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 Un bain parfumé (terminé)

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Desmond de Rochemont
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MessageSujet: Un bain parfumé (terminé)   Un bain parfumé (terminé) EmptyMer 30 Sep 2020 - 23:44
1 mars 1166:

Aujourd’hui est un grand jour, pour la première fois depuis bien longtemps, je suis invité officiellement dans une maison noble de l’Esplanade et pas n’importe laquelle, mais une des plus influentes, les Rougelacs. D’habitude je suis mandé en catimini pour remplir quelques missions peu glorieuses pour les nobles, on me tolère car le même sang bleu coule dans nos veines, et aussi parce que je suis utile, mais ma sinistre réputation en tant qu’assassin de mon frère ainé est toujours présente dans les têtes et je vois bien qu’ils se méfient de moi.

Si j’ai l’appuie de cette célèbre maisonnée, tout ceci sera derrière moi, de plus qui dit une alliance, dit également un travail stable, qui me permettra d’éponger toutes les dettes que doit à mes cousins, qui m’ont bien aidé alors que j’étais sans le sou à mon arrivée à Marbrume, après que les Fangeux aient attaqués mon domaine, tuant tout le monde.

Aujourd’hui, il ne me reste plus que quelques pièces, mais si tout ce passe bien, tout ceci sera derrière moi. Je dois donc réaliser un investissement et prendre un bain parfumé. Cela peut sembler frivole, mais on m’a dit que le chef de maisonnée, un certain Victor est une personne se souciant de son apparence et je dois en faire de même.

Je prends donc le chemin de la Balsamine, un établissement réputé pour ses bains et prostituées, il est assez proche du port, dans le quartier de la Hanse assez abordable pour ma pauvre bourse mais pas assez pour que n’importe quel gueux puisse y aller. Quand j’étais encore à la tête de mon domaine, je n’y serai aller pour rien au monde, préférant les établissement plus luxueux, mais maintenant, je ne peux plus me permettre de faire la fine bouche. De plus, je n’ai pas les moyens de me payer un moment avec une fille de joie, juste une aide pour un bain.

Il ne me faut que quelques dizaines de minutes pour rejoindre mon objectif et je vois devant moi un bâtiment d’un étage. J’ai pris soin de me munir d’un bouquet de balsamine, pour avoir droit à un service gratuit et j’entre dans ce qu’il semble être une salle de jeux avec sept tables. Je me dirige vers le comptoir et demande au serveur, un homme jeune mais avec déjà des cheveux blancs :

J’ai pris rendez-vous pour un bain.

Ce dernier regarde une femme d’un certain âge dans la pièce qui lui fais un simple signe de tête et le serveur regarde à son tour un gars avec une épaisse barbe qui m'indique que je peux m’approcher. Je suis impressionnée car tout cela semble parfaitement rodé pour ne pas gêner les joueurs aux différentes tables et j’arrive ainsi aux pieds de l’escalier. Il m’indique alors :

La pièce où se trouve la baignoire est la deuxième sur votre gauche. La jeune fille ne va pas tarder à vous rejoindre. N’oubliez pas les règles de l’établissement, tripoter, c’est payer.

Je hoche la tête, il faudra vraiment que je fasse attention, d’habitude, j’ai les mains baladeuses, mais je n’ai pas de quoi payer un extra, je vais devoir rester sage comme une image.

Je monte donc à l’étage, rentre dans la pièce qui m’a été assigné et attends à l’intérieur, le bouquet toujours à la main, curieux de savoir qui va arriver, une blonde, une brune, tout me va, mais pas une rousse, elles ont trop un fichu caractère.


Dernière édition par Desmond de Rochemont le Mer 23 Déc 2020 - 17:02, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Un bain parfumé (terminé)   Un bain parfumé (terminé) EmptyJeu 1 Oct 2020 - 1:31
Un long bâillement échappa à la jeune femme qui s'étirait devant la fenêtre. Elle avait veillé très tard et s'était malgré tout levée comme ses camarades pour donner un coup de balai dans la salle principale dès le lever du jour, il lui semblait donc que ses quelques heures de sommeil étaient déjà loin derrière elle. Pourtant Ombeline se sentait étrangement en forme et prête à assurer une soirée normale.
Peut-être pour l'épargner un peu, ou simplement parce qu'elle était celle qui se plaignait le moins de cet exercice, quoi qu'il en soit on lui avait collé d'office le client qui devait venir pour un bain. Pas vraiment besoin de ses yeux pour savoir quoi faire et elle avait le nez assez affuté pour déterminer quelle fiole ou savon utiliser sans se tromper, et surtout si son client était prêt à retourner à la civilisation sans sentir le cheval mort. Elle était toute désignée.

Délaissant sa robe rouge pour ne garder qu'une la mince chemise blanche qui lui battait les genoux, elle prit soin d'attacher ses cheveux dans une natte brouillonne mais bien pratique qui lui dégageait le visage. Lorsque l'une de ses consœurs vint frapper à la porte, elle était prête.

Aller la mirotte, à toi de jouer. Madame voudrait que tu nous le ferres un peu, parait que c'est un chevalier qui est venu se faire reluire. On ne sait jamais, il pourrait se montrer un peu moins pingre si t'arrives à le faire changer d'avis ? plaisanta Mahaut en s'adossant au montant de la porte, un sourire aux lèvres.

Eh ben tiens... Si on m'avait dit un jour que mes yeux d'aigle serait un argument pour faire venir du sang bleu en toute discretion, je n'y aurais pas cru ! Il a l'air de quoi ?

Il passe à peine dans les portes. En largeur ET en hauteur. Je pense qu'il pourrait te casser en deux rien qu'en éternuant alors fais bien gaffe à ce qu'il ne te marche pas dessus par erreur.

La brunette bourra l'épaule de son aînée d'un coup vengeur mais se fendit d'un sourire en imaginant le ridicule de la scène. Elle n'était pas bien grande elle-même, mais s'il fallait qu'elle s'effraye du premier type venu la dépassant d'une tête...
Armée d'un petit seau avec deux brosses, des linges, du savon et un flacon d'huile parfumée, Ombeline quitta sa chambre pour se rendre dans la salle d'eau. À peine le seuil franchit, elle distingua la silhouette immense qui se découpait sur la lueur chiche du petit feu de cheminée qui avait été allumé. Elle ne put retenir un haussement de sourcil : il était réellement gigantesque.

Eh bien, j'espère que je n'aurai pas besoin d'un escabeau pour atteindre vos épaules, messire ! fit-elle en lui tapotant l'avant-bras, à la fois pour se signaler et pour être certaine de bien le situer dans l'espace. Entrez, et dites-moi si la température de l'eau vous convient.

