Marbrume


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 [Mission] Boire un p'tit coup à la maison - feat Rosalie

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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: [Mission] Boire un p'tit coup à la maison - feat Rosalie    [Mission] Boire un p'tit coup à la maison - feat Rosalie  EmptyLun 2 Nov 2020 - 12:02


Boire un p'tit coup à la maison

- 5 octobre 1166 –
- Caserne de Marbrume –


- « Sergente Rivefière il est encore là »

Le milicien venait de faire une entrée spectaculaire dans le bureau de la sergente, sans frapper -cela devenait une habitude-, l’homme avait laissé la porte claquer contre le mur avant de faire ses premiers pas dans l’antre de la sergente. Le visage fermé, les sourcils froncés, il semblait autant agacer que celle qui le dévisageait les lèvres pincées. Réduisant considérablement la distance entre son interlocutrice et lui, il était venu déposer son fessier sans y être invité sur la chaise en face du bureau. Avec lenteur, la noiraude avait laissé ses prunelles remonter le long de sa silhouette jusqu’à s’immobiliser sur le visage de l’homme qu’elle ne connaissait pas vraiment. Il était de l’interne, sinon son visage lui serait au minima familier, il ne pouvait être que de l’interne, puisqu’aucun des rattachés à la sergente n’oserait ne serait-ce qu’effleuré de l’orteil ce type de comportement vis-à-vis d’elle. Se redressant contre le dossier de sa chaise, laissant ses doigts pianoter de cette manière nerveuse sur le bois de son bureau, la femme d’armes finit par prendre la parole, ou tout du moins aller prendre la parole alors que le subalterne reprenait de cette manière pleine d’engouement négatif.

- « A l’étouffeur, le gérant » argumenta-t-il sans y avoir encore une fois était autorisé « Mais si, vous savez bien celui qui juste après la fin du couvre-feu avait fait mobiliser une coutilerie entière pour la disparition de son alcool. On en était arrivé à la conclusion qu’en plus de nous avoir fait perdre notre temps, il avait tout sifflé ce bougre d’idiot »

Silencieuse, la gradée le détaillait de cette manière froide, non pas que cette histoire lui était parfaitement inconnue et non pas qu’elle est envie -sans doute comme les autres sergents qu’il avait dû trouver avant de venir la voir- le renvoyer s’occuper de ce brave gérant sans même se soucier de la problématique. Mais. Il était rentré dans son bureau, sans y avoir été convié, lui avait coupé la parole sans y avoir été invité, ne lui en laisser pas placer une avec l’espoir naïf qu’elle accepte de recevoir cet ivrogne, le tout dans un calme à toute épreuve.

- « Mais je vous en prie, entrez milicien, je n’étais pas du tout occupé, installez-vous, prenez place » débuta-t-elle dans cette voix contrariée « Vous ne voulez pas vous servir un verre pendant que vous y êtes, non ? Mh. »

L’homme face à elle dut comprendre, son visage sembla blêmir durant un infime instant alors qu’il commençait à trifouiller du bout des doigts le bas de sa tunique, se raclant la gorge et passant une main derrière sa nuque. Que Merrick Lorren agisse de la sorte, cela pouvait encore passer, la sergente n’était pas convaincue que le désormais coutilier était doté de la lumière à tous les étages. Mais qu’un milicien de l’interne, non rattaché à ses coutillerie se le permette, c’était une tout autre histoire. Déglutissant bruyamment devant le silence devenant pesant de la responsable, il ne put que bredouiller, craignant visiblement par avance la sanction à venir.

- « Mes excuses sergent, c’est que… » il pâlit davantage alors qu’il la regardait ouvrir la bouteille et se servir un verre de vin « C’est que, enfin, non… J’ai été voir mes responsables, mais il n’avait pas le temps, alors… »
- « Alors, vous vous êtes dit que j’avais sans doute plus le temps, c’est ça ? »
- « Non, non, jamais je n’oserais, c’est eux qui m’ont dit que… »

Il n’ose pas terminer, il était inutile de toute façon, elle voyait déjà parfaitement ce qui avait pu être dit. Que la suicidaire des remparts seraient ravis de s’occuper l’esprit, que la bonne femme gradée n’ayant pas suffisamment écarté les cuisses pour monter plus haut encore pourrait s’en occuper, qu’elle n’était bonne qu’à ça de toute façon avec son deuil qu’elle ne faisait pas suffisamment bien. Nul doute que la noiraude réglerait ça plus tard, mais qu’elle ne mettrait pas, devant un simple milicien l’autorité des autres sergents en défaut. Son regard avait dû néanmoins s’assombrir, alors qu’elle contournait sagement et hostilement le bureau pour venir s’appuyer sur l’ensemble, non loin de celui qui déglutissait encore sans aucune discrétion.

- « Comment est-ce qu’il se nomme, votre ivrogne ? » l’interrogea-t-elle
- « Nicolas l’étouffeur, sergente »

L’étouffeur, sans doute le nom de son établissement, sinon… Non, elle ne préféra pas y penser. Prenant une inspiration, levant son verre pour avaler une gorgée elle lui fit signe de se relever, ce qu’il fit sans attendre.

- « Ramenez mon donc cet étouffeur ici et trouvez-moi donc un milicien pour gérer cette histoire »
- « Je suis tout à votre disposition, madame ! » se précipita-t-il avant de faire silence devant la main qui venait de se lever
- « Par les Trois, si vous êtes encore dans mon champ de vision d’ici quelques instants, je vous promets que vous n’aurez plus suffisamment de salive pour compter le nombre de coups de fouet qui s’abattront sur votre dos »

Ce fut un silence, alors qu’il observait sa supérieure, un doute sur la réalité de ses propos qui ne tarda pas à disparaitre devant l’étincelle qui semblait illuminer les yeux de glace de la sergente. S’inclinant à plusieurs reprises aussi bas qu’il le pouvait, il avait détalé comme un lapin, promettant de faire très vite et de ne pas la faire attendre. Bien évidemment, il n’avait guère osé jouer les provocateurs en notifiant qu’il ne savait absolument pas compter. Avalant une longue gorgée de vin, elle était venue refermer la porte du bureau, avant de retrouver sa place initiale. Penchant la tête en arrière, elle laissa sa chevelure cascader un instant, détaillant le plafond, Sydonnie eut cette étrange pensée que la journée s’annonçait particulièrement longue.

Édouard de son prénom venait de détaler quant à lui dans une rapidité déconcertant les marches amenant dans la cour intérieure, cherchant désespérément du regard quelqu’un à qui il pourrait refiler cette affaire. L’homme n’était pas là depuis très longtemps, aussi avait-il rapidement appris qu’on ne pouvait pas solliciter n’importe qui, n’importe quand, au risque de se retrouver avec des répercussions tout droit offert par ses camarades. Les mains moites, les doigts tremblant légèrement, il avait fini par détailler une femme. Qui dit femme, dit temps libre forcement, voir inutilité, elle allait être parfaite pour cette affaire et surtout n’oserait jamais remettre en doute la parole de l’homme qu’il était. Se précipitant dans sa direction il l’avait attrapé par le bras, sans même savoir ni son prénom ni quoi que ce soit il l’entrainait avec lui sans ménagement prenant la direction de l’entrée de la caserne.


- « La sergente Rivefière » fit-il « te demande de gérer une situation complexe : l’affaire de l’étouffeur, ça te parle, mh ? J’espère pour toi que ça te parle » avait-il sans doute besoin de passer ses nerfs sur quelqu’un alors qu’il s’immobilisait enfin pour la détailler « C’ton problème pas le mien si tu ne vois pas ce que c’est » grogna-t-il en laissant son regard vagabonder sur la silhouette féminine « Enfin, après on peut s’arranger » tenta-t-il au cas où en roulant des épaules « Tu vois le type là-bas, je vais te présenter, c’est… » il hésita « la victime » il opina rapidement, brusquement « ‘fin bon, je ne vais pas t’expliquer l’affaire que tu es censé connaître n’est-ce pas ? Faut le ramener au bureau de la sergente, elle vent s’entretenir avec lui et faut que tu sois présente. Ça va, c’pas trop dur pour toi, non ? »

À peine terminée qu’il reprenait sa marche, bien trop pressée de laisser entre les mains de la milicienne cette affaire. Plus loin il se tiendrait de la sergente, mieux il se porterait il en était convaincue et si en plus tout ça pouvait lui apporter un p’tit moment de détente avec une femme…. Bon, il n’était pas convaincu, il n’irait pas jusqu’à la bousculer, mais si elle voulait se faire bien voir, mieux valait être face à la sergente avec les informations non ? A elle de voir quel type de première impression elle souhaitait offrir. Roulant des épaules à sa propre pensée, ils avaient fini par rejoindre celui qui semblait s’impatienter, le coupant directement sans lui laisser le temps de prendre la parole, il expliqua :

- « M’sieur, je vous présente ma collègue milicienne… » il fronça les sourcils la dévisagea « c’est comment déjà ton nom à toi ? »
- « Mais c’est une femme… » gémit l’étouffeur la bouche entrouverte « Vous allez me dire qu’une femme va parvenir à résoudre MON problème d’une IMPORTANCE capitale ?! »
- Roulant des épaules il ajouta « Mais oui, mais oui, notre sergent va vous recevoir, elle va vous y accompagner, ça ira ? »
- « Je n’ai pas le choix, je suppose » ronchonna le gérant d’auberge « Je vous préviens si cette affaire n’est pas réglée ce soir, vous allez entendre parler de moi » fit-il en levant un doigt en direction de la milicienne
- « Bien, bien, bien, bon bah bon courage hein, salut ! » fit Édouard en inclinant la tête « Monsieur, vous avez toute ma sympathie pour cette terrible histoire »

Sans demander son reste, il avait disparu, laissant la milicienne gérer l’ensemble et faire le trajet inverse jusqu’au bureau de sa supérieure. Bien évidemment, si cette dernière avait accepté d’une manière ou d’une autre un arrangement quelconque, lui aurait-il très satisfait glisser quelques informations sur l’affaire.

Si besoin :
Sydonnie s'exprime en #cc6666
Edouard le milicien en#578251
Nicolas l'Etouffeur en #D1963E

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RosalieMilicienne
Rosalie



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MessageSujet: Re: [Mission] Boire un p'tit coup à la maison - feat Rosalie    [Mission] Boire un p'tit coup à la maison - feat Rosalie  EmptyMar 3 Nov 2020 - 20:44
La journée commençait bien. Non, vraiment, sans vannes. C’était une honnête pensée.

Rosalie s’est levée du bon pied en ce jour d’automne. Le mois d’octobre commence à peine, sa nuit n’a pas été catastrophique pour une fois, elle n’est pas appelée à tout va pour des raisons qui l’ennuient plus qu’autre chose, elle se permet de se concentrer sur son entrainement et sur ses objectifs personnels. Elle s’autorise même de souffler de temps à autre ! Et pas que des soupirs.

Les balades journalières et nocturnes deviennent de plus en plus agréables avec la brise qui s’installe doucement pour accompagner les températures saisonnières. Elle apprécie ces promenades, brèves mais intenses, où son esprit s’offre un certain repos, où ses pensées deviennent silencieuses, où sa paix intérieure se laisse guider par le vent qui l’accueille chaque jour un peu plus.

