Marbrume



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 Encore une histoire bordélique (Rémi)

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Aeryn MonclarMercenaire
Aeryn Monclar



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MessageSujet: Encore une histoire bordélique (Rémi)   Encore une histoire bordélique (Rémi) EmptyMer 2 Juin 2021 - 17:04
Janvier 1167

Cela faisait déjà six mois que nous étions de retour à Marbrume. Six mois que nous avions dû reprendre notre vie en famille comme si de rien n'était, après la dissolution de la compagnie et la disparition de Finn. Six mois que je devais supporter la mauvaise humeur d'Ivaad, les encouragements démesurés de Kaël sans pouvoir compter sur l'humour d'Elwin pour combler ma solitude et apaiser les tensions entre nos deux aînés bien trop différents pour s'entendre. J'essayais de faire au mieux pour que leurs disputes ne dégénèrent pas, mais je n'ai jamais eu la patience d'Elwin ni son sens de la négociation, si bien que, le plus souvent, j'aggravais les choses plutôt que de les arranger. Aussi, lorsque Ivaad commença à déserter l'auberge pour se rendre dans l'un de ces bordels qu'il affectionnait tant, je veillai à le couvrir au regard de notre aîné, préférant le calme que son absence apportait que de devoir subir une énième bagarre familiale.

Ivaad choisissait les soirs où Kaël s'absentait pour rechercher un nouveau contrat, ce qu'il préférait faire seul. Il était plus aisé de présenter notre presque compagnie lorsqu'il ne se retrouvait pas affublé de sa grande gueule de frère et sa si peu aimable frangine. Ce qui m'arrangeait grandement, je dois bien l'avouer. Ainsi, le colosse attendait le départ de notre aîné pour quitter notre chambre et revenait toujours avant lui. Cela lui laissait tout de même quelques heures pour gaspiller sa solde et revenait d'assez bonne humeur pour ne pas éprouver l'envie de sauter à la gorge de notre frère, ou à la mienne.

Mais ce soir-là, je fus surprise de ne pas le voir revenir à son heure habituelle. La grande salle de l'auberge était vide depuis longtemps et même si Kaël n'était pas de retour, je savais qu'il ne tarderait pas… Autant dire que, connaissant mon frère, je m'attendais forcément au pire. Je décidais donc d'aller le chercher moi-même, quitte à le contrarier. Je pouvais toujours dire à notre aîné que nous avions décidé d'aller boire à une taverne pour passer le temps. L'idée était certes bancale, puisque je n'ai jamais été du genre à apprécier ce genre de lieu, mais je pouvais toujours prétexter l'avoir fait simplement pour surveiller ce sombre crétin.

Je me saisis donc de ma dague, de ma bourse et quittais l'auberge à mon tour afin de retrouver mon idiot de frère. Peut-être était-il retenu par la matrone simplement parce qu'il avait oublié d'emporter de quoi payer. Ce n'était pas la première fois. Néanmoins, je craignais surtout que celui-ci ne se soit attiré quelques problèmes susceptibles de noircir notre réputation. Aussi ne trainais-je pas et avançais à grands pas dans les rues de la cité jusqu'au bordel que mon frère affectionnait plus particulièrement depuis qu'une nouvelle fille, une jolie blonde aux poumons avantageux, avait été embauchée par la vieille Guillauma.

Je détestais cet endroit. Il sentait fort la sueur, le tabac, le mélange de parfums bon marché et autre chose… Juste l'odeur me donnait envie de vomir. De plus, malgré les températures hivernales, il y faisait bien trop chaud pour que ce soit supportable… Il fallait que je quitte ce lieu au plus vite, sinon je ne tarderai pas à recouvrir le tapis en lin usé de l'entrée avec le contenu de mon estomac.

-Ah bah, te voilà enfin toi, me lança la matrone lorsqu'elle m'aperçue, la mine renfrognée.
-Qu'est-ce qu'il a fait ? demandais-je après avoir lâché un profond soupir.
- Nathalie est prise ce soir, cela l'a contrarié. Il boit depuis son arrivée, refuse toute autre fille en attendant… La patience n'est pas son fort, n'est-ce pas ?
-En effet, et pour moi non plus. Où est ce crétin ?
- Dans le fond, tu n'auras qu'à suivre les chaises au sol, fait attention aux bris de verres, j'ai demandé aux filles d'attendre son départ pour nettoyer… Il est vraiment contrarié.
-Je vois… Combien je vais vous dois ?
- Débarrasse-moi de lui, on verra le reste plus tard.
- Très bien, dis-je avant de me diriger vers le couloir encombré par une masse humaine parfaitement dégoûtante.

Ivaad se trouvait bien là, assis sur la dernière chaise encore dressée sur ses quatre pieds. À sa posture chancelante, il était facile de deviner que celui-ci ne me laisserait pas le ramener facilement. Je me faufilais au milieu des curieux, les frôlant de bien trop près à mon goût avant d'être arrêtée par une main portée sur mon dos… Je me figeais aussitôt avant de me retourner le poing fermé, mais maîtrisé, dans la direction de l'importun.

-Je te conseille vivement de retirer ta main si tu ne veux pas la perdre, grognais-je en lui lançant un regard noir.
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Remi de Pont DuchêneVoleur
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MessageSujet: Re: Encore une histoire bordélique (Rémi)   Encore une histoire bordélique (Rémi) EmptyDim 6 Juin 2021 - 18:40
Les bordels. Ces lieux emplis de rire, de femme et de boissons. Ce doux mélange d'odeurs rappelant l'homme sous toutes ses formes. Rémi adorait ces établissements. Pas forcément pour y faire ce à quoi l'ont peut penser, mais parce qu'ici s'ouvre un monde à l'écart des horreurs de Marbrume. Une petite bulle qui permettait d'oublier tout. C'était aussi un monde assez fermé. Les hommes étaient tous des habitués et passaient autant de temps à boire et à rire entre eux qu'à passer du temps dans les chambres avec les femmes. Les femmes, en plus d'avoir une fonction un peu plus physique, devenait des compagnes de soirées très agréables. Amour et bière, un mélange simple pour un homme simple.

Ce soir d'ailleurs, le jeune voleur n'avait pas fréquenté le saint étage mais avait tenu compagnie avec un de ses potes de beuveries et autres vices depuis quelques mois. Il s'appelait Ivaad et tout les deux s'entendaient très bien. Chacun ne connaissaient pas grand chose l'un de l'autre, mais cela faisait partie de la magie des lieux. Son ami aurait pu être un milicien en pleine recherche de voleurs que cela n'aurait pas eu d'importance ici. Et ce soir était un jour sombre pour son compagnon. En effet la nouvelle et lumineuse Clarissa, nouvelle favorite de son collègue, avait été réservé toute la nuit par un riche client. Frustré, il avait commencé à boire, menaçant de dévaster les lieux si il ne pouvait l'avoir. Rémi lui avait gentiment proposé ses amies Bérangère et Anelise, toute deux aussi talentueuses et généreuses. Sa réponse ? Une pinte bu presque cul sec. Le brun avait donc passé la soirée à le surveiller comme il le pouvait, lui tenant compagnie pour lui éviter que les nerfs lâchent. Malheureusement, l'alcool et la frustration s'accumulant, Ivaad avait finit par devenir violent. Rémi s'était même prit un coup de poing au niveau de l'arcade et avait préféré s'éloigner de son ami pour l'instant. Il finirait bien par se calmer.