Ombeline ne faisait jamais sa prétentieuse, mais elle avait déjà partagé la couche de plus noble qu'un chevalier et si un minimum de décorum était toujours apprécié, elle ne s'embarrassait pourtant jamais de trop de courbette, au littéral comme au figuré. Celui-là pouvait bien faire la taille d'un ours qu'elle ne changerait pas ses habitudes pour autant. Ce fut donc parfaitement à son aise malgré sa vue presque nulle et la carrure de son client qu'elle s'approcha de la grande cuve. D'une main elle en épousa le contour pour se guider, déposa le seau à son pied et trempa deux doigts pour s'assurer elle-même que l'eau avait été bien chauffée.
Sa mission était double : aider son client à se récurer jusque derrière les oreilles tout en le mettant à l'aise, pour qu'il se détende et qu'il revienne possiblement. Elle n'avait pas besoin de retirer son vêtement, ni d'accepter la moindre caresse, mais elle avait pour ordre tacite de se montrer agréable. Un ordre qu'elle n'avait pas de mal à exécuter tant que les hommes se montraient corrects. Lorsque ce n'était pas le cas... Disons que le sobriquet d'Indocile qu'un certain prêtre bien énervé qui avait donné lui correspondait parfaitement.

Revenant d'un pas léger vers le chevalier - elle allait toujours pieds nus lorsqu'elle était à l'étage - elle lui tendit une main pour l'inviter à s'approcher un peu plus d'elle.

Si les laçages de votre vêture vous résiste, je peux peut-être m'en occuper ?

Une façon bien trop élégante de dire qu'elle était toute disposer à lui retirer ses vêtements si le cœur lui en disait. Après tout, n'était-ce pas là le cœur de son métier ?
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MessageSujet: Re: Un bain parfumé (terminé)   Un bain parfumé (terminé) EmptyJeu 1 Oct 2020 - 22:39
Je sens quelque chose au niveau de mon avant-bras et je me retourne surpris car je n’avais même pas entendu la porte s’ouvrir. Je vois une jeune femme, menue, cheveux noirs et des yeux curieusement gris. Plutôt jolie, habillé très simplement d’une chemise blanche ne cachant pas grand-chose, elle possède un certain charisme et on a immédiatement envie de la protéger et de la chérir.

Je me secoue pou résister à son emprise, me concentrant sur mes paroles plutôt que sur son apparence et je lui réponds :

Pas besoin d’un escabeau, je vais m’assoir pour que ce soit plus facile pour toi.

Je touche ensuite l’eau chaude de ma main et je la trouve à mon goût, je lui indique donc :

La température me convient.


D’ailleurs elle vérifie par elle-même puis me demande si je souhaite de l’aide pour enlever mes vêtements et j’hésite sur ma réponse. Pour gagner un peu de temps, je lui tends le bouquet que j’ai apporté, ne sachant pas trop comment faire, c’est surement la première fois que j’en offre à une prostituée et je ne sais vraiment pas quoi dire. Finalement je décide d’y aller simplement et je lui annonce :

Tiens, c’est pour toi.


Voilà, j’attends donc qu’elle le prenne avant de répondre à sa sollicitation :

Je me suis habillé tout seul ce matin, mais ici, j’ai peur de casser quelque chose, je peux bien une aide pour la chemise, tu vas devoir me guider.

Je me plie donc en deux et lui tend une manche, y allant doucement pour ne rien faire tomber. Dans ma chambre à l’auberge, j’ai déjà enlevé tout ce qui risquerai de me gêner, mais ici il y a quelques bibelots et je n’ai aucune envie de payer quelque chose que j’aurais fait tomber.

J’enlève ensuite mon pantalon et mes chausses, avant de finir par mon sous-vêtement. Je me retrouve ainsi nu comme un verre et avec une érection de cheval, littéralement. Cela fait un certain temps que je n’ai pas troussé de pucelle, et sentir une femme presque nue à mes côtés m’a donné des idées. Pourtant, je n’ai pas les moyens de faire autre chose et je me retrouve, pour la première fois de ma vie, comme honteux de mon physique, je me sens même obligé d’ajouter :

Désolé, c’est complètement involontaire.

Juste quand je prononce ces paroles, je me rends que cela me fait passer pour un idiot complet et j’essaye de rajouter :

Enfin, je veux dire, que ce n’était pas voulu.


De mieux en mieux, plus je m’explique, plus je m’enfonce. D’habitude dans ces cas-là, j’utilise la violence pour me sortir de ce genre de situation gênante mais je ne peux pas, il est interdit de frapper les femmes de cet établissement, je me contente donc de rester là, les bras ballants, ne sachant pas trop quoi faire ensuite. Je me maudis de n’avoir pas plus d’argent, j’aurais ainsi pu m’amuser dans le bain avec cette jolie poupée et j’aurais passé un bon moment, alors que là, c’est tout le contraire, la vie est vraiment injuste.
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MessageSujet: Re: Un bain parfumé (terminé)   Un bain parfumé (terminé) EmptyVen 2 Oct 2020 - 2:18
Le discret bruissement des feuilles et un mouvement dans la pénombre indiqua à la jeune femme qu'on lui tendait quelque chose. Avec précautions elle prit le bouquet à deux mains et sourit, reconnaissant rapidement la forme des feuilles et des fleurs. Les miliciens et les matelots ne s'encombraient jamais de balsamines, mais les gens un tantinet plus éduqués ou fortunés ne manquaient pas de se présenter avec quelques fleurs pour bénéficier d'un service gratuit lors d'une prochaine visite. Elle remercia et se retourna vers un petit banc au fond de la pièce, qu'elle était incapable de voir mais dont elle connaissait l'emplacement, pour y déposer les fleurs.

Pour la chemise, elle eut un moment d'incertitude avant de parvenir à saisir la manche qu'on lui tendait et de tirer doucement le tissu à elle, le faisant passer par-dessus la tête du chevalier. Lui laissant le soin de retirer le reste comme un grand, Ombeline plia sommairement le vêtement et le déposa assez loin de la cuve pour qu'il ne risque pas d'être mouillé.
Le sérieux avantage à ce que son client soit nu consistait en ce qu'avec tant de peau pour refléter la lumière du feu, elle pouvait enfin se faire une idée approximative de sa taille et de sa corpulence. Il n'était pour elle qu'une immense tache un peu pâle sur un fond tout à fait noir, mais c'était mieux que d'avoir l'impression de s'adresser à une voix désincarnée. Si bien qu'elle ne remarqua pas le détail aussi gênant qu'imposant qui mettait mal à l'aise son hôte, du moins jusqu'à ce qu'il ne l'évoque en s'excusant.

Tout d'abord interloquée puis amusée, elle laissa échapper un rire en balayant ses inquiétudes d'un geste vague de la main. Ce n'était pas courant que l'on demande pardon pour une trique dans cet établissement et c'était à la fois saugrenue et charmant. En particulier face à elle dont la vue était si éteinte qu'elle ne pouvait tout simplement pas le regarder dans les yeux, faute de pouvoir les distinguer.

Allons bon, ne me demandez pas pardon. C'est presque un compliment, après tout.

Sans hésiter car peu farouche, Ombeline approcha du chevalier, une main levée et légèrement tendue pour anticiper l'obstacle qu'elle cherchait à atteindre : ses doigts se posèrent contre le ventre du colosse, puis sa main entière.

L'un des principaux avantages d'avoir des yeux aussi mauvais que les miens, c'est qu'il est impossible de juger au premier regard, plaisanta-t-elle avec un sourire en coin.