La voici donc, après quelques occupations et une quelconque patrouille, sortir à nouveau de la caserne pour entamer sa petite balade journalière. Son pas est motivé par l’envie grandissante de s’offrir ce petit moment de méditation avec elle-même. Ses yeux se closent un instant, prenant une grande inspiration, accueillant à bras ouverts les faibles températures qui viennent embrasser sa pâle chaire. C’est comme si l’atmosphère se regroupait autour d’elle, formant une bulle impénétrable, incassable à sa propre volonté et que, tant qu’elle reste dans cet état d’esprit, rien ne pourrait arriver. Rien ni personne ne pourrait briser ce lien intime qu’elle possède…

Sauf un prénommé Édouard, visiblement.

Sa tranquillité s'envole soudainement lorsque son bras est attrapé. La milicienne se retourne vers l’auteur de cet acte hautement déplacé avec vivacité, sa seconde main sur la garde de son épée : sa méfiance est montée rapidement en tension, notamment avec sa situation actuelle. Cela aurait pu être un inconnu ou l’un de ses harceleurs… mais non. Ce n’est qu’un milicien. Tant mieux ?

Non. Parce qu’un inconnu, elle aurait pu le rediriger vers un de ses collègues. Un harceleur, ça se gère également dans un temps plus ou moins limité. Mais un inconnu, milicien – de l’interne en plus -avec des mains moites et une tête à claques pareil ? Non, non, non. C’est pire.

Allez allez…

Adieu sa tranquillité, adieu sa petite balade, adieu sa journée qui commençait pourtant si bien. Elle se laisse silencieusement entrainer par l’insolent, dégageant son bras à la première occasion lorsque sa course s’arrête.

- La sergente Rivefière te demande de gérer une situation complexe : l’affaire de l’étouffeur, ça te parle, mh ? J’espère pour toi que ça te parle C’ton problème pas le mien si tu ne vois pas ce que c’est…


Rosalie reste – comme à son habitude – silencieuse. Comme réponse, il n’obtiendra qu’un haussement de sourcil, laissant son air lasse s’amplifier un peu plus au fur et à mesure des dires du milicien.

- ... Enfin, après on peut s’arranger.


Non mais je rêve.

Un souffle du nez moqueur s’échappe.

- Tu vois le type là-bas, je vais te présenter, c’est… la victime. ‘fin bon, je ne vais pas t’expliquer l’affaire que tu es censé connaître n’est-ce pas ? Faut le ramener au bureau de la sergente, elle vent s’entretenir avec lui et faut que tu sois présente. Ça va, c’pas trop dur pour toi, non ? 


Si, ça l’est.

Elle aurait aimé le dire à voix haute, afin de le laisser dans ses histoires et pouvoir retourner à ses propres occupations mais la voici à nouveau trainer par son bourreau du jour. Décidément, qu’a-t-elle sur le visage pour que les miliciens de l’interne l’embarquent à tout va pour lui filer leurs corvées ? Cela commence à devenir une habitude fortement désagréable pour la pauvre Rosalie qui ne demande qu’à être tranquille entre minuit et... 23h59.

Evidemment, le sketch s’enchaine. Voilà non pas un mais deux idiots face à elle, dont l’un s’offense et s’indigne du genre de la personne à présent responsable de sa requête et l’autre qui cherche désespérément à fuir la situation.

- M’sieur, je vous présente ma collègue milicienne… c’est comment déjà ton nom à toi ?


Par les Trois, sortez-moi de là.

- Mais c’est une femme… Vous allez me dire qu’une femme va parvenir à résoudre MON problème d’une IMPORTANCE capitale ?! 
- Mais oui, mais oui, notre sergent va vous recevoir, elle va vous y accompagner, ça ira ? 


Notre « sergent » ? 

- Je n’ai pas le choix, je suppose. Je vous préviens si cette affaire n’est pas réglée ce soir, vous allez entendre parler de moi !


J’entend déjà parler de vous.
 
- Bien, bien, bien, bon bah bon courage hein, salut ! 
Monsieur, vous avez toute ma sympathie pour cette terrible histoire !


La milicienne lève doucement les mains vers le ciel pour s’innocenter lorsque l’homme pointe un doigt accusateur vers elle en ajoutant qu’ils feront le nécessaire pour satisfaire sa requête. Un regard au milicien de l’interne qui détale.


- Merci.


Tandis que l’attention de l’homme est focalisée sur son geste et ses dires, Rosalie décale discrètement son pied au moment où le milicien s’enfuit de la conversation. Simple croche-pied, efficace pour le faire perdre l’équilibre quelques instants. Il ne tomba pas, se rattrapant à l’un des murs de la caserne, mais le regard noir qu’il offre à Rosalie, le ridicule de la situation et l’air outré de l’Etouffeur de voir un milicien aussi maladroit suffit à Lowens pour repeindre sa journée d’ondes positives. 


-Et bien… Allons-y.


Elle engage la marche, se dirigeant vers le bureau de sa supérieure dans un léger soupir. A-t-elle réellement fait un croche-pied à quelqu’un pour se venger de la situation ? A son âge ? C’était petit et enfantin. D’accord. Puéril même. Mais après tout, il ne connait même pas son prénom, alors…


C’était mérité.


Cas de conscience réglé.


Le chemin est silencieusement gênant. L’homme dévisage avec des regards en coin la milicienne et Rosalie en est à son… à beaucoup de soupirs. Elle finit par prendre la parole, essayant de dégoter quelques informations avant leur arrivée devant le bureau du boss final, craignant déjà l'état de choc conséquence à la désillusion qu'il l'aura lorsqu'il comprendra que "sergent" est en réalité "sergente".


-Monsieur… ?
-L’etouff-… rha ! Appelez moi Nicolas.


Le ton est aussi froid que l’hiver. Ignorant ce détail, elle enchaîne.


-Cela fait combien de temps que votre alcool a disp-…
-Des semaines !! Des semaines que je m’en plains et vous n’êtes pas fichu d’agir !! Vous devriez être au courant, non ?!


Ok, raté.


Rosalie détourne un bref instant son regard vers lui. Elle hésite à se justifier, comme par exemple : je suis de la milice extérieure donc les préoccupations des petits commerçants de votre genre ne sont ni ma priorité professionnelle ni ma priorité personnelle puisque je m’en contrefou ; ou bien : les problèmes d’alcoolisme se soignent et nous ne sommes pas des psychologues. Mais elle préfère garder le silence. Ce qui n’est, pour le coup, pas plus mal.


Dans tous les cas, la tentative de communication est compliquée. Elle retente une dernière fois, dans un dernier espoir.


-Avez-vous une idée de ce qu’il se passe ?
-Bien sûr que non!! On me l’a volé !! C’est votre travail de trouver qui me vole mes réserves ! Il faut que j’enquête à votre place ?!


Avec plaisir.


-Non monsieur, évidemment.


Arrêtons les tentatives vaines avant qu’il ne soit trop en colère pour supporter la nouvelle surprise qui l’attend.


•~•


Les voici arrivé devant le bureau de la Sergente. La brunette soupire une énième fois, redressant sa main pour venir toquer et prévenir de sa présence. Son geste s’arrête avant d’émettre le moindre son. Rosalie se détourne vers l’impatient en grimaçant légèrement.


-Ecoutez monsieur… Nicolas. Si je peux me permettre un petit… conseil. Pour vous. Soyez peut-être un peu plus… coopératif avec l-...
- Je me fiche de vos conseils idiots, laissez-moi entrer ! Serg-… ?!


Le terrible Nicolas l’Etouffeur poussa la milicienne pour entrer en trombe dans le bureau de la Sergente. Rosalie grimaça, roulant des yeux avant d’entrer elle aussi dans le bureau… après avoir toquer contre la porte déjà grande ouverte.


La brune offre un regard désolé à sa supérieure avant de détourner celui-ci vers l’homme bouche-bé. L’effet de surprise est réussi on dirait. Et oui, encore une femme !


-Sergente De Rivefière.
-Sergente ?!


Malgré la situation, Lowens reste ferme sur les protocoles et salue sa supérieure comme il se doit. Elle exécute un geste de main rapide pour désigner l’homme devenu subitement silencieux.


-Voici Nicolas l’Etouffeur. Il se plaint d’un vol massif depuis plusieurs semaines de ses réserves d’alcool et s’impatiente quant au manque d’action de la Milice.


L’homme détourne son regard complètement scandalisé par la situation vers Rosalie qui lui répond d’un signe de tête, l’encourageant à dévoiler son problème « d’une importance capitale » à la sergente.


-Vous… vous vous moquez de moi ?! Une femme ! Encore ?!


Surprise.


Elle hausse à nouveau un sourcil avant de dévier son regard vers sa supérieure. Sa lassitude, son envie pressante d’en finir avec cette histoire et de ne plus respirer le même air que cet idiot macho sans doute alcoolique… Tout ce désespoir se retranscrit parfaitement dans ses yeux, qui pourraient pratiquement la supplier de clôturer rapidement ce cauchemar collectif.






Petite légende :
Violet clair : pensées de Rosalie
Violet : Rosalie
Vert : Milicien
Jaune : Nicolas l'Etouffeur
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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Mission] Boire un p'tit coup à la maison - feat Rosalie    [Mission] Boire un p'tit coup à la maison - feat Rosalie  EmptyMar 3 Nov 2020 - 23:38


Ce fut un premier soupir qui s’échappa des lèvres de la noiraude, alors qu’une fois n’est pas coutume la porte de son bureau s’ouvre bruyamment sans y avoir été invitée. Ses prunelles bleutées effleurent l’individu avec une froideur non feinte, alors que son observation se décale rapidement sur celle qui vient de frapper, avec un temps de retard. Un pincement de lèvre, c’est tout ce qu’elle offre pour débuter, alors qu’elle porte son verre à ses lèvres, avala une longue gorgée du liquide pourpre qui ne parvient même plus à la détendre. La gradée perçoit parfaitement ce frisson remonter le long de son dos, irradier ses avant-bras jusqu’au bout de ses doigts qui menace de se contracter pour former un point colérique. Le regard désolé n’y change rien, la femme d’armes se redresse, s’appuie sur le côté de son bureau, un bras croisé devant de son buste contenant son verre, l’autre qui la maintient contre le bureau, alors qu’elle attend, patiente. Son attention délaisse volontairement celui qui s’offusque de sa condition de femmes, jusqu’à faire naitre un rictus sur les traits de son visage, ses prunelles vagabondes sur la silhouette de la milicienne avec cette insistance qu’elle ne cherche aucunement à dissimuler. Penchant la tête sur le côté, pour mieux aviser, elle finit par hocher avec lenteur la tête, à une seule et unique reprise.

Silence. C’est l’unique élément qui vient s’installer dans la pièce alors que le plaintif semble avoir terminé d’être redondant. D’un geste de la main, elle invite les deux à s’installer, deux chaises, deux personnes cela semble plutôt logique jusque-là. Un bref mouvement de menton vient faire cette demande silencieuse de fermer la porte avant ça, de son côté, elle contourne son lieu de travail pour reprendre place, avale la dernière gorgée du vin dont la fin semble un peu trop amère pour elle.