Alors qu'il hésitait sur la suite de sa soirée, son œil fut attiré par une masse hirsute de cheveux roux. Soudain attentif, il se retourna et observa la jeune femme non loin de lui. Outre sa magnifique chevelure, son visage était étrangement fermé bien que très mignon. Son corps était caché sous un tas de vêtement qui ne la mettait pas en valeur pour un lieu comme celui la. Le voleur leva un sourcil, surpris. La matrone ne l'avait pas prévenu de l'arrivé d'une nouvelle, jolie rousse qui plus est ! Son style et son visage peu avenant était surprenant. Mais après tout, il fallait de la diversité dans ce genre de lieu... Certain était peut-être excité par les visages ronchons.

Intrigué et curieux comme à son habitude, il décida de s'approcher d'elle pour faire un peu plus ample connaissance. Il décida une approche plutôt légère et posa sa main sur le bas du dos de la rouquine, exprimant clairement son intention de lui parler. A sa grande surprise, celle-ci se raidit et se tourna vers lui, l'agressant verbalement. Quelle caractère ! Pour une prostitué, elle était vraiment tordue. Tout ce qu'il aimait. Un sourire joueur s'afficha sur son visage et il plia soudainement les genoux afin que son épaule rencontre doucement la belle dans l'estomac. Souplement, il se releva, portant maintenant la jeune femme sur une épaule, les fesses en avant et son buste dans son dos. Il ignora parfaitement les coups de poings rageur sur ses omoplates et se dirigea vers l'escalier menant aux étages.

« Eh bah je comprends pourquoi la matrone a pas parlé de toi, t'as pas l'air d'être un morceau bien facile. Mais j'aime bien les filles de caractères, en plus t'es loin d'être vilaine...
- REMI hurla la maquerelle. Qu'est ce que tu fais ? C'est pas une des miennes !!
- Quoi ? T'es sûre ?
- Pour qui tu me prend j'engage pas des vilains caractères comme celle-là ajouta t'elle en donnant une petite tape sur les fesses de la rousse.
- Mais c'est qui du coup ? Continua t-il, ignorant superbement le fait qu'il portait toujours une inconnue comme un sac à patate sur l'épaule. Quelle femme serait assez stupide pour venir ici ?
- Alors ça, si j'étais toi je ...
- Aeryn ? Rémi ? Putain pourquoi tu portes ma sœur sur l'épaule ? »

Rémi se tourna vers Ivaad, tanguant vers eux d'un pas incertain. Il n'avait pas l'air furieux ou énervé, plutôt intrigué par cette situation pour le moins... Surprenante. Mais le voleur n'était pas stupide et il ne voulait pas énerver son ami, sympa mais sanguin. Il se pencha et redéposa souplement la rousse devant lui. Il lui sorti un petit sourire désolée et se grattant l'arrière du crâne.

« Pardon, malentendu. Quelle idée d'être aussi jolie dans un endroit comme ça aussi.... »
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Aeryn MonclarMercenaire
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MessageSujet: Re: Encore une histoire bordélique (Rémi)   Encore une histoire bordélique (Rémi) EmptyLun 7 Juin 2021 - 13:02
J'aurais du me douter qu'il était bien inutile de menacer un homme empestant l'alcool et m'observant avec un regard aussi vitreux. Mes paroles avaient dû glisser sur lui comme une brise bien trop légère pour être prise au sérieux. Non, en réalité, c'était bien pire que cela car au lieu de passer inaperçue mes mots semblèrent l'amuser au point que celui-ci, sans doute pour se moquer de moi, vint me soulever pour me placer sur son épaule comme un vulgaire sac de pomme de terre.

- Eh bah je comprends pourquoi la matrone a pas parlé de toi, t'as pas l'air d'être un morceau bien facile. Mais j'aime bien les filles de caractères, en plus t'es loin d'être vilaine...
- Quoi ? Non mais attends, rétorquais-je en tambourinant dans son dos lorsque je réalisais que, d'une part, non il ne se moquait pas de moi, mais surtout qu'il comptait m'emmener dans une chambre… De quoi me donner la nausée...
-Pour qui tu me prend j'engage pas des vilains caractères comme celle-là, affirma la tenancière que je rêvais d'étrangler dans la foulée pour oser critiquer mon caractère.

Évidemment que j'ai du tempérament, idiote. Sans ça tu peux être sûre que je serais morte depuis des lustres, pestais-je intérieurement tout en continuant de me débattre en lui ordonnant de me lâcher.

Malgré tout, cet idiot-là semblait imperturbable face à mes coups et mes injures. Il cessa néanmoins de grimper ces foutus marches pour interroger la maquerelle sur mon identité tout en faisant comme si je n'étais pas là. Bon sang, comme je rêvais de lui arracher la tête. Comment pouvait-on être aussi aveugle, aussi irrespectueux, aussi bête ?! Je serrais les dents lorsque celui-ci osa me donner un coup sur le postérieur me promettant de le gifler sitôt que je serais libérée.

- Ryn ? Rémi ? baragouina mon frère dans sa barbe couverte de bière avant de prendre une posture légèrement plus habituelle.Putain pourquoi tu portes ma sœur sur l'épaule ?
-Parce que c'est un crétin d'ivrogne, voilà pourquoi! grognais-je en donnant des coups dans le dos de l'idiot qui ne semblait pas les remarquer.

Finalement, Rémi, puisque c'était son nom me fit redescendre de ce perchoir purement inconfortable. Une fois sur mes deux pieds, je remis de l'ordre dans mes vêtements en les époussetant au passage.

- Pardon, malentendu. Quelle idée d'être aussi jolie dans un endroit comme ça aussi.... »

Je lui lançais un regard plus que perplexe affichant une mine mi-étonnée, mi-écoeurée par ses propos. Comment pouvait-il se montrer si insouciant ? Néanmoins, ma stupeur ne dura pas plus de quelques secondes avant que je ne respecte ma promesse intérieure en venant flatter sa joue d'une claque bien dosée.

-Un malentendu ? T'es sérieux-là, tu trouves que j'ai l'air de bosser ici ? Tu as de la chance que je ne te coupe pas ce qui semble te servir de cerveau ! sous-entendu, le truc qui se trouvait sous sa ceinture.

Mes paroles durent être plus amusantes que réellement impressionnantes puisque mon idiot de frère, rond comme un tonneau, s'exclaffa aussitôt en venant donner un grand coup amical dans l'épaule de son ami.

- Tu rigoles, personne voudrait payer pour être avec ça. C'est même pas une femme...
-Ivaad... grognais-je en essayant de l'interrompre.
- Le dernier qui y a cru s'est barré du jour au lendemain...
-Ivaad...La ferme... grondais-je en serrant les points.
- Remarque j'ai pas r'garder depuis l'époque des langes, mais p't'être qu'elle a un bi...

Cette fois, j'en avais assez. Il pouvait bien être ivre, frustré et totalement décérébré, je n'allais pas pour autant accepter de me laisser insulter sans rien faire. Ce cretin m'avait mise en colère et même s'il n'était certainement pas capable de s'en rendre compte dans son état, il le réalisa brusquement lorsque mon poings vint cogner son groin. J'y avais mis toute ma hargne et même si je mesurais quelques pieds de moins que lui, je ne manquais pas de force pour autant. Si Ivaad semblait avoir oublié un instant de quoi sa soeur pouvait être capable lorsqu'elle était en colère, il s'en souvint rapidement lorsque mon coup renversa sa tête en arrière le poussa même à reculer.

