Marbrume


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 Bon retour à l'Esplanade (Partie I - Les docks)

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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: Bon retour à l'Esplanade (Partie I - Les docks)   Bon retour à l'Esplanade (Partie I - Les docks) EmptyMar 22 Déc 2020 - 14:50





Port de Marbrume ◈ 6 Novembre 1166 ◈ Début d'après-midi

L'automne s'était durablement installé sur la capitale et l'on voyait encore de nombreux vaisseaux réaliser le transit entre le Labret et Mabrume, des cargaisons de sac remplis de grain et d'autres ressources agricole pour ainsi prévenir de l'hiver. C'est donc dire si les docks du port de la cité étaient encore loin d'être désert, d'autant que le pêcheurs se hâtaient également de profiter encore d'une clémente douceur de saison, tant que les températures n'étaient pas encore négatives, pour alimenter le marchés des produits de la mer ou de les saler et les placer en réserve pour des temps plus rudes. Dans toute cette atmosphère portuaire, pleine de vie, qui permettaient à de nombreuses familles de survivre, il y avait aussi de rare navire qui venait mouiller pour débarquer des passagers. Souvent des badauds qui fuyaient ou revenaient d'une vie de dur labeur dans les champs du Plateau, mais, il se pouvait que des personnages de meilleurs lignées utilise ce moyen de locomotion pour voyager et éviter les nombreux dangers que pouvaient offrir les chemins et routes de terre qui reliaient les villages encore existants.


Sur les quais ce jour-là, se tenait trois hommes, accoté à une rembarde de pierre qui jouxtait le ponton. Il était difficile de discerner l'un d'eux tant les deux hommes qui l'entourait le dissimulait de nombreux regards indiscrets. Les deux hommes d'armes étaient d'ailleurs vêtu et armé de sorte qu'on ne cherchait pas trop à attarder son attention sur eux. Mais l'un des hommes possédait à son flanc une arbalètes, gage qu'il était employé par un homme riche. A l'approche d'un navire en tout début d'après midi, sous la brise marine qui venait fouetter le visage de la populace qui semblait comme dans une fourmilière, afférée à leur tâche sans qu'aucun grain de sable ne vienne enrayer la machine, l'homme en question se détacha du groupe et s'approcha du vaisseau en manœuvre. Le brut de son arbalète, combiné à ses bottes, lui donnait une allure certaine, réhaussé par un chapeau de bon goût.



Nul besoin de comprendre qu'il n'était ni milicien ni épée lige, non, ces signes de distinction appartenaient à de rares nobles de l'Esplanade. L'homme stationna alors devant la navire qui venait tout juste de s'immobiliser, laissant alors le personnel du mort attacher les cordes aux bites d'amarrages et constituer la zone où aurait lieu le débarquement des occupants du vaisseau. Reconnaissable parmi toutes, la demoiselle de Pessan n'eut le temps que de poser de quelques pas ces pieds sur le ponton que l'homme d'arme l'interpela.

- Mademoiselle de Pessan. Puissiez-vous avoir fait bon voyage depuis le Labret. Mon Maître vous offre mon escorte et vos bagages seront pris en charge jusqu'à votre demeure.

Des mouvements commencèrent alors à s'amorcer plus loin, car toujours prudent, Rougelac avait pour habitude d'envoyer l'un de ces hommes afin de sécuriser les zones où il allait ensuite œuvrer. Et tandis que la sentinelle attendait une réaction chez la noble dame, il scrutait les alentours pour s'assurer qu'aucun malfrat ni qu'aucune menace se trouvait là. Il siffla pour prévenir son alter égo qui alors fraya un passage au mondain dans la foule.

- Mon Maître souhaitait être présent pour votre retour à la capitale. Votre père ne semble pas avoir été informé de la date de votre retour, ce qui évidemment n'est pas le cas de mon Maître...


Cela laissa un laps de temps suffisant pour Apolline afin d'enregistrer toutes ces informations voir même supputer qui pouvait donc être ce galant homme soucis de son retour à Marbrume. Mais bientot, se dessina la silhouette puis le visage de Victor, précédé par une seconde sentinelle, assurant sa protection jusqu'à se retrouver dans la ligne de vision de la jeune femme, mais pas assez proche encore pour constater de l'obsidienne et non moins riche tenue de ce dernier, en brocard pourpre.




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Apolline De PessanComtesse
Apolline De Pessan



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MessageSujet: Re: Bon retour à l'Esplanade (Partie I - Les docks)   Bon retour à l'Esplanade (Partie I - Les docks) EmptyMar 22 Déc 2020 - 17:53


