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 Rencontre fortuite contre mauvais temps - Emeric

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Harmonie
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MessageSujet: Rencontre fortuite contre mauvais temps - Emeric   Rencontre fortuite contre mauvais temps - Emeric EmptyVen 12 Juin 2020 - 23:01


14 Juillet 1166 ;
Matin – Port de Marbrume ;
Rencontre fortuite contre mauvais temps

- « Quel temps ! » soufflais-je en direction de Mireille qui était encore allongée « Tu as toujours chaud ? »

Elle ne répond pas, les yeux moitiés ouverts, la fatigue semble l’envahir de plus en plus dans la journée et même si elle tente de me faire croire qu’il ne s’agit que de son âge avancé, je n’en crois pas le moindre mot. Je me suis mise à soupirer comme souvent, détaillant le reflet de mon regard dans la vitre qui me sépare de l’extérieur. Je glisse un doigt sur mon œil vert, puis sur le brun, si seulement l’un ou l’autre pouvait disparaître. La pluie vient s’abattre juste là contre le verre transparent avec une force qui me fait frissonner. Instinctivement, je ne peux m’empêcher de laisser courir mes doigts sur mes bras nus, émettant cette légère pression sur le haut de mon épaule. J’ai froid alors que l’eau ne me touche pas, quoique… Relevant le nez c’est bien une perle humide qui s’écrase au milieu de mon front et que je viens écarter d’un geste vif. Fais chier. Je me suis reculée de ma chaise brusquement, pour venir jurer comme la catin que je suis parfois, ça fais putain de chier. Je réalise que ma toiture n’est plus de première fraîcheur, un peu comme Mireille, mais en mieux. Un trou dans le toit il ne manquait plus que ça, je n’ai pas de bras à vendre, un cul à la limite. Je prends une inspiration, laisse les hurlements de fleurs dans ma tête s’acharner en solitaire. J’ai toujours le don de me réconforter lorsque j’ouvre ma penderie, elle est immense, le tissu est de qualité. Oui, juste devant, ça va beaucoup mieux.

Je laisse mes doigts courir sur les vêtements, la douceur, le plaisir. Oui, je me sens mieux. J’enfile une robe discrète, sombre, d’un bleu nuit qui me fascine, elle est faite sur mesure, par la couturière de la petite noblesse. Son prix ? Plusieurs nuits de passe et quelques originalités. Peu importe, elle est parfaite, j’enroule la ceinture au lieu de ma taille, elle met en valeur ce qu’il faut, sans ne jamais rien dévoiler, après tout, ne suis-je mademoiselle de Lys. C’est un sourire que je sens sur mes lèvres alors que je glisse mes pieds dans les chaussures à talons, que mes justes avant mes jambes se sont vus sublimer par des bas aussi doux que le tissu de ma tenue. Je suis belle, je le sais. Mon reflet me le prouve, j’en ai cette certitude, ne reste plus qu’à trouver le noble qui me permettra de progresser. Vaste affaire. En attente suis-je réduite à écarter les cuisses. Triste histoire. Et puis j’ai cette fuite d’eau à m’occuper.

Le grognement de mon ventre me fait sortir de mes pensées, je glisse un chapeau sur ma tête, camouflant ma chevelure que j’ai remontée en une queue de cheval haute, comme ça je peux sentir l’extrémité effleurer mon dos. La cape sur les épaules, je n’ai pas vraiment de choix, il est l’heure de sortir.

- « Bernadette, vais-je prendre l’air le long du port pour ramener de quoi nous sustenter » fis-je en détaillant la domestique
- « Mais madame… Il pleut »
- « Me prenez-vous pour une aveugle ? Mh ! Au lieu de nommer des évidences, prenez soin de Mireille »

Elle opine l’idiote, si elle avait fait son travail, je ne serais pas obligée de m’en occuper moi-même, mais je me retiens de le souligner, c’est la troisième en peu de temps et je n'ai pas envie de devoir encore la remplacer. Si elle pouvait rester, cela m’arrangerait. Je vois la goutte de pluie s’écraser au milieu de son front et je fais la promesse silencieuse de régler rapidement ce problème. L’argent ne tombe pas des toits lui malheureusement, vais-je devoir me renseigner auprès de Francis si Fleur pourrait obtenir un ou deux clients, pas trop violents. Je laisse mes dents mordiller mes lèvres, alors que j’ouvre la porte pour me retrouver confrontée à une véritable tempête. Je sens mon corps entier se contracter sous la sensation, alors que je lutte pour ne pas immédiatement rentrer. Je ne suis pas digne de ce temps. Merde. Je ne peux m’empêcher de ronchonner mentalement, me demandant ce que je devais faire de plus pour pouvoir me payer davantage de petites mains. Quoi qu’il en soit, la cape parfaitement maintenue autour de moi, le visage déjà humide des larmes du ciel, j’avance, quitte les beaux quartiers pour prendre la direction du port où l’odeur de poisson ne me quittera plus de la journée.

Comme souvent, je ne peux m’empêcher de laisser mon regard vagabonder sur les silhouettes, je cherche à reconnaître certains clients qui ne me reconnaîtront pas, je cherche une proie facile, ou une personne qui pourrait m’apporter quelques choses. Je sens le jugement dans ceux qui surpris détourne vite les yeux en constatant la différence de couleurs des miens, avant, j’aurais avisé le sol, mais plus maintenant. Je m’applique à retenir le regard, à juger moi aussi, est-ce eux les indignes, je possède bien plus qu’ils n’auront jamais et ça finira par s’améliorer, oui on finira par reconnaître ma richesse et je n’aurais plus besoin de Fleur. Quoique, me manquerait-elle trop. C'est qu'à offrir des soupirs, on finit par devenir accro.

Tout me semble extrême cher, alors que mes deux prunelles de couleurs différentes survolent les caisses des crieurs. Que vais-je manger aujourd’hui, mh, du poisson ou du poisson ? Choix si difficile.

Terriblement. Quoique, juste là, mes lèvres se pincent, mes yeux s’attardent sur une silhouette masculine. Mon corps est humide, la cape vient déjà épouser ma peau, coller à cette dernière me faire frissonner et j’ai faim. Lui semble avoir les bras bien chargés, ce qui m’indique que peut-être… Je laisse mes jambes le suivent, de loin d’abord, toujours observer avant d’agir précipitamment. Il me dit quelque chose, mais je ne sais pas trop quoi, dans le fond seul le contenu de son panier m’intéresse.

Et puis, j’utilise la brave technique du rentre-dedans. Celle qu’on n’apprend pas aux jeunes filles bien éduquées comme moi, non, mais ne suis-je pas aussi celle qu’on trousse pour le plaisir ? Aucun remord, vraiment. Oups regardez un peu comme le sol est glissant, ma cheville vient se tordre légèrement, dans un geste que j’aurais voulu mieux contrôler, mais qui me tire une grimace, je manque de m’écrouler et me rattrape à cette fameuse silhouette masculine au panier bien garni.

- « Par les Trois » murmurais-je en appuyant de tout mon poids sur son épaule « Soyez béni des Dieux » ajoutais-je en pivotant légèrement vers lui « Venez-vous de sauver mon corps de cette affreuse flaque ! » terminais-je presque outrée

Je laisse mon visage se déformer dans une grimace de douleur, alors je tente maladroitement bien évidemment de retirer mon poids de son corps, pour immédiatement y retourner, pauvre cheville, pauvre, pauvre, pauvre cheville.

- « Outch » soufflais-je « Suis-je sotte vraiment, c’est cette pluie, elle m’a distraite devant de si bonnes choses… Oh. Mais… Je vous connais non ? Mais si, vous passez souvent la porte de l’esplanade, non ? » j’écarquille légèrement les yeux « Oh par tous les dieux, je ne voudrais guère vous retenir… » encore une petite couche.. « Outch… aïe » et voilà, ne restait plus qu’à savoir si le poisson allait mordre.