- J'ai dis: la ferme… Espèce d'abruti, grognais-je en serrant les dents sous la douleur.

Ma main semblait avoir pris feu, comme à chaque fois que je devais cogner le colosse. Mais je m'en fichais cruellement. Pour le faire taire, j'étais capable de tout. Je me tournais ensuite vers son ami, lui adressant un regard noir de colère.

- Quant à toi ! Puisque tu es visiblement ami avec mon frère tu ne dois pas être plus malin que lui alors je vais t'expliquer les choses en utilisant des mots simples. Pas de décolleté, pas prostituée. Essaie donc de retenir ça.

- Tu vois ce que je voulais dire ? lui lança la mère maquerelle en posant une main amicale sur son épaule. Main qu'elle retira brusquement lorsque mon regard se posa sur elle.

- Putain, Ryn, j'espère que tu ne m'as pas cassé le nez !
- Fallait te la fermer, idiot. J'espère que t'as le museau cassé, justement, tu mériterais bien pire.
- Pourquoi ? Pour avoir dit la vérité ? Les femmes n'agissent pas comme ça.
- Elles devraient, justement. Ça imposerait peut-être le respect des gros porcs dans votre genre, pestais-je en les pointant du doigt, lui et son ami. De toutes façons, je me fiche bien de ce que tu penses.
- Beh voyons. C'est sûr, tu m'as frappé parce que tu t'en fichait. Très logique, Ryn.
- Tu sais quoi ? Cette fois j'en ai marre de tes conneries. Demmerde toi.

Je tournais les talons avant de voir ma route coupée par la tenancière qui affichait une mine plus que désespérée.

- Attends, il faut que tu me débarrasses de lui… Et puis… qui va payer pour tout ça?
- C'est pas mon problème. Faites donc appeler la milice… ou demandez à l'autre ivrogne de payer. Vu sa détermination à vouloir m'emmener là-haut, il doit avoir les bourses bien pleines, lui répondis-je avec tout le sarcasme dont je pouvais être capable avant de la contourner pour sortir.

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MessageSujet: Re: Encore une histoire bordélique (Rémi)   Encore une histoire bordélique (Rémi) EmptyLun 14 Juin 2021 - 16:51
La violente claque sur sa joue aurait pu l'énerver si la personne en face n'était pas une jolie jeune femme portant merveilleusement bien l'agacement. Rémi n'avait qu'une envie; lui attraper ses petites joues rebondis et faire «gouzi gouzi » en tirant dessus pour admirer encore plus ses petits sourcils se froncer et afficher cet adorable petit plis sur le front. Sa seule réaction fut donc un gloussement ridicule face à cette image mentale alors que sa joue prenait déjà une teinte rouge.

Ivaad vint rajouter une couche à son hilarité en se rapprochant pour se foutre ouvertement de la gueule de sa sœur. Le voleur s'accouda à son ami. Les deux faisait la paire, comme cul et chemise. Il ne cessa de pouffer de rire à chaque tirade et voir le visage de la rousse se renfrogner de plus en plus était vraiment le met le plus délicieux de la soirée, et de loin. Lorsque Ivaad se prit non pas une claque, mais un poing, le pauvre homme se prit un tel recul que Rémi glissa lui aussi et tomba sur les fesses. S'en était trop. Beaucoup trop. Un fou rire s'échappa alors de ses lèvres. Un fou rire intense, incontrôlable, qui le prit aux tripes. Il n'entendit que d'une oreilles les "conseils" d'Aeryn et il réussi non sans difficulté à se calmer pour lui répondre avec un air vicieux;

« Je ne veux pas te choquer ma jolie, mais les femmes qui offrent leur corps ne se limite pas toujours à un décolletée, tu m'as l'air bien naïve»


Après encore quelques tirades digne des plus grands de ce monde entre les Monclar, la belle rousse commença à faire demi tour pour partir. Bien qu'encore hilare, Rémi trouvait ça dommage de laisser une si jolie demoiselle sur un si mauvais apriori. En plus de ça son frère grognait lamentablement dans son coin et il savait que, comme lui, sa bourse était désespérément vide. En quelque pas, il rejoignit donc la tenancière qui semblait empêcher la rouquine de sortir. Avec douceur, il attrapa le poignet de la belle et la retourna vers lui. Le bougre passa la main dans ses cheveux de sa main libre, décoiffant sa tignasse mal peigné, mal à l'aise. Les excuses n'étaient pas son fort, préférant vivre en se riant de tout et en se fichant bien des conséquences.

« Ecoute... Désolée pour la méprise. Je ne voulais pas te vexer. Et n'écoute pas Ivaad, tu sais très bien que c'est un imbécile. Tu es très jolie et le mec qui a pas voulu de toi est con con c'est tout. Et pour moi, vu le lieux, j'ai pas réfléchi. C'était vraiment pas à mal... Je suis pas un mauvais bougre je crois... »

Et derrière eux, alors que le moment n'était pas vraiment propice à ça, un énorme bruit de dégueulis se fit entendre. Rémi ferma les yeux avec une grimace dégouté en entendant ce son ignoble. La dure réalité ne fit qu'accroitre sa grimace en réalisant que le propriétaire de ce jet infâme n'était autre qu'Ivaad.

La tenancière, Rémi et Aeryn soupirèrent comme un seul être.

« Putain Ivaad c'est pas possible...
- C'est la faute à Ryn elle.... Il revomit encore
- Par les Trois je vous jure que vous allez tout le deux me régler ce problème sinon j'appelle la milice !
- Ehhhh mais j'y peux rien moi ! Répliqua Rémi, lachant le poignet de la rouquine pour lever ses bras tel un innocent.
- A ce que je sache tu as bu autant que lui et je sais pas par quel miracle tu tiens encore debout mon poulet. Tu es donc responsable de son état ! Et toi ma fille, tu es sa sœur, donc tu aides l'autre corniaud et vous déguerpissez de ma maison une fois que c'est réglé »

Rémi soupira. Il était hors de question de se mettre la milice à dos pour cet imbécile. Mais bordel, quel nid à problème. Pire que lui. L'homme se tourna vers Aeryn.

« Ecoute, tu es de sa famille, je préfère affronter la fange que son vomis. Je suppose que tu as déjà pu voir certains de ses...fluides depuis votre tendre enfance. Je te laisse le soins de nettoyer la jolie flaque qu'il vient de nous offrir, moi je m'occupe de remettre en ordre les meubles qu'il a abimé pour éviter une note trop salé. Il se tourna vers son ami, pâle comme un mort. Ivaad, tu as de quoi payer pour la boisson et les dégâts irréparable ?
- Non je paye en crédit ici habituellement... J'ai une jolie note...
- Ah que oui, bien joli. répliqua la tenancière qui ne semblait pas vouloir s'éloigner de ce trio maudit. Et terminé à partir d'aujourd'hui ! Je veux récupérer tout mon argent ce soir !
- Putain de bordel Ivaad... »
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MessageSujet: Re: Encore une histoire bordélique (Rémi)   Encore une histoire bordélique (Rémi) EmptyMar 15 Juin 2021 - 12:07
Pourquoi fallait-il toujours que ce crétin me mette dans ce genre de position ? J’aurais dû le laisser se débrouiller dès le départ sans me soucier de ce que Kaël pouvait lui reprocher. Dans tous les cas, le comportement général d’Ivaad était répréhensible, j’en avais parfaitement conscience et savais pertinemment que mon aide ne servait à rien. Le colosse se fichait totalement des autres, ce n’était qu’un sombre égoïste qui ne se souciait que de son bien-être personnel. Alors, pourquoi m’entêtais-je à vouloir le soutenir quand, à chaque fois, c’était à moi de réparer les pots cassés. Je n’en pouvais plus, je ne le supportais plus… Mais c’était mon frère, ma famille… Tout ce qui me restait en ce bas monde … Et bon sang, cet abruti était loin de mériter tout ça.

