perdre sa famille." De fait, lui, le sot peureux avait abandonné l'ensemble de sa famille face à la fange. Fuyard, il les avaient laissés mourir pour se préserver. Rosalie vivait en quelque sorte la même chose, mais agissait complètement différemment. Elle, au lieu d'abandonner son frère, elle cherchait encore à le sauver. Pour cela, elle valait cent fois mieux que lui. Pour cela, elle méritait d'être aidée à son tour. La regardant de nouveau, le regard ardent, il lui sourit faiblement. "Vous prenez la bonne décision en cherchant à agir." Contrairement à moi. "Dès lors, pourquoi ne vous offrirais-je pas mon aide ?"

S'étant un peu trop ouvert à son goût, lui qui cachant ses émotions et son ressentis non pas sous une moue taciturne et morose -comme Rosalie-, mais plutôt sous son bagout et ses plaisanteries, il s'étira et se décolla de son appui. "Et puis, vous pourrez toujours me payer pour service rendu !" Argua-t-il en claquant des doigts. "Je parle d'une bière, j'entends." Poursuivit-il en clignant de l'œil.

-"Alors, acceptez-vous mon aide ? Si oui, que voulez-vous que je fasse et surtout; quand ?"

Voilà. Merrick Lorren venait de lui tendre la main. La prendrait-elle ?

Ça, seulement Rosalie Lowens pourrait y répondre...
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MessageSujet: Re: Quiproquo inattendu [Feat. Merrick Lorren]   Quiproquo inattendu [Feat. Merrick Lorren] EmptyDim 20 Sep 2020 - 23:31
La plupart des questions demeurent sans réponses pour le moment. Est-ce que le coutilier d'Eden est vivant? A-t-elle pensé à demander de l'aide? Par exemple, à lui?

Son regard fixe le concerné qui se déplace pour s'adosser à une façade de la Place. Pourquoi perdrait-il davantage de temps avec des problèmes qui ne le concerne pas? Ce regard, posé sur le milicien face à elle, en serait presque dévisageant. La méfiance et la défensive qui forme un mur paraissant infranchissable entre Rosalie et le monde se déclare à la moindre confrontation.

- Pourquoi, hein?


Oui. Pourquoi? Qu'attend-tu? Que veux tu? As-tu pitié? Vois-tu un intérêt quelconque dans cette situation? Allez allez... Avoue !


- Ai-je besoin d'une raison, milicienne ?


Evidemment que oui !

Ses sourcils se froncent en guise de réponse à son sourire crâneur. Cela ne lui suffit pas. Ce n'est ni une raison d'être encore présent à ses côtés plutôt qu'à la taverne, ni une réponse à sa question.

Il semble le comprendre lorsque son regard quitte le sien, préférant ses bottes à la milicienne (ce qui peut être compréhensible) avant de finalement laisser échapper, à son tour, une pièce de puzzle de sa vie et de son passé.


- Je sais ce que c'est de perdre sa famille.

Les traits de la jeune femme s'abaissent soudainement. Le mur de glace fond sous la révélation. Elle le sait : tout le monde vit ou a vécu des horreurs avec les événements actuels. Mais bizarrement, lorsque la phrase est énoncée, lorsque l'hypothèse est confirmée, le poids des mots pousse l'esprit à changer sa vision. Est-ce donc ici la raison de son aide? Elle qui le pensait simplement provocateur et condescendant, l'aurait-elle mal jugée ?


- Vous prenez la bonne décision en cherchant à agir. Dès lors, pourquoi ne vous offrirais-je pas mon aide ?

La claque est assez brutale. Est-ce là l'once d'un compliment? Pire encore : de la compassion ?

La jeune femme reste assez penaude face à la situation. Elle continue de fixer Merrick dans le silence : et étonnement, ce silence n'est pas voulu ! Elle ne sait tout simplement pas quoi dire. Elle s'en veut quelque peu de l'avoir catégorisé rapidement, de s'être arrêté à l'image que l'homme expose simplement.


- Et puis, vous pourrez toujours me payer pour service rendu ! Je parle d'une bière, j'entends. Alors, acceptez-vous mon aide ? Si oui, que voulez-vous que je fasse et surtout; quand ?

