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 Les jeux sont faits ! [PV : Victor de Rougelac]

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Alienor E. Von ElrichBaronne
Alienor E. Von Elrich



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MessageSujet: Les jeux sont faits ! [PV : Victor de Rougelac]   Les jeux sont faits ! [PV : Victor de Rougelac] EmptyJeu 23 Juil 2020 - 23:38
Les jeux sont faits !
Alienor & Victor

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Argent.
Nom masculin
L'argent est un moyen de change, le plus souvent matérialisé sous la forme de billets et de pièces de monnaie, qui est accepté par une société pour payer des biens, des services et toute sorte d'obligations. C'est donc un instrument de paiement.


" Vers la fin du mois d'octobre , un couple de jeunes gens à la toilette fort bien mise entra dans le *** au moment du jour ou les maisons de jeu & de loisirs s'ouvraient conformément à la loi qui protège une passion essentiellement imposable. Sans trop hésiter ils montèrent l'escalier du tripot. L'homme le Vicomte de Vandeuvres galant et mondain tendait le bras à la Baronne de Von Elrich et étaient toute à une conversation fort animée, l'étroitesse du passage forçant par ailleurs une intimité et une proximité incongrue qui les faisaient glousser.

- Décidément qui l'eut crut que les jeux d'argents faisaient autant fureur ! Et tout particulièrement ici ! J'ai ouïe dire que l'établissement appartenait à un des illustres nobles nantis de la ville.

- Vraiment ? N'avez-vous plus de détails à partager ? Enfin ce n'est guère important, nous venons pour jouer par pour lier des alliances, nous ne sommes point à la cour.

- Monsieur votre chapeau s'il vous plait ? lui cria d'une voix sèche et grondeuse un petit vieillard blême, accroupi dans l'ombre protégé par une barricade et qui se leva soudain en montrant une figure moulée sur un type ignoble.

Quand vous entrez dans une maison de jeu, la loi commence par vous dépouiller de votre chapeau. Est-ce une parabole de conclure un contrat infernal avec vous en exigeant je ne sais quel gage ? Serai-ce pour vous obliger à garder un maintien respectueux devant ceux qui vont gagner votre argent ? Est-ce la police tapie dans tous les égouts sociaux qui tient à savoir le nom de votre chapelier ou le vôtre, si vous l’avez inscrit sur la coiffe ? Est-ce enfin pour prendre la mesure de votre crâne et dresser une statistique instructive sur la capacité cérébrale des joueurs ? Sur ce point l’administration garde un silence complet. Mais, sachez-le bien, à peine avez-vous fait un pas vers le tapis vert, déjà votre chapeau ne vous appartient pas plus que vous ne vous appartenez à vous-même : vous êtes au jeu, vous, votre fortune, votre coiffe, votre canne et votre manteau. À votre sortie, le JEU vous démontrera, par une atroce épigramme en action, qu’il vous laisse encore quelque chose en vous rendant votre bagage. Si toutefois vous avez une coiffure neuve et que vous ne vous rendez point dans un établissement respectable dans l'une des rues luxuriantes de l'Esplanade, vous apprendrez à vos dépens qu’il faut se faire un costume de joueur.

- " Oh ! Tenez mon brave ! " De Vandeuvres reçut une fiche numérotée en échange de son chapeau.

Le petit vieillard, qui sans doute avait croupi dès son jeune âge dans les bouillants plaisirs de la vie des joueurs, lui jeta un coup d’œil terne et sans chaleur, dans lequel un philosophe aurait vu les misères de la maladie, les vagabondages des gens ruinés, les procès-verbaux d’une foule d’asphyxies, les travaux forcés. Cet homme, dont la longue face blanche n’était plus nourrie que par les soupes gélatineuses des tavernes de la Hanse, présentait la pâle image de la passion réduite à son terme le plus simple. Dans ses rides il y avait trace de vieilles tortures, il devait jouer ses maigres appointements le jour même où il les recevait ; semblable aux rosses sur qui les coups de fouet n’ont plus de prise, rien ne le faisait tressaillir ; les sourds gémissements des joueurs qui sortaient ruinés, leurs muettes imprécations, leurs regards hébétés, le trouvaient toujours insensible. C’était le Jeu incarné.

Si Alienor avait contemplé ce triste Cerbère, peut-être se serait-elle dit : Il n’y a plus qu’un jeu de cartes dans ce cœur-là ! Mais elle n’écouta pas ce conseil vivant, placé là sans doute par la Providence, comme elle a mis le dégoût à la porte de tous les mauvais lieux. Le couple entra résolument dans la salle où le son de l’or exerçait une éblouissante fascination sur les sens en pleine convoitise. "

- " FAITES VOS JEUX ! " La voix de ténor de l'arbitre raisonna puissante et fouetta les oreilles mignonnes de la noble qui pénétra, les yeux brillants et le cœur battant dans l'antre du vice.


Le soir, les maisons de jeu ne sont qu’une poésie vulgaire, mais dont l’effet est assuré comme celui d’un drame sanguinolent. Les salles sont garnies de spectateurs et de joueurs, de vieillards indigents qui s’y traînent pour s’y réchauffer, de faces agitées, d’orgies commencées dans le vin et prêtes à finir dans le galibot ; la passion y abonde, mais le trop grand nombre d’acteurs vous empêche de contempler face à face le démon du jeu. La soirée est un véritable morceau d’ensemble où la troupe entière crie, où chaque instrument de l’orchestre module sa phrase. Vous verriez là beaucoup de gens honorables qui viennent y chercher des distractions et les payent comme ils paieraient le plaisir du spectacle, de la gourmandise, ou comme ils iraient dans une mansarde acheter à bas prix de cuisants regrets pour trois mois. Mais comprenez-vous tout ce que doit avoir de délire et de vigueur dans l’âme un homme qui attend avec impatience l’ouverture d’un tripot ? Entre le joueur du matin et le joueur du soir il existe la différence qui distingue le mari nonchalant de l’amant pâmé sous les fenêtres de sa belle. Le matin seulement arrivent la passion palpitante et le besoin dans sa franche horreur. En ce moment vous pourrez admirer un véritable joueur, un joueur qui n’a pas mangé, dormi, vécu, pensé, tant il était rudement flagellé par le fouet de sa martingale. À cette heure maudite, vous rencontrerez des yeux dont le calme effraie, des visages qui vous fascinent, des regards qui soulèvent les cartes et les dévorent. Aussi les maisons de jeu ne sont-elles sublimes qu’à l’ouverture de leurs séances. Essayez de jeter un regard furtif sur cette arène, entrez... Quelle faste me direz ! Les murs, couverts d’une riche tapisserie hissée sur des lambris à hauteur d’homme, n’offrent pas une seule image qui puisse rafraîchir l’âme ; il ne s’y trouve même pas un clou pour faciliter le suicide. Le parquet est lustré mais usé par les talonnades qui le foulent régulièrement. Une table oblongue occupe le centre de la salle. La simplicité des chaises de en bois garnis de coussinets pressées autour de ce tapis usé par l’or annonce une curieuse indifférence du luxe chez ces hommes de haute naissance qui viennent périr là pour la fortune et pour le luxe.

Au moment où les deux jeunes gens entrèrent dans le salon, quelques joueurs s’y trouvaient déjà. Trois vieillards à têtes chauves étaient nonchalamment assis autour du tapis vert ; leurs visages de plâtre, impassibles comme ceux des diplomates, révélaient des âmes blasées, des cœurs qui depuis longtemps avaient désappris de palpiter, même en risquant les biens paraphernaux d’une femme. Un Comte trentenaire, aux cheveux noirs, au teint olivâtre, était accoudé tranquillement au bout de la table, et paraissait écouter ces pressentiments secrets qui crient fatalement à un joueur : – Oui. – Non ! Cette tête méridionale respirait l’or et le feu. Sept ou huit spectateurs, debout, rangés de manière à former une galerie, attendaient les scènes que leur préparaient les coups du sort, les figures des acteurs, le mouvement de l’argent et celui des râteaux. Ces désœuvrés étaient là, silencieux, immobiles, attentifs comme l’est le peuple à l'inquisition quand le bourreau brûle un hérétique sur la place. Un grand homme sec, en habit râpé, tenait un registre d’une main, et de l’autre une épingle pour marquer les passes des joueurs.

En habitués, un garçon de salle les conduit à leur table habituelle. Prise d'euphorie, les yeux luisants et nerveux, un sourire hagard aux lèvres. La jeune femme oublia presque la présence de son compagnon du jour. Il n'y avait que le roulement des dés pour provoquer en elle la griserie et les élans de passions que ses contemporaines trouvent de coutume dans les affres de l'amour.