Retour à Marbrume. Il aurait été mentir que de prétendre que la comtesse de Pessan ne soit pas satisfaite de cet état de fait, à condition bien sûr d’éclipser de sa mémoire le trajet en bateau lui permettant de réaliser le trajet Labret-Marbrume. Fatiguer était encore bien loin de la réalité, alors que celle qui maîtrisait toujours son image à la perfection devait avoir quelque creux sous les yeux d’un bleu/gris sombre. Se pinçant les lèvres, elle avisait le port de Marbrume s’approcher avec joie, soulagée de ne pas avoir essuyé ni tempête, ni attaque quelconque de pirate. Était-ce sans le moindre doute ce qui l’avait le plus inquiété à la fois à l’aller, puis au retour. Le vent était frais, la température tout aussi fraiche, le soleil encore haut dans le ciel, Apolline de Pessan rentrait enfin chez elle. Son vrai chez elle. Le labret n’avait à son goût pas suffisamment de nobles, pas suffisamment de cachet, pas suffisamment de sécurité pour qu’elle ait véritablement l’impression d’être à sa place. Fallait-il bien aussi avouer que partager la quotidien d’un jeune couple -amoureux en plus-, lui provoquait plus la nausée qu’une quelconque admiration et satisfaction. Appuyée contre la rambarde du navire, elle observait du coin de l’œil les quelques matelots s’activer pour préparer l’amarrage au port, chaque personne présente s’impatientait bagage en main prêt à descendre pour débuter une nouvelle vie, ou retrouver une famille qui patientait à quelques mètres sur le quai. Ce n’était nullement son cas, n’avait-elle d’ailleurs aucunement avisé son père de la date de son retour, ce qui lui vaudrait sans le moindre doute une panoplie de reproche qu’elle ne connaissait que trop bien.

Relevant le bas de ses jupons d’un bleu couleur de la nuit, dont le bas était recouvert d’une terre séchée, elle soupira, agacée par sa propre apparence de l’instant. Descendant le petit pont mis pour les passagers elle fut alpaguée par un homme qu’elle n’identifia pas immédiatement. Fronçant les sourcils, elle se décala pour le rejoindre ou était-ce lui qui l’avait rejoint bien trop vite à son goût. Écoutant, relâchant les tissus du bout de ses doigts, elle pencha légèrement la tête, avant de s’autoriser un léger mouvement de main.


- « Madame de Pessan » reprit-elle « Je n’ai pas eu écho d’un quelconque maître m’offrant… » elle suspendit sa parole, l’interrompant pour laisser ses prunelles vagabonder sur la silhouette masculine et armée qui s’était présentée à elle « Vous ne m’avez pas fait l’honneur d’une quelconque présentation ? » conclut-elle finalement.

La liste des nobles qui aspiraient à l’épouser était plus ou moins longue, certains avaient presque réussi l’exploit de la rencontrer ou de convaincre son père et de justesse à chaque fois avait-elle réussi à œuvre dans l’ombre pour l’éviter. Cependant, peu étaient ceux qui avaient l’audace d’attaquer ainsi avec autant de force, d’orgueil et d’assurance. En fallait-il sans le moindre doute pour prendre ce genre d’initiative aux yeux et à la vue de tous. Coincée, voilà était la réalité de la noble, qui devant autant de témoins ne pouvait ni élever la voix, ni même remercier tout ce beau monde afin de congédier l’ensemble. Les quand dira-t-on seraient bien trop forts et bien trop négatifs pour se le permettre, son père ne lui pardonnerait pas le moindre faux pas à ce sujet. Prenant une légère inspiration elle se contenta de soupirer une brève autorisation, indiquant que ses -nombreux- bagages se trouvaient encore sur le navire et n’allaient pas tarder à être descendus sur le ponton.

Les quelques mouvements plus lointains attirèrent inévitablement son attention, ce qui en étouffa presque l’écoute plus ou moins concentrée qu’elle avait pu offrir à l’homme de main. L’épuisement aidant, elle n’avait pas nécessairement fait le rapprochement entre les couleurs et les familles nobles existantes, sans doute n’aspirait-elle qu’à une chose en l’instant : rentrer chez elle. Relevant à peine la presque non-subtilité du reproche elle aurait presque pu croire qu’il s’agissait de son propre père qui pour lui clouait définitivement le bec avait organiser ce mauvais tour.


- « La missive a sans nul doute dû se perdre en chemin, n’est-ce pas des choses qui arrivent de nos jours. . . » Murmura-t-elle en cherchant des yeux la silhouette de ce fameux maître un brin intrusif « Rappelez-moi de remercier votre maître de cette charmante attention que voilà, surprendre une dame ainsi en sortie d’un long voyage en mer, cela en serait presque touchant. »

Ses lèvres se pincèrent, sa mâchoire se contracta un infime instant alors qu’elle devait légèrement plisser les yeux pour voir celui qui s’approchait. Il ne lui fallut gère longtemps pour faire différemment rapprochement, son cerveau semblant afin concéder à se mettre en route. Peu de nobles étaient en mesure de réaliser ce petit tour, peu aimait autant se faire voir en plein port, lieu pas dès plus fréquentable pour les sangs bleus, la liste venait donc drastiquement de se réduire alors que la carrure, la silhouette avait fini par lui faire retenir qu’une seule et unique personne : Victor de Rougelac. L’information aurait pu lui déplaire, elle aurait pu bien évidemment décliner l’ensemble comme elle savait si bien le faire, pourtant ce fut un très léger sourire qui s’afficha sur ses lèvres, sourire qui disparut alors qu’elle s’osait à quelques pas en sa direction. La noble n’avait que faire de la petite foule, ou des dangers, n’avait-elle sur l’instant, à première vue, pas une liste d’ennemie aussi longue que son presque interlocuteur. Ainsi, une fois dans sa proximité, elle put réaliser sa révérence habituelle, toujours autant maîtrisée.

