Nom : Sagard
Prénom : Astrid
Age : 33 ans
Sexe : Féminin
Situation : Naufragée - veuve
Rang : Milicienne de l'interne
Lieu de vie : Marbrume
Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs : (voir topic Système Rp & Xp - Carrières)Carrière de la milicienne :
HAB +1
ATT +1
PAR +1
TIR +1
Compétences et objets choisis : (voir topic Système Rp & Xp - Compétences)Compétences :
- Monte - Niveau 1
- Indifférence - Niveau 1
- Violence forcenée - Niveau 1
- Réflexes éclairs – Niveau 1
Objets :
- Épée courte
- Tenue de milicienne
- Cuirasse usée
- Bottes usées
- Anneau de mariage
Sur mon passage, les murmures s'élèvent.
C'est la naufragée. La réfugiée. L'étrangère. L'hérétique. Je sens leurs regards sur moi. Ils me scrutent comme si j'étais une bête, un Fangeux qu'ils ont l'occasion d'étudier de près sans risque pour la première fois. Ils ne me craignent pas – qui aurait peur d'une femme maigre et affaiblie? Et c'est sans doute la raison pour laquelle ils se permettent cette curiosité malsaine, voire cette haine anticipée. Qui je suis pour eux n'a aucune importance. Ils ne voient qu'une bouche de plus à nourrir. Beaucoup d'entre eux me détestent sans même m'avoir adressé la parole. Et je partage leur sentiment.
Depuis que je suis arrivée ici, je n'ai qu'une envie – et elle n'est pas de sympathiser avec les habitants de cette cité. Je veux prendre les armes et me venger contre l'injustice de cette vie en abattant ma lame encore et encore. Je veux crier ma colère, hurler mes questions et exiger des réponses.
Qu'est-ce qu'une mère sans enfants? Qu'est-ce qu'une épouse sans mari? Qu'est-ce qu'une femme dont le corps a été souillé?Je vois déjà les miliciens me rire au nez et me traiter de suicidaire. Les miens, ceux d'Hendoire, n'ont rien dit, pour leur part. Ceux qui m'ont connue alors que j'étais une simple éleveuse de chevaux entourée d'un époux bienveillant et d'une marmaille sans cesse grandissante, ceux qui ont vu mon mari et quatre de mes enfants être dévorés par les Fangeux sans que l'on puisse y faire quoi que ce soit, ceux-là comprennent. Ceux qui ne m'ont connue qu'à bord du
Firmament, juste assez longtemps pour voir mes petits être emportés par la faim et la fièvre, pour ne rien dire lorsque des hommes plus forts et plus puissants qu'eux ont décidé que mon corps leur appartenait, que la fin justifie les moyens, ceux-là, s'ils ne comprennent pas, ne m'accordent pas assez d'attention pour s'opposer à mes ambitions. Et certains le regretteront un jour.
***
Cette nuit-là, comme beaucoup d'autres, je n'arrive pas à fermer les paupières. Les autres, même ceux qui seraient le genre à attendre que je sois endormie pour mieux pouvoir profiter de moi, dorment à poings fermés. Certains ronflent, mais il s'agit d'un bruit que je n'entends plus depuis longtemps – sans doute le dois-je aux innombrables jours passés sur le
Firmament. L'entraînement a été brutal et particulièrement épuisant, et je ne compte plus les ecchymoses qui couvrent mon corps. J'aurais dû m'écrouler de fatigue dès que je me suis assise sur ce lit, mais mes yeux restent grands ouverts. Je suis en colère. Contre tout le monde, mais surtout contre moi. Je sais à peine utiliser la lame qu'on a enfin mise entre mes mains. Les insultes de la part des miliciens fusent, mais je ne peux même pas donner tort à ces imbéciles. Pas encore.
Je revois le visage de ces hommes, de tous les hommes, et je sens une boule de rage se former au creux de mon ventre. Je tente de fermer les yeux pour me maîtriser. Du bout des lèvres, je murmure leurs noms en regardant le plafond :
Anna. Erik. Dahlia. Magnus. Liv. Solveig. Svend. Je caresse mon alliance, seul véritable objet de valeur – sentimentale – que je possède encore :
Einar.Petit à petit, dans la pénombre et le silence, je m'apaise. La terreur du Fléau, le chaos des tempêtes, la violence des homme, l'ignorance des inconnus, les insultes des miliciens, tout s'estompe momentanément. Les Quatre m'accordent quelques secondes de grâce et me permettent de galoper de nouveau dans les prairies bordant ma ville natale, de chanter une berceuse à mes enfants et de m'esclaffer devant les pitreries de mon mari. Alors que je survis dans l'attente de mourir, en cet instant, je revis véritablement. Jusqu'à ce que le sommeil me gagne et que le jour se lève.
Un jour de plus parmi tant d'autres.
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