La fleur de trottoir fit volontairement glisser sa paume avec une lenteur toute mesurée jusqu'à la taille de l'homme, évitant tout contact avec ledit cornichon dressé. Elle avait tout à fait conscience de la petite séance de torture que cela pouvait représenter pour un homme d'être ainsi caressé sans pouvoir espérer plus et sans avoir le droit de faire quoi que ce soit en retour, mais c'était bien là tout le plaisir du jeu. Il était trop rare qu'un client paye pour un service qui ne comprenait pas de tripoter ou de retourner les filles de l'établissement, alors quand l'occasion se présentait, il fallait sauter dessus : pour une fois c'était elle qui avait le dernier mot, elle qui pouvait dicter les règles, le rythme, sans craindre d'être entravée par une poigne solide et retournée contre un matelas sans possibilités de choisir ce qui allait se passer ensuite. Mener un homme par le bout du nez était un moment rare et précieux, un jeu à la saveur particulière et ce n'était pas aujourd'hui qu'elle allait cracher sur la possibilité de frustrer un grand gaillard comme celui-ci.

Lui accordant un court répit, la jeune femme lui prit la main - elle avait les dimensions d'une poêle à frire ! - dans les siennes et recula jusqu'au bain en le tirant à sa suite, un sourire mutin toujours accroché aux lèvres. S'il voulait se cacher d'elle, il pouvait le faire dans l'eau chaude. C'était bien la raison de sa venue après tout.

Ne laissez pas l'eau trop refroidir. Vous allez sortir d'ici propre comme un sou neuf et délassé, promit-elle.

Délassé sans doute, mais elle espérait surtout qu'il soit assez en manque pour revenir promptement. Ce serait une jolie victoire de pouvoir dire à Madame qu'elle avait fait mordre un si gros poisson à sa ligne.
Le laissant prendre place dans la baignoire, elle en fit le tour pour ramasser l'une des brosses et le savon qu'elle avait apporté avec elle. Mouillant l'un avant de le frotter contre l'autre pour faire naître quelques bulles parfumées, elle la tendit au chevalier avant de répéter l'opération avec la seconde.

On m'a conseillé de ne pas vous retenir trop longtemps, messire, pour ne pas vous mettre en retard. Pour quelle occasion vous préparez-vous ?

La jeune femme passant dans le dos du chevalier et entreprit de lui savonner les épaules ainsi que le haut des bras et du dos. Il avait la carrure d'un ours mais pas sa fourrure, heureusement. Lorsqu'elle ne frottait pas avec la brosse - qu'elle maniait toujours avec assez de douceur pour ne pas irriter son client - elle pouvait sentir sous ses doigts les muscles puissants qui roulaient sous la peau à chaque mouvement du colosse.
Elle s'imaginait bien les belles demoiselles de la bourgeoisie et de la noblesse, le rose aux joues et des étoiles plein les yeux lors des tournois lorsqu'il entrait en scène. Bien que n'ayant aucune idée de son visage, elle se doutait qu'il suffise qu'il tombe la chemise pour que les moins farouches des célibataires ne se prennent à rêver. Si la ville comptait nombre de combattants, on ne voyait pas des corps taillé de la sorte à tous les coins de rues malgré tout. Si elle n'avait personnellement qu'un attrait limité pour la beauté physique d'un corps, dû à son handicap, elle savait néanmoins apprécier au toucher tout ce qu'une silhouette musclée avait à offrir.
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Desmond de Rochemont
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MessageSujet: Re: Un bain parfumé (terminé)   Un bain parfumé (terminé) EmptyVen 2 Oct 2020 - 22:34
La jeune femme semble bien prendre ma réaction, et commence à me toucher le corps. Je sens sa peau contre la mienne, et mon érection prend encore plus d’ampleur, mais je réussis à rester impassible à l’extérieur alors que je bous littéralement à l’intérieur. Heureusement pour moi, cela ne dure pas longtemps et elle me prend la main pour me guider jusqu’à la baignoire où je prends place pendant qu’elle récupère les instruments pour me laver.

Je vois des bulles de savon se former et je me laisse aller pendant qu’elle commence à me laver. Je sens mon cœur beaucoup moins palpitant et j’arrive enfin à me détendre un peu. La jeune femme sait vraiment s’y prendre et elle a les mains très douces, je lui fais d’ailleurs compliment :

J’aime beaucoup votre manière de faire, c’est très agréable.

Je commence moi aussi à me laver les pieds, ceux-ci dépassant de la baignoire, mais je suppose que c’était inévitable et comme je suis à l’aise, je lui réponds gentiment, au lieu de répondre de manière agressive comme j’en ai l’habitude :

Ne t’inquiète pas, j’ai plus de deux heures avant mon rendez-vous, qui est sur l’Esplanade, je me suis levé tôt pour y être largement en avance.

C’est vraiment très relaxant ce genre de prestation, cela fait des années que je me contente d’aller aux thermes mais quand je serais de nouveau devenu quelqu’un d’important, je ferai construire de véritable bain privé et chauffé, je pourrais ainsi inviter plein de prostitué et…

Saperlipopette ! Mes pensées se sont à nouveau emballées et j’ai de nouveau une érection ! Juste au moment où la jeune femme atteint ce point sensible ! Je lui prends donc gentiment la main et lui met sur mon épaule, en lui précisant :

J’ai encore un peu de savon, là.

Je mens bien sûr, mais je dois rester calme et ce n’est pas facile, je décide donc de continuer à parler, espérant que je vais pouvoir me calmer :

Aujourd’hui, je dois rencontrer un Comte, il a demandé à me voir pour une alliance entre nos deux maisonnées. C’est pour moi une chance inespérée de pouvoir me remettre sur pied financièrement parlant, ainsi que de gagner un meilleur statut.

Je ne sais pas si je me fais bien comprendre, après tout j’ai comme interlocutrice une simple roturière et ces histoires de noble doivent lui passer par-dessus la tête, je lui indique donc :

C’est un peu comme si ta patronne te proposais de devenir associé dans son établissement. Bien sûr tu seras payé davantage et tu pourras choisir tes clients.

Il n’y a pas à dire, j’ai un petit côté pédagogue, et puisque je dois garder mon esprit occupé, je lui demande :

Tu ne m’as pas dit ton prénom, j’aimerais bien le savoir si je dois reprendre un bain.

Enfin, ça c’est seulement si tout marche pour moi, sinon, je devrais continuer ma vie d’avant en étant encore plus pauvre. Mais je dois rester positif, et je change de sujet pour lui poser une question à mon tour :

Et qu’est-ce qui est arrivé à tes yeux ?
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MessageSujet: Re: Un bain parfumé (terminé)   Un bain parfumé (terminé) EmptyDim 4 Oct 2020 - 21:02
C'était assez cocasse d'imaginer un géant de sa trempe, homme d'arme et certainement brute notoire à ses heures perdues, devenir presque timide au point de préférer s'occuper lui-même de laver certaines parties de son corps. Beaucoup auraient profité de la situation pour avoir droit à quelques caresses, l'air de rien. Ombeline était trop coutumière de l'opération pour ressentir quoi que ce soit, dégoût comme plaisir, aussi se moquait-elle bien d'aller savonner un chibre tendu - Ce n'était rien de plus qu'un bout de chair après tout - cependant elle n'avait rien contre le fait de se dispenser de l'exercice. Et elle trouvait qu'un peu de pudeur seyait à merveille aux hommes. C'était sans doute parce qu'il s'agissait d'un chevalier et non d'un vulgaire coutillier : le sang bleu ça changeait bien des choses !