- Ah tiens regardez qui voila ! De Fauchery ! Que-ce qui vous amène ?
- Oh Louis je vous en prie ! Faut-il autre raison que de vouloir présenter ses hommages à la charmante Alienor ?
- Si j'avais quelques verres de vin dans le sang et si j'avais été plus sotte je vous aurais cru !

Bientôt la compagnie grossit, on riait et on commençait à distribuer les cartes à force que les esprits s'échauffaient. On échangeait les derniers potins, les derniers ragots et on grossissait volontairement les faits pour enjoliver le récit. Somme toute un début de soirée oisif comme en pullule partout dans le quartier noble.

- Alienor vous comptez nous détrousser avant que sonne la dixième heure ? Allons bon soyez clémente !
- Vous pleurnichez Nicolas ?
- Pas le moins du monde !
- Ce n'est pas ce que dit votre moue ! De toute façon j'ai envie de pimenter cette soirée ! Si nous allions faire quelques manches à la grande table ?
- Oh Très bonne idée !
- Mauvaise idée, je tiens encore à paraître dans le grand monde !
- Oh ce que vous pouvez être rabat-joie Nicolas !

Prompte et fière, la noble accompagnée de ses connaissances téméraires ayant eux aussi la fièvre du jeu, s'installèrent sur ladite table oblongue que l'on avait mentionné tantôt.

- Allons bon ! Que joue-t-on ici ?
- " Vie ou Mort " Madame !

Répondit le maître de salle en lustrant ses instruments. Le Comte au teint olivâtre n'avait guère quitté son siège reput de victoire, il porta un regard tout intéressé à la silhouette féminine qui fixait la partie en cours toute captivée. Achevant son adversaire, il profita de cette position de pouvoir momentané pour s'adresser un sourire carnassier aux lèvres à celle qui piquait son désir.

- Madame me ferait l'honneur d'une partie ? J'ai en outre eut le plaisir de vous voir plus d'un soir jouer mais n'ai jamais eu l'occasion de partager votre table. Il s'agit de mon jeu préféré ! Fort original et bien plus palpitant qu'une partie de cartes, non ?

- Oh Monsieur c'est trop d'honneur que vous me faîtes ! Jouons ! Je ne refuse jamais une partie !

Le jeu est d'une simplicité enfantine : 10 petites épées jetées dans un gobelet que l'on secoue avant qu'il soit déposé sur une disque numéroté de 1-30, les joueurs eux disposent d'un plateau avec 30 cases à eux de placer leurs mises là ou ils pensent que les épées sont tombées. Mais pour pimenter la chose une tierce règle existe : si la lame est vers le haut ce qui signifie " vie " les gains sont multipliés par 30 , si c'est vers le bas ce sont les pertes qui sont multipliés par 30 . C'est d'un commun accord que les joueurs décident à chaque manche du montant.

- Bien décidons de la partie ce ne serait pas drôle si on mise petit !
- 20 écus !
- 20 écus pour cette première manche !

Cria l'arbitre en lançant les épées dans le gobelet avant de l'agiter frénétiquement. Il déposa ensuite la coupe sur le socle avant de se mettre à compter jusqu'à 10. Le trentenaire déposa par un automatisme énergétique et surprenant les pièces sur les cases.

- 7…8…9
- Alienor que faites-vous ?

La Von Elrich déposa au dernier instant sa mise, sans zieuter un seul instant le côté du plateau de son adversaire.

- Les jeux sont faits ! le temps est écoulé !
- Le gobelet est plus large en haut n'est-ce pas ? Il y'a donc plus de chance que les épées tombent sur les petits numéros au centre. Vie ou Mort ! C'est quand même plus amusant d'avoir un numéro gagnant ? Sinon il n'y aurait ni perte ni gain !

Louis de Vandeuvres fixa interloqué sa jeune amie.

- 17 vie 30 mort pas d'échange dejetons car match nul
- Je ne peux pas voir ça … Alienor.
- J'adore la vitesse à laquelle les pièces changent de mains ! Je ne peux m'arrêter maintenant voyons !
- Louis de Vandeuvres c'est cela ? Je vous ai vu quelques fois accompagné votre père. Présentez-lui mes hommages … Permettez moi toutefois de vous expliquer que ce qui suscite l'addiction ! C'est ce mouvement rapide de ces sommes folles il faut l'avoir gouté pour comprendre ! Ou du moins avoir le cran d'y jouer !


L'un des responsables de l'administration et du bon service de l'établissement, fixait depuis quelques minutes déjà l'attroupement que provoquait la manche de ces personnages. Comme l'exigeait le protocole, il se dirigea vers un garçon de salle et lui intima de prévenir le propriétaire.

- Je dois avouer que vous jouez très mal, Monsieur.
- Plait-il ?
- L'homme qui était là il y'a quelques instants vous a défié pour redorer son honneur, il avait essuyé de lourdes pertes il y'a quelques jours. J'avais supervisé la partie … Il n'avait pas à accepter de jouer à un jeu qui entraine d'aussi lourdes pertes. Pourtant vous ne vouliez changer la donne… Je ne sais pas si vous êtes si fort que les rumeurs le disent mais humainement vous êtes lamentable.
- PARDON ?!
- Misons ! Ne soyez pas si refrogné, le stress est ennemi de la beauté.

Référence :





Dernière édition par Alienor E. Von Elrich le Sam 8 Aoû 2020 - 1:28, édité 1 fois
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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: Re: Les jeux sont faits ! [PV : Victor de Rougelac]   Les jeux sont faits ! [PV : Victor de Rougelac] EmptyVen 24 Juil 2020 - 8:48
Une fois n'est pas coutume, le Comte de Rougelac avait prit le temps de se rendre dans le dernier établissement de jeu qu'il possédait et qui se trouvait dans les beaux quartiers. Depuis peu, il devait faire face à la concurrence de la Comtesse de Pessan qui avait racheté d'ailleurs son ancienne affaire, un bordel qu'il avait tenue avec sa première amante. En ces temps difficile, l'intriguant mondain pouvait toujours compter sur ces habitués mais force est de constater que son établissement ne dégageait plus les bénéfices d'antan. D'ailleurs, c'est en épluchant les comptes, reclus dans son bureau à l'étage en ce début de soirée, qu'il constata la balance financière légèrement, très légèrement benéficiaire.

Grinçant des dents, le Gouverneur de Sombrebois avait beau réfléchir, il ne trouvait aucune solution pour retrouver de juteux bénéfices. Il se rendait à l'évidence, son etablissement de jeu etait encore debout pour servir son influence sur la Haute noblesse en déclin et d'ailleurs il ouvrait à présent volontiers ses tables de jeux aux bourgeois qui profitaient plus que jamais de la bienveillance de la couronne. Prenant le temps de rédiger ses futurs directive l'intendance de la gérance, l'on vient soudainement frapper à sa porte. Les rares fois où le personnel daignait le déranger, c'est qui se passait un événement d'importance. Souvent un mauvais joueur qui venait de faire bancroute, mais cette fois ci, il semblait en être autrement. L'on venait de lui rapporter une certaine émulsion à la "Grande Table". Cela devenait de plus en plus rare alors Victor s'en trouvait fort curieux de prendre connaissance de l'événement. L'employé évoquait la présence de deux gros parieur, un homme et... étrangement une jeune femme.

- intéressant...

Fut sa réaction avant de se redresser pour suivre son employé. Rougelac se rendait rarement au rez-de-chaussée, seulement pour certaines occasions ou lorsqu'il s'agissait d'un personnage venu parler intrigue sous couvert de l'anonymat du jeu d'argent, écus qu'on lui remboursait volontiers à sa sortie.

Ce fut le plus discrètement du monde que le Comte, dans une très stricte tunique obsidienne, s'avança à quelques mettre derrière la table de jeu, dos aux joueurs ou plutôt sur leur flan afin de pouvoir vérifier leur identité du visuel. Le propriétaire des lieux venait de joindre ses mains dans son dos, scrutant la scène non sans intimer l'ordre d'un regard à ne pas créer de trouble auprès de ses employés et clients. S'il avait reconnu le Comte, un habitué qui lui permettait de rentabiliser son chiffre d'affaire, il semblait méconnaître la jeune femme qui livrait bataille contre lui, même si sa silhouette ne lui était pas inconnue.