- « Je ne suis pas certaine de saisir monsieur l’étouffeur » débuta-t-elle en rassemblant quelques documents « Seriez-vous en train de manquer de respect à une main armée du Roi ? D’autant plus gradée ? » interrogea-t-elle en vrillant brutalement ses iris sur le visage de celui qui se dandinait sur sa chaise « Cela m’ennuierait de devoir vous conduire jusqu’en geôle pour ce manque de sérieux, cela retarderait considérablement l’enquête sur votre disparition d’alcool si gravissime »

Nicolas, de son prénom bougea légèrement sur sa chaise, à droite, puis à gauche, il coula un regard à la milicienne, avant de se reconcentrer vers la sergente. Il ouvrit la bouche, la referma, détourna les yeux, recommença son manège plusieurs fois, avant de lâcher un grognement digne d’un enfant de 5 ans.

- « Et puis… » reprit la noiraude dans un sourire en coin « Sans vouloir trop m’aventurer, bien des hommes rêveraient d’être à votre place, accompagnée dans votre recherche par deux femmes, charmantes d’autant plus » elle fut un éclair d’incompréhension dans ses yeux, une hésitation à prendre au sérieux sa phrase « Avouez que c’est tout de même mieux qu’une éventuelle sanction »

Il déglutit. Sydonnie lui offre un sourire.

- « Maintenant que ce terrible malentendu est réglé, vous pouvez présenter des excuses à la milicienne à vos côtés qui va être chargée de venir inspecter le lieu du délit, avouez qu’il serait une nouvelle fois fort dommageable de partir sur de mauvaise base »
- « Mais.. c’est votre travail » s’offusqua-t-il
- « Il est vrai, cependant comprenez bien que la milice est débordée et que votre requête peut parfaitement se perdre dans une pile de méfaits à gérer, mais pas nécessairement prioritaire. » Elle fit un petit silence avisa la femme d’arme un instant.

Un instant, il sembla à la sergente de voir les mains du bougre se contracter, se serrer au niveau de son pantalon alors que ses yeux se faisaient plus dur. Était-ce si difficile à digérer de se faire ainsi mener par une femme, une sergente ? Elle en doutait. Prenant une légère inspiration, elle sentit ses propres iris effleurer sa bouteille qui se trouvait non loin, la tentation était réelle, tout comme l’envie de se servir un nouveau verre pour supporter la voix, les reproches, la présence d’une milicienne visiblement un peu perdue et d’un homme qui avait sans doute dû siffler la totalité des bouteilles, oubliant ensuite son propre crime.

- « Fffffffem.. » Débuta-t-il prenant sans doute le silence de la sergente pour une invitation à pratique sa demande « Milicienne » corrigea-t-il rapidement « Merci de la future aide que vous allez m’apporter.» il se racla la gorge, prenait réellement sur lui « Bien, comme je l’ai expliqué un nombre beaucoup trop important pour être relaté » il fronça les sourcils, mécontent « L’alcool de mon établissement disparait. Les convois se font de plus en plus rares et les commerçants comme moi n’ont pas les moyens d’investir à perte, la plupart des gens échangent maintenant. C’pas avec le comptoir vide que je vais gagner un sou. Quelqu’un me vol mes biens et la milice ne fait absolument rien c’est particulièrement désagréable d’avoir l’impression d’être pris pour un idiot des bas quartiers. »

Cette fois-ci les doigts de la gradée s’étaient enroulés autour de la bouteille la débouchant pour se servir un verre devant le regard dubitatif de celui qui lançait un coup d’œil consterné à celle qui était censée l’aider. Avalant une gorgée, la noiraude semblait réfléchir, laissant sa main libre effleurer son menton à de nombreuses occasions.

- « Personne ne vous prend pour un idiot, l’étouffeur… Laissez-nous le temps de rétablir les précédentes enquêtes et nous vous rejoindrons à votre lieu de vie. Tâchez de faire fonctionner votre mémoire pour réunir les événements marquants. »

Elle s’était relevée sagement, pour ouvrir la porte, l’invitant d’un geste de la main à quitter le bureau. Non sans bougonner, il avait fini par prendre la direction de l’ensemble, puis sans avoir le temps de répondre ce vit l’ensemble se refermer sur son nous. Dans le doute vis-à-vis des intentions de la milicienne, Sydonnie crut bon d’ajouter :

- « Pas vous, milicienne » elle retrouva rapidement sa place « Vous vous laissez aussi souvent déborder par un membre du peuple ? » l’interrogation n’en était pas vraiment une « Il faudra corriger cela. Vous êtes milicien avant d’être milicienne, un milicien porte fièrement ses attributs et ne laisse pas un vulgaire ivrogne le dominer. »

Elle récupéra son verre, le porte à ses lèvres, avalant une gorgée qui la fit grimacer. Décidément ce vin, ne semblait pas du goût de la gradée. Sydonnie semblait hésiter, alors qu’elle farfouillait dans des documents rédigés à la plume, elle fronça les sourcils, silencieuse, sans réellement se soucier du comportement de sa vis-à-vis. Il lui semblait que les informations évoquées étaient suffisamment claires pour lui faire comprendre qu’elle allait faire une équipe pour résoudre cette disparition de bouteille. Relevant enfin le nez jusqu’à la milicienne elle ajouta :

- « Bien, les rapports semblent stipuler que cet idiot à siphonner lui-même l’ensemble de la vente de son établissement » elle se pinça les lèvres « Néanmoins, quelque chose ne va pas dans cette idée, il ne viendrait pas régulièrement crier à qui veut l’entendre qu’on le vol. Le faire une fois, cela peut s’entendre, deux fois, sans doute moins, mais alors trois fois… Qu’est-ce que vous en pensez ? »


Bien évidemment, il était fort peu probable de trouver ainsi des solutions sans preuve, sans témoignage. Pourtant, une évidence semblait venir se glisser dans l’esprit de la sergente qui tut volontairement sa pensée. Elle se redressa, glissa son arme à sa taille, attrapa une cape qu’elle noua autour de son cou avant de s’immobiliser.


- « Prenez-vous racine ? Nous y allons, enfin vous allez déjà me rattraper Édouard. Je pense qu’il vous a trop facilement refilé l’affaire et je ne serais pas surprise de le voir taire certaines informations volontaires, l’occasion de me montrer comment vous porter vos attributs, mh ? » elle ouvrit la porte, s’immobilisant « D’ailleurs, pourquoi avoir accepté ? »

Libérant l’espace, elle l’avait laissé passer devant, la suivant de prêt. Curieuse, ou simplement attentive, la sergente conservait volontairement sa parole pour elle-même, afin de laisser dans le silence, la place à cette femme de s’exprimer. Nombre chose l’interpelait, ce respect notifiable, cette discrétion convenable et ce manque de confiance qu’elle dégageait, que Sydonnie avait perçus au niveau de ses regards, de cet appel au secours et cette expression qui suppliait de la libérer par la fuite. Une fois en bas des marches sans doute, la noiraude lui indiqua d’un geste du menton la présence des autres, de l’autre, d’Édouard. Elle ne viendrait pas la sergente, non, elle n’interférait pas avec son grade, ce n’était pas son combat. D’ailleurs, l’interrogation restait entière : pourquoi une sergente décidait de se saisir de ce type d’affaires ? Uniquement pour soulager les coutilleries ? Difficile à dire.

Laissant Rosalie partir dans une direction, Sydonnie prit celle de la sortie. L’attendant par la suite avec patience à l’entrée de la place des chevaliers et la sortie de la caserne. Effleurant sa lame du bout des doigts, celle qui gérait un nombre incalculable d’hommes et de femmes avait décidé de s’organiser cette fois-ci différemment.


- « Avez-vous appris des choses intéressantes ? [color=#cc6666] » souffla-t-elle « Vous savez quoi, pour une fois, je n’ai pas envie d’être sergente voulez-vous, alors je vous suis, c’est vous la cheffe… Mh… Rosalie c’est ça ? Alors, par où commençons-nous ? »

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MessageSujet: Re: [Mission] Boire un p'tit coup à la maison - feat Rosalie    [Mission] Boire un p'tit coup à la maison - feat Rosalie  EmptyDim 15 Nov 2020 - 18:50
L’insistance du regard offert par la sergente ne présage rien de bon. Elle est sans doute en colère, peut-être fortement occupée ? Il se peut même que le milicien lui ai menti. L’a-t-elle dérangé pour rien ? Vient-elle de se mettre sa supérieure à dos, alors qu’elle n’avait rien demandé ?

Quelle journée.

Ses pensées anxiogènes s’activent durant le seul élément de réponse offert par la noiraude : le silence. Ce silence qui vient rendre l’air étouffant, laissant place à une gêne désagréable pour la milicienne. Puis enfin, une réaction : une gestuelle de la main, les autorisant à s’assoir sur les chaises présentes. La brunette remarque également le bref mouvement de menton, acquiesçant celui-ci d’un signe de tête avant d’aller, comme demandé, refermer la porte pour les enfermer tous les trois entre les quatre murs du bureau de de Rivefière.

La voix de la gradée vient rompre le silence installé. Rosalie, assise sur la chaise libre proposée plus tôt, détourne son attention vers celle ayant prit la parole. Elle l’écoute, laissant de temps à autres ses yeux se déplacer brièvement vers l’Etouffeur pour jauger ses réactions. Elle semble mettre les points sur les i directement, remettant à sa place le tavernier ou plutôt lui faisant comprendre la sienne malgré son genre. La milicienne apprécie silencieusement voir se dandiner le pauvre homme, inhibant ses pensées colériques comme il le pouvait.

L’étonnement vient après la réjouissance. Elle relève un sourcil, étonnée des dires de sa supérieur concernant la relativité de la situation. Si être accompagné de deux femmes peut être un plaisir pour lui, être présente dans cette pièce n’en est pas un pour la milicienne, qui retient un bref soupir.

Comment ça ? Eh !

Comment ça, elle est chargée d’inspecter les lieux ? Sa mission n’était pas simplement de l’amener dans le bureau ? Depuis quand doit-elle prendre en charge cette mission ? N’y a-t-il pas un quelconque milicien de l’interne disponible pour cela ?

-Il est vrai, cependant comprenez bien que la milice est débordée et que votre requête peut parfaitement se perdre dans une pile de méfaits à gérer, mais pas nécessairement prioritaire.

Mais qu’elle s’y perde !

Soit. La voilà donc chargée d’une mission ennuyante, pourrissant sa journée pourtant si bien commencée. Malgré cela, son amusement revient au galop lorsque Nicolas est à nouveau confronté à la ruse de la sergente. Des excuses ! Que cela doit-être compliqué à prononcer, surtout devant non pas une, mais deux femmes ! Quel taux d’énergie faut-il qu’il dépense pour contrôler sa fierté masculine ? Va-t-il réussir cette épreuve insoutenable, cette finale de la compétition, ce dernier boss du donjon ?