S'attachant donc à une autre partie de son anatomie, la jeune femme mit de côté la brosser pour mieux lui masser la nuque et le crâne à deux mains. Rendez-vous avec un comte ? Ce n'était pas rien, ça ! Ce chevalier avait quelques relations haut placées pour pouvoir s'entretenir avec la fine fleur de la cité. Elle se ressaisit en réalisant que cette réflexion devait un peu trop refléter sa condition d'ignorante. Pourquoi serait-il si étonnant qu'un chevalier issu d'une famille noble rende visite à un autre notable de l'Esplanade ? C'était un événement à ses yeux mais sans doute une bagatelle à ceux de son client aussi préféra-t-elle ne pas commenter et risquer de passer pour une imbécile.
La brunette comprit tout de même que l'arrivée de la Fange avait mis le chevalier au pied du mur et qu'il avait été contraint de vivre en dessous du niveau de vie auquel il était habitué, ce qui le rendait plutôt chafouin. Et qu'une alliance avec ce fameux comte serait l'occasion pour lui de se trouver un seigneur à servir pour une somme rondelette. En fin de compte, tout était toujours une question d'argent...

J'espère que la fortune vous sourira, messire. Si les choses rentrent dans l'ordre à L'Esplanade, alors c'est qu'elles finiront par rentrer dans l'ordre ici aussi.

Du moins c'était ce qu'elle espérait. Peut-être que si le monde retombait sur ses pieds alors les hommes arriveraient à repousser les fangeux et reprendre peu à peu possession de leurs terres ? Il était permis de rêver...

Je m'appelle Ombeline, ronronna-t-elle à son oreille tel un chat satisfait que l'on s'intéresse à sa personne. Elle n'était pas bien convaincue qu'il revienne pour un simple bain cela dit. Mais si d'aventure vous souhaitez faire la connaissance de mes amies, ne vous en privez pas. Je ne voudrais pas vous accaparer.

Elle ponctua sa phrase d'un baiser sur la joue et se releva pour aller se placer à côté de la cuve, près du feu. Ce serait une belle performance de le faire revenir et une encore plus belle d'être celle pour qui il reviendrait, mais elle se devait d'être juste avec ses camarades : peu importait à qui on remettait un bouquet de balsamines, le choix de la fille revenait toujours au client, sans contraintes.
S'armant d'un petit instrument en bois, elle réquisitionna la main du colosse pour s'assurer qu'il ne reste aucune trace noire sous ses ongles. Rien ne pointait plus la négligence d'un homme que d'avoir les mains crasseuses et les ongles noirs.

Quant à mes yeux, je ne suis pas bien certaine... Ma mère disait que c'est un peu de cette brume épaisse qui monte dans les bas quartiers en automne et qui se serait accroché à mes cils parce que je passais trop de temps à attendre le paternel sur les quais. Au Temple on m'a dit que c'était l'œuvre des Trois, soit pour me punir soit pour m'épargner de voir la misère qui allait s'abattre sur le monde, expliqua-t-elle en achevant la première main. Moi tout ce que je sais c'est que toute petiote j'y voyais très clair et puis un jour c'est devenu moins clair. Et après un mois c'était tout brouillé. Et après un an c'était comme maintenant, tellement brouillé que tout ressemble à des taches de couleur qui bougent.

Elle hausse les épaules, visiblement pas plus affectée que ça par sa condition, et se fend d'un sourire aimable.

Ne vous en faites pas messire, ça peut pas s'attraper comme une mauvaise fièvre. Si vous regardez bien, c'est tout comme du brouillard et de l'autre côté j'ai des yeux normaux. Peut-être qu'un jour les Trois m'expliqueront pourquoi c'est mieux comme ça.

D'un geste de la main elle lui fit comprendre qu'elle comptait s'attaquer à sa deuxième paluche.

Je ne suis pas bien au courant des grands noms de notre monde mourant mais peut-être que si vous me donnez le vôtre et me contez quelques-uns de vos faits d'arme, je me figurerais mieux l'honneur que vous me faites d'être descendu à la Balsamine ?
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MessageSujet: Re: Un bain parfumé (terminé)   Un bain parfumé (terminé) EmptyDim 4 Oct 2020 - 22:28
Lorsque je sens les mains toutes douces de la prostituée me masser la nuque, je ne peux m’empêcher de soupirer de contentement. Si j’avais été un chat, une de ces créatures complètement idiotes qui passe son temps à buller toute la journée, contrairement aux chiens qui aident lors des combats, j’aurais ronronné. Je sens mon cornichon géant revenir à une taille normale, alors que j’écoute la jeune femme parler d’un certain retour à la normale.

J’ai à côté de moi la dernière optimiste de tout Marbrume et je trouve ça mignon, je ne sais pas si le bonheur du peuple est important pour les nobles familles, mais pour moi, ce n’est clairement pas le cas. J’apprends également le nom de la jeune femme, Ombeline, c’est un nom peu commun, mais qui lui va bien. Elle m’indique aussi que de nombreuses autres prostituées sont présentes dans cet établissement, mais je ne suis pas sûr qu’elles auront les mains aussi douces.

Je suis surpris par le baiser sur ma joue et je remue un peu dans mon bain, et pour la énième fois, ma branche reprend vie. Toutes ces érections commencent à me fatiguer, il faut vraiment que je gagne plus d’argent, pour pouvoir enfin me soulager. Elle me prend la main et commence à me la nettoyer tout en me racontant ce qui est arrivé à ses yeux. Ce n’est pas la première fois que j’entends cette histoire, et beaucoup de gens deviennent aveugle, sourds, fous ou meurt sans que l’on sache vraiment pourquoi, comme si les Dieux jouaient aux dés notre destin.

Je lui donne mon autre main, la laissant faire, complètement en confiance et je réponds à sa question :

Mes faits d’arme ne sont guère reluisants et la plupart du temps, ce n’est qu’une immonde boucherie. Je ne suis pas vraiment une bonne personne, j’attaque là où ça fait mal, peu importe les conséquences pour les civils et je tue avec un certain plaisir. Les autres nobles pensent que je suis une brute et ils ont tout à fait raison.

Je souris car je me rappel la fois où j’ai frappé un noble sur un champs de bataille, en plein dans les testicules, lui aussi a dû me prendre pour un véritable sauvage. J’en avais tiré d’ailleurs une bonne rançon, qui m’avait permis de faire la fête pendant plusieurs jours.

Il n’y en donc pas vraiment d’honneur à ce que je sois descendu ici. Je me contente de faire ce que je fais le mieux, combattre et inspirer la terreur et si tu n’aurais pas été aveugle, tu aurais eu peur de moi comme toutes les autres.


C’est malheureusement ce qui arrive, mon physique fait peur et c’est devenu tellement automatique que c’est devenu ma véritable nature. Je m’adresse donc à la jeune femme :

Maintenant est-ce que tu es effrayé ? Si oui, tu peux partir, je peux m’occuper du reste tout seul, je comprendrais.