Pour preuve, encore une fois, il se moquait de moi en me traitant comme à son habitude. C’était humiliant… Insupportable. Aussi, je décidais de le laisser avec ses problèmes. S’il était assez grand pour créer un tel bazar, il l’était également pour tout réparer. Et puis, il semblait pouvoir compter sur l’espèce de cochon qui l’accompagnait. Pas de doute, ces deux-là faisaient la paire… Autant les laisser gérer la situation. Moi, j’avais bien mieux à faire ailleurs, loin de cette maison dégoûtante.

Néanmoins, comme était visiblement fait pour me contrarier, voilà que l’autre sombre idiot vint me saisir le bras pour me retenir. Il ne manquait pas d’air, celui-là. Je dus me retenir de ne point le gifler de nouveau et croyez-moi, ce ne fut pas chose aisée… Allez savoir ce qu’il avait fait de cette main juste avant… Dégoûtant. Je me dégageais brusquement de sa prise croisant les bras pour prendre une posture clairement fermée. Il semblait gêné, mais cela n’apaisa en rien ma colère, pas même les excuses qu’il prononça… D’autant plus que ce crétin osa reprendre les propos de mon frère et ce sujet-là… Je ne tenais vraiment pas à l’évoquer.

Certes Finn était parti, comme ça, du jour au lendemain sans rien me dire. Il avait fait son choix, même si je ne comprenais pas pourquoi… Ou peut-être que si, finalement. Je pouvais aisément imaginer qu’il s’était seulement rendu compte qu’il ne m’aimait pas vraiment. Avait-il eu peur de mes réactions ? Possible… Mais qu’importe. “Ce qui est fait, est fait”. Je m’étais seulement promis de ne plus jamais être assez bête pour croire les paroles d’un homme.

- Tais-toi un peu, lui répondis-je en serrant les dents. Tu ne sais même pas de quoi tu parles, et lui non plus il ne sait rien...

Je n’eu guère le temps de poursuivre ma tirade puisqu’Ivaad choisit précisément ce moment là pour vider le contenu de son estomac. J’observais mon idiot de frère en soupirant. Il était clair que jamais, du temps de mon père, le colosse aurait osé se comporter de la sorte. Comme je le trouvais ridicule, misérable. Plus le temps passait et plus il m’était difficile de reconnaître mon frère… Au fond, il n'était plus que l’ombre de lui-même comme tant de gens que nous avions connus autrefois, se plaisaient à l'affirmer.

J’écoutais bien distraitement la conversation entre ce Rémi et la tenancière particulièrement mécontente. Je ne comptais pas intervenir puisque tout cela ne me concernait en rien. Je n’étais pas responsable de leurs bêtises après tout. Mais voilà que l’autre vient me demander de nettoyer le vomi de mon frère… Et puis quoi encore ? Toujours les bras croisé, je lui lançais un regard perplexe.

-Bah voyons, c’est à lui d’assumer les conséquences de ses actes, pas à moi. Il va nettoyer lui-même, n’est-ce pas Ivaad et se débrouiller pour payer ? Puisqu’il aime tant le sexe, il n’a qu’à bosser ici pour payer sa dette. Il doit bien y avoir des femmes pour payer, enfin je crois…

Néanmoins, la maquerelle ne sembla pas se réjouir de mon idée… Au contraire, celle-ci exigea que la note soit réglée dans l’immédiat.

-Bon sang, Ivaad… Jusqu’à quel point comptes-tu me pourrir la vie, au juste? soupirai-je en avisant ma bourse dont l’intégralité de son contenu ne devrait pas suffire à éponger sa dette.

Tant pis, je me priverai de repas pendant quelques jours mais je ne tenais pas à voir la milice débarquer. Nous peinions déjà suffisamment à dénicher des contrats, ce n’était pas le moment d’entacher notre réputation avec une arrestation… D’autant plus que, bagarreur comme l’était mon frère, cela risquer de mal finir.

Une fille me tendit de quoi nettoyer, ce que je transmit immédiatement à Ivaad, bien décidée à le laisser se débrouiller avec ses résidus de soirée. Pour ma part, j’avais bien d’autres préoccupations.

-Je n’ai que ça… lançais-je, désolée, à la vieille femme.
-C’est vraiment loin d’être suffisant, ma jolie. C’est qu’il a une bien belle ardoise ton frangin.
-Et bien vous allez devoir faire avec, c’est tout ce que j’ai. Et puis, franchement, quelle idée de faire crédit à cet idiot ?
-Comment je gère mon affaire, ça ne te regarde pas, gamine. Par contre, si tu veux bosser ici pour payer la dette, j’ai de la place pour toi, si tu fais quelques efforts, évidemment.
-Pardon? m’offusquais-je en prenant sur moi pour ne pas la cogner. Alors là, vous pouvez toujours courir !
-Non mais qu’est-ce que tu t’imagines, andouille ? rétorqua la maquerelle avant d’éclater de rire.J’ai bien assez de filles pour combler mes clients.. Puis on l’voit que t’es encore pucelle, j’veux pas de ça chez moi. Surtout avec un caractère comme le tient.
-Quoi alors ?
-J’sers à manger ici. Y’a toujours de la vaisselle à faire, à l’arrière. D’habitude ce sont les filles qui se changent de l’affaire mais si toi, ton frangin et l’gamin vous occupiez de ça pendant… Disons une belle semaine, ça laissera plus de temps à mes filles pour s’occuper des clients. L’ardoise sera vite effacée… Hein Rémi ?
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MessageSujet: Re: Encore une histoire bordélique (Rémi)   Encore une histoire bordélique (Rémi) EmptyMer 23 Juin 2021 - 3:24
Rémi haussa les épaules lorsque la tenancière leur proposa de travailler une petite semaine dans l'auberge. Travailler ne le dérangeait pas particulièrement, et le cadre était on ne peut plus agréable pour les yeux. Mais évidemment, le coquin ne put s'empêcher de poser une question essentielle pour sa survie.

« Mais attends, si je travaille ici, je pourrais pas consommer non plus ?! Ni bière, ni fille ? Mais c'est nul moi j'ai toujours payé en temps et en heure...A peu près
- Tu n'avais qu'à mieux choisir tes fréquentations jeune homme. Si tu es sage tu pourras continuer à voir mes filles après ça, c'est déjà beaucoup »

Le jeune homme grogna dans sa barbe et se rapprocha d'Ivaad qui avait l'air toujours autant dans le mal. Le pauvre tenait bêtement le matériel de nettoyage mais ses yeux restait fixé sur la sol comme s'il risquait de se vider de nouveau à tout instant. Rémi lui reprit le seau en bois et les linges.