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MessageSujet: Re: Rencontre fortuite contre mauvais temps - Emeric   Rencontre fortuite contre mauvais temps - Emeric EmptySam 13 Juin 2020 - 11:27
Alice m'avait demandé de me rendre au marché pour effectuer quelques commissions. En somme rien de compliqué. De plus, elle ne me donna pas une heure fixe de retour, ainsi je pouvais en profiter pour me balader, même si je n'appréciais pas forcement traîner.

La pluie se mêla à mon devoir. Néanmoins mon panier en osier commence à se remplir. J'ajuste mon chapeau sur ma tête. Mon veston commence à s'alourdir. Je peste en silence. Je souffle. Je fouille dans ma mémoire pour savoir si je n'oublie rien.
J'avance, je regarde, j'observe. Je pense tout avoir. Ma main qui ne tient pas le panier se cale à mon ceinturon.
Il est temps de rentrer, me dis-je en constatant que ce fichu temps ne semble pas se calmer. La petite consolation en évoquant la météo est de voir qu'il n'y a pas une grande foule et qu'il est assez simple de se frayer un chemin.

Une marchande de poisson se met à brailler, un autre énonce le prix de ses fruits, eux se moquent bien du temps.
Je n'ai qu'une hâte, rentrer au manoir pour me mettre à l'abri. Un instant je m'imagine dans ma vie passé, et les galères des jours comme celui-ci.
Bref, je rentre ! J'ai encore tout à prouver que Madame de Valis me fasse pleinement confiance, alors je ne peux pas me montrer nonchalant.

J'accélère le pas la tête baissée pour éviter que les gouttes ne me tombent dans les yeux, lorsque soudain je pousse un gémissement.
Quelqu'un venait de me tomber dessus. Me voilà au sol. Heureusement je parvins à maintenir le panier de sorte à ce que rien de se déverse à terre.
Je fais une petite grimace. Je relève mon chapeau légèrement pour constater qu'il s'agit d'une jeune femme. Elle s'excuse et je l'écoute en agitant mon couvre-chef.
- Ce n'est rien ! Je n'avais pas les yeux devant moi...Je suis fautif également. Répliqué-je en constatant qu'elle souffre de la cheville, et qu'elle peine à se relever.
- Sans doute. Je passe par là car je travaille pour une Comtesse. Ajouté-je d'une voix monocorde qui montrait que je ne suis pas quelqu'un de bavard.

J'hausse des épaules à sa remarque. Bien-sûr il fallait que je rentre. Toutefois je me souvenais que ma Maîtresse m'avait dit qu'en tant que domestique je portais sur mes épaules une partie de son image. Alors voilà, je vais rester pour secourir cette demoiselle.
- Ne vous inquiétez pas. Je ne peux pas vous abandonner, sous cette pluie en plus. Est-ce que vous habitez loin ? Il y a t-il un endroit qui vous permettrez de trouver de quoi vous soigner ? Demandé-je sobrement en l'aidant à se relever en lui offrant mon bras pour qu'elle puisse s'y appuyer.
Je me retrouve à tenir un panier, et avec mon autre bras à soutenir une blessée. Maintenant que dois-je faire ?
Je ne suis pas médecin, et je n'en connais pas. Peut-être trouver un fiacre ?
- Je me nomme Emeric..., est-ce que votre cheville va mieux ? Je me présente et j'attends de voir si elle peut marcher, ou si la douleur est toujours aussi vive.
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MessageSujet: Re: Rencontre fortuite contre mauvais temps - Emeric   Rencontre fortuite contre mauvais temps - Emeric EmptySam 13 Juin 2020 - 19:22


Charmant, pensais-je naturellement, un sourire toujours sur les lèvres. Alors que je me redresse sous celui qui se trouve sous moi, de ce fait complètement humide. J’ignorais être aussi lourde pour entraîner quelqu’un dans un mouvement si léger. Peu importe dans le fond. Je me redresse, tout en soulevant mon pied droit, appuyant sur le sol du bout des orteils avec hésitation. Mon visage se déforme lentement en quelques grimaces de douleur, en soit je n’ai presque rien, mais mieux vaut en rajouter un peu. Par habitude je ne mets pas l’accès sur un quelconque battement cil, je sais que mon regard peut effrayer, et je ne veux pas lui faire peur. Debout, je laisse mes doigts venir défroisser ma robe, ma cape, toujours dans cette position étrange, les bras vide. J’opine d’un mouvement de menton alors qu’il explique être fautif et je retiens de justesse un oui de s’échapper de ma lèvre. Évidemment qu’il est responsable, ce n’est tout de même pas moi la fautive de la place qu’il prenait dans le chemin, si ? Chut. Debout, je laisse mes mains effleurer ma tienne pour finalement croiser mes mains juste devant moi, au niveau de mon ventre.

- « Une comtesse, vraiment ? Cela doit être un travail éprouvant » fis-je simplement en retenant un léger frisson.

Pourquoi la noblesse parvient toujours à avoir les domestiques les plus performants. Il suffit que je le regarde lui et son panier plein et surtout toujours entier après notre chute pour le définir. Peut-être que je me trompe dans le fond, je l’ignore. En tout cas, j’ai eu le bon œil, s’approcher d’un domestique c’est toujours un moyen d’obtenir des informations, de découvrir ce monde à demi marche à peine au-dessus de ma situation. Effleurant des yeux sa silhouette, je ne peux que voir à quel point il doit avoir froid, il n’avait qu’à se muscler davantage, il aurait pu me retenir ET ne pas tomber, enfin. Je ne bouge pas lui non plus, hormis son mouvement d’épaule alors qu’il évoque bien évidemment qu’il ne va pas m’abandonner sous cette pluie et dans mon état. Un nouveau sourire, un léger mouvement de tête sur le côté et je ne peux que déposer une main reconnaissante sur son avant-bras.

- « Que voilà un homme charmant ! » fis-je simplement « C’est rare de nos jours, je vous suis grandement reconnaissante, vraiment » concluais-je en retirant mes doigts de son tissu humide « Regardez-vous, vous êtes trempés ! Suis-je si confuse… »

Je ramène mes mains vers ma poitrine simplement, alors que je viens me frotter légèrement les bras comme pour me donner l’illusion de me réchauffer. Je fais mine de soulever mon pied droit pour essayer de le bouger, nouvelle grimace, j’exagère un peu bien évidemment, mais une femme n’est-elle pas une créature fragile qui doit être protégée ? Il se présente et j’opine une nouvelle fois avec lenteur, prenant le temps de réfléchir, comme si je ne me souvenais pas de mon propre nom. Tendant une main, par habitude comme pour recevoir un baise-main que j’estime qu’on doit aux filles de mon rang.

- « Harmonie, Harmonie de Lys, suis-je enchantée de faire votre connaissance, malgré les circonstances » fis-je lentement « Puis-je abuser un peu de vous ? Avant la fange les rues seraient pleines de calèches, mais de nos jours cela n’existe plus, pour mon plus grand malheur » soufflais-je en récupérant ma main « Bien, peut-être pourriez-vous m’accompagner dans mes derniers achats ? En m’appuyant un peu sur votre bras devrais-je pouvoir marcher et puis après vous viendrez vous réchauffer en ma demeure le temps de sécher un peu, je m’en voudrais de voir une comtesse voir revenir son serviteur dans un si triste état… Vous servez madame… ? » questionnais-je l’air de rien. « Je voulais juste prendre quelques poissons pour le dîner, n’est-ce pas triste de voir ainsi tous les commerçants avec si peu de ressources alimentaires, j’espère sincèrement que ça finir par revenir un jour…. Puis-je compter sur vous, Emeric ? »

J’attends qu’il me propose son bras, tout du moins que je puisse retrouver un équilibre convenable –que j’ai déjà dans le fond, mais je crois que je me suis prise au jeu-. Je m’appuie simplement sur celui-ci pour avancer dans un rythme plus lent, alors que la pluie continue à dégringoler, rendant le sol humide, boueux et accentuant davantage cette odeur de la mer que je n’apprécie guère.