Aujourd’hui, je n’ai pas envie de forcer qui que ce soit, je suis trop las pour cela.
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MessageSujet: Re: Un bain parfumé (terminé)   Un bain parfumé (terminé) EmptyMar 6 Oct 2020 - 19:14
La franchise, et même la fierté, avec laquelle le chevalier lui expliquait qu'il était loin de l'image d'un noble combattant mais plutôt un boucher sanguinaire avait de quoi étonner. Peu de gens se targuait d'être des monstres de barbarisme ou reconnaissait prendre plaisir à trancher des membres humains. Et tout ce que cette révélation provoqua chez la jeune femme fut une grimace un peu enfantine de dégoût, comme si elle venait d'avaler une poignée de sable. Sans doute s'imaginait-elle le genre de massacre auquel Desmond pouvait s'adonner, à fendre des crânes avec son épée monstrueuse, transpercer des ventres ou briser des articulations d'un simple coup de pied. Vu la taille de ses poings et l'épaisseur de ses jointures, même une simple baffe devait faire sauter les dents de ses adversaires. Taillé pour tuer, tant physiquement que moralement semblait-il.
Sa tache s'acheva juste au moment où il lui demandait si elle avait peur de lui. Une question autrement plus menaçante si elle n'avait pas été posée par un homme nu, qu'elle voyait à peine et qui s'était montré aimable avec elle depuis le début. Sa réponse en fut d'autant plus évidente :

Pas spécialement, non.

Elle lui tapota sur la main qu'elle venait de terminer de récurer. La sienne était minuscule et fragile en comparaison. Ombeline se fendit d'un sourire amusé.

Voyez les choses sous cet angle : pour moi tous et tout le monde est dangereux puisque je ne vois littéralement pas venir le coup. Même marcher seule dans la rue un jour d'affluence est une véritable épreuve. Vous n'êtes pas plus menaçant pour moi que ne l'est une personne normale, quand bien même votre taille, votre force ou votre goût pour le sang vous démarque du commun des mortels.

La jeune femme croisa les bras sur le rebord de la bassine et posa sa tête dessus. Ses yeux pales regardait quelque part au-dessus de l'épaule du chevalier, dans ce qui était pour elle le noir complet.

Vous pourriez me saisir à la gorge et me briser le cou d'une seule main ou me jeter dans un coin de cette pièce comme une poupée de chiffon et je n'aurais certainement pas le temps de me débattre ou de crier que je serais déjà morte. Ma vie dépend du bon vouloir des gens de me laisser vivre puisque je n'ai rien pour me défendre et que même prendre la fuite me demanderait le concours des Trois pour y parvenir avec succès. Alors pourquoi aurais-je plus peur de vous que de quelqu'un d'autre ?

Ombeline avait accepté depuis longtemps que le monde entier soit une menace pour elle. Seule, faible et aveugle, elle avait bien conscience qu'il lui en faudrait peu pour périr, que ce soit à cause des mauvaises intentions des gens ou de sa propre inattention. Elle avait donc deux fois plus d'efforts à faire pour survivre, pour attendrir, pour prendre la fuite, pour traverser la rue, pour faire confiance. Et s'il y avait des moments où elle se laissait aller à la lassitude et à la peur, elle retrouvait toujours assez de courage pour continuer un jour de plus et ne pas trembler à la moindre occasion.

Est-ce que vous comptez me faire du mal, messire ? Vous avez été d'une franchise remarquable jusqu'à présent, alors dites-moi : est-ce que j'ai de bonnes raisons de commencer à vous craindre maintenant ? demanda-t-elle avec tout le sérieux du monde.

Redressant la tête, le visage légèrement incliné vers la droite pour mieux entendre la réponse, elle ne tremblait pas. Il y avait une chance qu'il lui réponde oui pour le simple plaisir de lui faire peur, et une chance qu'il lui réponde non alors qu'il comptait pourtant agir. Mais quel autre choix avait-elle de lui faire confiance ? Il venait ici pour un bain avant d'aller conclure une bonne affaire, il lui semblait improbable qu'il décide tout à coup de commettre un meurtre inutile de sang-froid.
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MessageSujet: Re: Un bain parfumé (terminé)   Un bain parfumé (terminé) EmptyMer 7 Oct 2020 - 19:34
La jeune femme me surprend quand elle me répond qu’elle n’a pas peur de moi, malgré ma grande taille et mes précédentes paroles. Je l’écoute me parler de sa vie d’aveugle et je ressens ce qui peut ressembler à de l’empathie pour elle. Cela fait bien longtemps que je n’avais pas ressenti cela pour quelqu’un, elle m’impressionne vraiment, car je pense que je n’aurai pas réussi à garder ma santé mentale dans son cas.

À sa place, je vivrais en permanence dans la peur, surtout avec le métier qu’elle fait. J’en voudrais également au monde entier et je me méfierais de tout et de tous. Mais manifestement ce n’est pas son cas, je sens une espèce de fatalisme mais également un espoir envers l’humanité qui me parait presque lumineux.

J’attends la fin de sa question pour lui répondre, d’une voix douce, que je n’ai pas utilisé depuis longtemps :

Toi, je t’aime bien. Je n’ai aucune intention de te faire mal et tu n’as aucune raison de me craindre. Tu es en sécurité ici avec moi, peut-être que c’est le moment et l’endroit où tu seras le plus protégé de toute ton existence.

Je bouge lentement la main pour ne pas lui faire peur et je lui touche gentiment le dessus de la tête, l’ébouriffant un peu au passage et je précise ma pensée :

Tu peux te reposer, dormir si tu le souhaites pendant encore une heure, je vais finir de me laver et je veillerai sur toi.

C’est singulier cette envie de ma part de protéger une femme, en plus un prostitué ! J’ai dû faire très mal à plus d’une centaine de ses semblables sans aucun remord et pourtant, je suis prêt à combattre, voire même à tuer pour qu’elle bénéficie d’un peu de tranquillité. J’ajoute même :

Je t’apprécie beaucoup, sans doute parce que tu ne connais pas la peur, exactement comme moi mais pour des raisons opposées. Je ne fais pas confiance aux personnes, et j’ai appris dès la naissance a être un loup parmi les hommes, pour ne pas subir leurs attaques, alors que tu as appris à être une brebis pour qu’ils te protègent.

C’est exactement cela, j’aime quand il y a de la résistance, le combat faisant partie de moi, mais là cette personne ne conçoit même pas l’idée de conflit. La plupart des gens refusent la confrontation par peur, mais elle non, et c’est quelque chose qui me fascine. Je lui demande donc :

Quels sont tes rêves dans la vie ? Tu dois forcément avoir des envies.

J’écoute avec grande attention sa réponse, la pluie qui commence doucement à tomber, fait un bruit très apaisant sur le toit, comme si les Dieux eux-mêmes veulent de faire de notre première rencontre, un moment calme et reposant. Si je peux être en mesure de l’aider, je le ferais, foi de Chevalier !
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MessageSujet: Re: Un bain parfumé (terminé)   Un bain parfumé (terminé) EmptyMer 7 Oct 2020 - 21:15
Ombeline se détendit un rien et répondit par un sourire. Elle voulait bien le croire lorsqu'il la disait plus en sécurité ici avec lui que n'importe où ailleurs dans Marbrume. Lorsqu'un géant amateur de sang humain décide qu'il vous apprécie, vos ennemis ont peu de chances de s'en prendre à vous en sa présence. Mais plus que la protection provisoire qu'il lui promettait, elle appréciait une fois de plus la franchise avec laquelle il s'adressait à elle. La jeune femme n'y voyait peut-être rien, mais elle était exceptionnellement douée pour flairer le mensonge, la flatterie ou l'hypocrisie, un talent bien inutile pour son métier mais toujours pratique lorsqu'il s'agissait de choisir à qui donner sa confiance. Le sire Desmond était une brute honnête et pour cela il méritait plus de respect que n'importe quelle brute sournoise.