« Va t'allonger ou aux latrines pour ce soir. Avec ta frangine on devrait gérer pour la soirée. Pour le reste, nous lâche pas...
- Ca va tu vas réussir à la supporter ?
- Ta sœur ? L'escroc rigola doucement. Elle m'a l'air aussi agréable que toi, mais contrairement à toi elle est jolie, ça devrait aller va.
- Enfoiré ... »

Ils rirent de bon cœur tout les deux et Ivaad parti vers les toilettes en cas de seconde vague de régurgitation. Le brigand se tourna vers la rousse en face de lui qui l'observait d'un regard noir, bras croisé. Il maintint le siens, plongeant ses yeux sombres dans ceux de la rousse, une lueur de défi brulant au fond de ses prunelles. Le caractère pour le moins...Complet de la soeur d'Ivaad le stimulait et l'amusait. Comme à son habitude, il avait envie de voir les limites que pouvait atteindre celle-là. Après tout, il n'était pas à une gifle ou deux. Il se rapprocha donc d'elle, la surplombant de toute sa taille, son sourire joueur au coin des lèvres. Il posa sa main dans ses cheveux orangé et les frotta énergiquement sans se soucier de la coiffure de la belle. De toute manière, elle ne semblait pas être le genre de femme à s'inquiéter pour ce genre de futilité.

« Je te sens ravie de devoir me supporter avec ton frère pendant une semaine ! Tu sais que je n'y suis pour rien dans tout ça ? Enfin...hormis de t'avoir prise pour une femme de petite vertu d'accord...Et d'être ami avec lui ... Tu te sens de supporter cette ambiance pendant plusieurs jours ? »

Comme pour enfoncer le couteau dans la plaie, des bruits forts gênant se firent entendre à l'étage. Rémi leva la tête ainsi que son index avec un air de fierté épanouie sur le visage.

« Oh ! C'est Vanessa ! Elle est super sympa ! Tu t'entendrais surement très bien avec elle. Elle sait faire des trucs supers étranges avec sa.... Il toussa, se rendant compte du mélange de gêne et de tension qui régnait. Elle est gentille. Je sais que tu dois avoir des aprioris très négatif sur ce genre de lieux en tant que femme, mais je suis sûre que tu pourrais changer d'avis. Enfin, je parle pas de te faire changer de vocation ! Mais tu sais ici les femmes sont bien traités et les clients sont plutôt respectueux. Même ton frère ! Au final on est une grande famille...Enfin une famille avec des relations étranges ... »

Le pauvre homme se passa la mains dans les cheveux, mal à l'aise dans son discours qui se voulait... réconfortant ?

« Enfin ce que je veux dire c'est qu'ici t'as pas à t'inquiéter. Tout le monde sera sympa avec toi. Et Ivaad et moi on fera en sorte qu'il t'arrives pas la même bourde que celle que je viens de faire, promit. Enfin ce soir c'est moi qui vais m'en charger. J'pense bien que tu sais te défendre, mais faut pas non plus faire fuir les clients. Sinon on va devoir travailler ici un mois, et j'aime bien ma liberté quand même... Donc au moindre problème essaie de tuer personne... Il soupira et finit par marmonner. Je me retrouve bien avec deux Monclar sur le dos moi... »

La maquerelle arriva derrière eux et les fit sursauter tout les deux en leurs criant dessus.

« Ca suffit le bavardage oui ! Nettoyez moi ce bordel ou j'vous fait récurer les chambres et ça sera pas l'même liquide que vous aurez à nettoyer...
- Arg Madeleine pitié taiiis-toi ! »

Rémi fit une grimaça de dégout et fut sur le point de s'éloigner d'Aeryn quand il fit un petit mouvement sur le coté pour lui donner une claque ferme sur les fesses. La fessée fit un bruit qui résonna dans tout le bordel et même le voleur fut surpris du bruit qu'il déclencha. Il pouffa de rire avant de s'éloigner avec son seau et sa serpillère vers les dernières frasques du frère Monclar.

« Je m'occupe du vomis de ton très cher frérot. Je pense que ca nécessitait bien un petit remontant ! Tiens, pourquoi t'es toute rouge ? »
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Aeryn MonclarMercenaire
Aeryn Monclar



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MessageSujet: Re: Encore une histoire bordélique (Rémi)   Encore une histoire bordélique (Rémi) EmptyMer 23 Juin 2021 - 13:57
Je détestais me retrouver dans une situation pareille. Je n'étais nullement responsable des actes de mon frère et supportais bien mal l'idée de payer pour lui, plus particulièrement ainsi. Au moins, je pouvais me réjouir de ne pas être la seule à devoir mettre la main à la pâte pour rattraper ses conneries. Il ne manquerait plus que ce crétin y échappe et me laisse tout le boulot. Il en était capable en plus, même s'il était hors de question que je le laisse s'en tirer comme ça. En revanche, je ne comprenais pas vraiment pourquoi l'autre andouille devait travailler lui aussi… Il n'était pas plus responsable que moi et ne se retrouvait pas non plus piégé par ce foutu lien du sang qui commençait sérieusement à me pourrir la vie.

Malgré tout, contrairement à moi, ce gredin ne sembla pas mécontent de se retrouver à bosser ici… Non, lui, ce qui le contrariait c'était de ne pas pouvoir faire mumuse avec les demoiselles… Quel type écoeurant… Et s'il me sortait déjà par les yeux, sa petite conversation avec mon abruti de frère ne fit que m'enrâger davantage. Mais pour qui se prenaient-ils à la fin ? Comment Ivaad pouvait-il se montrer aussi ingrat alors que je me retrouvais piégée dans cet endroit à cause de lui … Je mourrai d'envie de lui casser la figure…Non, plus que cela.

Et si j'avais cru que la situation ne pouvait pas être plus dégradante et humiliante, je ne pus que constater mon erreur en écoutant l'autre crétin, l'ami de mon frère, tenter de me rassurer avant de se permettre de me gifler le derrière. Espèce de connard… Non espèces de connards, au pluriel. Comment pouvaient-ils se foutre de moi aussi ouvertement ? Comment pouvaient-ils prendre autant plaisir à m'humilier de la sorte ? La colère irradiait à travers mon corps. Je pouvais sentir mon cœur bondir contre ma poitrine en cognant de toutes ses forces comme s'il cherchait à sortir pour se jeter sur eux… Mon ouïe fut troublée par des bourdonnements qui vinrent enserrer mon crâne dans un étau. Je voulais les blesser… Leur faire mal… Non, plus que cela… Je voulais les tuer…

Je ne laissais pas l'autre idiot s'éloigner bien loin, tout se passa bien vite. Je fondis sur lui, dague à la main. Je le plaquais contre le mur pour mieux lui faire face. Ma rage devait parfaitement se lire sur mon visage, je ne cherchais même pas à la contrôler, s'en était trop. Ma lame vint se poser sur sa gorge tandis que mon genou rencontrait des parties si précieuses. Je ne les écrasais allègrement sans même me soucier des conséquences.

-Toi... grondais-je d'une voix bien plus rauque qu'à l'accoutumée.Quel genre de merde es-tu pour te croire tout permis ? Croyais-tu sincèrement que je te laisserai me toucher de cette manière ? Oh… Je vois que pour toi tout cela n'est qu'un jeu hein. Tu crois que tu peux faire ce que tu veux et que tu pourras t'en sortir avec un sourire ? J'te connais pas. On n'est pas ami et on ne le sera jamais… Et je te déconseille de recommencer sans quoi, la prochaine fois, ma dague sera à la place de mon genou. Privé de ça tu seras peut-être moins con, qui sait ?
-Rooooh ça va, laisse-le Ryn. C'pas comme si tu l'intéressait. Il plaisantait, c'est tout… R'garde-toi.

Que je me regarde… Mes mâchoires, mes muscles se serrèrent davantage rendant tout mon corps douloureux. Je lâchais le plaisantin pour rejoindre mon frère.