- « Comte de Rougelac, j’aurais pu dire quelle agréable surprise, mais si je peux me permettre, vous me voyez bien confuse de me présenter ainsi à vous avec de la boue sur les chaussures et sur ma tenue. N’est-ce sans le moindre doute guère une tenue convenable pour une femme de mon rang » elle le détailla un instant « Je suppose que ce n’est cependant pas le fruit du hasard à en croire l’organisation allouée à ma simple personne et votre emploi du temps particulièrement chargé » ajouta-t-elle en se redressant «[color=#ffcccc] Votre Chevalier servant n’est guère présent [:color]» piqua-t-elle une étincelle de malice au fond des yeux « Mais, nous pouvons aussi parler d’autre chose que cette épineuse et bien téméraire personne si vous le souhaitez, j’ai cru comprendre que vous alliez me raccompagner, mh ? À moins que vous ne me réserviez une autre surprise que votre présence sur ce port ? »

Elle attendit un instant, laissant vagabonder ses prunelles sur la silhouette du noble. L’éloignement ne lui avait aucunement permis d’être au fait des derniers événements, des dernières rumeurs. Elle était sur l’instant parfaitement aveugle des manœuvres récentes des membres de la noblesse et de son interlocuteur compris. Ce simple fait ne l’enchantait aucunement, elle qui avait pour habitude d’avoir toujours un coup d’avance. Pour autant et malgré ce que ses propres alliances auraient dû lui insuffler, elle était satisfaite que ce soit cet homme qui soit présent plutôt qu’un prétendant bien ennuyant.

- « Je ne vous dirais pas que le comte de Beauharnais vous apporte ses salutations, mais faisons tout comme si vous le désirez » tenta-t-elle de plaisanter, sans doute un brin curieuse de savoir ce qui l’attendait maintenant.

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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: Re: Bon retour à l'Esplanade (Partie I - Les docks)   Bon retour à l'Esplanade (Partie I - Les docks) EmptyMer 23 Déc 2020 - 10:02
Reprit par la Comtesse, l'homme d'arme fringuant du Comte se formula en excuses derechef sans pour autant se formaliser quant à son identité.

- Veuillez me pardonner, Madame de Pessan. Il n'est par ailleurs pas nécessaire que je vous décline mon identité, cela n'en vaut aucun intérêt.

Soucieux de sécuriser le périmètre, l'homme de main du Comte écoutait alors d'une oreille distraite les remarques de la noble, balayant du regard le ponton non sans pourtant esquisser un sourire discrètement amusé.

- Certainement Madame, elle a dû se perdre, cela ne fait aucun doute.

Dit-il d'un timbre de voix pourtant sans équivoque, mais pour la forme, mieux valait ne pas contredire la Comtesse, question de bienséance.

- Vous pourrez lui formuler cela en personne, Madame.

Évidemment l'attention d'Apolline n'était depuis peu plus rivée sur sa personne et l'homme d'arme porta alors avec prudence la main à la garde de son arbalète dès lors que la silhouette de son maître approchait. Finalement, la Comtesse n'eut guère à s'impatienter de résoudre un tel mystère que son galant chevalier servant ou plutôt l'homme désireux de l'accueillir à la capitale après ce long voyage, se présenta finalement devant elle. Laissant ses deux sentinelles prendre position autour d'eux, le Comte de Rougelac ne put alors qu'apprécier la révérence de sa semblable à son endroit. La maîtrise de cet art n'était pas pour déplaire à Victor qui portait volontiers intérêts à ceux usant de l'étiquette.

Alors qu'elle se formulait poliment en excuses avant de le détailler du regard, le mondain posa un index sous son menton avant de constater des dégâts causés par le Labret sur la toilette de la sang-bleu. Ne laissant l'occasion à son hôte des docks de réagir, la jeune femme s'osa à piquer malicieusement Victor pour finalement exprimer une forme de curiosité de circonstances.

- Vous manquez certes de prestance mais vous n'avez nullement perdu de votre verbe lors de ce voyage. Je crois que vous présenter devant votre père dans un tel accoutrement ne vous fera pas honneur et nul doute que vous serez alors sujettes à quelques critiques.

Il inclina sa tête légèrement sur le coté, détaillant jupons et chaussures recouvertes de terres avant de feindre une mine perplexe.

- Mes petits oiseaux semblent toujours fort efficace. Une aubaine pour vous ! Quant à mon chevalier, il n'est en rien mon chien domestique, ce qu'il peut faire hors de l'exercice de ces fonctions, ne me concerne nullement.

C'est alors qu'il offrit son avant bras à la donzelle, conscient que malgré son escorte, bien des regards sur le port croisaient cette scène atypique. Laissant pour plus tard le motif de sa présence, il lâcha à l'endroit de sa comparse un sourire amer à la commissure de ses lèvres.

- Le Comte de quoi ? Hmmm... ce nom de me dit rien ou si peu. L'Esplanade semblait avoir fait disparaître ce nom des salons et des intrigues. Grand bien lui fasse de sa nouvelle condition.

Menti-t-il du début a la fin de son intervention a ce sujet. La tentative de plaisanterie a ce sujet était bien loin de griser le Comte qui préférait s'attacher à des choses plus concrètes au sein même de la toile tissée autour du pouvoir.

- Parlons plutôt de vous. M'accorderiez-vous quelques pas loin de cette odeur de houle et de poissons ? Pourrais-je alors assouvir votre curiosité quand à ma présence à votre débarquement.