- « Faites-vous souvent les commissions ou dois-je prendre mon sauvetage pour une véritable chance envoyé des Trois ? »

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MessageSujet: Re: Rencontre fortuite contre mauvais temps - Emeric   Rencontre fortuite contre mauvais temps - Emeric EmptyDim 14 Juin 2020 - 10:16
- J'ai commencé il y a peu. Mais j'ai l'impression en effet que ce ne sera pas de tout repos ! Dis-je concernant le travail éprouvant que pouvait être le service d'une comtesse. Pour l'instant, j'apprends encore. Toutefois, de ce que je voyais, il était évident qu'un tel boulot allait demander des choses compliquées pour être à la hauteur. Je me demande même pourquoi Madame de Valis m'avait proposé ce poste sachant d'où je venais. J'avais envie de me montrer digne de sa confiance. Je me suis fais le serment de tout faire pour l'être. Elle est la première à croire en moi pour quelque chose...

J'aide la jeune femme à se lever. Apparemment sa cheville lui fait mal. Confus, je décide de rester avec elle. Aux fleurs qu'elle me jette, je réponds par un timide sourire. A vrai dire je ne sais pas comment réagir, mais c'est toujours agréable. Dans le fond je pense que si je n'avais pas croisé la route de la Comtesse je n'aurais pas agi ainsi.
La pluie tombe toujours rendant la morosité ambiante plus triste encore.
- Ce n'est pas de votre faute. J'étais trempé avant malheureusement. Répliqué-je en passant ma main libre sur mon veston et mon pantalon comme pour le nettoyer d'une façon illusoire.

Vu comment elle agitait son pied, je crois que la douleur persistait. La pauvre. Je fais une petite moue compatissante, et je replace mon chapeau sur la tête pour mieux le visser. Je me présente. En guise de réponse elle me tend sa main. N'étant pas un expert dans les usages, je doute un instant. Ce geste ? Cette demoiselle semble posséder un certain statut, pensé-je.
Je prends délicatement la main, m'incline un peu, et l'effleure du bout des lèvres en l'écoutant décliner son identité. Je me redresse.
C'est une bourgeoise, ou une noble. Je me dis que la meilleure chose à faire est de rester pour l'aider. Hors de question de donner une mauvaise image de ma Maîtresse.
- Madame de Valis ! Soufflé-je doucement au milieu de son petit monologue qui dictait un programme convenable.

- L'honneur est pour moi Madame de Lys, répliqué-je poliment, très bien, faisons-ainsi, je ne trouve rien à redire à votre proposition. Vous pouvez compter sur moi. Ajouté-je sobrement en serrant d'une main le panier qui contenait les courses, avant de lui proposer mon autre bras afin qu'elle puisse l'utiliser pour marcher en atténuant la douleur.

Elle se place de sorte à pouvoir avancer correctement. Lentement nous avançons en prenant garde à ne pas glisser, ni à marcher dans de la gadoue.
- Ce doit faire la deuxième ou troisième fois. Vous savez je suis au service de Madame de Valis que depuis quelques jours. Alors on peut dire qu'il y a un peu de chance sans doute. Dis-je en me disant que cette nouvelle vie allait m'offrir de nombreuses surprises.
Dans cette ambiance pluvieuse, au rythme d'une discussion banale sur les malheurs de la vie et de la cité, Madame de Lys fit ses dernières commissions.

- Est-ce que vous habitez loin ? Demandé-je en remarquant que sa cheville ne semblait pas aller mieux, ne pensez-vous pas qu'il faudrait se rendre chez un médecin ? Seconde question. Si c'était cassé, sans doute souffrirait-elle encore plus, deviné-je sans un être un connaisseur. Marcher ainsi ne fait peut-être qu'aggraver la situation. Toutefois je ne vais pas insister, je dois rester à ma place ! Et elle me suffit.
Voilà que cette maudite pluie prend de l'ampleur, et que le vent se met à souffler.


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MessageSujet: Re: Rencontre fortuite contre mauvais temps - Emeric   Rencontre fortuite contre mauvais temps - Emeric EmptyDim 14 Juin 2020 - 16:10
- « Madame de Valis » répétais-je comme pour mémoriser, laissant mes doigts effleurer mon menton quelques instants.

Irène de Valis était une comtesse de la ville, si ma mémoire ne me faisait pas défaut et elle ne me faisait jamais défaut n’est-ce pas, elle venait de perdre son mari il y a peu. Triste histoire. Avec cette perte elle devenait un très bon parti, ce qui bien évidemment me faisait soudainement de l’ombre, entre une comtesse pleine de richesses et une haute bourgeoise possédant un marais salant qui rencontrait des difficultés à ramener le moindre grain de sel, sans parler de la mine sans ouvrier. Mais cela finirait par changer, le vent finirait par tourner et les dieux par voir cette petite chose si lumineuse que je suis. En une simple conversation non prévue, je faisais la découverte d’un tout nouveau domestique de cette chère Irène, lui qui semblait soudainement en pleine formation, ce qu’il fallait bien l’admettre avait le don de titiller ma curiosité maladive. Pourquoi une comtesse possédant encore des ressources irait embaucher un homme dont l’étiquette n’était pas irréprochable et dont le comportement d’un domestique ne lui collait pas encore à la peau ?

- « Oh. Merci » soufflais je naturellement alors qu’il acceptait ma proposition. Difficile qu’il en soit autrement de toute façon.

À sa manière d’effleurer ma main, à sa façon de se pencher ou d’hésiter, j’avais cette certitude presque enfantine qu’il n’était pas ceux faisant partie de cette multitude de générations de domestique, bien sûr que non. Étais-je même sans doute convaincue qu’il ne savait pas qui j’étais, qui était ma famille, ce qui était fallait-il bien l’admettre quelque peu désagréable. Je n’étais évidemment pas de la première noblesse, comtesse, baronne, châtelaine, non, tout ça n’était plus d’actualité… Mais ça allait bien finir par le devenir, j’en avais la certitude. Enfin, la bourgeoise que j’étais avec son petit marais et sa petite mine ne pouvait bien évidemment pas faire le poids face à une Irène de Valis ou toute autre noble native. Glissant ma main sur le bras proposée, je m’appuyais dessus pour avancer sans y mettre tout mon poids, bien évidemment. Je n’étais pas une professionnelle du simulacre et marcher au rythme d’une autre personne tout en évitant d’y mettre la totalité de sa corpulence, ce n’était clairement pas si simple. Un sourire sur les lèvres, je progresse donc dans la grande rue humide, les bateaux d’un côté, souvent en triste état, les pêcheurs hurlants tous plus forts que les autres en secouant parfois un élément de leur pêche et cette odeur iodée qui vient me piquer régulièrement le nez.

- « Depuis quelques jours, vraiment ? Êtes-vous bien courageux, satisfaire une comtesse au bout de quelques jours, ce n’est pas donné à tout le monde. Devez-vous être sacrément qualifié pour ainsi avoir été embauché. »

On avance, j’alterne entre compliments trahissant une question sans vraiment l’offrir bien évidemment. Les hommes, suffit-il de caresser dans le bon sens pour offrir une conversation agréable à leurs yeux. Noblesse, peuple, clergé, personne n’échappe à cette règle. On avance bien évidemment dans la grande rue et je m’arrête devant quelques étalages, les fruits, les légumes, c’est quelques jours de rares, tout dépend des convois et visiblement cette fois-là… Je laisse un soupir franchir mes lèvres alors que je sélectionne quelques poissons, j’en ferais sécher certains, d’autres seront cuisinés, je ne suis pas certaine de pouvoir me payer beaucoup d’éléments et Francis ne m’emmènera qu’en fin de mois faire découvrir à ses nouveaux clients les performances de Fleur.