-Tu es vraiment incroyable… Te voilà encore en train de me traiter comme une merde alors que tu te trouves dans un état pitoyable et que je me retrouve obligée de réparer TES conneries ? grognais-je en venant le saisir par le col. Tu te prends pour qui, au juste, hein ? T'es qu'une espèce de raclure, un résidu de foutre qui n'est même plus capable de mettre une femme dans son lit sans avoir à payer pour ça. Je te signale que je suis la seule à te soutenir, la dernière personne à rester pour nettoyer la merde que tu laisses derrière toi… Tu ne penses pas que je mériterai un minimum de respect pour ça...
-Lâche-moi, putain.. grogna-t-il à son tour sans pour autant réussir à me repousser simplement parce qu'il n'arrivait même pas à tenir sur ses deux jambes sans tanguer misérablement.

Malgré sa taille, le simple fait de le pousser le fit trébucher sur une table qu'il manqua de renverser.

-Je ne te reconnais plus… Tu n'es plus le frère que j'ai connu et respecté.
-Toi non plus "frangine", autrefois tu étais plus facile à vivre...
-Je me doute, pouffais-je, de plus en plus amère et sincèrement blessée par ses propos.

-Vous tenez tant que ça à ce que je fasse intervenir la milice ? menaça la tenancière en plaçant ses deux mains sur ses hanches. Tu comptes vraiment faire fuir ma clientèle ?
-Alors quoi ? Vous les encouragez en plus ? rétorquais-je en lui lançant un regard noir. Je sais bien comment vous gagnez votre vie et tant mieux pour vous si vous arrivez à accepter ce genre de comportement, mais moi, je ne peux pas.
-Tu penses vraiment que les choses sont aussi simples ?
-Certainement pas… Mais si vous ne voulez pas perdre de clients, veillez à ce que ces deux là ne s'approchent pas de moi pendant cette semaine. Sinon je peux vous assurer qu'ils ne seront plus en état de louer les services de vos filles.

Je rangeais ma dague et quittais la pièce. Ils avaient besoin d'aide en cuisine, alors c'est là que je dirigeais. Il fallait que je fasse sortir cette colère avant qu'elle ne me ronge et que je perde ce qui me restait de contrôle. Pendant ce temps et puisque ma crise lui avait permis de dessaouler un minimum, Ivaad put participer au nettoyage avec l'aide de son "ami".

-J'aurais p't'être dû te prévenir… Ma sœur ne sait pas réagir autrement lorsqu'elle est en colère et là… J'crois que j'ai merdé… J'sais pas pourquoi je fais ça… J'sais même pas comment me comporter avec elle… Pfff
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MessageSujet: Re: Encore une histoire bordélique (Rémi)   Encore une histoire bordélique (Rémi) EmptySam 26 Juin 2021 - 4:15
Un silence assourdissant s'installa dans le bordel après la sortie d'Aeryn dans l'arrière cuisine. Plus personne n'osait parler. Ivaad était avachi sur une chaise, un air dépité sur la figure. Rémi lui se massait l'entrejambe, l'air badaud et pas forcément très intelligent. Deux belles arrivèrent vers la zone de guerre, surement dans le but de leur remonter le moral de la plus belle des manières mais les deux hommes les arrêtèrent d'un regard. Ils avaient beau avoir une grande gueule, l'heure n'était plus au badinage et aux plaisanteries. Sauf que le voleur ne savait quoi faire pour réconforter son ami. Ce n'était pas sa spécialité! Réconforter les jeunes femmes, pas de soucis ! mais les grands frères dépassés par leurs petites sœurs excessivement vexables, et violentes, étrangement aucune expérience !

La maquerelle était finalement parti dans son bureau en grognant des paroles inintelligibles. Surement était-elle en train de regretter le marché qu'elle venait de passer. Mais les dettes ne s'effaçaient pas si facilement, et la milice était un nid à emmerde ... Le silence se prolongea, mais petit à petit la musique reprit et quelques rires commencèrent à se faire entendre. Rémi vit Aeryn passer plusieurs fois récupérer des couverts vides telle une furie. Il voulait s'excuser, dire quelques chose, mais il sentait que ses précieuses n'apprécierait pas un second traitement similaire au premier. Il comprenait que cette querelle dépassait bien plus les évènements de la soirée et semblait être un profond mal-être au sains même de leur famille. Quelques choses qui dépassait quelque peu Rémi, toujours soudé à ses parents et ses sœurs malgré ses frasques.

Pendant l'heure qui suivit, Ivaad et Rémi nettoyèrent et balayèrent comme de bons petit serviteurs le côté qui servait principalement de taverne. Ils finirent par s'écrouler autours d'une table, harassés par cette petite sauterie surprise.

« Bon, il se passe quoi avec ta sœur au juste ? Vous semblez vous aimez et vous détester à la fois, c'est bizarre votre truc non ? »

Ils se commandèrent deux bières avec l'argent qu'il restait à Rémi, après tout, leur "service" était terminé maintenant ?

« J'aimerais bien m'excuser auprès d'elle mais je suppose que les cadeaux qui marchent avec les autres donzelles l'énervent plus qu'autre chose ? Un rire d'Ivaad confirma sa supposition. Tu m'avais déjà sous entendu que ta famille était compliqué, mais je m'attendais pas à ! Mes couilles se seraient pas rétracté de peur, je l'aurais trouvé presque sexy ta morveuse de soeur...
- Bordel t'es dégueu tu parles de ma sœur
- En même temps je vais pas lui dire à elle, elle me couperait mon service trois pièce illico.. Rémi se leva. Reste la, je vais lui parler.
- T'es sérieux ? Elle va te défoncer, et ce sera pas ma faute !
- Juste lui parler, j'ai comprit que lui claquer le cul c'est pas une bonne idée. D'ailleurs, son cul est...
- Tais-toi, c'est toujours ma soeur ...
- Ah oui, pardon. Je reviens ! »

Et d'un pas souple il se dirigea vers les pièces arrières. En entrant des les cuisines, une vague de chaleur lourde l'attrapa directement. Quel enfer ! Il cherche du regard une tignasse rousse qu'il ne mit pas longtemps à trouver. Elle était accoudé au fond de la pièce, les bras croisés et le regard noir. Rémi leva directement les mains comme pour prouver son innocence et se rapprocha d'elle d'un pas de loup.

« Est-ce qu'on peut... Parler ? Ou se battre pour que t'évacues tout ça ? Juste quelques chose ou tu me haïra pas plus... Je suis désolée pour dtalleur, je me suis vraiment pas rendu compte que t'étais mal et je réfléchis jamais avant de parler ou d'agir... »
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MessageSujet: Re: Encore une histoire bordélique (Rémi)   Encore une histoire bordélique (Rémi) EmptyLun 28 Juin 2021 - 13:09
La colère avait toujours eu ce don déroutant de me faire perdre tout contrôle sur mes actes, mes paroles. Et si, d'ordinaire, je veillais à ne point la laisser me submerger de la sorte, cette fois-là je n'y étais pas parvenu. C'était probablement beaucoup trop pour moi qui supportait bien mal les insultes et les humiliations auxquelles je devrais pourtant être habituée. L'on m'a toujours dénigré ainsi. Mon père le premier, mes frères par la suite, du moins pour la moitié d'entre eux. Heureusement, je pouvais généralement compter sur le soutien de Kaël, Elwin et Loghart mais deux d'entre eux n'étaient plus parmi nous et Kaël… Kaël se voyait accaparé par ses multiples responsabilités.