Rosalie resta comme une idiote face au milicien. Elle ne s'attendait absolument pas à cela. Après tout, cette soirée est un enchainement d'incompréhensions. De plus, Merrick semble si naturellement reprendre la situation en main en réintégrant ses plaisanteries de suite après la confession.

- Je... enfin...

Elle bégaye ? Vraiment ? La froide et blasée Rosalie Lowens bégaye ? Pire encore, la carapace de la jeune femme semble s'être complètement fissurée. Elle ne sait plus comment réagir, ne sait plus comment cacher ses ressenties. Même sa voix a décidé d'être contre elle, laissant place à une voix beaucoup plus humaine et féminine, même étonnement douce contrairement à sa voix blasée et monotone habituelle. A-t-elle envie de disparaître ? Absolument !

- ... D'accord... Euh'm...

La solitude qui la berce depuis tant de temps semble avoir brisé beaucoup de principes sociaux naturels. Après tout, recevoir de l'aide peut être totalement naturel : tout comme l'accepter. Et bien le cas est différent du côté de la brunette ! C'en est presque un challenge. Le "d'accord" est arrachée d'une boule d'angoisse de sa gorge. Mille et une question se pose dans sa tête, entre méfiance, perplexité, stress. L'aidera-t-il vraiment? Est-il honnête? Peut-elle lui faire confiance?

Arrivera-t-il a obtenir des informations sur Eden?

Finalement, c'est ce dernier questionnement qui a le plus d'impact. Si elle peut avoir ne serait-ce que la moindre information pour retrouver son frère, elle fera le nécessaire. Elle est prête à risquer sa vie pour cela, alors accepter cette main tendue ne doit pas être si compliqué, si ?

Inconsciemment si. Car accepter cette main tendue, c'est accepter de prendre le risque d'accueillir une personne inconnue dans son entourage, qui connaîtra des choses sur elle et son passé, qui connaîtra ses faiblesses... en soit, c'est accepter de faire confiance, à quelqu'un d'autre que lui.

Chose qu'elle n'a plus jamais fait, depuis ce jour.

-... Quand vous le souhaitez. Après tout... Vous devez avoir beaucoup de travail. Je ne voudrais pas vous déranger. Je... vous n'êtes pas obligé. Je peux me débrouiller.

Elle fait quelques pas en parlant. Elle est... gênée. Et maladroite ! Sa gestion de la situation est plus que pitoyable pour quelque chose d'aussi anodin. Comme si elle pouvait gérer les plus dures situations de part son métier, mais pas les plus quotidiennes. Ou humaines.

Elle s'éloigne là, non?


- ... à la caserne ? Je crois que son coutilier est présent. Demain ? 

Elle stoppe son pas dans un soupir. Ses joues sont rouges de honte. Honteuse d'avoir recours à l'aide d'un inconnu ? Ou honteuse d'être aussi maladroite face à cette situation banale ?
Peut-être un peu des deux. En tout cas, elle a beaucoup à réapprendre. Eden n'était visiblement pas qu'un simple frère, il l'aidait sans doute dans beaucoup de choses, y compris les relations sociales sans aucun doute.

D'ailleurs, il n'y a pas que ses joues qui sont rouges. Ses yeux aussi. Le bleu de ses iris ressort fortement aux côtés de la couleur chaude qu'offre le mélange d'abimement et de transparence liés aux larmes qui se stockent petit à petit. C'est peut-être aussi pour cela que, machinalement, ses jambes l'aident à fuir la situation afin de flancher pour de bon. C'est peut-être rien pour certain, mais pour ce soir, cela fait beaucoup pour elle : quiproquo idiot, altercation lourde, confrontation avec ses faiblesses. Cela fait combien de temps qu'elle n'a pas été dans ce genre de situation? Dans ses souvenirs, cela remonte à l'époque où elle vivait encore au village. Où sa famille était encore à ses côtés.

Où tout allait bien.

Elle est donc comme un nouveau-né dans ce monde déchiré par les malheurs. Elle doit à nouveau s'adapter, réapprendre à vivre, à faire des efforts, à prendre des risques. Choses qu'elle tentait de limiter un maximum, pour ne pas perdre de vue son objectif... pour ne rien avoir à perdre.