Cela commence mal en tout cas. La première syllabe ne ressemble en rien à une excuse ou à une appellation correcte. Fem ? Comme « femme » ? Triste déduction. Rosalie hausse un sourcil, fixant son regard dans celui du misogyne, laissant ses yeux observer les siens intensément. Elle ne le lâche pas du regard afin qu’il se rende bien compte que toute son attention est portée sur ses mots. Elle lâchera sa pression une fois les excuses émises, qui arriveront quelques secondes plus tard, bien heureusement.

Sa requête est finalement exposée à voix haute auprès de la sergente qui, visiblement, compte prendre en main l’affaire. Et au vu du pronom personnel « nous », Rosalie en déduit, à son grand malheur, qu’elle est également comptée dans l’histoire.

L’homme finit par être invité à sortir du bureau, refermant la porte derrière lui, laissant les deux femmes d’armes en face à face. La milicienne ayant suivi du regard le chemin de sortie de l’homme, elle vient lentement déposer celui-ci vers la présence féminine. Elle ne peut empêcher ses yeux se river sur la bouteille débouchée plus tôt, d’un air dubitatif, avant de finalement ignorée le détail de l’alcool ingurgité et focaliser son attention sur les dires de Sydonnie.

Sa question (ou plutôt sa remarque) est pourvue de vérité. En effet, il faudrait qu’elle apprenne à se faire un peu plus respecter par le peuple, encore plus par les personnes ayant comme caractéristique première d’être sexiste. Cependant, avouons-le : la brunette n’a physiquement rien d’imposant. Elle est toute frêle, pâlotte, ressemble plus à une adolescente qu’à une femme, avec un regard lasse. Elle pourrait alors compenser ceci avec la parole, par exemple grâce à la répartie… répartie qu’elle a. Quand elle veut parler. C’est-à-dire… pas souvent.

De plus, Sydonnie visait extrêmement juste. Si la jeune femme ne se fait pas spécialement respectée à cause de son genre par les perturbateurs dans le style de Nicolas, une certaine peur se cache derrière tout cela. Mais ça, c'est une autre histoire.

Comprenant bien que l’interrogation n’en était pas vraiment une, elle ne préféra pas répondre de vive voix. Elle acquiesça simplement d’un signe de tête, observant celle-ci fouiller dans ses documents pour sans doute retrouver les rapports rédigés précédemment sur cette requête visiblement connu des services de la Milice.

-Bien, les rapports semblent stipuler que cet idiot à siphonner lui-même l’ensemble de la vente de son établissement. Néanmoins, quelque chose ne va pas dans cette idée, il ne viendrait pas régulièrement crier à qui veut l’entendre qu’on le vol. Le faire une fois, cela peut s’entendre, deux fois, sans doute moins, mais alors trois fois… Qu’est-ce que vous en pensez ?

Ce qu’elle en pense… Rosalie se permet quelques secondes de réflexion (quelques secondes silencieuses de plus ou de moins, à ce stade…) afin de remettre les informations reçues dans leur contexte. Avant d’enfin activer ses cordes vocales, le bureau accueillant sa voix pour la seconde fois seulement depuis son arrivée.

-Je vous rejoins dans l’idée que quelque chose ne va pas.

Allez, encore un effort, une petite explication peut-être ?

-Il se ferait sans doute plus discret s’il était entièrement coupable. Et puis, pour autant d’alcool, il devrait avoir un comportement plus... spécial, je pense.

Être saoul à longueur de journée ou en manque... Un comportement visible, notifiable entre mille. C’est sans doute sa nouvelle petite expérience de soignante qui l’informe de ce genre de choses, ou avouons-le, surtout sa grande expérience des tavernes, mais après tout ce ne sont que des suggestions parmi tant d'autres possibles.

Quelques pensées perturbent la milicienne. Son intuition était-elle la bonne ? N'y voyait t-elle pas quelque chose de plus compliqué que la véritable situation ? Elle n'en savait trop rien et le doute persiste sur ses compétences de pseudo-détective. Après tout, rares ont été les fois où on l'a demandé pour des missions de ce type: elle a l'habitude des patrouilles pour remplacer ses collègues de l'interne ou simplement par demandes d'un supérieur, des petits conflits que peuvent exprimer les habitants de la ville, ou tout simplement des dangers de l'extérieur et des missions adéquates à sa fonction première qu'est l'exploration des terres. Mais les enquêtes entre les murs? Depuis son engagement elle en a eu très peu à gérer. On peut donc considérer ça comme une sorte de première expérience, ce qui ne la rassure pas tellement puisqu'elle la réalise aux côtés certes d'une personne extrêmement qualifiée à ses yeux mais surtout d'une sergente dont la réputation ne met pas en valeur une potentielle douceur en pédagogie. Mais après tout, ce n'est peut-être qu'une simple première impression, majorée par les rumeurs idiotes de ses collègues qui ne la connaissent sans doute pas plus qu’elle. Dans son doute premier intervient donc un second, celui des potentielles réactions de sa supérieure au moindre fait, geste et parole de la milicienne.
 
Le questionnement de la sergente vient réveiller à l'attention de Rosalie. Va-t-elle prendre racine ici ? Si elle le pouvait, oui. Elle secoue sa tête discrètement comme pour balayer ses pensées invasives avant de se redresser pour sortir de la pièce à ses côtés. Elle ne peut empêcher d'hausser une énième fois un sourcil pour exprimer son incompréhension. Elle est d'accord sur le fait qu'Edouard lui cache des informations, au vu de sa généreuse proposition pour les avoir, mais de quels attributs parle-t-elle ? Elle est comme une néophyte à ses côtés, loin d'être aussi intimidante et confiante que la noiraude. Clairement, les attributs, entre les deux femmes, c'est bien Sydonnie qui les porte, pas Rosalie. Que porte la milicienne sincèrement, si ce n'est son silence qualitatif, ses doutes et ses lourdes pensées ? Rien qui ne fait d'elle l'héros de la situation.

Elle n'eut pas le temps de répondre au premier sous-entendu qu'elle remarqua l'arrêt soudain de la sergente. Elle s'arrête lorsqu'elle pose sa dernière question avant de quitter la pièce, Rosalie redressant son regard vers elle. Étonnamment, la milicienne répondit beaucoup plus rapidement que précédemment. Comme dans un réflexe de franchise, la jeune femme ayant fortement du mal à mentir – c'est d'ailleurs sûrement pour ça qu'elle préfère se taire -, ses dires sortirent soudainement, peut-être un peu trop soudainement.

-D’ailleurs, pourquoi avoir accepté ?
-Je n'ai pas accepté.

Ah.

Petit silence. Elle se rend compte de la spontanéité de ses paroles, peut-être un peu trop... franche. Gênée de sa maladresse, elle jette un petit coup d’œil à Sydonnie pour aviser ses réactions. Elle racle discrètement sa gorge, se demandant pourquoi ses capacités d’inhibition dysfonctionnent aux pires moments avec les pires personnes. Elle détourne le regard, espérant que ce cauchemar se termine le plus rapidement possible.

Le chemin demeure silencieux, sans étonnement. D'une part parce que la brunette n'avait rien à dire ou ne voulait rien exprimer, d'autre part parce qu'elle préfère éteindre sa voix à tout jamais si c'est pour avoir des propos comme précédemment. Elle ne souhaite pas être ici et pourtant, elle est là, aux côtés de la sergente, acceptant la mission sans broncher. Elle ne cherche pas à fuir bien qu'elle le voudrait pour retrouver sa tranquillité, elle ne cherche pas d'excuses pour s'éclipser comme l'a fait le milicien qu'elles recherchent. Elle est juste... là. Présente non pas par intérêt mais par devoir. Elle accepte la situation en la prenant comme une obligation, relativisant dans un coin de sa tête : cette expérience lui permettra sans doute d'apprendre de ses erreurs, d'améliorer certains points de ses compétences et/ou de son esprit, même brièvement. Et rares sont les fois où la jeune femme peut profiter ainsi de l'expérience de sa Sergente. Elle la respecte, plus qu'un quelconque autre sergent, pour sa ténacité et sa force de caractère, pour cette confiance ultime qu'elle dégage, ce regard pouvant changer l'air d'une pièce jusqu'à étouffer jusqu'au silence les plus téméraires. Sans doute que cette touche de respect provient également du fait que la jeune Rosalie est le contraire, à ses yeux, de cette femme : elle est encore faible, marquée par la vie et les erreurs, en proie à de nombreux problèmes qui la perdent, loin d'être intimidante, très discrète au point de se faire oublier rapidement. Peut-être qu'elle se sous-estime, dans tous les cas, Rosalie est à son sens l'extrême opposée de sa supérieure et aimerait sans doute, au fond d'elle, lui ressembler quelque peu. Elle ne se doute pas qu'en réalité, les deux femmes partagent un profond point commun : leur cœur est brisé, l'une comme l'autre, simplement, les motifs sont différents et la façon de le panser également. Est-ce là peut-être, la force qui les animent ? Que d'hypothèses, qu'elle pourra réfuter ou confirmer un jour... ou pas.

Elles arrivent à un carrefour, comprenant qu'elle va devoir confronter à nouveau le milicien seule. En réalité, ce n'est pas cette idée qui l'angoisse, mais plutôt le risque de revenir sans informations auprès de la sergente. Elle va devoir ruser, peut-être mentir... 

Ses nombreuses stratégies pour réussir à obtenir des informations tournent dans son esprit le temps d'écourter la distance la séparant d'Edouard. A peine arrivée à proximité de ses camarades et lui, Edouard gonfla le torse, ce qui ne manqua pas de faire soupirer Rosalie.

- Qu'est-ce que tu veux ?
- Des informations.

Un peu trop direct, encore, sans doute... La réponse fit hausser un sourcil au milicien, qui n'empêcha pas un souffle du nez moqueur.

-Ma proposition tient toujours, beauté.

Ah oui, c'est vrai. 

Ce fameux détail, qui complexifie la situation plus que prévue. Ou peut-être est-ce le croche pied qui la rend plus complexe? Fallait-il y penser avant.

- Si ce n'est pas moi qui obtient les informations, c'est la sergente de Rivefière qui viendra les chercher. Tu comptes lui offrir ta proposition également ?

Il grimace. C'est une bonne ou une mauvaise nouvelle ? Ses camarades grimacent aussi. Bizarrement, ce rictus s'est produit dès la prononciation du nom de la sergente. Mais ce qui travaille réellement Rosalie, c'est son mensonge. Dans quoi s'embarque-t-elle encore...

- C'est ton problème maintenant.
- Pas vraiment. Elle souhaite que tu me dises tout ce que tu sais sur la situation. Pour ne pas perdre du temps. 
- C'est bien ce que je dis. C'est ton prob...
- Cela risque d'être fortement le tien si je n'obtiens pas ces informations. C'est sur toi que ça va retomber. Dans tous les cas, les informations seront obtenues. Toi qui voit par qui. 
- Tss...

Edouard offre un signe de tête à ses camarades, pour leur indiquer de partir quelques mètres plus loin. Il ne semble pas accepter les sourires de ses camarades qui se moquent ouvertement de lui au vu de la situation. Une femme qui fait un tel chantage à un homme, quelle indécence !