D'un geste d'index, il reclama la présence d'un employé avant qu'un échange de chuchotement s'initie sans que Rougelac ni quitte des yeux la table. Prenant connaissance de l'identité exacte de la jeune femme, la baronne Alienor E. Von Elrich, il acquiesça d'un hochement de tête entendu pour reprendre sa pleine observation de la partie. A la moindre bévue, rixe, Victor etair prêt à discrètement faire intervenir un homme de main qui se trouvait non loin. Mais pour l'heure rien ne m'y engageait, bien qu'on lui rapporta quelques rudes échanges verbeaux entre les deux adversaires du jour.
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Alienor E. Von ElrichBaronne
Alienor E. Von Elrich



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MessageSujet: Re: Les jeux sont faits ! [PV : Victor de Rougelac]   Les jeux sont faits ! [PV : Victor de Rougelac] EmptyLun 3 Aoû 2020 - 22:17
Les jeux sont faits !
Alienor & Victor

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Addiction
nom féminin
Dépendance très forte (nocive) entraînant une conduite compulsive.

- " 28 ! Madame la Baronne a un numéro gagnant ! "

- " Vous remportez la seconde manche Madame ! Bravo."

- " Oh rien que la chance du débutant Monsieur, Je vous remercie de vos bons mots … Je prends donc ces 5 écus multipliés par 30… 150 écus ! " La Von Elrich applaudit sous le regard amusé bien qu'inquiet de De Vandeuvres positionné à sa droite.

- " Vous semblez avoir compris les règles. Combien souhaitez-vous élevez la mise pour cette manche ?"

- " Jouons 20 écus "

- " Je ne savais pas que vous aimiez prendre des risques "

Les dents serrées provoquant cette congestion du bas de la mâchoire que l'on peut observer lorsque l'un est pris d'un violent émoi qu'il se voit contraint de taire. L'adversaire d'Alienor qui jusque là ne voyait dans cette partie qu'une façon délicieuse de jouir d'une compagnie d'une Dame bien mise et vive, la dépouiller de quelques deniers et éponger ses peines ainsi que ses yeux larmoyants sous couvert d'une fausse générosité et bonté d'âme afin de glaner quelques gages d'amitié qui lui serviront dans un futur proche à faire muer la chose en une relation on ne peut plus intimiste. Voyait désormais dans le jeu, le terrain fertile permettant de consolider sa réputation implacable mais surtout d'asseoir sa virilité et son autorité de joueur expérimenté. Le Comte De Parme, était de ces personnages ne répondant qu'à trois choses : le gain, les trois et sa fierté qu'un rien pique et anime. S'il aimait la beauté et le commerce des femmes, il était de ceux qui pratiquent une galanterie factice et dont la patience limitée se rompt à la moindre attitude un tant soit peu trop farouche, sotte ou badine. Aussi, à cet instant précis, la baronne lui paraissait laide, dépourvue de toute grâce et ne lui inspirait qu'adversité et volonté accrue de faire tomber son attitude condescendante.


- " Va chercher ma bourse. " dit-il sans quitter un seul instant le visage tout sourire de la jeune femme qui s'éventait lentement.

- "Messire si vous le permettez …Je …arrgh " prit d'une quinte de toux brusque, le valet de pied fixa les yeux ronds son maître, qui tirait sans ménagement sur le carré de tissu qui ornait la collerette de son vêtement de sorte à le faire pencher jusqu'à ce que sa bouche puisse susurrer :

- " J'ai dit va chercher ma bourse "


C'est le souffle court, que le serviteur se précipita afin d'amener l'objet quémandait, une aumônière en cuir épais retenue par deux solides cordons qui provoqua un bruit sourd lorsqu'elle heurta la surface polie de la table. Le maître de table échangea un regard furtif avec le Comte, avant de reprendre le gobelet. Il y'avait quelque chose de grisant lorsque les mises s'élevaient et les risques augmentaient à mesure que les garanties baissées.


- " Faîtes vos jeux ! 1 … 2 … 3 …."


Même dispositif, même procédé. De Parme claqua avec véhémence ses écus sur les cases qu'il choisit, Alienor fut plus discrète et délicate avec ses jetons. Le regard porté sur la main diaphane de l'arbitre ou deux grossiers grains de beauté ornaient l'espace entre ses doigts noueux, un petit froncement de sourcil obscurcit son front. Il ne portait pas de gants contrairement aux autres commissaires de salles.

- 7…8…9

- Alienor je ne crois pas que ce fut une sage décision.

- Oh je vous en prie ! A croire que je joue votre bourse !

De Vandeuvres soupira, il avait pour ambition de courtiser la Von Elrich et même d'en demander la main. Et dans les échauffements d'esprit que provoque l'imagination lorsque l'on désire ardemment quelque chose, se demandait à cet instant précis si elle ne jouerait pas sa fortune (déjà amoindrie) si elle acceptait d'être son épouse.

- Le temps est écoulé !

Deux garçons de salle se promenaient nonchalamment les bras croisés, détournèrent leur trajectoire pour laisser trainer des regards curieux sur la table qui attisait l'intérêt du patron. L'arbitre maintenant le suspens à son comble, la main plaqué sur le gobelet. Les compagnies de la baronne et du comte jetaient sur le plateau ce regard blême qui les tue, et disaient d’une voix grêle au fond de leur coeur : – Montrez ! Montrez ! Quand le jeune homme souleva la coupe. Le silence devint en quelque sorte plus profond, et les têtes se tournèrent vers les deux joueurs. Les vieillards émoussés, les employés pétrifiés, les spectateurs, et jusqu’Alienor, tous en voyant la position des petites épées éprouvèrent je ne sais quel sentiment épouvantable. Ne faut-il pas être bien malheureux pour obtenir de la pitié, bien faible pour exciter une sympathie, ou d’un bien sinistre aspect pour faire frissonner les âmes dans cette salle où les douleurs doivent être muettes, la misère gaie, le désespoir décent ! Eh bien ! il y avait de tout cela dans la sensation neuve qui remua ces cœurs glacés quand les petites épées pointées vers le bas signifiaient une chose : mort => Les pertes étaient multipliées par 30.

Alienor avait divisé ses 20 écus sur 4 cases : le numéro 10 , 21, 08, 19. Elle avait deviné une seconde fois juste pour deux cases/quatre, toutefois la position des épées la dépouillait de 300 écus et coloriait son teint tantôt rose d'une mine blafarde.

- Vous êtes morte littéralement, Madame.

Lança en riant le Comte, tout en craquant ses doigts dont l'index était orné d'une superbe chevalière. Et qui se délectait de voir les lèvres blêmes de son adversaire.

- Jouons une troisième manche.

- Qu'avez-vous à parier Madame ? Je doute que vous trouverez créanciers dans cette salle.

Relevant son regard clair et étrangement impassible vers Louis de Vandeuvres, elle lui fit signe d'ôter l'imposant collier d'or jaune, orné d'un pavage de tourmalines et sertis au centre d'un rubis Sang de Pigeon rouge vif taille coussin qui habillait son cou. Le bijou, superbe travail d'orfèvrerie ayant échappé au troc et au fond de caisses de la famille afin d'en assurer une certaine assise financière et un capital formait avec quelques autres pièces les rares ornements qui lui restaient.

- " Alienor …"

- " Louis. Ôtez le collier de mon cou."

De Vandeuvres s'exécuta, il aurait voulu tirer sa camarade par le bras et lui sommait de cesser de s'embourber dans son traquenard et de se laisser aveugler par un entêtement qui ne conduirait qu'a sa ruine.

- " J'espère que vous avez quelque chose d'équivalent ? "

- " Ne soyez point ridicule ! C'est folie ! "

- " C'est ce qui pimente la partie. La folie est l'essence du jeu, non ? "

- " Admettez votre défaite et ne vous couvrez point de ridicule Madame."

- " Personne de censé ne mettrait son argent entre les mains de la chance, pourtant les gens se pressent pour jouer, car ils aiment cette folie qui les pousse à risquer leurs vies et le plus fou est celui qui prends le plus de plaisir à jouer ! "

- " C'est absurde je refuse de jouer."

- " Oh ! Vous avez donc peur ? "


" Petite gosse de riche idiote, tu me sous estime " aurait aimé cracher De Parme, si la convenance et l'assistance ne lui avait imposait tacitement une certaine contenance. Il ôta sa chevalière et plaça ses gains en avant de commenter d'un air allègre.

- " Ne vous inquiétez guère je vous rendrais quelques pierreries si je gagne ce tour. Afin que les comptes soient bons"

- " Eh bien … " quelque peu décontenancé, le front luisant de quelques fines perles de sueurs, l'arbitre toussota avant de reprendre sa voix de ténor " Faîtes vos jeux ! " Le compte a rebours débuta une troisième fois, le gobelet renversé, la main serrée sur l'étau métallique qui faisait tinter tantôt les petites épées. " Le temps est écoulé ! "


- " Pardonnez moi si mes propos vous ont heurtés ce n'était qu'un moyen de nous amener ici ! " Relevant un visage candide vers le maître de table, elle poursuivit " Le jeu est truqué."