N'est-ce pas là de la peur qui se cache derrière cette jeune femme complètement paniquée? Il suffit d'observer son regard pour le comprendre. C'est bel et bien de la peur : la peur de l'inconnu, de la nouveauté, de la prise de risque dû à la confiance... 

Finalement, son envie de fuir provient simplement de la peur face au milicien. Comme une proie fuirait naturellement son prédateur, même s'il lui offre une aide honnête. 

Elle est la proie de ses faiblesses, de ses contraintes qu'elle s'impose elle-même, de son inadaptation mais aussi de ce monde. Elle ne peut plus se permettre d'être naïve, d'accepter aveuglément les mains qu'on lui tend sans prendre le risque d'en souffrir, dans tous les sens du terme. 

Elle finit par quitter du regard Merrick pour le poser au loin, vers la rue qu'elle compte emprunter, lui offrant ses derniers mots avant sa fuite officielle.

- Pour la bière... j'accepte, seulement si vous ne l'abandonnez pas comme ce soir. 

Qu'est-ce qui lui prend, elle tente de l'humour dans son état et cette situation? 


Stop, ça suffit ! Ferme là avant de t'enfoncer encore plus, idiote.

Elle secoue la tête sous cette pensée, regrettant déjà sa phrase. Voir même cette soirée, en fin de compte. Elle souhaite simplement se réveiller de ce cauchemar en espérant que rien de tout cela ne soit réel. Ou alors que le milicien retourne à la taverne ensuite et enchaîne tellement les choppes qu'il ne se rappellera plus de rien ! Quelque chose comme ça. 

Elle finit par soupirer afin d'offrir à Merrick un discret signe de tête en guise de salutations respectueuses - suite à son grade -.

- Vous n'étiez pas obligé. 

Traduction : bonne soirée, et merci pour ce soir. Sa voix a reprit quelque peu sa force monotone, essayant de reprendre le contrôle et surtout de se rebâtir sa carapace histoire de fuir mais avec un peu de dignité malgré tout.

Clôturant cette soirée, elle finit par silencieusement tourner les talons en direction de la caserne, espérant quitter très rapidement le champ de vision du milicien, essuyant dans un revers de main qu'elle pense discret les larmes qui ont rejoint ses petites joues colorées sous l'émotion.

Petite légende:
Blanc : narration
Violet clair : pensées de Rosalie
Violet : Rosalie
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MessageSujet: Re: Quiproquo inattendu [Feat. Merrick Lorren]   Quiproquo inattendu [Feat. Merrick Lorren] EmptyVen 25 Sep 2020 - 7:42
Merrick Lorren venait de proposer son aide à Rosalie Lowens. Tout ce qui restait à faire à la milicienne, c'était d'accepter la main qui lui tendait. Or, était-ce trop difficile pour elle ? Peut-être. Commençant à être hésitant devant ce silence persistant, le coutilier se mit à danser d'un pied à l'autre. Il n'était aucunement habitué à venir en aide à son prochain de la sorte. S'y était-il ma pris ? Avait-il fait une erreur dans son choix de mots ou de propos ? Comme pour se protéger d'une hypothétique bévue créée à cause de son incompétence, le jeune homme retourna arrimer la conversation autour de la pitrerie et de la plaisanterie. Dans ce registre, il était à son meilleur. L'ivresse, le charme et l'ironie étaient ses meilleures armes, alors que la couardise, le sérieux et l'effort ses pires défauts et carences.

Finalement, le gradé eut gain de cause. Enfin, il eut un semblant de réponse. Si on pouvait considérer une hésitation et un "enfin" à peine murmuré comme tels ! Retrouvant son sourire et sa superbe devant le bégaiement de la milicienne, Lorren hocha la tête comme un enfant, cherchant à l'encourager à s'ouvrir et à proférer plus de mots qu'un babillage difficilement conciliable comme des phrases. "Où est disparue la milicienne aux regards d'acier et aux paroles acérés, hein ?" Commença-t-il amusé en se passant une main dans sa tignasse. Puis, réalisant que sa tirade qui tirait sur la bravade pouvait être prise avec acrimonie, il leva une main pour s'excuser. "Je ne cherchais aucunement à vous offusquer. Je ne faisais que plaisanter, voilà tout." De fait, comme toujours, lui qui se cachait derrière les facéties pour ne pas s'ouvrir aux autres.