Victor se plaisait toujours à faire durer le suspens, n'offrant pour l'heure aucune réponse à sa comparse et de fait laissant les badauds autour d'eux continuer d'épier le couple noble pour sans doute laisser d'ici quelques heures déjà, se diffuser quelques rumeurs troublantes.
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Apolline De PessanComtesse
Apolline De Pessan



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MessageSujet: Re: Bon retour à l'Esplanade (Partie I - Les docks)   Bon retour à l'Esplanade (Partie I - Les docks) EmptyLun 25 Jan 2021 - 19:17


- « Ne vous a-t-on jamais dit, Victor, que peu importe l’apparence d’une dame fallait-il être toujours généreux en compliment à son égard ? » souffla-t-elle dans un sourire malicieux « Avez-vous encore deux trois éléments à apprendre. »

La dame ne put qu’offrir un léger pincement de lèvres alors que ses yeux détaillaient lentement la silhouette masculine qu’elle ne s’attendait pas réellement à voir ici. Son regard s’était ensuite attardé sur les deux gardiens de Rougelac, s’interrogeant sur la nécessité de cette sécurité. Ne savait-il pas se fondre parfaitement dans la masse ? Silencieuse un instant, elle ne put qu’abandonner sa vision pour s’autoévaluer, elle n’avait nullement besoin de s’aviser pour constater les dégâts du voyage et du Labret. Là-bas les rues n’étaient pas faites de pavés, le sol était boueux, la terre piétinée par la météo, et les animaux. Définitivement ce mariage lui avait fait réaliser que la campagne n’était plus faite pour elle, tout du moins, pas dans ce type de condition. Un léger soupir avait fini par fuir ses lèvres, avant qu’elle n’avance très légèrement avec le comte à ses côtés.

- « Oserais-je prétendre que c’est une erreur, Victor ? » souffla-t-elle en laissant un silence parfaitement volontaire et maîtrisé « Beaucoup associe ce chevalier à votre maison, moi la première lors de ma première rencontre avec ce… » elle pinça ses lèvres « Cette personne, une malencontreuse erreur je vous l’accorde, mais son comportement affecte nécessairement votre maison »

Apolline n’était pas de celle à donner sa pensée sincère, cependant les différents échanges avec Victor, par écrit, oralement, ou par rencontre d’abord purement provoquée et intéressé puis plus abstraites lui laissaient entrevoir tout autre chose. Lissant du bout des doigts les plis de sa robe, réajustant au passage l’ensemble dans son moindre détail, elle avait fini par glisser son bras sous celui du comte. N’était-elle plus à rumeur prête et après tout cette animation au port, nul doute que l’étrange duo parfaitement encadré avait déjà suffisamment attiré les regards pour lancer une toute nouvelle rumeur dans les petits quartiers et les plus grands. Si elle aurait pu dans un premier temps s’en offusquer, la dame estimait sur l’instant qu’une nouvelle pseudo fréquentation ne lui serait pas trop défavorable, surtout à son âge et les nombreux échecs volontaires des derniers mois.

- « Serait-ce de l’amertume que je perçois, monsieur le comte ? » piqua-t-elle encore avec ce brin de malice avant de revenir au plus concret de la conversation « Vos oiseaux ont, semble-t-il, été efficace, ne puis-je que vous souhaitez que cela perdure n’est-ce pas ? »

Opinant néanmoins et avançant dans la direction qu’elle indiquait elle ne put qu’offrir un sourire en coin :

- « Attendez un instant, cette odeur vient donc du port, par les Trois, moi qui pensais que vous en étiez l’origine » elle s’autorisa un petit rire, offrant dent pour dent un petit pique, lui qui avait su souligner qu’elle n’était pas digne de se présenter ainsi à son père « En attendant, puisqu’il ne me semble guère avoir le choix -mais cela ne me déplait pas en l’instant-, je ne puis que vous suivre Victor. Où allons-nous ? Et de quoi souhaitez-vous discuter ? »

L’homme des mystères aurait pu être son deuxième nom, ce n’était ni déplaisant ni agréable et la comtesse appréciait pour une fois ne pas avoir grand-chose à penser. Cela ne l’empêchait nullement de rester sur ses gardes et de conserver une part de réflexion dans l’endroit le plus secret de son esprit. Enlaçant ses doigts autour de son bras, la dame de Pessan fut une première fois silence, détaillant les ruelles peuplées de la ville, puis fronçant les sourcils devant les gardes présents, se serait-elle volontiers passée de ce type de renfort, elle qui avait l’habitude d’user de discrétion. Une seule certitude s’imposa alors dans son esprit, était que la manœuvre était parfaitement volontaire pour le comte. La question restait entière que cherchait-il à faire alors ?

- « Dites-moi, comment c’est porté l’esplanade durant mon absence, calme, j’ose espérer ? Je n’aimerais pas avoir à rattraper trop de vos habiles manœuvres. » les siennes ou celle des autres bien évidemment « J’ai fait ramener quelques bonnes bouteilles dans mes effets, si vous le désirez, je puis vous en céder quelques-unes… Pour le remerciement d’être venue me chercher à mon retour de Marbrume. Je suppose que vous avez fait prévenir Aimée pour ne pas la voir se déplacer inutilement jusqu’ici ? N’est-ce pas ? »

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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
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MessageSujet: Re: Bon retour à l'Esplanade (Partie I - Les docks)   Bon retour à l'Esplanade (Partie I - Les docks) EmptyVen 29 Jan 2021 - 17:10
Un sourire se dessina sur les lèvres du mondain en réponse à la malice qui s'exprima dans la voix et le facies de la jeune femme qu'il était venu chercher au port de Marbrume.