- Tu crois que ça va marcher sur moi ça ?!
- Comme tu veux, c'est pour toi. Tant pis. A tout de suite.

La milicienne hausse les épaules avant de se retourner. Elle engage les premiers pas et espère au fond d'elle que l'homme va la rattraper, pris d'angoisse par la réalité de la chose.

- OK ! Attend !

Bingo.

Cela a fonctionné. Elle s'arrête, détourne son regard vers Edouard qui la rejoint rapidement.

- C'est bon, c'est bon, j'ai compris.
- Je t'écoute.

Il roule des yeux, grimaçant de s'être fait avoir pitoyablement ainsi avant d'enfin cracher les informations qu'elle venait chercher.

- Ça fait plusieurs semaines qu'il se plaint déjà. Peu de personnes le croient car avant il buvait beaucoup. Beaucoup trop. Du coup tout le monde pense qu'il boit ses réserves tout seul et ne s'en souvient plus.
- Comment ça "avant" ? Il a arrêté de boire ?
- Ouais, il aurait arrêté à la naissance de son premier gosse. Un fils, je crois. D’ailleurs, sa femme est encore enceinte là, de quelques mois. Apparemment, il serait motivé à être un père exemplaire et a largement réduis son nombre de bouteilles.
- Il a arrêté de boire ou il a réduit ?
- Mmmmmh... officiellement il a arrêté. Mais il a été surpris de boire quelques verres, récemment. C'est d'ailleurs à ce moment là qu'il s'est fait volé. 
- D'accord... Et sa femme dans l'histoire?
- Sa femme ? Boarf... Apparemment elle n'a jamais vraiment accepté qu'il boive autant, elle était très furieuse quand elle a su qu'il avait rebu, ils se sont disputés publiquement, une vraie hystérique ! Puis il y a eu le vol et depuis on n'entend plus parler de leur couple, simplement de Nicolas et... fin tout ça quoi.
- Mh... Ils sont appréciés ?
- Assez ouais. Enfin ils ont pas l'air d'avoir d'ennemis jurés ou quoi, ou alors j'en sais rien.
- Ok. Merci Edouard. Tu vois quand tu veux.

Un bref signe de tête avant de rebrousser chemin, laissant Edouard broncher dans sa barbe lorsque leurs chemins se séparent.

•~• 

Rosalie arrive à la sortie de la caserne, cherchant du regard quelques secondes sa supérieure avant de la retrouver.

-Avez-vous appris des choses intéressantes ?  Vous savez quoi, pour une fois, je n’ai pas envie d’être sergente voulez-vous, alors je vous suis, c’est vous la cheffe… Mh… Rosalie c’est ça ? Alors, par où commençons-nous ?

Ça pour une mauvaise surprise.

Elle qui comptait sur l'expérience de la sergente pour en apprendre un peu plus sur comment gérer ce genre de mission, c'est raté. Elle racle sa gorge, ne pouvant exprimer le fait que cette délégation lui déplaît, bien que ses yeux l'expriment assez franchement. Soit...

Après un petit soupir, la milicienne vient donc résumer la discussion, lui offrant le détail de ses antécédents et de sa vie familiale, ainsi que le « plan » à suivre pour la suite pendant la marche en direction de la taverne.

- Il est marié, sa femme est enceinte et il a un fils de quelques années. Il buvait énormément apparemment, mais il aurait arrêté à la naissance de son fils. Il aurait été aperçu en train de consommer il y a quelques semaines. Quand sa femme a su qu'il avait rebu, une grosse dispute aurait éclatée publiquement. et le vol s'est produit peu de temps après.

Elle se permet un petit temps de réflexion sur l'ordre des choses à réaliser et surtout sur les différentes hypothèses à creuser.

- Ce qui me vient tout de suite en tête c'est l'implication de sa femme dans l'affaire, mais ça me paraît trop hâtif. Une femme enceinte pourrait déplacer autant d'alcool seule ?

Cela paraît compliqué, mais impossible pour la jeune Rosalie de conclure une véritable réponse maintenant. Est-ce possible ou non ? Peut-être. Ou alors, elle s'est fait aidée.

- Après, il a peut-être reprit aussi. Ou une autre personne est coupable, mais dans ce cas là, je n'ai aucune piste pour le moment. Dans tous les cas, nous pouvons peut-être fouiller le lieu de vie, principalement la réserve et les endroits à proximité d'une sortie rapide, puis confirmer les informations que nous avons auprès de Nicolas ainsi que sa femme ? Elle est sans doute présente dans le foyer à l'heure qu'il est.

Un coup d’œil à Sydonnie pour voir si elle approuve son cheminement de pensée et la jeune milicienne replongea à nouveau dans le silence, soufflant discrètement, offrant un bref repos à ses pauvres cordes vocales, ayant épuisé à son goût son quota de paroles depuis bien trop longtemps aujourd'hui.
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MessageSujet: Re: [Mission] Boire un p'tit coup à la maison - feat Rosalie    [Mission] Boire un p'tit coup à la maison - feat Rosalie  EmptyLun 16 Nov 2020 - 23:28


- Je n'ai pas accepté.

Silence. Immobilisation l’espace d’un instant alors que la sergente sent son regard s’éterniser sur la silhouette féminine. Elle semble jauger son interlocutrice un infime instant, s’interrogeant sur le sérieux de sa réponse. Après un temps de silence devenu habituel pour ceux-là fréquentant, elle sent ses lèvres s’étirer dans un fin sourire qui disparait tout aussi rapidement qu’il avait émergé sur son visage. Secouant doucement la tête, referment dans une habitude trop prononcée ses doigts sur sa lame installée à sa taille. La noiraude ne descend pas immédiatement, ne s’éclipse pas, elle laisse le temps s’écouler ainsi comme pour faire réaliser pleinement les propos formulés à celle qui a pourtant prononcé sans doute trop spontanément l’ensemble. La gradée s’en amuse, sans le dévoiler le moins du monde et lorsque les premières marches menant à la cour intérieure de la caserne.

- « La prochaine fois, il faudra le dire plus fort en ce cas » tournant légèrement le visage vers Rosalie elle ajouta « Parce qu’à mes yeux, si vous êtes là c’est que vous avez dit oui, ou bien que vous vous êtes fait bouffer par un de vos collègues et croyez-moi, je ne préfère pas avoir la réponse à cette supposition. »

La réalité serait sans doute plus nuancée, mais elle ne le laisse pas entrevoir, Sydonnie sait par expérience qu’une femme rencontre des difficultés importantes dans son intégration. Elle garde généralement cette image de faiblesse, puis de catin, faut-il lutter avec acharnement pour sortir de ce cercle premier. Néanmoins, c’est une bonne façon de sélectionner les candidates, elle-même ne serait jamais devenue sergente sans cette pression, cette difficulté, ce retranchement permanent qui l’a poussé forcément à faire mieux. Un homme devait être fort, une femme beaucoup plus. Terminant son trajet, elle ne chercha pas à davantage communiquer, chacun savait parfaitement ce qu’il devait faire. Rosalie avait des informations à récolter, la noiraude des papiers à préparer et des informations à partager avant de s’absenter -notamment dans le fait de notifier son départ pour une enquête-. Reformulant ses instructions, elle émit cette légère hésitation avant de s’éclipser pour réaliser ses occupations. La milicienne savait exactement ce qu’elle devait faire, tout du moins, la gradée l’espérait. Les silences de ce qui représentait son ancienne interlocutrice lui prêtaient quelque peu préjudice.

S’appliquant à informer ses collèges de son départ imminent pour renouer avec le terrain, elle ne put néanmoins s’empêcher de se renseigner quelque peu, que ce soit sur la milicienne qui allait l’accompagner, ou sur l’étouffeur, son profil, ses agissements, ses tendances connues par les rangs armés. Après un long moment d’échange, parfois quelque peu tendu, la sergente s’était enfin éclipsée pour attendre celle qui serait sa collaboratrice d’enquête.

Cette dernière n’est toujours pas particulièrement bavarde, elle n’exprime pas ses pensées -ce qui est à la fois un tord et un bien-. Rosalie écoute, semble avoir le regard qui se durcit ou tout du moins qui reste indécis vis-à-vis de la marche à suivre, la constatation fait froncer les sourcils de la gradée, qui conserve elle aussi le silence. Mettre des responsabilités sur les épaules d’une invisible n’est pas sans le moindre sens et les premières réponses qu’elle obtient vis-à-vis des questions qu’elle ne pose pas de lui plaisent pas. Une femme a l’aspiration progressiste aurait perçu cela comme un défi, un moyen de faire ses preuves, pour celle-ci, ce ne semblait pas être le cas. La milicienne expose néanmoins les faits avec simplicités : droit au but, sans passer par aucun détour, petit chemin… En revanche les soupirs, ça, elle sait faire.

Un homme marié donc, un enfant, un autre à venir, qui aime boire… Décidément cet homme avait un profil qui lui rappelait quelqu’un, en partie tout du moins. D’un geste du menton, la sergente offrait le rythme et le départ pour le lieu de vie du couple. Fallait-il bien commencer par quelque part et l’idée de prendre racine sur place durant que la milicienne évoque ensemble des faits -qu’elle avait mis trop de temps au goût de la gradée à obtenir-. Elle suspectait la femme enceinte, tout en s’interrogeant sur la capacité d’une personne de sexe féminin et énorme comme un ballon à porter des caisses d’alcool. Lèvre pincée, la noiraude ne put que lui offrir un regard appuyé, sans en dire davantage sur l’instant. Glissant ses mains le long de ses hanches, dans des poches qu’elle n’avait pas, elle s’autorisa un soupir qui se voulait bruyant pour renvoyer pleinement ce côté que la milicienne pouvait posséder.

Poursuivante sa marche, se surprenant à finalement préférer les silences de celle qui cherchait à trouver sa place à ses suppositions un peu trop précipitées à son goût.


- « Vous venez de battre votre propre record n’est-ce pas » l’interrogea-t-elle en la dévisageant, ralentissant son rythme de déplacement dans le même temps « Pour votre temps de parole » elle continue sur la même distance « Il est vrai qu’en y réfléchissant, une femme ne peut pas être milicienne parce que c’est une femme, un sexe faible » elle coula un regard vers la jeune femme « dans la même ligne de ce fait, on peut prendre pour acquis qu’une femme portant la vie n’est pas en mesure de porter autre chose que ce qui grandit dans son ventre … C’est déjà suffisamment chargé pour elle sans doute.»

Elle avance dans la direction de l’établissement, elle le connaissait sans le connaitre, il ne faisait pas partie de ceux que la sergente fréquentait -ce qui est sans doute suffisamment rare pour être souligné-. Prenant le temps de peser ses mots, ou tout du moins de réfléchir aux suppositions et proposition de sa subalterne, elle finit par reprendre la parole, non sans jouer avec le pommeau de sa lame du bout des doigts.