- « La qualité n’est pas vraiment au rendez-vous ce jour » fis-je pour justifier les achats raisonnables et non quantitatifs qu’il doit avoir l’habitude de voir « N’est-ce pas triste ?! Dire qu’il y a quelques années encore pouvions-nous tout consommer à outrance avec le goût, le visuel. Triste époque. »

Je secoue doucement la tête à sa question vis-à-vis de la distance qui nous sépare de ma demeure, fort heureusement, je ne vais pas avoir besoin de simuler trop longtemps encore cette difficulté. M’immobilisant un instant, laissant descendre mes doigts en bas de ma cuisse, sur le tissu pour imiter une nouvelle fois une douleur foudroyante.

- « Mh. » fis-je avec lourdeur « Je crois que notre petite balade pluvieuse va en effet prendre fin plus tôt que prévue » fis-je en remontant légèrement les yeux vers lui « Je ne suis qu’à quelques rues, dans le quartier de bourg levant à la limite de la hanse. » Précisais-je « Non n’allons pas déranger un guérisseur pour si peu, je demanderais à un prêtre de regarder ce soir en allant réaliser mes prières. Si d’ici là bien sûr, rien ne s’arrange.» Concluais-je simplement.

D’un geste de la main, celle qui retient déjà les éléments que j’ai achetés, je lui indique la rue à remonter, c’est à l’extrémité du port, il faut tout de même traverser la hanse pour atteindre ma demeure qui se trouve dans un renfoncement. Une belle bâtisse avec un jardin qui manque cruellement de fleur ou de décoration et dont le toit commence fuir… J’en avais presque oublié que pour ça, j’allais devoir trouver une solution.

- « Oh. Si vous me parliez de votre rencontre avec madame de Valis ? Et s’il vous plaît, nommez-moi Harmonie voulez-vous, je n’ai pas de quoi rivaliser avec votre maîtresse, je ne suis pas noble. Je ne possède qu’un marais salant et une mine après tout » tentais-je dans un petit rire mélodieux, puis prenant une mine trahissant une gêne supposée j’ajoute « Pardonnez-moi, je suis bien trop curieuse, votre travail ne me concerne pas et sans doute ne voulez-vous pas en parler ! Alors, oh, je sais ! Parlez-moi plutôt de vous, mh ? Comme ça je ne penserais plus à cette atroce douleur à ma cheville ! »

Un autre petit geste pour le faire tourner, alors que la marche se poursuit et que la pluie redouble si d’effort. Je frisonne légèrement, prendre une inspiration avant d’essayer de réajuster ma cape sur mes épaules et sur le début de ma chevelure. Quel temps, mais quel temps !

- « Les dieux doivent être triste aujourd’hui pour inonder ainsi notre ville » soufflais-je « Là, juste là il faut tourner et nous serons quasiment arrivés ! »


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MessageSujet: Re: Rencontre fortuite contre mauvais temps - Emeric   Rencontre fortuite contre mauvais temps - Emeric EmptyMar 16 Juin 2020 - 10:38

Nous marchons. J'essaye de prendre son rythme. La pluie est vraiment une galère. Nous avançons vers des étables. Et en particuliers chez celles qui vendent des poissons. Je laisse Madame de Lys faire ses emplettes sans m'y mêler. Après tout, ce n'est pas mes affaires. Je regarde simplement.
- Je ne sais pas. Je fais de mon mieux. Vous savez, c'est un peu la chance de ma vie. Pour l'instant je suis encore en train d'apprendre pour pouvoir être présentable. Dis-je à sa remarque concernant mon embauche.
De toute façon je ne sais pas pourquoi Madame de Valis me fit cette proposition. Je n'avais pas cherché à comprendre.
J'avais accepté. J'avais la corde au cou de toute façon, il fallait que j'accepte. Depuis, je fais mon travail du mieux possible sans penser aux restes.

On continue la balade, elle ne fait que quelques maigres achats. Là encore, rien à dire. Je l'aide à tenir sur ses gambettes. J'acquiesce de la tête à ses propos. Il est vrai que les temps n'étaient pas à propice à une grande qualité.
Dans le fond je ne sais pas. Cela fait trop peu de temps que je suis dans cette nouvelle vie pour faire des comparaison. Avant je me contentais de rien, je fouillais dans les poubelles parfois lors des jours d'extrême malchance. Le banal est pour moi la qualité.

J'espère que nous ne sommes pas loin de sa demeure, je lui demande simplement. Je souffle intérieurement lorsqu'elle m'annonce que non. C'est que la pluie m'agaçait. Le vent commençait même à s'en mêler. J'hausse les épaules quant à sa réponse négative sur la visite chez un soigneur.
- Comme vous le souhaitez, me contenté-je de souffler. Je lève la tête pour voir la direction qu'elle me montre du bras. Plus qu'à s'y rendre ! Pensé-je.
D'un petit rictus amical, j'annonce que je suis prêt, et je prends soin de ne pas la brusquer.

Je baisse la tête pour que la pluie me gêne le moins possible. Evidemment, c'est compliqué. En chemin, elle me demande de lui parler de ma rencontre avec Madame de Valis, et m'explique un peu ce qu'elle possède. En somme elle n'est pas noble, mais est d'un certain rang. Quand elle rigole, je souris.
C'est vrai que j'aime pas trop parler de ma rencontre avec ma Maîtresse. Alors, je dérive vers l'autre sujet, même s'il n'est pas très glorieux de parler de moi car ma vie fut simplement bercée par la misère.

- Que dire ? J'ai passé les dernières années dans la rue à survivre, comme beaucoup de gens par ici..., répondis-je en me rendant compte de la médiocrité de mon existence passé. D'ailleurs mon visage s'attriste. La pluie permet de ne pas mettre en lumière ma mélancolie. J'espère que désormais, je pourrais faire quelque chose de bien. Je souffle, et je me mets à lui raconter des banalités sur mon passé, rien de fameux, mais assez pour passer le temps jusqu'à arriver devant sa demeure.
- En effet, c'est bien triste tout ça... Vivement le retour du soleil... Murmuré-je avec un sentiment de satisfaction par le simple fait de pouvoir m'abriter. Je prie pour que le temps se calme lorsqu'il me faudra retourner au Manoir !

Suivant ses indications, j'ouvre un portail qui grince désagréablement. Ensuite, nous traversons un jardin qui je suis certain ne devait pas être si mal lorsque le soleil se montre. Une certitude, cette demoiselle n'est vraiment pas une gueuse. Pas comme moi..., soupiré-je intérieurement alors que mon pas se pose sur la cour pour enfin arriver devant la porte d'entrée.
- C'est un jolie domaine, déclaré-je en la laissant ouvrir. Nous entrons.
Quelle joie de ne plus recevoir des gouttes. Je pose mon panier, et enlève mon chapeau qui ne ressemble plus à grand chose avec ses ailes ramollies. Mes cheveux son plaqués sur ma tête formant des vagues mal coiffées.
Je dénoue le foulard à ma gorge et l'enlève.
- Ma foi, c'est un plaisir que celui d'avoir un toit au dessus de la tête..., dis-je en enlevant mon veston.
- Est-ce que vous avez besoin d'aide ? Je peux m'occuper de vos affaires ?Lui demandé-je modestement, en remarquant ses surprenantes pupilles. Comme les miens, ils sortaient de l'ordinaire, et pouvaient parfois causer quelques méfiances. J'en avais fait l'expérience.