Une clameur s'éleva parmi les spectateurs, semblable à un bourdonnement sourd.

- Pour tromper quelqu'un il faut être capable d'en payer le prix

- " Vous voulez faire annuler la partie à m'accuser ainsi ? Cette troisième manche n'était donc qu'un prétexte à cela Madame ? Vous êtes mauvaise perdante."

- " Pas le moins du monde, Il est curieux que le maître de table ne porte pas de gants comme l'ensemble du personnel, après tout nous ne sommes guère dans une vulgaire taverne de jeux. Nous sommes à l'Esplanade. Vous voyez ces gains de beauté sur sa main ? Ce sont probablement de faux des aimants percés à même la peau. Permettez … " mimant la présence d'une coupe invisible entre ses mains, elle caressa de bas en haut le cylindre potentiel " Voyez, on peut aisément faire mouvoir les petites épées en gardant suffisamment longtemps sa paume collée au gobelet … "

- " Et la beauté de la supercherie c'est qu'on ne peut pas gagner a tout les coups ou faire tomber l'épée ou on veut. " souffla De Vandeuvres les yeux brillants d'un éclat nouveau.

- " Je ne l'aurais pas mieux formulé, Louis. De coutume, les maîtres de table tâchent de faire toujours gagner la maison, certaines maisons ont des doubles planchers, un garçon de salle se faufile et l'on utilise la lumière d'une bougie ainsi qu'une aiguille pour faire rouler les dés. Il est particulier que celui-ci s'associe avec Monsieur le Comte. "

- " C'est absurde."

- " Voulez-vous que l'on vérifie ? "


Le bourdonnement, se transforma en une effusion de commentaires, de regards outrés et de mimiques refrognés. L'arbitre, aux accusations de la baronne avait lâcher précipitamment comme dans un mouvement d'aveu le gobelet, fuyait du regard le Comte qui continuait d'afficher un air résolu.

- " Alors, comment allons-nous régler cela ? J'ai été assez aimable pour ne pas signaler la chose au propriétaire des lieux après tout."



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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: Re: Les jeux sont faits ! [PV : Victor de Rougelac]   Les jeux sont faits ! [PV : Victor de Rougelac] EmptyMer 5 Aoû 2020 - 10:29
A dire vrai, le Comte de Rougelac avait été bien avisé de se rendre à la table de jeu principale. Il pouvait compter sur la loyauté d'une majeur parti de ces employés dont l'intuition, a force d'expérience, ne trompait que rarement. Le propriétaire de cet établissement de jeu de la Haute suivait donc le déroulement de la partie sagement en retrait bien que sa présence avait suscité la curiosité d'autres clients. Tres vite d'ailleurs, les alentours de la table de jeu s'en trouvèrent bondés non pas par la présence du Comte de Rougelac mais bel et bien par le scénario qui se dessinait entre les deux parieurs. D'un côté un Comte condescendant, de l'autre une brebis qui semblait accroc au jeu sans réellement se soucier d'être solvable.

La partie était tendue tout comme les échanges entre les deux protagonistes. Un dos de main posé sous son menton velu, Victor ne quittait pas des yeux la scène ainsi que ses hommes de mains qui semblaient à présent quadriller le périmètre, comme le voulait certaines procédures, bien que rarement appliquées. Les faits semblaient suffisement bien relatés et précis pour ne pas y revenir et le dénouement de cette partie à la table principale attisait les craintes du propriétaire. Dans ce genre d'établissement, il fallait à tout prix que la maison engendre plus de profits qu'il ne cède de gains. Certaines techniques étaient donc nécessaires tout en n'éveillant aucun soupçon chez les clients fidèles. La jeune et fraîche baronne venait de déceler une tricherie qu'elle dévoila au grand jour et cela n'impliquait pas Rougelac mais bien le joueur qu'affrontait Dame Von Elrich. Un habitué et peut-être même n'avait-il était trop. S'acoquinant avec l'un de ces croupiers, ce Comte de réputation avait donc mit en place un système de gain parallèle au nez et à la barbe de la gérance. Une situation inadmissible ! Mais ce qui posait également problème au Gouverneur de Sombrebois provenait bien de la jeune femme ayant découvert le pot-aux-roses. Sombre idiote qui venait de mettre dans une situation incofortablement le réputé mondain, il ne pouvait tolérer qu'un client dévoile certaines supercheries.

Il fallait donc réagir vite et proprement avant que trop de publique ne s'agglutine et ternisse la réputation de l'établissement. Adressant plusieurs regards et plusieurs gestes discrets de la main à une demi-douzaine de ces employés, hommes de mains pour la plupart chargés de la sécurité, Victor s'approcha de la table pour interrompre la querelle. Rapidement autour de la table de jeu, l'on écarta tout oreille ou yeux indiscrets, proposant pour l'occasion à des fins persuasive d'offrir une partie gratuit au choix des clients. A la table principal le discours était à l'inverse très different. Dans sa tunique obsidienne à col haut, Rougelac posa ses paumes sur la table, révélant sa présence au croupier comme aux deux joueurs.

- Comte de Parme, Baronne Von Elrich, veuillez m'excuser d'interrompre vos échanges.

Il les avisa tour à tour d'un regard noir avant de relever le menton en direction du croupier incriminé dont certains détails ne trompait pas, comme l avait trop ouvertement souligné Aliénor. L'un des sbir du Comte s'empara de l'employé avant de vérifier les soupçons de la baronne qui s'avéraient être exacte. Un système d'aimants avait bien conduit à trousser la bourse de la jeune femme et c'est le regard grave qu'il adressa à son homme d'arme un hochement de tête. Séance tenante l'on fit disparaître le croupier malhonnête par une porte située à l'arrière de l'établissement. Ce qu'il advient de l'homme ? Nous le saurons peut-être plus tard, mais ce qui importait à présent était de rétablir l'ordre et la sérénité à travers ce lieu de villégiature financier.

Un homme pourtant semblait embarrasser Rougelac, il s'agissait du compagnon de soirée de la Baronne. Se tournant alors dans sa direction, il lui servit un léger sourire de courtoisie avant de l'interpeller.

- Je vais vous rendre votre charmante compagnie en la personne de la baronne ici présente lorsque j'aurais fait toute la lumière sur cet incident. Pour vous faire patienter, les consommations vous sont offertes par la maison.

Il attendit que l'homme accepte avant de reporter son attention sur le tricheur, de Parma.

- Messir, je vous serais gré de récupérer votre mise de départ et de quitter cet établissement. Votre présence n'est plus la bienvenue et si j'apprends que vous causez de tord a la réputation de ma maison de jeu, vous savez ô combien je suis capable de vous faire. N'ouvrez pas les lèvres je vous prie, cela aggraverait votre cas et je présume que vous ne voudrez subir le même sort que votre complice.

Sans attendre la moins réponse, il se tourna vers la Baronne.

- Quand à vous très chère, si vous voulez bien me suivre. Nous avons quelques ennuis à régler.

Sera t elle docile ? Rien n'était moins sur mais Rougelac se devait d'employer dans un premier temps la manière douce.
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Alienor E. Von ElrichBaronne
Alienor E. Von Elrich



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MessageSujet: Re: Les jeux sont faits ! [PV : Victor de Rougelac]   Les jeux sont faits ! [PV : Victor de Rougelac] EmptyVen 14 Aoû 2020 - 5:57
Les jeux sont faits !
Alienor & Victor

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- " Eh bien Monseigneur de Parme, vous me semblez bien palot ? Nous devrions convenir d'un commun accord, non ? Ne vous inquiétez guère, ne dit-on pas que les femmes ont l'âme plus tendre que les hommes ? Pour notre plus grand malheur."

- " Petite … "

Le regard dur et sévère du Vicomte De Vandeuvres stoppa net le potentiel affront verbal qui allait découler de la bouche du Comte. Bien qu'il n'ai porté la main à sa garde – geste qui aurait été somme toute parfaitement inutile car son arme était vraisemblablement achalandée contre un des murs du vestiaire occupant le rez-de-chaussée - il y'avait à son air noble et hardi, une férocité forçant une certaine admiration. Louis, s'était fait à l'image de son acolyte de toujours Henry et d'autres jeunes gens issus de la haute, une réputation d'homme aimant le beau et le défendant corps et âme, ne ployant le genou qu'a l'honneur ou au regard humide d'une virginale damoiseau. Il avait le pas agile et l'épée vive et ne reculait devant aucun duel s'il ne les provoquait pas. Aussi, la pensée de voir sa piquante amie insultée lui était inadmissible – bien qu'il convenait que la langue acéré de la baronne était sujet à l'affront –

- " Je vous conseillerais Monseigneur de garder un semblant de tenue. Je comprends que la lourde perte vous ai quelque peu étourdi l'esprit."