- « Mieux vaut repartir sur des bases nouvelles et oublier les éléments qu’on a. Je n’exclus pas la piste de l’épouse, ou même de cet idiot lui-même en tant que coupable, cependant, je ne retire pas non plus l’hypothèse qu’un concurrent soit intégré à l’histoire. » elle prend une légère inspiration « De nos jours, les commerces ne sont plus livrés aussi régulièrement et lorsqu’un convoi disparait ça provoque forcément un manque dans l’établissement. Retirer les réserves serait comme provoquer la perte de l’ensemble. » elle laisse ses doigts effleurer son menton « Cela ne me surprendrait qu’à moitié que notre ami n’ait pas une grande lignée d’ami(e)s. »

Elle ralentit la marche au fur à mesure que le duo approche du fameux établissement, dans ses anciens binômes, la noiraude avait toujours l’habitude d’être celle qui nuance. Rosalie ne semblait pas avoir besoin de cet état de fait, elle lui semblait plutôt hésitante, et aucunement pleinement d’assurance. Ce choix de la mettre sur le devant de la scène ne lui semblait plus nécessairement le plus judicieux. Devant la porte, la femme d’armes ne put qu’hésiter un instant, pivotant vers la jeune femme elle s’osa à cette interrogation :

- « Il nous faudrait l’avis des clients, des habitués, des voisins, vérifier si quelqu’un a entendu quelque chose, bien qu’on est peu d’espoir d’obtenir une réponse concluante, le temps s’étant écoulé.» une nouvelle fois ses doigts effleurèrent son menton « Il faudrait instaurer un climat de confiance, si comme vous le supposez le couple est dans une période de conflit -qui intervient dans chaque couple un jour ou l’autre-, l’un jettera nécessairement la pierre à l’autre, si ce n’est par la parole, par des regards appuyés. »

Laissant un silence, elle ne put que reprendre une légère inspiration avant de l’inviter à terminer leur progression :

- « Partons du principe que vous voulez rapidement clôturer cette affaire, je compte sur vous pour parfaitement le démontrer » elle lui offrit un sourire en coin « Vous avez même l’autorisation de soupirer bruyamment à outrance » un regard alors que les deux femmes arrivent devant la porte « Des questions ? »

Bien évidemment, la sergente avait patienté, le temps de pouvoir échanger ou non en fonction des remarques de sa subalterne. Sydonnie n’était nullement fermée et les réflexions qu’elle percevait plutôt spontanée de Rosalie l’aidait la plupart du temps à réfléchir et peser davantage les choses.

- « Le plus important n’est pas de résoudre la problématique en réalité » finit-elle par lui souffler « Mais plus de rassurer cette famille sur la prise au sérieux de la milice de la situation et soulager vos collègues de l’interne qui ont surement bien plus à faire que gérer la disparition de bouteilles… »

Un premier silence, un soupir qui trahit l’incertitude de la sergente vis-à-vis de la manière d’aborder l’ensemble. Finalement elle s’autorisa à pousser la porte de l’établissement. L’odeur d’alcool vint immédiatement lui piquer les narines, penchant la tête, elle inclina la tête devant les quelques clients présents. À première vue, l’endroit était basique, sans plus, ne devait-il pas être l’établissement le plus fréquenté de la ville. Une jeune femme à la crinière blonde était installée derrière le comptoir, un début de ventre arrondi parfaitement visible. Laissant la porte se refermer derrière les deux femmes d’armes, la noiraude sembla détailler un peu trop longuement la silhouette portant la vie, ses lèvres se pinçant de cette manière sans doute plus prononcée qu’à son habitude.

- « Nous devrions commencer par prendre un verre, pour encourager les petits commerces, évidemment » tenta-t-elle un brin amusé avant de s’installer au comptoir « Madame Étouffeur, je présume ? Sergente Rivefière et voici… La milicienne… Lowen il me semble, c’est bien ça ? Nous avons quelques questions à vous poser concernant l’affaire de vol de votre- »

La bonne femme leva une main, lâcha un soupir digne de rivaliser avec la milicienne qui accompagnait la sergente. La gradée ne put que faire silence, adoptant cette posture attentive devant la mine hésitante de l’épouse, victime de quelques douleurs au niveau du dos, ou du ventre peut-être ?

- « Ne me dites pas qu’il a recommencé à faire des histoires » bougonna la blonde en se massant finalement le ventre qui se déformait sous les doigts de la femme « Je lui ai dit de laisser cette histoire dernière nous, mais il n’en démord pas. Vous avez une piste alors ? Autre qu’il aurait tout avaler après une de nos disputes » ses lèvres se tirèrent dans un sourire « Je sais bien s’qu’on dit ! Il faut l’voir pour le croire mon poivrot de mari, il arrive à peine à se souvenir où se trouve encore notre couche ET encore. Faut-il qu’il parvienne à monter les marches… Déjà une cela tient du miracle de la volonté de Rikni elle-même »



Dernière édition par Sydonnie de Rivefière le Lun 25 Jan 2021 - 19:01, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Mission] Boire un p'tit coup à la maison - feat Rosalie    [Mission] Boire un p'tit coup à la maison - feat Rosalie  EmptyMer 30 Déc 2020 - 20:17
« Vous venez de battre votre propre record n’est-ce pas ? Pour votre temps de parole. Il est vrai qu’en y réfléchissant, une femme ne peut pas être milicienne parce que c’est une femme, un sexe faible. Dans la même ligne de ce fait, on peut prendre pour acquis qu’une femme portant la vie n’est pas en mesure de porter autre chose que ce qui grandit dans son ventre … C’est déjà suffisamment chargé pour elle sans doute.»

Rosalie semble avoir un petit temps de latence avant de détourner son regard vers sa supérieure. La première remarque concernant son temps de parole est approximativement vraie et ne l’interpelle finalement pas plus que cela. Cependant, la suite des dires de la Sergente titille l’attention de la milicienne lorsqu’elle comprend que ses dires sont ironiques. Son questionnement concernant la capacité d’une femme enceinte a déplacé autant d’alcool en peu de temps ne concernait pas son genre mais sa capacité physique. Peut-être est-ce dangereux de réaliser ce type d’effort important en fonction du mois de grossesse ? Ou peut-être tout simplement que la future mère risque de se blesser, est trop fatiguée, risque les conditions de l’enfant à venir… en réalité, Rosalie n’en savait pas grand-chose sur ce sujet. Sa question, qui paraissait sans doute condescendante, était bel et bien honnête, née d’une certaine innocence. Les deux femmes se sont sans doute mal comprises, mais la jeune brunette ne se prononcera pas davantage sur le sujet, préférant laisser couler sans risquer d’amplifier la situation, exprimant simplement et involontairement son incompréhension par le biais de son expression faciale lorsque leurs regards se croisent.

La marche continue, en direction du foyer des concernés. Le regard de la jeune milicienne balaye les rues qu’elles traversent, observant les passants et les différentes habitations machinalement. La vue traitant automatiquement ce qui se passe devant elle, son attention se concentre à nouveau sur les dires de sa supérieure lorsqu’elle reprend la parole.

L’hypothèse d’un concurrent malhonnête est en effet également plausible. Les informations qu’apportent la sergente quant aux conséquences d’une disparition de convoi pourrait justifier l’acharnement du propriétaire pour que sa requête soit prise au sérieux. Et au vu de la réputation de celui-ci, l’idée qu’il n’ait pas un grand nombre d’amis se vaut aussi. 

Rosalie offre un petit coup d’œil à la noiraude à la suite de ses spéculations après les avoir acquiescées d’un signe de tête. Son regard, précédemment signe d’incompréhension, est à présent sous le drapeau d’une certaine admiration. Elle a su rapidement peser les conséquences d’une telle action pour en conclure des théories réalistes sur les potentiels suspects, sans totalement se baser sur les dires et les rumeurs qui peuvent tromper le jugement. Cette manière de procéder, Rosalie ne l’a pas correctement réalisé : elle s’est d’abord appuyée sur les dires pour créer ses théories, puis elle a rajouté les suppositions objectives liées à l’environnement et/ou à l’entourage. La milicienne a sans aucun doute encore beaucoup à apprendre…

Les yeux bleus de la jeune femme quittent la noiraude pour venir à nouveau contempler les horizons. Elle remarque les différentes bâtisses à nouveau, observant la taverne concernée par leur mission au loin ainsi que les habitations voisines. Elle ne connait pas vraiment l’endroit, celui-ci n’étant pas familier pour elle, que ce soit la taverne ou le quartier, alors elle profite de ces quelques mètres restant pour ancrer dans sa mémoire une première représentation du lieu tout en écoutant la fin du discours de la sergente.

Entre derniers conseils, conclusions et directives, les deux femmes d’armes arrivent à destination. Lowens est restée silencieuse tout le reste du chemin, sans vraiment en prendre conscience. Elle s’en rendit compte principalement lorsque la gradée lui fit remarquer ses soupirs à outrance avant de lui demander si elle a des questions.

-Non Sergente.

Je ne soupire pas autant ! Si ?
Pensa-t-elle en retenant un soupir spontané faisant suite à cette remarque.

Si Rosalie n’a pas de questions à proprement parlé, estimant que Sydonnie avait en réalité déjà tout énoncé, elle semble silencieusement réflechir à la façon d’aborder la situation en fonction des futurs dires : après tout, il est pratiquement certain qu’elles n’auront pas toutes les réponses à l’enquête dans cette taverne. Où pourraient-elles dégoter de nouvelles informations ? Chez un concurrent ? Dans les habitations voisines ? Au port ?

C’est dans un dernier signe de tête que les deux femmes entrent enfin dans la fameuse taverne. A nouveau, son regard vient balayer la pièce, observant les quelques habitués déjà accompagnés de leur alcool favori. L’endroit n’a pas l’air très exploité et n’a franchement rien de très extraordinaire. Enfin, peu importe.

La mère de famille arrive à la vue des deux membres de la Milice, avec un ventre rempli de vie. Rosalie offrit un coup d’œil hasardeux à sa sergente, l’espace d’une milliseconde, remarquant ainsi son pincement de lèvres prononcé. Mais Lowens laissa ce détail sous silence, après tout, celle-ci ne connait pas assez De Rivefière pour en conclure quelque chose et s’il y a quelque chose à conclure, ce n’est, de toute façon, pas ses affaires.

-Nous devrions commencer par prendre un verre, pour encourager les petits commerces, évidemment

Un sourcil s’arque sous la surprise, décollant ses lèvres pour réagir. Trop tard sans doute, puisque les présentations commencent au même moment.

-Madame Étouffeur, je présume ? Sergente Rivefière et voici… La milicienne… Lowen il me semble, c’est bien ça ? Nous avons quelques questions à vous poser concernant l’affaire de vol de votre-

La femme enceinte leva une main pour faire cesser la gradée, gestuelle accompagnée d’un long soupir pratiquement identique à ceux de la milicienne. L’incompréhension se lit totalement sur le visage de Rosalie, qui ne peut s’empêcher de réaliser un aller retour du regard entre l’épouse et Sydonnie.

Finalement, l’épouse débloqua la situation devenue particulière en réengageant la conversation. Alors qu’elle raconte les rumeurs qui se disent sur son mari et son désespoir face à sa persévérance, celle-ci invite les deux femmes armées d’un signe de main à s’installer sur l’une des tables alors qu’elle prépare de quoi hydrater les nouvelles arrivantes. Le service étant prêt, elle vient les rejoindre en soufflant, sans doute bien plus fatiguée par cette histoire que par sa condition, à l’entendre.