Je n'ai jamais réellement pu m'entendre avec Ivaad. Pour lui, me faire enrager était presque aussi amusant qu'une bonne partie de dés enrichie de spiritueux. Il ne m'estimait aucunement et préférait me rabaisser autant que possible, plus particulièrement devant les hommes. D'après notre aîné, il s'agissait là d'un moyen étrange de me protéger en me préservant… Mais je n'y croyais pas une seule seconde. Pour moi, c'était juste un gros con, ni plus, ni moins. Et même si j'essayais de faire mes preuves, de veiller sur lui afin de le garder en vie tout en préservant notre réputation, rien y faisait. Il continuait encore et toujours à me traiter comme… Bah comme ça.

Mais comme je le disais, ce soir-là et l'enchaînement d'insultes et de divers événements tous plus humiliants que les autres, rendait la situation bien trop indigeste à mon goût. Je m'étais faite insulter par je ne sais combien de personnes, des inconnus comme par mon propre frère. L'un d'eux, un ami d'Ivaad, m'avait même prise pour une catin avant d'oser me gifler le postérieur. Je me retrouvais à travailler dans un bordel pour éponger des dettes qui n'étaient pas les miennes mais celles de mon ingrat de frangin qui continuait de me cracher dessus. Il me fallait donc rapidement trouver un moyen de me débarrasser de cette hargne violente qui menaçait de m'engloutir totalement.

Alors, puisque j'étais là, autant m'occuper, me vider la tête en travaillant. Au fond le boulot ne changeait pas beaucoup de ce que je faisais autrefois à L'Ours Blanc… Il me suffisait d'ignorer la clientèle et les demoiselles travaillant ici. Débarrasser, laver, servir… Pas grand-chose , certes, mais je prenais la tâche très au sérieux. Au moins, la tenancière n'aurait rien à me dire et je pouvais continuer à décharger ma colère tout en évitant de croiser mon frère ou son ami.

Une fois l'esprit occupé , la soirée s'écoula plutôt rapidement. Lorsque les clients eurent déserté les lieux, je me retrouvais seule en cuisine, attendant que la tenancière ne me libère… Je m'étais installée dans un coin et, subissant ce calme devenu assourdissant, je réfléchissais aux excuses qu'il me faudrait fournir à Kaël pour justifier notre absence… Autant lui dire la vérité. Après tout, il était grand temps qu'Ivaad assume les conséquences de ses actes et, peut-être, se reprenne.

Perdue dans mes pensées, je n'avais pas entendu l'ami arriver. Celui-ci avançait vers moi, les deux mains en l'air comme pour me signifier qu'il venait en paix.

- C'est bon, je ne déteste pas et puis… Bah je suis désolée pour tout à l'heure. J'ai du mal à gérer ma colère donc bon… Désolée pour ça, c'était même pas contre toi. Du moins, pas entièrement...

L'on ne peut pas dire non plus que je lui avais pardonné ses actes. Loin de là, même. Mais j'avais mes propres responsabilités dans l'histoire et je ne comptais pas me voiler la face.

- Enfin, pour être parfaitement franche, je ne suis qu'à moitié désolée… Tu t'es quand même comporté comme un idiot… Pourquoi vous faites ça, d'ailleurs ? Pourquoi vous venez dans un lieu comme ça pour picoler jusqu'à devenir complètement con et oublier tout le respect que l'on peut devoir à un autre être humain ?

Ça, je voulais vraiment le comprendre… Ou tout du moins essayer de comprendre pourquoi Ivaad venait ici si souvent et pourquoi il se comportait ainsi envers moi.

-Il paraît que tous les hommes sont différents, j'ose espérer que c'est vraiment le cas… Même si en voyant mon propre frère agir de la sorte, surtout avec sa soeur, j'avoue éprouver quelques doutes…
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MessageSujet: Re: Encore une histoire bordélique (Rémi)   Encore une histoire bordélique (Rémi) EmptyMar 6 Juil 2021 - 23:06
A la grande surprise de Rémi, la sœur Monclar s'excusa pour ce qui venait de se passer quelques heures plus tôt. Lui qui c'était attendu à recevoir de nouvelles insultes, il ne sut que répondre. Peut-être aurait-il dû, car évidemment la belle enchaina, lui faisant comprendre son incompréhension face à son mode de vie. Il ne put s'empêcher de lâcher un petit rire face à cette remarque. Pas un rire méchant, ni un rire hautin, juste un rire sincère et plutôt bienveillant. Il s'adossa au mur face à elle, gardant quand même une distance respectable. Au cas ou.

« Tu comprends pas car tu as pas la même vision que nous. C'est pas méchant hein ! Mais t'sais les gars ici boivent surtout pour oublier les vieilles carcasses qu'ils sont, ou même oublier les femmes et les enfants qu'ils ont perdus. C'est leur manière d'oublier la merde dans laquelle on est. Certains arrivent à vivre avec, d'autres non. Ca fait pas de nous des mauvais bougres... »

Alors qu'il allait continuer son monologue, un gloussement au fond de la pièce se fit entendre. Une jeune femme, probablement employé ici vu sa tenue légère, s'approchait du duo d'un pas incertain. La bougresse semblait totalement ivre et la scène qui s'offrait à elle paraissait totalement hilarante. Elle arriva jusqu'à un Rémi mal à l'aise et se pencha à son cou comme à une bouée.

« Rémiiiiiii tu viiiiiiiens dans maaaa chambre ? J'ai un truc à te montrer...
- Hum Célina...
- Cécilia
- Ouais, Cécilia, je suis occupé, et t'es pas en état la, va te coucher
- Alleeeeez forca-t-elle en approchant sa bouche de son cou pendant que sa main glissait sous sa chemise.
- Va te coucher ou j'appelle la matrone et elle te fouettera pour vouloir faire monter un client sans payer !
- ... D'accord »

Mais plutôt que partir, la belle de nuit lui mordit l'épaule avec force. Rémi cria de surprise et ne voulant pas la blesser, il la souleva par la taille pour la porter sous le bras. Le voleur s'excusa auprès de la Mercenaire et disparu pendant une dizaine de minute. Il alla coucher la jeune femme dans sa chambre, passant d'abord devant la maquerelle pour la prévenir de la situation. Quant il revint dans la salle principale, il vit Aeryn attablé un peu plus loin que son frère, son air gronchon toujours affiché. Rémi soupira et s'installa en face d'elle.

« Pardon... C'est des choses qui arrivent ici... Tu sais, même si tu trouves ça bizarre, pour certain ici c'est un peu une seconde famille. Alors oui on couche avec les filles contre de l'argent, mais elles nous donnent de l'attention qu'on peut pas avoir ailleurs ou qu'on à perdu... Alors j'dis pas y'a des clients c'est pas des gens biens, mais la plupart ici sont sympas et traitent bien les filles... On voit juste ça différemment de toi »

Il soupira et s'adossa à son siège, regardant Ivaad qui commençait à somnoler sur son siège.

« Je voulais pas que tu te sentes humilié ou que tu crois que je te manques de respect. C'est juste qu'ici, ou dans mon monde en général, c'est la manière dont on communique. Et personne ne se sent pas respecté, on rigole juste comme des ivrognes et on passe à autre chose. »

Il revint à sa position initiale et se permit de faire une petite pichenette sur le bout du nez de la rousse, son sourire en coin revenu comme à son habitude.