Moi aussi je vous aime bien. Vous ne faites pas semblant et c'est une qualité qui se perd.

Si elle avait été un chat, sans doute aurait-elle ronronné à la caresse. Bonne fille. C'était amusant de sentir cette gigantesque paluche lui mettre les cheveux en bataille et elle se demandait à quelle hauteur il pouvait bien la soulever si elle le lui demandait.
La proposition de sieste était tentante, mais la conversation était étrangement apaisante en elle-même et il lui sembla que ç'aurait été du gâchis de passer à côté. Elle hocha néanmoins la tête dans un remerciement silencieux pour tout l'égard qu'il avait pour elle. Il la surestimait sans doute un peu car elle avait peur de nombreuses choses malgré tout, à commencer par les fangeux, mais si le courage était la propension à agir malgré la peur alors sans doute était-elle effectivement très courageuse. Et peut-être même un peu téméraire. Il résumait bien leur situation personnelle : l'un survivant à la force du bras et l'autre à la douceur de siens. Les Trois avaient des desseins bien singuliers parfois lorsqu'ils traçaient le destin d'un individu.

Le clapotis léger de la pluie sur le toit et le grésillement des quelques gouttes qui tombaient jusqu'au feu à travers la cheminée lui fit lever la tête. Immédiatement elle songea qu'il serait dommage qu'il pleuve alors que le chevalier devait se rendre à l'Esplanade et bien présenter. D'une rapide et silencieuse prière, elle demanda à Serus et Anür d'accorder un répit au ciel le temps que son client fasse le travers entre la Balsamine et le manoir du comte.

Je veux rester avec vous, si vous voulez bien. Vous êtes de bonne compagnie, affirma-t-elle en se relevant pour se rendre au pied de la baignoire. Et puis si vous acceptez que je trempe les pieds dans l'eau chaude, en échange je vous les masses. Vos bottes ne vous auront jamais semblé aussi confortables après ça, vous n'allez pas en revenir.

Et d'une enjambade assurée, la donzelle mit les deux pieds dans l'eau et s'assit sur le rebord, face au chevalier. Le bord de sa chemise trempait un peu sans qu'elle ne s'en rende compte ou sans qu'elle n'y prête attention. D'un geste de la main elle invita Desmond à poser son pied sur ses genoux pour qu'elle puisse lui prodiguer le massage promis. À présent qu'il avait bien trempé et savonné son corps, elle ne craignait plus d'être assommée par l'odeur tout à fait typique des arpions qui ont macéré dans des bottes. Si Ombeline avait eu l'impression d'être petite en lui nettoyant les mains, c'était encore pire avec les pieds : ce type avait des navires de guerre à la place des panards ! Mais comme prévu, aucune effluves désagréables, loué soit le bain. Elle se mit donc au travail sans tarder.

Des rêves... On a pas vraiment le droit d'en avoir par ici, vous savez. Et puis ce n'est pas recommandé de rêver trop grand quand. Alors je dirais que j'ai des rêves qui vont vous sembler bien fades, malheureusement. Elle haussa les épaules avec un air désolé sur le visage, pour s'excuser un peu. Souvent on rêve de ce que l'on a pas, pas vrai ? Alors moi je rêve d'avoir ma propre maison et d'être la femme d'un seul homme. De me lever pour m'occuper de mon foyer plutôt que d'attendre des clients, de m'inquiéter pour mes enfants plutôt que pour moi-même. Ce genre de choses.

Elle avait bien conscience que c'était d'un terne à en pleurer, mais pour elle qui avait une solide réputation de catin dans la moitié de la ville, c'était déjà hors de portée. Personne n'épousait une catin, à moins d'avoir l'argent et la réputation de faire face aux ragots, et encore. Mahaut avait un prétendant depuis des années, un homme bon et simple qui l'aimait sincèrement, mais qui ne pouvait se résoudre à l'épouser. C'était trop bas, trop sale, trop humiliant. Ombeline le comprenait, toutes les filles de la Balsamine le comprenait.

Ce serait déjà une nette amélioration de ma situation, quoi que je ne suis pas la plus à plaindre : moi au moins je ne tapine pas dans la rue.

Ses petites mains mettaient de la force et de la dextérité dans son massage, de la pointe des orteils jusqu'au talon, lissant les nombreux muscles qui tendaient le pied. On sous-estimait tout le bien qu'il y avait à soigner ses pieds.

Mais si je devais rêver plus grand encore, alors je pense que j'aimerais bien tenir un commerce. Les gens ont parfois des histoires incroyables à raconter et moi j'ai l'oreille bien affutée alors j'aime écouter. Quel meilleur moment pour raconter ses petites histoires qu'au moment de faire des emplettes ? En revanche, je serais bien en peine de vous dire à quoi je serais utile dans un commerce... Peut-être dans une auberge ou une taverne, après tout je m'en occupe déjà ici, fit-elle avec un sourire lumineux.

Passant au second pied, elle demanda à son tour :

Et vous messire ? Vous avez la santé et la force, vous êtes chevalier et très bientôt vous retrouverez une certaine aisance financière, j'en suis convaincue. Que désirez-vous dans vos rêves ? Y a-t-il mieux encore que d'être le plus féroce des loups parmi les hommes ?

Sans le réaliser, Ombeline s'était plongé dans cette conversation avec un entrain et un intérêt tout à fait sincère. Elle avait son exact opposé face à elle et plutôt que de vouloir mettre de la distance, elle était particulièrement curieuse d'en apprendre plus et de faire encore un pas vers lui.
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MessageSujet: Re: Un bain parfumé (terminé)   Un bain parfumé (terminé) EmptyMer 7 Oct 2020 - 22:57
La jeune femme me sourit, comme si elle se sentait à l’aise avec moi, ce qui ne m’aie jamais arrivé. Il faut dire que la très grande majorité du temps, je couché avec les représentantes du sexe faible, prenant mon plaisir sans qu’elles aient vraiment leurs mots à dire, puis je rentre chez moi. Elle refuse même d’aller se reposer préférant rester avec moi, c’est vraiment la journée de tous les records, indiquant par la suite que je suis de bonne compagnie, moi, dont le surnom est la Muraille ou encore le Boucher.

Lorsqu’elle me demande si elle peut mettre ses pieds dans l’eau, j’acquiesce bien évidement, massage des pieds ou pas, et je lui fais de la place. Elle se met ainsi à son aise, avant de continuer son monologue, me parlant de ses rêves qui sont tout à fait sages, vraiment typique d’une femme. Même ses rêves les plus fous sont d’une banalité à pleurer, et lorsqu’elle me retourne la question, je lui fais un grand sourire, même si je ne sais pas si elle le voit, avant de commencer mon récit :

Pour ma part, je suis et je resterai un dévoreur, je veux être le plus riche des hommes, avoir des milliers de femmes, des ennemis à combattre par dizaines et des cuisiniers qui me font les meilleurs plats du monde.