Je n'ose pas lui en parler.
- Allez-vous mieux ?
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MessageSujet: Re: Rencontre fortuite contre mauvais temps - Emeric   Rencontre fortuite contre mauvais temps - Emeric EmptyMar 16 Juin 2020 - 16:17
Il est obéissant, est-ce le cas de le dire, je ne le vois pas commenter mes achats, je sens la pression qu’il émet pour me maintenir en équilibre, je continue de boiter, on avance. Dans un sens, je ne sais pas trop quoi lui dire, j’apprécie d’en savoir plus, mais il semble déjà avoir cette discrétion des anciens domestiques. Raté. La pluie est toujours présente, j’ai même la sensation de la voir redoubler d’efforts, le vent a fini par se joindre à cette étrange danse de l’environnement sans que je ne puisse lutter. Pour un peu, j’ai bien cru manquer de m’envoler. Triste, temps, mais quel temps ! Je ne l’ai pas trop détaillé, lui qui se trouve à mes côtés, je me contente de savoir qu’il est là en soutien pour cette cheville imaginairement douloureuse. Je continue mes petites grimaces, cette incertitude dans mes pas, des petits « outch » qui s’échappent de ma bouche de temps à autre. Il aide à porter mes affaires presque naturellement et j’en viens presque à me dire que celui qui n’est pas formé pourrait former Henriette et peut-être même Bernadette…. La pensée de l’incompétence de mes deux domestiques m’épuise déjà, sans doute avais-je encore un peu d’effort à faire avant de voir mon domaine resplendir comme il le mérite.

Quoi qu’il en soit les achats se terminent, je n’ai pas grand-chose, de quoi nourrir les résidents de la demeure de Lys. Je ne suis pas une grosse mangeuse, Mireille non plus. Il ne répond pas à mes questions alors qu’on entame le chemin du retour, évoque sa pauvre vie d’homme de la plèbe… Survivre, comme beaucoup, oui c’est possible. Je lance un bref regard en coin et je ne parviens pas à imaginer cet homme qu’il décrit comme visiblement insignifiant devenir comme ça, du jour au lendemain le domestique d’une comtesse, doit-il y avoir autre chose. Forcément. Je m’abstiens de commenter, garde mes pensées pour moi, si je veux obtenir des informations, je dois être agréable n’est-ce pas ? J’enroule mes doigts sur son bras, lui indique le chemin à poursuivre avant d’opiner vis-à-vis de cette histoire de météo que j’ai moi-même lancée.

- « Fort heureusement, pour ce mois de l’année le soleil est bien plus présent que la pluie ! » fis-je avec lenteur et un certain engouement « j’adore le soleil et pas seulement parce que les grenouilles sont absentes durant ce temps-là ! » ajoutais-je sans préciser que les grenouilles et moi c’était bien plus qu’une relation de haine viscérale.

Je n’aborde pas l’histoire de cette non-appréciation. Je préfère me concentrer sur cette démarche de boiteuse et sur le domaine qui vient se dessiner un peu plus loin. De là, je peux déjà imaginer mon domaine et constater que le jardin à besoin de quelques travaux, hors de question de voir une flaque de fangeux s’installer devant ma bâtisse. La grille finit par s’ouvrir grinçant dans cette mélodie qui me fait dresser les poils, je grogne naturellement, alors que je m’apprête à ouvrir la bouche pour beugler sur Bernadette qui était pourtant chargée de ce travail durant l’absence d’Henriette. D’ailleurs où est-elle encore celle-ci ?! Je retire la capuche de ma cape de ma tête, abandonne son bras et pousse la porte pour l’ouvrir, j’entre, puis je le laisse entrer.

- « Oui merci, elle le serait encore plus si… » j’ai failli beugler une nouvelle fois, mais je me pince les lèvres « si la pluie ne venait pas dégrader le jardin et salir le sol de nos pas boueux » je décroche ma cape, dépose le panier au sol « Bernadette, où êtes-vous ?! Vous devriez déjà être là !» soufflais-je « Nous avons un invité ! » tentais-je

J’ai ma cape en main qui goutte par terre, un panier dans l’autre, un « invité » qui tient son veston et une domestique complètement absente… Je rêve. J’espère qu’elle n’a pas dans l’idée de me voir moi-même accrocher mes effets et les effets d’un domestique, appartenant à une comtesse ou pas. Je laisse un petit silence, je ne sais pas trop quoi faire… Il me propose de récupérer mes affaires et j’admets avoir une infime instant d’hésitation.

- « Allons, Emeric, vous êtes nos invités ici, pas un simple domestique. » fis-je dans un sourire « BERNADETTTE » finissais-je par dire plus fort avant de voir la blonde arriver. Elle descend les escaliers avec hâte s’arrête juste devant nous.
- « Pardon, pardon madame de Lys, je nettoyais le sol de la chambre de Mireille, donnez-moi tout ça »
Elle récupère la veste d’Emeric, sans même le saluer, ce qui me fait légèrement écarquiller les yeux, enfin bon, au moins fait-elle de manière relative son travail. Débarrassée de mes affaires, du panier, il en est de même pour Emeric qu’elle semble enfin plus ou moins remarquée et à qui elle offre un sourire.

- « Allons venez Emeric, nous allons nous réchauffer non loin du feu, vous savez c’est une demeure féminine ici. Il y a Bernadette ma petite dernière, Henriette qui est de sortie dans les faubourgs depuis plusieurs jours et Mireille notre ancienne » d’un geste de la main, je l’invite à me suivre dans le salon sur la gauche « Ma cheville est encore un peu douloureuse, mais elle me semble moins… Enfin. » je la tortilotte en la souvenant légèrement, grimace « Outch ça devrait aller mieux » je m’immobilise pivote un peu « Bernadette, voulez-vous descendre des affaires pour Emeric, je ne peux guère le laisser… retrouver la comtesse de Valis dans cet état n’est-ce pas ? Et faites-nous chauffer de l’eau pour une infusion »

En rentrant, je ne peux que voir le récipient sur le sol qui réceptionne les gouttes de pluie provenant de mon toit. Nouvelle grimace. J’ai oublié. Large sourire sur les lèvres toujours alors que j’avance dans mon salon, avise mes tapis propres, ma cheminée et les petits objets de décorations. Tout coûte une petite fortune ici, je l’admets certain éléments devraient être réparé, mais de l’argent je n’en dispose plus autant qu’avant. Mieux vaut ne pas y penser, un jour, pourrais-je prendre un bain rempli de sous.

- « Navrée de cet état, j’ai un problème de fuite et malheureusement personne sous la main pour s’en occuper, comptez sur moi pour rapidement remédier à ça ! Avez-vous de la famille Emeric ? Vivez-vous chez la comtesse de ce fait ? »

Je m’installe sur un fauteuil, l’invite une nouvelle fois d’un geste de la main à faire de même, je viens surélever légèrement mon pied qui doit être toujours souffrant en principe.

- « Comment pourrais-je vous remercier de m’avoir ainsi secourue ? »
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MessageSujet: Re: Rencontre fortuite contre mauvais temps - Emeric   Rencontre fortuite contre mauvais temps - Emeric EmptyMer 17 Juin 2020 - 12:14
Je suis bien content d'être à l'abri. Je gratte énergiquement ma chevelure pour recoiffer à la va-vite. Je souffle, je respire. Je me frotte un instant le bras sur lequel la bourgeoise avait pris appui. Elle appelle une certaine Bernadette. Sans doute une domestique. Je me dis que peut-être je pourrai apprendre des petites manières utiles pour l'avenir.
En attendant qu'elle arrive, je propose mon aide à la propriétaire des lieux. Son air surpris me surprend. Puis elle me répond avec un grand sourire en affirmant que je suis son invité et que je n'avais pas à effectuer des tâches de domestique.