Et c’est Rosalie qui, enfin, décolle ses lèvres pour laisser sa voix apparaître dans la pièce. Elle décide de prendre l’initiative, en commençant par répondre honnêtement à la première question de la tenancière.

-Nous n’avons pas réellement de piste pour l’instant. Nous sommes ici pour entendre ce que vous pouvez nous dire, qui pourrait peut-être nous aider.

C’est ainsi que commença un long discours, résumant en réalité tout ce que la gradée et la milicienne savent déjà. Les disputes, sa tentative d’arrêt quant à la boisson et sa reprise récente, partant sur l’expression de la longue liste de reproches que l’épouse peut faire à son mari, le fait qu’ils se sentent malgré tout bien entouré… Rosalie se contente simplement de répéter une ou deux phrases, amenant l’épouse a apporté plus de précisions : ils sont appréciés, du moins, ils se sentent appréciés, mais ils ont l’impression que depuis cette histoire, de moins en moins de personnes viennent à la taverne. Pour elle, c’est la conséquence de la mauvaise ambiance que son mari créer à force de s’obstiner avec cet alcool. Elle aimerait que tout cela soit derrière eux, afin de pouvoir repartir sur de bonnes bases et cesser de faire fuir les clients.

Lowens détourne le regard pour le déposer vers les quelques habitués présents. Certains sont en solitaires, mais son attention se pose principalement sur la table bruyante, où trois hommes discutent avec de grands sourires. L’épouse suit le regard de Rosalie, avant de sourire également à son tour en secouant la tête.

-Eux, ils sont là depuis l’début ! Ils connaissaient mon mari bien avant moi !
- Ils viennent régulièrement vous voir, je présume ?
- Oui ! C’des habitués maintenant. C’même eux qui mettent l’ambiance ici ! Si on ne les entend pas, c’est qu’il y a un problème !

Le rire de l’épouse laisse les traits du visage de la milicienne se détendre. En effet, ils sont présents et ça s’entend. Cependant, un certain détail l’intéresse particulière : ils connaissent le mari depuis visiblement de nombreuses années. En tant qu’habitués, ils sont sans doute fidèles au couple et pourront peut-être apporter des informations que le couple ignore ou du moins, dans un nouveau point de vu.

-Vous me permettez ? J’aimerai leur poser quelques questi-…
- Faites donc votre travail, ne m’demandez pas !

Un nouveau signe de main, signalant à Rosalie qu’elle peut partir à sa vadrouille librement. Elle attrape donc sa choppe avant de se redresser, quittant la table pour se diriger vers celle des trois clients, soupirant intérieurement de devoir s’incruster dans un groupe aussi… bruyamment vivant.


•~•


-Excusez m…
- Ah, bah quand on parle de vous ! Dit l’un d’eux avant de se prendre un coup de coude amical de son voisin.
- L’écoutez pas ! Vous venez nous poser des questions ?
- Tu crois qu’elle est là pour tes beaux yeux ? Enchaîna l’un d’un rire moqueur avant d’être rejoins par les deux autres.


Quel… accueil.

- Installez vous, restez pas debout !

A peine eut-elle le temps de s’assoir que les bavards reprennent leurs activités…

-Alors, vous venez pour cette affaire d’alcool ?
- Tout l’monde est au courant ici !
- Dites nous c’que vous voulez savoir, on vous aidera sans problème !
- L’pauvre Nico ! Il a déjà à faire avec sa femme…
- Faut dire qu’il en a épousé une avec un fort caractère !


Ce que c’est compliqué d’en placer une… Avec son attitude passive habituelle, elle n’arrivera jamais à obtenir des informations convenables sans distractions. Si elle ne veut pas y passer des heures, il va falloir qu’elle fasse un effort… Quelle journée.


La voilà donc qui se redresse, déposant ses coudes sur la table et enlaçant la choppe de ses deux mains. Elle continue d’écouter leur discussion sans intérêt autour de la tenancière avant d’enfin obtenir l’occasion de dériver le sujet de conversation.


-[…] comme à l’époque d-…
- Vous vous connaissez depuis longtemps ?


Les trois hommes dirigent leur regard vers la milicienne avant de se regarder entre eux et d’étirer leurs lèvres pour sourire.


-Evidemment !
- Ca fait combien de temps d’jà?
- Beaucoup trop Eric, beaucoup trop.
-On était de sales gosses à l’époque ! Les adultes passaient leur temps à nous courir après...
- On s’est connu grâce à nos parents. On a tout fait ensemble ! On était de simples voisins et on a fini collègues au port, tous les cinq !
- J’me rapp-..
- Tous les cinq ?

Rosalie fronce les sourcils. Deux informations semblent capitales ici. Ils travaillent au port. Et ils sont… Cinq ? Trois ici, le propriétaire… qui est donc le cinquième ?


-Ben… Nico, Edgar, Louis, Arthur et moi. Nomma-t-il en suivant le sens de la table, sauf pour le prénommé « arthur » qui ne semble pas présent.
- Qui est Arthur ?

Louis et Edgar semblent sourire à la question, fixant Eric avec grande insistance. La milicienne a peut-être enfin touché un point sensible intéressant ?


Tandis qu’Eric se penche légèrement vers Lowens, il effectue un léger signe de tête vers une des tables au loin, portant un individu.


-Vous l’voyez ? Celui avec l’écharpe grise, là bas !Sa voix est plus basse qu’avant.
- Je le vois. Pourquoi n’est-il pas avec vous ?
- Parce qu’Eric fait son enfant.
- Ferme là !


Les deux acolytes rient de la situation lorsqu’Eric roule des yeux et Edgar décide d’expliquer à la pauvre Rosalie, complètement perdue par la situation, la raison de l’isolement.


-Ils se sont disputés à cause de cette histoire d’alcool disparu.
- C’est-à-dire ?
- Beh… Arthur disait à Nico’ qu’il fallait qu’il arrête d’en parler car c’pas si important que ça.
- Et pour lui si la taverne tourne de moins en moins bien c’est parce qu’il arrête pas de se faire remarquer avec sa femme !
- Et donc… vous avez prit la défense de votre ami c’est cela ?
- Beh oui, j’allais pas le laisser dire des bêtises pareils ! L’pauvre Nico il est pas bien et lui il trouve le moyen de lui remettre la faute dessus ! J’suis certain que c’est lui qui a dit que c’était Nico qui avait tout bu !
- Et c’est reparti…
- Beh quoi, c’pas vrai peut-être ?! On était les seuls au courant qu’il avait reprit la bouteille et bizarrement tout l’quartier le sait maintenant !
- Chhhhht, il va t’entendre !!
- Qu’il m’entende ! Qu’il parte ! D’toute façon il est bien mieux à l’autre taverne puisqu’il passe plus de temps là bas qu’ici.
- Peut-être parce qu’à chaque fois qu’il vient ici tu lui fais comprendre qu’il n’est plus l’bienvenu…
- … p’t’être aussi. Tant mieux !
-De quelle taverne parlez-vous ?
- Celle un peu plus bas. Avec la façade foncée.
- M’en parlez pas ! Ils profitent de la situation pour récupérer les clients, comme des lâches !


Rosalie laisse son dos se poser contre le dossier de chaise dans un long soupir. Les cinq travaillent au port, l’ambiance est délétère entre deux des amis d’enfance, une taverne concurrente est évoquée et visiblement l’un d’eux aurait fait bruiter une information qui était pourtant exclusive à eux. Il est compliqué de démêler le vrai et le faux dans toute cette histoire : Eric semble avoir le sang chaud et ses propos sont peut-être poussés par l’énervement, Edgar semble être le plus calme d'entre eux, Louis est tout aussi joviale que son ami Eric et le fameux Arthur est accusé… En réalité, les cinq sont tous plus ou moins suspects pour Rosalie, essayant de ne plus de baser uniquement sur les dires, mais son manque d’expérience et de compétence l’empêche de peut-être voir le ou les détails qui pourraient la diriger plus spécifiquement vers un ou plusieurs individus en particulier.


-Bien... Je ne vais pas vous embêter plus que ç-... 
- Désolé, l’vieux Eric part toujours trop loin quand on parle de ça.
-Tu l'as fait fuir, bravo !


Heureusement, les rires reviennent après la petite pique de Louis, ce qui permet à la jeune milicienne de pouvoir partir de la discussion sans culpabiliser d’avoir plomber l’ambiance joviale que le groupe arborait depuis leur arrivée.

-Si vous avez besoin, vous savez où nous trouver.
- C’est noté. Merci.

La brunette se redresse enfin, débutant sa marche après un signe de tête… marche stoppée à son plus grand malheur par le plus sanguin du groupe.

-Eh ! Vous avez oublié votre bière !

Rosalie se retourne, observant Eric tendre la choppe vers elle avec un sourire. Lowens souffle en secouant la tête, levant sa main en signe de négation.

-Oh. Non, allez-y. Prenez là.
- ça t’aidera p’t’être à te calmer ! Conclua Louis sans pouvoir retenir son rire, accompagné rapidement par celui de son camarade.

Eric ne manqua pas de les rejoindre, levant la pinte en guise de remerciements vers Rosalie avant de reprendre leurs conversations. Finalement, ce n’était pas si désagréable que ça : du moins, il y a sans doute pire comme groupe d’individus à interroger.


A présent, il lui faut retrouver sa supérieure afin de lui communiquer les éléments importants qu’elle a obtenu grâce à cette discussion, les potentiels soupçons sur les cinq individus, combiner ses informations avec celles de sa sergente et enfin établir avec celle-ci la suite de l’enquête en fonction de leurs investigations. Le port? La taverne concurrente? 

Soit, la première étape est donc d'abord de retourner auprès de la sergente...




Petite légende :
Rouge : Sydonnie
Violet : Rosalie
Violet clair : pensées de Rosalie
Bleu : Edgar
Marron : Eric
Jaune clair : Louis
Jaune : L'épouse
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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Mission] Boire un p'tit coup à la maison - feat Rosalie    [Mission] Boire un p'tit coup à la maison - feat Rosalie  EmptyLun 25 Jan 2021 - 19:16


Sydonnie avait tiré un tabouret non loin du comptoir, s’installant sagement sur ce dernier, repliant ses jambes sur le morceau de bois qui reliait les différents pieds de la chaise. Affichant cette moue dubitative presque habituelle, la noiraude avait simplement opiné à deux reprises en confirmation les dires de l’épouse. Entre rumeur et réalité il n’y avait souvent qu’un pas, restait à savoir si ce fameux pas était plutôt réaliste ou au contraire clairement diffamatoire. Laissant ses doigts effleurer son menton, la sergente avait observé sa subalterne disparaitre pour prendre la direction des fameux habitués indiqués par la femme enceinte. Glissant sa main autour de sa chope, la portant à ses lèvres, avalant une gorgée, la femme d’armes laisse un silence s’installer, se contentant de dévisager sa coéquipière de mission débutant son interrogatoire. Le brouhaha lui a semblé ralentir un peu, l’espace un instant, ce qui confirme que ce petit duo trio ou peu importe est bien à l’origine de l’animation principale du lieu. Déglutissant, laissant sa langue s’imprégner du goût de l’alcool, celle dont le palais était sans doute un peu trop habitué, ne reconnut pas le goût plein de cette bière, penchant la tête sur le côté, elle fit une légère moue.