- Hmmm... de mes souvenirs, il me semble que l'on m'a déjà suggéré cela en effet. Mais peut-être pourriez-vous apporter votre concours pour pallier à cela ? Je serais ravi que vous soyez ma préceptrice en ce domaine.

Rajouta-t-il taquin à l'endroit de la brunette. La Comtesse se lançait ensuite sans détour sur un sujet sensible, esquissant une opinion bien tranchée mais non moins discrète pour sans doute ne pas froisser plus que de raison son noble interlocuteur. L'alliance avec le chevalier Rochemont était évidemment quelque chose de discutable, la "Muraille" comme on le dénommait offrant son lot d'avantages mais également d'inconvénients, tout dépendait d'où on pouvait se placer pour analyser les choses.

- Une erreur dites-vous ? J'entends vos opinions. Ne seriez-vous pas en train de me suggérer quelques conseils pour m'en désolidariser ? Ma réputation vous tient-elle tant à cœur ? En tout cas, je vous remercie pour votre franchise, cela se fait rare.

Un instant, il l'observa longuement tenter d'agencer sa toilette ternie par ce voyage en terre agricole. S'interdisant de rajouter la moindre remarque, même taquine, il dû rapidement faire face à la curiosité de la jeune femme qui avait senti comme un malaise s'emparer du Comte de Rougelac à l'évocation de l'heureux mari Beauharnais. Fort heureusement, la donzelle s'employa à rapidement revenir à des sujets plus concrets alors que le duo s'éloignait du port sous bonne escorte. Bien entendu, comme il semblait à présent de coutume, Apolline s'évertua à mêler un peu de légèreté à ses propos quitte à y impliquer Victor sans qu'à aucun moment elle ne se montre blessante. Mais de l'avis du mondain, elle ne prenait pas le temps d'apprécier ce moment, cherchant ardemment à savoir pourquoi il s'était prit d'une telle initative.

- Cela perdurera tant que mes coffres leur donnerons de quoi vivre et je ne compte pas être de si tôt un homme "sans le sous". Répliqua-t-il avant d'enchainer par un rire communicatif pour finalement pencher légèrement sa tête de coté non sans raffermir son bras autour de sa compagne de balade. Ne soyez pas si hâtive jeune femme. En voilà un compliment non? Nous nous rendons en mon Manoir...

Mais à nouveau, la Comtesse reprit la parole. Non, elle était loin d'être une de ces pipelettes oisives mais tout portait à croire qu'un tel engouement pour la vocalise signifiait qu'elle se sentait à l'aise en sa compagnie et enfin de retour à bon port. D'ailleurs, la demoiselle de Pessan avait un certain don à anticiper les choses, preuve en était à l'évocation de sa dame de compagnie, enfin de sa domestique Aimée pour être plus exacte. Mais par où commencer ? En quelques secondes à peine, Apolline s'inquiétait du sort de la noblesse en son absence pour ensuite proposer quelques bonnes bouteilles à son bon samaritaine et de conclure sur sa petite protégée.

Il décida de remettre à plus tard tout ceci car le duo dû s'arrêter devant une cariole qui les attendait. L'un de ces hommes ouvrit galamment la portière afin que le couple s'installe sur la banquette et ce ne fut que lorsque le petit attelage démarra, après avoir charger dans le coffre, si l'on puis parler ainsi à cette époque, les malles de la voyageuse, que Victor brisa enfin le silence pour procéder par étape.

- Tout d'abord, soyez sans craintes, la bonne société n'a souffert d'aucun chamboulement durant votre absence. Si cela aurait été le cas, vous en aurais-je fais part. Mes habiles manœuvres, et je vous en remercies, n'ont eu lieu qu'au domaine du Baron de Sombrebois, même si je vous l'accorde, je continue à méticuleusement placer mes pions dans la capitale, histoire de ne pas perdre la main et de toujours rester dans l'anticipation.

Un oeil lubrique et avar brilla dans l'azur du regard de Victor, ne pouvant s'empêcher d'accorder son intérêt à un tel cadeau énoncé de vive voix.

- Je serais fort honoré d'un tel présent. Vous connaissez fort bien certains de mes pêcher mignons. Je saurais leur donner plus place particulière dans ma cave.

Mais voilà, il était toutefois tant de briser certaines chaînes et donner quelques gages d'assurances à son interlocutrice pendant que la distance se réduisait avec l'Esplanade, lieu de leur destination commune.

- Votre très chère Aimée vous attend à mon Manoir. J'ai prit l'initiative de la contacter en tout discrétion. Elle a ses petites habitudes au marché. J'ai donc envoyer l'un de mes homme lui porter un message. Certes, elle semble toujours un tantinet craintive à mon égare, comment pourrais-je l'en reprocher. Mais elle a accepter. Ainsi, vous pourrez à votre aise vous refaire une beauté dans un cadre rassurant avant de retourner chez votre père. Voyez comme je suis prévenant ? Concédez-moi cela ma chère.

Après de longues minutes, la carioles, qui n'avait subit que quelques secousses sommaire durant le trajet, s'arrêta dans la cours extérieure du manoir Rougelac avant que le Comte en personne ne sorte et ne vienne avec courtoisie offrir sa main à la demoiselle de Pessan pour l'aider à descendre.