Elle s'époumone à héler sa domestique. J'hausse juste les épaules pour répondre poliment et reste silencieux un instant. La pauvre Bernadette risque de se faire sermonner en privé, pensé-je en faisant référence aux façons de ma Maîtresse.
Voilà que la servante descend les escaliers en trombe. Je la suis du regard, et je l'écoute en lui tendant mes affaires.
Au début, elle ne remarque pas ma présence, quand ce fut le cas, je lui offre un petit sourire en inclinant légèrement mon buste.
La bourgeoise me présente alors son personnel. Je pouvais me reconnaître en Bernadette, puisque je suis le petit dernier aussi à être au service de Madame de Valis.

Madame de Lys commence à se diriger vers un salon, je la suis, et observe sa cheville qu'elle gigote pour savoir si elle allait mieux.
- Je vous remercie Madame ! Dis-je à l'attention qu'elle porte à l'apparence que je me dois d'avoir devant la Comtesse. J'ajuste le col de mon habit, un peu mal à l'aise car je venais de me souvenir que la bourgeoise voulait que je la nomme par son prénom. Toutefois, je m'en sens incapable. Du moins pas de suite.

Dans le salon, je remarque rapidement un récipient qui reçoit des gouttes de pluie. Hormis cela, le luxe est présent. En somme c'est un bel endroit.
- Je comprends. Puis il est risqué d'entreprendre les réparations avec ce temps. Je suis certain que vous trouverez rapidement quelqu'un pour réparer ce soucis, commenté-je en m'installant à l'endroit qu'elle m'indique de sa main.
- Malheureusement, je n'ai plus de famille..., répondis-je d'une voix mélancolique en soupirant qui laissait deviner la suite de ma vie avant ma rencontre avec la Comtesse et les nombreuses galères que j'ai traversé.

Je pose mes mains sur mes genoux.
- En effet, je vis au Manoir de la Comtesse. Une petite chambre discrète qui est un grand luxe pour moi vous savez. Là encore, une révélation cryptée sur mon passé et la misère. Une vie de gueux. Je fais une petite moue et un sourire, comme pour garder une certaine dignité. Je ne suis pas à plaindre maintenant.
Je me gratte la nuque, un peu embêté par le fait qu'elle veuille me remercier pour mon geste envers elle.

- Ne vous en faites pas. C'était tout à fait normal. Je suis aussi coupable de ne pas avoir fait attention aussi. Je ne pense pas mériter quoi que ce soit ! Ou juste un petit rafraîchissement pour nous remettre de nos émotions, qu'en pensez-vous Madame ? Répliqué-je d'une voix maladroite n'ayant jamais véritablement connu ce genre de situation en compagnie comme ça d'une bourgeoise, de ce monde que je ne connais pas tout à fait.

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MessageSujet: Re: Rencontre fortuite contre mauvais temps - Emeric   Rencontre fortuite contre mauvais temps - Emeric EmptyJeu 18 Juin 2020 - 0:51
- « Évidemment, le temps m’empêche de recruter un ouvrier, c’est dramatique » fis-je de cette voix un peu théâtrale alors que je me maudissais de ne pas avoir pensée moi-même à cette excuse.

Je m’installe sur le siège, croise les jambes et viens étirer le tissu de ma robe avec perfectionnisme pour éviter le moindre pli. Lui commençait à me parler de sa vie, de sa solitude et moi j’écoutais en prenant cette mine absolument horrifiée, enfin dois-je sans doute exagérée, oui sans doute. Ainsi, ma tête se soulève et s’abaisse pour opiner, mes lèvres se plissent, se pincent comme pour souligner une maladresse, une inquiétude. Faut-il être sensible pour mieux s’intégrer, ou au minimum le paraître. Ainsi, ne puis-je que faire voltiger une main jusqu’à mon front, le frottant légèrement l’air sincèrement soucieuse.

- « C’est horrible ! » affirmais-je sans le moindre scrupule « Cette satanée fange a pris bien trop de vie, n’est-ce après tout, pas nous l’œuvre des Dieux ? La mort est bien trop présente, mais faut-il oublier désormais, oublier et avancer, c’est ainsi que la vie doit se poursuivre »

Notamment avec Irène de Valis, mais ça je ne le rajoute, je le pense suffisamment fort pour être certaine qu’il percevra le sous-entendu. Je ne peux m’empêcher de lancer quelques brefs coups d’œil vers la porte qui est toujours vide de la silhouette de Bernadette, si bien que j’en viens presque à regretter Henriette. Ainsi il réside au domaine, dans une chambre pour lui tout seul, la comtesse est bien trop généreuse, Henriette et Bernadette en partage une, n’allais-je tout de même épuiser des draps qui coûtent un bras pour des domestiques. Enfin, peut-être que si elle faisait un effort, cela pourrait devenir une récompense. Je me promets d’y songer, alors qu’un fin sourire s’étire sur mes lèvres et que je viens tapoter le bout de mes doigts ensemble, juste devant mon buste.

- « C’est merveilleux de voir à quel point, même la noblesse à désormais le cœur sur la main ! »soufflais-je sans en penser le moindre mort « Une chambre juste pour vous, de quoi vous reconstruire et oublier votre terrible passé » ajoutais-je sans sur jouée, mieux valait paraître complètement sincère « Avez-vous déjà pensé à la remercier ? » le questionnais-je pleinement curieuse d’imaginer comment celui qui s’était retrouvé à la rue et maintenant dans un domaine de l’esplanade pensait la remercier « Je suis certaine qu’elle n’a fait aucunement cela pour des remerciements » là je mentais, on ne faisait jamais rien sans rien « Mais, suis-je convaincu que vous cherchez déjà un moyen de vous montrer redevable, me trompais-je ? »

En parlant de rafraîchissement, Bernadette, faisait –enfin- son apparition, en retard comme souvent, mais visiblement satisfaite du plateau qu’elle a préparé et où elle a glissé des galettes sucrées qu’elle réalise. S’il faut bien lui laisser une qualité, c’est que la cuisine est un art qu’elle maîtrise, est-ce sans aucun doute son unique atout… Atout qui me coûte une véritable petite fortune chaque mois. Elle pousse une petite table entre nous, ronde, et y vient déposer le plateau contenant les deux tasses avec l’eau chaude et un assortiment de plantes à infusion, ne reste-t-il plus qu’à choisir.

- « Voilà madame, j’espère que cela vous conviendra. »
- « Bien, bien… Mais n’avez-vous pas oublié quelque chose ? »

Elle me regarde, je la regarde, elle regarde son plateau, je la regarde encore. Qu’est-ce qu’elle peut m’agacer quand elle fait semblant de ne plus se rappeler. Son regard vient scruter le domestique dont les vêtements humides se transfèrent sur le tissu du fauteuil. Non, vraiment, elle ne voit pas ? Je laisse un soupir fuir mes lèvres, me penche en avant pour récupérer ma tasse que je viens saupoudrer des plantes que j’affectionne particulièrement. De quoi me détendre un infime instant.

- « Les vêtements pour monsieur Emeric, le domestique de madame De Valis, vous vous souvenez Bernadette ? Ce que je vous ai demandé en arrivant. »
- « Oh oui, mais il faut monter à l’étage » qu’elle me dit la mignonnette dans cette grimace enfantine… Je crois à une plaisanterie, mais non… Le rire ne vient pas. « Cela ne peut vraiment pas attendre ? » ajoute-t-elle devant mon regard qui s’agrandit « Non ? Vraiment… Bon… Je vous reporte cela rapidement, Emeric. »
- « Bien évidemment, bien qu’avec vous j’ai le sentiment qu’il ne faut pas être pressé… »

Elle m’offre un sourire que je lui rends, alors qu’elle incline la tête pour disparaître. Je sens que ce n’est pas s’arrête en bas des marches, ce n’est pas possible.