- « Vous coupez la bière ? »
- « Hein ? »
- « La bière » répéta-t-elle en levant sa chope « Vous la coupez avec quoi ? »
- « Un autre alcool un peu moins fort… Ça revient moins cher à l’achat d’après mon mari… mais on a le droit hein, vous savez avec la fange. »

La noiraude avait levé une main signe de compréhension, elle ne la jugeait nullement pour ça, bon nombre d’établissements faisaient de même. Généralement, elle évitait soigneusement ces derniers, n’y trouvant pas son compte. Néanmoins, pour la plupart des clients, cela ne devait pas changer grand-chose, roulant des épaules, elle écouta un long moment la dame évoquer ses problématiques de couple, sa difficulté à avoir un enfant, sa fierté d’être enfin enceinte. Opinant toujours, Sydonnie ne l’avait que rarement coupé, préférant réfléchir à ce goût différent, elle était convaincue que le patron devait faire le mélange dès réception de la marchandise… Ce qui offrait de ce fait un goût très reconnaissable à l’alcool qui avait disparu. Avisant un long moment Rosalie, qui semblait parvenir à se sociabiliser un peu, à converser sans véritablement s’imposer, Sydonnie eu un léger sourire amusé. Décidément cette recrue avait encore quelques progrès à faire, pour autant, était-elle, semble-t-il pleine de bonne volonté. Fallait-il que cela reste ainsi malgré tout. Terminant sa boisson, laissant de quoi payer pour sa consommation, celle des habitués et de la milicienne, elle s’éclipsa non sans demander l’autorisation de visiter la fameuse cave -accessible uniquement par l’extérieur-. Un petit geste de la main en guise de salutation et la sergente étaient sortis dans le petit tintement habituel de la clochette de ce type d’établissement.

Dehors l’air frais sembla lui mordre presque immédiatement le corps, l’humidité régnant dans ce type de quartier la fit soupirer. Ce n’était pas sa saison préférée, mais pas pour autant la moins appréciée. Se frottant les avant-bras, l’ancienne de Rivefière contourna simplement le bâtiment pour accéder à la fameuse cave qui servait aussi d’entrepôt. Le lieu était facilement accessible, à condition de connaître l’entrée, il n’était pas visible au premier coup d’œil et la trappe semblait bien camouflée. Laissant lui échapper un ‘mhhh’ de réflexion, la sergente ne semblait plus autant convaincue qu’au départ que le poivrot était responsable de la propre perdition de ses marchandises. Avisant un instant le ciel, elle ne put qu’imaginer que l’éclairage de la lune et des quelques lumières des ruelles n’étaient nullement suffisantes pour rendre visible ce petit espace de la rue. Avisant une milice circuler pour faire ses contrôles, elle se promit d’interroger ceux affectés à la répartition des marchandises provenant du Labret, peut-être qu’en poussant leur inspection jusqu’au port elles pourraient avoir des indices supplémentaires ?

Songeuse, la gradée attrapa la poignet pour la tirer vers elle afin d’ouvrir la trappe, l’endroit semblait plonger dans l’obscurité ce qui laissa entrevoir qu’elle avait peu de chance d’y voir quoique ce soit justement. Lâchant un soupir, Sydonnie osa quand même descendre les quelques marches pour se retrouver parfaitement dans le noir, la jointure au-dessus de sa tête et lumineuse lui laissèrent penser qu’il devait y avoir un passage directement de l’établissement à ici. Quelqu’un d’extérieur ou d’intérieur ? Difficile à dire. Toujours est-il qu’en tendant les bras et en essayant d’effleurer tout ce qui pouvait s’y trouver, elle ne trouva en effet, pas grand-chose à attraper ou analyser, le lieu était bien quasi vide. Ne trouvant rien de plausible, d’intéressant, Sydonnie avait fini par remonter les marches, refermant la trappe et retenir une petite quinte de toux sans doute provoquée par la poussière. Le bruit de la clochette qu’elle entendit teinter jusqu’ici lui indiqua que la milicienne devait être désormais à l’extérieur, sans doute en pleine recherche de sa supérieure. Laissant se refermer la trappe dans un bruit important, la noiraude pressa le pas pour la rejoindre, lui offrant un léger signe de la main comme pour attester qu’il s’agissait bien d’elle.


- « La bière était bonne ? » débuta-t-elle dans un regard plein de malice, convaincue que sa subalterne n’y avait pas le moins du royaume touché « Alors, est-ce que nos fameux habitués vous ont appris quelque chose d’intéressant ? Maîtresse, ou amant pour madame ? » elle aurait pu plaisanter, mais elle était que plus jamais sérieuse, dans la plupart des enquêtes le coupable était un membre du cercle proche « Un concurrent peut-être ? »

D’un geste du menton, la responsable lui indique une ruelle descendant, celle qui mène directement au port. Prendre racine n’est pas une bonne chose et les éléments en sa possession ne lui semblent pas suffisants pour ouvrir une enquête officielle dans la milice. Néanmoins, ce petit je ne sais quoi qu’elle ressent parfois lui laisse entendre qu’il serait bon de ne pas abandonner si tôt. Invitant Rosalie à lui faire part de ses découvertes, elle la laisse expliquer, après tout elle ne peut pas imaginer ou définir ce qu’elle n’a pas entendu et peut-être qu’en concordant ses propres conclusions les deux femmes pourraient commencer à y voir plus clair dans cette affaire de disparition d’alcool. Un autre élément sembla perturber la noiraude : la non-présence du principal concerné. L’homme n’avait pourtant pas quitté le lieu bien longtemps avant elles, il aurait dû rentrer directement chez lui, s’occuper de sa clientèle ? Songeuse, elle avait laissé dans un réflexe presque habituel ses doigts effleurer son menton.

- « Avez-vous vu l’époux et le responsable des lieux durant ma courte absence ? » passant une main sur ses cuisses, elle en profita pour retirer les quelques grains de poussière que son exploration avait apporté « Je me demande bien où il peut-être… Lorren est toujours fourré dans les jupons de sa tenancière, je ne pense pas qu’il cherche réellement à l’aider -à moins que l’aide consiste à vider des bouteilles- mais… Elle a l’air bien souvent débordée et les autres établissements du type semblent être dans la même idée… Alors, pourquoi un tenancier ne serait-il pas la plupart du temps derrière son comptoir ? »

Peu convaincue, la sergente se contenta de glisser dans ce silence habituel, préférant prendre le temps de réfléchir à ses propres idées tout en écoutant les faits ou observations de la milicienne. Se pinçant les lèvres, Sydonnie ne pouvait s’empêcher de couler de temps en temps un regard plus appuyé à celle qui se tenait à ses côtés. Une silhouette féminine, pas encore suffisamment musclée, néanmoins sans doute agile. Une chevelure brune, un regard souvent perdu, mais pas moins agréable, cette dernière n’étaient pas dénués d’un certain charme. Elle n’avait pas l’air d’être originaire d’une bonne famille, aucunement noble en tout cas, sinon aurait-elle entendu au moins parler de son nom, peut-être bourgeoise, mais là encore elle en doutait… Ce qui l’amenait à se questionner de sa présence au sein de la force armée de la ville.

- « Avant qu’on replonge dans le vif de l’enquête, pourquoi la milice, Rosalie ? Une lubie, une envie d’être héroïque ? De la lumière ? Une perception d’une voix divine ? »

Un silence, un ralentissement de ses pas, avant qu’elle ne lui offre un sourire encourageant. Sa main était venue finalement balayer les airs, comme pour lui notifier que ce n’était pas si important que ça. Dans le fond, ce n’était que de la curiosité, de la curiosité qui n’avait sans le moindre doute pas vraiment lieu d’être. Roulant des épaules, avisant le fond de la ruelle, la sergente se contenta de prendre une légère inspiration, elle avait besoin d’évoquer ses propres constatations avant de définir clairement la marche à suivre, de croiser les informations afin de déterminer s’il était plus prudent de débuter par le port ou par la taverne concurrente. Peut-être qu’en évoquant ses propres trouvailles, son esprit se désembrumerait un peu ? Même comme ça, elle en venait à douter quelque peu.

- « Il coupe leur alcool avec un autre plus bas de gamme » débuta elle en avisa Rosalie, cherchant à déterminer si elle voulait en venir « Ils le font dès réception des marchandises » ajouta-t-elle en ayant un léger mouvement de tête « Le goût est de ce fait parfaitement reconnaissable » elle lève un doigt « Mais ça, vous l’auriez su en buvant au moins une gorgée » un sourire en coin « De ce fait, si on trouve les bouteilles volées, elles devraient avoir ce goût-là. »

Un silence, alors que sa bouche semble avoir le goût qu’elle ne parvient pas à identifier comme agréable ou désagréable.

- « Tout le monde peut en principe avoir accès au lieu d’entrepôt, mais » un nouveau doigt en l’air « Il faut quand même connaître l’emplacement, c’est mal éclairé, on ne tombe pas dessus par hasard, soit on a fait un sacré repérage, soit on connait l’endroit de base. Il y a un accès également directement dans l’établissement, mais je n’ai pas réussi à le distinguer tout à l’heure, ce qui me laisse penser qu’il est discret lui aussi. De plus, il faut une échelle pour l’installer et descendre, ce qui complexe drastiquement les choses, alors qu’à l’extérieur il y a quelques marches »

Est-ce que ça donne plus de pistes, est-ce que ça réduit le champ des possibilités ? La noiraude en doute clairement. Elle a néanmoins cette étrange certitude que le ou les responsables -si il ne s’agit pas du patron lui-même, ce qu’elle n’écarte pas encore complètement- sont issus du cercle proche. L’épouse, pour quel motif ? Les amis/habitués, pourquoi ? Mhh…

- « Il nous manque des éléments importants… » finit-elle par admettre « On sait que le couple n’est pas au beau fixe, cependant, on ne connait pas la situation de l’établissement, est-ce qu’ils ont des dettes, si oui à qui ? Est-ce qu’on a déjà essayé de leur racheter le commerce ? Est-ce qu’ils font encore des bénéfices… A qui profiterait la chute de cette taverne, à la concurrence oui… Mais… » elle se pince la lèvre « C’est quand même plus simple de courir pour éviter de se faire bouffer le cul par un fangeux » tenta-t-elle de plaisanter en se massant l’arrière de la nuque « Bon, alors, une préférence milicienne ? Le port dans un premier temps afin de faire un point sur la procédure pour la répartition des marchandises, ou bien la fameuse taverne concurrente ou vous ne manquerez aucunement à la consommation d’une chope cette fois-ci ? »

Glissant une main dans sa poche, l’autre le long de la garde son épée, la sergente laissait finalement le choix à Rosalie, peut-être aurait-elle à son tour des suppositions à partager après tout ?

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