Je m’enflamme un petit peu et je m’agite dans le bain, mouillant encore plus la chemise d’Ombeline. Je m’empresse donc de me calmer et je lui dis, d'un ton contrit :

Désolé, je ne l’ai pas fait exprès, je vais arrêter de bouger.


J’essaye donc de rester le plus immobile possible et je continue mon histoire :

Mais ce n’est pas tout, il me faut également un fils. Ce qu’il me reste de ma famille, mes cousins, essayent de me caser avec une noble depuis quelque temps, mais je leur fais trop peur. J’essaye pourtant de faire le gars gentil, mais très vite, le naturel revient au galop et je les fais fuir. De plus, je n’ai pas vraiment bonne réputation, avec mes histoires de famille.

Je ne vais pas lui dire que j’ai décapité mon beau-frère et rendu folle ma belle-mère, mais la plupart des gens connaissent la première partie et curieusement ne veulent d’un fratricide chez eux. Je continue donc :

Avec un peu de chance, la nouvelle position que je vais occuper les fera changer d’avis, du moins les familles les plus endettées qui seraient prêt à vendre leur fille, faire un mariage d’amour me semble compliqué, voire même impossible, car qui va aimer une bête comme moi ? Mais ce n’est pas grave, tant que j’inspire de la terreur, tout ira bien, car personne ne pourra me blesser.


C’est en tout cas ma vision des choses, et lorsque je sors de mes pensées, mes yeux se posent sur la poitrine de la jeune femme, le tissu mouillé les faisant apparaitre comme deux dunes, et je sens à nouveau une érection commencer, je la cache comme je peux avec mes deux mains, mais elles sont trop petites. Toutefois, avec de la chance, la jeune femme ne se rendra compte de rien.
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MessageSujet: Re: Un bain parfumé (terminé)   Un bain parfumé (terminé) EmptyMar 13 Oct 2020 - 17:26
Pour ma part, je suis et je resterai un dévoreur, je veux être le plus riche des hommes, avoir des milliers de femmes, des ennemis à combattre par dizaines et des cuisiniers qui me font les meilleurs plats du monde.

Ombeline ne put s'empêcher d'éclater de rire. C'était aussi improbable qu'irréaliste à ses yeux et la franchise avec laquelle le chevalier lui annonçait cela avait un côté presque enfantin. Il rêvait d'être le plus fort, le plus riche et le plus désiré, rien que cela ! Faisant signe de la main que ce n'était rien pour sa chemise, la jeune femme repoussa de son épaule une mèche de cheveux, amusée par tout l'entrain qui animait cette grande carcasse avachie dans la baignoire.

Puis il lui expliqua un peu plus en détail sa situation vis-à-vis du mariage et de toutes ces choses que seul un noble peut envisager comme le lignage et la réputation familiale. Rien d'étonnant à ce qu'aucune dame de bonne naissance ne veuille d'une brute sanguinaire comme époux. Il fallait sans doute un peu de pragmatisme pour accepter une telle union : si les deux époux s'accordaient pour devenir de véritables alliés, comme pour un partenariat commercial, alors il était intéressant d'avoir à ses côtés un colosse amateur de bains de sang. Au moins on se trouvait du bon côté de la barrière. En revanche la donzelle ne pouvait que partager le sentiment de crainte d'une femme qui serait forcée de subir un époux violent et capable de la tuer à tout instant. Personne ne voudrait d'une vie comme celle-là. En ce sens elle était plutôt bien protégée puisque les hommes violents n'étaient pas tolérés ici et même si certains étaient des brutes, ça ne durait jamais bien longtemps.

La jeune femme perçue le mouvement du chevalier mais les ombres jetées par le feu de cheminée et les reflets de lumière sur le miroir troublé qu'était l'eau ne lui permirent pas d'identifier clairement ce qu'il faisait. Elle n'y accorda pas plus d'attention que cela.

Je crois que l'amour c'est un privilège de pauvres. Quand on a peu à offrir et peu à perdre, il faut bien trouver quelque chose pour alimenter un couple. Avoir des enfants pour reprendre le commerce ou la ferme et être sûr d'avoir de l'aide sur ses vieux jours ce n'est pas comme avoir des enfants pour faire vivre un nom. Ça laisse un peu plus de choix pour le partenaire, fit-elle avec un sourire en coin sans réaliser que ses propres pensées papillonnaient vers l'image trouble d'une personne particulière. Mais puisque vous cherchez plus à avoir des femmes à disposition que de trouver le grand amour, ça ne doit pas être un véritable problème pour vous, pas vrai ? Ce qu'il vous faut, c'est une partenaire, une complice qui poursuivra avec vous vos objectifs de grandeur sans vous planter de couteau dans le dos. Ça me semble déjà plus facile à trouver que l'amour.

Au même instant, une voix résonna dans le couloir et des coups furent frappés à la porte. L'une des filles appelait Ombeline pour qu'elle siffle Kornog. Apparemment, le molosse traînait dans les pieds de Dom et ce dernier avait de la cuisine à faire donc pas le temps de s'occuper de l'animal. La brunette s'excusa auprès du chevalier, retira ses jambes de l'eau et, une main frôlant le bord de la cuve pour s'orienter, elle rejoignit la sortie. Elle porta deux doigts à sa bouche et siffla avec force trois sons brefs. Un aboiement rauque lui répondit et on entendit les pas précipités du chien qui accourrait, ses griffes cliquetant et raclant sur le plancher.
Spoiler:
L'énorme berger marbrumien se présenta à sa maîtresse la queue battant et la langue pendue, trop heureux de pouvoir être à ses côtés plutôt que dans la cuisine. Il lui quémanda des caresses qu'elle lui prodigua volontiers en lui parlant comme à un enfant.

Eh ben alors, tu deviens collant ? Espèce de gros bébé, faut pas ennuyer Dom comme ça, hein. Aller entre et sois sage mon noiraud.

S'écartant pour le laisser passer, Ombeline referma la porte et revint vers le chevalier.

Messire, je vous présente Kornog. Il est sage, il va simplement renifler toutes vos affaires et faire le tour de la pièce pour s'assurer que tout est en ordre. C'est un chien de berger qui prend la protection de son troupeau très au sérieux, gloussa-t-elle en entendant l'animal renifler avec insistance en direction des affaires du noble.

Kornog inspecta les bottes, le pantalon, la chemise et même l'épée sans rien abimer et fit de même avec les produits de toilette, la cuve et enfin son occupant. Malgré son jeune âge, on pouvait déjà dire qu'il s'agissait d'une bête superbe et intelligente. Son éleveur avait fait un travail remarquable. Son épaisse fourrure noire brillait, il avait les pattes solides et l'oeil vif, respirait l'énergie.
Revenue s'asseoir entre la cuve et le feu pour sécher sa robe, Ombeline finit par sentir la truffe de son chien lui pousser l'épaule et la joue avec douceur pour qu'elle lui accorde un peu d'attention. Le pauvre animal devait parfois se sentir un peu seul et sa maîtresse se désolait en silence de n'avoir pas mieux à lui offrir. Il lui était pourtant indispensable à présent lorsqu'elle voulait sortir et elle ne se sentait plus seule grâce à lui. Sydonnie lui avait fait là un merveilleux cadeau.