- Je souhaite m'entretenir de votre avenir. Mais avant cela, Aimée vous attend dans la suite réservée aux invités. Un bain vous y attend sans doute. Retrouvez votre domestique le temps qu'il vous faudra, rien ne presse, d'autant que votre père n'est pas encore au courant de votre retour, comme je vous l'ai dis.
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Apolline De PessanComtesse
Apolline De Pessan



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MessageSujet: Re: Bon retour à l'Esplanade (Partie I - Les docks)   Bon retour à l'Esplanade (Partie I - Les docks) EmptyDim 7 Fév 2021 - 16:14


- « Admettriez-vous avoir besoin d’assistance dans ce domaine en particulier, Victor ? » questionna-t-elle en relevant lentement les yeux vers le visage de son noble interlocuteur « Vous me sembliez être un homme déterminé lorsqu’il était question de femmes, bien que forcées d’admettre que conserver l’ensemble semble être une difficulté ardue vous concernant » elle laissa volontaire un silence s’étendre dans la conversation « je vais y réfléchir, monsieur le comte »

Apolline savait parfaitement où elle mettait les pieds, alternant habillement entre réserve, indélicatesse et soupçon de maladresse. La réputation de son interlocuteur n’était plus à faire, son âge et son expérience trahissaient sans le moindre doute d’une connaissance dans le jeu de la séduction. Bien que séduction ne soit sans doute pas la première arme que la comtesse aurait mise en avance le concernant. Victor prenait la plupart du temps, imposait, soumettait, lui qui avait dû se glisser dans bien trop de couches pour être énuméré même en pensée. Si dernièrement son dernier mariage et la disparition de feu son épouse avaient, semble-t-il, calmé certaine ardeur, Apolline était de celle qui ne croyait nullement qu’un homme pouvait changer du tout au tout, dissimuler les indiscrétions ou les événements malheureux sous le tapis oui, mais certainement pas évoluer au point de devenir un homme charmant et bon sous tout rapport. Ne serait-elle nullement surprise d’apprendre après quelques recherches, que Victor renouait avec les femmes de petites vertus simplement pour soulager son entrejambe. La conversation eut néanmoins le don de repousser ses pensées pour lui offrir un léger froncement de sourcils. Le chevalier, plus ou moins affiliée à la maison Rougelac n’était pas une évocation plaisante, lui qui avait cru bon de s’essayer à la courtiser, pire, à l’envisager ne serait-ce qu’un instant. Avait-elle été sans doute chanceuse de le voir abandonner après quelques rencontres, sans quoi, son père aurait pu, ne serait-ce que pour lui démontrer qui était l’homme de la maison la contrainte à le fréquenter de cette manière docile et fort déplaisante. Avait-elle été chanceuse que l’idiot armé ne réalise pas à quel point il avait l’avantage sur la situation.

- « Je n’oserais nullement émettre ce genre de pensée qui n’appartient qu’au dirigeant de maison n’est-ce pas ? » souffla-t-elle en avisant la ruelle un peu plus loin et prenant une légère inspiration « Ne suis-je d’ailleurs personne pour me soucier de votre réputation, que, j’en suis convaincue vous maitrisez fort bien à votre manière » qui n’était pas nécessairement la sienne, manqua-t-elle de souligner « Je n’ai nullement votre expérience dans le domaine de la gestion de quelques fracas, n’est-ce pas ? » piqua-t-elle en jetant un coup d’œil en coin à son interlocuteur « Ne puis-je simplement évoquer que les multiples, disons… exubérances de votre homme de main qui ne passent pas inaperçues dans notre milieu, comte de Rougelac. »

Bien que la conversation n’était pas déplaisante, mais que la fatigue gagnait celle qui n’avait eu de cesse de voyager entre Labret et ville fortifiée. Apolline ne put que rapidement réajuster sa place et son rôle, effleurer du bout des doigts une toilette qui n’était pas la plus resplendissante qu’elle ait pu porter, bien trop malmenée par le transport maritime et la boue de la campagne. Une inspiration plus loin et une évocation toute légère d’un conflit ou tout du moins un désaccord entre deux hommes à titre égal, Apolline ne put qu’éclipser le sujet par respect du protocole. Bien trop concentrée sur l’instant présent et la présence du comte nullement prévue, la dame ne put que s’activer mentalement à en comprendre la raison. Victor de Rougelac était un homme qui ne faisait jamais rien sans raison, fallait-il être aveugle -ou se nommer Hector de Sombrebois- pour ne pas comprendre l’intérêt du comte pour le domaine survivant au milieu des marais, fallait-il manquer cruellement d’esprit pour ne pas entrevoir la raison de s’associer avec un homme comme Rochemont, fallait-il être sotte pour ne pas entrevoir que s’il venait la cueillir au moment le moins favorable pour sa personne… Que Victor avait une idée derrière la tête. Un simple sourire, ou du moins hochement de tête acquiesçant sa compréhension de la destination, lui fit davantage réaliser à quel point la situation pour elle n’était pas sous contrôle.