Nicolas qui jusque là s'était contenté d'assister en simple spectateur la jeune baronne, joua des coudes pour se pencher par-dessus la chaise de cette dernière juste au-dessus de son épaule et observait avec le plus grand amusement et étonnement du monde, le très fin râteau en bronze poli par l'usage tirer les deniers gagnés. Les mains gantés, Alienor déposait –tout en effectuant un calcul mental- sa mise et ses gains dans l'épaisse bourse en cuir prêté par De Vandeuvres. Elle était l'image de la femme insensible, sorte de personnage égoïste ne reculant ni devant la contrainte ni devant le mensonge, elle paraissait en une héroïne a priori peu sympathique, guère digne de l'affection qu'elle pouvait entretenir et susciter de ses connaissances ou de ses prétendants. Toutefois il y'avait dans sa mise, son regard un courage et une persévérance face à l'adversité forçant l'exaltation. Davantage qu'une ex-enfant gâtée avide de refaire fortune, elle est surtout l'exemple d'une personne écartelée entre deux visions opposées du monde, deux façons de vivre inconciliables : celle de son enfance opulente faite de traditions à respecter, de codes à observer, devenus incompatibles avec le monde apocalyptique ayant sombré dans le règne de la Fange, où il s'agit de lutter pour gagner sa vie à la manière de la populace au milieu du chaos de la Reconstruction de Marbrume.

- " Vous êtes admirable Alienor, qui l'eut crut ! "

- " Certainement pas vous, et en parlant de tenue, Nicolas vous ressemblez à un gamin qui cherche à rafler ma bourse. Redressez-vous que diantre." Elle leva des yeux clairs aux cils nombreux et ombragés " Votre bague, Monseigneur."

- " Jamais."

- " Vous êtes mauvais perdant Monseigneur." Commenta la jeune femme alors que le maître de table dans un dernier élan d'espoir afin de regagner un semblant d'honneur et d'équité, se saisit dudit bijou qu'il mit à proximité de son nouvel propriétaire.

- " Ce qui a été mis en jeu, appartient au jeu."

- " N'oubliez pas d'ajouter quelques pierreries au lot, vous avez-vous-même réaliser que mon collier valait plus que cette mise. Dois-je vous faire un billet ? "

Avec une rapidité déconcertante, la scène jusque là joyeuse et tapageuse se mut en une opération vive de dispersion. A l'image d'un pigment se diluant dans une eau clair, la compagnie ayant grossis le cercle de spectateurs autour de la table se vit recevoir l'intime ordre de passer son chemin par quelques gros cerbères à l'air peu affable et qui malgré le costume de travail propre ne pouvaient camoufler leurs mines d'hommes de sang et de poings. La seule personne encore debout auprès de la piquante Dame était le Vicomte, ils levèrent tout deux presque jointement leurs regards en direction de la silhouette haute et élancé de tenancier et propriétaire des lieux : Victor de Rougelac, si sa tunique obsidienne à col haut le conférait un air élégant rehaussant le calme et le charme tout hypnotique de ses traits, elle lui ajoutait un air sévère que sa réputation quelque peu auréolée de sombres anecdotes nourrissait.

- " Monseigneur " Fit coquette la Von Elrich en se relevant de son siège aidé par la main solide de Louis, afin de saluer le nouveau personnage d'une révérence. Le geste quelque part se voulait aussi taquin que grondeur. On prenait toujours la peine de saluer une dame, surtout lorsque celle-ci était aussi vaniteuse que notre protagoniste.

Et c'est dans ce laps de temps ma foi court, excessivement court que les trois dernières personnes à la table manquèrent la disparition croupier qui se faisait méthodiquement happé dieux seules savent ou. Toutefois, un coup de talon sur le plancher fit tourner l'attention du Comte et du Vicomte et ils ne distinguèrent que le battant d'une étroite porte au fond de l'établissement. Rougelac semblait un homme à hauteur des dires que l'on chuchote à son égard.

- " Monseigneur, Permettez que …"

- " Allons Louis, buvez à ma santé mais ne dilapidez pas mon argent si rudement gagné." Elle lança un regard vilain à De Parme qui semblait avoir à la fois vieilli de 10 ans et perdu une dizaine de kilos du à l'émoi que lui provoquait la venue subite du Comte. Il cherchait à balbutier quelques mots mais sentait le sol se dérobait sous ses pieds, une sueur froide humidifiait son collet droit agrémentait d'une fraise blanche. Il se releva précipitamment, si bien qu'il heurta son flanc lourdement contre la solide table et retint un juron de douleur.

On ne sait si c'est de la sottise, de l'ignorance ou tout simplement un aplomb inouïe, mais Alienor soutenait le regard noir de Victor par un tout charmant presque enjôleur. Debout apprêtée dans une toilette recherchée, vêtue comme la mode de l'époque l'exigeait d'une robe près du corps, sanglant sa taille par un savant pincement de tissu au dos et aux manches amples camouflaient ses bras laiteux. Le bliaud était fait d'un tissu topaze épais surpiqué de perles, brodé de fils d'or à l'encolure du décolleté -qu'elle portait haut car fière de ne pas avoir à rembourrer son corsage-, des poignets et du bas de la jupe. Un long amigaut -fente sur le devant du vêtement en partant de l’encolure- se voyait lui étoffé de galons. Elle détaillait toute intéressée par ce fringuant et mystérieux trentenaire, elle avança d'un pas aérien jusqu'à arriver à hauteur de son interlocuteur, laissant planer un sillage de velours aux effluves musqués aux notes baumés.


- " Des ennuis, vraiment ? Vous me chagrinez doublement. "

Puis dans un murmure volontaire de sorte à ce que la suite de ses dires ne soient perçus que d'eux deux

- " Je trouve cela cocasse que vous m'invitiez, les convenances je présume ? Ce n'est pas comme si j'avais un quelconque choix qui se présentait à moi, voyez-vous je n'ai guère envie de finir dans un caniveau. On m'a chuchoté que vous n'étiez pas tendre envers les femmes."

Et un sourire d'une candeur virginale étira sa bouche gourmande couleur lie de vin.

- " Vous me donnerez bien votre bras ? Cela attirera moins l'attention que si je vous suivais telle une pénitente."

Robe Alienor:

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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: Re: Les jeux sont faits ! [PV : Victor de Rougelac]   Les jeux sont faits ! [PV : Victor de Rougelac] EmptyVen 14 Aoû 2020 - 14:47
Peut être que la Baronne avait comprit que le propriétaire de l'établissement souhaitait s'entretenir en tête à tête avec elle, en tout état de cause, Aliénor incita Louis, son compagnon de soirée, à accepter sans rechigner la généreuse offre du Comte de Rougelac. Éconduit le temps que Victor s'accapare de la présence de la Dame Von Elrich, l'homme se résigna à obéir comme un petit laquais docile ce qui provoqua discrètement l'esquisse d'un fin sourire à la commissure des lèvres du Gouverneur de Sombrebois. Coquette, révérencieuse, cette sang-bleu ne manquait pas de panache, tout comme Victor l'avait constaté en supervisant cette fin de jeu qui fut écourté par son intervention et celui de son service d'ordre.

D'ailleurs, fallait-il l'avouer qu'il était quelque peu déroutant de constater la réaction que pouvait offrir la baronne. Face à lui, ce personnage pourtant à la réputation bien tranché, Aliénor se défendait d'une attitude presque effronté si ce n'était de la naïveté, à moins qu'il ne s'agissait de tout autre chose. Mais pour Victor de Rougelac, pas le temps pour l'heure de se formaliser devant cette représentation féminine bien cocasse. S'il glissa un regard intéressé sur la toilette fort charmante de la donzelle, le mondain n'eut pourtant pas l'air d'hésiter dans sa démarche car il fallait au plus vite que l'établissement retrouve sa quiétude. Mais, si Alienor s'en trouvait douée de l'exercice d'une langue bien pendue, ce qui avait déjà été le cas devant de Parme, elle savait manier la verbe avec finesse et piquant, loin de paraître oisive et c'est bien ce qui inquiétait le quadragénaire peut désireux de voir un second esclandre exposer voir exploser devant publique.