« Mais j'ai bien comprit qu'avec toi il vaut mieux te considérer comme un homme, ou avec grand respect. Je prend note petiote, je ferais pas deux fois la même erreurs. Mais la prochaine fois, évite de menacer mon pauvre et innocent service trois pièces, je met juste du temps à comprendre. J'ai pas trop l'habitude des filles comme toi... Un simple coup dans l'épaule et je devrais comprendre ! »
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MessageSujet: Re: Encore une histoire bordélique (Rémi)   Encore une histoire bordélique (Rémi) EmptyVen 9 Juil 2021 - 13:43
"La belle excuse", me dis-je en entendant les explications de Rémi, veillant toutefois à ne pas soupirer trop fort afin de ne pas le vexer. Il avait raison en affirmant que je n'avais pas la même vision qu'eux, même si, moi aussi, j'avais déjà souhaité oublier tout ce merdier et les pertes endurées. Nous étions tous dans le même bateau. Personne ne pouvait se vanter de n'avoir rien perdu avec l'arrivée de la fange… Et pourtant, le tout Marbrume ne se réunissait pas dans ce genre d'endroit pour combler leur manque, oublier leur chagrin entre les cuisses de l'une de ses femmes.

-Mouais, grognais-je sans hargne.

Je lui aurais bien demandé pourquoi fallait-il forcément oublier pour avancer, mais une demoiselle en tenue légère vint se coller à lui comme une moule à un rocher… Bon sang, pourquoi devaient-elles agir de la sorte ? Franchement… C'était écoeurant de voir cela, navrant aussi… N'avait-elle pas eu son compte durant la soirée pour devoir encore venir réclamer un nouveau "câlin"? Un câlin plutôt violent d'ailleurs si je devais me baser au hurlement du jeune homme lorsqu'elle planta ses crocs dans son épaule… Des animaux, voilà ce qu'ils étaient à mes yeux, de vulgaires bêtes assez stupides pour se laisser guider par leurs instincts primaires.

Je les laissais partir pour mieux rejoindre mon crétin de frère dans la grande salle. Je le trouvais assis devant une nouvelle chope, la mine mi-renfrognée, mi-soucieuse.

-On devrait rentrer, lui dis-je avec flegme.
-Non, rétorqua-t-il sèchement avant de laisser échapper un rot plus que sonore me rappelant un porc… Il faut bien avouer que l'image lui allait à merveille…
-Que va dire Kaël en te voyant dans cet état ? lui demandais-je en croisant les bras.
-Que je suis un idiot, peut-être…
- Probablement… Vu que tu te comportes comme tel. Tu ne peux pas vraiment lui reprocher cela.
-T'es comme lui, tu ne comprends rien…
- Si tu veux que l'on te comprennes pourquoi ne pas te donner la peine de nous expliquer ce qui se passe dans ta caboche au lieu de venir ici?
-Les Monclar ne parlent pas de ce genre de choses… Tu t'souviens ? Marche ou crève, ferme-là et avance ou reste derrière… J'veux pas rester derrière...

Je soupirais bien involontairement… Je savais que je devais me montrer compréhensive, mais ce n'était pas dans mon tempérament. Je ne supportais pas de le voir pleurer ainsi sur son sort en osant se plaindre de la sorte… Pas après tout ce que nous avions vécu. Pas après avoir perdu Elwin, notre nouveau foyer, notre nouvelle "famille". Nous étions tous trois concernés par cette situation et… Bordel, lui, pouvait au moins compter sur le boulot pour garder la tête hors de l'eau.

- Ouais, pas de doutes , t'es vraiment un crétin, Ivaad, conclus-je en allant m'asseoir plus loin afin de ruminer dans mon coin.

Rémi revint peu de temps après. Assez rapidement d'ailleurs… Trop pour avoir eu le temps de s'occuper de la croqueuse, enfin, le supposais-je. Et puis, comme si de rien n'était, il se lança de nouveau dans ses explications bancales … Une famille, ça ? Par les Trois, je ne pouvais qu'espérer pour lui qu'il n'y pense pas sérieusement.

-Tu plaisantes ou quoi ? Vous avez vu vos gueules à tous les deux ? Vous pensez vraiment avoir besoin de payer pour un peu d'attention ? Puis tu parles d'une attention .. Elle est totalement dictée par l'appât du gain. C'est faux, c'est creux… C'est vraiment débile .. Vous êtes vraiment des crétins tous les deux. Si c'est une femme qu'il vous faut, trouvez en une vraie, une qui restera avec vous malgré votre bêtise sans exiger une telle contrepartie.

J'avais dit tout cela aussi calmement que possible même si ma colère devait aisément se lire dans mon regard. Je n'ai jamais su contrôler ce genre de chose… Puis, en entendant parler Rémi de ce mode de communication bizarre, je ne pus m'empêcher de lever les yeux au ciel.

-Vous devriez peut-être essayer d'utiliser des mots plutôt que d'agir en abruti. Sérieusement, tu apprécierais que l'on te traite comme un objet ? Que l'on te porte comme un vulgaire sac de panais ? En fait… Le problème il est là, comment pouvez vous respecter les autres quand vous êtes visiblement incapable de vous respecter vous-même… C'est affligeant.

Je n'ai jamais été du genre à faire des leçons de morale, surtout à un inconnu. Mais je me sentais particulièrement outrée face à son raisonnement totalement déplacé. Pour lui, tout cela était normal. Ces femmes étaient des objets que tout le monde ici pouvait utiliser à sa guise. Ils mettaient cela sur le compte de raison grotesque devant justifier leur comportement, sans parler de l'alcool qui les rendait encore plus stupide qu'à l'accoutumée… Mais alors, quelle raison utilisaient-ils avant le fléau au juste ? Il ne comptait tout de même pas me faire croire que ce genre de lieux n'existait pas auparavant tout de même.

-Comme un homme ? Ça veut dire quoi, ça au juste ? m'offusquais-je froidement en croisant les bras pour venir les appuyer sur la table. Je ne suis certes pas féminine, mais je ne suis pas un homme pour autant.

Je me relevais lentement, mesurant soigneusement chacun de mes pas tout en plongeant mon regard sombre dans le sien.

-Si tu ne veux pas perdre ton "pauvre et innocent service trois pièces", comme tu l'appelles, évite de penser avec. Je sais que c'est probablement trop demander, plus particulièrement à un homme qui empeste l'alcool et que sais-je encore… Mais ouais... je me rapprochais encore. Si tu veux que l'on te traite avec respect, commence par respecter les autres. Mais promis, la prochaine fois je frapperai dans l'épaule...
-Mauvaise idée … Elle est p'tite mais ça reste une Monclar, bredouilla mon ivrogne de frère.
-Tu peux marcher ? lui demandais-je en abandonnant Rémi pour mieux aider Ivaad à se relever.
- Euh… il se redressa pour mieux retomber… entre la table et la chaise, évidemment… je soupirais.
-Notre auberge n'est pas très loin, lançais-je à Rémi. Pourrais-tu m'aider à transporter cet idiot jusqu'à son lit, s'il te plaît ? Je doute fort de pouvoir y arriver toute seule...
- Fallait pas être si p'tite, pouffa la montagne assise sur le sol. Remarque, tu serais sacrément moche si tu tenais du vieux…
- Tu ne voudrais pas te faire deux minutes, espèce de boulet.
- Tu t'ennuierais sans moi, allez, avoue...
- Sans toi je ne serais pas condamnée à travailler ici pour éponger TES dettes… Et lui non plus… Sérieux, tu devrais mieux choisir tes amis , Rémi…


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