Premièrement, elle était seule, sans garant, sans accompagnatrice, un bras sous celui du comte, sous le regard curieux des passants et entouré d’homme d’armes qu’elle n’avait même pas elle-même. Bien que les finances de sa propre maison soient plutôt à l’abri du besoin, Apolline n’en restait pas moins méfiante et plutôt économe, évitant toutes dépenses fortuites vers quelconques petites mains aussi tranchantes puissent être les épées des fameuses petites mains. Ce fut donc un éclair de surprise, pas forcément agréable qui illumina le fond de ses yeux, réalisait-il à quel point le trajet et l’invitation sans garant pouvaient-être mal perçu pour une dame, mais aussi pour l’homme qu’il était ? Bien qu’intelligente, Apolline n’était pas certaine de définir les projets du comte, ce qui la poussa davantage à la conversation, elle qui avait pourtant l’habitude d’émettre de long silence. Sa curiosité ne fut cependant nullement assouvie, alors que son interlocuteur l’aidait à monter dans une carriole, alors que ses effets se retrouvaient enfermer dans l’ensemble et qu’elle ramenait ses jambes sous le rebord des bancs pour aviser celui qui reprenait la parole. Croisant ses mains sur ses cuisses, se tenant droite et relevant les yeux vers celui qui assouvissait enfin un élan de curiosité chez la dame, cette dernière ne put que se pincer les lèvres à plusieurs reprises.


- « À trop vouloir être partout, on finit par n’être nulle part, Victor. On ne peut guère être perdu au milieu des marais et avoir un pied dans la capitale, je crains qu’un choix soit nécessaire sur la durée. Je serais néanmoins fort curieuse de voir de quel côté votre intrigue va se tourner »

Laissant son dos reposer contre l’assise plus fortement, la dame ne put que relever très légèrement le menton pour soutenir le regard du comte. Apolline était convaincue que l’homme de cour qu’il était ne pouvait qu’avoir conscience de cet état de fait. Aujourd’hui, nul n’avait l’influence, le personnel ou le bien nécessaires pour miser sur plusieurs atouts, chaque pion, chaque choix devait être minutieuse réfléchi, ou l’échec et mat ne pourrait qu’être définitif. Le comte de Rougelac avait pris un risque en s’aventurant dans les terres marécageuses, risque qui pouvait tout lui faire perdre, ou bien gagner la plus belle précieuse de son étalage de biens.

- « Suis-je convaincue que nous aurons l’occasion de la déboucher ensemble, durant sans doute, une de vos fameuses anticipations, n’est-ce pas ? »

La carriole n’avait pas cessé son trajet, alternant entre moment de pause et reprise de progression, s’immobilisant au moment où le contrôle de l’entrée de l’esplanade était effectif et où les regards sans doute surpris des gardes découvrant une De Pessan en compagnie d’un Rougelac continuer la route. Personne n’avait émis le moindre bruit, hormis les salutations protocolaires. Se pinçant les lèvres, et renouant dans un silence qu’elle maîtrisait, la dame ne put que surveiller les mouvements de celui qui semblait avoir parfaitement programmé et anticiper cette entrevue. Si elle regrettait son manque global de discrétion, elle n’en restait pas moins à l’écoute et curieuse de la finalité de l’événement.

- « Voilà bien une drôle de façon de procéder» admit-elle finalement en le dévisageant un instant « Hors de tous les protocoles que nous connaissons tous deux, dois-je comprendre que notre future conversation est si sérieuse qu’elle nécessite un tel procédé ? » l’esplanade en personne aurait grands faits de murmurer que Rougelac était venue la réceptionné à a son arrivée, avant de l’amener en sa demeure, nul doute que son changement de toilette ne passerait nullement inaperçu et que les rumeurs iraient à grands pas « Où au contraire que l’ensemble est savamment maîtrisé par vos soins, n’est-ce pas ? »

Peu à peu, c’est une tout autre réflexion qui mua dans l’esprit de la comtesse, jaugeant différemment celui qui venait à ses yeux d’habillement manigancer pour la contrainte dans une direction difficilement rétractable, ou bien agissant avec un peu trop de spontanéité pour qu’elle n’y croie réellement. Se redressant à l’arrivée, attrapant la main du comte pour descendre avec lenteur, elle ne put qu’apprécier un infime instant la satisfaction de son retour aux sources. Il ne s’agissait nullement de la demeure de Rougelac. Simplement le fait d’être à nouveau à l’intérieur de l’esplanade, bien présente, bien ici, bien dans le moment présent, loin de l’odeur des vaches, montons, lapins et risque d’envahisseur fangeux. Retirant ses doigts de la main secourable de Victor, elle releva une nouvelle fois ses yeux vers lui.

- « J’ignorais que vous étiez soucieux de mon avenir, comte de Rougelac. » souffla-t-elle « Ne vouliez-vous pas parler de votre avenir plutôt que du mien ? » l’interrogea-t-elle, notifiant qu’elle n’était pas nécessairement aveugle « Vous aurais-je sous-estimé, Victor ? » poursuivit-elle en émettant un geste pour démontrer l’ensemble de la manigance « Je ne suis pas certaine qu’il soit convenable de me rafraichir en vos murs » admit-elle en pivotant vers lui « Mais ça, je suppose que vous le savez déjà, n’est-ce pas ? » se tournant vers l’ensemble des domestiques s’apprêtant à décharger la calèche elle ordonna « Inutile de prendre cette peine, l’ensemble peut-être amené directement en ma demeure, serait-il inconvenable que j’abuse outre mesure de l’hospitalité de mon hôte surprise, n’est-ce pas ? »

Les petites mains s’étaient tournées vers leur maître, attendant de cette manière incertaine et un brin déstabilisé la confirmation ou l’infirmation de l’ordre qui venait d’être émis.