Malgré tout, Victor lui concéda son bras, mais il était bien décidé à ne pas laisser la donzelle trop marquer de son emprunte leur face à face, surtout qu'ils devaient tout deux le savoir, dans la Haute Société, l'influence qu'on pouvait exercer sur des personnes étaient des armes aussi dangereuse que le fer. Il se pencha alors à son oreille, lui murmurant dans un souffle au départ chaud, puis se refroidissant à son épilogue.

- Mademoiselle Von Elrich, je loue votre prévenance ainsi que vos mots des plus léger et plaisante, mais... vous n'êtes pas devant de Parme... traitez moi avec condescendance ou amusement et je saurais vous rappeler à ma réputation. Et je n'ose pas vous prévenir de ce qui arriverait si vous vous moquiez de moi en me prenant pour votre petit toutout de De Vandeuvres...

Il se redressa, affichant alors un large sourire de façade, inclinant la tête avant d'allonger son bras libre à l'horizontale pour ainsi indiquer à la baronne la direction qu'il prendrait tous les deux, un escalier se trouvant en coin de ce salon de jeux parmi d'autres. Alors qu'ils rompaient bras dessus bras dessous les mètres qui les séparaient de l'escalier, Victor s'en trouva tenter de jouer un jeu qu'il affectionnait tant et qu'Aliénor semblait également ne pas en être ignorante.

- Les convenances si cette idée vous sied, mais en tout état de fait, vous avez provoqué quelques désagréments en moins établissement. Fort heureusement, j'ai pu intervenir au moment opportun, une chance. Mais soyez en sûre, je n'ai point pour motivation de nuire à un si agréable minois et je dois bien vous accorder un effort remarquable sur votre toilette, seulement, cela ne vous sauvera pas de mon jugement.

Serrant un peu plus que de raison le bras de la baronne il acheva son intervention alors que le duo gravissait les quelques marches de l'escalier, discrètement encadré par deux hommes de l'établissement qui chassaient en toute politesse tout curieux qui aurait la mauvaise idée de laisser traîner un œil ou une oreille.
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Alienor E. Von ElrichBaronne
Alienor E. Von Elrich



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MessageSujet: Re: Les jeux sont faits ! [PV : Victor de Rougelac]   Les jeux sont faits ! [PV : Victor de Rougelac] EmptyMer 9 Sep 2020 - 0:09
Les jeux sont faits !
Alienor & Victor

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Thème musical


Enroulant habilement et coquettement main et avant bras sur celui ferme de Rougelac. Alienor qui est tout esprit pencha volontaire son visage de chatte de côté, arborant un air affable d'une tranquillité trompeuse. Tout à faire croire à l'assistance qui roulait autant des yeux que les dés, qu'ils s'échangeaient quelques communes badineries complices. Le sentiment de terreur ne retourna point son estomac lorsque le quadragénaire susurra à son oreille d'une voix dont les modulations se voulurent chaudes au début pour finir glaciales une menace à demi-volée. La terreur, bien au contraire fut remplacée, par une poussée d'adrénaline palpable par le sourire qui étira sa bouche gourmande à en dévoiler ses dents, allongeant un cou laiteux dont les perspectives somme toute menues ajoutait du volume à la pièce de joaillerie qui paraissait suspendu là comme sur un écrin de velours. Si ses jeûnes répétés avaient aujourd'hui un caractère religieux, il n'en fut pas toujours le cas. Gourmande et grande mangeuse, elle souffrit préadolescente d'un appétit capricieux et détraqué, si bien qu'on la voyait une lune les joues pleines l'autre efflanquée et svelte. Ce qui n'aida pas à améliorer sa méchante humeur si peu populaire, à sa suivante anxieuse de rendre des couverts à peine entamé aux cuisines car craignant d'être considéré responsable d'un potentiel mal pouvant altérer la santé de sa maîtresse ; elle commentait en farfouillant furieusement dans ses chiffons : Suivre les recommandations du praticien familial ? Fi ! Anne je te l'ai toujours dit : Les médecins ne sont rien que des hommes. Ils se posent rarement le besoin de rentrer dans une robe.


- " On m'a toujours décrit les hommes de pouvoir comme particulièrement sensible à la moindre pique. Monsieur, je suis une femme oisive, les salons m'ont d'ores et déjà étayé un portrait auréolé d'obscurs décris vous concernant." Fit-elle sur un ton égal avant d'ajouter langoureusement taquine, un sourcil arqué " Figurez-vous que j'adorerais entendre de votre bouche tout ce qui vous a valu cette si singulière réputation, on n'arrive guère à démêler le vrai du faux. Mais une chose est sure vous manquez de tact avec ces dames, est-ce votre stratégie en matière de séduction ? Menacer d'entrée de jeux ? "


Bien qu'une beauté très achevée quoique peu orthodoxe, Von Elrich ne fût et n'est pas parfaitement agréable. On lui concédait volontiers une sorte d'esprit plaisant et naturel comme tous ceux de sa maison. Mais elle était moqueuse : cette bouche-là va parler, le trait va partir, le mot rit déjà sur cette lèvre boudeuse disait-on. Même lorsque sa dot était scrupuleusement élevée, la potentielle belle-mère la jugeait d'un tempérament trop frondeur et hardi pour être marier, il fallait une pudeur de circonstance, même simulée. Chose qu'elle dédaignait, elle était mordante sans méchanceté et cela lui plaisait.


Dans un froissement de tissus, le curieux couple s'ébranla et prit la direction désigné par le Comte de Rougelac ; consciente d'être encadrée par deux molosses à la carrure on ne peut plus imposante qui se mouvaient à une distance suffisamment proche pour agir et suffisamment retiré pour paraître accompagner les garçons de salle dans leurs menues tâches. Elle se plut à les détailler et à se demander comment des gens d'un milieu social aussi bas avaient pu développer une telle masse musculaire compte tenu de la nourriture accessible, mais surtout l'entretenir en ces temps de restrictions. Alienor fut tiré de ses réflexions qui témoignaient de son absence total d'appréhension et de son aptitude innée à s'approprier quasi naturellement toute situation, par les dires de Victor, auxquels elle répondit au tac au tac.


- " Je vous ai permis de découvrir une tricherie dans votre établissement et remettre à sa place un fort vilain personnage. Je me retrouve conduite au bagne, les femmes sont décidément toujours martyres quand les hommes interviennent." Grimaçant à la poigne malmenant son bras frêle, Elle enfonça sans vergogne ses remarquables ongles limés en amandes dans le poignet découvert de Victor avant de commenter " Oh je pense bien que vous ne comptez pas me nuire, laissez moi deviner …Vous aimez plutôt tourmenter les agréables minois qui s'affichent dans votre établissement ? " œil pour œil, dent pour dent.

Plus loin, Nicolas De Fauchery sirotait un verre de vin accoudé au rebord d'une table ou deux de leurs amis étaient tout occupés à battre des cartes et à convenir d'un jeu. Louis observait du coin de l'œil la silhouette de son amie gravir les marches en compagnie de l'intriguant mais non moins redoutable Victor de Rougelac et n'arrivait à digérer la chose, craignant que l'attitude de cette dernière ne lui vaille un sale quart d'heure, bien qu'une voix de raison lui rappelait d'une voix sourde qu'il s'agit d'une fille de bonne et haute famille et que rien ne peut lui arriver sous peine de créer un incident parmi les nobles de l'Esplanade. A quelques pas de là, deux silhouettes féminines guindées et enchevêtrées dans d'étroites toilettes marmonnaient debout à côté de leurs compagnons de soirée absorbés par une partie de dames.

- " Je suis sûre que c'était son plan depuis le départ ! Elle voulait se faire remarquer pour attirer l'attention du Comte, il parait si peu aux salons."

- " Cela lui ressemble grandement, c'est tout elle."


- " La jalousie fait parler à ce que je vois." Lança Nicolas en relevant sa coupe " A votre santé Mesdames et à celle que vous décrivez si injustement."

- " Oh … non Messire ! Croyez nous, nous sommes des femmes nous connaissons ces choses-ci."

- " Donc vous auriez parié votre parure et votre or pour vous faire enlever par Monseigneur de Rougelac ? Entends-tu cela Louis nous devrions cesser de jouer les preux serviteurs de ces dames et songez à nous bâtir quelques sordides histoires ! Louis… Louis ! "

- " Ah … Excusez-moi Nicolas, vous disiez ? "

Arrivés à la rambarde en demi-cercle surplombant la salle, la baronne ralentie le pas avant de s'arrêter le temps d'un instant pour contempler la petite foule danse se mouvant échauffés par l'appât du gain autour des multiples tables. Il y'avait un plaisir saugrenu presque du voyeurisme à se tenir si haut des joies vils des hommes, les disséquer, étayer les émotions, l'indifférence, la blême dignité, la résignation froide, le fanatisme de la passion, lires en ces yeux arrêtés la suite fatidique d'un grand coup, convertir les cris rauques et intelligibles en explications qui pourraient apporter un sens à ces rixes vulgaires. Existe-t-il quelque chose de plus déplaisant et captivant qu'une maison de plaisir ? Ici-bas rien n’est plus complet que le malheur.