- « Et ouiiii Bernadette, il faut monter, houlala de si nombreuses marches »

Un soupir bruyant et la voilà enfin qui monte à l’étage. Vraiment, Henriette me manque. Je laisse parcourir mes prunelles sur Emeric, hésitante, je me demande si une comtesse est exigeante, mais il ne semble pas avoir envie de trop évoquer le sujet, bien faut-il déjà gagner sa confiance.

- « Pardonnez Bernadette, elle est très bonne cuisinière, mais pour le reste… Enfin, nous avons tous nos défauts et nos qualités n’est-ce pas ? Si vous m’évoquiez vos passions, vos rêves ? Bien que je vous l’accorde, devenir un domestique d’une comtesse c’est déjà… » je fais un signe de ma main au-dessus de ma tête comme pour évoquer un niveau « L’infusion vous convient-elle ? » je fais un petit sourire en coin « Une fois au sec dans des vêtements, je ne vous retiendrai pas bien longtemps, tenez si vous voulez Bernadette pourra même vous raccompagner, cela lui fera faire son sport de la journée ! » parce qu’entre nous, je trouve que malgré la famine je la soupçonne d’être la responsable de l’amaigrissement de mes réserves qui sont bien les seuls à s’amoindrir. Fort heureusement ça, je ne le dis pas à voix haute.

Je viens souffler sur le dessus du liquide, pour venir avaler une longue gorgée bien chaude. Visiblement, j’avais raison, avec elle il ne faut pas être pressé.
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MessageSujet: Re: Rencontre fortuite contre mauvais temps - Emeric   Rencontre fortuite contre mauvais temps - Emeric EmptyJeu 18 Juin 2020 - 12:49
Je suis bien installé. Un peu mal à l'aise. Pour dire vrai je ne sais pas trop comment me positionner. En attendant j'explique que je n'ai plus de famille. Elle répond. Je soupir brièvement pour confirmer ses dires. En effet, c'est horrible. Oui, la vie doit se poursuivre, comme elle dit. Pour moi ce sera avec la Comtesse en lui offrant une partie de ma liberté. Bizarrement la liberté comme je la possédais n'avait pas grand intérêt. Alors je n'ai pas souffert lorsqu'il me fallait la perdre à moitié pour vivre mieux.
Mon attention se porte sur ses ongles qui se choquent quand elle se met à commenter ma condition auprès de la Comtesse et la chance que j'avais qu'elle me donne une chambre. Une chambre de bonne toute simple qui suffisait à mon bonheur.

Comment la remercier ? Je n'en ai pas la moindres idées. Le moins que je peux faire est surement de faire de mon mieux et respecter ses attentes.
- Savez-vous comment je pourrai la remercier ? Osé-je demander en sentant peser sur moi une certaine de pression douloureuse, comme une reconnaissance que je ne suis pas capable d'exprimer vis à vis de Madame de Valis. Nettoyer le sol, faire ses courses, et autres tâches ingrates, que je puis-je faire de plus pour la remercier si ce n'est de les accomplir avec le plus grand zèle du monde.
- Car vu ma condition, je ne sais pas. Pesté-je après moi et mon existence passée, je viens de recevoir un coup sur la tête et mon orgueil.

La domestique de Madame de Lys fait son apparition. Elle installe une table entre sa Maîtresse et moi. Je l'observe faire, intéressé par ses gestes et sa discrétion.
Mais voilà que survient un petit affrontement entre la bourgeoise et la servante. Je ne dis rien. Bernadette me regarde, je lui souris aimablement pour l'aider, et la soutenir !
Madame de Lys attrape sa tasse, j'en fais de même quand celle-ci éclair sa servante sur ce qu'il manquait. Bernadette répliqua rapidement.
Nouvelle réprimande !
- Merci ! Soufflé-je du bout des lèvres en mon montrant respectueux juste avant qu'elle ne s'éclipse.

La chaleur qui émane de la tasse que je tiens entre mes mains me fait un grand bien. L'odeur est agréable aussi, de quoi oublier cette sortie sous une pluie désagréable.
J'écoute la bourgeoise. Etrangement son geste pour commenter mon poste de domestique auprès d'une comtesse fait naître un petit sentiment de fierté chez moi, l'impression d'une réussite.
Je souffle un peu au dessus de la tasse de thé.
- C'est un coup du sort si j'ai ce poste Madame. Dans le fond je n'ai rien fait pour le mériter. Elle a fait preuve de gentillesse, alors que j'étais mal en point dans un caniveau. Répliqué-je, d'ici quelques jours, qui lui interdirait de me virer, après tout, elle aurait tout à fait le droit, comme vous dites, son rang oblige une exigence qui se montrerait impossible à assumer pour quelqu'un comme moi. Ajouté-je dans un certain dépit, en buvant quelques gorgées.

- Excellent Madame. Bernadette a vraiment du talent. Dis-je en toute sincérité pour également donner un coup de main à la domestique auprès de sa Maîtresse.
- Je ne sais pas si j'ai des rêves, jusqu'à aujourd'hui, je n'ai rien trouvé qui suscite un grand intérêt pour moi... J'aime l'art..., expliqué-je maladroitement car c'est vrai, je ne sais pas. Quelques gorgées.
Je laisse la chaleur parcourir ma gorge. C'est délicieux.
- Avec plaisir Madame de Lys. Mais je ne voudrais pas que cela vous moleste si vous avez besoin d'elle.
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MessageSujet: Re: Rencontre fortuite contre mauvais temps - Emeric   Rencontre fortuite contre mauvais temps - Emeric EmptySam 20 Juin 2020 - 19:24
Il ne sait pas. Cette information ne tombe pas dans l’oreille d’une sourde et j’en tire une grande satisfaction, mon idée commence à germer et je ne peux que m’imaginer déjà la manière dont je vais amener tout ça. Je n’en dis rien cependant, affiche un sourire tout en m’agaçant de la lenteur de Bernadette, je dois vraiment trouver une solution pour la faire s’activer un peu. Elle n’a d’ailleurs pas tardé à pointer son nez, fort heureusement pour elle. S’en suit nos petites chamailleries habituelles, bien évidemment à cause de son comportement et de son manque de savoir être et faire sans doute aussi. Mon regard s’est durci comme d’habitude, ce n’est que lorsque je passe de l’un à l’autre que je réalise pleinement la situation cocasse. Je critique ma domestique, devant un domestique qui doit sans aucun doute connaître les mêmes réprimandes ou tout du moins les mêmes tâches. Bien que lui devait avoir une motivation sans faille si la dame de Valis l’avait vraiment sorti de la boue des trottoirs. Comment le regard d’une grande dame pouvait véritablement s’intéresser à ce qui se passe à nos pieds ?

J’avais récupéré ma tasse, non sans insister pour voir Bernadette monter à l’étage et récupérer quelques affaires, inconsciemment j’espérais qu’elle n’allait pas redescendre avec les plus vêtements de père de ou mon défunt mari. Enfin peu importe. J’avalais une gorgée, ne pouvant m’empêcher de sourire à celui qui complimentait les réalisations de ma domestique, était-ce une forme de soutien ou une phrase pleine de sincérité, je ne parvenais pas à le définir clairement. Croisant les jambes, tout en réajustant le moindre pli de ma robe, je lâchais un soupir, alors que l’ensemble particulièrement humide commençait à devenir presque désagréable. Un bain voila ce dont je rêvais sur l’instant, un simple bain d’eau chaud avec ce savon du mari de la prêtresse dont je n’entendais que du bien.