Rosalie se murait dans son mutisme pour se préserver et Merrick jouait la carte du bon vivant pour se protéger. La différence entre les deux était dès lors minime, non ?

-"Tout le plaisir est pour moi, milicienne." Affirma l'ivrogne lorsqu'elle lui offrit son assentiment. S'approchant, lui tendant une main pour qu'elle puisse la serrer, nouant explicitement leur accord, Lorren la retira vivement en se sentant un peu idiot. Haussant les épaules, il lui offrit un énième sourire canaille. Riant aux éclats lorsque Lowens mentionna qu'il avait beaucoup de travail, il secoua la tête et haussa les épaules. "Comment me voyez-vous réellement, Rosalie ?" Se redressant, relevant le menton et tentant d'avoir une allure aussi fière que fringante, il poursuivit. "Pensez-vous que je m'abrutisse dans le travail ?" Si oui, tel N'était aucunement le cas. De fait, il s'abrutissait plutôt dans l'ivresse des spiritueux et tord-boyaux. Mais ça, c'est un autre sujet...

-" N'étant aucunement un bourreau de travail, je suis en mesure de me dégager du temps libre. Et puis, je peux toujours déléguer, sachant que je suis coutilier. Ne l'oubliez pas, milicienne !" Proféra-t-il dans un clin d'œil pour lui montrer qu'il s'amusait à ses dépens et ne voulait pas réellement la voir devenir plus formelle avec lui à cause de son rang dans la milice.

Or, parlant de travail, une ombre passa sur ses traits. "Du moins, je suis en mesure de me trouver du temps si je n'ai pas la foutue et fourbe sergente sur le dos..." Sydonnie de Rivefière. Cette exécrable femme l'avait prise en grippe, jugeant sa promotion imméritée et lui reprochant son laxisme et sa paresse. Oui, bon. Elle n'avait pas tort. Mais quand même ! Merrick Lorren était un héros de la lutte dans le Goulot désormais devenu Chaudron après l'invasion de la fange. Sigfroi de Silvrur lui-même, roi de Marbrume et de son engeance, du gueux miséreux au noble mondain, s'était agenouillé devant lui ! Comment pouvait-elle le traiter de la sorte, hein ?!

Finissant par soupirer et repousser cette réflexion au loin, il se concentra de nouveau sur sa vis-à-vis, tout sourire. "Je vous ai offert mon aide, je ne reviendrais pas dessus." Puis avec ironie. "Vous devrez faire avec cette dernière, Rosalie !" Puis avec un peu plus de sérieux; "Nous nous retrouverons à la caserne. Demain, donc." Lorsque la jeune femme accepta pour la bière, à condition qu'il ne l'abandonne pas, le jeune homme s'esclaffa. "Je ne l'abandonnerais pas si vous ne vous mettez pas à fuir de nouveau !" L'ivrogne ne cherchait pas à s'expliquer ou comprendre pourquoi il était sorti dehors pour l'aider. Il était nettement plus simple pour cet idiot et ce crétin d'incomber la faute de cet abandon de l'ivresse sur les épaules de sa vis-à-vis.

-"Je sais." Termina-t-il lorsqu'elle répéta qu'il n'était pas obligé. "Mais je le ferais. À demain, Rosalie." Puis la regardant partir, il finit par la retenir avec une dernière prise de parole. "En espérant revoir la femme derrière la carapace de femme d'armes, milicienne." À son tour, n'attendant pas une réponse il se détournant, prêt à retourner dans sa tanière, en l'occurrence la Chope Sucrée.

La soirée n'était guère jeune. Plusieurs péripéties s'étaient déroulées, repoussant l'emprise de l'ivresse sur ses sens. Était-il trop tard pour se rattraper ? Pas le moins du monde. Tout ce qu'il fallait, c'était de boire plus rapidement.

Qu'arriverait-il demain ? Qu'est-ce qui les attendrait ? Dur à dire et difficile à savoir. Mais dans tous les cas...

Cela était une autre histoire...
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