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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: Re: Les jeux sont faits ! [PV : Victor de Rougelac]   Les jeux sont faits ! [PV : Victor de Rougelac] EmptyJeu 10 Sep 2020 - 18:54
Il fallait du courant et beaucoup d'abnégation pour tenter d'espérer pouvoir désarçonner le Comte de Rougelac dans l'exercice de son art le plus précieux, mais il fallait bien donner crédit à la fougue juvénile et insouciante de cette baronne. Si elle n'ébranlait pas son interlocuteur, Aliénor réussissait à au moins retenir l'attention du mondain plus que de raison. Et d'ailleurs, d'une certaine manière, Von Elrich semblait s'épanouir d'un talent certain à l'effronterie ce qui lui valu de recevoir un fin sourire à la commissure des lèvres du quadragénaire.

- Me considérez-vous comme un homme de pouvoir ? N'est ce point trop présomptueux ? Comme d'ailleurs ne seriez-vous pas en ce moment même en train de continuer vos piques ? Je ne suis pas idiot au point de croire en votre soit disant "oisiveté", sinon les choses se seraient passé d'une manière bien différente.

Se montrant alors langoureusement taquine alors que le duo gravissait les marches, cette jeune femme pourtant fraîchement sortie d'une insouciante adolescence, se révélait être un divertissement de choix malgré les apparences. Se délectant de se sourcils arqué qui montrait plus de la tenue d'un rôle que d'une franche sincérité de la part de la noblette, Rougelac était bien décidé à garder intact le mythe l'entourant.

- Peut-être suis-je le premier d'entre tous à entretenir cette réputation aux multiples facettes. Démêler le vrai du faux vous dites... à vos risques et périls ma chère ! Si vous pensez être en capacité de me percer à jour, je vous met en garde que vous n'en ressortirez de cette folle expédition totalement indemne.

Etait ce un avertissement, une menace ? Pas certain, Victor préférant pour l'heure rester en phase d'observation.

- Vous ne manquez pas de toupet ! Seriez-vous en train de prétendre que je suis en train de vous faire la cour ? J'ai bien d'autres façons de séduire une femme, mais si la curiosité vous pique, je puis vous dévoiler ce fameux portrait, il ne vous suffira, pour cela, que d'emprunter le couloir à notre droite et prendre la porte au fond de celui ci...

Son regard azur brûlait de flammes démoniaques, laissant ainsi l'esprit de la sang bleu en ébullition. L'esprit désinvolte de la Baronne avait de quoi surprendre mais Victor comprit rapidement qu'il s'agissait de sa signature, oh et il en eut la confirmation derechef alors qu'il senti les ongles de la mondaine mordre sa peau jusqu'à flirter avec sa chaire. Une sensation aussi désagréable qu'inattendue mais révélatrice d'un caractère bien labellisé. À présent, Victor pouvait la qualifier de garce en plus d'être outrageusement effronté et après une légère grimace, Le Comte déséra son étreinte non sans glisser dans un ardant murmure.

- Vous ne faites qu'aggraver votre cas, il me plairait de vous châtier, jeune fille... pour vos préjugés et votre arrogance. Lorsque je tourmente d'agréable minois comme vous semblez le penser, elles finissent généralement par se taire ou... plutot... par etouffer quelques bruits, moui... nous allons dire cela.

Il se tut alors, le couple gagnant l'étage avant que la Baronne ne s'arrête pour se placer devant la rambarde et contempler le spectacle en contrebas qui faisait parti d'un des nombreux aspects du quotidien du Comte. Mais que se passait il dans l'esprit de cette jeune femme qui avait créer la polémique et le scandale à la table de jeu principale ? Victor n'en avait pas la moindre idée et se mouvant dans le dos de la jeune femme, il fixa lui aussi l'effervescence en contre bas où d'ailleurs semblait impliquer le compagnon de soirée de la demoiselle Von Elrich.

- Qui a t il ? Dite moi... ce que vous ressentez en visionnant ce tableau du rez-de-chaussée ? Oh... tout ceci est brouhaha pourtant si bien organisé... tout comme l'était l'Effeuill'Age, le lupanard que je tenais jadis. Apres tout, y a til une différence entre ces plaisirs ? Ces tables de jeux sont comme des putains que l'on utilise pour le plaisir d'autrui. N'ai-je point raison, mh?

Il était si contre le dos de la jeune femme que cela pouvait s'en trouver déplacé, seulement la distance avec le salon de jeu ainsi que l'angle, faisant que personne n'aurait pu imaginer une telle proximité. Plissant le regard, Victor s'attarda sur le sieur de Vandoeuvre.

- Louis de Vandoeuvre... voilà une fort judicieuse prise. Un imbécile notoire, cela se lit sur son visage. Je parierais que vous ne lui avait que tout au plus offert la vue d'un bout de vos cuisses.

Dit-il en étouffant un ricanement avant de reprendre.

- Ne l'essorez toutefois pas jusqu'à son dernier écu, le pauvre... en ces temps difficile, l'espoir fait vivre mais peut ruiner le plus idiot d'entre nous. En tout état de fait, vous semblez l'avoir parfaitement dressé, il vous obéit au doigt et à l'oeil comme un petit chien... quel talent a mettre à votre actif.
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Alienor E. Von ElrichBaronne
Alienor E. Von Elrich



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MessageSujet: Re: Les jeux sont faits ! [PV : Victor de Rougelac]   Les jeux sont faits ! [PV : Victor de Rougelac] EmptyLun 28 Sep 2020 - 2:47
Les jeux sont faits !
Alienor & Victor

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Alienor conclut aux premières réponses du Comte qu'à l'image de biens des personnages peuplant la cité, il parlait pour s'entendre parler. Cette triste conclusion décrocha une moue boudeuse qui fit nonchalamment arrondir les contours de sa bouche teintée d'une fine pellicule de lie de vin à des fins esthétiques. Les réponses chichement paraphées qui ne répondaient à aucune des préalables questions ou qui n'incitaient son interlocuteur à aucune piste l'ennuyait, trop de leurs pairs faisaient ainsi de l'art de la conversation un sport à la limite de la joute se résumant à qui jonglera au mieux pour échapper aux "pièges" tendus par autrui. Si bien que l'on pouvait se retrouver à échanger des heures durant sans apprendre une traite information viable sur son interlocuteur, se contentant de pirouetter superficiellement sur chaque sujet, gâchant grossièrement toute potentielle matière. Pour cette femme insolente à ravir, ayant plus de tete que de cœur, esclave de passion et d’engouement. Ces prémices lui arrachèrent un nonchalant commentaire, porté par une voix neutre.


- " Monsieur ne vous méprenez pas par mes airs, je ne dis rien qui soit présomptueux. Qu'on vous jalouse, vous méprise, ou vous estime le fait est entièrement lié au fait que vous êtes un homme de pouvoir établi. Et vous le savez très bien." Elle poursuivit d’un ton égal, le front lisse de tout trouble d’émotions et le menton haut " Votre réputation et vos faits bien que disséquer par ceux d’entre nous n’ayant d’autres loisirs que le commérage ; ne sont pas au plus beau fait, mais qu'importe me diriez-vous ? La vertu est tellement surfaite, on lui reproche si sévèrement ses manques et ses tares, tandis qu’on est pleins de mansuétude pour les charmes du vice, et puis l’envie ne fait que naitre de profondes haines qu’on nourrit comme un feu de cheminée à ternir l’objet de notre convoitise car honteux de ne pas s’élever et l’atteindre. Une vraie antithèse humaine. On aime brandir la bienséance quand tout argument nous manque. »


Puis dans une désinvolture volontaire qui rehaussait cet air noble qui ne s’acquiert point et qui lui sied, révélant une nature délicieuse aux sentiments froids et a l’ivresse juvénile et incandescente, qui produisait des impressions ineffaçables. La Von Elrich commenta, sa voix oscillante entre espièglerie et mystère, ses yeux brillants tels deux lacs limpides une journée nuageuse d’été.