- « Maintenant que je suis ici, ne puis-je que vous concéder au minimum cette entrevue que vous avez, semble-t-il parfaitement orchestré, manquerais-je de tout respect à votre égard en n’y répondant pas favorablement. » avisant un domestique, elle poursuivait « Amenez-moi donc à cette fameuse suite réservée aux invités et profitez-en pour servir au responsable des lieux une bouteille de vin du labret, l’attente ne devrait guère être trop longue »

Bien qu’hésitante, la dame n’avait eu d’autre choix que de se rendre dans cette fameuse zone, où l’attendait sa domestique avec de quoi effectuer un changement qui la rendrait davantage présentable. Offrant un sourire à Aimée, ne connaissant que trop bien son regard soucieux, elle opina en silence, patientant de voir disparaitre l’intrus de ses retrouvailles. Le lieu n’était pas désagréable, pas dénué d’un certain goût, bien qu’elle-même aurait apprécié davantage de raffinement dans l’ensemble. Sans doute que cet infime détail différenciait à la fois un homme et une femme. Se pinçant les lèvres, la dame de Pessan ne put qu’aviser un long celle qui avait été absente de sa vision depuis bien trop longtemps. Aimée était tout aussi hésitante avant de venir aviser celle dont la tenue était plus qu’abimer par le voyage, ce fut ce léger froncement de sourcil, se reproche silencieux qui permit au deux femmes de rire l’espace d’un infime instant, avant que la petite main ne soulève le point évident de la situation.

- « Vous ne devriez pas vous trouver ici, seule, chez un homme de son rang, les mauvaises langues risquent de déverser bon nombre de rumeurs »
- « Je ne suis plus seule, puisque tu es là désormais » murmura la dame soucieuse et en accord avec les dires de sa petite main « Je suis épuisée par le voyage, je ne m’attendais pas à être ainsi accueilli, dois-je me montrer prudente sur certains points ? »

Aimée s’était pincé les lèvres, plongeant un morceau de tissu dans la cuve d’eau pour venir essuyer quelques traces du village de la comtesse. La petite main aurait voulu apporter davantage d’information à sa dame, mais forcée de constater que le comte n’avait pas été très actif à sa connaissance. Secouant la tête, elle fit le tour de la pièce, s’assurant qu’aucun mauvais œil ne pouvait aviser la silhouette de sa maîtresse. Ouvrant une serviette pour protéger le corps désormais dévêtu de la dame, elle ne la retira qu’une fois cette dernière parfaitement immergée dans l’eau. S’installant au bord, démêlant sa chevelure et l’accompagnant dans sa toilette, elle ne put qu’évoquer dans quelques murmures les informations glanées et constatées durant son absence. L’ensemble ne dura pas éternellement, très peu à l’aise dans un environnement inconnu, Apolline semblait soucieuse de retrouver son hôte indésiré afin de rentrer dans son propre domaine. La dame n’en restait pas moins songeuse vis-à-vis du thème de la conversation à venir.

- « Avez-vous une idée des propos de cette fameuse entrevue sur votre avenir ? »
- « Sa maison n’est pas vraiment en déclin, bien que les nombreux mariages interrompus pour une raison ou une autre ternissent son image. Sa récente relation avec les Sombrebois lui offre également une incertitude. Le nouveau couple des marais n’est guère apprécié pour l’heure et ils pourraient aisément ternir son image, sans parler de son chevalier qui manque cruellement de savoir-vivre. Hormis ça, les finances du comte ne sont pas encore précaires, aime-t-il le rappeler en dévoilant panoplies de petites mains à services, il a sans doute besoin d’un héritier, sauf si il décide de légitimer un bâtard qu’il doit bien avoir quelque part » s’extirpant de l’eau, rapidement camouflée par la petite main qui l’emmitoufle dans une service, elle fit silence avant de reprendre « J’ignore les éléments qui peuvent lui passer par l’étape, laissons-le amener et diriger la conversation pour l’instant » conclut-elle simplement en s’habillant.

Sa chevelure fut remontée, attachée pour camoufler l’humidité de sa crinière, sa tenue aussi précise et impeccable que la petite main l’appréciait. Le corset fut noué sous l’ensemble des vêtements suffisamment fort pour souligner sa taille, sans pour autant l’empêcher de respirer, les chaussettes remontaient jusqu’à ses cuisses, nouées par un petit ruban qui permettait de maintenir leur présence le long de ses jambes. Les chaussures boueuses furent un vague souvenir, alors que le bruit de ses talons résonnait déjà dans le lieu, alors qu’elle parcourait l’espace pour rejoindre le comte, rapidement suivi par Aimée qui ne souhaitait pas voir sa maîtresse dans une mauvaise posture. Les rumeurs allaient sans doute suffisamment se répandre pour éviter d’aggraver l’ensemble, fort heureusement que Victor avait eu l’envie de dévoiler le nombre de personnes à son service, permettant au duo de ne jamais se retrouver parfaitement seul.

- « Victor » souffla-t-elle en entrant dans la pièce « Navrée pour l’attente, Aimée se montre plutôt exigeante sur la perfection » murmura-t-elle en couvant un regard protecteur à sa domestique « Le vin est-il à votre convenance ? Suffisamment pour échanger sur ce qui semblait vous préoccuper jusqu’ici ? » elle étira ses lèvres, usant d’un bref humour « J’ose espère qu’il ne s’agit nullement de me proposer votre chevalier comme futur époux, j’en serais fort contrariée et vexer de vous voir m’imaginer au bras de cet homme manquant cruellement de savoir-vivre »

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