C'est un jeune milicien qui me l'a donné, de la part de quelqu'un. Il m'aide à ne pas me perdre lorsque je sors ou à éviter de finir sous les roues d'une charette. Et à l'occasion il joue les garde du corps, ajouta-t-elle en claquant un baiser sur le sommet de la tête du canidé qui s'était couché près d'elle.
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MessageSujet: Re: Un bain parfumé (terminé)   Un bain parfumé (terminé) EmptyJeu 15 Oct 2020 - 20:56
Mes paroles font rire la jeune femme, encore une chose dont je n’ai pas l’habitude et c’est ma foi, agréable à attendre, je suppose que je commence à me lasser des cris d’agonies et des supplications. Je l’écoute ensuite me parler de la vision du mariage des pauvres qui est bien sûr complètement inintéressante, je me retiens même de bailler, mais sa remarque sur le fais de trouver une partenaire qui m’aidera sans me trahir, m’intéresse et alors que j’allais lui répondre, nous sommes grossièrement interrompus par des coups frappés sur la porte.

Je pense qu’il s’agit du réveil comme quoi il est temps pour moi de partir, mais il ne s’agit que d’une autre prostituée qui a besoin qu’elle récupère son chien. Elle quitte donc la baignoire et revient avec un immense canidé noir, qui se nomme Kornog. Ce dernier prend un malin plaisir à tout renifler et j’en profite pour lui toucher affectueusement la tête avant qu’il ne se couche à côté de sa maitresse. J’indique alors à Ombeline :

J’ai toujours voulu avoir un chien, ma belle-mère détestai cela et je n’ai jamais pu en avoir quand j’étais jeune, puis une fois à l’âge adulte, j’en ai eu plusieurs mais c’étaient des chiens de guerre et ils mourraient trop vite pour que j’aie réellement le temps de m’attacher. Enfin, lors de la famine, il était déjà difficile de trouver de la nourriture pour soi-même, alors un chien était tout simplement hors de ma portée. Si tout fonctionne pour moi, j’en adopterai bien un, c’est un berger marbrunien, n’est-ce pas ?

Une race robuste et intelligente, en plus leurs représentants ont souvent une robe de cette couleur qui est magnifique. Je lui indique même :

Si un jour le milicien est prêt à se séparer d’un autre chien, n’hésiter pas à m’envoyer un billet, cela se voit tout de suite qu’il est bien dressé.

Mais cette interruption m’a sorti de ma torpeur et je vois bien que l’heure est presque écoulé, je n’ai pas assez d’argent pour rester plus et en plus j’ai à faire, je ne peux pas arriver en retard à mon entretien ! Je me lève donc et prends une serviette en indiquant :

Mon moment est terminé, ce fut fort agréable, mais le devoir m’appelle. Je vais juste avoir besoin d’aide pour le dos.

Je me sèche donc le corps en commençant par la tête, puis le torse, l’entrejambe et enfin les jambes, comptant sur l’aide de la jeune femme pour faire le reste, ce n’est pas facile pour moi de me sécher le dos, il me faut une immense serviette et elles ont souvent tendance à se déchirer, ça me coute une fortune et le plus souvent je prends un drap, même si ce n’est pas l’idéal. Mais tout ceci sera peut-être bientôt derrière moi, il suffit de faire bonne impression et j’ai fait un pas dans la bonne direction en prenant ce bain parfumé.
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MessageSujet: Re: Un bain parfumé (terminé)   Un bain parfumé (terminé) EmptyVen 23 Oct 2020 - 21:13
La jeune femme eut un sourire en coin : elle avait eu raison de faire entrer Kornog, le chevalier aimait les chiens. Difficile de ne pas apprécier la bête tant pour son allure racée que pour son caractère parfaitement dosé. Pour ce choix judicieux elle devait remercier Clovis ! Peut-être arriverait-elle à lui faire parvenir un message pour l'inviter à voir les progrès de son ancien chiot.

Je lui ferais savoir que ça vous intéresse. Il devrait être content de pouvoir travailler avec de nouvelles bêtes, c'est quelque chose qu'il a dans le sang. Et il se pourrait bien qu'il soit l'une des seules personne à Marbrume qui puisse s'adresser à vous sans avoir à lever les yeux.

Bien que jeune, Clovis était un sacré morceau et elle se souvenait bien avoir été heureuse de devoir se reposer sur son ouïe plutôt que sur sa vue lors de leur rencontre, s'évitant ainsi un torticolis.
Le mouvement du chevalier dans la cuve signa la fin de cette rencontre et sans tarder, Ombeline s'empara d'un linge destiné à sécher son client pour s'exécuter comme il le lui demandait. Il lui fallût s'étirer comme jamais et même grimper sur le banc où se trouvait les affaires de Desmond pour atteindre ses épaules et s'assurer qu'il était parfaitement sec. Ce fut tant de travail qu'elle eut un instant l'impression d'être en train de bouchonner un cheval de guerre.

Le chevalier propre comme un sou neuf et bien séché, elle lui présenta ses affaires et l'aida avec les menus détails comme le laçage de la chemise ou la boucle de la ceinture. Heureusement qu'il n'était pas venu en armure et avec une épée, sinon la brunette aurait été bien en peine de soulever tout ce métal.
Les poings sur les hanches et l'air satisfaite, elle se recula d'un pas pour "admirer" le travail, à savoir essayer de contempler la forme floue du chevalier de nouveau habillé. Se souvenant d'un dernier détail, elle lui demanda un instant et retourna près de la cuve. Fouillant avec précautions dans les produits qu'elle avait apportés, ses petites mains parcourant chaque flacon pour en deviner la forme et le contenu, elle arrêta son choix sur une petite bouteille fermée d'un capuchon de métal.

Normalement c'est un sacré supplément mais vous avez été drôlement aimable et je voudrais que votre conversation avec le comte se passe bien alors... dit-elle en lui faisant signe de se pencher pour qu'elle puisse l'atteindre.

Débouchant le flacon, elle appliqua son contenu sur le bout de son index et le passa derrière chaque oreille et sur la pomme d'adam du chevalier. L'odeur était à la fois muquée et ambrée, le genre de parfum que le commun des mortels ne pouvait pas espérer porter un jour mais qui circulait autrefois parmi les belles personnes de l'Esplanade. Comment la patronne de la Balsamine s'en était procuré, c'était un mystère.

Voilà, ce n'est pas grand-chose mais ce sont les détails qui comptent. Et puis comme ça vous penserez à moi jusqu'à ce que l'odeur s'en aille.

Son travail accompli, la jeune femme prit la direction de la sortie et entre-ouvrit la porte avant de s'écarter du passage pour que Desmond puisse prendre congé. Sa robe à elle était encore mouillée et goûtait sur le plancher, la pointe de ses cheveux bouclait à cause de l'humidité et elle sentait à présent le savon elle aussi. Ombeline, la fée du bain ! Mais elle semblait avoir sincèrement apprécié la compagnie du colosse et souriait avec sérénité.

Merci pour votre visite. J'espère que les Trois vous accorderons ce que vous cherchez, messire.
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