- « Allons, allons » répliquais-je en descendant ma tasse chaude au niveau de mes genoux, dont un est légèrement surélevé par rapport à l’autre « Je ne vois pas pourquoi elle s’ennuierait à tout vous enseigner pour finalement vous remercier. Néanmoins, si cela devait arriver, n’hésitez pas à venir frapper à ma porte. Les hommes domestiques sont rares de nos jours et j’admets que cela manque drastiquement d’une présence masculine dans cette demeure » soufflais dans un sourire sans doute énigmatique « Quoiqu’il en soit, si vous voulez un conseil, la discrétion est la meilleure arme que vous possédez ça et l’effet de surprise, ainsi ai-je en effet ma petite idée sur un moyen de la remercier pour ce don de la vie qu’elle vous fait, n’est-ce pas ? »

Je viens porter le liquide à mes lèvres, prenant le temps d’inspirer les effluves qui se dégagent du mélange de plante et d’eau chaude. Il n’y a pas à dire, cela reste mon petit plaisir pas trop cher, mais tellement agréable que je pourrais difficilement m’en passer désormais. Alors qu’il m’annonçait apprécier l’art, je ne pouvais que lâcher un petit rire, allait-il parfaitement dans mon sens, un peu trop sans doute pour que je trouve ça n’être que le fruit du hasard. Un signe des Trois ? Une intelligence qui pointe soudainement son nez pour un homme de la rue ? Difficile à dire. Quoi qu’il en soit, je laissais de nouveau la tasse reposer sur mon genou, avant de reprendre la parole brièvement.

- « L’art vous dites ? Comme c’est amusant, cela rejoint mon idée pour votre dame » fis-je avec un calme remarquable « Voyez-vous toutes les toiles de la demeure sont de moi, je suis passionnée par la peinture, mais cela fait un temps fou que je n’ai eu l’honneur d’avoir modèle. Quoi de plus symbolique pour une noble dame que de se faire représenter n’est-ce pas ? De quoi marquer dans le temps et les années s’écoulant un souvenir qui lui ne bougera aucunement… Bien sûr tout cela à un coût, vous vous en doutez.. » je laissais un petit silence demeurer, simplement le temps pour lui d’envisager la fameuse dépendance qu’il devait sans doute entrevoir comme gigantesque « Mais comme je vous dois un service, n’est-ce pas ? Oui après tout êtes-vous venus au secours de cette fâcheuse cheville, non ? » un large sourire alors que la tasse vient rejoindre mes lèvres « Alors, qu’est-ce que vous en pensez ? Mh ? »

Je lui laisse le temps de réfléchir, c’est de toute façon le moment que Bernadette a choisie pour redescendre les marches dans une multitude de soupirs, afin de sans doute, souligner son épuisement d’avoir dû autant faire de sport en une seule et unique journée. Pauvrette. Les bras sont chargés d’un pantalon de qualité, de chaussures, d’une chemise claire avec doublure pour éviter le froid de s’infiltrer, mieux, elle a même pensé à une cape parfaitement masculine brodée à sa base de petit filet d’or. Là, elle a fait un peu trop fort, mais je n’en dit rien, la laisse approcher et présenter l’ensemble au petit domestique.

- « Est-ce que cela te convient, Emeric ? » fit-elle simplement en dépliant l’ensemble avant de le déposer juste à côté « Il te suffit juste de te placer derrière le paravent et tu seras au sec ! » ajoute-t-elle comme pour souligner qu’il ne fallait pas compter sur elle pour rapprocher l’élément jusqu’à lui « Pas si difficile, non ? »
- « Bernadette » soupirais-je « Laissons le temps à Emeric de réfléchir à ma proposition, puis vous le raccompagnerez »
- « Sous cette tempête ?! » s’offusque-t-elle dans un sursaut « Mais je vais être trempée »
- « Merci de votre implication pour le confort de nos invités, Bernadette. »

Elle me regarde et soupir brièvement, avant de finalement se résoudre.

- « Je vais chercher ma cape à l’étage et je t’attends à l’entrée Emeric. »

Elle disparaît rapidement vers l’étage, non sans râler dans des murmures que fort heureusement pour elle, je n’entends pas.
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MessageSujet: Re: Rencontre fortuite contre mauvais temps - Emeric   Rencontre fortuite contre mauvais temps - Emeric EmptyDim 21 Juin 2020 - 9:11
- Merci, dis-je, sans vraiment savoir quoi dire quand elle me propose de venir frapper à sa porte si jamais le sort continuait à s'acharner avec moi et que Madame Valis décide de se passer de mes services. Je ne savais pas trop ce que je pense de tout ça. Mais cela me fait chaud au coeur. Je prends note des conseils de Madame de Lys en lui prêtant toute mon attention, en serrant entre mes mains la tasse de thé.
- En effet, c'est un don de la vie, soufflé-je en imitant la propriétaire des lieux pour boire quelques gorgées de la boisson que je tiens fermement.

En revanche, je n'ai pas d'idée pour remercier ma Maîtresse de m'avoir sauvé. Alors, je me dis que mon interlocutrice en aura une, et apparemment c'est le cas. Au milieu de la discussion je parle de ma petite passion naissante pour l'art et la peinture. Cette-dernière je la dois à la Comtesse qui aime peindre dans son jardin.
J'hoche la tête quand elle souhaite que je confirme ce que je viens de dire. Je regarde les toiles dans la pièce, la bourgeoise m'explique qu'elle sont toutes ses oeuvres. Je suis impressionné, même si je n'y connais rien. Je suis bien incapable de deviner les techniques et autres façon de faire.
Je ne l'interromps pas, elle me parle alors de son idée. Elle me propose d'immortaliser Madame de Valis. Une idée excellente, pensé-je en buvant discrètement.

L'arrivée de Bernadette m'empêche de répondre. Elle apporte des vêtements qu'elle me présente en étant à bout de souffle. Je peux la comprendre, le rôle de domestique n'est pas de tout repos. Je souris légèrement en l'écoutant me présenter les pièces.
Je tiens la tasse au dessus de mes genoux.
- Ce sera parfait. Répliqué-je en posant mes yeux sur le paravent, ce ne sera pas difficile je crois, merci beaucoup Bernadette, merci Madame de Lys. Ajouté-je en demandant du regard l'autorisation pour me rendre derrière le paravent avant de m'y rendre, et de me changer.

Je peux entendre la discussion entre Bernadette et sa Maîtresse, cela me permet d'imaginer ce qui m'attend à l'avenir, non, je crois que moi jamais je n'oserai discuter un ordre. Comme pourrai-je oser après ce que la Comtesse a fait pour ma misérable existence ?
- D'accord Bernadette ! Clamé-je alors qu'elle disait m'attendre à l'entrée. Je termine de m'habiller, et je fais mon apparition devant la bourgeoise.
- C'est avec plaisir Madame que je demanderai à ma Maîtresse si elle veut bien vous servir de modèle, ce serait je crois une remarquable façon de lui exprimer ma gratitude. C'est une proposition qu'il serait stupide d'ignorer pour quelqu'un comme moi. Annoncé-je avec une certaine allégresse en récupérant ma tasse pour la terminer en restant debout un peu précipitamment, cela fait du bien d'être avec des affaires secs, je vous les rapporterai au plus vite ! Promis-je en inclinant mon buste pour la remercier plus par le geste que par les mots. Je ne peux que vous souhaiter de vous rétablir au plus vite.

J'entends Bernadette qui descend les marches. J'implore le ciel pour qu'il fasse se calmer cette pluie et cette tempête juste un instant, juste le temps d'arriver au Manoir. Je repose la tasse que je viens de finir.
- Je vous souhaite une bonne fin de journée Madame de Lys, et vous présente mes respects ! Dis-je humblement en attendant un geste ou une parole m'autorisant à rejoindre Bernadette. Ma condition m'y oblige. Lorsque c'est le cas, je récupère mes affaires, et je rejoins la domestique devant la porte.
- Je crois que je suis prêt, j'ai mes affaires, et le panier avec les courses est là. Soufflé-je avec un peu plus d'aisance.
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