« Mais voyons Monsieur, qui vous dis que ce ne serait pas vous qui ne ressortirait point indemne des périls qui vous guettent en vous intéressant à ma personne ? »


Elle ponctua sa phrase d’un large sourire gourmand, aussitôt mu en un rire coquet et taquin qui dévoilait des dents blanches destinées à vivre cents ans comme des perles.


« Si vous ne me faites pas la cour Monsieur, excusez mon toupet c’est que vous manquez de gout. Toutefois je passe mon tour, je suis certaine que votre porte du fond se trouve déjà fort satisfaite de femmes quelconques. Toutefois régalez moi de quelques histoires rocambolesques si vous avez des amantes parmi nos si fières dames de la haute. Je sais garder les secrets de boudoir. »

Lorsqu’il desserra son étreinte elle continua ses dires ; imperturbable en cessant pour sa part d’enfoncer ses ongles dans la chair de son interlocuteur. Des hommes à la trempe fière et peu chevaleresque il en existait treize à la douzaine dans le cercle des figures mures de la noblesse Marbuméenne. On aimait à bousculer les virginales petites débutantes, les voir se confondre d’émotions, les jambes nerveuses, le sang charriant leurs joues pales par des accès vives d’émois. Aussi tout ce que pouvait lancer comme pic Rougelac s’écrasait comme vague contre rivage.

« Voyez-vous cela, a peine quelques minutes que j’apprends qu’il vous plait à châtier les jeunes filles ? Faites attention on penserait que ce sont là vos particuliers désirs lubriques. Pauvres jolis minois, je les plains. » puis tapotant l’endroit rougi par la griffure elle commenta « Il me saurait gré de vous présenter une délicieuse petite chose … » Son ton prit l’air sérieux et minaudé des confidences, tandis que sa tete se penchait furtivement vers le cou du Comte. « Elle s’appelle Courtoisie. Je suis sûr que vous apprendrez énormément en sa compagnie. »

Ces brefs échanges animèrent en somme l’ascension des deux nobles vers l’étage surplombant la salle de jeux. Les mains pressant la rambarde recouverte d’un bronze à la couleur or ayant perdu de sa rutilance par l’usage. Alienor ne fut tiré de sa profonde contemplation que par la voix du Comte penchée par-dessus ses menues épaules.

- « Vos comparaisons sont peu raffinées ou pointues tres cher, mais je vous rejoins sur le fait que les maisons de plaisirs se valent qu’elles moyennent catins ou dés. Et vous, moi et ces quelques rares infortunés nous sommes des tantales vivant en marge de toutes les jouissances de ces futilités. Malgré la quête inassouvie de sensations fortes, des fous lucides, des amoureux d’une vilaine chimère. Oh je ne peux pas dire tout ce que je ressens … mais » sa main tendue vers le vide imitait celle d’un courtier prêt a lancer la mise « J’ose imaginer que malgré les ans on ne se lasse guère de surplomber cette vue. Une surprise peut toujours faire surface ? J’en suis la preuve vivante. »

Elle sentait son corps franchir les barrières d’une proximité convenable. Son sourcil s’arqua, tandis que sa joue gauche se crispa. Sous le diaphane de son grain de peau plus fin qu’un papier de soie, une fine veine battait a sa tempe.

- « Ce qui est particulier avec les femmes de ma trempe, c’est qu’on a guère besoin de se dénuder pour plaire. Cela vous échappe je pense. Je n’ai pas besoin de le ruiner, ma famille était plus riche que la sienne et l’est encore. Mais bon il reste d’une plus haute naissance et d’un titre plus illustre. Vous semblez parler en connaissance de cause ? Ne vous etes vous point ruiner pour un joli minois ? Vous devriez essayer. » Puis brutalement, elle propulsa son dos en arrière piétinant du talon gauche son interlocuteur. « Oh ! Mes excuses Monseigneur ! le vin sans doute, je suis toute étourdie et cette hauteur ne m’a guère aidé. » Sa voix sonnait claire et virginale, elle avait l’intonation de ces douces créatures recluses priant les Trois de les rappeler plus tôt car effarées par la monstruosité des hommes qui éraflaient leurs pauvres âmes. « Vous ne semblez n’avoir rien, une chance que le cuir de vos souliers soient si rigides. Poursuivons voulez vous ? » et déployant toute l’élégance d’une jeune fleur, elle le contourna et s’avanca de quelques pas avant de lui lancer un sourire par-dessus son épaule. « Les doubles portes en bois de chêne vernis gardés par deux cerbères, sont l’entrée de votre bureau j’imagine ? »






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MessageSujet: Re: Les jeux sont faits ! [PV : Victor de Rougelac]   Les jeux sont faits ! [PV : Victor de Rougelac] EmptyLun 28 Sep 2020 - 15:33
A vrai dire, cette baronne E. Von Elrich avait la "langue bien pendue" ! Et de l'avis du Comte de Rougelac, l'expression semblait presque minimaliste tant la donzelle usait de bon mots, de répliques, tantôt acides, tantôt cherchant à viser l'égo du mondain. Le son de la voix d'Aliénor en devenait presque une douce mélodie à l'oreille distraite du quadragénaire qui à mesure des discours de la jeune femme, commençait à sérieusement croire qu'elle tentait coute que coute à se forger un rôle dans une prestidigitation de haute voltige. Frondeuse, taquine, insolente, charmante et d'une indéniable effronterie, la donzelle avait aussi le chic pour donner corps à son personnage par des éléments physique. Ainsi, le pied du Comte de Rougelac pu s'en souvenir lorsque... maladroitement... le talon vint s'abattre sur lui.

Mais, rien de tout cela ne semblait alors affecter un Victor qui appréciait ce genre de proie aux allures bien trop confiantes et affirmées, justifiant de son sang-bleu sa représentation qui en devenait presque caricaturale, dans l'établissement de l'influent noble qui, rappelons-le avait le double de son âge. L'homme retint une grimace après ce haut fait d'arme, étirant finalement ses lippes pour alors afficher un regard carnassier lorsque, toute imprudente et force d'initiative qu'elle était, Von Elrich le toisa par dessus son épaule en prenant la direction de cette porte qu'elle décrivit avec minutie.

- C'est bien ici, très chère baronne. Mais, prenez garde ! N'est ce pas là l'endroit où vous supputiez qu'il s'y passe tant d'actes de dépravation et de luxure, avec l'on ne sait combien d'amantes et femmes quelconques, si je reprends vos dires, mot pour mot ?

Il jeta une dernière fois un regard en contre bas de l'estrade pour inexorablement se focaliser sur cette silhouette qui par des aspects, semblait le narguer et ne pas le prendre au sérieux. Il étira alors son sourire jusqu'aux oreilles tout en plissant les yeux de ce regard "prédateur".

- Croyez-vous donc que ma personne s'adonne à quelques désirs lubriques et châtiments à l'endroits de mes conquêtes ? Oh une si curieuse et piquante donzelle telle que vous, voudrait ardemment vérifier cela, j'imagine ! Il ne tient qu'à vous d'ouvrir cette porte et le vérifier. A moins que... vous ne souhaitiez continuer à vous pavaner dans votre élégante robe de soirée assortie de vos lèvres aux vocalises cinglantes.

Il avant de quelques pas, le buste droit, les mains jointes dans son dos, le menton relevé.

- Je crois plutôt que vous parlez beaucoup, beaucoup trop. Serait-ce le moyen de dissimuler la peur qui vous anime ? Prouvez-moi donc le contraire en franchissant cette fameuse porte, sans... strasse ni paillettes. Vous n'avez indéniablement pas besoin de vous dénuder pour plaire, certes, mais désirez-vous seulement plaire ? Cela n'éveille que l'intérêt mais ne le concrétise nullement.

Victor jouait d'un discours adroit aux interprétations multiples. La jeune femme avait certes fier allure et brillait d'une confiance en soit et d'un altruisme exceptionnelle, mais ne restait-elle pas jeune et encore quelque peu inexpérimentée dans bien des domaines ? Assurément. Il rajouta finalement avant qu'elle ne choisisse la fuite ou la prise de risque.

- Et de grâce, économisez votre salive dans de long discours. Si vous êtes joueuse, jouez promptement, directement, ou je serais tenté de vous faire taire par des moyens peu orthodoxe, certes agréables, mais peu orthodoxe, l'espace d'un moment, afin que vous compreniez et écoutiez mes exigences. Bien des pies fières et arrogantes se sont prêter à l'exercice, leur chant a étrangement prit des tonalités fort différentes...

La rhétorique était puissante, salée, sans doute outrageusement scandaleuse ! Mais d'un tel personnage, n'était-ce point ce que l'on pouvait attendre ?
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